CONFÉRENCE DE PRESSE SUR LA RESPONSABILITÉ DES CARICATURISTES POLITIQUES
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CONFÉRENCE DE PRESSE SUR LA RESPONSABILITÉ DES CARICATURISTES POLITIQUES
« Les caricatures politiques doivent être grinçantes, mais il faut s’efforcer aussi de respecter les convictions religieuses et les sentiments de même nature », a déclaré ce matin en conférence de presse le dessinateur Jean Plantu, qui croque depuis 1972 l’actualité internationale dans les pages du quotidien Le Monde.
Le caricaturiste français s’exprimait dans le cadre d’une conférence de presse conjointement donnée avec ses pairs l’Américain Jeff Danziger, le Palestinien Baha Boukhari, le Danois Carsten Graabaek et l’Israélien Michel Kichka. Elle précédait la tenue aujourd’hui du cinquième d’une série de séminaires consacrés à « Désapprendre l’intolérance » et portant spécifiquement sur la responsabilité des dessinateurs de presse et des caricaturistes. Organisée à l’initiative du Département de l’information (DPI) et de Plantu lui-même, cette manifestation a été modérée par le Secrétaire général adjoint à la communication et à l’information, Shashi Tharoor.
« Maintenant que nos dessins sont reproduits et diffusés sur l’Internet, nous avons une responsabilité supplémentaire et devons nous montrer plus intelligents que jamais », a affirmé Plantu, ajoutant que la colère soulevée dans le monde musulman par la publication des caricatures danoises du prophète Mahomet avait fait réfléchir beaucoup de ses collègues.
En réponse à une question, les panélistes ont admis qu’il n’existait pas de formule pour déterminer la limite de ce qui est acceptable en matière de caricatures, et que chaque dessinateur prenait des décisions individuelles au cas par cas, gardant à l’esprit les réactions qu’avaient pu éveiller certaines images par le passé.
Les panélistes ont cependant convenu qu’il ne fallait pas se laisser intimider et continuer au contraire de veiller au respect de la liberté d’expression. « Vous ne pouvez pas être caricaturiste sans offenser qui que ce soit », a prévenu M. Kichka.
Plantu a montré aux journalistes un dessin, d’un genre selon lui assez répandu dans les pays musulmans, qui perpétue des stéréotypes antisémites et une imagerie nazie susceptibles d’indigner les Juifs, comme l’ont fait récemment les caricatures de Mahomet. Cela ne signifie pas pour autant qu’il faut éviter de faire des dessins brocardant Israël ou reflétant la situation au Moyen-Orient, à condition que leur publication soit faite dans le respect sincère des cultures.
Plantu a même estimé que les caricatures politiques pouvaient encourager la paix et aider à surmonter le fossé des civilisations, rappelant qu’il avait obtenu un jour de Yasser Arafat un dessin représentant le drapeau israélien. L’ancien Président de l’Autorité palestinienne, a-t-il fait remarquer, n’aurait pas autrement reconnu l’État hébreu. M. Kichka a pour sa part souligné que le travail de M. Boukhari avait réussi à faire comprendre à un lectorat israélien les points de vue palestiniens.
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