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AG/SHC/3850

SELON LA NOUVELLE ÉTUDE DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL, LA VIOLENCE ENVERS LES FEMMES FAIT OBSTACLE À TOUT PROGRÈS

09/10/2006
Assemblée généraleAG/SHC/3850
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Troisième Commission

8e et 9e séances - matin et après-midi


SELON LA NOUVELLE ÉTUDE DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL, LA VIOLENCE ENVERS LES FEMMES FAIT OBSTACLE À TOUT PROGRÈS


La Commission des questions sociales, humanitaires et culturelles (Troisième Commission) a entamé aujourd’hui son débat qu’elle consacre à la condition de la femme.  Les interventions ont porté plus particulièrement sur la violence envers les femmes, phénomène qui ne connaît aucune frontière, qu’elle soit géographique, sociale ou culturelle.


Présentant la nouvelle étude du Secrétaire général sur toutes les formes de violence à l’égard des femmes, M. Jose Antonio Ocampo, Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, a signalé aux membres de la Commission que la violence envers les femmes continuera à limiter tout progrès si on n’y accorde pas une attention suffisante.  Les conséquences de cette violence sont incalculables, allant au-delà du coût humain pour entraver les efforts de tous dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement, notamment pour ce qui est de l’élimination de la pauvreté, de l’éducation, de la santé infantile, de la mortalité maternelle et du VIH/sida.


L’étude expose le contexte général de la violence à l’égard des femmes et résume l’état des connaissances sur l’ampleur du phénomène.  Elle décrit les lacunes et difficultés en matière de disponibilité des données.  Elle en récapitule les causes et les conséquences, y compris en termes de coûts, examine la responsabilité des États et recense des pratiques encourageantes.  L’étude avant tout met en lumière le caractère inacceptable de toutes les formes de violence à l’égard des femmes aux quatre coins du monde, et tente d’identifier les moyens de garantir la mise en œuvre effective des obligations contractées par les États. 


Passant au contenu de l’étude proprement dite, M. Ocampo a souligné que la violence envers les femmes est la cause et la conséquence des discriminations à leur encontre.  De même, la forme de violence la plus commune est la violence domestique, tandis que certaines pratiques traditionnelles comme les mariages forcés, les mariages précoces et les mutilations génitales sont aussi largement répandues.  Par ailleurs, à peine la moitié des États Membres dispose de législations nationales relatives à la violence domestique.  Moins de la moitié des États disposent de lois relatives au harcèlement sexuel et à la traite et quand celles-ci existent, elles sont souvent inadéquates.


Pour Rachel Mayanja, Conseillère spéciale du Secrétaire général pour la parité entre les sexes et la promotion de la femme, cette étude a permis entre autres de créer un important réseau international constitué de gouvernements, d’organes de l’ONU, d’organisations non gouvernementales, du secteur privé ainsi que d’universitaires.  Par ailleurs, Mme Mayanja a indiqué que la Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes présentera prochainement un rapport régional qui renforcera les messages et les recommandations de l’étude du Secrétaire général.  La semaine prochaine, une coalition d’organisations non gouvernementales travaillant sur les questions touchant les femmes autochtones présentera son propre rapport sur les violences commises contre celles-ci.


De leur côté, les délégués se sont dits conscients des ravages causés par la violence, expression perverse des inégalités entre les hommes et les femmes.  Devant la féminisation accrue de la pauvreté, les délégués se sont également dits conscients du lien entre violence et pauvreté des femmes, certaines délégations de pays en développement demandant l’augmentation des ressources, l’allègement de la dette et l’élimination des barrières douanières.  De son côté, le représentant du Brésil, qui s’exprimait au nom du MERCOSUR, a évoqué la Convention Belem de Para contre la violence envers les femmes, qui est selon lui un modèle de traité contraignant en ce sens qu’il affirme le droit des femmes à vivre à l’abri de la violence. 


Les représentants des pays suivants ont pris la parole: Afrique du Sud (au nom du Groupe des 77 et de la Chine), Finlande (au nom de l’Union Européenne), Malawi (au nom de la SADC), Égypte, Pakistan, Guyane (au nom de la CARICOM), Soudan, Colombie, Pays-Bas, Iraq, Liechtenstein, Norvège, Chine, États-Unis, Bangladesh, Cambodge, Côte d’Ivoire, République populaire démocratique de Corée, Brésil (au nom de MERCOSUR), Fédération de Russie, Chili, Arabie saoudite, Mexique, Ukraine, Niger et France.  Les représentants du Japon et de la République populaire démocratique de Corée ont exercé leur droit de réponse.


La Commission reprendra son débat demain, mardi 10 octobre, à 10 heures.


PROMOTION DE LA FEMME


Lettre datée du 18 août 2006, adressée au Secrétaire général par le Représentant permanent de l’Ouzbékistan auprès de l’Organisation des Nations Unies (A/61/283)


Par cette lettre, le Représentant permanent de l’Ouzbékistan transmet des informations sur la mise en œuvre du Plan d’action national ouzbek pour l’application des recommandations du Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes (CEDAW).


Lettre datée du 29 août, adressée au Secrétaire général par le Représentant permanent de l’Ouzbékistan auprès de Nations Unies (A/61/303)


      Dans sa lettre, le Représentant permanent de l’Ouzbékistan transmet au Secrétaire général le Plan d’action commun du Gouvernement ouzbek et du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) visant la mise en œuvre en Ouzbékistan des dispositions de la Convention relative aux droits de l’enfant et de la Convention pour l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes.


Étude approfondie de toutes les formes de violence à l’égard des femmes (Rapport du Secrétaire général A/61/122)


Dans sa résolution 58/185, l’Assemblée générale a prié le Secrétaire général de faire réaliser une étude approfondie de toutes les formes de violence contre les femmes.  Selon le rapport du Secrétaire général, l’Assemblée s’est penchée sur différents aspects de la violence contre les femmes:les pratiques traditionnelles et coutumières préjudiciables à la santé des femmes et des filles (résolution 56/128); violence familiale à l’égard des femmes (résolution 58/147);les crimes d’honneur commis contre les femmes et les filles (résolution 59/165); la traite des femmes et des filles (résolution 59/166); élimination de toutes les formes de violence contre les femmes (résolution 59/167); et violence à l’égard des travailleuses migrantes (résolution 60/139).  L’étude passe également en revue les mandats prévus au titre de ces résolutions.


Le rapport ajoute que l’élaboration de l’étude a tiré avantage des larges consultations menées auprès de nombreuses parties prenantes et des contributions de celles-ci.  Au total, 129 États Membres ont fourni des informations sur la violence contre les femmes qu’ils ont soumises dans le cadre du processus d’examen et d’évaluation décennal de la mise en œuvre de la Déclaration et du Plan d’action de Beijing.  Quarante-neuf États Membres ont par ailleurs fourni des réponses complémentaires. 


      L’Étude montre commentla violence contre les femmes est devenue une question d’intérêt public; elle examinele contexte dans lequel cette violence se produit et ses causes; présente la situation actuelle en ce qui concerne les responsabilités des États et les pratiques qui paraissent intéressantes pour lutter contre la violence à l’égard des femmes.  L’étude souligne que mettre fin aux violences faites aux femmes doit devenir une priorité aux échelons local, national, régional et mondial.  Ellepropose des recommandations pour agirdans six domaines au niveau national: assurer l’égalité des sexes et protéger les droits fondamentaux de la femme; combler les écarts existants entre les normes internationales et les lois, politiques, et pratiques nationales; renforcer les connaissances sur les différentes formes de violence contre les femmes; et allouer des ressources adéquates pour leur élimination.  L’étude comporte également des recommandations au niveau international, insistant en particulier sur la responsabilité qui incombe à l’Assemblée générale de veiller à ce que les différentes parties prenantes prennent des mesures de suivi et d’application sérieuses.  Prises collectivement, conclut l’étude, ces recommandations constituent une stratégie qui permettra à la communauté internationale de faire des progrès appréciables dans la prévention et l’élimination de la violence contre les femmes.


