CONFÉRENCE DE PRESSE DU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE D’HAÏTI, RENÉ PRÉVAL
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CONFÉRENCE DE PRESSE DU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE D’HAÏTI, RENÉ PRÉVAL
Avec la participation de plus d’une trentaine d’orateurs, la séance publique que le Conseil de sécurité a consacrée aujourd’hui à l’examen de la situation en Haïti démontre l’intérêt de la communauté internationale pour l’avenir de l’île, a estimé son Président nouvellement élu, René Préval. Alors que le premier tour des élections a permis de désigner un nouveau Président et de favoriser le retour à une relative accalmie, M. Préval a affirmé qu’il était nécessaire de poursuivre le désarmement et la réinsertion des insurgés, comme l’établissement des institutions prévues par la Constitution haïtienne. Un des axes principaux de sa présidence sera également d’instaurer des conditions infrastructurelles, institutionnelles et juridiques en vue d’attirer l’investissement privé, grâce à l’aide publique au développement (APD). À cette fin, un consensus national et de longue durée sera indispensable, a-t-il prévenu.
Répondant à une question d’un journaliste sur la nature des besoins en Haïti, le Président Préval a déclaré que ces besoins devaient être pris en compte en trois temps. Tout d’abord une phase d’urgence pour aider les populations civiles, en situation désespérée, à retrouver des emplois. Ensuite, des investissements à moyen terme devront être faits, notamment dans la reconstruction des réseaux routiers et des installations électriques, en utilisant les fonds mis à disposition par la communauté internationale par le biais du Cadre de coopération intérimaire (CCI). Une troisième phase enfin, devra faciliter le retour de l’investissement privé dès qu’Haïti aura retrouvé une certaine stabilité.
En réponse à une autre question, René Préval a estimé qu’il serait irresponsable de demander le départ prématuré de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH), plus que jamais nécessaire au renforcement des secteurs de la police et de la justice, minés par la corruption. Par ailleurs, en vue de résoudre le problème de la mortalité infantile dans le pays, la plus élevée de tout le continent, le Président a annoncé le lancement de programmes d’assainissement d’eau et de l’environnement, ainsi que d’un partenariat efficace dans le domaine médical mis en place avec Cuba, qui a dépêché sur place 900 médecins.
Rappelant qu’il n’avait fait aucune promesse dans le cadre de sa campagne électorale, M. Préval a tenu à préciser qu’il s’était seulement engagé à travailler le mieux possible, en consultation avec son peuple, pour l’aider à définir ses priorités. Interrogé sur la possibilité de réconcilier les classes de la société haïtienne, le Président a déclaré que l’ampleur des problèmes actuels, qu’il s’agisse de la dégradation de l’environnement, de la refonte du système éducatif ou de la reconstruction des routes, était de nature à intéresser l’ensemble du peuple haïtien, par-delà de ses différences. M. Préval a indiqué qu’en attendant son investiture officielle, prévue la première quinzaine du mois de mai, il avait demandé à l’actuel Ministre de la justice de se pencher sur le sort des prisonniers politiques incarcérés depuis le renversement en février 2004 du régime de son prédécesseur, Jean-Bertrand Aristide.
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