COMMISSION DES QUESTIONS SOCIALES: L’ÉDUCATION ET L’EMPLOI IDENTIFIÉS COMME DES MOTEURS DU DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE
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Troisième Commission
3e et 4e séances - matin et après-midi
COMMISSION DES QUESTIONS SOCIALES: L’ÉDUCATION ET L’EMPLOI IDENTIFIÉS COMME DES MOTEURS DU DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE
Dix ans après la tenue à Copenhague du tout premier Sommet consacré au développement social, qui avait réuni 117 chefs d’État et de gouvernement, plus de deux milliards de personnes survivent avec un dollar par jour et neuf millions d’enfants meurent chaque année de maladies qui auraient pu être prévenues. Sur cette toile de fond, les délégations de la Commission des questions sociales, humanitaires et culturelles (Troisième Commission), en particulier celles des pays en développement, ont dressé un bilan mitigé des politiques prises depuis 1995 pour assurer le bien-être des peuples, faisant dire au représentant du Suriname que « cette décennie est celle des espoirs déçus et des promesses non tenues ». La Troisième Commission poursuivait son débat général entamé lundi dernier sur le thème du développement social.
Éducation et plein emploi ont été identifiés aujourd’hui comme les locomotives économiques des pays permettant de vaincre la pauvreté. Pour la représentante de la République islamique d’Iran, la promotion d’un emploi productif, y compris auprès des groupes vulnérables, constitue une condition préalable à l’élimination de la pauvreté. Cette analyse a été reprise par de nombreux pays et notamment par la délégation de l’Inde, pour laquelle les mesures de création d’emplois constituent l’arme la plus efficace contre la pauvreté. Celle-ci a aussi insisté sur les mesures d’intégration sociale, et l’accès à l’éducation. De son côté, le représentant du Qatar a regretté que le concept d’intégration n’ait pas eu la même résonnance que l’élimination de la pauvreté et l’emploi. Pourtant, a insisté le représentant, l’inclusion sociale doit être un concept opérationnel du développement.
L’importance de l’alphabétisation a été soulignée par la délégation américaine, qui a estimé qu’elle constituait un élément crucial permettant aux démocraties de naître. L’alphabétisation est également source de création d’emplois, ainsi qu’un outil de lutte contre le terrorisme. Malheureusement, a regretté la représentante, on compte plus de 800 millions de personnes illettrées dans le monde, dont 771 millions d’adultes.
L’échec des négociations dans le cadre du Cycle de Doha visant à éliminer les subventions agricoles des pays développés a été perçu comme un revers important, faisant dire à la délégation cubaine que « les sirènes de Monterrey s’étaient tues. » (Le consensus de Monterrey sur le financement du développement adopté à Mexico en mars 2002 prévoyait que les pays développés consacrent 0,7% de leur produit intérieur brut (PIB) à l’aide publique au développement). Pour la
délégation kényenne, seule la libéralisation des marchés et leur ouverture aux produits des pays du Sud permettra d’éliminer la pauvreté. Celui-ci a par ailleurs insisté sur le rôle de l’agriculture comme unique source de subsistance de la majorité des peuples en Afrique subsaharienne, le secteur de l’agriculture employant en effet 90% de la population rurale.
Outre les pays cités, les représentants des pays suivants ont pris la parole: Bélarus, Finlande, Norvège, Australie, Émirats arabes unis, Colombie, Suède, Danemark, Myanmar, Mongolie, Viet Nam, Oman, Allemagne, Suriname, République arabe syrienne, Iraq, Mexique, Fédération de Russie, Australie, Sénégal, Indonésie, Venezuela, Érythrée, Jamaïque, Pays-Bas, Philippines, Népal, Kenya, Thaïlande, Azerbaïdjan, Ukraine, El Salvador, Yémen, République-Unie de Tanzanie, Qatar, Kazakhstan, Congo, Libye, Nigéria.
DÉVELOPPEMENT SOCIAL
Suite donnée au Sommet mondial pour le développement social et à la vingt-quatrième session extraordinaire de l’Assemblée générale (A/61/99)
Développement social, y compris les questions relatives à la situation sociale dans le monde et aux jeunes, aux personnes âgées, aux handicapés et à la famille
Décennie des Nations Unies pour l’alphabétisation: l’éducation pour tous (A/61/151)
Suite donnée à l’Année internationale des personnes âgées: deuxième Assemblée mondiale sur le vieillissement (A/61/167)
Suite du débat général
M. VIKTAR GAISENAK, Ministre adjoint des affaires étrangères du Bélarus, a indiqué que son pays partageait les préoccupations du Secrétaire général concernant les disparités en matière de développement social qui existent autour du monde, notamment, l’élimination de la pauvreté, l’alphabétisation et l’amélioration des soins offerts aux personnes âgées. Il a ensuite fait remarquer que le Bélarus incorporait une importante politique sociale au sein de son programme de développement économique, dont les éléments clefs sont l’éducation, l’emploi, la santé et le soin des personnes âgées.
Le Bélarus connaît une croissance annuelle de plus de 10 % du produit national brut (PNB), a indiqué son représentant, et a également réussi à mettre sa population à l’abri d’une trop importante disparité sociale. Son taux de chômage de 1,5% est l’un des plus faibles d’Europe de l’est; 6% du PNB est versé dans le système d’éducation nationale, ce qui permet au pays d’atteindre le plus haut taux d’alphabétisation du monde avec 99%. Le pays a par ailleurs instauré plusieurs programmes pour la protection des personnes âgées.
M. Gaisenak a aussi confirmé que son pays était prêt à renforcer les capacités de l’ONU dans le domaine du développement social et avait l’intention d’intégrer le Conseil économique et social à partir de janvier 2007.
Mme PAIMANEH HASTEH (République islamique d´Iran) a estimé que dans cette époque de mondialisation, les politiques économiques ont bien souvent exacerbé les inégalités. Malheureusement, les efforts collectifs pour en atténuer les effets ont été sapés par un certain nombre de tendances et de politiques qui font obstacle à l’intégration des nations, à savoir l’imposition de sanctions unilatérales, les interférences dans les régimes commerciaux, les menaces et l’usage arbitraire de la force, l’occupation et le fossé technologique. Pour la représentante, la lutte contre la pauvreté et la marginalisation des plus faibles doit tenir compte de ces inégalités. Relevant que les pays en développement connaissent des taux de chômage élevés, elle a estimé que la promotion d’un emploi productif, y compris auprès des groupes vulnérables, constitue la locomotive économique d’un pays et une condition préalable à l’élimination de la pauvreté. Pour la représentante, les catastrophes naturelles, qui ont augmenté en sévérité et en fréquence, continuent de poser une menace de taille à la mise en œuvre des programmes de développement des nations. Les effets dévastateurs sur le plan social et économique sont clairs, et seule la coopération internationale permettra
de les atténuer, a-t-elle estimé. Il va sans dire que la culture de pavot et la production de drogues constituent aussi une menace majeure à un environnement sain. L’Iran, en tant que pays de transit, souffre des effets du trafic illicite des drogues. Aucun pays, qu’il soit pays producteur, pays de transit ou pays consommateur, ne peut enrayer ce problème seul. L’Iran demande à la communauté internationale de traiter cette question de toute urgence.
Mme LOTTA BACKLUND, déléguée pour la jeunesse de la Finlande, a fait observer que malgré la présence record de délégués pour la jeunesse lors de la précédente Assemblée générale, le Programme d'action mondial pour la jeunesse ne figurait pas à l’ordre du jour cette année. Plus de la moitié de la population mondiale est constituée de jeunes, a-t-elle noté, qui veulent être responsables de l’élaboration de leur avenir.
