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Conférence de presse

CONFÉRENCE DE PRESSE DU PRÉSIDENT DU CONSEIL DE SÉCURITÉ ET REPRÉSENTANT PERMANENT DE LA FRANCE SUR LE PROGRAMME DE TRAVAIL DU MOIS DE JUILLET 2006

5 juillet 2006
Communiqué de presseConférence de presse
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

CONFÉRENCE DE PRESSE DU PRÉSIDENT DU CONSEIL DE SÉCURITÉ ET REPRÉSENTANT PERMANENT DE LA FRANCE SUR LE PROGRAMME DE TRAVAIL DU MOIS DE JUILLET 2006


« Une réaction ferme et rapide », c’est ce que les 15 membres du Conseil de sécurité ont convenu d’opposer à la République populaire démocratique de Corée (RPDC) qui, malgré les mises en garde de la communauté internationale, a procédé aujourd’hui au lancement de missiles.  Le Président du Conseil de sécurité pour le mois de juillet et Représentant permanent de la France a fait cette déclaration, au cours d’une conférence de presse sur le programme de travail du Conseil, dont les trois priorités sont le traitement des crises, la protection des enfants et les conflits armés, et l’élection du prochain Secrétaire général de l’ONU. 


Le Conseil attend, a poursuivi Jean-Marc de La Sablière sur la RPDC, que le représentant permanent du Japon, lui-même membre du Conseil, lui rende compte, d’une part, des discussions tenues au sein du Groupe d’experts qui examine un projet de résolution présenté par son pays, et d’autre part, des contacts bilatéraux qu’il a pris depuis l’affaire des missiles.  Le Président du Conseil de sécurité a admis que, pendant des consultations marquées « par une grave préoccupation et une volonté générale d’agir », la Chine et la Fédération de Russie ont estimé que la meilleure manière de réagir « rapidement et fermement » serait de publier une déclaration présidentielle. 


Remettant sa casquette de Représentant permanent de la France, Jean-Marc de La Sablière a appelé à la fermeté et à l’unité face à « un acteur majeur de la prolifération des armes de destruction massive » et donc de la menace à la paix et à la sécurité internationales.  Ceci ne signifie pas, a-t-il précisé, que la France s’oppose à la reprise des pourparlers à six –Chine, États-Unis, Fédération de Russie, Japon, République de Corée et RPDC.  Mais, a-t-il ajouté, la communauté internationale doit absolument rechercher les moyens de rendre plus difficile le développement des technologies à double usage par des pays comme la RPDC. 


La situation de ce pays a conduit le Président du Conseil à commenter l’évolution des contacts avec l’Iran.  Il a indiqué que la communauté internationale, dont le G-8, attend toujours la réaction de ce pays à l’ensemble de « mesures incitatives » qui lui ont été présentées par le Groupe des six, à savoir les cinq membres permanents du Conseil et l’Allemagne.  La décision ne viendra pas du Conseil, mais bien des Ministres des affaires étrangères du Groupe des six, qui devraient se réunir le 13 juillet.  


L’élection du successeur de Kofi Annan est une des trois priorités du Conseil, a confié Jean-Marc de La Sablière.  À ce jour, le Conseil est saisi d’une liste toujours ouverte des trois candidats que sont le Vice-Premier Ministre de la Thaïlande, Surakiart Sathirathai; l’ancien Secrétaire général adjoint de l’ONU aux affaires de désarmement, Jayantha Dhanapala du Sri Lanka; et le Secrétaire général adjoint de l’ONU à la communication et à l’information, Shashi Tharoor de l’Inde. 


Dans le dialogue et la transparence, a souligné le Représentant permanent de la France, le Conseil a décidé de procéder à un vote blanc d’au moins un tour, dès la deuxième quinzaine de ce mois.  Ce type de vote n’est ni formel ni éliminatoire, a précisé le Président du Conseil.  De valeur indicative, il permet aux candidats de mesurer le soutien dont ils bénéficient et aux membres du Conseil de faciliter un accord.  Le Conseil entend présenter ses recommandations à l’Assemblée générale à la fin du mois de septembre ou au début du mois d’octobre, pour laisser le temps au futur élu de se préparer. 


Le Ministre des affaires étrangères de la France, Douste-Blazy, présidera le 24 juillet, la réunion du Conseil sur la protection des enfants et les conflits armés, a poursuivi Jean-Marc de La Sablière, en venant à une autre priorité de son programme de travail.  Par sa présence, le Ministre entend maintenir l’élan politique dans la mise en œuvre de la résolution 1612 du 26 juillet 2005 qui a mis en place un mécanisme de surveillance et de communication de l’information sur les enfants et les conflits armés, dont les rapports sont examinés par un Groupe de travail du Conseil, créé par la même résolution. 


Couronnée par une déclaration présidentielle, la réunion connaîtra aussi la participation du Secrétaire général de l’ONU, de la Directrice exécutive du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) et la Représentante spéciale des Nations Unies pour les enfants et les conflits armés.  Sont également invités des pays directement concernés par la question tels que la République démocratique du Congo (RDC) et le Sri Lanka, ainsi que des organisations internationales et les grands acteurs du développement.  


Dans le chapitre « traitement des crises », le Représentant permanent de la France a commencé par l’Afrique.  Le Conseil entend inviter le Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix à lui rendre compte de l’évolution du « dossier soudanais ».  Jean-Marie Guéhenno reviendra d’un voyage en Afrique qui, aux côtés du Secrétaire général de l’ONU, l’a mené au Sommet de l’Union africaine à Banjul en Gambie et à Yamoussoukro en Côte d’Ivoire.  