Rapport du Secrétaire général transmettant l’Étude approfondie de toutes les formes de violence à l’égard des femmes (A/61/122/Add.1)


Il ressort de cette Étude que la violence à l’égard des femmes est un problème généralisé et grave qui affecte la vie d’innombrables d’entre elles, et constitue un obstacle à l’égalité, au développement et à la paix sur tous les continents.


La violence à l’égard des femmes constitue une violation des droits de l’homme, qui s’enracine dans les relations de pouvoir traditionnellement inégales entre les hommes et les femmes, ainsi que dans la discrimination systémique à l’égard des femmes omniprésente aussi bien dans la sphère publique que privée.


L’Étude indique que la violence à l’égard des femmes est universelle et se produit dans toutes les sociétés et cultures, mais elle revêt différentes formes et n’est pas vécue de la même manière. Les formes de violence auxquelles les femmes sont exposées, ainsi que la manière dont elles en sont victimes, sont souvent façonnées par la convergence de leur statut de femme et d’autres facteurs comme la race, l’origine ethnique, la classe sociale, l’âge, l’orientation sexuelle, le handicap, la nationalité, le statut juridique, la religion et la culture.  Il est donc nécessaire d’adopter différentes stratégies, tenant compte de ces facteurs convergents pour éliminer la violence à l’égard de toutes les femmes.


L’élaboration et l’adoption de normes et règles internationales relatives à la lutte contre cette violence ont enregistré des avancées majeures lors des deux décennies écoulées. Cette réglementation sert de base à l’engagement des États et d’autres parties prenantes, le système des Nations Unies notamment, de s’employer à y mettre un terme.  Les États sont ainsi tenus de prévenir de tels actes de violence; d’entamer des poursuites lorsqu’elles se produisent et de punir leurs auteurs; et d’ouvrir des voies de recours et de réparation aux victimes.


Un décalage inacceptable existe entre les normes internationales relatives à la violence à l’égard des femmes, d’une part, et la mobilisation concrète de l’audience politique et des moyens pour les appliquer, d’autre part.  Il importe de préciser les  obligations des États dans les divers contextes où surgit la violence à l’égard des femmes.  La variété des contextes justifie la diversité des initiatives à prendre par chacun des États sans toutefois excuser leur inaction. 


L’État a la responsabilité de prévenir, réprimer et éliminer la violence à l’égard des femmes.  Toutefois, les partenariats avec des ONG et d’autres acteurs de la société civile et du secteur privé comportent de gros avantages, en particulier dans la mesure où les organisations de femmes dirigent souvent des programmes que les pouvoirs publics sont à même d’appuyer et de reproduire ou d’institutionnaliser.


La violence à l’égard des femmes revêt diverses manifestions. Cette diversité même démontre que la violence n’est pas immuable, ni inévitable.  Il importe de mettre en œuvre une action coordonnée, transversale et multisectorielle pour combattre cette violence.  De vigoureux mécanismes institutionnels sont nécessaires au niveau local, national, régional et international pour garantir l’action, la coordination, la surveillance et l’obligation de rendre des comptes en la matière. 


L’Étude comporte des recommandations plus précises à mettre en œuvre aux niveaux national mais aussi international.


Amélioration de la situation des femmes dans les organismes des Nations Unies (Rapport du Secrétaire général A/61/318)


      En application de la résolution 59/164 de l’Assemblée générale du 20 décembre 2004, le rapport donne des informations sur les progrès réalisés concernant le taux de représentation des femmes dans les organismes et institutions des Nations Unies.  Une stagnation de la représentation des femmes a été constatée chez les administrateurs et fonctionnaires du rang supérieur, caractérisée par une amélioration négligeable et parfois même une régression.


Le rapport donne par ailleurs un tour d’horizon détaillé de la représentation des femmes au sein des organismes des Nations Unies.  Le Secrétaire général déclare en guise de recommandations que du fait de l’absence de progrès, voire de régression, constatée depuis le précédent rapport, il est nécessaire de repenser sérieusement les politiques actuellement en vigueur afin de permettre aux organismes des Nations Unies d’atteindre les objectifs qu’ils se sont fixés.  Il fait état entre autre de l’influence de l’atmosphère et de la culture du travail; la mobilité; la primordialité de la responsabilisation; la transparence et le recrutement; la nécessité d’un système efficace de parité des sexes.  Le Secrétaire général, réitérant sa volonté de réaliser la parité des sexes, se déclare profondément déçu par la lenteur des progrès accomplis en ce sens.


Activités du Fonds de développement des Nations Unies pour la femme (Note du Secrétaire général A/61/292).


La note fait le point des programmes et activités du Fonds de développement des Nations Unies pour la femme (UNIFEM) pour l’année 2005.  Il dresse le bilan de l’application du plan de financement pluriannuel pour 2004-2007 et des résultats concrets obtenus par le Fonds au cours de l’année considérée.


La note fait d’abord état de l’efficacité des activités de développement, du renforcement des capacités des défenseurs de l’égalité des sexes, qui disposent déjà des connaissances requises et qui sont armés pour faire évoluer les politiques, les programmes et la répartition des ressources.  Elle souligne également l’importance de la modification des comportements et pratiques discriminatoires afin de promouvoir et de protéger les droits des femmes et des filles.


La note parle ensuite des objectifs visés: parmi eux, la cohérence, pertinence et visibilité des produits et des services de L’UNIFEM; la capacité des programmes d’UNIFEM; des démarches pour intégrer les sexospécificités dans les Objectifs du Millénaire pour le développement; l’harmonisation de la gestion d’UNIFEM et de ses pratiques et politiques en matière de ressources humaines, en vue de rendre compte de son engagement en faveur de l’excellence, de l’harmonisation et des droits.


Dans ses conclusions et recommandations, la note remercie l’UNIFEM de la poursuite de ses efforts en faveur de la justice pour les femmes depuis la tenue, en août 2005, de la réunion de haut niveau chargée du suivi de la deuxième Conférence sur l’égalité de traitement des hommes et des femmes après un conflit.  Elle décide d’organiser deux autres réunions, l’une au début de mars 2006 et l’autre avant le commencement de la soixante et unième session de l’Assemblée générale.


Suite donnée à la quatrième conférence mondiale sur les femmes et à la vingt-troisième session extraordinaire de l’Assemblée générale (A/61/174)


Dans sa résolution 60/140, l’Assemblée générale a prié le Secrétaire général de lui rendre compte chaque année, ainsi qu’au Conseil économique et social, et à la Commission de la condition de la femme, du suivi et de l’état d’avancement de l’application de la Déclaration et du Programme d’action de Beijing, ainsi que des textes issus de la vingt-troisième session extraordinaire, d’évaluer les progrès réalisés dans la prise en compte systématique de l’égalité des sexes, et de recommander de nouvelles mesures destinées à renforcer l’application de ces textes.


Le rapport examine les dispositions prises par l’Assemblée à sa soixantième session pour promouvoir la réalisation de l’égalité des sexes dans le cadre de sa stratégie visant à assurer la prise en compte systématique de cet objectif, en évaluant la mesure dans laquelle ses résolutions ont tenu compte de l’égalité des sexes et fait des recommandations concrètes en la matière.  Le rapport examine aussi dans une optique antisexiste les textes issus de grandes réunions, notamment du Sommet mondial de 2005, de la deuxième phase du Sommet mondial sur la société de l’information et de la Réunion de haut niveau sur le VIH/sida.  Le rapport examine aussi dans quelle mesure la documentation présentée à l’Assemblée générale un intérêt favorable à l’égalité des sexes dans les débats et les textes issus de l’Assemblée générale. 


Dans la déclaration qu’elle a adoptée à sa quarante-neuvième session en 2005, la Commission de la condition de la femme a souligné que l’application intégrale de la Déclaration et du Programme d’action de Beijing est essentielle pour atteindre les objectifs de développement convenus au niveau international, y compris ceux énoncés dans la Déclaration du Millénaire.  La Commission a insisté sur la nécessité d’assurer l’intégration de la problématique hommes-femmes lors du Sommet mondial de 2005.  La Déclaration a été transmise par l’intermédiaire du Conseil économique et social à l’Assemblée générale qui l’a accueillie avec satisfaction.