L’éducation des filles et des jeunes femmes est particulièrement importante aux efforts de réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement, a-t-elle indiqué, l’éducation procurant aux jeunes le moyen de maîtriser pleinement leur avenir. La représentante a estimé que la création d’emplois et l’éducation devraient figurer bien plus haut sur la liste des priorités des Nations Unies. Elle a également exhorté tous les États à inclure plus de jeunes dans leurs délégations. Nous voulons prendre des responsabilités, a-t-elle dit, mais pour ce faire, nous devons d’abord pouvoir accéder aux moyens de le faire.
Mme KATHRINE SUND, déléguée de la jeunesse de la Norvège, a rappelé que près de 25% des jeunes de cette planète vivent dans la pauvreté. Atteindre l’un des principaux Objectifs du Millénaire pour le développement –celui qui vise à donner une éducation de base et de qualité à tous les enfants– contribuerait largement à résoudre ce problème, car l’éducation est génératrice du développement économique et de l’équilibre social dans la vie quotidienne. La délégation norvégienne a également souligné que l’éducation est un outil des plus efficaces dans la lutte contre la pauvreté aux niveaux national et international. Elle a signalé trois éléments nécessaires à un meilleur accès à l’éducation, à savoir l’utilisation de l’éducation comme mode d’insertion sociale des peuples autochtones, son utilisation comme arme contre la discrimination envers les femmes et les filles, qui reste toujours un défi à relever et pour améliorer la situation des enfants vivant dans des zones de conflit. Elle a ensuite rappelé que le nombre d’enfants non scolarisés dans le monde remonte à plus de 115 millions, dont 43 millions vivent dans les zones de conflit. La délégation a encore ajouté que sans éducation, ces enfants seront sans avenir.
La délégation norvégienne a par ailleurs insisté qu’il est grand temps que les gouvernements des pays en développement travaillent à la mise en place chez eux de systèmes d’éducation de qualité, tout en respectant les cultures locales afin de ne pas marginaliser certains groupes. Elle a demandé que l’Assemblée générale adopte dans les plus brefs délais la déclaration des droits des peuples autochtones, et a appelé la communauté internationale à éliminer les disparités entre les genres, pour arriver à l’accès universel à l’éducation d’ici 2015 au plus tard. Elle a finalement fait siennes les réflexions de Nelson Mandela, à savoir: ce n’est qu’à travers l’éducation que les exclus du pouvoir seront autonomisés, que ceux qui se noient dans la pauvreté pourront en être sauvés, et que ceux qui sont opprimés par la force et l’exclusion seront libérés.
Mme ELISE KLEIN, représentante de la jeunesse de l’Australie, a noté qu’alors que la plupart de ses jeunes compatriotes jouissaient d’une vie saine et heureuse, d’autres souffraient des conséquences des ruptures familiales, de l’isolement rural, de l’usage de drogues, d’anxiété, de dépression et d’abus sexuels. Mme Klein a cependant fait remarquer que lorsque les jeunes ont accès à l’éducation, d’où découle une confiance en soi et un système de soutien, ils parviennent à surmonter ces défis. L’éducation et l’autonomisation sont des éléments clefs qui permettent de mobiliser et d’inspirer les jeunes, pour les exhorter à prendre en charge leur propre vie et réaliser tout leur potentiel.
La représentante a ensuite invoqué le besoin d’établir une parité entre générations et d’inclure plus de jeunes dans les processus de prise de décision. Les jeunes d’aujourd’hui seront les prochains à s’occuper de la planète et à surmonter les défis qui leur auront été légués: ils doivent donc bénéficier d’une éducation qui leur permettra de le faire, a-t-elle noté.
Mme HUGUES (États-Unis) a apprécié les divers efforts menés ces derniers temps pour combattre l’analphabétisme. L’alphabétisation est, selon elle, un élément crucial pour arriver à une vraie démocratie, à la génération de l’emploi et pour en finir avec le terrorisme. Malheureusement, on compte plus de 800 millions de personnes illettrées dans le monde, dont 771 millions d’adultes, a-t-elle noté. La représentante a indiqué qu’en 2005 l’aide apportée par son pays en matière d’éducation dans 43 pays en développement dépassait 492 millions de dollars. Elle a aussi évoqué l’African Education Initiative qui consiste à donner des bourses aux fillettes, des manuels scolaires à tous les élèves et des formations aux instituteurs, dans des pays tels que le Sénégal, l’Éthiopie, l’Afrique du Sud, la République-Unie de Tanzanie, la Zambie et le Ghana. Les États-Unis financent également d’autres programmes d’alphabétisation en Asie et au Moyen-Orient. Depuis 2002, a ajouté Mme Hughes, les États-Unis ont apporté leur soutien à un programme d’échange entre professeurs pour les institutrices afghanes, dans un pays où celles-ci ont pris d’énormes risques pour enseigner aux fillettes sous le régime des Taliban. Elle a aussi signalé la Conférence sur l’alphabétisation mondiale qui s’est tenue à la Maison blanche le mois dernier, sur l’invitation de Mme Laura Bush. À cette occasion, Mme Bush a annoncé que les Américains ont prévu de contribuer à hauteur d’un million de dollars à la mise en œuvre du Programme d’évaluation de l’alphabétisation de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO).
Mme HANAN AL-MADHANI (Émirats arabes unis) a déclaré que l’ensemble de la famille humaine est encore bien loin de vivre dans la dignité et ceci, malgré l’adoption du Programme d’action de Copenhague. Abordant la situation propre à son pays, elle a expliqué que les Émirats avaient réussi à réduire les taux de mortalité maternelle et infantile. Son pays a par ailleurs enregistré une augmentation du revenu brut par habitant, ainsi que des taux de scolarisation qui atteignent désormais les 87% pour les deux sexes. Deux femmes sont présentes au Ministère de l´économie et des affaires sociales. La représentante a expliqué également que les Émirats accordent la priorité au développement des ressources humaines et à la protection des groupes vulnérables que sont les femmes, les enfants et les personnes âgées. Les lois vont dans le sens de la protection de l’être humain. Récemment, l’adoption d’un texte de loi a interdit le travail des enfants, notamment pour les courses de chameaux. Une autre loi interdit le travail en plein soleil pendant les mois chauds. Les Émirats disposent aussi de mesures de protection sociale pour les jeunes défavorisés.
Mme CLAUDIA BLUM (Colombie) s’est associée à la déclaration du représentant du Groupe des 77 et de la Chine. Elle a considéré que les engagements de Copenhague en matière de développement social, du Plan d’action de Madrid sur le vieillissement et de la Décennie de l’alphabétisation constituent des pas en avant. S’adressant aux racines de la pauvreté, elle a cité en premier l’inégalité de la répartition de moyens financiers et l’insécurité. En Colombie, de 2002 à 2006, on a compté 400 000 nouvelles scolarisations et 300 000 places créées à l’Université. La représentante a aussi indiqué que 390 000 adultes ont bénéficié d’un programme d’alphabétisation au cours de cette période. Le niveau d’analphabétisme devrait ainsi être réduit considérablement. Au niveau du primaire, a-t-elle poursuivi, la lutte est centrée, grâce notamment à la distribution de goûters aux enfants, sur l’échec scolaire et l’abandon de l’école. En ce qui concerne la santé, on compte maintenant 35 millions d’affiliés à la sécurité sociale en Colombie, a assuré Mme Blum. Une subvention économique est aussi versée aux personnes âgées dans une situation de pauvreté extrême. En ce qui concerne la politique agraire, une stratégie d’égalité a été mise en place, qui œuvre en faveur de la production agricole et de l’amélioration des conditions de vie dans les campagnes. Quant à la politique, la représentante a indiqué que 40 000 membres de milices violents ont été démobilisés. La réduction du chômage et la création d’un environnement plus sûr ont aussi permis de lutter efficacement contre la pauvreté et de la faire baisser de façon significative. Actuellement à 15%, la pauvreté extrême devrait être réduite à 8% d’ici à 2010. Pour mieux tirer parti des ressources, selon la représentante, il est vital de bien coordonner les programmes de développement social menés dans le pays, en concertation avec le gouvernement. En outre, la Colombie pense qu’il est prioritaire d’aller vers un suivi coordonné des conférences des Nations Unies en la matière.
