LA TROISIÈME COMMISSION DÉCIDE DE NE PAS EXAMINER DEUX RAPPORTS SUR LE NÉPAL ET l’OUGANDA SOUMIS PAR LA HAUT-COMMISSAIRE AUX DROITS DE L’HOMME
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Troisième Commission AG/SHC/3882
1e et 2e séances - matin et après-midi 8 octobre 2007
LA TROISIÈME COMMISSION DÉCIDE DE NE PAS EXAMINER DEUX RAPPORTS SUR LE NÉPAL ET l’OUGANDA SOUMIS PAR LA HAUT-COMMISSAIRE AUX DROITS DE L’HOMME
Pas de paix ni de sécurité sans développement et droits de l’homme,
déclare le Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales
La Troisième Commission de l’Assemblée générale (chargée des questions sociales, humanitaires et culturelles) a entamé ses travaux ce matin par un débat animé relatif à l’examen de rapports soumis par la Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme. Les membres de la Commission ont décidé, à l’issue de deux votes enregistrés, de ne pas inclure dans leur ordre du jour deux rapports présentés par la Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme sur la situation des droits de l’homme au Népal* et en Ouganda*.
Pour le représentant du Bénin, qui avait demandé, au nom du Groupe africain, que ces deux rapports soient retirés de l’ordre du jour de la Commission, la Haut-Commissaire aux droits de l’homme outrepassait son mandat. Une analyse dont se sont distancés les Etats-Unis qui ont estimé que le Haut Commissariat était habilité voir même encouragé à attirer l’attention sur des situations de violation de droits de l’homme. La Commission a adopté son ordre du jour** tel que révisé oralement qui contient un nouveau sous-point relatif à la célébration du soixantième anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme.
Prenant la parole sur le travail du Département qu’il dirige et sur l’action menée par l’Organisation des Nations Unies dans le domaine du développement social, Le Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, M. Sha Zukang, a estimé que sans développement et droits de l’homme, la paix et la sécurité ne pourraient pas exister. C’est dans ce sens que la Troisième Commission joue un rôle incontournable dans la réalisation des idéaux de l’Organisation dans la mesure où elle s’attache à deux de ses piliers que sont le développement et les droits de l’homme, a-t-il noté.
M. Zukang a insisté sur la nécessité de s’attaquer au fléau de la pauvreté abjecte et ce, par la création d’emplois décents pour les jeunes en particulier. Cette tâche doit également s’effectuer de concert avec la mise en œuvre du Plan d’action international de Madrid pour les personnes âgées, qui démontre qu’une société pour tous veut aussi dire une société pour tous les âges.
Pour M. Scholvinck, Directeur de la Division des politiques sociales et du développement social, plusieurs motifs d’inquiétude portent sur la croissance sans emploi, le développement du secteur informel du marché du travail, la libéralisation économique et sociale, les migrations, et l’insécurité des travailleurs. Convenant avec M. Zhukang que les jeunes faisaient face à des mutations rapides sur les plans économiques et sociaux, ce qui engendre à la fois des opportunités et des défis, il a estimé urgent de les faire pleinement participer à la recherche de solutions. Il faut aussi multiplier les actions visant à leur assurer des emplois décents, surtout dans la perspective de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement et du Programme d’action mondial pour la jeunesse
Certaines délégations comme la Colombie, le Soudan et le Portugal ont également insisté sur la nécessité de se concentrer sur le plein emploi productif et l’emploi décent. Le Portugal, au nom de l’Union européenne a en particulier proposé le concept de « flexicurité » sur le marché du travail consistant à parvenir à un équilibre entre la flexibilité et la sécurité de l’emploi. De nombreux intervenants se sont félicités par ailleurs de la signature de la Convention sur les droits des personnes handicapées par plus d’une centaine d’États.
Ont participé au débat général les pays suivants : le Pakistan au nom du Groupe des 77, le Portugal au nom de l’Union Européenne, Sainte-Lucie au nom de la Communauté des Caraïbes, le Botswana au nom de la Communauté de développement de l’Afrique Australe, Cuba, les Pays-Bas, le Soudan, le Japon, la Colombie et la République de Corée.
La Troisième Commission poursuivra son débat mardi matin à 10 heures.
*Rapports publiés respectivement sous la cote (A/62/246) et (A/62/247).
**L’ordre du jour tel que révisé oralement paraîtra ultérieurement sous une nouvelle cote.
Organisation des travaux (A/62/250,A/C.3/62/1, A/C.3/62/L.1, A/C.3/62/L.1/Add.1 et A/C.3/62/L.1/Add.2)
DEVELOPPEMENT SOCIAL (Point 62)
a) Suite donnée au Sommet mondial pour le développement social et à la vingt-quatrième session extraordinaire de l’Assemblée générale (A/62/71-E/2007/46, A/62/122 et A/62/168)
Lettre datée du 4 avril 2007, adressée au Secrétaire général par le Représentant permanent de l’Espagne auprès de l’Organisation des Nations Unies (A/62/71; E/2007/46)
Le document transmis en annexe de la lettre contient le résumé des débats de la Conférence intergouvernementale sur les pays à revenu intermédiaire, tenue à Madrid les 1er et 2 mars 2007. Cette réunion a été organisée par le Ministère espagnol des affaires extérieures et de la coopération et par le Département des affaires économiques et sociales du Secrétariat de l’Organisation des Nations Unies.
Rapport du Secrétaire générale sur la Suite donnée au Sommet mondial pour le développement social et à la vingt-quatrième session extraordinaire de l’Assemblée générale (A/62/122)
Le rapport porte sur le thème prioritaire intitulé « Promotion du plein emploi et d’un travail décent pour tous », thème des débats de la quarante-cinquième session de la Commission du développement social.
L’emploi contribuant grandement à l’avènement de la prospérité et donc à la réduction de la pauvreté, le rapport insiste sur l’objectif du plein emploi productif. Le travail décent doit être placé au cœur des politiques internationales et des stratégies nationales de développement.
Partant de là, le Secrétaire général met en avant l’importance de l’élaboration de mesures sur le marché du travail destinées à enrayer la croissance non créatrice d’emplois. Ces mesures devront également servir à orienter les forces du marché vers la réalisation de l’objectif du programme pour un travail décent.
Dans ses conclusions et recommandations, le Secrétaire général réaffirme le droit de tout individu à l’égalité des chances, à un travail décent et à la protection sociale. Et ce, quels que soient son âge, son sexe, son appartenance ethnique et sa race, et qu’il soit ou non handicapé.
Considérant l’importance du travail des jeunes dans le développement social, il recommande également la mise en œuvre de politiques économiques et sociales cohérentes et coordonnées. L’objectif visant à ce que chacun, y compris les femmes et les jeunes, puisse trouver un emploi productif et décent devrait être intégré à la nouvelle série de cibles arrêtées dans le cadre du suivi de la Déclaration du Millénaire de l’Organisations des Nations-Unies.
