AIDS/117-AG/10468

LUTTER CONTRE LA DISCRIMINATION ENVERS LES FEMMES POUR ENRAYER LA FÉMINISATION PROGRESSIVE DU VIH/SIDA

1 juin 2006
Assemblée généraleAIDS/117
AG/10468
Department of Public Information • News and Media Division • New York

Réunion de haut niveau sur le VIH/sida                      AIDS/117

Discussions de groupe (3) – matin                           AG/10468

                                                            1er juin 2006


LUTTER CONTRE LA DISCRIMINATION ENVERS LES FEMMES POUR ENRAYER LA FÉMINISATION PROGRESSIVE DU VIH/SIDA


Si le visage actuel du VIH/sida est celui d’une femme pauvre et marginalisée, c’est parce que le sexe faible demeure la victime de nombreuses discriminations qui le rend particulièrement vulnérable à la pandémie, ont estimé ce matin de nombreux participants à une discussion de groupe intitulée « Mettre fin à l’accroissement de la féminisation du sida ».  Intervenant dans le cadre de la Réunion de haut niveau de l’Assemblée générale sur la lutte contre le VIH/sida, les intervenants ont souhaité que la nécessité de lutter contre la féminisation de la pandémie soit mentionnée dans la déclaration finale que la Réunion de haut niveau est en train de négocier.


Comme l’a souligné la Directrice exécutive du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), THORAYA OBAID, même le mariage constitue pour les femmes et les filles un risque de s’exposer au VIH/sida.  Dans de nombreux pays, les femmes ne sont pas en position de négocier l’utilisation du préservatif avec leur partenaire; et l’infidélité masculine, conjuguée à la polygamie, constitue un facteur important de la féminisation de la pandémie, ont estimé de nombreux participants au débat.  Il est donc crucial que les droits des femmes soient davantage respectés, qu’elles puissent bénéficier d’un meilleur accès à des services de santé génésique ainsi qu’à l’éducation pour que le phénomène puisse être enrayé, a indiqué la Directrice exécutive du FNUAP.


Car ni l’abstinence, ni la fidélité, ni l’utilisation du préservatif ne peuvent protéger des femmes mariées du VIH/sida, a ajouté WANDA NOWICKA, Présidente de la Fédération pour les femmes et le planning familial, expliquant que le renforcement des systèmes de santé génésique devait surtout s’accompagner du respect du consentement à l’acte sexuel et au mariage.  Ambassadrice nationale de la jeunesse de la Jamaïque, KEESHA EFFS a également plaidé pour l’adoption de lois plus strictes pour lutter contre les crimes sexuels.  Le VIH/sida est un problème de développement socioéconomique et culturel, a-t-elle poursuivi, soulignant l’importance de resocialiser une génération d’hommes et de garçons pour qu’ils se comportent de façon plus responsable.


Si un grand nombre de textes reconnaissent que les droits des femmes doivent être respectés, les discussions sur ce sujet demeurent très ardues lorsqu’il s’agit de réaffirmer ces droits, a fait observer ULLA TORNAES, Ministre de la coopération au développement du Danemark.  La communauté internationale a la responsabilité de faire respecter les engagements des États, a-t-elle rappelé, expliquant également qu’en matière de lutte contre la féminisation accrue du sida, les États devaient répondre par une implication plus importante des femmes à la vie de la société.  L’autonomie financière, par exemple, donne les moyens aux femmes de se protéger plus efficacement contre le VIH/sida, a-t-elle indiqué. 

Elle a, en cela, été rejointe par la Directrice exécutive du FNUAP, qui a souligné l’importance pour les femmes de pouvoir influer sur les décisions.  Il faudra passer par les Programmes d’action du Caire et de Beijing pour mettre fin à l’accroissement de la féminisation du VIH/sida, a-t-elle estimé.


Il est déplorable que les gouvernements n’agissent pas de manière adéquate, a renchéri LILLIAN MWOREKO du Kenya, qui représentait la communauté internationale des femmes vivant avec le VIH/sida.  Ces femmes ont du mal à faire entendre leurs voix, a-t-elle signalé, avant de se demander pourquoi les dirigeants n’écoutaient pas.  Il est temps, a-t-elle dit, qu’ils fassent preuve de volonté politique.  Elle s’est également interrogée sur l’utilité d’un tel débat alors que certaines réalités, comme le fait que les femmes n’étaient pas en mesure de négocier l’utilisation du préservatif, n’étaient pas reconnues.


Plus encore qu’une infection médicale, le VIH/sida est le symptôme des inégalités de la planète, a affirmé NILCÉA FREIRE, Ministre du Secrétariat spécial du Brésil pour les femmes.  En 25 ans, les progrès scientifiques ont conduit à des technologies plus efficaces, mais pas toujours plus accessibles, a-t-elle fait observer.  Seule la solidarité permettra de remédier à ce symptôme, a-t-elle estimé.  En ce sens, le monde des affaires et le secteur privé ont un rôle crucial à jouer, a expliqué BRIAN BRINK de l’Anglo American Group, qui représentait le secteur privé. 


Quand le monde des affaires parle, les gouvernements écoutent, a-t-il prétendu en estimant que c’est aux dirigeants d’agir pour que la discrimination dont pâtissent les femmes soit perçue par tous comme un comportement inacceptable.  Il faut également garantir l’accès universel des filles et des garçons à une éducation sexuelle complète, a-t-il ajouté, soulignant l’importance de la prévention.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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