En outre, les États Membres se sont engagés à faire en sorte que les femmes enceintes aient accès aux soins prénatals et que les femmes vivant avec le VIH puissent accéder davantage à un traitement efficace afin de réduire la transmission materno-fœtale.  Ils se sont aussi engagés à fournir un soutien aux femmes notamment dans les soins aux enfants vivant avec le VIH/sida.  Tous les États sont priés d’adopter toutes les mesures et les réformes juridiques nécessaires pour que les petites filles jouissent pleinement et sur un pied d’égalité de tous les droits de la personne, y compris en relation avec le mariage; de promouvoir l’accès de tous sur un pied d’égalité aux services de base; de promulguer des lois visant à protéger les filles contre toutes les formes de violence; et d’assurer la protection des filles touchées par les conflits armés, en particulier de les protéger contre le VIH/sida.


Dans le cadre juridique, aucune des résolutions n’a accordé une attention particulière aux questions de sexospécificité ou à la promotion de la femme.  Enfin, le rapport dans l’une de ses recommandations demande que les rapports du Secrétaire général présentés à l’Assemblée et à ses organes subsidiaires facilitent l’élaboration de politiques soucieuses de l’égalité des sexes en procédant systématiquement à une analyse qualitative des sexospécificités, et en particulier en proposant des conclusions et recommandations concrètes pour des actions visant à assurer l’égalité des sexes et la promotion de la femme.


Déclarations liminaires suivies d’une séance de questions


M. JOSE ANTONIO OCAMPO, Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, présentant l’étude du Secrétaire général sur toutes les formes de violence à l’égard des femmes, a signalé aux membres de la Commission que la violence est un phénomène mondial qui n’est pas confiné à une zone géographique, une culture ou un groupe spécifique.  La violence envers les femmes se produit dans des environnements divers et prend différentes formes.  Les conséquences de cette violence sont incalculables et vont au-delà du coût humain pour entraver les efforts de tous dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement, notamment pour ce qui est de l’élimination de la pauvreté, de l’éducation, de la santé infantile, de la mortalité maternelle, du VIH/sida.  La violence envers les femmes continuera à limiter tout progrès si on n’y accorde pas une attention suffisante. 


L’étude du Secrétaire général sert à mettre en lumière le caractère inacceptable de toutes les formes de violence à l’égard des femmes aux quatre coins du monde, et tente d’identifier les moyens de garantir la mise en œuvre effective des obligations contractées par les États. 


Passant au contenu de l’étude proprement dite, M. Ocampo a souligné que la violence envers les femmes est la cause et la conséquence des discriminations à leur encontre.  De même, la forme de violence la plus commune est la violence domestique, tandis que certaines pratiques traditionnelles comme les mariages forcés et les mariages précoces, les mutilations génitales sont aussi largement répandues.  L’étude montre que la violence contre les femmes a reçu de plus en plus d’attention au plan international au cours des 20 dernières années, et en particulier depuis la Conférence mondiale de Beijing sur les femmes de 1995 qui appelait à la collecte de données ventilées par sexe.  Nous sommes toutefois encore confrontés à l’absence de donnée notamment pour ce qui touche à la violence domestique, la traite des femmes et des fillettes, et la violence commise par des agents de l’État.  Il est donc grand temps d’accroître notre connaissance de l’ampleur de ce phénomène et de l’impact des politiques et pratiques mises en place, et notamment en procédant à des collectes systématiques de données.


L’étude contient un certain nombre de recommandations, à savoir la mise au point d’indicateurs internationaux permettant d’évaluer la violence faite aux femmes et l’impact des interventions.  Ceci toutefois, a prévenu M. Ocampo, ne sera possible que si la communauté internationale renforce son aide de manière significative, qu’il s’agisse d’un soutien technique, matériel ou financier, permettant ainsi aux pays en développement de renforcer leur outils statistiques nationaux.  M. Ocampo a relevé que l’attention mondiale accordée désormais à la question de la violence avait mené à l’adoption d’un cadre juridique international.  Malheureusement les États manquent à leurs obligations au niveau national.  Ainsi, à peine la moitié des États Membres disposent de législations nationales relatives à la violence domestique.  Moins de la moitié des États disposent de lois relatives au harcèlement sexuel et à la traite et quand celles-ci existent, elles sont souvent inadéquates.


Enfin, l’étude contient la liste d’une série de pratiques prometteuses en matière juridique, de sensibilisation du public, de la fourniture de service et de prévention.  Éliminer la violence contre les femmes exigera de la volonté politique, un engagement au plus haut niveau politique, ainsi que des ressources financières adéquates.


Mme RACHEL MAYANJA, Sous-Secrétaire générale et Conseillère spéciale du Secrétaire général pour la parité entre les sexes et la promotion de la femme, a centré son intervention sur une étude des Nations Unies et d’autres organisations portant sur la mise en place des mesures et des engagements pris pour prévenir et mettre fin aux violences commises contre les femmes.


Après deux ans d’efforts, Mme Mayanja estime que cette étude a, entre autres, créé un important réseau international constitué de gouvernements, d’organes de l’ONU, d’organisations non gouvernementales, du secteur privé ainsi que d’universitaires.  Par ailleurs, des femmes militant au niveau local ont pu se familiariser avec le fonctionnement de l’ONU.  Une approche compréhensive est nécessaire pour mettre en exergue les liens qui existent entre la violence, la discrimination, le développement, les droits de l’homme, la paix et la sécurité, a-t-elle dit.


Par ailleurs, Mme Mayanja a indiqué que la Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes présentera prochainement un rapport régional qui renforcera les messages et les recommandations de l’étude du Secrétaire général.  La semaine prochaine, une coalition d’organisations non gouvernementales travaillant sur les questions touchant les femmes autochtones présentera son propre rapport sur les violences commises contre celles-ci.


M. OCAMPO, répondant à une série de questions posées par les délégations, a expliqué que les pays ont la responsabilité de la collecte des données.  Pour disposer de données sur la violence domestique, il faut pour cela bénéficier de sondages réalisés au niveau national avec une méthode qui repose sur des indicateurs communs à tous les États.  Cela signifie que les autorités nationales, la police, le pouvoir judiciaire, l’armée doivent contribuer à la collecte de données.  Le rapport souligne que la violence doit être mesurée de manière uniforme et systématique permettant de faire des comparaisons de pays à pays.


Mme MAYANJA, présentant le rapport du Secrétaire général sur l’amélioration du statut de la femme dans le système des Nations Unies, a expliqué que l’écart persistant entre les hommes et les femmes dans les instances de décision, le fossé en matière d’éducation, la ségrégation sur le lieu de travail, les écarts de salaire, la mortalité maternelle et le VIH/sida sont des questions communes aux femmes du monde entier.  Il est donc nécessaire de lier Beijing aux autres processus internationaux, y compris les Objectifs du Millénaire pour le développement et les décisions prises lors du Sommet de 2005.  Les problèmes que connaissent les femmes aujourd’hui sont complexes et nombreux, qui appellent à un partenariat mondial entre États, société civile et secteur privé.


Mme Mayanja a indiqué qu’au cours des 12 derniers mois, les questions d’égalité entre les sexes étaient passées sur le devant de la scène internationale.  La Déclaration ministérielle adoptée à l’issue de la session de fond du Conseil économique et social a reconnu que l’égalité est un élément essentiel du développement.  La Conseillère spéciale a également précisé que le programme de travail pluriannuel de la Commission de la condition de la femme porte sur le partage de responsabilités entre hommes et femmes, l’élimination des discriminations envers les fillettes et le financement de l’égalité entre les sexes et l’autonomisation des femmes.  La question du financement est une question essentielle à la mise en œuvre du Programme d’action de Beijing.  Nous devons saisir l’opportunité du Sommet de 2005 et surfer sur la vague de la croissance économique qui veut que, de 2006 à 2010, 130 milliards de dollars seront disponibles par an au titre de l’aide publique au développement.  Je mets aux défis les États de consacrer 15% du montant de l’aide à l’égalité entre les sexes, a-t-elle déclaré.  Mme Mayanja a aussi demandé à tous les États Membres d’appuyer l’initiative de la France, du Brésil et de la Norvège, visant l’achat de médicaments par le biais d’une taxe sur les billets d’avion.  Elle a aussi appelé les donateurs à fournir une aide plus prévisible et moins fragmentée.  Elle a exhorté les gouvernements des pays développés à fournir une aide appropriée aux besoins des femmes.


