LES ÉTATS MEMBRES RESTENT DIVISÉS SUR LA FAÇON D’ÉLARGIR LA COMPOSITION DU CONSEIL DE SÉCURITÉ
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Assemblée générale
74e et 75e séances plénières
matin – après-midi
LES ÉTATS MEMBRES RESTENT DIVISÉS SUR LA FAÇON D’ÉLARGIR LA COMPOSITION DU CONSEIL DE SÉCURITÉ
L’Assemblée générale prend note du rapport annuel du Conseil de sécurité
L'Assemblée générale, qui a pris note du rapport annuel du Conseil de sécurité (1), a achevé aujourd’hui son débat sur la question de la représentation équitable au sein de cet organe principal des Nations Unies et de l'augmentation du nombre de ses membres. Au total, plus de 70 délégations se sont exprimées pendant deux jours sur un sujet où persistent des divergences, en particulier sur l’utilisation du droit de veto.
Plusieurs propositions ont émergé lors de ce débat, entamé hier matin, a souligné Sheikha Haya Rashel Al-Khalifa (Bahreïn), Présidente de la soixante et unième session, dans son discours de clôture. Elle a néanmoins constaté que nombre de vues exprimées demeuraient largement similaires aux positions déjà établies sur cette question.
Ainsi, s’il existe un consensus sur la nécessité d’augmenter le nombre de membres du Conseil de sécurité afin de mieux refléter le monde du XXIe siècle, des différences d’approche subsistent sur le fait de déterminer si cet élargissement doit avoir lieu dans les deux catégories de membres, permanents et non permanents, ou dans la seule catégorie des membres permanents. De même, l’extension du droit de veto à d’éventuels nouveaux membres permanents fait l’objet de désaccords. Plusieurs pays, dont notamment les membres de l’Union africaine, réclament par ailleurs son élimination pure et simple.
De nombreux États ont par ailleurs insisté sur le besoin d’améliorer les méthodes de travail du Conseil de sécurité, a souligné la Présidente de l’Assemblée générale, qui a présenté trois options possibles pour la poursuite du processus de réforme. Celui-ci peut être prolongé dans le cadre du Groupe de travail ouvert, par les États Membres eux-mêmes ou par un processus de consultations et de négociations inclusif mené par la Présidente de l’Assemblée générale afin de parvenir au plus large accord possible.
Lors du débat, la Fédération de Russie a noté que les divergences sur la réforme du Conseil de sécurité continuaient d’être importantes. Son représentant a salué toute idée réaliste reposant sur l’accord de la majorité des États Membres et de préférence sur un consensus, afin d’arriver à faire du Conseil un organe plus représentatif, sans pour autant porter atteinte à son efficacité.
Autre membre permanent du Conseil, la France, a, de son côté, noté de vrais progrès sur des sujets concrets, citant, entre autres, une transparence accrue des travaux du Conseil de sécurité et de ses organes subsidiaires, l’importance de la consultation des États intéressés par une crise régionale ainsi que la pertinence de l’association des organisations régionales.
Le représentant de l’Afrique du Sud a affirmé pour sa part que la réforme était possible, assurant que les États Membres devaient se lancer dans des discussions sérieuses et arrêter de prétendre que le statu quo est accepté par tout le monde.
Le Japon et la République populaire démocratique de Corée ont exercé leur droit de réponse.
Les représentants des pays suivants ont pris la parole: Niger, au nom des États africains, Malaisie, Algérie, République populaire démocratique de Corée, Argentine, Inde, Fédération de Russie, Iran, Bhoutan, Bélarus, République de Corée, Danemark, Honduras, Indonésie, Venezuela, Italie, Guatemala, Chili, France, Pologne, Portugal, Cambodge, Afrique du Sud, Salvador, Kazakhstan, Iraq, Maurice, Ghana, Uruguay, Espagne, Nigéria, Jamahiriya arabe libyenne, Royaume-Uni, Grèce, Lettonie, Norvège, Rwanda, Suède, Chypre, Malte, Ouganda et Paraguay.
La prochaine séance plénière de l'Assemblée générale aura lieu demain à 10 heures. Elle portera sur les questions relatives aux droits de l'homme et sur la revitalisation des travaux de l'Assemblée générale.
