GIBRALTAR ET GUAM AU CŒUR DES INTERVENTIONS DES PREMIERS PÉTITIONNAIRES DEVANT LA QUATRIÈME COMMISSION
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Quatrième Commission
4e séance – après-midi
GIBRALTAR ET GUAM AU CŒUR DES INTERVENTIONS DES PREMIERS PÉTITIONNAIRES DEVANT LA QUATRIÈME COMMISSION
La Quatrième Commission (questions politiques spéciales et décolonisation) a procédé, aujourd’hui, à l’audition de pétitionnaires sur les questions de Gibraltar et de Guam, deux des 16 territoires non autonomes qui figurent encore sur la liste des Nations Unies. Par ailleurs, elle a commencé celle des pétitionnaires sur le Sahara occidental.
Concernant Gibraltar, le représentant de l’Espagne a estimé que les objectifs fixés dans le cadre du Forum de dialogue tripartite entre l’Espagne, le Royaume-Uni et le territoire avaient été atteints, notamment le rétablissement d’un dialogue avec les habitants de Gibraltar mais, que la position de son pays était très claire. « Nous voulons la souveraineté sur le territoire », a-t-il réaffirmé, estimant que la réforme du décret constitutionnel de Gibraltar représentait une tentative de modernisation du mode de son gouvernement mais ne modifiait en rien son statut international.
Le Ministre principal du territoire a déclaré, pour sa part, que cette nouvelle constitution, objet d’un prochain référendum sur l’île, constituait un acte de libre détermination du peuple de Gibraltar souhaité par une écrasante majorité et amenant à une situation non coloniale du territoire. Gibraltar refuse, depuis toujours, le processus bilatéral entre l’Espagne et le Royaume-Uni, a indiqué le Ministre, alors que le Chef de l’opposition de Gibraltar a appelé le Royaume-Uni à signifier à l’Espagne qu’elle n’aurait aucun rôle à jouer dans sa décolonisation et que seul le peuple de Gibraltar devait décider de son avenir.
Sur la question de Guam, tous les pétitionnaires ont dénoncé la militarisation massive de la zone Pacifique au détriment des populations autochtones. Les installations militaires occupent un tiers de l’île de Guam, ce qui risque d’éteindre la flamme de la lutte pour des mesures réelles d’autogouvernement, flamme dont cette Commission est la gardienne, a notamment affirmé l’émissaire de « The Chamorro Nation », faisant part de son découragement. Même si le cynisme prévaut le plus souvent, il faut garder la conviction que ce que vous faites est important, a-t-il déclaré à la Quatrième Commission.
Dénonçant une politique unilatérale et arbitraire qui menace directement l’existence de la culture et de la langue des Chamorro, peuple autochtone de Guam, une autre pétitionnaire a souligné que sans l’appui de la Puissance administrante, les États-Unis, Guam ne quitterait pas la liste des territoires non autonomes. La Coalition internationale des peuples contre la pollution militaire a, de son côté, lancé un appel aux États-Unis pour qu’ils nettoient les sites infestés et restituent les terres réquisitionnées aux autochtones. Nous sommes devant vous, aux Nations Unies, afin de sauvegarder notre droit humain fondamental, notre liberté d’exister et de nous souvenir de notre passé pour créer notre avenir, a déclaré une autre des pétitionnaires.
La question du Sahara occidental a également été évoquée en fin de séance. Un pétitionnaire a notamment dénoncé l’affaiblissement et la dérive criminelle du Front POLISARIO et défendu la légitimité du Maroc sur le territoire alors qu’un autre a qualifié l’exploitation des ressources du Sahara occidental de violation du droit international. On est en train de profiter d’une situation et il faut y mettre fin, a déclaré le Comité de soutien norvégien pour le Sahara occidental.
Le représentant de l’Espagne et le Ministre principal de Gibraltar ont ouvert la session avant l’audition d’un pétitionnaire sur la question de Gibraltar, de six pétitionnaires sur celle de Guam et des premiers pétitionnaires sur la question du Sahara occidental.
La Quatrième Commission poursuivra l’audition de pétitionnaires sur cette dernière question et sur la Nouvelle Calédonie demain, jeudi 5 octobre, à 15 heures.