M. LUIS ALBERTO AMOROS NUÑEZ (Cuba) a déclaré que le monde dans lequel nous vivons est bien plus injuste qu’il ne l’était auparavant. Aujourd’hui, la volonté politique manque encore pour traduire dans la réalité les engagements de Copenhague. La réalité veut que plus de deux milliards de personnes survivent avec un dollar par jour et que plus de la moitié des habitants du monde vivotent avec deux dollars par jour. Les engagements de la Décennie pour l’élimination de la pauvreté n’ont pas été honorés. Neuf millions d’enfants meurent chaque année de maladies qui auraient pu être prévenues. Pour le représentant, il est inutile de parler de progrès véritables quand les pays puissants continuent à consacrer des milliards de dollars aux dépenses militaires, soit dix fois plus que les ressources allouées à l’aide publique au développement. Ainsi, les chants des sirènes de Monterrey se sont tus. De plus, ces mêmes grandes puissances ont tué les négociations récentes dans le cadre du Cycle de Doha, au profit d’une libéralisation néolibérale reposant sur des subventions des produits de pays développés alors que le sixième de l’humanité meurt de faim. Ces inégalités rampantes existent aussi dans les pays industrialisés où 10 à 15% de la population souffrent de la pauvreté. Passant à la situation sociale à Cuba, le représentant a déclaré que malgré les moments difficiles qu’a connus le pays, personne n’a été laissé pour compte. L’espérance de vie atteint les 77 ans tandis que 100% d’enfants sont scolarisés dans le système primaire. Les taux de mortalité infantile et maternelle sont faibles et Cuba peut se targuer d’avoir obtenu le plein emploi.
Mme LAILA NARAGHI (Suède) a abordé la question du développement sous l’angle des jeunes. Elle a tout d’abord déploré que la communauté internationale ne respecte pas les engagements internationaux. Elle a donné comme exemple le non respect de l’article 19 de la Déclaration universelle des droits de l’homme (liberté d’opinion et d’expression), alors qu’il y a des millions de personnes qui vivent sous des dictatures. Il y a aussi des milliers de personnes qui vivent sous occupation étrangère, a-t-elle rappelé. Mme Naraghi a aussi évoqué les problèmes liés à l’avortement clandestin et aux mutilations génitales féminines. On ne peut accepter que les engagements communs pris au niveau des Nations Unies ne soient pas respectés, a-t-elle considéré. Elle a insisté sur le fait que les jeunes sont particulièrement vulnérables, même dans les pays vivant dans la paix. Les jeunes sont de véritables acteurs dans les sociétés et il faut qu’ils puissent être entendus. Au sein des délégations nationales, elle a regretté que peu de jeunes représentent leurs pays. En Suède, on met l’accent sur leur participation aux prises de décisions et sur l’amélioration de leurs conditions de vie. Elle a formé le vœu qu’à l’avenir on ne dira pas que les Nations Unies font de beaux discours, mais plutôt de bonnes actions.
M. HOLGER KALLEHAUGE (Danemark) s’est félicité de l’adoption du projet de convention sur les droits des personnes handicapées, qui doit encore être adoptée par l’Assemblée générale au cours de cette session. Cet instrument, a-t-il ajouté, constitue une étape historique dans l’histoire du mouvement de défense des personnes handicapées, qui est en fait le dernier mouvement civique de notre ère. Le texte de cette convention est le résultat du compromis. Tous les gouvernements y ont participé de manière constructive, s’est félicité le représentant. De nombreuses propositions valables avaient été faites, mais le plus difficile a été de trouver un terrain d’entente face à des divergences culturelles, religieuses, ethniques et linguistiques. Le représentant a toutefois regretté l’ajout par la Chine, la Russie et les États arabes d’une note de bas de page à l’article 12 de la convention sur la capacité juridique. Pour ces pays, la capacité juridique signifie la capacité de disposer de droits, mais non pas d’agir. Prenant la parole à son tour, M. RUDKJOBING a déclaré que la situation des jeunes est un élément clef du développement durable. Toutefois, pour réaliser nos objectifs ambitieux, il faut renforcer la participation et l’influence des jeunes. Pour cela, il serait utile de disposer de davantage de données les concernant. Leur participation aux décisions les touchant directement est de la plus grande importance.
U KYAW TIN (Myanmar) a souscrit à l’intervention faite hier par le représentant du Groupe des 77 et de la Chine. Dix ans après l’adoption du Programme d’action de Copenhague et à la fin de la Décennie pour l’éradication de la pauvreté, il a noté que la communauté internationale est loin d’avoir atteint les objectifs fixés. Il a ainsi remarqué que des progrès limités ont aussi été réalisés en ce qui concerne l’augmentation de l’aide publique au développement (APD), estimant notamment que les stratégies nationales des pays en développement devraient être davantage soutenues par les partenaires des pays en développement. Bon nombre de pays parmi les moins avancés ne sont pas en mesure de consacrer des ressources aux programmes nationaux de développement, a-t-il en effet constaté, et c’est en cela que l’aide étrangère est cruciale. Le Myanmar dispose de plusieurs programmes dont l’objectif est de réduire les disparités entres zones rurales et urbaines. Des revenus de substitution sont proposés aux paysans produisant de l’opium, et un autre programme vise un développement rural intégré. Le représentant a aussi précisé que des infrastructures ont été développées dans le pays, comme par exemple 176 barrages qui ont été construits au cours des dernières années. En ce qui concerne l’alphabétisation, un programme sur 30 ans a été lancé au Myanmar et des progrès sont en cours de réalisation. Pour ce qui est du VIH/sida, du paludisme et de la tuberculose, un comité plurisectoriel a été mis en place en 1989. Il existe aussi un programme national qui bénéficie du soutien de l’ONUSIDA et un programme de vaccination anti-rougeole qui a été lancé avec l’aide de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Quant aux personnes âgées, elles sont peu nombreuses au Myanmar. Notre tradition prévoit, a-t-il expliqué, que cette population soit prise en charge par les plus jeunes.
