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AG/DSI/3332

PREMIÈRE COMMISSION: LES DÉLÉGATIONS EXAMINENT LES MOYENS DE REVITALISER LA CONFÉRENCE DU DÉSARMEMENT

20/10/2006
Assemblée généraleAG/DSI/3332
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Première Commission

18e séance – matin


PREMIÈRE COMMISSION: LES DÉLÉGATIONS EXAMINENT LES MOYENS DE REVITALISER LA CONFÉRENCE DU DÉSARMEMENT


Quinze projets de résolution et de décision sont présentés, dont six relatifs au désarmement et à la sécurité régionale


La Première Commission a poursuivi, ce matin, son débat thématique et la présentation de tous ses projets de résolution et de décision.


Préoccupées par l’impasse dans laquelle se trouvent les principaux organes constitutifs de l’édifice de désarmement des Nations Unies, plusieurs délégations ont fait part de leurs réflexions sur les mesures à mettre en place pour en renouveler le fonctionnement.  La reprise des travaux de fonds de la Conférence du désarmement (CD) notamment, a fait l’objet de nombreux commentaires.


Le Canada, par la voix de son représentant, a ainsi estimé que le blocage des mécanismes du désarmement ne s’expliquait pas par un manque de volonté politique, mais par le fonctionnement du mécanisme lui-même.  Il a ainsi noté que les débats menés au sein de la Conférence du désarmement, en 2006, ont été ciblés et structurés sur les points de l’ordre du jour, avec la participation  de spécialistes.  Il s’agit d’une amélioration notable, a-t-il estimé.  Pour 2007, il a souhaité que la CD prête davantage d’attention aux thèmes pouvant aboutir à une négociation.


Le Traité sur l’interdiction de la production de matières fissiles à des fins militaires est un premier sujet qui pourrait être négocié par la Conférence du désarment, a relevé le représentant de la Pologne.  Selon lui, la CD devrait décider de créer des organes subsidiaires comme des groupes de travail ou des groupes d’experts au début 2007.


Pour le Pakistan au contraire, la faiblesse actuelle du mécanisme de désarmement n’est pas fondamentalement structurelle, mais vient plutôt d’un manque de volonté politique.  Si les délégations ont d’importantes divergences de vues, il ne faut pas en accuser les mécanismes, a-t-il déclaré.  À ce titre, il a relevé l’érosion du consensus politique entourant la question du désarmement nucléaire.


Le représentant pakistanais a, par exemple, défendu la règle du consensus au sein de la Conférence du désarmement.  Pour lui, la proposition d’Hans Blix de fonctionner avec une majorité des deux tiers est vouée à l’impasse.


En ce qui concerne les mesures de désarmement régional, de nombreux pays arabes ont de nouveau réaffirmé la nécessité impérieuse d’établir une zone dénucléarisée au Moyen-Orient.  Les délégations ont ainsi fait de l’adhésion d’Israël au Traité de non-prolifération des armes nucléaires (TNP) et au placement de l’ensemble des installations militaires de ce pays sous le contrôle de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), un préalable à la création d’une zone de ce type.


Le Qatar a souhaité que soit défini un mécanisme de suivi d’application des textes les plus volontaires sur la non-prolifération nucléaire dans la région adoptés par la Première Commission. 


De son côté, la représentante de l’Iraq a insisté sur la nécessité de restaurer le régime prévu par le TNP, en demandant également à Israël d’adhérer à cet instrument.  Soutenant à son tour la création d’une zone dénucléarisée au Moyen-Orient, elle a formé le souhait que toutes les garanties soient données aux États qui le souhaitent de pouvoir utiliser à des fins pacifiques l’énergie nucléaire.  La représentante a ainsi demandé qu’une réflexion de fond soit menée sur les risques de double usage qui continuent de saper la crédibilité du TNP.


Soucieuse de ne pas voir la question de la maîtrise des armes classiques au niveau régional éclipsée par celles relatives au désarmement nucléaire à cette échelle, la délégation du Pakistan a rappelé les dommages causés par ces armes sur le développement des sociétés minées par les conflits armés.  Le représentant du Pakistan, présentant deux projets de résolution voisins sur les armes classiques, a lui aussi souligné combien la présence de ces arsenaux dans les régions les plus troublées du globe attisait la pauvreté et les tensions.  C’est en ce sens qu’il a demandé aux États de respecter les dispositions les enjoignant à réduire leurs budgets militaires et à consacrer les sommes ainsi épargnées au développement et à l’essor des sociétés.  Pour lui, il faut que les États s’engagent à maintenir le niveau le plus faible possible d’armement pour assurer leur sécurité. 