Dans cette perspective, le rapport affirme que les partenariats entre l’Etat et le secteur privé sont nécessaires. Des progrès ont déjà été réalisés dans ce domaine, notamment pour accroître la responsabilité sociale des entreprises, mais les efforts devront se poursuivre pour une gouvernance mondiale reposant sur un juste équilibre entre idéalisme et réalisme.
Enfin, concernant les migrations, les conclusions du rapport affirment l’urgence à établir des partenariats bilatéraux, régionaux et mondiaux solides. Il s’agit de réaliser des politiques migratoires qui n’excluent pas, et qui tiennent compte des facteurs sociaux.
Il importe également de mieux cerner le lien qui existe entre les migrations et les modes d’investissement et de consommation aussi bien dans les pays d’origine que dans les pays d’accueil des migrants. Il doit être reconnu que les migrants apportent une contribution précieuse à la diversité et à la compétitivité des pays d’accueil. L’objectif étant d’envisager les politiques migratoires comme un levier de prospérité et de développement social.
Rapport sur la Situation sociale dans le monde en 2007: l’impératif de l’emploi (A/62/168)
Ce document fait partie d’une série de rapports élaborés sur ce sujet depuis 1952. Un document intégral sera publié plus tard dans l’année en tant que publication des Nations Unies.
Le rapport aborde les grandes tendances mondiales de l’emploi et du chômage qui veulent qu’entre 1996 et 2006 la population active a augmenté de 16,6% tandis que le nombre de chômeurs dans le monde est passé de 34 millions à 195 millions. Cette augmentation du chômage a eu lieu alors que la production économique dans le monde augmentait de 3,8% par an, donnant naissance au phénomène de la «croissance non créatrice d’emplois».
Il est également question de la progression de l’économie informelle et de la montée de la précarité; des effets de la sous-traitance et de la délocalisation; de l’impact de la libéralisation économique et sociale à l’échelle mondiale et plus particulièrement des migrations. Le rapport traite également de l’augmentation du travail des femmes; du travail auquel sont encore soumis 190 millions d’enfants de moins de 14 ans dans le monde; des discriminations dont souffrent les peuples autochtones sur le marché de l’emploi. Les inégalités de revenus et la protection sociale sont également des thèmes abordés.
Il est recommandé que les politiques et stratégies conçues pour encourager le plein-emploi et la création d’emplois décents traitent également les problèmes des inégalités de revenu et des inégalités sociopolitiques. Les politiques de promotion de l’emploi et du travail décent doivent également être conçues pour refléter les changements démographiques et sociaux.
Les réformes politiques et la législation qui permettraient d’améliorer l’égalité entre les groupes ethniques, les cultures, les sexes et les groupes d’âge et de protéger les droits des immigrants sur le lieu de travail et leurs libertés civiles, sont également essentiels. Comme de plus en plus souvent les travailleurs ont un emploi précaire, informel, échappant au cadre des négociations collectives, soit par choix soit par nécessité, il est plus important que jamais de rendre la protection sociale universelle.
Enfin, un travail décent pour tous, plutôt que la croissance économique en soi ou même la simple création d’emplois, doit être placé au centre de la politique économique et sociale.
b) Développement social, y compris les questions relatives à la situation sociale dans le monde et aux jeunes, aux personnes âgées, aux handicapés et à la famille (A/62/61-E/2007/7, A/62/61/Add.1-E/2007/7/Add.1, A/62/132, A/62/154 et A/62/157)
Suite donnée au Programme d’action mondial pour la jeunesse à l’horizon 2000 et au-delà (A/62/61-E/2007/7)
Le rapport est centré sur la mise en œuvre de l’un des trois modules prioritaires du Programme d’action mondiale pour la jeunesse à l’horizon 2000 et au-delà: les jeunes dans l’économie mondiale.
Dans sa première partie, il expose les progrès réalisés ainsi que les difficultés entravant la participation des jeunes à l’économie mondiale. Dans sa deuxième partie, il répond à la résolution 2006/15 du Conseil économique et social, qui demandait un rapport sur les progrès réalisés par le Réseau pour l’emploi des jeunes créé en 2001. Ce Réseau doit contribuer à tenir l’engagement mondial de formuler et d’appliquer des stratégies qui donnent aux jeunes partout dans le monde une chance réelle de trouver un travail décent et utile.
D’après le rapport, les jeunes, c’est-à-dire les personnes entre 15 et 24 ans, représentaient en 2005 près de 18% de la population mondiale, et ce groupe va s’accroître de 31 millions d’ici à 2015. Ils sont majoritairement en bonne santé, avec une proportion nettement plus forte de jeunes qui sont arrivés au terme de l’éducation primaire. Ils ont l’avantage supplémentaire d’accéder facilement aux technologies de l’information et des communications et veulent être associés au développement local et mondial en tant que participants importants et égaux, plutôt que comme spectateurs passifs, incapables de construire leur propre avenir, note le Secrétaire général. Les jeunes du monde entier restent préoccupés par les conséquences néfastes de la mondialisation, notamment par ses effets sur la distribution des richesses et par la dégradation de l’environnement, ajoute-t-il.
Avec le concours de divers groupes critiques à l’égard de la mondialisation, y compris des organisations non gouvernementales et des militants des droits civiques, les jeunes ont obtenu des résultats remarquables en attirant l’attention sur la nécessité de mieux gérer la mondialisation et ses conséquences et d’assurer la protection des droits de l’homme fondamentaux.
Toutefois, observe le Secrétaire général, en dépit de la croissance économique sans précédent qu’ont connu certaines régions du monde au cours des 20 dernières années, 18% de la jeunesse, soit plus de 200 millions de jeunes, vivent avec moins de 1 dollar par jour, et 515 millions avec moins de 2 dollars par jour. 115 millions d’enfants en âge de fréquenter l’école primaire n’étaient pas scolarisés en 2002. L’écart entre le taux de scolarisation des filles et des garçons en Asie et en Afrique semble également se creuser. Les jeunes, même s’ils ne représentent qu’un quart de la population en âge de travailler constituent la moitié des 191,8 millions de chômeurs dans le monde.
Le Secrétaire général recommande d’intégrer et de protéger les jeunes en leur garantissant un emploi décent; de veiller à ce que le développement des jeunes soit traité dans les politiques et programmes nationaux ; d’assurer un financement suffisant de l’éducation des jeunes ; promouvoir les possibilités des jeunes de se familiariser avec les nouvelles technologies de l’information. Il encourage les gouvernements à mettre en place des mécanismes chargés de contrôler le développement des jeunes dans le contexte de la mondialisation, sur la base d’indicateurs ventilés par âge et par sexe. Le Secrétaire général recommande aussi à l’Assemblée générale d’inviter le Secrétariat du Réseau pour l’emploi des jeunes à lui soumettre à sa soixante-troisième session un rapport sur les progrès réalisés, y compris dans le domaine de l’élaboration et de l’exécution de plans d’action nationaux pour l’emploi des jeunes.