(1) Rapport publié sous la cote A/61/2
RAPPORT DU CONSEIL DE SÉCURITÉ (A/61/2); QUESTION DE LA REPRÉSENTATION ÉQUITABLE AU CONSEIL DE SÉCURITÉ ET DE L’AUGMENTATION DU NOMBRE DE SES MEMBRES ET QUESTIONS CONNEXES
Déclarations
M. ABOUBACAR IBRAHIM ABANI (Niger), au nom du Groupe africain, a estimé que la réforme du Conseil de sécurité était une question primordiale qui nécessitait l’engagement de tous. Pour être effective, la réforme doit mettre fin à l’injustice historique faite à certaines régions, a-t-il expliqué, se prononçant en faveur d'une augmentation du nombre de membres du Conseil de sécurité, dans les deux catégories – membres permanents et non permanents et d’une amélioration des méthodes de travail de cet organe.
Le représentant a, par ailleurs, estimé que la sélection des représentants africains au Conseil, et la définition des critères de cette représentation, devaient ressortir de la responsabilité de l'Union africaine. Soulignant que l'Afrique est le seul continent sans représentation au Conseil de sécurité, le représentant a plaidé pour l’attribution de deux sièges permanents aux pays africains « avec toutes les prérogatives qui y sont rattachées y compris le droit de veto » et de cinq sièges non permanents, ce qui implique deux sièges de plus par rapport à la situation actuelle.
M. HAMIDON ALI (Malaisie) a regretté que le rapport du Conseil de sécurité n'ait pas été approuvé par le Conseil mercredi dernier, qu'il n'ait été distribué que récemment et qu’il ne contienne une évaluation analytique des activités du Conseil. En revanche, le représentant s'est félicité que le Conseil continue d’accorder son attention aux questions de la Palestine et du Moyen-Orient par le biais de briefings et de débats ouverts, en souhaitant que le Conseil maintienne sa crédibilité en faisant respecter son autorité sur ces questions et en résistant à la manipulation. Il a estimé, par ailleurs, que le Conseil devait être réformé complètement de manière à le rendre plus légitime, plus inclusif et plus transparent. La réforme doit inclure également la question du veto dans le but de l'éliminer, a-t-il affirmé, précisant qu’à son avis sa pratique constituait la cause principale du manque de crédibilité de l’Organisation. Il s'est enfin dit favorable à une augmentation du nombre des membres du Conseil de sécurité, dans les deux catégories, permanents et non permanents, sur la base d'une répartition géographique qui reflète plus fidèlement la réalité géopolitique d'aujourd'hui.
M. YOUCEF YOUSFI (Algérie) a souligné les insuffisances qui entachent la manière dont le Conseil s'acquitte de son mandat. Le rapport du Conseil de sécurité prouve l'incapacité de cet organe d'évoluer dans le sens des aspirations de la majorité des États Membres, a-t-il ajouté. Ce rapport, tant dans sa forme que dans son contenu, ne permet pas à l'Assemblée générale de procéder à une analyse sérieuse et complète des activités du Conseil de sécurité, selon lui, alors que la Charte de l’ONU lui reconnaît pourtant le droit d'exercer un regard sur les activités du Conseil. Par ailleurs, M. Yousfi a estimé que les débats thématiques, qui empiètent inutilement sur les attributions de l'Assemblée générale et de l'ECOSOC, sont perçus par une grande majorité de membres comme une manifestation de la volonté de marginaliser l'Assemblée générale. C'est pour cela d'ailleurs que l'Algérie, a expliqué M. Yousfi, a refusé d'organiser ce genre de débats lors de sa présidence du Conseil. Il a poursuivi en rappelant que le Conseil ne peut pas faire valoir l'alibi de la violation des droits de l'homme pour se saisir d'une situation lorsqu'il n'y a pas de menace avérée à la paix et à la sécurité internationales. Le représentant de l’Algérie a affirmé que le recours au veto qui empêche le Conseil d’exercer sa responsabilité à l'égard de la cause du peuple palestinien et de la situation au Moyen-Orient constitue un défi. Il a aussi dénoncé l'incapacité du Conseil à se réunir et à appeler au cessez-le-feu lors de la crise au Liban, en juillet dernier.