Les délégations suivantes ont pris la parole: Ouzbékistan, Kazakhstan, Mongolie, Mexique, Japon, Fédération de Russie, Inde, Indonésie, République populaire démocratique de Corée, Brésil, Azerbaïdjan, Burkina Faso, Émirats arabes unis, Koweït, Cuba, Algérie, Rwanda, Ex-République yougoslave de Macédoine, Union européenne et Roumanie.


La Première Commission poursuivra ses travaux le lundi 23 octobre, à 15 heures.


Débat thématique et présentation et examen de projets de résolution


M. ALISHER VOHIDOV (Ouzbékistan), au nom des cinq États d’Asie centrale, a présenté un projet de résolution saluant la signature du Traité portant sur la « Création d’une zone exempte d’armes nucléaires en Asie centrale » (A/C.1/61/L.54) le 8 septembre dernier, à Semipalatinsk.  Cette signature a été applaudie par le Mouvement des non-alignés lors de leur dernier Sommet à La Havane, comme par la Conférence islamique.  Cette zone constituera un pas important vers le renforcement du régime de non-prolifération, a dit le représentant.  Le texte relève aussi que les pays d’Asie centrale sont prêts à poursuivre les consultations avec les États dotés d’armes nucléaires sur certaines dispositions du Traité.


M. KASSYMZHOMART TOKAEV (Kazakhstan) a expliqué que la création d’une zone dénucléarisée en Asie centrale marquait une étape importante dans le domaine du désarmement nucléaire dans l’hémisphère nord.  En signant le Traité de Semipalatinsk, les cinq États d’Asie centrale ont conclu un accord qui contribuera au renforcement de la paix et de la sécurité sur la base de l’Article 7 du Traité de non-prolifération des armes nucléaires(TNP).  Le représentant a expliqué que ce Traité de Semipalatinsk demandait au États parties de ne pas, entre autres, développer, fabriquer et stocker des armes nucléaires ou des matières connexes et de pas encourager les pays à conduire de recherches pouvant mener à la fabrication et à l’acquisition d’engins explosifs nucléaires.  Le représentant a ajouté que par ledit Traité les États s’engageaient à ne pas produire de matière fissile à des fins militaires.  Il a appelé les délégations à soutenir le projet de résolution présenté l’Ouzbékistan.


M. BAATAR CHOISUREN (Mongolie) a présenté un projet de résolution, intitulé« Sécurité internationale et statut exempt d’armements nucléaires de la Mongolie » (A/C.1/61/L.53).  Il a dit que le statut internationalement reconnu de la Mongolie aidera à renforcer la confiance dans la région.  Cela permettra de promouvoir la sécurité de la Mongolie en consolidant l’indépendance, la souveraineté et l’intégrité territoriale du pays.  Le texte approuve et appuie les relations équilibrées et de bon voisinage entretenues par la Mongolie avec ses voisins, ce qui constitue un élément important pour le renforcement de la paix, de la sécurité et de la stabilité dans la région.


Le texte invite les États Membres à continuer d’aider la Mongolie à prendre les mesures nécessaires pour renforcer son indépendance et son statut d’État exempt d’armes nucléaires.  Il demande aussi aux États Membres de la région de l’Asie et du Pacifique d’appuyer les efforts menés par la Mongolie pour adhérer aux arrangements régionaux appropriés touchant la sécurité et l’économie.


M. MASOOD KHAN (Pakistan) a présenté un projet de résolution sur « La conclusion d’arrangements internationaux efficaces pour garantir les États non dotés d’armes nucléaires contre l’emploi ou la menace de ces armes » (A/C.1/61/L.45).  Il a regretté que les doctrines de sécurité en vigueur chez des puissances nucléaires depuis le 11 septembre soutiennent l’idée de pouvoir recourir à l’arme atomique en cas d’attaque non-nucléaire d’envergure.  Par le texte présenté, a-t-il expliqué, nous réaffirmons la nécessité de mettre sur pied un régime de garanties en matière de sécurité internationale, et cela par le biais de mesures de confiance entre puissances nucléaires et États non dotés de l’arme atomique.


M. J JUAREZ (Mexique) a présenté un projet de résolution intitulé« Vers un monde exempt d’armes nucléaires: accélération de la mise en œuvre des engagements en matière de désarmement nucléaire » (A/C.1/61/L.13).  Le représentant a fait part de sa préoccupation et de celle des autres coauteurs, quant au danger que constitue pour l’humanité la possibilité d’emploi des armes nucléaires.  Il a réaffirmé que le désarmement et la non-prolifération nucléaire sont des processus qui se renforcent mutuellement.  Le texte demande de nouveau à tous les États dotés d’armes nucléaires d’accélérer l’application des mesures pratiques vers le désarmement nucléaire.  Il demande à l’Inde, à Israël, et au Pakistan d’adhérer rapidement et sans condition, au TNP en tant qu’États non dotés de l’arme nucléaire.  Enfin, le texte prie la République populaire démocratique de Corée d’annuler sa dénonciation du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires.