Additif au Rapport du Secrétaire général sur la suite donnée au Programme d’action mondial pour la jeunesse à l’horizon 2000 et au-delà: Objectifs et cibles pour le suivi de l’évolution des jeunes dans l’économie mondiale (A/62/61/Add.1-E/2007/7/Add.1)
Cet additif au Rapport du Secrétaire général décrit les objectifs et cibles proposés pour le suivi de l’évolution des jeunes face à la mondialisation, la pauvreté, la faim, l’éducation et l’emploi. La période choisie pour la réalisation des ces objectifs et cibles va de 2005 à 2015, dates qui correspondent respectivement aux 10 ans et aux 20 ans du Programme d’action mondial pour la jeunesse.
Le Secrétaire général observe néanmoins que, malheureusement, le manque d’information portant spécialement sur les jeunes et de données ventilées par âge constitue un obstacle considérable à l’identification de tels objectifs et cibles. Comme les répercussions de la mondialisation sur les jeunes sont inégales à travers le monde, une autre difficulté majeure est de définir des objectifs communs, concrets et réalistes, applicables à toutes les régions, en tenant compte de la situation actuelle des jeunes, précise le rapport.
Dans ses recommandations, le Secrétaire général encourage l’Assemblée générale à reconnaître que les divers pays sont à des stades différents d’élaboration de leurs politiques en faveur des jeunes et que par conséquent, ils doivent évaluer leur progrès sur la base d’initiatives nationales adaptées à leur situation particulière.
Il encourage aussi les gouvernements à travailler avec les organisations dirigées par des jeunes ainsi qu’avec d’autres parties prenantes telles que le secteur privé. Il les invite également à recueillir, en permanence, des données sur les jeunes, ventilées par catégorie, dans les domaines prioritaires du Programme d’action mondial pour la jeunesse; ainsi qu’à procéder à des échanges de bonnes pratiques.
Rapport du Secrétaire général sur la Suite donnée à la célébration du dixième anniversaire de l’Année internationale de la famille et au-delà (A/62/132)
Dans ce rapport, le Secrétaire général présente un certain nombre d’initiatives nationales prises à la suite de la célébration du dixième anniversaire de l’Année internationale de la famille et les activités récentes du Programme des Nations Unies sur la famille. Le Secrétaire général soumet également à l’Assemblée générale une série de recommandations.
Il pourrait être utile d’inviter la Commission du développement social à intégrer une perspective familiale dans le document d’orientation finale proposé sur ce thème, et d’inviter également la Commission à intégrer cette perspective dans son examen d’autres questions, sur les jeunes et le vieillissement par exemple.
L’Assemblée générale pourrait également inviter les gouvernements à renouveler ou à inventer de nouveaux mécanismes pour intégrer les thématiques familiales aux politiques et initiatives relatives à la famille. L’Assemblée pourrait également rappeler l’importance des partenariats entre acteurs nationaux et internationaux dans l’élaboration et la mise en œuvre des politiques familiales.
Le rapport propose à l’Assemblée d’inviter les gouvernements à élaborer un système viable qui permette de concilier le travail et la vie familiale, en maintenant un équilibre durable entre les deux.
L’Assemblée pourrait également inciter les programmes, les fonds et les institutions spécialisés à continuer de chercher les moyens d’intégrer la famille dans leurs activités, en vue de faciliter la coopération au sein du système des Nations Unies en ce qui concerne le renforcement des capacités nationales. Les entités des Nations Unies qui ne l’ont pas encore fait, pourrait être appelées à désigner en leur sein, un coordonnateur pour les questions relatives à la famille.
L’Assemblée générale pourrait encourager les gouvernements à appuyer le Fonds d’affectation spéciale des Nations Unies pour les activités en faveur de la famille. Elle pourrait aussi peut-être recommander aux gouvernements d’appuyer les recherches visant à intégrer une perspective familiale dans les politiques de pouvoirs publics. Il faudrait déterminer quels sont les besoins et les problèmes prioritaires des familles pour définir les structures et la composition des familles et pour noter les points de vue, les comportements et les valeurs de personnes de générations différentes.
L’Assemblée pourrait également recommander au Programme des Nations Unies sur la famille de réaliser ou de soutenir des recherches et des publications sur des sujets connexes.
Rapport du Secrétaire général sur le Rôle des coopératives dans le développement social (A 62/154)
Ce rapport explique que les coopératives, qui sont des entreprises économiques et sociales, contribuent à créer des emplois dans de nombreux domaines. Il ne s’agit pas toujours de leur objectif premier, mais en répondant aux besoins de leurs membres, les coopératives, de fait, contribuent à la création d’emploi. Selon l’Alliance internationale des coopératives, quelque 100 millions d’emplois dans le monde sont créés par les coopératives par le biais de leurs activités d’auto-assistance. Il existe actuellement en Europe 85 000 coopératives de travailleurs qui emploient 1,5 millions de personnes.
L’Assemblée générale pourrait dans ce cadre inviter les gouvernements et organisations internationales, en partenariat avec des coopératives à prendre des mesures destinées à promouvoir la croissance des coopératives en tant qu’entreprises commerciales créatrices d’emploi. Le développement de coopératives dans de nouveaux secteurs est également souhaitable, autant que l’adoption de politiques incitatives en direction du micro-financement des coopératives financières et des mutuelles de crédit.
Il est également recommandé à l’Assemblée d’examiner les propositions suivantes:
- Favoriser la création de coopératives au sein de groupes exclus comme les femmes, les jeunes, les handicapés, les personnes âgées et les peuples autochtones.
- Engager les discussions sur des modifications législatives orientées vers une plus grande égalité entre les coopératives et les autres entreprises. Notamment par le biais des incitations fiscales et d’un accès plus large aux marchés financiers.
- Renforcer la capacité de développement des coopératives grâce à la formation, à la gestion, l’audit, la commercialisation, et à l’assistance technique.
- Les gouvernements pourraient contribuer à fournir des ressources aux nouvelles coopératives tout en les encourageant à devenir autonomes et indépendantes.
- Encourager la formation de fédérations de coopératives et d’organisations à même d’appliquer des stratégies unifiées et coordonnées.
- Sensibiliser le public au rôle joué par les coopératives et promouvoir la recherche et la collecte de données statistiques sur les activités des coopératives, leur contribution à l’emploi et leur incidence socioéconomique.
Rapport du Secrétaire général sur la Mise en œuvre du Programme d’action mondial concernant les personnes handicapées: objectifs du Millénaire pour le développement et synergies avec les autres instruments des Nations Unies relatifs aux personnes handicapées (A 62/157)
Ce rapport décrit les efforts généraux accomplis pour atteindre les objectifs du Millénaire pour le développement et indique les solutions possibles pour assurer une meilleure complémentarité entre la mise en œuvre du Programme d’action mondial et celle des autres mécanismes et instruments des Nations Unies visant les questions de handicap.