Mme ENKHTSETSEG (Mongolie) a fait part de ses inquiétudes devant la lenteur des progrès accomplis alors que la fin de la Décennie pour l’élimination de la pauvreté approche. Pour honorer ses engagements, a-t-elle précisé, la Mongolie a défini une stratégie qui est en cours d’examen au parlement en vue de son adoption. La représentante a fait le bilan des initiatives de son pays pour atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement, en précisant qu’un bon nombre d’entre eux avaient été atteints malgré des niveaux de pauvreté élevés. La représentante a insisté sur les efforts de son pays en matière de promotion des droits de l’homme et de la bonne gouvernance. Dans ce cadre, la Mongolie a promulgué une nouvelle législation pour lutter contre la corruption, tandis qu’un nouvel organe de lutte contre ce fléau sera bientôt créé. La représentante a insisté sur la nécessité de renforcer la volonté politique et la solidarité dans une ère mondialisée où beaucoup de pays ne jouissent pas des fruits de la libéralisation économique. Insistant sur la Décennie pour l’alphabétisation, la représentante a précisé que son pays a contribué à alphabétiser 800 millions de personnes dans le monde dans le cadre de ses programmes de coopération. L’alphabétisation est un outil clef de lutte contre la pauvreté, a-t-elle poursuivi, et nous avons proposé d’accueillir la Conférence d’examen à mi-parcours pour l’Asie de la Décennie de l’alphabétisation; nous comptons par ailleurs présenter un projet de résolution à cet égard au cours de cette session.
M. NGUYEN TAT THANH (Viet Nam) s’est associé à la déclaration du Groupe des 77 et de la Chine. Il a salué l’adoption, il y a cinq semaines, d’un projet de convention sur la promotion de la dignité des droits des personnes handicapées. La communauté internationale s’est engagée dans la lutte pour l’égalité des droits, c’est-à-dire la lutte contre la pauvreté, a-t-il relevé. Mais, au terme de la Décennie actuelle pour l’éradication de la pauvreté, les progrès ont été très inégaux et donc décevants. De son avis, ceux qui souffrent ou qui reçoivent le moins doivent être privilégiés dans la répartition à l’échelle internationale. Il faut aussi aider les pays en développement à utiliser les ressources adéquates pour profiter efficacement de l’aide au développement. Au Viet Nam, a-t-il dit, nous accordons la priorité à l’éducation, avec des programmes adaptés notamment aux campagnes, montagnes et autres zones isolées. Le taux de scolarisation est le fruit d’investissements de la part du gouvernement, a signalé le représentant. D’ici l’an 2010, nous espérons allouer 20% du budget public pour augmenter la scolarisation en primaire. M. Nguyen Tat Thanh a enfin évoqué le cas du Delta du Mékong où il existe un programme spécial pour la scolarisation auquel l’UNESCO a contribué.
M. AL-SHMALI (Oman) a déclaré que l’alphabétisation est la clef du développement. Oman dispose de plans d’alphabétisation mis en place sous l’égide du Sultan. Nous disposons de programmes échelonnés dans le temps, a-t-il dit, et dont les échéances sont multiples, à savoir 2008, 2012 et 2016. Nous avons ouvert des centres d’alphabétisation sur tout le territoire. Nous faisons une utilisation éclairée de la télévision et disposons de programmes pour les femmes, mais également pour les personnes handicapées comme les sourds et les aveugles. Le pays dispose également d’un plan à l’horizon 2010 qui prévoit des échanges avec des organisations internationales. Nous faisons en sorte d’adapter les formations disponibles aux besoins du marché, a-t-il dit.
M. JAN MARTIN MUNZ (Allemagne) a rappelé que son pays célèbre aujourd’hui le seizième anniversaire de la chute du mur de Berlin et de la réunification du pays. Il a indiqué que les jeunes ont joué un grand rôle dans cette réunification. Un des obstacles majeurs à la participation des jeunes dans la vie sociale est le défaut d’éducation, a-t-il poursuivi. Il s’est montré choqué par le nombre de 130 millions de jeunes qui sont touchés par ce problème. Il a considéré que la question de la marginalisation de la jeunesse n’est pas suffisamment prise en
compte par les gouvernements. Il est vital d’œuvrer en faveur d’un accès à l’éducation et à l’emploi décent. Chaque dollar investi pour l’éducation est beaucoup plus profitable à la paix et la sécurité du monde qu’un dollar investi dans l’armement, a-t-il noté. Poursuivant au nom de l’Allemagne, Mme CHRISTINA APEL a souhaité que les objectifs en matière d’éducation soient atteints et qu’on arrive à une meilleure application du Programme d’action mondial pour la jeunesse. Elle a aussi souligné l’importance de la présence de jeunes délégués au sein des représentations nationales. Nous sommes prêts à nous attaquer aux programmes mondiaux en matière de développement, a-t-elle conclu, mais il faut nous en donner la possibilité dès maintenant.
M. EWALD LIMON (Suriname) a déclaré qu’il était regrettable de constater que cette dernière Décennie n’ait pas été à la hauteur des engagements pris lors du Sommet de Copenhague. Le représentant a ajouté que dans le cadre de son Plan de développement pluriannuel 2006-2011, le Gouvernement de Suriname accorde des garanties à ses citoyens et a entrepris de refondre son système de protection sociale. La création d’emplois productifs figure aussi en tête de liste des initiatives du pays. Un pays mû par un processus participatif, a précisé le représentant, a plus de chance de faire aboutir ses programmes d’élimination de la pauvreté. Fort de cette conviction, a-t-il ajouté, nous nous sommes attelés sans tarder à la mise en œuvre de nos engagements sur le plan national et international. Mais nos efforts au plan national doivent être réciproqués par les pays industrialisés, qui ont promis de consacrer 0,7% de leur PIB à l’aide publique au développement. Mais cette Décennie est celle des espoirs déçus et des promesses non tenues. Il faut cesser nos beaux discours et concrétiser les engagements pris en matière de développement socio-économique. Nous disposons de tous les outils permettant de les atteindre, a-t-il conclu.
M. AL JAAFARI (République arabe syrienne) a fait sienne la déclaration faite au nom du Groupe des 77 et de la Chine. Il a remarqué le fossé qui existe entre les pays développés et les pays en développement et a dénoncé à cet égard l’impact de la mondialisation et des sanctions arbitraires imposées aux États. Son Gouvernement attache une très grande importance au Sommet du développement social, le développement étant un droit fondamental. Le développement garantit en effet la dignité de l’être humain, loin de la maladie, de la pauvreté et de l’ignorance. Son pays a réalisé de grands progrès en matière de développement, a-t-il précisé, grâce à des stratégies et plans de développement. La Syrie a attaché à l’alphabétisation une grande importance, permettant ainsi de réduire ce problème notamment dans les zones rurales. Le représentant a encore signalé que la Syrie a un des taux d’analphabétisme des filles les plus faibles du monde, et que les personnes âgées bénéficient d’un plan spécial. Le plan quinquennal 2006-2010 est axé sur le plan humain, a-t-il ajouté. Ce qui nous préoccupe particulièrement c’est l’occupation d’une partie de notre territoire, le Golan. Il a conclu que la mondialisation impose de renforcer la coopération internationale dans tous les domaines afin de réaliser le développement humain dans chaque pays et dans le monde entier.
Mme MABEL REBELLO (Inde) a insisté sur la nécessité de réunir les conditions préalables essentielles à l’élimination de la pauvreté. Ainsi, le premier Objectif du Millénaire pour le développement, à savoir réduire de moitié la pauvreté d’ici 2015, exige un flux de ressources plus important et davantage de transferts de technologies. Il est également de la plus grande importance que les pays industrialisés consacrent 0,7% de leur PIB à l’aide publique au développement et qu’ils annulent la dette. Passant à la situation propre à son pays, la représentante a expliqué que les stratégies et modèles de développement de l’Inde ont eu des répercussions profondes sur le secteur social. Ainsi, l’incidence de la pauvreté au cours des deux dernières décennies est passée de 45% à 26%. La représentante a insisté sur les mesures de création d’emploi, qui sont pour elle l’arme la plus efficace contre la pauvreté, ainsi que sur les mesures d’intégration sociale, qui sont, selon elle, complémentaires et se renforcent mutuellement. La libéralisation de l’économie, a ajouté la représentante, exige un certain niveau de développement économique et des capacités scientifiques. Au même moment, il est crucial de favoriser la libre entreprise ainsi que l’accès à l’éducation.