M. YOSHIKI MINE (Japon) a regretté le fait que les États Membres contribuent aussi peu aux demandes d’information du Département des affaires de désarmement.  Cette faiblesse signifie que ceux-ci ne s’intéressent tout simplement pas assez à la situation générale relative au mécanisme de désarmement des Nations Unies.  Il a, par ailleurs, brièvement évoqué les mesures prises dans son pays dans le domaine de l’éducation.  À cet égard, il a indiqué qu’un site Internet était en cours d’élaboration pour faire connaître auprès des jeunes générations les dangers liés au nucléaire militaire.  Il a également cité le Collège japonais de la défense qui, chaque année, complète ses propres programmes de désarmement sur lesquels se basent la société civile et les ONG actives dans ce domaine.  


M. ANTON VASILIEV (Fédération de Russie) a présenté un projet de résolution, intitulé « Les progrès de l’informatique et de la télématique et la question de la sécurité internationale » (A/C1/61/L.35).  Il s’est déclaré préoccupé par le fait que la téléinformatique risque d’être utilisée à des fins incompatibles avec le maintien de la sécurité internationale.  Le représentant a dit qu’une utilisation malfaisante pouvait porter atteinte à l’intégrité de l’infrastructure des États et nuire à leur sécurité civile et militaire.  Dans ce domaine, les risques pour la communauté internationale sont sérieux, a-t-il dit.


Le nouveau projet de résolution affirme qu’il est nécessaire de prévenir l’utilisation de l’information ou, des technologies de l’information à des fins criminelles ou terroristes.  Selon le texte, les États Membres devraient continuer de collaborer à l’examen multilatéral des risques qui se posent dans ce domaine et, proposer des mesures susceptibles d’être prises pour limiter ces risques, tout en maintenant la libre circulation de l’information.


M. BASU (Inde) a présenté un projet de résolution, intitulé « Le rôle de la science et de la technique dans le contexte de la sécurité internationale » (A/C.1/61/L.50). Il a expliqué que son pays et les coauteurs de ce texte craignaient que les applications militaires des nouvelles réalisations scientifiques et techniques ne contribuent à la modernisation et au perfectionnement des systèmes d’armes avancés, en particulier des armes de destruction massive.


Les auteurs insistent sur le fait qu’il faudrait mettre les progrès scientifiques et techniques au service de l’humanité tout entière afin de promouvoir le développement économique et social durable de tous les États.


Le texte invite les États Membres à redoubler d’efforts pour mettre la science et la technique au service du désarmement et fournir aux États intéressés des technologies ayant un lien avec le désarmement.  Il demande aussi l’élaboration de directives universellement acceptables concernant les transferts internationaux de produits et techniques à double usage et de technologies de pointe ayant des applications militaires.


M. ANDY RACHMIANTO (Indonésie), au nom du Mouvement des pays non alignés, a exprimé sa préoccupation à la suite de l’essai nucléaire nord-coréen.  Cet acte souligne la nécessité impérieuse de parvenir à la non-prolifération par les moyens de la diplomatie et du droit.  Il a enjoint les pays de la région à faire preuve de retenue, et il a souhaité que la péninsule coréenne devienne rapidement une zone dénucléarisée.  À cette fin, le représentant a appelé à une reprise immédiate des Pourparlers à Six.


Le représentant a présenté trois projets de résolution.  S’agissant du projet de texte A/C.1/61/L.6, il a affirmé que les Nations Unies devaient réaffirmer leur conviction de faire tout ce qui est en leur pouvoir en matière de désarmement et de non-prolifération.


En ce qui concerne les projets de résolution A/C.1/61/L 7 et A/C.1/61/L 8 relatives aux liens existant entre désarmement et développement, le représentant a estimé qu’il était indispensable, pour les générations à venir, que la communauté internationale assure la préservation des milieux naturels dans le cadre de la mise en œuvre de processus techniques de sécurité.  Il existe une relation symbiotique entre le désarmement et le développement durable, a ajouté le représentant.  Celui-ci a souhaité que la réduction des militaires soit suivie d’un reversement des sommes épargnées à l’effort d’éradication de la grande pauvreté et des maladies les plus dévastatrices, en particulier dans les pays en développement.