Le rapport se penche en particulier sur les deux premiers objectifs du Millénaire, à savoir la réduction de l’extrême pauvreté et la faim, et assurer l’éducation primaire pour tous. D’après les estimations, environ 40 millions d’enfants sur les 115 millions qui ne sont pas scolarisés, souffrent d’un handicap, et la majorité des enfants handicapés ne sont pas scolarisés. Donc, estime le Secrétaire général, si l’on veut atteindre l’objectif de l’éducation primaire universelle, il faut inclure tous les enfants sans exception.
Après la récente adoption en 2007 de la Convention relative aux droits des personnes handicapées, les Nations Unies disposent désormais de trois grands instruments concernant les incapacités. Il s’agit maintenant d’améliorer la complémentarité entre la toute nouvelle Convention et les deux textes préexistants: à savoir le Programme d’action mondial concernant les personnes handicapées et les Règles pour l’égalisation des chances des handicapés. L’Assemblée générale voudra peut-être faire de la réduction de la dispersion des ressources disponibles, une question prioritaire à examiner lors de la soixante-troisième assemblée.
Une solution possible serait de regrouper les trois rapports en un seul rapport global basé sur le problème soulevé et non plus basé sur les instruments comme c’est le cas jusqu’ici. Ce rapport pourrait donner explicitement la plus grande importance à la Convention du fait de son caractère contraignant.
Un nouvel examen du mandat du Fonds de contribution volontaire des Nations Unies pour les handicapés serait peut-être justifié, en ce qu’il permettrait à la fois de mieux l’adapter aux réalités contemporaines du handicap et aussi de favoriser une approche unifiée.
Compte tenu de l’adoption de la Convention, l’Assemblée générale dans un souci d’harmonisation voudra peut-être revenir sur les terminologies utilisées pour parler des handicaps à l’intérieur du système des Nations Unies. Ainsi, l’expression «persons with disabilities», qui met l’accent sur la personne, paraît elle aujourd’hui plus adaptée que l’expression «disabled persons».
Enfin, l’engagement des Etats Membres envers la promotion des droits et de la dignité des personnes avec un handicap étant généralisé, l’Assemblée générale souhaitera peut-être encourager les Etats Membres à faire de cette intégration un principe fondamental des programmes d’aide au développement en cours et à venir.
c) Suite donnée à l’Année internationale des personnes âgées : deuxième Assemblée mondiale sur le vieillissement (A/62/131)
Rapport du Secrétaire général sur la Suite donnée à l’Année internationale des personnes âgées: deuxième assemblée mondiale sur le vieillissement (A/62/131)
Ce rapportrecense les mesures prises par les pays pour renforcer leur capacité en matière de vieillissement et les actions engagées pour appliquer le Plan d’action international de Madrid. Il émet une série de recommandations qui seront soumises pour examen à l’Assemblée générale.
Une réunion débat organisée au cours de la quarante-cinquième session de la Commission du développement social a fait apparaître l’importance de trois questions. La première concerne la sécurité financière des personnes âgées, que ce soit sous la forme d’un régime de retraite de nature non contributive ou d’un régime de protection sociale classique. La deuxième a trait à la promotion de la santé, qui doit faire une large place à la prévention et à la bonne gestion thérapeutique des maladies chroniques. La troisième question porte sur la participation et l’autonomisation des personnes âgées afin qu’elles participent à la prise de décisions qui les touchent.
L’Assemblée générale souhaitera peut-être recommander à la Commission d’axer ses délibérations sur les résultats du premier cycle. Il s’agirait alors d’évaluer les progrès réalisés et les obstacles éventuellement rencontrés. L’Assemblée pourrait alors recommander à la Commission de définir des priorités pour d’autres activités de mise en application.
L’Assemblée générale pourrait demander aux Etats Membres de participer, par des échanges d’idées, de définition de meilleure pratiques et par la collecte de données, à l’examen et à l’évaluation du Plan d’action. Considérant l’importance des commissions régionales dans la consolidation des conclusions nationales de l’examen, il pourrait être utile de convier des participants de haut rang issus de commissions régionales, à une table ronde spéciale. Les organisations régionales pour les personnes âgées pourraient également y être invitées.
L’Assemblée générale souhaitera peut-être demander aux Etats Membres de renforcer les capacités nationales de mise en œuvre du Plan d’action de Madrid. Les Etats Membres souhaiteront peut-être adopter une démarche graduelle pour renforcer leurs capacités ou combler leurs lacunes en la matière. Cette approche consisterait à établir des priorités nationales, à renforcer les mécanismes institutionnels, la recherche, la collecte et l’analyse de données et la formation du personnel nécessaire dans le domaine du vieillissement. Il faudrait également encourager une évaluation quantitative et qualitative de l’exécution des politiques.
L’Assemblée générale voudra peut-être aussi demander au Secrétaire général de préparer un cadre stratégique d’exécution basé sur une analyse des activités depuis 5 ans. Cela permettrait de recenser les priorités politiques pour l’avenir comme d’identifier les mesures propres à une coopération internationale d’appui à la mise en œuvre des activités nationales.
Déclarations
M. RAYMOND WOLFE (Jamaïque), Président de la Troisième Commission chargée des questions sociales, humanitaires et culturelles de l’Assemblée générale, a ouvert les travaux de la Commission par la révision de l’ordre du jour et a invité les délégués à respecter les directives de l’Assemblée générale contenues dans le document A/62/250 concernant la conduite des travaux. Il a en particulier recommandé que tous les efforts soient faits pour réduire le nombre de résolutions adoptées et que celles-ci soient concises et orientées vers l’action. Il a informé que le Bureau de la Commission proposait que celle-ci finisse ses travaux le 30 novembre mais que tous les efforts seront consentis pour qu’elle puisse les achever le 21 novembre, comme recommandé par le Secrétariat. Il est impératif d’allouer suffisamment de temps à l’étude des estimations financières et budgétaires, a-il-signalé. M. Wolfe a présenté les membres du Bureau suivants: Vice-Présidents: Jorge Ballesteros (Costa-Rica), Laamin Faati (Gambie) et Sergei A. Rachkov (Bélarus) et Rapporteur Emma Elena Molaroni (Saint-Marin).
Un membre du Secrétariat de la Troisième Commission a attiré l’attention des délégations sur un nouveau sous point de l’ordre du jour relatif à la Célébration du soixantième anniversaire de la Déclaration Universelle des droits de l’homme.