Le « dossier soudanais », a expliqué le Président du Conseil, sera examiné sous l’angle de la « situation préoccupante au Darfour » et dans le contexte du passage de relais de la Mission de l’Union africaine au Darfour (MUAS) à une présence de l’ONU à propos de laquelle il a espéré un accord du Soudan et a rappelé qu’il avait été demandé, le 10 mars dernier, par l’Union africaine elle-même qui a accepté de proroger le mandat de sa Mission jusqu’en décembre 2006. 


Concernant « l’accroissement des tensions dans les relations entre le Soudan et le Tchad qui sont désormais marquées par des accusations de part et d’autre », le Président du Conseil a indiqué que son instance a répondu favorablement à la demande du Ministre des affaires tchadien de s’adresser au Conseil, au cours de ce mois. 


Le Conseil réfléchit aussi, a-t-il poursuivi, à la demande que lui a adressée le Président tchadien en personne concernant la sécurisation des camps de réfugiés « qui sont politisés et où les travailleurs humanitaires sont constamment la cible d’attaques ».  Les camps doivent être protégés dans le cadre de l’ONU, de l’Union africaine ou de tout autre arrangement, a voulu le Représentant permanent de la France, en affirmant que son pays reste ouvert à toute proposition.  


Jean-Marc de La Sablière a aussi annoncé que le Conseil se penchera dès le 7 juillet sur la situation en République centrafricaine qui dénonce, ces derniers mois, plusieurs violations dans l’extrême nord-est de son territoire par des rebelles tchadiens hostiles au pouvoir de N’Djamena et soutenus, selon le Tchad, par Khartoum.  


Autre situation urgente, le Moyen-Orient, a reconnu le Président du Conseil, qui a indiqué qu’après la réunion qu’il a tenue le 30 juin dernier sur les opérations d’Israël à Gaza à la suite de l’enlèvement d’un soldat israélien par des militants palestiniens, le Conseil attend maintenant le projet de résolution discuté au sein du Groupe des États arabes.  L’Observateur de la Palestinien a, en effet, demandé une « réaction formelle » de la part du Conseil. 


Pour en revenir à l’Afrique, le Président du Conseil a indiqué que le 26 juillet, le Conseil tiendra des consultations sur la Côte d’Ivoire, en tenant compte des conclusions du mini Sommet que le Secrétaire général tient en ce moment à Yamoussoukro avec plusieurs dirigeants africains, le Président ivoirien et le chef des Forces Nouvelles (FN).  Les consultations du Conseil tiendront aussi compte de la réunion du Groupe de travail international qui aura lieu le 20 juillet.  


« Bénéficiaire du soutien le plus important que l’ONU n’ait jamais apporté à une opération électorale », la République démocratique du Congo fera son entrée dès demain au Conseil de sécurité.  Il s’agira pour le Conseil de s’informer des préparatifs des élections du 30 juillet prochain, dont les « conditions sont réunies sur le plan technique et de sécurité ».  Mais, a tempéré le Représentant français, le climat apaisé, l’accès égal aux médias de tous les candidats, la protection des journalistes et la garantie de transparence ne sont pas encore assurés. 


Fidèle à son approche régionale, le Président du Conseil de sécurité a indiqué que son instance attend le rapport du Département des affaires politiques sur la mise en œuvre des résolutions 1653 et 1663 relatives à la situation dans la région des Grands Lacs.  Il a souligné que c’est dans le cadre de cette approche régionale que le Conseil entend examiner la question de l’Armée de résistance du Seigneur (LRA) qui a sévi pendant 20 ans dans le nord de l’Ouganda, avant que ses dirigeants, dont le chef Joseph Kony, ne soient soupçonnés d’être présents en RDC. 


Le Représentant français a dit ne rien savoir de l’amnistie proposée par le Président ougandais au chef de la LRA, malgré son inculpation par la Cour pénale internationale (CPI).  Il a rappelé l’idée lancée par Jan Egeland, le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et Coordonnateur des situations d’urgence, de nommer un Envoyé spécial pour la situation humanitaire dans le nord de l’Ouganda.  


Le 10 juillet, le Conseil se penchera sur la situation en Somalie avec le Représentant spécial du Secrétaire général qui rendra compte du dialogue entre le Gouvernement de transition et le Conseil suprême islamique de Somalie, ex-Conseil des tribunaux islamiques.  Le dialogue devant reprendre le 15 juillet, le Conseil entend publier une déclaration présidentielle.  


Le 27 juillet, ce sera au tour de la Mission des Nations Unies en Éthiopie et en Érythrée (MINUEE) de faire l’objet d’un examen du Conseil.  Mission au format réduit, mais au mandat intact, la MINUEE et ses activités seront décrites par le Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, en prévision de l’expiration de son mandat prévue pour le 30 septembre. 


Autre continent, autre crise, le Kosovo s’invitera au Conseil le 13 juillet.  L’Envoyé spécial de l’ONU pour les négociations sur le statut final informera le Conseil sur le cours du dernier cycle des pourparlers qui ont porté sur les éléments constitutifs d’une société multiethnique.  Le Premier Ministre de la Serbie devrait venir en personne s’adresser aux membres du Conseil au cours d’une réunion privée. 


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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