AIDS/113-AG/10464

SEULS DES PARTENARIATS RENFORCÉS ENTRE LES GOUVERNEMENTS ET LA SOCIÉTÉ CIVILE PERMETTRONT DE RELANCER LA LUTTE CONTRE LE VIH ET LE SIDA

31 mai 2006
Assemblée généraleAIDS/113
AG/10464
Department of Public Information • News and Media Division • New York

Réunion de haut niveau sur le VIH/sida

Dialogue informel avec la société civile


SEULS DES PARTENARIATS RENFORCÉS ENTRE LES GOUVERNEMENTS ET LA SOCIÉTÉ CIVILE PERMETTRONT DE RELANCER LA LUTTE CONTRE LE VIH ET LE SIDA


« Vingt-cinq ans après le début de la pandémie, nous savons que la lutte contre le VIH et le sida ne pourra être remportée que si la société civile est au cœur de notre action », a déclaré ce matin la Secrétaire général devant les représentants d’organisations non gouvernementales et du secteur privé, réunis au Siège des Nations Unies à l’occasion d’un dialogue informel avec les États Membres.  Cet échange de vues portait sur les questions soulevées par deux rapports de M. Annan.  Le premier[1] fait le point sur les progrès accomplis dans l’effort mondial contre le sida depuis la Déclaration d’engagement adoptée en 2001, identifie les principaux défis à relever et contient des recommandations urgentes en vue du renforcement des mesures prises aux niveaux mondial, régional et national. 


Le second[2] propose une évaluation, par le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA), des activités visant à développer la prévention, les soins, le traitement et les services d’accompagnement en matière de VIH.  L’objectif est de parvenir à un accès universel, qui devrait être équitable, accessible, abordable, complet et durable, précise le Secrétaire général dans son rapport.  Selon lui, il ne sera pas facile de rompre l’engrenage des nouveaux cas d’infection au VIH, de mettre sous traitement antirétroviral les millions de personnes qui en ont besoin, de renforcer massivement la prévention de l’infection au VIH, de pallier les conséquences du statut défavorable des femmes et des filles et d’assurer correctement la prise en charge de millions d’enfants rendus orphelins par la maladie.  Mais il ne sera possible de s’approcher d’un accès universel aux traitements que si une large coalition politique mène d’urgence une action concertée pour soutenir la lutte contre l’épidémie.  Comme le Secrétaire général l’a rappelé ce matin devant ses représentants, le concours de la société civile est indispensable à cette fin.


Préalablement au dialogue informel, Mme Martine Ago, de l'organisation BLETY, de Côte d'Ivoire, a fait un exposé au nom de la délégation du Réseau mondial des personnes vivant avec le VIH/sida (RMP+) et présenté une vidéo sur les perspectives de la société civile de quatre régions du monde. 


La plupart des participants au dialogue informel ont mis l’accent sur la nécessité de réaliser l’accès universel auquel le Secrétaire général fait allusion dans son rapport et d’établir un plan concret à cette fin.  Soulignant le lien déterminant qui existe entre les programmes de santé publique et la lutte contre le VIH et le sida, la représentante des Pays-Bas a rappelé que les séropositifs, mais aussi les toxicomanes et les travailleurs du sexe, particulièrement vulnérables, devaient être associés à l’élaboration de stratégies de prévention et de lutte.  Elle a à ce propos émis l’espoir que la Déclaration qui serait adoptée vendredi soulignerait la nécessité d’éliminer la discrimination à l’égard des groupes vulnérables (malades, femmes, homosexuels ou migrants), qui doivent être considérés aussi comme des acteurs essentiels.  L’élaboration de cette Déclaration, destinée à relancer les efforts de la lutte contre la pandémie, a été évoquée par de nombreux intervenants, qui ont unanimement demandé qu’elle reconnaisse l’importance de la contribution de la société civile à lutte contre le VIH et le sida.  Il a été demandé par ailleurs que le texte inclut des recommandations en faveur de l’adoption de mesures législatives en vue d’éliminer toutes les discriminations fondées sur l’orientation sexuelle et de faire respecter les droits de l’homme. 


Comme l’a fait observer une représentante des travailleuses du sexe d’Amérique latine et des Caraïbes, ce n’est pas le VIH qui nous tue, mais la violence étatique visant tout particulièrement les femmes.  C’est pourquoi, les Gouvernements doivent renforcer leur engagement aux côtés de la société civile dans la lutte contre la pandémie, ont souligné leurs représentants, qui ont insisté sur la nécessité d’inclure des dispositions contraignantes en ce sens dans la nouvelle Déclaration.  La représentante des États-Unis a affirmé pour sa part que le principe de la responsabilité individuelle vis-à-vis des personnes malades du sida ou séropositives devait s’articuler avec celui de la responsabilité publique.  Or, a-t-elle souligné, nous reconnaissons seulement les droits de l’homme que nous voulons bien voir s’exercer; et quand nous parlons de droits de la santé, nous ne parlons pas forcément de droits de la santé génésique.  Les services de santé reproductive doivent au contraire être garantis, de même que l’éducation sexuelle au sein des établissements scolaires, qui doit respecter les choix sexuels des adolescents, a poursuivi une autre représentante.


Évoquant ensuite les difficultés majeures auxquelles se heurtent aujourd’hui les ONG dans la prise en charge des victimes de la pandémie, la représentante de la société civile française a tout particulièrement attiré l’attention sur le problème du sous-financement.  En effet, compte tenu de la réduction drastique des programmes d’aide publique, la société civile s’est retrouvée confrontée à un manque de moyens qui a limité l’étendue de ses activités.  Cependant, comme l’a fait remarquer une des intervenantes, les bailleurs de fonds devraient mettre l’accent sur les stratégies locales plutôt que sur des priorités politiques.  En outre, l’instabilité du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme constitue un obstacle à l’élaboration de stratégies à long terme.  À cet égard, le représentant du Burkina Faso a proposé de mettre en place des mécanismes de financement pérennes, de façon à éviter les ruptures dans les ressources octroyées, et d’alléger les procédures d’accès à ces mêmes financements.


*   ***   *



[1] A/60/736

[2] A/60/737

À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.