Adoption de l’ordre du jour
Le représentant du Bénin, qui s’exprimait au nom du Groupe africain, a estimé qu’en présentant les deux rapports sur la situation des droits de l’homme au Népal (A/62/246), et sur la situation des droits de l’homme en Ouganda (A/62/247), le Haut Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme empiétait sur les attributions du Conseil des droits de l’homme. Il a demandé que ces rapports ne soient pas soumis à l’examen de la Troisième commission. C’est également ce qu’a demandé le représentant de l’Ouganda. Il est malencontreux et inhabituel, a estimé celui-ci, que nous commencions les travaux de cette commission de cette façon. Cette question ne découle pas d’un mandat de l’Assemblée générale ou du Conseil des droits de l’homme et aucune résolution n’autorise le Haut Commissaire aux Droits de l’homme à soumettre de tels rapports. S’il souhaite le faire, il convient de le faire par le truchement du Conseil économique et social (ECOSOC), a-t-il précisé avant d’ajouter que le Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme n’a pas le droit de piéger les États Membres de cette manière.
Pour l’Ouganda, cette situation est très troublante, d’autant que, en ce qui concerne le nord de l’Ouganda et après l’attaque brutale lancée par l’ancienne Armée de résistance du seigneur, les rebelles ont néanmoins dû s’asseoir à la table des négociations, a indiqué son représentant. Il a rappelé que le Secrétaire général des Nations Unies y avait un représentant distingué en la personne de l’ex-président du Mozambique, M. Joaquim Chissano, et que des pourparlers étaient en cours. Peu importe que le rapport soit négatif ou positif. Il s’agit surtout d’une question de procédure puisqu’il y a ingérence dans les affaires d’un État Membre. Il s’est demandé comment l’on pouvait être si peu sensible à la situation dans le nord de l’Ouganda et aux pourparlers en cours.
Une discussion intense faisant intervenir de nombreuses délégations a eu lieu avant et après le vote, les représentants de Cuba, du Népal, de l’Ouganda, du Soudan, du Pakistan, de la République arabe syrienne, entre autres, se déclarant en faveur de la proposition africaine. Selon la délégation pakistanaise, le Haut Commissariat aux droits de l’homme a pour mandat de protéger les droits de l’homme mais il n’a pas l’autorisation de soumettre des rapports qui ne sont pas mandatés.
De leurs côtés, les représentants du Portugal, de la Norvège, du Canada, de la République de Corée, du Japon, du Mexique, de San Marin, de la Suisse, de l’Uruguay, du Chili, du Liechtenstein, de la Nouvelle-Zélande, des Pays-Bas, de l’Allemagne, du Royaume-Uni, de l’Italie, de la Hongrie, de l’Irlande, de la Lettonie, de la Slovénie, de l’Autriche, de l’ex-République yougoslave de Macédoine, de la Suède, de l’Albanie, de l’Estonie, du Danemark et de l’Uruguay ont indiqué vouloir disposer de davantage de temps pour délibérer. Dans l’impossibilité de le faire, ils ont indiqué voter contre la proposition africaine. La France, se disant déçue par la tournure de la réunion, a indiqué également voter contre la suppression des deux rapports. Les États-Unis ont signalé quant à eux que le Haut Commissaire aux droits de l’homme devrait non seulement avoir le droit d’attirer l’attention des États Membres sur une situation donnée mais devrait également être encouragé à le faire, précisant que le Népal et l’Ouganda avaient signé un mémorandum d’entente avec le Bureau du Haut Commissariat en vue de la rédaction des rapports mentionnés.
À l’issue d’un vote enregistré, une motion des États-Unis proposant de maintenir les documents a été rejetée par 71 voix contre, 65 voix en faveur et 13 abstentions à l’issue d’un vote enregistré.
À l’issue d’un second vote enregistré de 76 voix en faveur, 54 contre et 20 abstentions, la proposition de ne pas examiner les documents A/62/246b et A/62/247, a été adoptée.
Déclarations liminaires
M. SHA ZUKANG, Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, a souligné que la Troisième Commission s’occupait de deux des trois grands piliers qui constituent le travail de l’Organisation des Nations Unies, en l’occurrence le développement et les droits de l’homme, qui sont aussi partie intégrante du travail de son Département. Sans développement et droits de l’homme, la paix et la sécurité ne peuvent pas exister, a-t-il estimé. Traitant des questions clefs de son Département, M. Zukang a insisté sur la nécessité de s’attaquer au fléau de la pauvreté abjecte, et ce, en créant des emplois productifs, message central issu du Sommet mondial pour le développement social qui s’est tenu à Copenhague en 1995, qui a été fortement réaffirmé au Sommet mondial de 2005. Dans ce contexte, il faut se pencher plus particulièrement sur la situation des jeunes en butte à des problèmes majeurs, pour qu’ils atteignent l’âge adulte d’une manière saine et responsable dans un environnement mondialisé.
Le Secrétaire général adjoint a également évoqué la situation des personnes âgées qui, aussi bien dans les pays développés que ceux en développement, reflète en grande partie une victoire sur la mortalité. Il a toutefois relevé que les femmes âgées se heurtaient à des défis pour préserver leur indépendance et qu’il était nécessaire d’adopter des lois qui permettent de protéger ces personnes des abus ou de la négligence. À ce titre, le Plan d’action international de Madrid pour les personnes âgées offre un cadre de travail pour relever ces défis. Il nous montre comment une société pour tous veut aussi dire une société pour tous les âges.
S’agissant de la condition de la femme, le Secrétaire général adjoint a axé son intervention sur la violence à l’encontre des femmes et la violation de leurs droits, ce qui fait obstacle à l’égalité entre les sexes, à l’inclusion sociale et au développement. Il s’est félicité de l’étude approfondie effectuée sur ce sujet par le Secrétaire général qui fut suivie par une résolution de l’Assemblée générale qui a rendu plus visible la violence à l’encontre des femmes. Il a également rappelé que, depuis 25 ans, son Département avait servi de secrétariat pour le Comité de l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes (CEDAW) et a annoncé qu’au 1er janvier prochain, cette fonction sera transférée au Bureau de la Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme.
Il a rappelé l’adoption l’an dernier par l’Assemblée générale de la Convention sur les droits des personnes handicapées, qui répond aux besoins de 650 millions de personnes handicapées dans le monde, dont 80 pourcent vivent dans les pays en développement. Il a indiqué qu’elles souffraient de discrimination constante et de dénigrement, et qu’elles étaient parmi les plus pauvres. La Convention est donc un instrument des droits de l’homme qui revêt une dimension sociale claire, a-t-il poursuivi, avant d’ajouter que le monde avait atteint un tournant historique avec l’adoption de la Déclaration sur les droits des peuples autochtones. En conclusion, M. Zhukang a déclaré que les Nations Unies étaient désormais passées au stade de la mise en œuvre, de la mobilisation et de la prestation d’appui pour traduire tous ces engagements cités en action aux niveaux mondial, régional et national.