M. HAMID AL-BAYATI (Iraq) a considéré que les droits de l’homme sont au cœur des aspirations des Nations Unies quant à la réalisation de la paix et du développement. Il a cité la Déclaration de l’ONU du 11 décembre 1969, qui a insisté sur le progrès et le développement dans ses articles 3 et 9. Cette déclaration a mis l’accent sur les conditions favorables au progrès en matière de développement, qui comprennent l’indépendance, le droit à l’autodétermination et le principe de non-ingérence. L’article 11 précise les garanties sociales et de sécurité nécessaires pour atteindre un niveau de vie digne pour toutes les personnes, a-t-il encore rappelé. Pour le représentant, la famille est le noyau de la société et la Constitution est responsable de sa protection comme de la protection de toute personne prise individuellement. Il a signalé que le Pacte international régissant les relations entre le Gouvernement de l’Iraq et l’ONU vise à faire avancer le pays vers la démocratie et l’autosuffisance, ainsi que vers son intégration dans le monde. Le Gouvernement déploie tous ses efforts pour améliorer les conditions de vie de ses citoyens, a-t-il assuré. Les femmes, les jeunes et la stabilité de la famille, notamment, font l’objet de programmes d’action. Il a également cité le programme national en faveur de la promotion de la culture.
Mme BERLANGA (Mexique) a déclaré que l’élimination de la pauvreté est une condition préalable au développement. Elle a plaidé en faveur d’une approche intégrée permettant de faire face à toutes les dimensions de la pauvreté et à ses causes structurelles. La représentante s’est félicitée de la conclusion récente des négociations autour du projet de convention internationale sur les droits des personnes handicapées et a souhaité l’entrée en vigueur rapide de ce texte. Cet instrument devrait garantir le plein respect des droits de l’homme des personnes handicapées et leur pleine participation à tous les aspects de la société. Elle a réitéré la détermination de son gouvernement à mettre en œuvre le Plan d’action de Madrid sur le vieillissement. L’alphabétisation, par ailleurs, a-t-elle déclaré, est aussi la meilleure manière de mettre en œuvre une approche intégrée en matière d’éducation.
M. BORIS CHERNENKO (Fédération de Russie) s’est déclaré favorable à l’adoption de mesures pour mettre en œuvre les Programmes d’action en matière de développement et de droits de l’homme. En ce qui concerne la Commission du développement social, il a indiqué que la Fédération de Russie est candidate pour sa réélection en tant que membre. Son pays met en place des projets notamment en matière de soins, de logement et de culture. Le financement du projet santé pour 2007 sera augmenté de 70%, a-t-il précisé. La lutte contre la pauvreté est aussi une priorité, le but étant de réduire le nombre des pauvres de 10% d’ici à 2008. Le représentant a appuyé les propositions contenues dans le Rapport du Secrétaire général sur la situation de la jeunesse. La maternité, l’enfance et la famille sont protégées par l’État, conformément à la Constitution russe, a-t-il expliqué. Un certificat de naissance a été mis en place pour assurer aux nouveaux-nés les soins dont ils ont besoin. Nous accordons aussi une attention particulière aux personnes handicapées, a-t-il poursuivi, avec notamment un programme fédéral pour la période 2006-2010. S’agissant de la prise en compte des besoins des personnes âgées, il a expliqué que 40 millions de citoyens russes perçoivent une pension de retraite.
Mme LEYSA FAYE (Sénégal) a estimé que le développement social est le seul et unique moyen de lutter contre la pauvreté et d’assurer une amélioration des conditions de vie des populations. Passant à la situation propre au Sénégal, elle a expliqué que son pays avait mis en place un programme national de lutte contre la pauvreté, ainsi qu’un cadre de sécurité alimentaire qui fait le lien entre la sécurité alimentaire, l’environnement et la lutte contre la pauvreté. La nécessité d’améliorer la sécurité alimentaire a mené entre autres à l’adoption d’un plan d’action pour la femme, à un programme d’investissement du secteur agricole et à un programme de nutrition communautaire. Dans un souci d’équité, de bonne gestion et de transparence, le Sénégal a pris les dispositions suivantes: assainissement des finances publiques, application rigoureuse du nouveau Code des marchés, intensification de la lutte contre la corruption, et formation et responsabilisation des communautés dans les procédures des marchés.
Mme ADIYATWIDI ADIWOSO ASMADY (Indonésie) a relevé, dans le Rapport du Secrétaire général, que les progrès se sont ralentis en ce qui concerne le développement social, notamment en ce qui concerne les problèmes de mortalité infantile et de scolarisation. Elle a insisté sur l’importance des investissements étrangers directs, qui, notamment par les microcrédits, peuvent contribuer à la réduction de la pauvreté. Les petites et moyennes entreprises sont les principales créatrices d’emploi, a-t-elle ensuite noté. Mme Asmady a aussi relevé l’importance de mettre en place un filet de sécurité sociale et indiqué que l’Indonésie prévoit de consacrer 9,9 milliards de dollars à la création de ce filet. Pour aider les personnes handicapées, l’Indonésie travaillera sur la base de la future Convention internationale sur la promotion des droits des personnes handicapées, a-t-elle poursuivi. En ce qui concerne les personnes âgées, elle a cité des programmes nationaux dont elles sont bénéficiaires. Les pays en développement et les pays industrialisés doivent coopérer et faire en sorte que soient réalisés les objectifs du Sommet social, a-t-elle conclu.
M. CHADERTON MATOS (Venezuela) a déclaré que les inégalités et l’injustice sociales demeurent de grandes questions morales pour l’humanité. La pauvreté réduit à néant les opportunités et constitue, en elle-même, une violation des droits de l’homme fondamentaux que sont l’accès à l’emploi, au logement, à la santé et aux opportunités professionnelles. Nous ne pourrons atteindre le but d’éliminer la pauvreté, a-t-il dit, que par une approche multidimensionnelle qui place l’être humain au centre des préoccupations. Il s’agît d’atteindre la justice sociale par l’inclusion sociale. La paix et la sécurité sont les produits de la justice sociale. L’éducation, a ajouté le représentant, est par ailleurs « une arme de construction massive ». Passant à la situation dans son pays, le représentant a précisé que le Venezuela avait éliminé l’illettrisme et avait lancé un programme alimentaire qui bénéficie à des millions de personnes. Par ailleurs, la question du handicap a été abordée sous son angle social et la Constitution vénézuélienne précise que toute personne handicapée a droit à l’intégration familiale et communautaire. Par ailleurs, a-t-il ajouté, notre alternative bolivarienne pour l’Amérique repose sur l’établissement d’alliances stratégiques dans la région et sur un équilibre structurel, afin d’éliminer les grandes inégalités sociales dont souffrent les peuples d’Amérique latine et des Caraïbes.