M. Yousfi s'est, par ailleurs, félicité de l'étroite coordination qui s'est instaurée entre l'Union africaine, son Conseil de paix et de sécurité et ses organisations sous-régionales, qui a permis de réaliser des progrès dans le règlement de certains conflits en Afrique. La réforme du Conseil ne réalisera pleinement ses objectifs que si elle contribue à une démocratisation des relations internationales, a-t-il encore relevé. La réforme doit respecter le principe de l'égalité souveraine des États et corriger les déséquilibres en accordant une large place aux pays en développement et en réparant l'injustice qui frappe le continent africain. De l'avis de sa délégation, il faut donc attribuer deux sièges permanents à l'Afrique, avec toutes les prérogatives qui s'y attachent. Le représentant a enfin dénoncé le problème que pose le droit de veto, notant que l'écrasante majorité des États Membres le juge anachronique et antidémocratique.
M. PAK GIL YON (République populaire démocratique de Corée) a dénoncé le manque d'équité du Conseil de sécurité, qui examine de nombreuses questions conformément aux intérêts de certains pays, remettant en cause la confiance des États Membres dans cet organe. À titre d’exemple, le représentant a jugé irresponsable et biaisée la façon dont le Conseil a traité de la question nucléaire dans la RPDC, adoptant une résolution de sanctions à l’encontre de ce pays, et confortant ainsi le statut de superpuissance des États-Unis au détriment du maintien de la paix et de la sécurité internationales. Ce n’est qu’en rejetant l'unilatéralisme et le système de deux poids deux mesures que le Conseil pourra devenir un organe responsable et retrouvera la confiance de la communauté internationale, a-t-il affirmé. Le représentant a, par ailleurs, indiqué que la réforme du Conseil de sécurité ne saurait se limiter à l'élargissement du nombre de ses membres ou à l'amélioration de ses méthodes de travail, mais doit tenir compte également de la manière dont les pays non alignés et en développement y sont représentés. Il a estimé que compte tenu de son histoire d’agressions et de crimes contre l’humanité, le Japon ne devrait pas être autorisé à occuper un siège de membre permanent au Conseil de sécurité.
M. CÉSAR MAYORAL (Argentine) a jugé aride et fort long le rapport du Conseil de sécurité, comme chaque année. Il a déclaré avoir participé au Groupe de travail sur la documentation, qui a bien avancé dans ses travaux. Concernant l’amélioration de la préparation du rapport d’activité du Conseil de sécurité, sa délégation, a poursuivi le représentant, a travaillé avec d’autres délégations pour parvenir à un accord visant à établir un rapport annuel plus substantiel et plus analytique. Il a regretté que tous les membres permanents du Conseil n’aient pas accepté cette proposition. Le Conseil de sécurité, a estimé M. Mayoral, pourrait en faire plus pour améliorer ses méthodes de travail. Il pourrait aussi augmenter sa transparence en augmentant la participation de la société civile. Nous saluons les progrès accomplis en matière de transparence pour la sélection du Secrétaire général, a-t-il par ailleurs déclaré. M. Mayoral a regretté qu’il ne soit pas possible de discuter au cours d’un débat de la proposition du Groupe des « Small Five » (cinq petits États). L’Argentine unit sa voix à tous ceux qui réclament un nouveau départ, c’est-à-dire un dialogue franc pour aboutir à la réforme du Conseil de sécurité sans qu’il n’y ait de perdants ou de gagnants. De son avis, les intérêts nationaux doivent être dépassés pour parvenir à des consensus régionaux. L’augmentation du nombre de membres doit aussi préserver l’efficacité du Conseil de sécurité, a souhaité M. Mayoral qui a appelé à un certain réalisme.
M. NIRUPAM SEN (Inde) a estimé que le rapport du Conseil de sécurité était opaque dans son contenu. Le représentant a également jugé que le vieil équilibre de la guerre froide était mort mais qu’il n'avait pas été remplacé. On est confronté à un monde de crépuscule avec toutes les difficultés inhérentes. Les Nations Unies ne sont pas en mesure de se réformer, a-t-il assuré, ajoutant que l'ensemble de la gouvernance mondiale connaissait une crise profonde. Le représentant a souligné l'urgence du besoin de réforme du Conseil de sécurité. Si on ne le réforme pas, on maintient un système de gouvernance démodé empêchant le développement qui serait dans l'intérêt de tous les pays. Le Conseil de sécurité arrive à la fin de sa vie, a-t-il dit, faisant état de fêlures structurelles. Il faut un grand plan de rénovation, a-t-il ajouté.