M. KIM KWANG IL (République populaire démocratique de Corée) a réagi au projet de résolution déposé par le Mexique, qui condamne le récent essai nucléaire auquel a procédé par son pays.  Le représentant de la RPDC a répété que son pays était favorable à la dénucléarisation de la péninsule coréenne, mais que menacé par les États-Unis, il se trouvait dans l’obligation de se défendre.  Le représentant a rejeté le projet de résolution L.13 ainsi que tous les textes qui ne mentionnerait pas la menace nucléaire que fait peser les États-Unis.


M. CARLOS ANTÔNIO DA ROCHA PARANHOS (Brésil), au nom du Mercosur, a déclaré que l’adoption de mesures de confiance visait à compléter l’effort commun de désarmement et de non-prolifération.  L’application de ces mesures, a-t-il dit, doit permettre d’inverser la tendance en matière sécuritaire et encourager à terme au développement économique et culturel des sociétés.


À cette fin, il a estimé que la coopération entre les pays devait être renforcée.  Il a cité, comme exemple les initiatives menées par les pays du Mercosur, notamment celles à régir le commerce et l’utilisation d’armes à feu afin d’en limiter les usages pernicieux.  À cet égard, le représentant a souhaité que soit mise en place dans les meilleurs délais une base de données informatisée sur l’état d’avancement de l’application des mesures de désarmement, en particulier celles s’accompagnant d’initiatives de développement économique et social.


M. OGTAY ISMAYILZADA (Azerbaïdjan) a dit que la question du Haut-Karabagh est brûlante pour son pays, dont il forme 20% du territoire.  Au cours des dernières années, d’importants effectifs ont été armés en Arménie et, il y a eu de nombreuses entrées d’équipements militaires qui échappent aux statistiques du Registre des armes classiques, a dit le représentant.  Il a souligné que l’Arménie disposait d’équipements militaires, notamment de chars de combat, en excédent et, d’un nombre trop élevé de soldats.  Nous devons prendre des mesures, a-t-il dit, car le calme n’est pas revenu dans cette région.  Cette question est intimement liée au développement économique de mon pays. Cette guerre non déclarée entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie coûte cher, a-t-il dit.  Tous les efforts de pacification dans la région sont vains en raison de l’attitude de l’Arménie, a-t-il affirmé.


Mme SASWAN IBRAHIM (Iraq) a réaffirmé l’engagement de son pays à lutter contre la prolifération des armes de destruction massive dans la région du Moyen-Orient.  À ce sujet, elle a insisté sur la nécessité de restaurer le régime prévu par le Traité de non-prolifération (TNP), en demandant notamment à Israël d’adhérer à cet instrument et à placer l’ensemble de ses installations nucléaires sous le contrôle de l’AIEA.


Soutenant la création d’une zone dénucléarisée au Moyen-Orient, la représentante a formé le souhait que toutes les garanties soient données aux États qui le souhaitent de pouvoir utiliser à des fins pacifiques l’énergie nucléaire.  Elle a demandé qu’une réflexion de fond soit menée sur les risques de double usage qui continue de saper la crédibilité du TNP.  La transparence et le rôle de l’AIEA doivent en ce sens être renforcés, a-t-elle dit.


M. DIEUDONNÉ SOUGOURI (Burkina Faso) a dit que le trafic des armes légères et de petit calibre (ALPC) est un vrai fléau dans se région et a défendu l’importance du Centre régional dans la lutte contre ces armes.  Il a relevé ensuite les difficultés financières auxquelles était confrontées le Centre de Lomé.  Il a défendu son importance dans la lutte contre les ALPC, mais aussi dans d’autres domaines.  C’est pourquoi il a appelé la communauté internationale à soutenir ce Centre. 


M. GHANIM AL-MA’ADHEED (Qatar) s’est rallié au projet de création d’une zone exempte d’armes nucléaires (ZEAN) au Moyen-Orient.  Il a ainsi appelé Israël à respecter les résolutions pertinentes des Nations Unies, notamment celle qui lui demande notamment d’adhérer au TNP et de placer ses installations sous le contrôle de l’AIEA.  Ces mesures, a-t-il dit, contribueront à renforcer la confiance entre États de la région et, par conséquent, à garantir la stabilité de la région.  Le représentant a, par ailleurs, souhaité que soit défini un mécanisme de mise en œuvre des résolutions adoptées dans le cadre des travaux de la Première Commission.  Une méthodologie d’ensemble doit être trouvée pour faire appliquer les textes les plus volontaires sur la non-prolifération nucléaire dans la région du Moyen-Orient.  La politique de « deux poids deux mesures » doit être abandonnée, car elle constitue dans les faits un prélude à politique du chaos.  Tous les États Membres doivent contribuer à l’établissement d’une zone dénucléarisée au Moyen-Orient, en vue de redonner à tous les peuples de la région les moyens de la prospérité et du développement.


