CONFÉRENCE DE PRESSE DU PRÉSIDENT DU CONSEIL DE SÉCURITÉ EN JANVIER, AUGUSTINE P. MAHIGA DE LA RÉPUBLIQUE-UNIE DE TANZANIE, SUR LE PROGRAMME DE TRAVAIL DU CONSEIL
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CONFÉRENCE DE PRESSE DU PRÉSIDENT DU CONSEIL DE SÉCURITÉ EN JANVIER, AUGUSTINE P. MAHIGA DE LA RÉPUBLIQUE-UNIE DE TANZANIE, SUR LE PROGRAMME DE TRAVAIL DU CONSEIL
Le Président du Conseil de sécurité pour le mois de janvier, Augustine P. Mahiga de la République-Unie de Tanzanie, a décrit, ce matin, à la presse un programme de travail « très chargé » compte tenu d’un mois « amputé de quatre jours ». Ce n’est qu’aujourd’hui, en effet, que les 15 membres ont pu établir leur calendrier dont le point culminant, a estimé le Président, sera le débat ministériel, le 27 janvier, sur la région des Grands Lacs. Le Président a aussi cité les questions de l’Éthiopie et l’Érythrée, du Soudan, du Sahara occidental comme points importants ainsi que les réunions d’information prévues avec le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, le Président de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) et le Président du Timor-Leste. Augustine Mahiga a conclu sa conférence de presse par des remarques sur le suivi de la résolution 1645 portant création de la Commission de consolidation de la paix.
La République-Unie de Tanzanie a jugé nécessaire de convoquer un débat ministériel sur la région des Grands Lacs, le Président du Conseil a dit, parce que, faisant elle-même partie de cette région, elle suit étroitement l’évolution des relations entre les États. Une évolution positive, a souligné le Président, qu’il convient d’évaluer, en particulier après la mission que le Conseil a dépêchée, du 5 au 11 novembre. Il s’agira aussi de réexaminer la suite donnée à la transition réussie au Burundi et d’encourager la République démocratique du Congo (RDC) à continuer à progresser, après le succès de son referendum et avant le défi des élections générales prévues, au plus tard au mois de juin 2006. Au cours des six derniers mois, le Conseil a adopté trois résolutions clefs qui ont un lien direct avec la situation dans la région des Grands Lacs, à savoir les résolutions 1625, 1631 et 1649 portant respectivement sur la prévention des conflits, la coopération entre l’ONU et les organisations régionales, et l’impact négatif des groupes armés dans l’est de la RDC. L’heure est venue, a insisté Augustine Mahiga, de réfléchir aux modalités d’une coopération renforcée entre le Conseil de sécurité et le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine (UA) dans les domaines de la prévention des conflits, du maintien de la paix et de la consolidation de la paix.
Le Président du Conseil a aussi rappelé l’adoption de la Déclaration de Dar es-Salaam sur la paix, la sécurité, la démocratie et le développement dans la région des Grands Lacs, adoptée en novembre 2004. Il a estimé, en conséquence, que le débat ministériel sera l’occasion d’encourager les pays de la région à jeter les bases d’une paix durable et de capitaliser sur les succès enregistrés au Burundi et en RDC. Des interventions de certains des 20 membres des « Amis des Grands Lacs » sont attendues. Coordonnée par les Pays-Bas et le Canada, ce Groupe est également composé d’autres membres de l’Union européenne (UE), des pays nordiques et des États-Unis. Le débat devrait être suivi d’une résolution qui sera adoptée au plus tard à la fin du mois de janvier.
Le mois commencera d’ailleurs par des consultations sur la RDC, prévues pour le 6 janvier, suivies d’autres consultations sur Haïti, à la demande de l’Argentine qui a jugé nécessaire d’inviter le Secrétariat à expliquer les raisons du report des élections prévues initialement pour le 8 janvier. Les consultations sur l’Éthiopie et l’Érythrée qui étaient également prévues pour le 6 janvier ont été reportées au 9 janvier, à la demande des États-Unis. Le Représentant des États-Unis doit se rendre à Washington pour participer à des discussions organisées par le Département d’État sur l’Afrique, en général, en particulier sur l’Éthiopie et l’Érythrée, a dit le Président du Conseil qui a espéré que les consultations de ses pairs seront enrichies par l’apport du représentant américain. S’il a jugé qu’il était trop tôt pour parler de résolution, le Président du Conseil a exprimé un sentiment d’urgence devant une situation qui ne se cesse de se dégrader.