M. JOHAN SCHOLVINCK, Directeur de la Division des politiques sociales et du développement au Département des affaires économiques et sociales, a présenté une série de rapports au titre du point 62 de l’ordre du jour sur le développement social. S’agissant plus particulièrement du rapport sur la situation sociale en 2007, M. Scholvinck a signalé qu’il y avait différents motifs d’inquiétude comme la croissance sans emploi, le développement du secteur informel du marché du travail, la libéralisation économique et sociale, les migrations, et l’insécurité des travailleurs. Le rapport souligne que le défi pour les décideurs est de créer des emplois productifs pour tous, en tenant compte des changements démographiques et sociaux. Il souligne le besoin d’universalité en matière de couverture sociale, alors que de plus en plus de travailleurs ne sont pas protégés par des contrats de travail.
Il apparaît que les jeunes, font face à des mutations rapides sur les plans économiques et sociaux ce qui engendre à la fois des opportunités et des défis. La pleine participation des jeunes est essentielle pour réaliser les OMD et promouvoir le Programme d’action mondiale pour les jeunes a indiqué le Directeur de la Division.
L’adoption récente de la Convention sur les droits des personnes handicapées est une opportunité cruciale pour consolider les actions des États membres en renforçant la synergie entre les trois traités disponibles actuellement, ce qui reflètent une évolution de langage. Il faudrait dorénavant plutôt parler de personnes avec handicap plutôt que de personnes handicapées. L’Assemblée voudra peut être harmoniser le langage du système des Nations Unies. Des différences d’approches existent, mais des progrès importants ont été faits vers une société incluant pleinement toutes les personnes, a-t-il constaté.
Revenant sur le rapport du Secrétaire général relatif au 10ème anniversaire de l’année internationale de la famille et le rapport sur l’intégration d’une perspective familiale, il apparaît que les activités nationales se sont concentrées sur les mesures susceptibles de renforcer la famille, par la fourniture de services sociaux, la promotion de l’égalité entre hommes et femmes, l’éducation des enfants ou encore la prévention des violences intrafamiliales.
Les coopératives, par les emplois qu’elles génèrent, empêchent des millions de personnes de tomber dans la pauvreté, surtout dans les zones éloignées. Les coopératives bénéficient aux femmes, aux jeunes, aux peuples autochtones, aux personnes âgées ou handicapées. Il est recommandé, à tous les niveaux d’incorporer dans les programmes de développement des mesures permettant à ces coopératives d’avoir un impact encore plus important, a expliqué le Directeur de la Division.
Beaucoup de progrès ont été réalisés depuis la mise en œuvre du Programme d’action sur le vieillissement de Madrid. L’année 2007 marquant le deuxième anniversaire de l’Assemblée mondiale sur le vieillissement, sera l’occasion de prendre une nouvelle direction pour mettre en œuvre les décisions de la déclaration de Madrid, a signalé Johan Schölvinck. Cette année marque également le point médian pour la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement, a-t-il dit en soulignant que la Troisième Commission jouait un rôle important dans la recherche de politiques sociales permettant d’être un instrument de développement économique, tout en maintenant les objectifs intrinsèques de protection sociale et d’équité.
Débat général
M. FARUKH AMIL (Pakistan), intervenant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a souligné que la croissance économique d’un pays ne suffisait pas à garantir le plein emploi de sa population. Il faut également mettre en place des mesures urgentes pour répondre aux problèmes pressants que sont la pauvreté et le développement. L’une de ces stratégies serait par exemple d’accorder la priorité aux stratégies génératrices d’emploi, a-t-il indiqué. Les stratégies de réduction de la pauvreté doivent aussi cibler en premier lieu les personnes marginalisées et vulnérables. L’emploi des jeunes est indispensable si nous voulons garantir le développement social. M. Amil a également estimé que les personnes âgées devaient être intégrées au processus de développement économique. Il a par ailleurs signalé que le plein emploi exigeait la création d’un environnement macroéconomique établi sur la base de mesures cohérentes, tant au niveau national qu’international, qui passerait par l’élimination des asymétries de la mondialisation et de ses iniquités en matière de coût et de bénéfices.
Pour atteindre le plein emploi, a-t-il poursuivi, il nous faut respecter le partenariat mondial pour le développement tel qu’il figure dans la Déclaration des Objectifs du Millénaire pour le développement, le Consensus de Monterrey et la Conférence de Johannesburg. La coopération internationale en matière de développement doit permettre aux pays en développement de renforcer leurs liens avec les valeurs mondiales et les inciter à mettre sur pied des programmes de formation, de diversification et d’exportation du travail, a-t-il indiqué. Les programmes de partenariat entre les gouvernements et le secteur privé doivent mettre l’accent sur la responsabilité des entreprises. Finalement, le représentant du Pakistan a estimé qu’il fallait encourager la mobilité de la force du travail afin d’accroître les niveaux de productivité et de revenu, tant des pays en voie de développement que des pays développés.
Mme MARIA VIRGINIA BRAS GOMEZ (Portugal), intervenant au nom de l’Union Européenne, mais aussi des pays du Processus de stabilisation et d’association et des pays associés, a déclaré que l’élimination de la pauvreté, le plein emploi, l’emploi décent et l’intégration sociale, restent des défis pour la réalisation de sociétés stables et justes qui reposent sur la promotion et le développement des droits de l’homme et la participation de tous. Elle a signalé qu’en 2007 les plus pauvres étaient devenus encore plus pauvres dans de nombreuses régions et que les inégalités progressaient. Pour contrer cette tendance, elle a annoncé que l’Union européenne allait promouvoir une politique de développement cohérente touchant le commerce, la sécurité et les migrations.
Rappelant l’attachement de l’Union européenne aux normes sociales, piliers du modèle social européen, la représentante a également dit à quel point il était important de se concentrer sur le plein emploi productif et l’emploi décent. Dix ans après le lancement de la Stratégie européenne pour l’emploi, s’il y a encore des efforts à fournir, des résultats ont toutefois fait jour même si l’Union européenne a encore besoin de 20 millions d’emplois pour atteindre ses objectifs d’ici 2010. Le chômage des jeunes est également élevé et un certain nombre de mesures sont mises en place afin d’augmenter l’employabilité et fournir des incitations à l’emploi des jeunes. Par ailleurs, un nombre croissant d’anciens États membres ouvrent leur marché de l’emploi aux nouveaux États membres de l’Union. Il faut que l’intégration des migrants légaux au marché ait une dimension plus explicite dans les politiques de l’emploi, a-t-elle estimé. Celle-ci a aussi évoqué le concept de la « flexicurité » sur le marché du travail qui consiste à parvenir à un équilibre entre la flexibilité et la sécurité de l’emploi. La mise en œuvre du programme de travail de l’Organisation internationale du Travail relatif au concept de travail décent est une priorité de l’Union. La représentante a également réitéré la volonté de l’Union européenne de jouer un rôle important dans les discussions portant sur le fait que la globalisation était fortement liée à la citoyenneté de millions de personnes.