M. ABDULLA HASSAN ALSHAMSI (Émirats arabes unis) s’est inquiété des capacités nucléaires d’Israël et a lancé un nouvel appel à la communauté internationale pour qu’elle fasse pression sur ce pays afin de l’amener à respecter les grands Traités internationaux de non-prolifération.  Les installations d’Israël devraient être soumises aux inspections de l’AIEA et ce pays doit mettre fin à sa production de produits fissiles, a-t-il poursuivi.  Israël doit s’engager aussi à ne pas procéder à des essais nucléaires et finalement doit démanteler tout son arsenal nucléaire.  Si Israël se pliait à ces demandes, une certaine détente, voire une stabilité verrait le jour dans la région.  Le représentant a ensuite appelé à soutenir le projet de résolution visant à la création d’une ZEAN au Moyen-Orient.


M. AL-OQAAB (Koweït) a encouragé la création d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient.  À cet égard, il a demandé instamment à Israël d’adhérer au TNP et de placer la totalité de ses installations nucléaires sous le contrôle de l’AIEA, et ce, conformément aux résolutions pertinentes de l’Assemblée générale et du Conseil de sécurité des Nations Unies. 


Le respect d’Israël de ses obligations dans les domaines du désarmement et de la non-prolifération nucléaires contribuera à instaurer la paix et la sécurité au Moyen-Orient, qui depuis des décennies connaissent de graves troubles, a dit le représentant. 


M. RODOLFO ELISEO BENITEZ VERSÓN (Cuba) a dit qu’il fallait parvenir à une complémentarité entre désarmement international et régional.  Les stratégies de désarmement régional doivent constituer une priorité, a-t-il souligné.  Le Centre régional peut jouer un rôle clef pour la compréhension entre des États voisins et le représentant a dit que son pays soutient un projet de résolution défendant la création d’un Centre régional pour la paix et le désarmement dans la région des Caraïbes et du Pacifique.  Les projets de désarmement de tous les types d’armes devront être financés en priorité par ce Centre, a-t-il souligné.


M. QAZI M. KHALILULLAH (Pakistan) a estimé que les organisations régionales contribuaient grandement à la stabilité politique à ce niveau.  Leurs activités permettent de renforcer concrètement les mesures de confiance en agissant dans le sens de la résolution des conflits armés, en particulier dans les pays en développement où ces organisations interviennent dans les opérations de maintien de la paix. 


Le représentant a présenté le projet de résolution intitulé « Mesures de confiance à l’échelon régional et sous-régional » (A/C.1/61/L. 42).  Ce texte vise à empêcher une course aux armements à ces niveaux pour, a-t-il dit, contribuer activement à la paix dans les zones de conflit sur une base transparente et solidaire.  Dans les régions les plus troublées, la présence excessive d’armes attise les différends, la pauvreté, le désespoir et la colère des peuples.  Le représentant a demandé aux États de respecter les dispositions les enjoignant à réduire leurs budgets militaires et il les a invités à consacrer les ressources ainsi libérées au développement et à l’essor des sociétés.  Il a indiqué que le projet de résolution reflétait les aspirations d’un grand nombre de pays de la communauté internationale.  Celle-ci par ce texte, réitèrerait leur attachement aux principes de base de la Charte des Nations Unies sur la prévention des conflits.


Présentant ensuite le projet de résolution « Maîtrise des armes classiques aux niveaux régional et sous-régional » (A/C.1/61/L.43), le représentant a affirmé que cette question ne recevait pas, dans les enceintes internationales, toute l’attention qu’elle mérite.


La prolifération et la présence excessive de ces armes menacent la paix et le maintien de l’équilibre entre les États.  Ceux-ci doivent s’engager à maintenir le niveau le plus faible possible d’armement pour assurer leur sécurité.


Les États qui ont des capacités militaires importantes ont des responsabilités accrues dans ce domaine et ils doivent, à cet égard, respecter scrupuleusement les accords pertinents.