SUITE DU DÉBAT GÉNÉRAL SUR TOUS LES POINTS RELATIFS À LA DÉCOLONISATION
Déclarations
M. YAÑEZ BARNUEVO (Espagne) a souligné que Gibraltar constituait une priorité pour l’Espagne, évoquant plusieurs nouveaux éléments dans ce contentieux, notamment les accords intervenus lors de la réunion ministérielle du Forum de dialogue sur Gibraltar qui s’est tenue à Cordoue le 18 septembre dernier, ainsi que la réforme du décret constitutionnel sur Gibraltar, non encore promulgué par le Royaume-Uni.
Par ailleurs, le Traité d’Utrecht est encore en vigueur pour ce qui est de Gibraltar, a indiqué le représentant, estimant que la souveraineté était un élément auquel l’Espagne ne pouvait renoncer. L’Assemblée générale de l’ONU a toujours reconnu que la décision coloniale de Gibraltar était contraire à la Charte et remettait en cause l’intégrité territoriale de l’Espagne, a-t-il rappelé, affirmant que les négociations devaient continuer entre les deux Gouvernements dans un esprit d’amitié et conformément aux résolutions pertinentes des Nations Unies. La décolonisation doit être poursuivie, a–t-il insisté.
Le représentant espagnol a précisé que le nouveau texte constitutionnel se limitait à donner un contrôle majeur à Gibraltar, dans le cadre du développement interne de l’autogouvernement. Il s’agit d’une modernisation de son gouvernement sans aucune incidence sur le statut international de Gibraltar, a-t-il assuré, indiquant que l’Espagne a le droit de rétrocession si le Royaume-Uni renonce un jour à Gibraltar. Il ne faut pas retirer Gibraltar de la liste des territoires non autonomes et continuer à aborder cette question devant cette Commission, car Gibraltar continue d’être une colonie et le restera même après la promulgation du nouveau décret constitutionnel, a insisté le représentant.
Les objectifs fixés dans le cadre du Forum de dialogue ont été atteints, notamment le rétablissement d’un dialogue avec les habitants de Gibraltar, a-t-il estimé, se félicitant que personne n’ait remis en cause sa position de principe pour arriver à tous ces résultats. L’existence du Forum de dialogue ne dispense toutefois pas la Puissance administrante de continuer à négocier sur les questions de souveraineté, a-t-il souligné, avant de conclure que l’Espagne avait misé sur la collaboration et l’entente pour améliorer la situation des habitants de Gibraltar, tout en insistant sur la nécessité d’assurer la souveraineté du territoire.
M. PETER CARUANA, Ministre principal de Gibraltar, a affirmé que le principe de l’intégrité territoriale, prôné par l’Espagne, réduisait à néant le principe de libre détermination, soulignant qu’il ne fallait pas confondre les enjeux liés à l’autodétermination avec ceux liés à la décolonisation. Il a rappelé que, l’an dernier, des pourparlers avaient été engagés avec la Puissance administrante afin d’obtenir la rédaction d’une nouvelle constitution non coloniale pour Gibraltar. Au terme de ce texte, a-t-il rappelé, le Parlement de Gibraltar se retrouverait investi de nombreuses compétences, hormis la défense, les affaires étrangères et certains aspects liés à la sécurité intérieure. Il s’agirait d’un progrès majeur, a dit le Ministre principal, dans la mesure où cette nouvelle constitution, sans être un acte d’indépendance, permettrait de s’affranchir des relations d’ordre coloniales.
Si le peuple de Gibraltar entérine cette constitution par référendum, a dit le Ministre, cela constituerait un acte d’autodétermination qui permettrait de nouer des relations équitables avec le Royaume-Uni. Par ailleurs, a-t-il affirmé, dans le cadre du nouveau Forum trilatéral qui inclut Gibraltar, l’Espagne et la Puissance administrante, de nombreux accords ont été conclus, notamment pour ce qui est des questions liées à l’aéroport de Gibraltar, aux télécommunications de l’île, à la fluidité de ses frontières, entre autres. Une preuve, a-t-il ajouté, que le dialogue avec l’Espagne est encore possible.
