CONFÉRENCE DE PRESSE DU COORDONNATEUR DES SECOURS D’URGENCE SUR LES SITUATIONS HUMANITAIRES EN SOMALIE, À GAZA ET AU DARFOUR
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CONFÉRENCE DE PRESSE DU COORDONNATEUR DES SECOURS D’URGENCE SUR LES SITUATIONS HUMANITAIRES EN SOMALIE, À GAZA ET AU DARFOUR
« Compte tenu du contexte politique, la Somalie représente depuis 15 ans la situation humanitaire la plus difficile », a confié aujourd’hui à la presse le Coordonnateur des secours d’urgence et Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires.
Jan Egeland, qui a aussi rendu compte des situations humanitaires dans la région soudanaise du Darfour et dans le territoire palestinien occupé de Gaza, a révélé que, lors d’un entretien tenu dimanche dernier, le Chef du Conseil suprême islamique de Somalie, ex-Conseil des tribunaux islamiques a indiqué la volonté de son mouvement de voir les activités humanitaires reprendre dans les régions qu’il contrôle, dont la majeure partie de Mogadishu.
La Somalie, qui compte aujourd’hui un million de personnes déplacées, présente les taux les plus élevés de mortalité infantile, soit un enfant sur quatre, et de déscolarisation, soit un enfant sur cinq. Les organisations humanitaires ont jusqu’ici réussi à travailler en « Somaliland » et au « Puntland », alors que le centre et le sud du pays ont continué à être marqués par des combats, des pillages ou encore des attaques délibérées contre les journalistes et le personnel humanitaire.
Pour venir en aide aux 1,4 million de personnes sur les 2,1 millions que compte le pays et rétablir une Somalie stable et démocratique, la communauté internationale doit déployer un effort massif sur les plans politique, diplomatique, sécuritaire et humanitaire, a prévenu le Coordonnateur des secours d’urgence, qui a dit avoir écrit au « Core Group » pour demander des ressources financières. Présidé par la Norvège et les États-Unis, le « Core Group », selon Jan Egeland, a dit ne voir aucun inconvénient à ce que la communauté humanitaire entre en contact avec le Conseil suprême islamique de Somalie.
Lors de l’entretien de dimanche dernier, le représentant de l’ONU a non seulement demandé que soit sécurisé l’accès du personnel humanitaire, mais aussi que soient traduits en justice les auteurs du meurtre du journaliste suédois, tué par balle le 23 juin dernier, lors d’une manifestation islamiste organisée à Mogadishu.
Le Coordonnateur des secours d’urgence n’a pas caché son inquiétude devant la volonté manifestée par le Conseil suprême islamique de Somalie, qui bénéficie du soutien populaire partout où il est implanté, de réprimer toute résistance à son mouvement. Cela est d’autant plus préoccupant, a avoué Jan Egeland, que le Gouvernement fédéral de transition et les Seigneurs de la guerre ont rejeté toute idée de se placer sous la coupe du Conseil.
Ce sont des négociations qu’il faut et non de nouveaux combats, a souligné le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires avant d’en venir à la situation à Gaza, où les protagonistes sont devenus « des spécialistes de toute action contraire aux intérêts de la population ».
L’enlèvement du caporal israélien Gilad Shalit, les tirs de roquettes incessants contre les colonies de peuplement et le recours disproportionné de la force par Israël ont aggravé la situation humanitaire d’un territoire surpeuplé dont les 1,4 million de personnes sont aux prises avec les affres de la pauvreté et du chômage.
Le bombardement de l’unique centrale électrique par l’armée israélienne a compromis le fonctionnement des hôpitaux et des systèmes d’eau et d’assainissement avec les conséquences sanitaires que l’on sait. Du fait des restrictions imposées à tous les points de passage, quelque 230 containers, valant des centaines de milliers de dollars, sont aujourd’hui bloqués.
Israël doit cesser ses opérations militaires qui ne peuvent que servir les intérêts des groupes extrémistes, a préconisé le Coordonnateur des secours d’urgence, avant d’indiquer qu’au 7 juillet 2006, la communauté humanitaire n’avait reçu que 117 millions des 385 millions de dollars requis pour répondre aux besoins humanitaires à Gaza et en Cisjordanie.
Nous avons besoin d’argent, de garanties de liberté de mouvement, de sécurité et de parties qui veulent vraiment protéger leur population, a plaidé Jan Egeland en faveur d’une situation de crise humanitaire grave qui, si les choses perdurent, risque de passer à une catastrophe humanitaire.
« Il faut 1 milliard de dollars par an au Soudan dont 600 millions pour le Darfour », a poursuivi le Coordonnateur des secours d’urgence à propos d’une région marquée par « une absence totale de sécurité ». Jan Egeland s’est dit découragé de voir que l’Armée de libération du Soudan (SLA), signataire de l’Accord d’Abuja, se livre aux mêmes exactions –viols, pillages, incendies de maisons, attaques contre le personnel humanitaire- qu’elle dénonçait jadis à juste titre lorsqu’elles étaient le fait des milices Janjaouites.
Des camions du Programme alimentaire mondial (PAM) ont été pillés et Oxfam a dû cesser ses activités après l’enlèvement d’un membre de son personnel. Les forces de sécurité et l’armée soudanaise ont sciemment peint leurs hélicoptères en blanc pour créer la confusion avec les équipements des Nations Unies, en violation flagrante avec les mesures pertinentes en vigueur.
Plaidant pour le déploiement d’une force des Nations Unies, le Coordonnateur des secours d’urgence a rejeté les arguments du Gouvernement soudanais selon lesquels il s’agirait d’un acte de recolonisation de la part des puissances occidentales. À ce jour, tous ceux qui ont promis des troupes sont les contributeurs traditionnels des opérations des Nations Unies, à savoir des pays du Sud.
Le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires a terminé sa conférence de presse par un petit commentaire sur la situation en République populaire démocratique de Corée (RPDC). Il a rappelé que cette dernière n’est jamais revenue sur sa décision de décembre 2005 de renvoyer le personnel humanitaire international. Ces derniers mois toutefois, le PAM a été autorisé à acheminer de la nourriture aux enfants, aux personnes âgées et aux personnes hospitalisées.
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