CONFÉRENCE DE PRESSE DE MARY ROBINSON, MEMBRE DE LA COALITION MONDIALE SUR LES FEMMES ET LE SIDA, ET DE PETER PIOT, DIRECTEUR EXÉCUTIF DE L’ONUSIDA
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CONFÉRENCE DE PRESSE DE MARY ROBINSON, MEMBRE DE LA COALITION MONDIALE SUR LES FEMMES ET LE SIDA, ET DE PETER PIOT, DIRECTEUR EXÉCUTIF DE L’ONUSIDA
Dans les pays où les taux d’infection sont d’un garçon pour 10 jeunes filles, ces dernières deviennent une véritable espèce en voie de disparition, a prévenu Peter Piot, Directeur exécutif de l’ONUSIDA, qui a présenté, au cours d’une conférence de presse tenue ce matin, le Programme d’action pour les femmes et la lutte contre le sida, élaboré avec la Coalition mondiale sur les femmes et le sida.
Membre de la Coalition et ancienne Présidente de l’Irlande, Mary Robinson, a appelé au « soutien plein et entier de l’ensemble des États Membres ». Les chiffres sont alarmants, qui désignent les femmes et les jeunes filles comme les principales victimes de l’évolution de la pandémie de VIH/sida. Avec 17,3 millions de femmes et de jeunes filles contaminées, elles représentent près de la moitié de toutes les personnes vivant avec le virus.
Pour faire face à ce fléau, Mary Robinson a identifié trois domaines particuliers à savoir la défense des droits des femmes, notamment en matière de santé reproductive; la mise au point de stratégies de lutte contre le VIH/sida orientées vers leurs besoins; et leur participation active à la mise en œuvre de ces stratégies. Elle a regretté le manque de leadership à l’échelle des gouvernements avant de plaider pour que la cause des femmes vivant avec le virus devienne plus visible sur l’échiquier international. De même, dans les parlements ou encore dans la sphère économique, les femmes doivent être en mesure d’utiliser leur pouvoir pour sensibiliser l’opinion publique et renforcer la lutte contre la pandémie.
« Il est temps de se donner les moyens de faire la différence sur le terrain », a dit en écho Peter Piot, Directeur exécutif de l’ONUSIDA. Près de 26 ans après la découverte du virus du sida, la maladie n’est plus celle qu’on associait naguère à la seule population des gays blancs issue des classes moyennes occidentales. Peter Piot a souhaité que le document final de la Réunion de haut niveau ait un impact réel et durable sur la vie des gens.
La pandémie s’est féminisée dans des proportions effroyables; 60% des 17 millions de femmes touchées par le sida vivant en Afrique subsaharienne. Mettre fin à l’accroissement de la féminisation du sida va de pair avec le renforcement des politiques de défense des droits des femmes, a dit Peter Piot avant de souligner la nécessité absolue de lutter contre toutes les manifestations de violence sexuelle et de favoriser l’accès des adolescents à l’éducation sur la maladie.
L’indépendance économique des femmes est un autre moyen de leur donner la possibilité et l’assurance de dire non aux brimades qui les exposent directement aux risques de contamination. Peter Piot s’est lui aussi élevé contre le manque de leadership des États, en notant que seulement 9% des femmes infectées dans le monde bénéficient de traitements efficaces pour éviter la transmission du virus de la mère à l’enfant. Le Directeur exécutif de l’ONUSIDA a invoqué ces visites en Afrique pour dire que la situation calamiteuse sur le terrain représentait aussi une opportunité unique de lutter en profondeur contre les injustices qui minent la vie des femmes. Ce combat est désormais celui de la survie pour des millions de femmes.
La violence sexuelle doit être combattue, en premier lieu, par le biais d’arsenaux juridiques nationaux adaptés, a renchéri Ludfine Anyango Okeyo, membre de Action Aid International Kenya, qui vit elle-même avec le virus. Seule la loi est habilitée à faire respecter les droits humains les plus fondamentaux, a-t-elle ajouté en souhaitant que la communauté internationale s’attaque aux causes fondamentales de la pandémie. L’éducation doit non seulement commencer tôt à l’école mais également être renforcée dans le secondaire. Il s’agit de réduire les risques de contamination des populations les plus vulnérables mais aussi de former des jeunes gens à la complexité de la pandémie. Ce sont, en effet, ces jeunes qui, demain, participeront à l’élaboration et à la conduite des programmes de lutte contre ce fléau, a conclu la victime du VIH.
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