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CD/3034

DES MESURES COORDONNÉES ET GLOBALES SONT ESSENTIELLES À LA LUTTE CONTRE LE COMMERCE ILLÉGAL DES ARMES LÉGÈRES, RAPPELLENT LES ORGANISATIONS INTERGOUVERNEMENTALES

29 juin 2006
Assemblée généraleCD/3034
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conférence des Nations Unies chargée d’examiner les

progrès accomplis dans l’exécution du Programme d’action

en vue de prévenir, combattre et éliminer le commerce

illicite des armes légères sous tous ses aspects

7e & 8e séances – matin & après-midi                        


DES MESURES COORDONNÉES ET GLOBALES SONT ESSENTIELLES À LA LUTTE CONTRE LE COMMERCE ILLÉGAL DES ARMES LÉGÈRES, RAPPELLENT LES ORGANISATIONS INTERGOUVERNEMENTALES


«  Nous sommes encore loin de pouvoir dire que le Programme d’action a permis de sauver des vies », a estimé le représentant du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) devant la Conférence d’examen des Nations Unies sur les progrès réalisés dans l’application du Programme d’action pour prévenir, combattre et éliminer le commerce illicite des armes légères sous tous ses aspects.  Les organisations intergouvernementales et autres qui ont été entendues aujourd’hui ont toutes rappelé l’importance d’une action coordonnée et globale face au fléau mondial que représente le commerce illégal des armes.


Cette coordination des efforts passe par une approche régionale qui encourage à l’harmonisation des lois et à la signature d’accords au niveau régional.  Le représentant de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a indiqué qu’elle élaborait actuellement un instrument visant à interdire le transfert d’armes légères et de petit calibre vers et à partir du territoire d’un État membre, sauf pour des raisons légitimes de défense et de sécurité nationale, ainsi que le transfert d’armes aux acteurs non étatiques si l’État importateur ne l’a pas autorisé.  Dans le même esprit, un règlement modèle a été mis en place pour suivre les mouvements d’armes sur le continent américain, a déclaré la représentante de l’Organisation des États américains.  Le représentant de l’OTAN a de son côté rappelé que cette organisation avait mis sur pied un fonds spécial pour financer et coordonner les stocks d’armes légères et leurs munitions, ce fonds étant alimenté des contributions volontaires des États et des donateurs privés.


Les organismes des Nations Unies ont proposé de nombreuses bases de réflexion aux participants de la Conférence d’examen.  Le Secrétaire général adjoint aux affaires de désarmement a notamment évoqué des partenariats de recherche sur les problématiques liées aux petites armes, notamment dans la rédaction d’études comparatives, afin d’aider les États à mieux identifier leurs besoins et les possibilités qui s’offrent à eux dans la lutte contre ce commerce illégal et ses conséquences.  Pour sa part, la Chef de la Section des traités et des affaires juridiques de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime a encouragé tous les États Membres à adhérer au Protocole sur les armes à feu, qui permet un contrôle plus efficace sur les armes.


L’UNICEF et le PNUD ont tous deux souligné la nécessité de développer plus largement des programmes de sensibilisation des populations.  La représentante de l’Institut des Nations Unies pour la recherche sur le désarmement (UNIDIR) a pour sa part plaidé pour une plus grande implication des populations locales, des femmes notamment, dans le cadre des programmes de désarmement, de démobilisation et de réinsertion (DDR) mis en œuvre au cours d’opérations de maintien de la paix.


Plus tôt dans la matinée, huit États Membres avaient pris la parole dans le cadre du débat général.  Afin de  promouvoir la paix, a indiqué le représentant des Îles Salomon, son Gouvernement a même interdit la vente d’armes sous forme de jouets, afin que la culture de la violence armée ne prenne pas pied au sein de la population.  De son côté, le représentant de Panama a souligné l’efficacité des programmes « armes contre nourriture » dont le but est de doubler les activités de désarmement dans un effort accru de développement dans l’arrière-pays.  La représentante de l’ex-République yougoslave de Macédoine a, quant à elle, assuré que toutes les armes confisquées sur le territoire étaient détruites, à hauteur de 15 000 unités ces cinq dernières années.