Mme Mayanja a par ailleurs évoqué les progrès réalisés dans le domaine des droits de l’homme et qui se sont traduits par la création du Conseil des droits de l’homme, la mise en place d’un fonds pour la consolidation de la paix et un fonds pour la démocratie.  Elle a indiqué avoir proposé au Conseil des droits de l’homme de lier ses travaux à ceux de la Commission de la condition de la femme et de la Commission CEDAW.  Elle a indiqué avoir l’intention de travailler en étroite collaboration avec la Commission de consolidation de la paix, dans la mesure où il était de la plus grande importance de garantir la visibilité des droits des femmes pendant et après les conflits.  Le 26 octobre prochain, le Conseil de sécurité tiendra un débat sur le thème du « rôle des femmes dans les processus de consolidation de la paix ». 


Passant à la situation des femmes au sein du système des Nations Unies, Mme Mayanja a indiqué que leur représentation dans la catégorie des cadres était de 37% et de 25% dans la catégorie D1 et au-delà, soit une baisse de 4%.  La proportion de femmes résidentes coordinatrices est passée de 21% à 33% en juillet 2006. 


Répondant aux questions des délégués, Mme Mayanja a expliqué qu’elle avait proposé au Conseil des droits de l’homme d’intégrer l’égalité entrer les sexes dans ses travaux, ses méthodes de travail et son mandat.  Elle a recommandé au Conseil de tirer parti de l’expérience et de la compétence du CEDAW.  Nous avons aussi suggéré au Conseil des droits de l’homme de mettre en place un partenariat avec la Commission de la consolidation de la paix.  Elle a par ailleurs regretté les piètres résultats en matière d’égalité entre les sexes dans le système des Nations Unies, qui sont dus à certaines cultures, politiques et réseaux établis au cours des années et qu’il est impossible de rompre. 


Mme NOELEEN HEYZER, Directrice exécutive du Fonds de développement des Nations Unies pour la femme (UNIFEM), a présenté le rapport du Secrétaire général sur les activités de l’organisme qu’elle préside.  Ce rapport met en exergue les actions concrètes prises par UNIFEM pour réduire la féminisation de la pauvreté et l’exclusion; promouvoir la parité des genres au sein d’une gouvernance démocratique et du relèvement post-conflit; et mettre fin aux violences commises contre les femmes, ainsi qu’au fléau du SIDA.


UNIFEM préconise une approche alliant des cadres juridiques et normatifs aux reformes institutionnelles afin de créer des lois protégeant les droits de la femme et l’égalité des sexes; établir des capacités institutionnelles; donner plus de moyens aux militants; et, finalement, mettre fin aux pratiques et aux comportements qui perpétuent les inégalités entres les sexes.  Pour réduire la féminisation de la pauvreté et renforcer la sécurité économique des femmes, UNIFEM préconise un rapprochement des mesures et du développement économique et social et l’incorporation du genre dans les stratégies de réduction de la pauvreté dans 18 pays.  Ces mesures sont principalement mises en place par des initiatives budgétaires prenant en compte le genre.


Au sujet de la promotion de la parité des genres au sein d’une gouvernance démocratique et du relèvement postconflit, Mme Heyzer a indiqué que l’UNIFEM compte établir différents partenariats pour renforcer les droits de la femme et leur participation aux élections, ainsi qu’au processus électoral et de prise de décision.  De plus, Mme Heyzer estime que les pays sortant d’un conflit peuvent se doter d’un système juridique qui assure l’égalité des femmes, en rectifiant les lois qui renforcent leur inégalité en matière d’héritage, de statut personnel, de travail et d’autonomisation, par exemple.


Par ailleurs, UNIFEM recommande la participation des hommes pour changer les rapports entre les genres et coordonner des stratégies pour mettre fin aux causes sociales et économiques de la violence contre les femmes, ainsi que le lien qui unit la violence, la pauvreté et le sida.  Le Fonds de contribution volontaire des Nations Unies pour éliminer la violence contre les femmes, établi par la résolution de l’Assemblée générale 50/166, vise à présent la mise en place, dans 89 pays, de lois et de mesures nationales pour éliminer ces violences.  Parmi ses stratégies, on compte des campagnes pour assurer la conformité des lois avec les principes de droit de l’homme et leur respect dans les professions juridiques et de la santé, ainsi que l’analyse de budgets et d’allocations pour mettre en œuvre ces mesures; la création de bases de données pour assurer le suivi de la mise en place de lois visant à réduire les violences commises contre les femmes.  Par ailleurs, le Fonds est particulièrement préoccupé par les liens qui existent entre le sida et la violence contre les femmes.  UNIFEM souligne en particulier la dimension sexospécifique de ce fléau.  Nous sommes à la croisée des chemins en matière d’égalité entre les sexes, a estimé Mme Heyzer.  Le défit actuel ne concerne pas le manque de savoir mais la mise en œuvre de stratégies suffisamment complètes.


Par ailleurs, Mme Heyzer a estimé que l’objectif pour le Millénaire de 2005 concernant la parité entre les genres et des enfants dans l’éducation n’a pas été atteint.  UNIFEM vise donc à renforcer l’égalité des genres dans les stratégies nationales de développement; renforcer une démarche cohérente au sein de l’ONU pour faire en sorte que les normes minimales soient mises en place sur le terrain, aider le gouvernement et la société civile et assurer ainsi l’égalité des femmes; et finalement, à renforcer le suivi et la responsabilisation des femmes sur le terrain.


En conclusion, Mme Heyzer a exhorté l’ONU à agir d’avantage et à tous les niveaux pour garantir l’égalité des femmes.  L’ONU doit être un moteur pour le changement et rester sur le devant de la scène dans le domaine de l’égalité de la femme.


Mme CAROLYN HANNAN, parlant au nom de Mme Rosario Manalo, Présidente du Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes, a présenté le rapport du Comité sur ses trois dernières sessions annuelles.  Selon ce rapport, le Comite a adopté deux communications sous l’article 2 du Protocol optionnel.  L’une concernait l’allocation maternité, et l’autre la stérilisation involontaire.  Le Comite les a jugées toutes deux recevables.


Le Comité a par ailleurs adopté deux déclarations, l’une pour assurer l’existence d’un système d’organes, issu des traités des droits de l’homme, harmonisé et intègre.  La deuxième concerne la situation des femmes au Moyen-Orient, et insiste sur les obligations qui incombent à toutes les parties concernées par la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination contre les femmes.  Mme Hannan a également noté que le Comité avait élaboré une recommandation générale portant sur le statut des femmes migrantes.


Débat général


M. DUMISANI KUMALO (Afrique du Sud), s’exprimant également au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a indiqué qu’en travaillant en faveur de l’égalité entre les sexes, l’on se positionne automatiquement en faveur du développement en général.  L’égalité est l’une des manières les plus efficaces d’éliminer la faim et la maladie et de parvenir aux Objectifs du Millénaire pour le développement.  Les femmes sont des agents du développement et du changement, a-t-il insisté.  Le représentant s’est dit particulièrement préoccupé devant le déficit de résultats accomplis par la communauté internationale.  Nous sommes confrontés en effet, a-t-il dit, de plus en plus à la féminisation de la pauvreté et de la pandémie du VIH/sida, tandis que les femmes des zones rurales et les femmes migrantes sont condamnées à vivre dans des conditions inhumaines. 


Pour le représentant, un élément essentiel à l’autonomisation des femmes est l’éducation.  Celle-ci améliore les chances de survie de leurs enfants et augmente la sensibilisation des femmes à leur droits et donc à leur représentation à la prise de décisions.  Nous devrions également reconnaître la féminisation croissante des migrations internationales et prendre des mesures pour protéger les femmes migrantes des abus.  Le représentant a convenu avec le Secrétaire général pour dire qu’il ne sera pas possible d’avancer sur la voie du progrès et de la paix tant que des formes de violence subsistent envers les femmes et les fillettes dans le monde.  Nous espérons que l’Étude du Secrétaire général permettra de mieux répondre à ce phénomène inacceptable qu’est le fléau de la violence à l’égard des femmes, a-t-il ajouté.