M. LARDI EL HADJ ALI (Algérie) a présenté un projet de réseau, intitulé « Renforcement de la sécurité et de la coopération dans la région de la Méditerranée » (A/C.1/61/L.34).  Les auteurs et près de 38 délégations veulent faire part de leur volonté de faire de la région méditerranéenne une région propice au développement.  Un rapprochement des deux bords de la Méditerranée est primordial et plusieurs conférences se sont tenues dans cet esprit, a-t-il souligné.  Le projet de texte défend une collaboration accrue entre les pays de cette région dans le but du maintien de la sécurité et de la paix.  Le texte met l’accent sur une meilleure coopération pour lutter contre le terrorisme, y compris l’utilisation éventuelle d’armes de destruction massive par des terroristes.  Elle les inviterait à faire de même dans la lutte contre la criminalité internationale, les transferts illicites d’armes et contre la production, la consommation et le commerce de drogues, car ces activités mettent gravement en danger la stabilité de la région.


M. JOSEPH NSENGIMANA (Rwanda) a présenté le projet de résolution, intitulé « Mesures de confiance à l’échelon régional: activités du Comité consultatif permanent des Nations Unies chargé des questions de sécurité en Afrique centrale » (A/C.1/61/L.33).  Le projet de résolution veut renforcer les mesures de confiance dans la région et la sous-région.  Il a relevéque la République démocratique du Congo et le Rwanda poursuivaient leurs efforts en vue du renforcement de leurs relations bilatérales.


Le texte appelle aussi la communauté internationale en vue d’apporter tout le soutien nécessaire à la poursuite du processus électoral en République démocratique du Congo.  Le représentant a relevé la nécessité de rendre opérationnel le mécanisme d’alerte rapide en Afrique centrale qui servira d’instrument d’analyse et de suivi de la situation politique dans les États membres du Comité consultatif permanent en vue d’y prévenir l’éclatement de conflits armés.


M. GORAN STEVCEVSKI (Ex-République yougoslave de Macédoine) a présenté un projet de résolution, intitulé, « Maintien de la sécurité internationale – relations de bon voisinage, stabilité et développement en Europe du Sud-Est » (A/C.1/61/L.46).  Ces pays doivent lutter contre leur culture de la dépendance, a souligné le représentant.  Ce projet est tourné vers l’avenir, a-t-il dit.  Le texte prie, par exemple, tous les États de cette région de prendre des mesures efficaces pour lutter contre le commerce illicite des armes légères et de soutenir les programmes de collecte et de destruction des stocks de ces armes.  Le texte souligne encore qu’il importe de renforcer la coopération entre ces États, notamment pour la prévention du crime, la lutte contre le terrorisme, la traite d’êtres humains, la criminalité organisée et la corruption, le trafic des drogues et le blanchiment de capitaux.


M. KARI KAHILUOTO (Finlande), au nom de l’Union européenne, a déclaré qu’en tant que fervent partisan du multilatéralisme, l’UE attachait une grande importance à la relance du mécanisme onusien de désarmement.  C’est pourquoi, a-t-il dit, il convient de renforcer les liens existant entre l’Assemblée générale, la Première Commission, la Conférence du désarmement (CD), la Commission du désarmement et les différents instruments en vigueur.  Le représentant a ajouté que la Conférence du désarmement, unique forum multilatéral de négociations sur les questions de désarmement et de sécurité avait, en 2006, tenu une session riche en initiatives.  Il a, à cet égard, évoqué les accords trouvés autour du programme de travail de la Conférence, la qualité de débats structurés, ou encore les propositions faites sur les échéances à venir de la CD.  M. Kahiluoto a formé le souhait que la revitalisation en cours de la CD permette de sortir cet instrument de l’impasse et de lui donner les moyens de reprendre ses travaux de fond.


S’agissant de la Commission du désarmement, le représentant a indiqué que l’objectif de l’Union européenne était que celle-ci formule des recommandations sur le désarmement nucléaires et la non-prolifération des armes nucléaires ainsi que sur les mesures pratiques de confiance dans le domaine des armes conventionnelles.


M. PAUL MEYER (Canada) a déclaré qu’une évaluation objective des mécanismes multilatéraux actuels du désarmement donne à penser que, depuis ces dernières années, ceux-ci ne fonctionnent pas aussi bien que prévu.  La Conférence du désarmement n’a pas adopté de nouveaux traités depuis 10 ans et depuis lors, elle n’a pas de programme de travail.  De son côté, la Commission du désarmement s’est mise d’accord sur un ordre du jour pour la première fois depuis 2003, sans réussir cependant à faire des progrès sur les divers enjeux au cours de ces dernières années.  Depuis 18 ans, les États n’ont pas réussi à s’entendre sur la tenue d’une session extraordinaire de l’Assemblée générale des Nations Unies sur le désarmement, le contrôle des armements et la non-prolifération des armes de destruction massive.  Il a ensuite cité plusieurs exemples récents du dysfonctionnement du mécanisme de l’ONU comme l’échec de la Conférence d’examen du Programme relatif aux armes légères et de petit calibre, qui n’est pas parvenue à un accord sur un document final.  Beaucoup de temps et d’argent ont été investis à l’organisation de ces réunions et nous devons nous demander si les résultats ont été à la hauteur, a-t-il dit.  Croyons-nous réellement au processus ou faisons-nous seulement semblant, s’est-il interrogé.


