AU TRAVERS DE L’IRAQ UN ANCIEN DIPLOMATE À L’ONU DÉPEINT UN QUART DE SIÈCLE DE RELATIONS INTERNATIONALES AU CONSEIL DE SÉCURITÉ
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AU TRAVERS DE L’IRAQ UN ANCIEN DIPLOMATE À L’ONU DÉPEINT UN QUART DE SIÈCLE DE RELATIONS INTERNATIONALES AU CONSEIL DE SÉCURITÉ
David Malone, ancien Ambassadeur du Canada aux Nations Unies, a présenté aujourd’hui à l’ONU un ouvrage consacré à l’Iraq et au rôle du Conseil de sécurité dans ce pays depuis que celui-ci occupe le devant de la scène internationale dans les années 80. Intitulé The International Struggle Over Iraq: Politics in the United Nations Security Council, 1980-2005, cet ouvrage analyse l’évolution de la diplomatie internationale sur une période qui coïncide avec la fin de la guerre froide.
Ce quart de siècle a eu, écrit-il, de « sérieuses conséquences » pour l’ONU. Il « constitue un portrait remarquable des développements politiques au niveau planétaire, et de leur effet sur la pratique et les perspectives du Conseil de sécurité ». Ces vingt-cinq années aboutissent aujourd’hui à « l’émergence d’une approche globale en direction de la paix, de la justice, de la sécurité et du développement », ajoute-t-il.
Il s’agit donc de bien plus que l’Iraq même si ce pays est au cœur de l’ouvrage. Cette période remet en perspective des conflits ayant connu des dénouements très différents: la guerre Iran-Iraq (1980-1988), l’occupation du Koweït (1990-91) et le renversement du régime de Saddam Hussein à la suite de l’invasion de l’Iraq (mars 2003). Devant la presse accréditée à l’ONU, M. Malone a ainsi rappelé la manière très différente dont ces événements avaient été gérés: inaction du Conseil de sécurité lorsque l’Iraq a attaqué l’Iran –ce qui explique encore aujourd’hui, selon lui, la méfiance du Gouvernement de l’Iran envers l’ONU– la mobilisation de la communauté internationale lors de l’invasion du Koweït, et la division du Conseil lors de l’intervention contre le régime de Saddam Hussein.
Terje Roed-Larsen, ancien Représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU pour le Moyen-Orient, aujourd’hui Président de l'Académie mondiale pour la paix (IPA, www.ipacademy.org), institution basée à New York que M. Malone a lui-même présidée, écrit dans la préface de l’ouvrage que « la crise de confiance dont les Nations Unies ont été la proie en 2004-2005, et qui est décrite dans le chapitre 8, perdure en grande partie. L’Organisation n’a pas encore totalement surmonté les différends et les tensions qui ont caractérisé la période précédant l’invasion de l’Iraq et les mois qui ont suivi ». David Malone explique que « cette incapacité à empêcher la guerre a affecté l’image de l’ONU ». Quant aux pays qui seraient tentés d’agir de manière unilatérale, les événements démontrent selon lui que « sans mandat international, on rassemble très peu de monde: un mandat de l’ONU génère de la légitimité ». En outre, et ce n’est pas rien, le fardeau financier est alors partagé, comme cela a été le cas lors de la première guerre du Golfe. Toutefois, un mandat du Conseil de sécurité n’est pas une garantie de réussite, note l’auteur. Il faut que ce mandat soit précis et transparent.
Interrogé sur les perspectives d’avenir en Iraq et, en particulier sur l’intérêt de convoquer une conférence internationale, David Malone répond qu’elle pourrait être « très utile à condition d’être bien préparée », ce qui, selon lui, devrait prendre plusieurs mois. « Il ne faut pas rechercher des résultats immédiats qui risquent de se révéler sans lendemain ». Il estime que l’Iraq ne peut être comparé à l’Afghanistan après la chute du régime des Taliban: « On était face à une sorte de table rase à partir de laquelle il a été possible de bâtir quelque chose de nouveau à la Conférence de Bonn en 2001 ». En Iraq, il est à la fois nécessaire, selon lui, de ne pas laisser de côté le Gouvernement iraquien mais aussi d’impliquer les pays voisins, au premier rang desquels l’Iran. Et, selon l’auteur, c’est là que « l’ONU a un rôle idéal à jouer, son Secrétaire général devant s’engager à fond ».
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