AIDS/118-AG/10469

UN FINANCEMENT DURABLE ET PRÉVISIBLE DE LA LUTTE CONTRE LE VIH/SIDA INDISPENSABLE À UNE RIPOSTE PLUS EFFICACE

1 juin 2006
Assemblée généraleAIDS/118
AG/10469
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Réunion de haut niveau sur le VIH/sida

Discussions de groupe (4) – matin


UN FINANCEMENT DURABLE ET PRÉVISIBLE DE LA LUTTE CONTRE LE VIH/SIDA INDISPENSABLE À UNE RIPOSTE PLUS EFFICACE


Plusieurs pistes pour un financement durable et prévisible de la lutte contre le VIH et le sida qui ne pénaliserait pas outre mesure les pays pauvres ont été proposées, aujourd’hui, au cours d’une discussion de groupe réunissant experts, représentants des États Membres et de la société civile.


Les ressources financières disponibles aujourd’hui sont insuffisantes pour progresser vers un accès universel au traitement.  Selon les estimations du Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA), le montant nécessaire pour développer les actions dans les pays à revenu faible et intermédiaire passera de 14,9 milliards de dollars en 2006 à 22,1 milliards en 2008.


Tous les participants à la table ronde intitulée « Financement durable et prévisible pour des réponses sur le sida à plus grande échelle » se sont ainsi accordés sur la nécessité d’augmenter le montant des dépenses nationales et internationales, et de permettre aux pays d’avoir accès à des ressources financières prévisibles à long terme.


Durabilité et prévisibilité du financement sont les deux mots clefs du succès du renforcement de la riposte face à la pandémie du VIH/sida, a déclaré la Ministre de la santé de l’Afrique du Sud, Mme MANTO TSHABALA-MSIMANG.  Si la prévisibilité peut être garantie par une augmentation des investissements des pays à revenu faible et intermédiaire dans les infrastructures sanitaires ou l’éducation, ceux-ci auront toujours besoin d’une aide extérieure, a-t-elle souligné, insistant en particulier sur l’importance du respect des engagements des États Membres de l’Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE) de consacrer une part de leur PIB à l’aide au développement.  La Ministre a également plaidé en faveur d’une responsabilisation mutuelle des pays récipiendaires et des partenaires du financement, ainsi que d’une appropriation nationale de l’utilisation des ressources. 


Directeur exécutif du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, M. RICHARD FEACHUM, a proposé quatre voies pour relever, dans un avenir rapproché, le défi du financement de la lutte contre le VIH/sida: une augmentation des ressources nationales, non seulement publiques, mais aussi privées sous la forme, par exemple, de contributions à des régimes d’assurance; la poursuite et le renforcement de la méthode traditionnelle d’aide des pays riches aux pays les moins fortunés; la promotion de mécanismes innovants de financement, comme la taxe sur les vols aériens, qui sera mise en œuvre le 1er juillet prochain; une maximalisation des contributions du secteur privé.  Il faut investir suffisamment de manière durable, et ce, dès maintenant, a-t-il affirmé, préconisant notamment un engagement des donateurs sur 10 ans. 


L’indispensable respect des promesses tenues par les pays riches a été mis en avant par quelques représentants d’États Membres, Cuba en tête, qui a souhaité un véritable leadership de l’ONU en matière de contrôle et de suivi de ces engagements.  La délégation du Kenya a, quant à elle, plaidé en faveur d’un allègement de la dette. 


Conférenciers et États Membres ont, par ailleurs, évoqué la pénurie de ressources humaines affectées aux secteurs de la santé et de l’éducation et aux services sociaux, laquelle constitue le principal obstacle au développement des programmes de lutte contre le sida dans la plupart des pays à revenu faible.  Ce manque de ressources humaines dans ces domaines est particulièrement cruel en Afrique, a rappelé M. JOEP LANGE, Chercheur sur le VIH et le sida aux Pays-Bas, notant que le continent ne comptait en moyenne que 2,3 de ces personnels pour 1 000 habitants.  Cette crise est immense, a estimé une représentante de la société civile du Bangladesh, évoquant la fuite des cerveaux des pays en développement vers les pays développés, et appelant à un renforcement de la formation des personnels de santé.


Des obstacles autres que purement financiers peuvent se dresser dans le financement de la lutte contre le VIH et le sida.  Ainsi, en est-il des tabous et des préjugés, tel que l’a relevé SHEIKHA GHALYA MOHAMAD AL THANI, Présidente de l’Autorité nationale de la santé du Qatar.  Le Qatar dispose de ressources financières importantes, a-t-elle souligné, mais il est confronté aux blocages d’une société traditionnelle et conservatrice.  Elle a reconnu, par exemple, que des efforts insuffisants ont été entrepris en matière de sensibilisation des jeunes, ceux-ci ne bénéficiant pas de toutes les informations dont ils auraient besoin pour se protéger.  Selon elle, un dialogue plus ouvert et plus franc au niveau national pourrait passer par une implication plus grande du pays, en tant que donateur, au niveau international.  Elle a en outre mis l’accent sur la nécessité pour les collectivités de s’approprier les campagnes de sensibilisation. 


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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