Suite à cette intervention, le représentant de la Grèce a demandé à la délégation de se conformer à la terminologie adoptée par les Nations Unies pour désigner son  pays, à savoir « ex-République yougoslave de Macédoine » et non « République de Macédoine ».


La Conférence d’examen poursuivra son débat général, vendredi 30 juin à 10 heures. 



Débat général


      M. COLLIN BECK (Îles Salomon) a indiqué que sa délégation croit comprendre que cette Conférence ne porte pas sur une interdiction globale des petites armes.  Il faudrait, a-t-il néanmoins indiqué, examiner à l’avenir les causes du problème plutôt que ses symptômes.  Si l’on ne traite pas des questions de développement avec une attention suffisante, on prend le risque de voir des pays qui sortent de conflits replonger dans un futur sans sécurité et sans certitude, a-t-il déclaré.  Une large partie de la population des Îles Salomon est jeune, et sans investissement qui lui ouvre des opportunités, la menace de l’instabilité demeurera une bombe à retardement, a-t-il ajouté, rappelant qu’après deux ans de tensions ethniques, les fondations institutionnelles de l’État avaient été fragilisées.  Depuis, l’assistance régionale a permis la collecte et la destruction de 3700 armes.  Le Gouvernement mène un programme de lutte contre l’utilisation de munitions de la Seconde Guerre mondiale par des éléments criminels. 


Malgré ces défis, le Gouvernement continue à lutter.  Il a même interdit la vente d’armes sous forme de jouets, afin que la culture de la violence armée ne prenne pas pied au sein de la population, a poursuivi le représentant, demandant aux donateurs de continuer à soutenir ses efforts, après avoir permis un retour de la stabilité dans le pays.  La situation géographique des Îles Salomon, très disséminées, exige une aide internationale pour permettre une meilleure surveillance des côtes et des frontières communes avec les îles voisines, a-t-il enfin souligné.   


M. SEVERINO MEJIA (Panama) a indiqué que dans son pays, l’exportation des armes légères et de petit calibre n’était pas autorisée.  En dépit de cela, a-t-il ajouté, nous constatons une augmentation de la tendance à porter des armes illégales dans notre pays; le Panama étant devenu un point de transit régional des armes légères et de petit calibre.  Le représentant a déploré le fait que la prolifération de ces armes continue à avoir de graves effets sur le crime organisé, qui échappe au contrôle de l’État.  Il a expliqué que son Gouvernement avait, depuis l’adoption du Programme d’action en 2001, mis en œuvre diverses mesures en vue, notamment, de renforcer les moyens de la police nationale pour lui permettre de contrôler et de confisquer les armes illégales.  Quelque 524 armes à feu de ce type ont été confisquées depuis janvier dernier, ainsi que 60 armes de guerre et 31 094 munitions de divers calibres.  Le représentant a par ailleurs mentionné la création d’une Commission nationale disciplinaire qui, forte de 16 membres, avait lancé une étude de grande ampleur sur l’impact des armes sur la violence dans les pays de la région.  En outre, cette Commission est à l’origine de campagnes de sensibilisation des populations aux effets dévastateurs de la détention civile des armes légères et de petit calibre au Panama.  Le représentant a aussi salué l’efficacité des programmes « armes contre nourriture » dont le but est de doubler les activités de désarmement d’un effort accru de développement dans l’arrière-pays.


M. MADAMINJON DODOJANOV, Chef du Département de la défense au Bureau exécutif du Président du Tadjikistan, a indiqué que son pays connaissait les conséquences du manque de contrôle des armes légères.  Des lois nationales efficaces sont la base de la lutte en la matière, a-t-il estimé, indiquant qu’une Commission de collecte, créée par le Président du Tadjikistan, avait permis une large récupération d’armes dans le pays.  Une large coopération financière avec plusieurs pays européens et les États-Unis a permis aussi de mettre en place un certain nombre d’usines de destruction d’armes, a-t-il souligné.  Toutefois, des groupes armés continuent à menacer la sécurité et la stabilité dans notre région, a poursuivi le représentant, estimant que davantage d’attention devait être portée à ces questions dans des zones en conflit et postconflits et appelant à élargir encore la coopération financière et technique aux pays qui en expriment le besoin.