Le représentant a plaidé en faveur d’un accroissement de l’aide pour le développement (APD) mais également en faveur de l’ouverture des marchés internationaux aux produits du Sud, ce qui contribuera à aider les femmes à gagner leur indépendance économique.


M. TAISTO HUIMASALO (Finlande), prenant la parole au nom de son pays et de l’Union européenne (UE), estime que l’égalité des femmes est indispensable pour atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement.  Une plus grande participation des femmes dans le monde des affaires et de la politique réduit la corruption et assure la transparence gouvernementale.  M. Huimasalo a relevé une amélioration du statut des femmes et de l’égalité des hommes et des femmes dans de nombreuses parties du monde.  Cependant, des inégalités perdurent dans de nombreux pays et compromettent l’efficacité des politiques de développement, les perspectives sexospécifiques en étant souvent absentes.


Par ailleurs, il est important d’intégrer la dimension sociale dans les politiques de la mondialisation, a-t-il estimé.  M. Huimasalo a fait état de la détérioration de la situation des femmes dans de nombreux pays.  La mondialisation, si elle est bien gérée, peut assurer le bien-être, mais s’il n’existe pas de mesures sociales pour promouvoir cette égalité, elle échappera à de nombreuses personnes, a-t-il averti.  L’intégration efficace des stratégies d’égalité et des questions sexospécifiques dans les stratégies de développement est indispensable.  Mais pour ce faire, nous devons acquérir de nouvelles compétences, estime-t-il.


Parlant au sujet des migrations internationales, M. Huimasalo a rappelé que les femmes migrantes jouent un rôle important dans le développement économique de leur pays d’origine et d’accueil, mais qu’elles sont souvent victimes d’une limitation d’accès aux emplois et aux systèmes de santé.  L’UE soutient la création du Forum mondial sur les migrations internationales et le développement et estime que l’égalité des sexes doit en être une composante cruciale.


L’Union européenne souligne aussi qu’il est important d’assurer l’égalité des droits des femmes dans les situations de conflit.  Des mesures qui assurent leur participation au processus de paix doivent aussi être mises en place.  Il a également rappelé que les violences sexuelles commises lors de conflits constituent une violation fondamentale des droits de l’homme.  L’UE a donc dressé une liste de six domaines prioritaires pour assurer les droits de la femme, à savoir: l’indépendance économique égale des hommes et des femmes; la réconciliation de la vie privée et professionnelle; une représentation égale dans les prises de décision; l’élimination de toutes les formes de violences sexistes; l’élimination des stéréotypes; et la promotion de l’égalité des sexes dans les politiques de développement.


Mme ROSELYN MAKHUMULA (Malawi), prenant la parole au nom des États membres de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), a soutenu la pleine participation des femmes dans tous les aspects de la société et ceci afin de favoriser le développement socioéconomique des États.  Dans ce contexte, l’élimination de la violence sexiste est indispensable pour parvenir à l’égalité entre les sexes, mais également à l’élimination de la pauvreté.  La représentante a évoqué la Déclaration commune de la SADC contre la violence à l’égard des femmes, qui est définie comme un crime.  Depuis l’adoption de cette Déclaration, le droit pénal a été amendé dans les pays de la région et une formation adéquate a été dispensée aux officiers de police.  Il est aussi nécessaire de redoubler d’efforts pour mettre un terme à certaines pratiques culturelles qui favorisent la violence à l’encontre des femmes.  L’objectif de parvenir à 30% de représentation dans toutes les structures des États membres de la SADC d’ici 2015 montre l’engagement des membres de la SADC en faveur de la parité, même si trois pays seulement ont atteint ou dépassé les 30%.  La représentante a par ailleurs évoqué une tendance inquiétante dans les pays de la sous–région qui se trouvent touchés par la féminisation de la pauvreté, mais également par la pandémie du VIH/sida, qui touche les femmes et les filles de manière disproportionnée.  


Mme SOHA GENDI (Égypte), qui s’est associée à la position du Groupe des 77 et de la Chine, a estimé que les résultats en matière d’égalité des femmes sont « loin d’être suffisants ».  La femme, qui est le pilier et l’acteur principal du développement, continue à souffrir sous l’occupation militaire et à subir les conflits armés, les maladies et les catastrophes.  La communauté internationale entretient une politique de deux poids deux mesures et fait preuve d’un manque de volonté qui limite les chances de la femme et la contraint à un rôle de survie, a-t-elle estimé.


Mme Gendi a ensuite rappelé le rôle du Conseil national de la femme de son pays, créé il y a six ans, en matière d’autonomisation et d’intégration des femmes dans la société égyptienne.  Mais il ne représente toutefois qu’un premier pas vers un changement de mentalité et l’élimination de certaines pratiques.  Elle s’est ensuite ralliée à une Étude du Secrétaire général qui rappelle que la pauvreté, les maladies et l’occupation sont des formes de violence abjecte contre la femme.  Sans leur élimination, les violences contre les femmes perdureront, a-t-elle rappelé.


M. FARUKH AMIL (Pakistan) a centré son intervention sur l’Étude demandée par le Secrétaire général portant sur la violence contre les femmes.  Après en avoir rappelé les grandes lignes, M. Amil a estimé que tant que les violences contre les femmes perdurent, les pays ne pourront atteindre le développement. 


L’inégalité des femmes est un phénomène historiquement complexe, a-t-il estimé, et l’impunité perdure.  Il a ensuite demandé qu’un leadership au niveau international soit mis en place pour mettre fin à l’inégalité.  Il a aussi rappelé que le Pakistan a lancé un plan d’action national, qui comprend des réformes judiciaires et de police, ainsi qu’un partenariat efficace avec la société civile.  Le pays a ainsi mis en place différentes stations de police pour les femmes, différentes cellules de complaintes, ainsi que des centres de crise dans différentes villes.


Par ailleurs, le Gouvernement pakistanais a prohibé la pratique de coutumes nuisibles et non islamiques comme, par exemple, les mariages précoces.  Ses lois pénales interdisent aussi les meurtres d’honneur et le trafic des femmes.  M. Amil a ensuite rappelé la représentation importante des femmes dans la politique pakistanaise.  Mais, les défis sont nombreux, en particulier pour les pays en voie de développement, a-t-il rappelé, ajoutant que le Pakistan a la volonté politique nécessaire pour assurer la parité des genres. 


Mme DONNETTE CRITCHLOW (Guyana) a, au nom des pays de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), réitéré l’importance que la Communauté attache à la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDAW), qui est un instrument crucial pour la promotion de l’égalité entre les sexes.  La représentante a également évoqué le Programme d’action de Beijing, qui sert de guide aux politiques des pays de la CARICOM en matière d’égalité entre les sexes.  Mais, malgré des avancées de la condition de la femme, notamment en matière d’accès à l’éducation et de participation à la vie politique, celles-ci continuent de souffrir de la pauvreté et de la pandémie du VIH/sida.  Reconnaissant le lien entre pauvreté et violence envers les femmes, les ministres de la région avaient convenu d’intégrer les sexospécificités dans toutes leurs politiques et programmes et de renforcer les activités de lutte contre la pauvreté des femmes.  Compte tenu du lien entre la pauvreté des femmes et leur environnement économique, a-t-elle conclu, nous demandons dans ce cadre l’augmentation des ressources, l’allègement de la dette et l’élimination des barrières douanières.  


M. IDREES MOHAMED ALI MOHAMMED SAEED (Soudan) a indiqué qu’un engagement mondial était nécessaire pour assurer la parité des genres aux niveaux national et international, tout en notant que la réalisation des objectifs de Beijing était loin d’être affirmée.  Il a aussi rappelé que les femmes soudanaises jouissent de leurs pleins droits juridiques.  Depuis les années 60, elles progressent dans tous les domaines.  Des femmes figurent au Parlement, ainsi que dans d’autres organes politiques.  La loi soudanaise prohibe également la discrimination dans l’emploi et en matière d’égalité de salaire, et garantit l’égalité des sexes dans l’éducation.  Il a appelé par ailleurs au rétablissement des droits des femmes palestiniennes vivant sous occupation.