M. AMANUEL GIORGIO (Érythrée) a fait sienne la déclaration du représentant du Groupe des 77 et de la Chine. Il a constaté que les engagements du Sommet social et ceux du Sommet du Millénaire se renforcent mutuellement pour lutter contre la pauvreté. Le niveau de pauvreté en Afrique, pourtant, ne cesse d’augmenter, du fait de nombreuses causes telles les conflits, les maladies, les famines. À ce rythme, et sans intensifier la lutte, nombre de nos pays ne pourront pas réaliser les objectifs prévus pour réduire la pauvreté, a-t-il averti. L’Érythrée s’efforce de relever ses infrastructures et d’utiliser ses capacités humaines et financières pour y arriver. Le représentant a aussi souligné l’importance de la coopération au niveau international. Concernant la lutte contre l’analphabétisme, l’UNESCO a attribué un prix à l’Érythrée pour récompenser les efforts accomplis en ce sens, a indiqué son représentant. S’agissant des personnes handicapées, sa délégation se félicite de l’élaboration finale du projet de Convention générale sur leurs droits, et a espéré que l’Assemblée générale adoptera ladite Convention au cours de la présente session.
Mme TRACI-ANN JOHNS (Jamaïque) a insisté sur la situation des jeunes dans le monde en relevant que beaucoup reste à faire dans les domaines du chômage et de la santé. Elle a rappelé que 18% de la population mondiale des jeunes vit avec moins d’un dollar par jour et que 20% des jeunes en 1998 se trouvaient dans une situation de pauvreté. Celle-ci est due, a-t-elle poursuivi, à divers facteurs sociaux liés au chômage, qui est une véritable maladie sociale aux effets adverses. La pauvreté en est la manifestation la plus criante. En Jamaïque, le VIH/sida est un véritable fléau pour les jeunes. Plus de 22 000 jeunes, dont 10 000 de 15 à 24 ans, sont infectés par le virus. De plus, la pandémie a tendance à se féminiser. À l’heure actuelle, le Gouvernement de la Jamaïque met en œuvre une approche qui comprend plusieurs volets pour lutter contre la pandémie, à savoir la modification des comportements, les services de laboratoires, la recherche et les soins. Mettre un terme à la propagation de la pandémie et en renverser la montée reste un des Objectifs du Millénaire pour le développement auquel nous sommes fortement attachés, a-t-elle conclu.
M. WILCO OTTE, représentant de la jeunesse des Pays-Bas, a signalé que son travail dans les taudis d’Hyderabad lui a permis de prendre conscience des privilèges dont jouissent les jeunes de son pays. L’injustice due aux inégalités sociales et économiques est généralisée, a-t-il ajouté: elle traverse les frontières et nous touche tous. Aux Pays-Bas, les jeunes vont à l´école tandis qu´ailleurs dans le monde, 218 millions de mineurs doivent subvenir aux besoins de leur famille. Et alors que la technologie a élargi les perspectives des jeunes Néerlandais, les jeunes des régions ravagées par la guerre n’ont accès qu’à la technologie des armes. Certains jeunes peuvent faire entendre leurs voix mais nombre d’entre nous ne participons aucunement aux prises de décisions , a-t-il dit. Le Programme d'action mondial pour la jeunesse, qui a été adopté en 1995 et qui promettait d’apporter des améliorations dans des domaines tels que l’éducation et la participation des jeunes, a besoin d´un nouvel élan. M. Otte a préconisé de lutter contre la discrimination, l’exclusion et l’inégalité, en mettant l’accent sur notre humanité commune. Il a exhorté les États Membres à assumer leurs responsabilités sociales, politiques et économiques, à garantir aux jeunes de leurs pays une scolarité jusqu’à 14 ans, à leur ouvrir des perspectives d’emploi afin d’éviter qu’ils ne s’associent à des gangs et à amener, avec eux, un représentant de la jeunesse à l’Assemblée générale l´année prochaine.
M. LAURO BAJA (République des Philippines) a déclaré qu’en dépit des progrès considérables au cours de la décennie écoulée, la communauté internationale était loin d’avoir éradiqué la pauvreté. Nous devons donc privilégier une approche intégrée mettant en œuvre de façon coordonnée des politiques économiques et sociales, plutôt que de donner la priorité à de simples politiques économiques susceptibles d’aggraver les disparités. La rareté des ressources indispensables à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) continue cependant de poser un grave défi. Saluant ensuite les pays développés ayant tenu l’engagement de consacrer 0,7% de leur PNB à l’APD, les Philippines ont encouragé les institutions financières internationales à sérieusement examiner la proposition « dette-pour-égalité dans le cadre des OMD » initiée par leur gouvernement, et qui vise à soulager des contraintes fiscales des pays en développement à moyen ou faible revenus.
Les Philippines apprécient par ailleurs l’attention accordée aux groupes vulnérables et recherche de son côté les moyens d’émanciper ces personnes pour leur permettre de prendre activement part à la vie économique et sociale du pays. À cet égard, la délégation philippine a émis l’espoir que la Convention sur la protection des droits des handicapés récemment adoptée pourrait être pleinement mise en œuvre. Estimant par ailleurs qu’un élément clef pour surmonter les inégalités et lutter contre la pauvreté consiste pour les gouvernements à fournir des emplois décents à leurs citoyens, le représentant a indiqué que le sien concentrait ses efforts sur les plus jeunes à travers quatre stratégies: création d’emplois; préservation de l’emploi; facilitation d’accès à l’emploi et renforcement de l’emploi.
M. NARENDRA BIKRAM NEWANG, Ministre de la justice du Népal, a expliqué que son pays a entrepris de devenir une démocratie multipartite, en particulier depuis avril dernier. La population est croissante au Népal et la pauvreté est importante, a-t-il indiqué. On ne dispose pas des infrastructures nécessaires et l’industrialisation n’en est qu’à ses balbutiements, sans compter les conséquences des violences des dernières années. Le Ministre a poursuivi en indiquant que son gouvernement s’est engagé à mener à terme un processus de paix, qui doit aboutir à des élections libres pour mettre en place une Assemblée constituante. Nous souhaitons y faire participer tous les groupes ethniques, sur la base des principes d’égalité et de justice sociale, a-t-il précisé. Le gouvernement cherche à décentraliser le pouvoir, avec également un souci de parité homme-femme dans les représentations nationales. Le Ministre a indiqué que l’objectif principal du gouvernement est l’éradication de la pauvreté, en passant notamment par un accès accru aux marchés étrangers. Il a donc souligné l’importance d’une démarche concertée au niveau international. Nous aurions besoin aussi de mettre en œuvre le Plan de Madrid sur le vieillissement, pour régler les problèmes spécifiques rencontrés par les personnes âgées, a-t-il relevé. Il a assuré que le Népal est engagé pour tout mettre en œuvre dans le sens des OMD, mais a trouvé que la communauté internationale pourrait en faire un peu plus pour aider les efforts nationaux de développement. À son avis, l’enclavement de certains États ou leur isolement, comme pour les petits États insulaires en développement, doit aussi être pris en compte.
M. MUBURI-MUTTA (Kenya) a insisté sur le rôle de l’agriculture comme unique source de subsistance de la majorité des peuples en Afrique subsaharienne. Le secteur de l’agriculture emploie en effet 90% de la population rurale africaine. Malheureusement, de nombreux obstacles se posent au développement de ce secteur d’activité en raison du manque d’infrastructures agricoles, de l’inexistence des marchés pour les produits de base, de faibles investissements, de la mauvaise qualité des semences et d’un faible niveau technologique. Pour le représentant, le VIH/sida et les maladies infectieuses constituent également un frein au développement durable, et ont des effets débilitants sur l’ensemble de la population. Le représentant a détaillé les mesures prises par son gouvernement pour faire face à ces maladies, ainsi que les initiatives prises en faveur des jeunes, qui constituent 60% de la population kényenne. Ainsi, un Ministère de la jeunesse et un Fonds pour la jeunesse ont été créés. Pour la délégation kényenne, seule la libéralisation des marchés et l’ouverture des marchés aux produits des pays du Sud permettra d’éliminer la pauvreté. La suspension des négociations dans le cadre du Cycle de Doha est à cet égard un revers de taille, dans la mesure où le commerce international et la réduction de la pauvreté sont liés de manière intrinsèque.