M. EMMANUEL RENE MOISE, Directeur de Cabinet du Ministre des forces armées du Sénégal, a lancé un appel à la communauté internationale pour qu’elle aide les États concernés dans la mise en œuvre de la Convention sous-régionale juridiquement contraignante, qui a été élaborée récemment par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).  L’intervenant a noté à ce propos que l’une des grandes insuffisances du Programme d’action demeurait la faiblesse de la coopération internationale dans les domaines du financement, du renforcement des capacités des commissions nationales, de l’échange d’informations et d’expériences entre celles-ci.  Une coopération internationale étroite est tout aussi nécessaire pour assurer une correcte notification de l’État exportateur avant toute vente des armes.  Une application rigoureuse de cette disposition permettrait d’éviter la circulation incontrôlée des armes légères, surtout dans les zones où la porosité des frontières ne permet pas aux États d’en assurer un contrôle total, a dit l’intervenant. 


Mme CARMEN MARIA GALLARDO HERNANDEZ (El Salvador) a indiqué que son pays avait réalisé des progrès importants dans la mise en œuvre du Programme d’action par l’adoption de législations et de réglementations nouvelles sur les armes légères.  Elle a salué la création d’un Instrument international de marquage et de traçage des armes.  Il faut des organismes bilatéraux entre pays voisins, a-t-elle estimé, ainsi qu’un mécanisme de suivi pour mieux identifier les besoins en matière de coopération et d’assistance. 


Des groupes armés et criminels continuent à mettre en danger le développement économique et social de nos pays, ainsi que la démocratie et l’état de droit qui ont été mis en place au prix de grands efforts, ces dernières années, a poursuivi la représentante.  Elle a rappelé que la coopération technique et financière était fondamentale pour accompagner la volonté politique des États.  Un fonds de soutien devrait être mis en place, a-t-elle plaidé, rendant hommage au travail du PNUD sur la possession d’armes.


M. ANDREI DAPKIUNAS (Bélarus) a expliqué que son pays mettait l’accent au niveau national sur l’élimination des surplus d’armes légères, de munitions et autres matériels non explosés.  Des mesures supplémentaires devraient être prises, notamment dans le cadre de l’OSCE, en vue de renforcer les modalités d’échanges d’informations et d’expertises sur le transfert des armes légères.  Le représentant a déclaré que le Programme d’action était un instrument de choix pour parvenir à la création d’un monde plus sûr et plus prospère.  Toutefois, a-t-il dit, son mandat doit se cantonner à la lutte contre le commerce illicite des armes légères et de petit calibre.  Le Programme d’action ne doit entraver en aucune manière le commerce légal des armes, qui assure aux États la possibilité d’exercer leur droit à la légitime défense.  Le représentant a formé le vœu que la présente Conférence permettra de décider de nouvelles mesures visant en particulier à renforcer les mécanismes en place d’aide internationale aux pays les plus touchés par le fléau des armes légères et de petit calibre.  Il faut lutter plus efficacement contre la livraison incontrôlée des systèmes portables de défense aérienne (MANPADS) et contre la violation, en toute impunité, des embargos sur les armes des Nations Unies, a-t-il conclu.


Mme SVETLANA GELEVA (ex-République yougoslave de Macédoine) a estimé qu’il fallait élaborer des normes internationales sur le transfert des armes, pour empêcher les groupes criminels d’attiser les conflits et de constituer une menace pour la stabilité.  Il reste beaucoup à faire, a-t-elle déclaré, rappelant que son pays ne produisait pas d’arme et que le principal objectif du Gouvernement était d’assurer la sécurité des personnes sur le territoire. 


Les contrôles frontaliers, l’amendement des législations existantes et la sensibilisation du public sont au cœur des efforts gouvernementaux, a assuré la représentante.  À l’heure actuelle, l’enregistrement des armes et la gestion des stocks sont améliorés, a-t-elle ajouté, rappelant que toutes les armes confisquées étaient détruites, à hauteur de 15 000, ces cinq dernières années.  Les municipalités mettent en place des plans pour s’attaquer aux causes de la demande d’armes, a-t-elle enfin indiqué, estimant essentiel d’arriver à un compromis sérieux sur le problème pendant cette Conférence d’examen. 