Mme CLAUDIA BLUM (Colombie) a réaffirmé la volonté de son pays de mettre en œuvre le Programme d’action de Beijing et d’autres programmes visant l’égalité entre les sexes, car la femme est au cœur de la paix et du développement.  En Colombie, a-t-elle expliqué, l’accès à l’éducation se fait sur un pied d’égalité.  Pour surmonter la pauvreté des femmes, a-t-elle poursuivi, nous avons lancé des politiques de microcrédit, de création d’emploi, et nous disposons de programmes pour femmes chefs d’entreprises.  La participation de la femme à la prise de décision politique est de la plus grande importance en Colombie.  L’année dernière 16 partis politiques ont passé un pacte afin de promouvoir le rôle des femmes dans les instances de pouvoir.


Face à la violence envers les femmes, la représentante a indiqué que la baisse de la criminalité dans le pays avait créé un environnement plus calme pour les femmes comme pour les hommes colombiens.  En août 2006, nous avons adopté une stratégie nationale contre la traite des femmes qui prévoit des poursuites pénales et la protection des victimes et des témoins.  Nous avons également créé avec le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et l’UNIFEM un observatoire des questions d’égalité hommes-femmes.  Nous disposons d’une loi sur les quotas, d’une loi sur la violence au sein de la famille et d’une loi qui vise à sanctionner le harcèlement sur le lieu du travail.


Mme MARIEKE SANDERS-TEN HOLTE (Pays-Bas) a déclaré que « Le savoir c’est le pouvoir, le pouvoir c’est l’argent, l’argent c’est le revenu et l’indépendance ».  Elle a ajouté que les femmes ne sont pas victimes, mais que se sont les décideurs qui entravent la parité des genres.  Les hommes et les femmes doivent défendre l’égalité ensemble.  Elle a ensuite dressé un sombre bilan des progrès enregistrés par les femmes en matière politique.  Ainsi, seulement 14% des pays ont atteint l’objectif de Beijing de 30% de femmes au parlement, et seulement 11 pays sont dirigés par une femme.  De plus, la contribution des femmes au développement est largement sous-estimée.


Elle a préconisé une nouvelle stratégie basée sur le pluralisme et la diversité, et se fondant sur une nouvelle façon de faire travailler hommes et femmes dans les mouvements sociaux, pour créer ensemble des démocraties où hommes et femmes participeront à tous les niveaux.  Mais il en dépend de l’engagement des hommes, a-t-elle indiqué.  Il faut de plus investir dans l’éducation pour combattre la pauvreté et les préjudices culturels.  Elle a par ailleurs appelé l’ONU à conduire le mouvement en promouvant l’égalité des femmes dans ses propres institutions et à sa tête.


M. HATEM (Iraq) a relevé que la communauté internationale avait accordé une plus grande visibilité aux droits de la femme au cours des 20 dernières années.  Mais, l’Iraq n’a pas été en mesure de suivre ce mouvement en raison d’années de dictature.  Aujourd’hui, nous assistons pour la première fois à la création d’organisations féminines efficaces et de concepts nouveaux comme la démocratie ou encore celui de société civile.  Ainsi, la femme assoit peu à peu son pouvoir dans la vie publique et privée.  Sa participation a été exemplaire lors des élections de 2005 qui se sont soldées par l’élection d’un tiers de femmes à l’Assemblée nationale.  Les femmes disposent également de quatre postes ministériels au sein du Gouvernement et elles occupent 25% des sièges des députés.  La Constitution iraquienne en son article 20 consacre l’égalité entre l’homme et la femme.  Mais, le peuple iraquien a encore bien besoin de l’aide des organismes nationaux et internationaux afin de consacrer la renaissance iraquienne tant attendue, a ajouté le représentant. 


M. PATRICK RITTER (Liechtenstein) a salué la portée de l’Etude du Secrétaire général sur la violence contre les femmes.


Il a en particulier attiré l’attention sur la nécessité de combattre l’impunité, impunité qui accentue les effets de la violence contre les femmes.  Ce combat doit être une priorité absolue de la communauté internationale.  Il espère ainsi que la Cour pénale internationale enverra un signal clair et précis à cet effet, et que les systèmes nationaux en feront leur priorité.


Par ailleurs, il estime que le nouveau Conseil des droits de l’homme est en mesure de jouer un rôle important pour assurer l’égalité des femmes.


M. GURO VIKOR (Norvège) a annoncé que son gouvernement allait allouer 60 millions de dollars supplémentaires à la mise en œuvre de nouveaux programmes visant l’égalité entre les sexes dans le cadre du budget consacré à la coopération internationale.  Dans ce cadre, nous suivrons une approche à trois volets, à savoir une meilleure intégration des sexospécificités, davantage d’interventions ciblées et l’égalité de représentation.  Au plan national, la représentante a évoqué la dernière loi adoptée par le Parlement norvégien par laquelle les conseils d’administration doivent disposer de 40% de femmes ou s’exposer à être dissous.  À cet égard, la représentante s’est dite choquée de constater le peu de progrès réalisé au sein des Nations Unies pour ce qui est de la parité entre les sexes, en particulier au niveau des prises de décisions.  Les Nations Unies ont besoin de voix de femmes plus fortes, a-t-elle estimé.  Le processus de réforme en cours fournit l’occasion à l’Organisation de faire progresser la situation de la femme.  S’agissant de la violence envers les femmes, la représentante a endossé les recommandations du Secrétaire général dans le cadre de son étude qui constituent une stratégie claire pour les États Membres.  La représentante a par ailleurs insisté sur le rôle des femmes dans les conflits armés, et s’est félicitée du débat à venir sur cette question au Conseil de sécurité. 


Mme XIAOMEI LI (Chine) a indiqué que son pays s’aligne à la déclaration de l’Afrique du Sud et du Groupe des 77.  Elle a aussi souligné qu’une stratégie de mise en place pour la parité et la valorisation des femmes doit être appuyée dans le cadre du respect des droits de l’homme.  Elle a ensuite rappelé les différentes mesures prises par le Gouvernement chinois en matière d’égalité entre les sexes, avant de faire sienne la notion que les progrès des femmes impliquent la progression de l’humanité entière.


Le Gouvernement chinois prévoit donc de travailler inlassablement pour promouvoir les droits des femmes, se basant entre autres sur la Convention pour l’élimination de toutes les formes de discrimination contre les femmes et la Déclaration et le Programme d’action de Beijing.


Mme BARBARA BARRETT (États-Unis) a dressé brièvement le bilan des mesures prises par son gouvernement pour soutenir les femmes et leur développement, en insistant plus particulièrement sur les mesures visant à lutter contre la traite des femmes qui ne fait qu’alimenter la criminalité transnationale organisée.  Ainsi, les États-Unis ont fourni 375 millions de dollars en aide bilatérale au cours des cinq dernières années pour lutter contre la traite des êtres humains.  Lutter sur le front de la demande est de la plus grande importance, a encore ajouté la représentante.  Les États-Unis punissent d’une peine d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à 30 ans les ressortissants américains qui s’adonnent au tourisme sexuel avec des mineurs.  Mme Barrett a évoqué l’initiative du Président Bush « Plan d’urgence contre le VIH/sida » qui est dotée d’une enveloppe budgétaire de 15 millions de dollars et qui vise à subvenir aux besoins de victimes de viol, d’exploitation, d’abus et de traite.  Dans ce cadre, l’accent est mis sur la modification des comportements et sur l’éducation, qui est la pierre angulaire de la lutte contre le VIH/sida.  La représentante a également annoncé la tenue d’un séminaire sur le trafic des ovules humains comme forme possible d’exploitation des femmes.


