CONFÉRENCE DE PRESSE DES DIRIGEANTS AUTOCHTONES ET DÉFENSEURS DES DROITS DE L’HOMME AU SIÈGE DE L’ONU LE 12 DÉCEMBRE
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CONFÉRENCE DE PRESSE DES DIRIGEANTS AUTOCHTONES ET DÉFENSEURS DES DROITS DE L’HOMME AU SIÈGE DE L’ONU LE 12 DÉCEMBRE
Des dirigeants d’organisations représentant les intérêts des peuples autochtones et des défenseurs des droits de l’homme ont, ce matin, vivement dénoncé la décision de l’Assemblée générale de reporter l’examen du projet de déclaration sur les droits des peuples autochtones.
Lisant la déclaration de Victoria Tauli-Corpuz, Présidente de l’Instance permanente sur les questions autochtones, la modératrice Mme Elsa Stamatopoulou a déclaré que « les peuples autochtones auraient commémoré comme il se doit la Journée internationale des droits de l’homme si le projet de déclaration avait été adopté par l’Assemblée générale avant la fin de 2006. Malheureusement, la décision de la Troisième Commission, prise le 28 novembre, de reporter son adoption a affaibli la signification de cette Journée ».
Le projet de déclaration, adopté le 29 juin dernier par le Conseil des droits de l’homme, affirme la nécessité de protéger quelque 370 millions de personnes appartenant aux « peuples autochtones » contre la discrimination et le génocide. Il réaffirme leur droit à conserver leurs traditions culturelles et leur reconnaît le droit à l'autodétermination, en leur garantissant, en particulier, un accès sûr aux terres et aux ressources essentielles à leur survie et à leur bien-être.
Pour Roberto Borrerro, qui s’exprimait au nom du Caucus international autochtone, les Nations Unies ont perdu leur crédibilité lorsque la Troisième Commission a eu recours à un vote procédural afin d’empêcher l’adoption du projet de déclaration. La motion de non action, a-t-il ajouté, a anéanti 25 années de travail. Les 53 États africains ont voté en bloc en faveur de la motion, une stratégie qui a été soutenue par les États-Unis, le Canada, la Nouvelle-Zélande et l’Australie.
Alison Graham a exprimé l’indignation de sept organisations internationales de défense des droits de l’homme et a estimé que les Nations Unies avaient manqué une occasion historique de combler le fossé existant en matière de droits de l’homme. Elle a précisé que les déclarations de l’Australie, du Canada, de la Nouvelle Zélande et des États-Unis selon lesquelles le projet de déclaration menacerait les droits et intérêts des autres secteurs de la société omet délibérément le fait que cette déclaration ne peut être interprétée qu’en relation avec une série de mesures de protection des droits et des obligations.
Ce sentiment a été partagé par Bill Fontaine, Chef de l’Assemblée des Premières Nations du Canada, qui a dit sa grande préoccupation devant l’attitude de certains États au sein du Conseil des droits de l’homme et s´est déclaré déterminé à recourir au « mécanisme d’examen par les pairs ». À la question de savoir pourquoi le Canada avait changé de fusil d’épaule après avoir soutenu voire participé à la rédaction du projet de déclaration, Bill Fontaine a expliqué qu’avec la nomination du nouveau Gouvernement en janvier dernier, le Canada avait expliqué qu’il ne pouvait plus soutenir le texte.
À une autre question, Bill Fontaine a expliqué que le projet de déclaration est un document qui établit des normes et affirme le droit inaliénable à l’autodétermination, ce qui revêt une importance particulière pour les Première Nations dont les membres sont les plus pauvres parmi les pauvres. La meilleure manière de lutter contre la pauvreté est de faire en sorte que les Premières Nations exercent leur juridiction sur leur territoire.
À une question relative à la position de la Namibie qui a parrainé le projet de décision reportant l’examen du projet de déclaration, M. Borrerro a évoqué les pressions exercées par d’autres nations sur les pays africains.
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