M. JOE BOSSANO, Chef de l’opposition de Gibraltar, a indiqué qu’il y a 40 ans, un référendum d’adhésion de l’île à l’Espagne a été rejeté massivement par la population et s’est félicité que ces dernières années, la Commission soutienne les décisions de consensus entre le Royaume-Uni et l’Espagne. Pour que les Nations Unies puissent évaluer les progrès faits vers l’autodétermination, elles ont besoin d’un rapport détaillé du Royaume-Uni sur le projet de constitution négocié avec Gibraltar, et non sur le fait que le Forum tripartite avec l’Espagne fonctionne bien, a-t-il déclaré, regrettant un manque d’engagement de l’Organisation. Une fois de plus, la décision prise par le Royaume-Uni laisse la porte ouverte à des négociations futures avec l’Espagne sur la mise en œuvre de la décolonisation, a-t-il déploré, rappelant que le cas de Gibraltar obéissait aux mêmes critères que tout autre territoire non autonome. Quitter la liste des territoires non autonomes ne doit pas être un objectif mais bien le résultat de la décolonisation, a-t-il poursuivi.
Nous avons l’impression que le Royaume-Uni nous dit une chose, une autre à l’Espagne et encore une autre à vous, a ajouté le Chef de l’opposition, affirmant qu’il n’y avait qu’un principe applicable à la décolonisation, le droit à l’autodétermination, et qu’il n’y avait qu’une route qui y menait. Appelant le Royaume-Uni à dire en toute transparence à la Commission quelles étapes allaient être prises vers la décolonisation et à indiquer à l’Espagne qu’elle n’aurait aucun rôle à jouer dans la décolonisation de Gibraltar, il a déclaré que c’était exactement ce que le peuple de Gibraltar avait signifié lors des deux référendums menés à 35 ans d’intervalle dans l’île. Les négociations tripartites ne se substituent pas à la décolonisation, a-t-il insisté, renouvelant son appel à un référendum sur ce sujet car seul le peuple de Gibraltar est à même de décider du futur de son territoire.
M. JULIAN AGUON (Guam), au nom du peuple chamorro, s’agissant de la question de Guam, a dénoncé la militarisation de l’île qui se fait au détriment des populations autochtones. La multiplication des installations militaires, dont les conséquences sont irréversibles au niveau de l’environnement, se poursuit sans que le peuple chamorro soit consulté, a-t-il dit. Il a souligné, par ailleurs, que la mise en place de ces installations entraînerait l’arrivée d’un flux important de personnes, ce qui aura, à ses yeux, un impact dévastateur sur le peuple chamorro de Guam qui ne constitue que 37% de la population et souffre toujours des conséquences des essais nucléaires dans les Îles Marshall voisines. Déplorant qu’à ce jour aucune étude environnementale n’ait été effectuée pour évaluer l’impact des activités militaires sur les populations locales, le pétitionnaire a dénoncé la tenue, en juin dernier, des exercices militaires à Guam, avec la participation de 22 000 soldats, 30 navires et 280 avions américains.
Il s’est, par ailleurs, élevé vigoureusement contre la privatisation en cours du réseau énergétique, des télécommunications et du port de Guam, sans que les populations locales aient été consultées et dénoncé l’attitude des médias locaux coupables, à ses yeux, de ne pas avoir informé convenablement la population locale de cette décision. En conclusion, il a lancé un appel à la Puissance administrante pour qu’elle cesse ses activités nuisibles à l’épanouissement du peuple chamorro.
Mme KERRI ANN NAPUTI BORJA, au nom de Hope Cristobal de l’Organisation pour les droits des populations indigènes, a indiqué que cela faisait 25 ans que son organisation venait devant la Commission pour défendre une histoire de plus de 4 000 ans et une culture et un langage spécifiques. C’est cette souveraineté perdue que nous souhaitons récupérer pour les populations futures, a-t-elle déclaré, estimant que Guam était une colonie américaine dans le seul but de servir les intérêts militaires des États-Unis. L’autorité souveraine des États-Unis depuis un siècle a mené à la confiscation des terres et à l’occupation d’un tiers de l’île par des installations militaires, a-t-elle ajouté. Nous sommes devenus des citoyens américains pour qu’on puisse s’approprier nos terres, la Puissance administrante s’est abstenue de voter les résolutions sur Guam et sans son appui, il est clair que la liste des territoires non autonomes ne sera pas modifiée, a-t-elle poursuivi, affirmant que l’autogouvernement interne mis en place à Guam avait pour véritable objectif d’asseoir les bases américaines sur le terrain.
Il s’agit d’une politique unilatérale et arbitraire, a insisté la pétitionnaire, et pendant ce temps, l’impact militaire est significatif car les militaires qui vivent même temporairement sur l’île ont le droit de vote. À ce jour, très peu de progrès ont été réalisés dans l’accès à l’autodétermination des Chamorro, a-t-elle déploré, déclarant que le voyage de son peuple était à un nouveau tournant car la Puissance administrante ne reconnaissait pas ses droits et continuait de privatiser ses actifs. Nous vous demandons de réaffirmer que la question de Guam est une question de décolonisation et que la population de Guam dispose de son droit à l’autodétermination, a-t-elle conclu.