M. AHMED OWN (Jamahiriya arabe libyenne) a expliqué que le commerce illicite des armes était responsable de la recrudescence des tensions, des crimes et de la corruption dans plusieurs régions du monde.  C’est pourquoi, a dit le représentant, nous réaffirmons notre engagement à la pleine mise en œuvre du Programme d’action.  Nous nous efforçons à l’échelle nationale d’exercer un contrôle accru des processus de production, d’importation et de commerce des armes légères sous tous ses aspects.  Dans la cadre de la présente Conférence, a encore dit le représentant, nous souhaitons que la volonté politique de la communauté internationale soit réaffirmée, et ce, pour prévenir et lutter contre les opérations de transfert des armes légères et de petit calibre.  L’utilisation possible de ces armes par des groupes terroristes doit nous rendre particulièrement vigilants.


Pour le représentant, il convient d’abord de trouver des solutions aux problèmes socio-économiques et humanitaires qui sont à la source de la prolifération des armes légères et de petit calibre.  Il a en outre souhaité que le document final de la Conférence puisse inclure les principes contenus dans les paragraphes 8, 9, 10, 11, 12, 13 et 17 du Programme d’action, à savoir le respect de la non-ingérence dans les affaires intérieures, le droit à l’autodétermination, le droit à importer des armes aux fins de légitime défense des peuples vivant sous occupation étrangère ou encore le respect de l’intégrité territoriale.


Déclarations de participants autres que des États


M. NOBUAKI TANAKA, Secrétaire général adjoint aux affaires de désarmement, au nom de CASA (Coordinating Action on Small Arms), a souligné l’impact négatif du commerce illégal des armes légères sur l’aide humanitaire et la santé publique, rappelant que CASA visait à créer des synergies sur cette question, notamment avec la société civile.  Des partenariats ont également été formés pour faire de la recherche sur les problématiques liées aux petites armes, notamment dans la rédaction d’études comparatives, afin d’aider les États à mieux identifier leurs besoins et les possibilités qui s’offrent à eux dans la lutte contre ce commerce illégal et ses conséquences.


M. RAINER BÜHRER, Interpol, a indiqué que le mandat de son organisation était d’aider les États Membres à tracer de manière fiable les armes légères. Nos objectifs sont de prévenir le crime et de conduire, en étroite collaboration avec les gouvernements, des enquêtes criminelles internationales.  Nous tâchons d’assurer, pour ce faire, la fourniture d’un appui technique qui repose sur un service global de communication entre les polices du monde, a-t-il encore indiqué.  Fonctionnant en temps réel, ce système est composé de plusieurs bases de données, dont une spécialement consacrée aux armes légères et de petit calibre.  Interpol se concentre aussi sur la traque des fugitifs et l’identification pointue des stocks des armes légères et de petit calibre.  Pour répondre à ces défis, un système de traçage électronique permettant de retrouver avec une grande précision les armes utilisées pendant la perpétration d’un crime a été mis sur pied. 


Mme CATHERINE VOLZ, Chef de la Branche des traités et des affaires juridiques du Bureau des Nations Unies sur les drogues et le crime, a déclaré que le Protocole sur les armes à feu était un instrument crucial qui renforçait la mise en œuvre du Programme d’action et de l’instrument de traçage.  Ce Protocole peut être appliqué dans un cadre de transnationalité, a-t-elle indiqué, ainsi que dans un cadre national pour lutter contre la fabrication d’armes.  Pour empêcher le commerce et la production illégaux, un État doit établir un cadre juridique national, a-t-elle souligné, affirmant que la large application des mesures de contrôle du Protocole permet un contrôle plus efficace, en complément de l’instrument sur le traçage des armes.  Mme Volz a appelé les États Membres à devenir parties au Protocole et à fournir à son Bureau toutes les informations qui lui seraient nécessaires. 