Certains peuvent affirmer que ces résultats ne sont pas imputables aux mécanismes en soi, mais plutôt le reflet d’un manque de volonté politique de la communauté internationale concernant les questions de désarmement.  Mais la volonté politique ne suffit pas à elle seule, a-t-il souligné.  Le problème réside parfois dans les mécanismes.  Revenant à la Conférence du désarmement, l’adoption d’une nouvelle approche coordonnée à la présidence, appelée Initiative des six présidents (P6) a mené un calendrier d’un an de débats ciblés et structurés sur les points de l’ordre du jour, avec la participation de spécialistes.  Il s’agit d’une amélioration notable, a-t-il dit.


Pour 2007, le représentant du Canada attend que la Commission du désarmement prête davantage d’attention aux questions pouvant être négociées plutôt que d’accorder un temps égal à tous les points de l’ordre du jour.  Il a cependant exprimé un espoir modeste pour l’amélioration des travaux de la Commission l’an prochain.  Le représentant a noté que la Première Commission a améliorée ses méthodes de travail, notamment par la sélection de thème et par l’organisation de débats interactifs.  La même quantité de travail a été effectuée dans un plus petit nombre de séances.  Mais il reste encore des améliorations à apporter: il faudrait par exemple adopter un ordre du jour qui corresponde au secteur d’intérêts plutôt que de se limiter à une énumération des intitulés des résolutions.  Il faudrait aussi éviter les répétitions de résolutions année après année et mettre l’accent sur le suivi des mesures adoptées.


Le représentant a ensuite présenté un projet de décision, intitulé « La vérification sous tous ses aspects, y compris le rôle de l’Organisation des Nations Unies dans le domaine de la vérification » (A/C.1/61/L.22). 


Aux termes de ce projet de décision, l’Assemblée générale, se félicitant du compte rendu que le Président du Groupe d’experts gouvernementaux chargés d’étudier la vérification sous tous ses aspects, y compris le rôle de l’Organisation des Nations Unies dans le domaine de la vérification, a fait à la Première Commission le 16 octobre 2006, encouragerait le Groupe à parvenir dès que possible à une conclusion concertée et déciderait d’inscrire à l’ordre du jour provisoire de sa soixante deuxième session la question intitulée « La vérification sous tous ses aspects, y compris le rôle de l’Organisation des Nations Unies dans le domaine de la vérification ».


M. ZDZISLAW RAPACKI (Pologne) qui s’est associé aux déclarations faites par la Finlande au nom de l’UE, a déclaré que son pays a été impliqué de près récemment dans le fonctionnement de plusieurs organes de poids du mécanisme de désarmement, notamment à titre de Président de la Conférence du désarmement de Genève et de Vice-Président de la Commission du désarmement.  Concernant ces deux forums, la Pologne a participé à leur revitalisation, a dit son représentant.  La Conférence du désarmement (CD) a repris un travail substantiel en tenant des délibérations attendues depuis longtemps et cet organe a pris un nouvel élan.


Il y a un an, le représentant de la Pologne présentait l’Initiative des six Présidents de la CD devant la Première Commission, a-t-il rappelé.  Avec la République de Corée, la Roumanie, la Fédération de Russie, le Sénégal et la Slovaquie, nous avons travaillé dur pour honorer nos promesses et nos engagements, a-t-il dit.


Le travail de la CD a été réorganisé sur la base de l’ordre du jour de cet organe.  Une semaine de débats structurés a prouvé que l’ordre du jour de la CD reste valable et suffisamment souple pour permettre de s’occuper de toutes les questions clefs intéressant les États Membres.  Les six Présidents de la CD ont développé leur collaboration en 2006, ce qui a permis de surmonter les limitations d’une présidence limitée à quatre semaines.


En 2006, les délégations ont approfondi leur compréhension des points clefs de l’ordre du jour de la CD, a-t-il dit.  Cela a aidé les délégations à définir les sujets prêts pour des négociations et ceux qui ont encore besoin de discussions.  Nous n’avons pas repris de négociations, ce qui est le but ultime de la Conférence, mais nous croyons avoir amené la CD plus près d’un consensus pour le faire, a-t-il dit.


