AIDS/115-AG/10466

LES PARTICIPANTS À UN FORUM SUR LE VIH/SIDA APPELENT À ROMPRE LE CYCLE DE LA CONTAMINATION EN LUTTANT CONTRE L’EXCLUSION ET LA STIGMATISATION

31 mai 2006
Assemblée généraleAIDS/115
AG/10466
Department of Public Information • News and Media Division • New York

Réunion de haut niveau sur le VIH/sida

Discussions de groupe (1) – après-midi


LES PARTICIPANTS À UN FORUM SUR LE VIH/SIDA APPELENT À ROMPRE LE CYCLE DE LA CONTAMINATION EN LUTTANT CONTRE L’EXCLUSION ET LA STIGMATISATION


De nombreux participants à la table ronde intitulée « Rompre le cycle de contamination pour la mise en place de mesures de lutte durables contre le sida », organisée cet après-midi dans le cadre de la Réunion de haut niveau de l’Assemblée générale concernant le VIH/sida, ont non seulement insisté, à l’instar du Président du Botswana, sur les mesures de prévention de la pandémie, mais ont également évoqué les obstacles qui se posent à une lutte efficace contre ce mal.  Parmi ces obstacles, ils ont cité la stigmatisation et la discrimination; la violence à l’égard des femmes; l’homophobie, et d’autres atteintes aux droits fondamentaux des personnes séropositives.


Prenant la parole pour une présentation liminaire avant le débat, Mme JOANNE CSETE, du Réseau canadien du VIH/sida, a ainsi souligné que considérer les toxicomanes comme des criminels empêchait la société d’agir efficacement contre la maladie.  « Des millions de jeunes qui se droguent mourront à cause de la pénalisation de la drogue », a-t-elle dit.  Elle a dénoncé l’indifférence qui règne à l’égard des prisonniers dans de nombreux pays, où ils sont traités tels des déchets humains, et elle a évoqué la situation dans laquelle vivent les femmes victimes de violence ou de viols conjugaux.  Aucune campagne de lutte contre le sida ne peut prétendre au succès si des personnes malades continuent d’être l’objet de discriminations, a-t-elle déclaré.  Respecter les droits des personnes les plus touchées est une mesure nécessaire, a-t-elle estimé.


Mme CARIN JAMTIN, Ministre de la coopération internationale au développement de la Suède, a rappelé, pour sa part, que les femmes portaient une part disproportionnée de la propagation de la maladie.  « Beaucoup sont infectées à cause de la violence, du harcèlement et du viol », a-t-elle affirmé.  Si, comme aux Pays-Bas, des interventions efficaces obtiennent de bons résultats auprès des groupes les plus vulnérables, comme les femmes et les filles, les homosexuels, les travailleurs du sexe, les prisonniers, pourquoi tous les pays ne les mettent-elles pas en œuvre?  S’est interrogé le quant à lui le représentant des Pays-Bas.  Pour son homologue du Royaume-Uni, si on ne parle pas des personnes les plus à risque, les programmes de lutte sont voués à l’échec.  Prévention et soins doivent aller de pair, a assuré, partageant ce point de vue, la représentante de la Suède, qui a estimé qu’il fallait que les États et les autres acteurs engagés dans la lutte contre la pandémie se concentrent sur la promotion du respect des droits de l’homme pour tous.


Qu’elles soient de prévention, de soins, de traitement ou d’accompagnement, les différentes stratégies visant à briser le cycle de contamination du VIH/sida ne s’excluent pas les unes des autres.  C’est un constat sur lequel tout le monde s’accorde aujourd’hui, après un quart de siècle de lutte contre la pandémie, ont noté les intervenants au forum.  Les efforts à déployer, a-t-il été souligné, doivent être intégrés dans une stratégie où la prévention, les soins, le traitement et les services d’accompagnement en matière de VIH sont intégrés à des programmes de soins et à des programmes sociaux plus vastes, qui portent notamment sur les soins de santé primaires, la santé maternelle et infantile, l’hygiène sexuelle et la santé procréative; ainsi que sur la lutte contre la tuberculose, l’amélioration de la nutrition, la prise en charge des orphelins et des enfants vulnérables, et la promotion de programmes adaptés d’éducation scolaire et extrascolaire.


En ouvrant la table ronde, M. FESTUS G. MOGAE, Président du Botswana, avait affirmé que la compréhension de la nature de l’épidémie était essentielle pour espérer en briser le cycle de contamination.  Il faut, pour cela, développer les services gratuits de dépistage et de soutien, a-t-il recommandé.  Sans prévention, les coûts des traitements continueront d’augmenter, a-t-il estimé, soulignant également la nécessité de maintenir et de renforcer des partenariats dans la lutte contre le VIH/sida.  « C’est une guerre que nous devrons mener peut-être pendant une génération supplémentaire », a déclaré le Président du Botswana.


Prévention et éducation sont importantes, a affirmé, de son côté, SHEILA SISULU, Directrice exécutive adjointe du Programme alimentaire mondial (PAM), qui a estimé que les femmes et les enfants devaient être au cœur de la réponse internationale à la pandémie.


Votre grande tâche est de faire en sorte que la Déclaration d’engagement sur le VIH/sida ne soit pas un document plein de promesses creuses, ni une simple déclaration de principes, mais un plan pour une action ciblée, a déclaré, s’adressant aux États Membres, Khensani Mavasa, une femme d’origine sud-africaine séropositive, et représentante de l’ONG Treatment Action Campaign.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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