Le Soudan occupe également une place de choix dans l’ordre du jour du Conseil, a poursuivi Augustine Mahiga. Le 13 janvier, dans le cadre d’un débat réservé à ses 15 membres, le Conseil a invité le Représentant spécial du Secrétaire général et Chef de la Mission des Nations Unies au Soudan (MINUS), Jan Pronk et le Facilitateur du dialogue intersoudanais, Salim Ahmed Salim, à rendre compte de l’évolution de la situation. Les discussions ne porteront pas sur la mission qui s’est rendue au Darfour pour évaluer l’adéquation du nombre des forces africaines avec la situation sur le terrain.
Une autre personnalité est attendue à la table du Conseil. Il s’agit du Président de l’OSCE, le Ministre des affaires étrangères de la Belgique, Karel De Gucht, qui tiendra sa réunion d’information annuelle avec le Conseil. Il sera suivi du Président du Timor-Leste, Xanana Gusmao, qui, le 23 janvier rendra compte, dans le cadre d’un débat ouvert à toutes les délégations, des avancées dans la voie du développement durable. Enfin, le 24 janvier, le Conseil attend une réunion d’information avec le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, qui, depuis 2004, n’a pas fait d’apparition devant ses membres. Revenant quelque peu en arrière, le Président a indiqué qu’à la demande de l’Algérie et du Maroc, les discussions sur le Sahara occidental ont été reportées du 11 au 19 janvier. Il s’agit, a estimé le Président, de la réunion la plus importante sur le Sahara occidental puisqu’il sera question d’un débat substantiel sur le rôle futur des Nations Unies.
Le Président a aussi évoqué le suivi de la résolution sur la Commission de consolidation de la paix. Rappelant que le Conseil doit y faire siéger ces cinq membres permanents et deux de ses membres élus, Augustine Mahiga a annoncé que le Japon a été chargé des négociations lesquelles devraient s’achever dès la semaine prochaine. Compte tenu de son implication précoce dans les négociations visant la création de la Commission, la République-Unie de Tanzanie, a confié le Président du Conseil, a été désignée par un État Membre comme méritant un siège « de droit ». Cet État Membre a également invoqué le lien de la République-Unie de Tanzanie avec les pays des Grands Lacs qui s’acheminent vers un processus de consolidation de la paix. Fervent partisan du principe de répartition géographique équitable, le Président a néanmoins reconnu les difficultés qu’il y a à départager quatre régions –Afrique, Asie, Amérique latine et Caraïbes, et Europe- autour de deux sièges. L’Afrique doit obtenir un siège, a-t-il averti et s’il n’y a pas de consensus, un vote est toujours possible.
Le Conseil devra aussi se pencher sur les modalités de fonctionnement de la Commission mais aucune date n’a été fixée pour les discussions. Le Président a ensuite répondu à une question sur les retards dans l’adoption de la résolution relative à la protection des civils dans les conflits qui devrait conclure le débat tenu le 9 décembre à l’occasion du cinquième anniversaire de la résolution 1296. Des questions restent en suspens, a-t-il confié sans vouloir préciser si le concept de droit de protéger pose problème.
En sa capacité de Représentant de la République-Unie de Tanzanie, il a répondu qu’après Kofi Annan, le poste de Secrétaire général de l’ONU devrait revenir à l’Asie, conformément à l’accord conclu lors du Sommet Afrique-Asie qui s’est tenue à Djakarta, en avril 2005. Pour étayer ses arguments, le Président a cité le principe « presque institutionnalisé » de rotation géographique mais aussi de celui de représentativité de tous les Membres de l’ONU.
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