Rappelant que la troisième composante du Sommet de Copenhague était l’intégration sociale, la représentante a signalé que ce concept multidimensionnel était une priorité pour les personnes ou groupes vulnérables. Des préoccupations communes touchant certains groupes comme les personnes âgées, les personnes ayant un handicap, les femmes et enfants dans des situations de conflit et de violence ou victimes de la traite, ont donné lieu à davantage d’efforts coordonnés. Le vieillissement en Europe dans la plupart des cas est dû à l’allongement de l’espérance de vie et un état de santé relativement bon, d’où la nécessité de faire meilleur usage du potentiel de ces personnes. Le vieillissement, a également signalé la représentante, créé également de sérieux problèmes socio-économiques d’où la nécessité de modifier les plans de retraite et la fourniture des soins de santé à long terme. Parmi les grandes réalisations de la protection sociale européenne figurent les services sociaux qui constituent un élément important de l’infrastructure économique grâce à l’intégration sociale des groupes vulnérables.
Mme MICHELLE JOSEPH (Sainte-Lucie) s’exprimant au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), s’est associée aux recommandations du Secrétaire général, contenues dans son rapport sur le suivi du Sommet mondial sur le développement. Selon ces recommandations, les politiques de promotion du plein emploi doivent être décidées en fonction de leur impact social. Rappelant que la mobilité des forces de travail était un élément essentiel du processus de développement des petits pays en développement, la représentante a rappelé que la création du marché et de l’économie unique de la CARICOM avait permis la mobilité des forces de travail, en vue d’une meilleure intégration économique de la région.
Compte tenu que les jeunes représentent 25% de la population mondiale en âge de travailler mais qu’ils représentent 43,7% des chômeurs, la représentante a rappelé combien il était important que le Programme mondial d’action pour la Jeunesse serve de cadre de travail aux Etats dans leurs efforts. Elle a précisé que la CARICOM avait créé une commission sur le développement de la Jeunesse. S’agissant du vieillissement de la population, elle a rappelé que la CARICOM avait en 1998 adopté la Charte caribéenne sur la santé et le vieillissement compte tenu de la tendance démographique indiquant une augmentation du nombre de personnes âgées de plus de 65 ans.
La Représentante de Sainte-Lucie a également noté avec fierté que plusieurs pays membres de la CARICOM figuraient parmi les signataires de la Convention sur les personnes handicapées, la Jamaïque étant même parmi les premiers pays à l’avoir ratifiée. Elle a également fait état du soutien de la CARICOM aux efforts déployés en vue de renforcer les familles, et surtout en vue de réunir les familles des travailleurs migrants dont les contributions sont significatives pour le développement social et culturel des pays hôtes.
M. BOOMETSWE MOTGOTHU (Botswana) s’exprimant au nom des pays membres de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), a expliqué qu’au mois de juin dernier la SADC avait adopté un code de Sécurité Sociale, cadre régional qui définit des normes minimum pour la réduction de la pauvreté et qui s’attache à la pauvreté extrême, les vulnérabilités et les niveaux élevés de disparités. Au mois d’août lors du Sommet de la SADC organisé à Lusaka, l’élimination de la pauvreté a constitué la première priorité a-t-il rappelé, avant d’annoncer la tenue en avril 2008 d’une conférence organisée par la SADC sur la pauvreté et le développement. Rappelant que les pays de l’Afrique australe étaient régulièrement victimes de catastrophes naturelles qui exacerbent la pauvreté, le représentant a assuré la Commission de la détermination des pays de l’Afrique australe à établir la sécurité alimentaire en mettant en œuvre la Déclaration sur l’agriculture et la sécurité alimentaire adoptée à Dar es-Salaam en 2006. Pour le représentant, le microcrédit constitue l’un des outils les plus efficaces de promotion économique.
Regrettant le peu d’avancées obtenues depuis le Plan d’action de Madrid sur les personnes âgées, le représentant a appelé la communauté internationale à accélérer son action en faveur de ce groupe de personnes. Il a par ailleurs salué l’adoption de la Convention sur les droits des personnes handicapées. Tous les pays de l’Afrique subsaharienne ne réaliseront pas d’ici 2015 les Objectifs du Millénaire pour le développement a reconnu le Représentant. Nous appelons en conséquence les pays développés à remplir leurs promesses de consacrer 0,7% de leur PIB à l’Aide publique au développement. Reconnaissant au nom de la SADC que les pays étaient en premier lieu responsables du développement de leurs propres territoires et populations, il a assuré la Commission de sa détermination à réaliser les engagements pris lors du Sommet mondial pour le développement, la vingt-quatrième session spéciale de l’Assemblée générale et toutes les autres Conférences relatives à l’amélioration de la qualité de vie de l’humanité.
Mme CLAUDIA PÉREZ ÁLVAREZ (Cuba) a estimé qu’aucun des engagements pris lors du Sommet pour le développement social à Copenhague n’avait été respecté, et ce, à cause d’un « ordre international injuste » qui voit les inégalités entre les pays du Nord et les pays du Sud se creuser. Nous sommes particulièrement préoccupés par le fait qu’à l’échelle mondiale, 195,2 millions de personnes, dont 170 millions de jeunes, étaient au chômage en 2006. Huit cent cinquante quatre millions de personnes souffrent de la faim, 766 millions n’ont pas accès aux soins de santé, 120 millions n’ont pas accès à l’eau potable et 158 millions d’enfants souffrent de malnutrition. La représentante a ensuite indiqué que Cuba avait atteint le plein emploi pour l’année 2006, ainsi qu’une croissance économique de 12,5%. Elle a également passé en revue quelques un des 200 programmes sociaux de son pays, dont un programme d’éducation pour personnes âgées et le système de congé maternité.
L’élimination de la pauvreté ne peut dépendre uniquement de la croissance économique d’un pays, a poursuivi Mme Pérez Álvarez. Il faut créer un environnement macroéconomique, tant au niveau national qu’international, capable de contribuer à la réalisation du plein emploi. Il faut trouver une solution au problème de la dette des pays du tiers monde, a-t-elle estimé, engager les pays du nord à financer l’Aide publique au développement et éliminer les subventions agricoles dont bénéficient les pays développés afin de permettre aux pays en développement d’accéder à leurs marchés.
Mme SANDRA VAN BEEST (Pays-Bas) a estimé que les droits des jeunes étaient bafoués à grande échelle. Chaque enfant a le droit d’être scolarisé, mais nombre d’entre eux, les filles en particulier, est obligé de travailler pendant leur enfance. Il existe également une pénurie d’information en matière d’éducation sexuelle, de santé reproductive et d’accès aux contraceptifs, a-t-elle constaté. Cette situation risque de mettre en péril la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). Dans de nombreux pays, a poursuivi Mme van Beest, les jeunes, et les jeunes femmes en particulier, se voient nier le droit de vote. Et même dans les pays où les femmes jouissent de ce droit, elles demeurent sous représentées dans les organes de prises de décisions, tant au niveau local, national, qu’international. La représentante a relevé que de nombreux États Membres n’avaient pas envoyé un représentant de la jeunesse à l’ONU.