Le représentant a mis l'accent sur la question de la responsabilité des membres du Conseil de sécurité, en particulier des membres non permanents. Les élections des membres non permanents, si elles prennent la forme de ventes aux enchères, peuvent-elles entraîner la responsabilité de ceux-ci, s’est-il interrogé. Il faut, selon lui, disposer d'un mécanisme permanent de réexamen avec un ajout au Chapitre II de la Charte de l’ONU qui contiendrait des principes démocratiques. Une véritable responsabilité apparaîtrait alors, a-t-il assuré. Il a estimé que la Constitution américaine devrait être, en ce sens, un modèle, car celle-ci permet un équilibre idéal entre souplesse et responsabilité. L'ajout de membres non permanents, avec des sièges renouvelables, règlerait-il le problème qui existe véritablement, a t-il demandé. Selon lui, s'il n'y a aucun flux entre les différents organes des Nations Unies, le problème de concentration de pouvoir, d'oligarchie, de responsabilités ne peut être réglé. Le principe du veto est un principe important, a-t-il également déclaré. Il a, là encore, pris l'exemple de la Constitution américaine qui permet à une majorité au Congrès de renverser un veto présidentiel. Des restrictions sont possibles au droit de veto, a-t-il dit, considérant que celui-ci ne pouvait être individuel. Concluant son intervention, le délégué a affirmé que le choix se trouvait entre celui de la substance et celui du nombre, entre le changement et l'illusion de la réforme.
M.VITALY CHURKIN (Fédération de Russie) a noté que les divergences sur la réforme du Conseil de sécurité continuaient à être importantes. La Fédération de Russie, a-t-il dit, salue toute idée réaliste fondée sur l’accord de la majorité des États Membres et de préférence sur un consensus, afin d’arriver à faire du Conseil un organe plus représentatif, sans pour autant porter atteinte à son efficacité. Il a indiqué que son pays avait toujours contribué à l’amélioration des méthodes de travail du Conseil de sécurité. Il a souhaité que des informations plus précises et plus rapides sur les activités du Conseil puissent être obtenues par les États Membres. Par ailleurs, nous continuons à croire que, pour renforcer l’expertise du personnel des opérations de maintien de la paix, il serait utile d’améliorer le dialogue entre l’ONU et les pays fournisseurs de contingent. Le représentant a aussi souligné l’importance du dialogue du Conseil de sécurité avec les organisations internationales. Il a, par ailleurs, salué le travail excellent du Groupe de travail sur la documentation et les procédures qui a donné lieu à une note du Conseil de sécurité en juillet dernier. Dans le processus de réforme du Conseil de sécurité, nous sommes conscients de la responsabilité que nous exerçons en notre qualité de membre permanent du Conseil de sécurité, a-t-il enfin assuré.
M. JAVAD ZARIF (République islamique d’Iran) a estimé qu’un rapport annuel du Conseil de sécurité plus complet et plus analytique était nécessaire. Transparence, justice et impartialité sont les éléments essentiels sur lesquels se fondent le Conseil de sécurité, a-t-il dit. Quelques membres permanents du Conseil de sécurité continuent de saper ces principes, a-t-il assuré. Il a fait état d’une augmentation injustifiée du nombre d’empiètements du Conseil de sécurité sur les pouvoirs d’autres organes, d’un recours rapide et injustifié au Chapitre VII de la Charte de l’ONU, la menace ou l’usage de sanctions. Il s’agit d’une tendance dangereuse du Conseil de sécurité, a-t-il considéré. Plus préoccupant, selon lui, est la persistance et l’exacerbation de certaines puissances représentées au Conseil qui ont obligé, par exemple, cette instance à ne pas agir et ont entravé son action lorsqu’elle était urgente. Il a, en outre, souligné l’échec du Conseil à traiter de questions sérieuses au Moyen-Orient. Il faut donc réformer le Conseil pour redresser ses défaillances, a-t-il poursuivi.