Mme ALLISON AUGUST-TREPPEL, Département de la sécurité publique de l’Organisation des États américains, a souligné que le commerce illégal des armes profitait au terrorisme et mettait en danger la sécurité des personnes et des populations.  Un règlement modèle a été mis en place pour suivre les mouvements d’armes sur le continent américain.  L’OEA recommande aux États Membres d’adopter ce règlement, a-t-elle indiqué, évoquant aussi un accord signé par une majorité de ses pays membres sur le traçage des armes.  Les États de l’OEA se réunissent pour le suivi de l’application du Programme d’action, a-t-elle souligné, et un groupe d’experts est chargé de mettre en place un projet de loi modèle sur le traçage et sur les règlements en matière d’exportation.  Les ONG ont une place active dans ce processus, a-t-elle enfin rappelé, tout comme d’autres organisations régionales et internationales.


M. WAEL AL ASSAD, Directeur du Département des relations multilatérales de la Ligue arabe, a déclaré que les États arabes avaient réaffirmé au cours de la Conférence que leur position demeurait la même que celle exprimée en 2001.  C’est-à-dire qu’ils continuent à souligner l’importance des paragraphes du Programme d’action relatifs au droit des peuples à l’autodétermination et à la légitime défense des populations qui vivent sous occupation étrangère.  C’est encore en ce sens qu’ils réaffirment leurs vues selon lesquelles les efforts de désarmement doivent d’abord porter sur le désarmement nucléaire et le démantèlement des armes de destruction massive.  Le Directeur a indiqué que les pays arabes avaient, depuis l’adoption du Programme d’action, adapté leurs législations à la lutte contre les armes légères et de petit calibre, en mettant l’accent sur la fourniture de l’aide technique et de programmes de formation aux pays de la région les plus touchés par le commerce illicite des armes légères et de petit calibre.  En vue de combattre les risques associés aux actes terroristes et au crime organisé, les pays arabes ont adopté un nombre de mesures pour renforcer les mécanismes régionaux de contrôle, les appareils juridiques et les stratégies communes d’action.  L’intervenant a estimé que ces efforts démontraient la volonté politique des pays arabes de combattre la prolifération des armes légères, ce dont témoigne encore, a-t-il dit, la création d’un point focal régional soutenu financièrement et techniquement par les Gouvernements de la Suisse et de l’Allemagne. 


M. FRANCIS K. SANG, Secrétaire exécutif du Centre régional sur les petites armes, a rappelé que 10 pays de la région des Grands Lacs et de la corne de l’Afrique s’étaient engagés par la Déclaration de Nairobi en 2000 à dresser un cadre pour la lutte contre les armes illicites, qui contribuent à l’instabilité politique dans la région.  Depuis le Programme d’action en 2001, quatre conférences ministérielles ont eu lieu, afin d’assurer un suivi sur ces questions.  Les États Membres ont fait des progrès rapides dans l’application du Programme d’action, a-t-il assuré, soulignant notamment les améliorations de la gestion des stocks, du traçage, du marquage et de la sensibilisation des populations à ces questions.  Des normes internationales sur le transfert doivent être mises en place, a-t-il rappelé. 


Mme RIMA SALAH, Directrice exécutive adjointe du Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF), a déclaré que l’UNICEF était activement impliqué aux côtés des gouvernements, de la société civile et des organisations non gouvernementales dans la mise en œuvre du Programme d’action.  Depuis 2001, l’UNICEF et ses partenaires ont aidé des millions d’enfants et leurs familles en appuyant les programmes de désarmement, de démobilisation et de réinsertion (DDR) dans 18 pays, ce qui a permis de venir en aide à des dizaines de milliers d’enfants enrôlés dans des groupes armés.  L’UNICEF a également conduit des campagnes de sensibilisation sur les dangers des mines terrestres et des armes légères et de petit calibre dans 40 pays et régions, a poursuivi Mme Salah, qui a également fait valoir les projets en faveur des enfants victimes de conflits armés dans une cinquantaine de pays.  Elle a ensuite encouragé les gouvernements à appliquer les lois, en conformité avec le Protocole facultatif à la Convention sur les droits de l’enfant, concernant l’implication des enfants dans les conflits armés; et à veiller à ce que les programmes de DDR prennent systématiquement en compte les besoins spécifiques des enfants.  Parmi eux se trouvent des filles enrôlées de force comme esclaves sexuelles, ou des garçons ou des filles qui ne sont peut-être pas obligés de porter les armes, mais qui sont utilisés comme cuisiniers ou messagers, a souligné Mme Salah.  La Directrice exécutive adjointe de l’UNICEF a enfin estimé que des études supplémentaires devraient être conduites sur le coût humain des armes légères et de petit calibre, en particulier pour les enfants.  L’UNICEF, a-t-elle assuré, est prêt à fournir son expertise à cette fin.