Elle a exhorté l’Assemblée générale d’adopter l’additif au Programme d’action mondial pour la jeunesse de 2005. Agissons ensemble afin de garantir qu’en 2015 les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et ceux du Programme d’action mondial pour la jeunesse seront atteints, que la parité sera un fait et que la situation de millions de jeunes se sera considérablement améliorée, a-t-elle lancé.
M. IDRISS MOHAMED ALI MOHAMED SAID (Soudan) a rappelé que le Sommet social de 1995 avait adopté une stratégie mondiale intégrée en matière de développement social, pour lutter notamment contre la pauvreté, voire l’éliminer, réussir la mondialisation dans un esprit de complémentarité avec le développement social et atteindre les huit Objectifs du Millénaire pour le développement. Parlant de la situation au Soudan, il a souligné que les pourparlers en vue de l’instauration d’une paix globale dans le pays, et au Darfour en particulier, ont d’ores et déjà contribué à créer une atmosphère paisible et positive en vue de la réalisation du développement.
Dans le domaine de l’emploi des jeunes ainsi que de la lutte contre le chômage, le conseil des ministres du Soudan avait établi en 1998 la haute commission nationale chargée de faciliter l’adoption et la mise en œuvre de projets d’emploi des jeunes. Cette initiative a donné lieu, au fil des ans, à de nombreuses possibilités d’emploi et de formation professionnelles pour des milliers de jeunes cadres. Des initiatives sont d’autre part en cours pour protéger les droits des personnes âgées et des personnes handicapées. Le représentant a conclu son intervention en appelant les bailleurs de fonds à apporter leur soutien financier et à effacer la dette extérieure qui fait obstacle aux projets de développement des pays en développement.
Mme KUROSAKI (Japon) a déclaré que les groupes vulnérables courent des risques considérables en cas de catastrophes naturelles, comme en a vécues le Japon récemment. Les personnes âgées sont plus souvent touchées, mais c’est le cas aussi d’autres pays en raison de la dégradation de l’environnement. Le Japon, a-t-elle dit, accorde une attention particulière à la vulnérabilité des personnes en mettant son expérience en partage avec d’autres pays. Les mines, les drogues, les maladies infectieuses constituent également des menaces importantes.
S’agissant du handicap, le Japon a promulgué en 2006 une loi pour l’indépendance des personnes avec un handicap qui offre assistance à ces personnes, en particulier lorsqu’elles cherchent un emploi. La législation a également évolué pour faciliter la mobilité des personnes âgées et des personnes handicapées sur la voie publique et dans les parcs de stationnement. La loi sur l’éducation a été amendée en avril 2007 en faveur des enfants à handicap multiple. Le Japon est également fier d’avoir signé la Convention sur les droits des personnes handicapées, et les délibérations pour une ratification future se poursuivent, a expliqué la représentante.
Cinq ans après l’adoption de la Déclaration de Madrid sur le vieillissement, le Japon continue de mettre en place le Programme sur les personnes âgées. Il est l’un des pays dont la population vieillit à une rapidité croissante. Ainsi, depuis 2006, un citoyen sur 5 a plus de 65 ans, d’où les mesures en cours d’élaboration par le Gouvernement qui permette de fournir, notamment, un logement plus adapté aux besoins des aînés.
Mme CLAUDIA BLUM (Colombie) a insisté sur l’importance de la création d’emplois en précisant que depuis 2002 la Colombie a commencé à appliquer des politiques intégrales et interdépendantes ayant favorisé la reprise économique et la création d’emplois productifs et décents. Elle a cité entre autres la politique de la sécurité démocratique qui a permis un recul de la criminalité et l’instauration d’un climat socioéconomique reposant sur la confiance. Grâce à ce climat, la croissance économique annuelle d’un taux de 1% entre 1996 et 2001, est passée à 5% en 2002: la pauvreté a régressé de 56% en 2002 à 45% en 2006, et on escompte qu’elle diminuera encore pour passer au-dessous de 35% en 2010, a-t-elle déclaré. Le chômage a également accusé une baisse significative.
Il ne fait aucun doute que l’impact des politiques macroéconomiques est déterminant dans la création d’emplois et qu’il est nécessaire de mettre l’accent sur des programmes orientés vers le renforcement de la capacité des groupes sociaux identifiés comme étant à la traîne en terme d’emploi, a-t-elle préconisé. Elle a précisé que de tels programmes existaient d’ores et déjà en Colombie, en particulier pour promouvoir des revenus plus stables pour les familles rurales. Elle a aussi cité les initiatives colombiennes visant à consolider les coopératives et l’économie sociale, ou à apporter un appui financier aux micro et petites entreprises. .
Mme PARK YURI (République de Corée) a affirmé qu’il était essentiel de déployer des efforts durables pour atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement en s’inspirant des objectifs du Programme d’action de Copenhague. Assurant que l’emploi pour tous et le droit à un emploi décent devaient être au cœur des politiques internationales et nationales de développement, la représentante de la Corée a soutenu qu’il fallait accorder une attention toute particulière aux groupes les plus marginalisés que sont les femmes, les jeunes, les travailleurs âgés ou sans qualification, les personnes présentant un handicap et les migrants. Le taux de chômage des jeunes est un motif d’inquiétude pour la République de Corée, a poursuivi la représentante, qui a précisé que son pays accueillera la seconde Conférence des Ministres en charge de la jeunesse, en collaboration avec les Nations Unies, en 2009.
Également préoccupé par le chômage des personnes présentant un handicap, le Gouvernement coréen a lancé en avril de cette année, un programme contre la discrimination envers les personnes handicapées ainsi qu’une déclaration garantissant le droit de ces personnes. Elle a expliqué que le système du permis de travail instauré en Corée en 2004 a permis le développement d’une société harmonieuse où les travailleurs étrangers se voient offrir un travail, la sécurité sociale et la protection des droits de l’homme.
La Corée est l’une des sociétés qui vieillit le plus rapidement, selon la représentante coréenne, les personnes âgées y représentant 9,5% de la population, dont plus de 20% vivent en zone rurale. Conformément au Plan d’action de Madrid sur les personnes âgées, le Gouvernement a donc créé des offres d’emplois qui s’adressent spécialement à ces personnes âgées. Le Gouvernement a aussi encouragé les entreprises favorables aux personnes âgées et cherché à renforcer les liens intergénérationnels, a expliqué la représentante. Celle-ci s’est félicitée des avancées obtenues sur le plan du développement social ces dernières années et a plaidé en faveur d’une approche commune, de stratégies intégrées et d’une responsabilité partagée qui puisse mener au développement social si urgemment attendu.
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