Le représentant a également abordé ce qu’il a qualifié de « question nucléaire pacifique de l’Iran ». La démarche imposée au Conseil de sécurité est en contradiction avec la position reflétée par la grande majorité de la communauté internationale, a-t-il déclaré, jugeant regrettable la tendance de certains membres permanents à abuser du Conseil en tant qu’instrument de pression, au lieu d’envisager une myriade d’autres solutions proposées par l’Iran. La composition actuelle du Conseil de sécurité ne correspond pas aux réalités du monde contemporain, a-t-il également souligné. Selon lui, cette déficience doit être corrigée rapidement. Le Conseil doit devenir plus démocratique, plus représentatif, plus transparent, conformément aux dispositions de la Charte de l’ONU, a-t-il estimé.
M. DAW PENJO (Bhoutan) a exprimé sa préoccupation quant au peu de progrès accomplis dans la réforme du Conseil de sécurité. La structure actuelle du Conseil est pourtant bien loin des réalités du monde d’aujourd’hui, a-t-il estimé. Il faut, selon lui, que ses procédures soient plus transparentes afin qu’il puisse, notamment, améliorer sa légitimité. Sa structure doit également être modifiée pour que le Conseil soit plus démocratique, a déclaré le représentant. Il a soutenu la position du Groupe des quatre (G4) (Allemagne, Brésil, Inde et Japon), ainsi que celle du Groupe africain, qui vise à obtenir deux sièges de membres permanents. Nous espérons que cette session permettra de progresser en vue de la réforme tant attendue, sur la base de la proposition du Groupe des quatre (G4) qui, a estimé le représentant, devrait permettre d’aboutir à une formule qui serait largement acceptée par les États Membres.
M. YURI YAROSHEVICH (Bélarus) a jugé nécessaire de préserver et de renforcer le rôle du Conseil de sécurité comme élément central du maintien de la paix et de la sécurité internationales. Il a néanmoins dénoncé l’incapacité du Conseil de sécurité à prendre une décision rapide pour empêcher l’escalade du conflit au Moyen-Orient. Il s’est dit préoccupé par les tentatives faites par certains membres du Conseil de traiter des questions qui ne sont pas liées au maintien de la paix et de la sécurité internationales et dont l’examen relève de l’Assemblée générale. Le représentant a également estimé que l’élargissement du Conseil de sécurité par l’inclusion de pays en développement devait être l’élément clef de la réforme.
M. YOUNG-JIN CHOI (République de Corée) a noté avec préoccupation que l'Afrique était encore le théâtre de la majorité des problèmes qui occupent le Conseil de sécurité, déplorant la crise au Darfour et les difficultés actuelles de la Côte d'Ivoire. Il a cependant apprécié les progrès constatés en République démocratique du Congo. En ce qui concerne l'Iraq, la situation est encore très préoccupante, a-t-il poursuivi, saluant toutefois les progrès réalisés sur la base du Pacte international. La République de Corée reste d'ailleurs engagée à contribuer à la mise en œuvre de ce Pacte, pour aider l’Iraq à édifier une démocratie. Le représentant a ensuite noté les signes positifs en Afghanistan dans le processus de transition vers la paix et la stabilité. La République de Corée maintiendra les hommes qu'elle y a déployés depuis 2002, a-t-il assuré. M. Choi a ensuite salué la reprise des Pourparlers à Six pour atteindre la dénucléarisation de la péninsule coréenne. Passant à la question de la réforme du Conseil de sécurité, le représentant s'est prononcé en faveur d'un Conseil plus efficace et démocratique. Il a salué les initiatives qui ont déjà été lancées afin de renforcer la transparence, comme l'obligation redditionnelle. Il a aussi apprécié les mesures déjà adoptées par le Conseil pour améliorer ses méthodes de travail. Concernant la question de l’élargissement de la composition du Conseil, il a soutenu la proposition du Groupe « Unis pour le consensus » pour un Conseil de sécurité élargi.
M. LARS FAABORG-ANDERSEN (Danemark) a affirmé qu'une Organisation des Nations Unies plus efficace devait tenir compte des réalités du XXIe siècle. Selon lui, toutes les parties concernées doivent faire preuve de souplesse et être prêtes à un compromis afin de réaliser la réforme du Conseil de sécurité. Il faut, a-t-il dit, une représentation plus large, en augmentant le nombre des membres permanents et non permanents du Conseil de sécurité. Le représentant a, en outre, mis l'accent sur la nécessité d'améliorer les méthodes de travail du Conseil de sécurité, afin de le rendre plus effectif, lui permettant une plus grande interaction avec les États non membres du Conseil.