Mme VICTORIA LOLA LEON GUERRERO (Guam) a dénoncé la militarisation de Guam, qui a un impact direct sur la main d’œuvre locale dans la mesure où les travailleurs étrangers prennent de plus en plus la place des Chamorro. Par ailleurs, a-t-elle dit, de plus en plus de Chamorro s’installent aux États-Unis, ce qui a un impact direct sur la capacité du peuple de Guam à exercer son droit à l’autodétermination. La pétitionnaire a précisé que près de 400 organisations et ONG avaient signé une pétition pour dénoncer cette situation et pour rappeler qu’en tant qu’autorité administrante, les États-unis avaient pour mission de protéger les populations locales. La pétitionnaire a par ailleurs déploré l’absence de protection du droit à la propriété foncière et à la culture et affirmé que la contamination des sols à la suite de la Deuxième Guerre mondiale avait eu un impact direct sur la santé des habitants de Guam.
Mme SABINA FLORES PEREZ, Coalition internationale des peuples contre la pollution militaire, a estimé que l’arrivée massive de personnels américains prévue cette année montrait que les États-Unis continuaient d’ignorer les droits des Chamorro à l’autodétermination, sans aucun dialogue avec eux. Dénonçant la transformation de Guam en une base militaire, avec notamment la mise en place d’un champ de tir, elle a estimé que ce peuple était en danger, non seulement parce que Guam risquait d’être prise pour cible mais aussi parce que des rapports montraient la présence de radioactivité dans l’eau de Guam.
La militarisation continue de l’île et la prise de décision sans le consentement de la population attestent de la volonté des États-Unis d’exploiter notre statut de colonie, contrairement aux restrictions qui existent dans d’autres pays comme la Corée du Sud, les Philippines ou le Japon, a affirmé la pétitionnaire. Tout au long de l’histoire de Guam, les déclarations montrent que l’intérêt stratégique de l’île a beaucoup évolué vers la création d’une zone tampon, a-t-elle ajouté, et dans ce contexte colonial, les choses les plus importantes pour le peuple Chamorro, sa terre, son eau et sa culture, sont ignorées. L’expansion militaire est un obstacle et une violation du droit à l’autodétermination de la population de Guam. La Puissance administrante doit nettoyer ses sites militaires et restituer les terres réquisitionnées, a-t-elle enfin affirmé.
Mme TIFFANY ROSE NAPUTI LASCADO, National asian pacific american women’s Forum, a dénoncé le complexe militaire américain dont les activités dans tous les domaines ont non seulement un impact nuisible sur les populations autochtones de Guam, mais aussi sur la diaspora chamorro. Par exemple, a-t-elle dit, la langue chamorro est en voie d’extinction du fait de la politique d’assimilation forcée à la culture américaine et, du fait du départ massif des populations autochtones vers les États-Unis. Exhortant l’ONU à participer de façon plus active au processus de décolonisation, elle a affirmé que l’engagement militaire américain dans l’île était omniprésent.
Mme FANAI CASTRO, Institut de recherche et de développement culturel Chamorro, a souligné que des milliers de générations avaient suivi la tradition qui fait des femmes les gardiennes de la Terre. L’hégémonie occidentale sur le monde constitue une grave menace pour notre peuple car un empire s’efforce de trouver de nouveaux marchés. La Micronésie et les Îles Marianne poussent des cris de souffrance, a-t-elle déclaré, estimant que l’acceptation d’une harmonie superficielle n’était qu’une forme déguisée d’esclavage. Nous sommes devant vous aux Nations Unies afin de sauvegarder notre droit humain fondamental, notre liberté d’exister et de nous souvenir de notre passé pour créer notre avenir, a-t-elle lancé. Plus que tout autre chose, nous cherchons la fin du chaos de la guerre, a-t-elle déclaré, condamnant l’accumulation militaire des États-Unis dans le Pacifique. Les États-Unis ont promis de ne pas fouler au pied notre droit à l’autodétermination et, la voix autochtone doit être à un niveau d’égalité, a-t-elle enfin déclaré, indiquant que le groupe de pétitionnaires de Guam était venu s’exprimer sans l’appui financier du gouvernement.