M. KHUNYING LAXANACHANTORN LAOHAPHAN (Thaïlande) s’est associé à la déclaration faite par l´Afrique du Sud au nom du Groupe des 77 et de la Chine. Il s’est félicité des progrès réalisés pendant la Décennie des Nations Unies pour l’élimination de la pauvreté, mais en a déploré la lenteur et l’inégalité. Il faut redoubler d’efforts, a-t-il dit, et tenir les promesses. C’est pourquoi la Thaïlande reste engagée dans une politique de partenariat pour le développement sous la forme d’une coopération Sud-Sud et de partenariats trilatéraux. L’ONU, a-t-il ajouté, doit assurer une meilleure cohérence et une meilleure coordination des politiques d´élimination de la pauvreté et de développement social entre les institutions et organismes internationaux compétents, ce qui permettrait d´utiliser au mieux les rares ressources disponibles pour aider les pays en développement. Outre cette aide, les pays doivent pouvoir sortir de la pauvreté grâce aux échanges commerciaux, ce que la reprise et le succès du Cycle de Doha devraient favoriser. Il faut veiller, a-t-il ajouté, à ce que tous les secteurs de la société reçoivent équitablement les fruits de la croissance économique.
La Thaïlande, a poursuivi M. Laohaphan, avance sur la voie de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement et vise à instaurer un enseignement secondaire universel d’ici à 2015. Le représentant a souligné qu’il fallait également autonomiser les personnes âgées en raison du vieillissement d’un nombre croissant de sociétés, et à cette fin, son pays a pris des mesures concrètes conformément au Plan d’action international de Madrid. Sa délégation s’est félicitée de l’accord historique conclu à la huitième session du Comité spécial chargé d’élaborer une Convention pour la protection et la promotion des droits et de la dignité des personnes handicapées. M. Laohaphan a conclu en disant que le développement social avait connu des progrès et des échecs, mais qu’il fallait en tirer des leçons si l’on voulait avancer et concrétiser les promesses du Sommet de Copenhague.
M. ELCHIN GADIROV (Azerbaïdjan) a relevé que l’examen des activités entreprises dans le cadre de la Décennie pour l’éradication de la pauvreté montre que des progrès ont été réalisés, mais qu’ils sont inégaux. Pour comprendre les causes profondes de la pauvreté, il faut que toutes les parties intéressées y travaillent, à son avis. En Azerbaïdjan, a-t-il indiqué, les indicateurs de santé économique prouvent une amélioration de la situation, mais il reste encore à parvenir à une répartition juste des fruits de ce développement. Nous devons beaucoup au secteur pétrolier, a-t-il reconnu, mais nous devons tout faire pour que les recettes en la matière soient bien réparties. De l’avis du représentant, il faut aussi permettre un meilleur accès des jeunes et des femmes aux ressources. M. Gadirov a par ailleurs approuvé le projet de convention sur les droits des personnes handicapées, et assuré que plusieurs lois ont été adoptées récemment dans son pays pour permettre l’insertion de ces personnes en favorisant leur autonomie économique. S’agissant des autres groupes vulnérables de la population, on tente de leur réserver une place sur le marché du travail, a-t-il précisé. En Azerbaïdjan, 69% des jeunes sont sans emploi et un plan a été adopté pour y remédier. Le Gouvernement s’intéresse aussi au sort des réfugiés et des personnes déplacées par le conflit qui oppose l’Arménie et l’Azerbaïdjan. Enfin, sur le thème du vieillissement, nous nous efforçons de nous conformer au Plan d’action de Madrid, a-t-il ajouté.
M. VOLODYNYR PEKARCHUK (Ukraine) a déclaré que la pauvreté touche particulièrement son pays et qu’elle est donc devenue une priorité. Nous avons amélioré notre politique nationale et avons mis en place diverses initiatives. En 2006, nous avons mis en place un pacte social qui regroupe tous les acteurs de la société. Nous ne pourrons éliminer la pauvreté qu’en allant à la source. Il nous faut pour cela conjuguer la dimension sociale et économique. L’emploi reste notre stratégie principale, mais nous reconnaissons la nécessité d’adopter d’autres mesures avec nos partenaires du développement.
Mme MIRNA FARFÁN (El Salvador) a évoqué l’existence au Salvador d’un plan intitulé « País Seguro » qui vise à faire progresser les communautés et faciliter l’accès aux services publics. Des actions en matière d’emploi, de santé, de culture et concernant la qualité des services publics ont ainsi été lancées. Quatre domaines sont au cœur des activités de notre pays, a précisé la représentante, à savoir la santé, l’éducation, le logement et le renforcement social et familial. Selon Mme Farfán, la pauvreté consiste en une certaine vulnérabilité sociale et l’attention doit être portée sur la pauvreté en plaçant au centre l’individu et la famille. Elle a confirmé que, dans son pays, on cherche à renforcer la participation de la famille. Un autre objectif est de faire diminuer le taux d’abandon scolaire et augmenter le taux de scolarisation. Mme Farfán a ensuite indiqué que l’El Salvador accueillera en 2007 la XIVème Conférence des premières dames, épouses et représentantes des chefs d’États et de gouvernement des Amériques, dont le thème central sera les personnes âgées et les progrès accomplis dans l’application du Plan d’action de Madrid. Mme Farfán a ensuite noté que la violence des gangs de jeunes demeure encore un grave problème dans son pays et indiqué qu’un programme a été mis en place pour y trouver une solution. S’agissant des personnes handicapées, elle a apprécié l’adoption récente du projet de convention sur les droits des personnes handicapées. Elle a conclu en rappelant que la démarche de développement doit être fondée sur la personne, avec une approche multidimensionnelle.
M. ABDULKADER AHMED SAEED ALSUBEIHI (Yémen) a déclaré que malgré les ambitions du Plan d’action de Copenhague, son application n’a pas été à la hauteur des aspirations des peuples, tant la pauvreté et le chômage continuent de sévir. Réaliser le développement pour tous exige l’égalité des chances et l’ouverture des marchés des pays développés aux produits des pays en développement. Ces derniers doivent tirer profit de l’aide externe, combattre la corruption et assurer la bonne gouvernance. Au plan national, a-t-il déclaré, notre action a porté sur l’accès aux soins de santé et à l’éduction, ainsi qu’à la lutte contre la corruption. Les plans et programmes éducatifs visent la fourniture d’équipement et d’infrastructures notamment dans les régions où ces services n’existaient pas jusqu’en 1990. L’éducation est obligatoire au niveau du cycle primaire. Son pays a augmenté la fourniture des services médicaux qui couvrent désormais 60% de la population contre 38% il y a quelques années.