M. IVÁN ROMERO MARTÍNEZ (Honduras) s’est dit favorable à une plus grande cohésion dans l’action du Conseil de sécurité et d’une plus grande transparence dans ses prises de décisions. Le rapport du Groupe de travail sur la réforme et l’élargissement du Conseil est d’une importance capitale, a-t-il déclaré à ce propos, précisant qu’il y avait participé chaque fois que nécessaire. L’augmentation du nombre des membres du Conseil entraînerait une amélioration considérable du fonctionnement du Conseil, a-t-il jugé, affirmant que le respect du principe de représentation équitable était essentiel dans ce domaine. Le représentant a également proposé que le droit de veto fasse l’objet d’un examen détaillé, se disant favorable à l’idée d’un débat permanent entre les différentes positions des États Membres sur la question. En vérité, a-t-il souligné, les réalités de 1945 ne correspondent plus à celle d’aujourd’hui et, après plus d’une décennie de travail, il est temps de donner une nouvelle impulsion au processus de réforme, a-t-il dit.
M. REZLAN ISHAR JENIE (Indonésie) a espéré qu’à l’avenir, le rapport du Conseil de sécurité contiendra une évaluation analytique des cas qu’il a examinés. L’Indonésie estime que la réforme du Conseil de sécurité constitue une des priorités, qui devrait être accomplie de façon complète afin d’accroître son efficacité et sa crédibilité. Selon lui, le Conseil de sécurité doit être un organe juste, représentant l’intérêt de tous. Il doit être démocratique, transparent et sa composition géographique, équitable. Le représentant a, en outre, estimé que le Conseil devait augmenter le nombre des réunions ouvertes. Il faut aussi davantage de réunions avec les pays fournisseurs de contingents, lesquels ont une perspective unique de la réalité sur le terrain, a-t-il dit. Enfin, il a souligné que l’Assemblée générale devait continuer à jouer son rôle dans les affaires internationales.
M. FRANCISCO ANZOLA (Venezuela) a constaté que le contenu du rapport du Conseil de sécurité ne permettait pas d'évaluer la complexité des questions abordées par le Conseil. En ce qui concerne le continent africain, il a noté que les questions de la paix et de la sécurité étaient étroitement liées à celle du développement. Les opérations de maintien de la paix constituent un moyen très précieux pour trouver une solution aux conflits, mais elles doivent remplir les critères du consentement des parties et de l'impartialité dans l'intervention. Il faut respecter pleinement la souveraineté des États, a-t-il ajouté, tout en constatant que cela n'avait pas toujours été le cas au cours de ces dernières années. Le Venezuela appuie toutes les résolutions qui prônent une solution pacifique et équitable au conflit qui sévit au Moyen-Orient. M. Anzola a dénoncé l'inaction récente du Conseil concernant ce conflit, tandis que l'Assemblée générale reprenait sa dixième session extraordinaire d'urgence. Le représentant a apprécié, par ailleurs, les progrès dans la démocratisation d’Haïti, appelant corrélativement à aider le pays à se développer. Nous soutenons la réforme rapide du Conseil de sécurité, a-t-il ensuite déclaré, pour le doter d'une légitimité renforcée. Sa composition doit être élargie, dans les deux catégories, afin de mieux représenter les pays en développement, a-t-il estimé. Le Conseil doit aussi améliorer ses méthodes de travail. Le représentant du Venezuela a aussi souhaité que le Conseil n'invoque le Chapitre VII de la Charte de l’ONU qu'en dernier recours, dénonçant à cet égard le recours excessif aux sanctions. Celles-ci ne doivent être imposées, a-t-il rappelé, qu'après épuisement des moyens pacifiques de règlement des différends. De l’avis de sa délégation, il est indispensable d'éliminer le droit de veto, et de créer par exemple des mécanismes mieux appropriés pour le remplacer.