M. IFTEKHAR AHMED CHOWDHURY (Bangladesh) a indiqué que la Déclaration et le Plan d’action de Beijing sont importants pour éliminer la discrimination et la violence contre les femmes.  Il a cependant noté l’existence de nombreuses lacunes qui doivent être comblées.  Pour y faire face, il a préconisé des directives politiques, des réformes administratives et législatives, en estimant que la responsabilité première revient d’abord aux gouvernements, tout en notant que la coopération internationale demeure cruciale.


M. Chowdhury a ensuite rappelé que la Constitution du Bangladesh garantit l’égalité des droits entre hommes et femmes, et que son système juridique contient des mesures spéciales pour la promotion des femmes et des enfants.  Mais, les femmes risquent de devenir les nouveaux pauvres à cause de l’impact de la mondialisation, a-t-il prévenu, notamment dans le domaine de l’industrie du textile qui emploie de nombreuses femmes au Bangladesh.  Il ne faut pas oublier la dimension économique de la coopération internationale, a exhorté M. Chowdhury, pour ensuite proposer la création d’environnements qui favorisent les femmes.  Il a ensuite estimé que tout le monde à l’ONU doit travailler ensemble, grâce à des partenariats mondiaux, pour parvenir à l’égalité entre les sexes.


M. WIDHYA CHEM (Cambodge) a expliqué que le Ministère de la femme est l’institution chef de file de son gouvernement pour la promotion et la protection de la femme.  Les résultats que le pays a enregistrés se sont traduits par une réduction marquée de la pauvreté qui est passée de 39% en 1993 à 28% en 2004.  Selon les projections actuelles, le produit intérieur brut du Cambodge a enregistré une progression de 8% en 2006.  L’Assemblée nationale a adopté récemment une loi sur la prévention de la violence domestique et la protection des victimes.  Le représentant a dit apprécier l’aide fournie par le Fonds des Nations Unies pour la femme (UNIFEM) et par l’Institut de recherche des Nations Unies sur la femme (INSTRAW).  Les technologies de l’information et les opportunités commerciales, qui sont les composantes du progrès économique, sont devenues plus accessibles en cette ère de mondialisation.  Toutefois, compte tenu des nombreux obstacles que rencontrent les femmes, nombreuses sont celles à être laissées pour compte.  Devant les promesses d’un avenir meilleur, elles sont souvent les victimes de la traite des êtres humains.


Mme FLORE CHANTAL ASSOUMOU (Côte d’Ivoire) a déclaré que son pays s’est doté d’instruments juridiques, administratifs et politiques en ratifiant la totalité des textes et conventions relatifs à l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes et en souscrivant aux Objectifs du Millénaire pour le développement – tout cela pour illustrer l’intérêt que son pays accorde à la promotion et au bien-être de la femme.  Elle a pourtant déploré le fait que le déclenchement de la crise politico-militaire dans son pays ait eu des conséquences graves non seulement sur le plan de la cohésion sociale et la relance économique, mais surtout pour les femmes et les petites filles.  Ceci bien que l’amélioration de la condition de la femme –victime d’assassinats, de violences morales, physiques et sexuelles, du VIH/sida– soit prioritaire dans les programmes du gouvernement.  Les femmes, a-t-elle poursuivi, payent de lourds tributs à cette guerre, et surtout les veuves de guerre contraintes à reprendre le rôle traditionnel de chef de famille. 


Mme Assoumou a encore déclaré que les femmes de son pays font preuve d’ingéniosité malgré la précarité qui les entoure, et sont devenues des acteurs incontournables de la vie socio-économique et même politique, pour la survie de leur famille.  Un fait marquant, selon elle, est le lancement d’une campagne qui vise la formation de 200 candidates potentielles aux prochaines élections générales.  Elle a ajouté qu’il ne faut pourtant pas trop se réjouir, car les femmes de son pays sont toujours victimes d’humiliation.  Elle a encore déclaré que la Côte d’Ivoire entend participer pleinement à l’effort commun qui est entrepris au niveau de tous les États Membres des Nations Unies en vue de ramener la stabilité dans son pays.


M. SIN SONG CHOL (République populaire démocratique de Corée) a rappelé les diverses mesures prises par son pays pour promouvoir l’égalité des femmes.  Il a ensuite attiré l’attention de la Commission sur le Japon qui, selon lui, tente de dissimuler l’existence de l’esclavage sexuel perpétré par ses Forces armées au cours de la Seconde guerre mondiale.  M. Chol a qualifié ces actions de crime contre l’humanité.


Il a ensuite indiqué que dans un rapport de 1996, le Rapporteur spécial des violences contre les femmes avait recommandé au Japon de punir les responsables, indemniser les victimes et s’excuser de ce crime, mais que ces recommandations n’avaient pas été suivies.  Ceci illustre l’attitude du Japon envers les femmes, a estimé M. CHOL.  Le représentant a ensuite qualifié l’actuelle présidence japonaise du Conseil de sécurité de « moquerie envers la conscience de l’humanité », pour ensuite exhorter le Japon à faire des excuses honnêtes et accepter la responsabilité de son passé.


M. TARRAGO (Brésil), prenant la parole également au nom des pays du MERCOSUR, a insisté sur la détermination du MERCOSUR à faire progresser les droits de la femme.  Le Programme de Beijing, ainsi que la CEDAW, a guidé les actions des pays aux niveaux national et régional.  L’égalité des sexes est essentielle à la lutte contre la pauvreté, la faim et les maladies, et pour parvenir au développement durable.  La promotion des droits de la femme est étroitement liée à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement.  Parmi les actions prioritaires identifiées par le représentant figurent la normalisation du travail domestique et la promotion des droits de la femme en milieu rural et des droits de la femme autochtone.  Le représentant a par ailleurs indiqué que l’accès aux services de santé sexuelle doit être vu dans une optique des droits de l’homme et constitue une réponse face à la féminisation du VIH/sida.  La Convention de Belém de Para contre la violence envers les femmes est un modèle de traité contraignant contre la violence, en ce sens qu’elle affirme le droit des femmes à vivre à l’abri de la violence.  Cette Convention, a ajouté le représentant, a conduit à la révision des lois dans toute l’Amérique latine.  La violence est l’expression perverse des inégalités entre les hommes et les femmes, et elle a des conséquences importantes sur les systèmes de santé, les résultats scolaires des enfants et l’absentéisme au travail étant témoins de cette violence.


M. BORIS CHERNENKO (Fédération de Russie) a noté que malgré les progrès enregistrés, la problématique de l’égalité n’a pas perdu de son actualité.  Il faut constater que le problème de la violence contre les femmes persiste, a-t-il indiqué.  Se rapportant ensuite à l’étude contenue dans le rapport du Secrétaire général sur le sujet, il y a relevé quelques erreurs, notamment dans le chapitre concernant la violence contre les femmes au cours de conflits armés.


Il a ensuite rappelé que la Russie était fermement attachée à la Convention pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes.  Son pays a ainsi adopté différentes stratégies pour mettre en place et assurer la parité entre les sexes.  Cependant, a estimé M. Chernenko, les autorités ne peuvent résoudre a elles seules tous les problèmes, et beaucoup dépend de la position et des attitudes de la société civile.


Mme SAPAG (Chili) a fait part de la détermination de son pays à mettre en œuvre la Convention CEDAW, le Programme d’action de Beijing et la Convention Belém de Para autour desquels s’articule la politique de son pays.  Pour la première fois dans l’histoire du Chili, une femme préside le Chili, a rappelé la représentante, ce qui est la preuve que la femme a trouvé sa place dans tous les domaines au Chili, y compris dans la vie politique.  La Présidente Bachelet, a-t-elle rappelé, a fait appliquer le principe de la parité des sexes lors de la nomination de son cabinet ministériel.  Mais, depuis déjà 10 ans, la femme ne cesse de progresser dans tous les domaines de la vie chilienne, qu’il s’agisse de la Chambre des députés ou de la Cour suprême.  La représentante a également précisé que la Présidente a fait élaborer un Code d’éthique régissant les relations de travail, et qu’une loi sur le mariage civil et le harcèlement sur le lieu du travail ont été adoptées.  Nous disposons également de 29 centres d’accueil pour les victimes de violence et d’une ligne téléphonique d’urgence, a-t-elle conclu.