M. CHARLES WILSON, Western Sahara Foundation, a rappelé la formation du POLISARIO en mai 1973, l’organisation de la marche verte, la création de la République démocratique arabe sahraouie en 1976, la mise en place de la MINURSO en 1991, toute une série de mesures qui se sont soldées à son avis par de nombreuses déclarations et peu de résultats. Le pétitionnaire a rappelé qu’en 1996 les Nations Unies ont suspendu tous leurs efforts concernant la tenue d’un référendum dans le territoire. Par la suite, il y a eu le Plan Baker. Toutefois, a déploré le pétitionnaire, depuis la démission de James Baker les propositions de l’ONU sont dans l’impasse. Le pétitionnaire a rappelé qu’il fallait désormais passer aux actes pour que le peuple sahraoui puisse enfin regagner sa terre natale.
M. AYMERIC CHAUPRADE a estimé que la raison essentielle de l’attachement du Maroc au Sahara occidental était de réaliser son intégrité territoriale afin de se réaffirmer comme une puissance africaine. Le Sahara occidental est son cordon ombilical, le peuple attend sa réunification, a-t-il déclaré, soulignant qu’il s’agissait d’un droit premier de tout peuple.
Les effets géopolitiques contemporains de cette question suscitent de nombreuses inquiétudes, notamment l’islamisme et l’explosion de l’immigration clandestine en provenance de la région saharienne, a-t-il affirmé. Les jusqu’au-boutistes du Polisario s’en prennent aux populations vivant dans les camps et leur base populaire est de plus en plus faible, a-t-il précisé, assurant que le mouvement dérivait vers l’islam radical et vers les trafics en tout genre. D’un côté, il y a le Maroc avec de réelles perspectives de développement et de l’autre le pourrissement d’un mouvement dont l’action s’inscrit dans le cadre de la criminalité mondiale, a-t-il résumé, appelant la communauté internationale, et notamment les autres pays africains à choisir entre les deux. Ni les Américains, ni les Européens ne permettront que perdurent les trafics de personnes et la criminalisation dans la zone saharienne, a-t-il prévenu. Enfin, le pétitionnaire a estimé que les droits du Maroc étaient légitimes au Sahara occidental pour des raisons historiques mais aussi pour le soutien populaire qu’il reçoit de la population.
Mme NANCY HUFF, Teach the Children International, a dénoncé la corruption qui, à son avis, régnait dans les camps du Sahara occidental et invité les autorités marocaines à se saisir du problème car, cette corruption détournait l’aide des personnes qui en avaient le plus besoin. Elle a souligné que tant que la population sahraouie n’aura pas retrouvé sa terre natale, la question de ce territoire demeurera prioritaire pour la communauté internationale. Ce peuple a besoin d’être libre, de se gouverner lui-même et de bénéficier d’une constitution déjà rédigée, a-t-elle dit.
La pétitionnaire a exhorté les Nations Unies à tout mettre en jeu pour qu’un référendum puisse se tenir sur ce territoire et que le peuple sahraoui retrouve sa dignité. Elle a demandé l’élaboration d’un cadre législatif pour la tenue d’un référendum et pour que les visites humanitaires au Sahara occidental puissent avoir lieu.
M. ERIK HAGEN, Norwegian Support Committee for Western Sahara, a rappelé le rôle central que jouent les ressources naturelles dans le conflit du Sahara occidental, notamment les ressources pétrolières, affirmant que les compagnies pétrolières marocaines étaient en train d’accélérer l’exploitation pétrolière dans cette région. Il a dénoncé la volonté de ces compagnies de bénéficier des richesses de ce territoire, en collaboration avec des compagnies étrangères, dont des sociétés américaines.
Le pétitionnaire a par ailleurs rappelé que cette exploitation se faisait malgré le refus de la population locale. Cela constitue une violation grave des normes et éthiques fondamentales, a-t-il souligné. Le pétitionnaire a par ailleurs dénoncé cette situation opaque qui risquait à son avis de réduire à néant le processus de paix onusien et de fouler aux pieds le droit et les traités internationaux.
Rappelant que l’Union européenne elle-même avait conclu un accord de pêche avec les autorités marocaines qui touche le Sahara occidental, le pétitionnaire a par ailleurs attiré l’attention sur le fait qu’en ce moment, des navires européens transportaient du phosphate extrait de cette région malgré les directives très claires du Conseil de sécurité.
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