En 2007, la CD devrait décider de créer des organes subsidiaires (groupe de travail, groupe d’experts), chargés de négocier les sujets prêts à l’être, selon des propositions des six Présidents.  Et le Traité sur l’interdiction de la production de matières fissiles est l’un des sujets les plus avancés, ce qui devrait permettre le début de négociations.


Revenant sur le fonctionnement de la CD, le représentant a estimé que celle-ci devrait avoir la possibilité de mener des débats structurés, qui ne sont pas limités dans le temps, a dit le représentant.  Elle devrait jouir d’une certaine flexibilité lui permettant de s’arrêter sur des sujets nécessitant une plus grande attention.  Des experts des différents pays, mais aussi des organisations compétentes, devraient plus souvent participer aux travaux de la CD, car leur présence est vitale pour permettre à la CD de rester ouverte au travail des autres organisations et aux réalités du monde extérieur. 


M. DORU COSTEA (Roumanie) a souhaité que, conformément à la mention faite dans la résolution concernant la session de cette année de la Conférence du désarmement, les comptes rendus analytiques des débats soient publiés.  Nous avons vraiment besoin de lire ces comptes rendus analytiques pour y trouver les arguments portant sur l’affirmation que la Conférence a progressé en vue de reprendre ses travaux de fond.  Toutefois, a ajouté M. Costea, en dépit de ces modestes progrès, il n’y a pas eu cette année de négociations proprement dites, ce qui, au final, continue de saper la crédibilité de la Conférence du désarmement et de miner la confiance des nations.  Il a tenu à se montrer optimiste quant à l’avenir de la Conférence du désarmement en demandant aux délégations d’entendre l’appel de la communauté international en faveur d’une action concrète pour juguler les menaces qui pèsent de nouveau sur l’existence de l’humanité.


Mme TUFAIL (Pakistan) a dit que la faiblesse actuelle du mécanisme de désarmement n’est pas fondamentalement structurelle, mais est plutôt due au manque de volonté politique.  Le mécanisme du désarmement s’appuie sur la Commission du désarmement, sur la Première Commission et sur la Conférence du désarmement.  Si les délégations ont des points de vue divergents, les mécanismes ne peuvent pas en être accusés.  La représentante du Pakistan a relevé par exemple, l’érosion du consensus quand on aborde la question de l’armement nucléaire.  Elle a exprimé des réserves quant aux propositions d’amélioration avancées par d’autres délégations.  Elle a, par exemple, défendu la règle du consensus au sein de la Conférence du désarmement.  À ses yeux, la proposition d’Hans Blix de fonctionner avec une majorité des deux tiers est vouée à l’impasse.


Projets de résolution et de décision


Ouzbékistan: « Création d’une zone exempte d’armes nucléaires en Asie centrale » (A/C.1/61/L.54); Mongolie: « Sécurité internationale et statut exempt d’armements nucléaires de la Mongolie » (A/C.1/61/L.53); Pakistan: « Conclusion d’arrangements internationaux efficaces pour garantir les États non dotés d’armes nucléaires contre l’emploi ou la menace de ces armes » (A/C.1/61/L.45); « Mesures de confiance à l’échelon régional et sous-régional » (A/C.1/61/L. 42); « Maîtrise des armes classiques aux niveaux régional et sous-régional » (A/C.1/61/L. 43); Mexique: « Vers un monde exempt d’armes nucléaires: accélération de la mise en œuvre des engagements en matière de désarmement nucléaire »  (A/C.1/61/L.13); Fédération de Russie: « Les progrès de l’informatique et de la télématique et la question de la sécurité internationale » (A/c1/61/l.35); Inde: « Le rôle de la science et de la technique dans le contexte de la sécurité internationale » (A/C.1/61/L.50); Indonésie: « Promotion du multilatéralisme dans le domaine du désarmement et de la non-prolifération » (A/C.1/61/L.6); « Respect des normes relatives à l’environnement dans l’élaboration et l’application des accords de désarmement et de maîtrise des armements » (A/C.1/61/L.7); « Relation entre le désarmement et le développement »(A/C.1/61/L8); Algérie: « Renforcement de la sécurité et de la coopération dans la région de la Méditerranée » (A/C.1/61/L.34); Rwanda: «Mesures de confiance à l’échelon régional: activités du Comité consultatif permanent des Nations Unies chargé des questions de sécurité en Afrique centrale» (A/C.1/61/L.33);Ex- République yougoslave de Macédoine: « Maintien de la sécurité internationale – relations de bon voisinage, stabilité et développement en Europe du Sud-Est » (A/C.1/61/L.46); Projet de décision du Canada: « La vérification sous tous ses aspects, y compris le rôle de l’Organisation des Nations Unies dans le domaine de la vérification » (A/C.1/61/L.22) 


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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