Mme AGCEL (Arabie saoudite) a indiqué que son pays était attaché au statut de la femme, conformément aux préceptes de l’Islam. L’Arabie Saoudite a ainsi mis en place diverses mesures pour assurer, entre autres, la consolidation des liens familiaux, un soutien au système de sécurité sociale et l’autonomisation de la femme au sein de la famille et dans le monde du travail.


La représentante a ensuite dressé une liste des différentes réalisations de son pays dans la matière. L’Arabie saoudite a ainsi enregistré d’importants progrès dans l’éducation des filles, et a réussi à combler le fossé entre les deux sexes.  De plus, les femmes saoudiennes participent à de nombreux secteurs, dont les medias, la culture et l’économie.  Beaucoup d’entre elles occupent des postes universitaires et travaillent dans le monde médical. Les femmes ont aussi créé environ 4% des entreprises du pays.


Elle a ensuite rappelé la signature par son pays de la CEDAW et a affirmé son engagement pour promouvoir les pouvoirs de la femme, « conformément à notre charia ».


Mme JENNIFER FELLER (Mexique) a estimé que la violence envers les femmes limite les plans de développement et entraîne de graves fractures au sein des sociétés.  Se félicitant de l’étude réalisée par le Secrétaire général, elle a souhaité qu’un suivi substantiel soit accordé à cette question en tenant compte des programmes et organismes mis en place et des fonds et programmes administrés par l’UNIFEM.  Elle a indiqué que son pays était en train d’étudier les recommandations faites à la suite de la visite du Rapporteur spécial du Secrétaire général sur la violence envers les femmes, Yakin Erturk.  Il est de l’intérêt de tous d’améliorer les conditions de vie des femmes, quelques soient leurs origines ou milieux, a ajouté la représentante.  Dans un effort conjoint, le Mexique a élaboré avec l’INSTRAW un guide utile au renforcement des capacités locales.  Nous avons également contribué, a-t-il dit, à l’élaboration d’un guide sur les envois de fonds et comment les utiliser au mieux dans le cadre de la lutte contre la pauvreté.  L’UNIFEM reste un outil stratégique précieux pour le renforcement des institutions nationales et se révèle un partenaire indispensable sur le terrain, a-t-elle précisé.


M. VOLODYNYR PEKARCHUK (Ukraine) a rappelé que l’exploitation sexuelle et la traite demeurent les pires violences commises à l’égard des femmes.  Nous devons redoubler d’efforts pour y mettre un terme, a-t-il dit, avant de saluer les projets de résolution concernant le trafic des femmes et des filles et l’amélioration des efforts de coordination contre le trafic.


L’égalité des droits entre hommes et femmes demeure un objectif important du Gouvernement ukrainien.  Plus d’un million de femmes ukrainiennes créent des entreprises, près de la moitié font des études universitaires, tandis que les filles représentent la moitié des enfants scolarisés.  L’Ukraine a donc mis en place de nombreuses mesures proactives pour promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation de la femme, mesures qui lui permettront aussi de réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement. 


Mme ALOU HAOUAH NA-ALLAH (Niger) a déclaré qu’au titre des actions menées pour rehausser le niveau de représentation des femmes aux instances de prise de décisions, le Niger (en plus de son adhésion à la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes) a procédé à l’adoption d’une loi instituant un quota d’au moins 10% de femmes dans les fonctions électives, au gouvernement et dans l’administration de l’État.  Ainsi, en décembre 2004, 14 femmes ont été élues au parlement, 661 conseillères municipales en juillet de la même année, et 6 femmes nommées ministres au sein du gouvernement.  À tous les niveaux, selon Mme Na-Allah, les conditions de la femme ont été revues, mais elle déplore que, jusque là, 63% de la population nigérienne vive au dessous du seuil de la pauvreté, dont 73% sont des femmes.


Pour pallier à la situation, un programme d’appui à plus de 300 groupements féminins a été mis en place, surtout dans les zones rurales, qui mènent des activités génératrices de revenus, ainsi qu’un « Projet augmentation des revenus monétaires de la femme », auquel l’État participe à 30%.  Dans le domaine scolaire, le taux de scolarisation des filles est passé de 25% en 2000 à 36% en 2005.  Un programme de santé reproductive a été mis en place ainsi que des activités de prévention du VIH/sida.  Elle a conclu en disant qu’en matière de violence à l’égard des femmes, le Niger a procédé à la reforme de son Code pénal en prévoyant les infractions relatives aux crimes et délits d’esclavage, aux mutilations génitales féminines et au harcèlement sexuel.


M. FABIEN FIESCHI (France), s’exprimant au nom de son pays et des Pays-Bas, s’est félicité de ce que le phénomène de la violence faite à l’égard des femmes soit à tout point de vue condamnable par tous.  En revanche, a-t-il déclaré, la communauté internationale a longtemps eu des difficultés à bien mesurer l’ampleur et la diversité du phénomène.  Il y a trois ans, afin de remédier à cette situation préjudiciable à la réalisation de leur but commun –à savoir l’élimination de toutes formes de violences à l’encontre des femmes – et pour disposer d’une base incontestable en vue de relancer l’action à tous les niveaux contre ces violences, l’Assemblée a demandé au Secrétaire général de produire une étude approfondie sur le problème.  Au-delà des informations fournies par l’étude sur les causes, les formes et le coût pour les femmes et pour la société, cette étude propose des recommandations pour permettre aux États et aux organes du système des Nations Unies de progresser ensemble dans la lutte contre la violence à l’égard des femmes.


La France et les Pays-Bas, a-t-il poursuivi, considèrent que les recommandations contenues dans cette étude doivent recevoir une attention prioritaire de la part des délégations.  Dans cet esprit-là, les deux pays soumettront très prochainement un projet de résolution visant à intensifier les efforts pour l’élimination de toutes les formes de violence contre les femmes, en vue de son adoption par consensus.


Droits de réponse


M. TAKAHIRO SHINYO (Japon), exerçant son droit de réponse au sujet de la déclaration faite par le représentant de la République démocratique de Corée, a déclaré que la position du Gouvernement japonais relative aux questions abordées est connue.  Le Japon a toujours contribué à la paix et à la sécurité depuis la dernière guerre mondiale.  Les chiffres mentionnés par le représentant de la RPDC sont exagérés.  Le Japon ne peut pas les accepter et la question des manuels scolaires n’a rien à voir avec la question à examiner.  Rien ne saurait justifier les prises d’otage commises par la RPDC.  Nous appelons l’attention des délégués, a-t-il poursuivi, sur la déclaration faite le 8 octobre qui constitue une grave menace pour la paix et la sécurité du Japon et constitue un défi à l’intégrité du Traité de non-prolifération nucléaire (TNP).  Nous demandons la reprise des pourparlers à six et le respect de la déclaration de 2005 par laquelle la RPDC s’est engagée à rester sous le régime de garantie de l’AIEA.


M. SIN SONG CHOL (République populaire démocratique de Corée) a accusé le Japon de tenter de maquiller ses crimes du passé et ses agressions commises contre l’humanité.  Les maquiller c’est essayer de les commettre à nouveau.  L’incitation à la haine contre la RPDC au Japon est un fait et la menace japonaise est devenue d’actualité.  Pendant son occupation de la Corée, le Japon a enlevé 8,4 millions de coréens et a soumis 200 000 femmes et filles à l’esclavage sexuel.


Le représentant du Japon a qualifié d’exagérations les propos du délégué.  S’agissant des enlèvements, il a demandé combien de citoyens japonais avaient été enlevés par la RPDC.  Quel est le pays qui est véritablement menacé?  Hier encore la RPDC a procédé à un essai nucléaire.  Voilà le problème auquel nous devons faire face.


M. Sin Song Chol a déclaré absurde de croire que les crimes commis par le Japon aient été créés de toute pièce.  S’agissant des enlèvements, il a expliqué que le Japon n’avait cessé de trahir l’accord conclu entre les deux pays.  Le Japon tente de tout faire pour faire oublier ses obligations a-t-il déclaré.  Nous l’exhortons à accepter ses crimes et à verser des indemnités à ses victimes.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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