Mme PATRICIA LEWIS, Directrice de l’Institut des Nations Unies pour la recherche sur le désarmement (UNIDIR), a indiqué que la récente recherche de l’Institut sur l’assistance technique et financière établissait qu’au moins 630 millions de dollars avaient été débloqués pour aider plus de 86 pays à mettre en œuvre le Programme d’action depuis son adoption en 2001.  Elle a salué le nombre croissant de partenariats mis en place à cette fin et l’identification par les États des priorités auxquelles s’attaquer au niveau national.  L’intervenante a toutefois déploré le manque de coordination sur le terrain, en particulier s’agissant du déploiement de l’assistance aux pays les plus touchés.  En ce qui concerne la recherche financée par l’Union européenne et le Royaume-Uni sur l’action de l’Union européenne en matière des armes légères et de petit calibre, l’intervenante a expliqué que ses résultats démontraient qu’il était urgent d’intégrer les problématiques du développement et de l’aide humanitaire aux efforts de désarmement.  L’UNIDIR, par le biais de son « Disarmament for Humanitarian Action Project », a pour but de développer de nouvelles perspectives d’action tenant compte d’études universitaires, a ajouté Mme Lewis.  Elle a par ailleurs insisté sur la nécessité d’impliquer plus avant les populations locales, les femmes notamment, et ce, dans le cadre des programmes de désarmement, démobilisation et réinsertion (DDR), mis en œuvre au cours des opérations de maintien de la paix.  La formation doit être renforcée à cette fin, par le biais notamment de campagnes de sensibilisation.


Mme KATHLEEN LEWIS, représentante du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), a rappelé que la fin du commerce illégal des armes était essentielle à un développement durable.  Le PNUD a accordé plus de 50 millions de dollars à 40 États, afin de mener des programmes de collecte et de destruction d’armes et de sensibilisation de la population en particulier, a-t-elle indiqué.  Nous ne pourrons empêcher complètement ce commerce sans se concentrer sur l’offre et la demande, a-t-elle déclaré, il faut que cette Conférence identifie les mesures à prendre pour l’avenir et trouve des ressources financières et techniques supplémentaires, si l’on souhaite qu’elle fasse une différence tangible.  Nous savons aujourd’hui mieux que jamais que ce commerce mine le développement et porte atteinte aux Objectifs du Millénaire pour le développement, a conclu la représentante. 


M. HON OCHIENG MBEO, représentant de la Communauté de l’Afrique de l’Est, a indiqué que les États de la région étaient en faveur de l’adoption de grandes lignes internationales sur les normes de transfert des armes légères.  Il a estimé que le nerf de la guerre en matière de lutte contre la prolifération de ces armes aux effets dévastateurs résidait dans la résolution des problèmes socioéconomiques qui catalysent la demande d’armes légères.  L’intervenant a souhaité à cette fin que le document final de la Conférence d’examen comporte un volet clair sur la nécessité de renforcer l’appui au développement des pays les plus touchés par la présence excessive des armes légères et de petit calibre.  À cet égard, a-t-il fait savoir, les pays membres de la Communauté ont conclu récemment une union douanière en vue de faciliter le libre mouvement des personnes aux fins de prospérité mutuelle.  L’intervenant a également plaidé pour la promotion d’une culture de la paix.