Mme JOYCE KAFANABO (République-Unie de Tanzanie) s’est associée à la déclaration faite par l´Afrique du Sud au nom du Groupe des 77 et de la Chine, ainsi qu’à celle faite par le Lesotho au nom de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC). Elle s’est inquiétée que dix ans après le Sommet mondial pour le développement social, les progrès réalisés restent inégaux. Elle s’est donc félicitée des recommandations du Secrétaire général (A/61/99) qui appelle à renforcer « les efforts pour aider les pays à atteindre les objectifs de développement social en mettant des ressources à leur disposition ». Elle a indiqué que le Gouvernement tanzanien avait pris des mesures en faveur de la croissance et de la lutte contre la pauvreté, en y incorporant des questions sociales telles que l’emploi, l’environnement, la jeunesse, les femmes, le VIH/sida, la bonne gouvernance et l’obligation redditionnelle, et elle s’est félicitée à cet égard de l´appui fourni par le système des Nations Unies. En ce qui concerne la jeunesse, le Gouvernement a reconnu son rôle dans le développement national. Assurer un emploi décent aux jeunes et améliorer les infrastructures rurales font partie de la stratégie de réduction de la pauvreté et de développement durable. Le gouvernement a mis en place une stratégie dont l´objectif est de créer un million d’emplois d’ici à 2010. S’agissant du vieillissement, le gouvernement s’est engagé à mettre en œuvre le Plan d’action de Madrid, à assurer la protection sociale des personnes âgées et à les soulager du fardeau que la pandémie du VIH/sida, qui décime les jeunes, leur impose. La Tanzanie, a-t-elle dit, se félicite du texte de la convention internationale pour la protection des droits et de la dignité des personnes handicapées. La Tanzanie a reconnu le rôle central de l’alphabétisation et a mis en place une stratégie visant à en maintenir et à en améliorer le niveau. Mme Kafanabo a enfin remercié la société civile de son appui aux programmes de développement social du gouvernement.
M. CHEIKH SUHAIM AL-THANI (Qatar) a indiqué que son pays accorde la priorité au développement humain, et notamment au bien-être des groupes vulnérables que sont les femmes, les enfants, les personnes handicapées et les personnes âgées, en vue de leur inclusion sociale. Le Sommet de Copenhague nous avait permis de faire de l’intégration sociale un objectif permettant de créer une société pour tous où chacun jouerait un rôle actif. Cette société inclusive exige la jouissance de tous les droits de base. La mise en œuvre du Programme d’action de Copenhague a toutefois été éclipsée dans la mesure où la notion d’intégration sociale exige des actions plus concertées. De même, le concept d’intégration n’a pas eu la même résonnance que l’élimination de la pauvreté et la création d’emplois. Pourtant, a insisté le représentant, l’inclusion sociale doit être un concept opérationnel du développement.
M. BARLYBAY SADYKOV (Kazakhstan) a indiqué que son Gouvernement met en œuvre les directives des différents plans d’action adoptés au niveau mondial. Il a mis en place une stratégie nationale à long terme, intitulée « Kazakhstan 2030 ». Il semble que le pays est en bonne voie dans la réalisation de ses objectifs en matière de développement, a-t-il poursuivi. La croissance moyenne au cours de ces 5 dernières années a atteint les 10%. L’accent est mis sur les domaines de l’éducation et de la santé. Un programme vise aussi le développement équilibré et durable des zones rurales, a-t-il précisé. Le Kazakhstan, dans 5 ans, pourrait avoir réduit de moitié le nombre des personnes vivant dans la pauvreté. S’agissant des petites et moyennes entreprises, qui permettent la création d’emplois indépendants, le représentant a considéré qu’elles sont des outils d’éradication de la pauvreté. Les microcrédits permettent de diversifier l’économie, a-t-il ajouté. Concernant l’éducation primaire, elle est obligatoire et gratuite au Kazakhstan. Depuis 1992, le gouvernement distribue des bourses aux 3000 meilleurs étudiants pour qu’ils puissent poursuivre leurs études supérieures dans d’autres pays. M. Sadykov a aussi indiqué que chaque citoyen doit souscrire à une assurance santé individuelle, et que le système de retraite est basé sur la capitalisation. Le Kazakhstan se félicite de la fin de la négociation sur le texte de la Convention sur les droits des personnes handicapées, a-t-il enfin assuré. Il a conclu en soulignant l’importance des institutions spécialisées des Nations Unies, les invitant à conjuguer leurs efforts en matière de développement social.
M. RENE NSEMI (République du Congo) a déclaré que dix ans après le Sommet de Copenhague, la situation sociale dans le monde reste caractérisée par la persistance, voire l’aggravation, des clivages socio-économiques entre pays riches et pays en développement. Le représentant a expliqué que la lutte contre la pauvreté reste la pierre angulaire de la politique de son gouvernement, et passe par l’élaboration d’un programme détaillé pour les années 2004-2009 qui a été harmonisé avec le Document de stratégie de réduction de la pauvreté. De même, plus de 10 000 logements sociaux ont été construits tandis qu’une banque de l’habitat et un fonds national de l’habitat ont été créés. Abordant la situation du continent africain, le représentant a relevé que l’Afrique est marquée par une pauvreté généralisée qui touche surtout les femmes, et que son pays n’en est pas épargné. Malgré ses atouts, le Congo reste confronté à de nombreux défis en raison de l’inadéquation des infrastructures et des ressources humaines.
Mme ABUBAKER (Jamahiriya arabe libyenne) a fait sienne la déclaration faite au nom du Groupe des 77 et de la Chine. Il a signalé que la pauvreté continue d’entraver la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement, et a appelé à davantage d’actions pour élaborer des stratégies nationales visant l’éradication de la pauvreté, avec l’aide de la communauté internationale. La lenteur des progrès est liée à de nombreux facteurs, comme les maladies, l’analphabétisme, la famine, les conflits. Le représentant a engagé la communauté internationale à renforcer son aide publique au développement et à s’engager davantage dans la coopération internationale. Il a regretté que la Commission du développement durable n’ait pas pu parvenir à un résultat satisfaisant. La Libye a financé plusieurs programmes de coopération avec les pays d’Afrique subsaharienne, a-t-il précisé. Il a réaffirmé son attachement à la mise en application des résultats du Sommet du développement social et du Sommet de Copenhague. À cet égard, les plans de développement libyens ont accordé une importance accrue à la scolarisation, l’alphabétisation et la sécurité sociale, qui est gratuite pour les veuves, les personnes âgées et les personnes handicapées. Le représentant a annoncé que des crédits sont par ailleurs accordés aux jeunes pour les aider à démarrer dans la vie active. Le représentant a enfin déclaré apprécier la convention sur les droits des personnes handicapées, qui vise à protéger la dignité de ces personnes.
M. SIMEON ADEKANYE (Nigéria) a déclaré que la mise en œuvre des engagements du Sommet de Copenhague et du Sommet mondial de 2005 est indispensable à l’élimination de la pauvreté et à un véritable développement social. C’est la raison pour laquelle le Nigéria a accordé un niveau de priorité aux mesures d’élimination de la pauvreté en insistant sur la croissance économique, l’emploi, la coordination de toutes les activités d’élimination de la pauvreté et la mise en place d’une base de données complète sur toutes les activités mises en place. Nous avons aussi adopté des lois fédérales, a-t-il dit, qui constituent désormais un véritable cadre d’action. Ainsi nous avons adopté des mesures pour améliorer les infrastructures agricoles et avons fait de l’enseignement et de l’accès aux soins de santé une priorité. Nous avons introduit des lois permettant l’autonomisation des personnes âgées et des personnes handicapées. Mais nos efforts nationaux n’atteindront leur but que si nos partenaires assument leurs responsabilités.
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