CONFÉRENCE DE PRESSE: PRÉSENTATION DU PROJET « CORE » SUR LES COÛTS ÉLECTORAUX, EN PRÉSENCE D’UN DES CHEFS DE LA MISSION DE L’ONU EN RDC
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CONFÉRENCE DE PRESSE: PRÉSENTATION DU PROJET « CORE » SUR LES COÛTS ÉLECTORAUX, EN PRÉSENCE D’UN DES CHEFS DE LA MISSION DE L’ONU EN RDC
« If you think peace is expensive, try war »*,a déclaré aujourd’hui le Représentant spécial adjoint du Secrétaire général en République démocratique du Congo (RDC), Ross Mountain, alors qu’il dévoilait à la presse le Projet CORE, la première analyse globale des coûts électoraux.
Avant de présenter les « très bonnes nouvelles d’un processus électoral dont le coût total est estimé à 430 millions de dollars et les très mauvaises nouvelles d’une situation humanitaire où 1 200 personnes meurent chaque jour », Ross Mountain a cédé la parole aux deux auteurs du Projet, Jeff Fisher, Directeur à l’« International Foundation for Election Systems » (IFES), et Pippa Norris, Directrice du Groupe de la gouvernance démocratique du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD).
Tous les aspects des processus électoraux ont été analysés à l’exception de ceux liés aux coûts, a souligné Jeff Fisher pour expliquer l’importance d’un Projet qui illustre les moyens de rendre ces processus plus économiques, plus transparents et plus légitimes. L’avantage est que la contraction des coûts pourrait libérer les sommes nécessaires à la reconstruction et au développement et renforcer l’efficacité de l’aide, a renchéri Pippa Norris du PNUD.
Représentant un Programme qui appuie un processus électoral presque chaque semaine, elle a divisé les coûts en deux catégories, à savoir les « coûts de base » et les « coûts liés à l’intégrité du processus », soit à la sécurité des électeurs et des agents électoraux ainsi qu’à la transparence ». Si les premiers sont communs à tous les processus électoraux, les seconds varient largement en fonction de la situation d’un pays.
Ainsi la conjugaison des deux catégories de coûts montre que les élections coûtent d’un à trois dollars par électeur dans les démocraties confirmées et de quatre à cinq dollars dans les démocraties rétablies. Ils peuvent, en revanche, être beaucoup plus élevés dans les situations postconflit comme en témoignent les chiffres de 12 dollars pour les premières élections au Nicaragua, de 20 dollars pour celles d’Afghanistan et de 45 dollars pour celles du Cambodge.
En la matière, la RDC fait figure de cas d’école. Organiser des élections dans un pays grand comme l’Europe occidentale, dépourvu de routes et où sur un total de 58 millions d’habitants, 25 millions d’électeurs « enthousiastes » sont attendus aux urnes donne une nouvelle dimension au mot « cauchemar », a plaisanté le Représentant spécial adjoint du Secrétaire général qui assume aussi les fonctions de Représentant résident du PNUD dans un pays replongé dans l’état que décrivait Joseph Conrad dans « Heart of Darkness ».
Minée pendant longtemps par la corruption, la mauvaise gouvernance et les conflits, la RDC s’apprête, avec l’aide de la MONUC et du système de l’ONU, à tenir ses premières élections depuis 45 ans. Après le test réussi du référendum constitutionnel, les Congolais sont appelés à choisir, dès le 30 juillet, leur président et les membres de leur Parlement à partir d’une liste de 33 candidats aux élections présidentielles et de 9 632 candidats aux législatives. Cet effort exigera la mise en place de 52 000 bureaux de vote, et le déploiement de 300 000 agents électoraux et de 50 000 policiers.
Ross Mountain s’est félicité de ce que, selon les analyses du Projet CORE, la RDC figure déjà parmi les démocraties rétablies puisque le coût du processus est estimé à trois dollars par électeur. Ces bonnes nouvelles, a-t-il prévenu, ne doivent pas occulter la nature catastrophique de la situation humanitaire. La RDC perd chaque jour 1 200 âmes, ce qui équivaut à un tsunami tous les six mois, a souligné le Représentant résident du PNUD qui, revenant aux élections, a dit moins craindre des conflits sporadiques qui secouent l’est du pays que du manque d’inclusivité et de l’exacerbation des divisions ethniques.
Le danger, s’est-il expliqué, est que le choix des électeurs se fonde davantage sur l’appartenance ethnique plutôt que sur les programmes politiques et qu’après les élections, les perdants soient tentés de reprendre les armes s’ils se sentent écartés de la gouvernance du pays.
* « Si vous croyez que la paix coûte cher, essayez la guerre ».
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