M. DOMINIQUE BUFF, représentant du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), a déclaré qu’il était encore loin de pouvoir dire que le Programme d’action avait sauvé des vies.  Ses dispositions sont générales et la tâche clef de cette Conférence d’examen est de guider les États dans l’application plus stricte du Programme.  Le droit international humanitaire doit être un élément prioritaire pour examiner les questions du transfert et il faut intégrer le problème des munitions à la lutte contre le commerce illégal des armes légères, a-t-il estimé, appelant à l’élaboration de normes internationales pour contrôler les activités de courtiers, qui profitent de la faiblesse de certaines législations nationales.  Il est nécessaire d’adopter, a-t-il poursuivi une stratégie globale, accompagnée de programmes de prévention sur les causes des problèmes.  Au sens large, la paix et le développement sont en jeu aujourd’hui.


M. PETER POPTCHEN, représentant de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), a déclaré que les objectifs de son organisation étaient de s’assurer que les armes légères et de petit calibre ne soient pas détournées vers des groupes mal intentionnés et d’éliminer tous les surplus d’armes légères dûment identifiés.  Le Document de l’OSCE sur les armes légères a été un jalon pour répondre plus efficacement et de manière coordonnée à l’accumulation excessive des armes légères et de petit calibre, liée à la montée de la violence et des activités de la criminalité organisée.  Ce Document, a ajouté l’intervenant, constitue une contribution importante à la mise en œuvre du Programme d’action, et ce, par l’établissement, par ses services, d’un régime d’échange d’informations visant à permettre aux États de renforcer leur capacité d’action dans la lutte contre le commerce illicite des armes légères et de petit calibre.  Ainsi, nous sommes en mesure, cinq ans après l’adoption du Programme d’action, de recomposer le cycle de vie des armes et, permettre aux États d’améliorer leur politique nationale de sécurité intérieure et frontalière.


M. DAVID MEDDINGS, représentant du département de la prévention de la violence et des blessures de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), a estimé que le défi de la violence liée au commerce illégal des armes légères ne pouvait être relevé seul.  Le Programme d’action établit un cadre général pour relever ce défi.  Avons-nous sauvé des vies? Telle est la question que nous devons nous poser, a-t-il ajouté, affirmant que la perception de l’insécurité au sein des communautés était le principal ressort de la violence armée.  Les gouvernements peuvent agir en parallèle pour encourager une meilleure mise en œuvre du Programme d’action, c’est un défi réalisable selon l’OMS.  Prévenir la violence armée appelle une collaboration renforcée entre des experts des milieux diplomatique et juridique, a-t-il enfin déclaré. 


M. MARTIN ERDMANN, représentant de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN), a expliqué qu’il était important de lier l’effort de désarmement des États avec celui des ONG et de la société civile, par le biais notamment de partenariats.  En matière d’armes légères de petit calibre, l’OTAN contribue de près à la mise en œuvre complète des dispositions du Programme d’action.  L’OTAN aide par ailleurs à harmoniser les activités humanitaires visant à garantir la sécurité physique des populations.  L’intervenant a ajouté que la destruction des stocks collectés était une priorité de l’OTAN qui, soucieuse de contribuer au développement, a participé à l’élaboration de modèles de formation dans le domaine de la collecte et la destruction des armes légères et de petit calibre.  Nos programmes de démilitarisation à grande échelle requièrent compétences et moyens.  C’est pourquoi, l’OTAN a mis sur pied un Fonds spécial pour financer et coordonner les stocks d’armes légères et leurs munitions, ce Fonds étant alimenté des contributions volontaires des États et des donateurs privés. 


M. RUSHAYLO VLADIMIR, représentant de la Communauté des États indépendants (CEI), a estimé que les Nations Unies ont un rôle central à jouer dans l’assistance aux États et aux organisations régionales dans la lutte contre le commerce illégal des armes légères.  Il faut prendre d’autres mesures sur ces questions, a-t-il déclaré, ajoutant qu’il n’y avait qu’une manière de s’attaquer à ce problème et que la coopération entre États était nécessaire pour lutter contre la criminalité organisée.  Nous avons adopté des mesures de contrôle, notamment contre les systèmes portables de défense aérienne, ainsi qu’un système de marquage qui sert de base aux mesures nationales, a-t-il indiqué. 


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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