M. MARCELLO SPATAFORA (Italie) a plaidé en faveur d’une réforme rapide, bonne et globale, du Conseil de sécurité c’est-à-dire s’agissant de l’élargissement du nombre de ses membres ainsi que de ses méthodes de travail. Les sentiments de frustration, de marginalisation, de démotivation et de désengagement ressentis par des États Membres minent, selon lui, les fondations du système des Nations Unies. Il ne faut pas permettre que l’élan de réforme s’évanouisse, a-t-il assuré, précisant qu’il existait aujourd’hui une fenêtre d’opportunité qu’il ne faut pas refermer. Il faut éviter l’erreur consistant d’imaginer un nouveau modèle au sein de chaque groupe et de passer ensuite à la négociation. Il faut tous ensemble mettre sur place les différents modèles d’une réforme viable, a-t-il proposé. Nous devons secouer l’arbre, mais, pour ce faire, nous avons besoin d’un cadre, a-t-il dit, précisant que l’enceinte de l’Assemblée générale n’était pas forcément le plus adéquat. Peut-être serait-il plus fructueux d’avoir des séances de consultations à l’extérieur de cette enceinte, permettant ainsi un processus officieux, transparent et ouvert, a-t-il ajouté.
M. JOSÉ ALBERTO BRIZ-GUTIERREZ (Guatemala) a affirmé que le rapport du Conseil de sécurité est suffisamment important pour qu'il donne lieu à un examen séparé par l'Assemblée générale. Cet examen, a-t-il souhaité, doit donc être plus qu'une formalité et le rapport doit être la base de l'interface entre les deux organes. Il a apprécié la tenue de plus en plus fréquente de réunions publiques du Conseil de sécurité et la pratique de l'envoi de missions sur le terrain. Il a approuvé la tenue de débats thématiques, mais à condition qu'ils soient liés directement au mandat du Conseil. Pour ce qui est de la représentation équitable au Conseil de sécurité, il a joint sa voix à ceux qui demandent une augmentation du nombre de ses membres, expliquant toutefois qu'il reste prêt à se rallier au consensus en la matière. Il s’est, par ailleurs, rallié à la proposition du Groupe des cinq petits États « Small Five » sur l'amélioration des méthodes de travail du Conseil de sécurité. Le Guatemala souhaite également que le Conseil soit plus légitime, plus transparent et plus accessible. Nous soutenons aussi l'idée de renforcer la coordination entre le Conseil et l'Assemblée générale et entre le Conseil et l'ECOSOC, a-t-il ajouté.
M. HERALDO MUÑOZ (Chili) a expliqué que le Chili avait œuvré de façon résolue en faveur d'une réforme profonde des Nations Unies, afin d'accroître sa légitimité. Il ne faut pas reporter cette réforme, a-t-il demandé et a ajouté qu’elle devait permettre plus de transparence, de légitimité, et de renforcer la démocratisation du Conseil. Il a, à nouveau, exprimé son appui au Brésil et aux autres pays qui demandent un siège de membre permanent au Conseil, et s'est dit opposé au maintien du droit de veto. Le Chili sera toujours disponible pour contribuer au consensus sur cette réforme, privilégiant le compromis pour ne pas perdre cette occasion de changer le Conseil de sécurité, a-t-il assuré.
M. OLIVIER LACROIX (France) a affirmé que son pays était attaché à la réforme globale du Conseil de sécurité, portant à la fois sur sa composition et ses méthodes de travail. Sur ce dernier point, de vrais progrès ont été faits cette année, a-t-il estimé, citant, entre autres, des sujets aussi concrets qu’une transparence accrue des travaux du Conseil de sécurité et de ses organes subsidiaires, l’importance de la consultation des États intéressés par une crise régionale, ainsi que la pertinence de l’association des organisations régionales. S’agissant de la question de l’élargissement de la composition du Conseil de sécurité, l’immobilisme n’est pas une option, a-t-il dit, car il est nécessaire, alors qu’il est conduit à intensifier ses activités, de conforter son autorité en adaptant sa composition à la réalité du monde actuel. L’élargissement de la composition du Conseil lui permettra aussi d’être plus efficace car la mise en œuvre de ses décisions nécessite un engagement humain, financier et logistique croissant de la communauté internationale, a-t-il ajouté.
Le représentant a déclaré que la France restait attachée au projet présenté l’an dernier par le Groupe des quatre (G4). Ce projet, a-t-il précisé, semble le plus à même de répondre à la hauteur de ses enjeux notamment par un élargissement dans les deux catégories de membres. La France, a-t-il poursuivi, continue de pleinement soutenir les aspirations de l’Allemagne, du Japon, de l’Inde et du Brésil à devenir membres permanents, de même que l’exigence africaine d’avoir toute sa place dans une telle réforme.
M. ANDRZEJ TOWPIK (Pologne) a déclaré que son pays considérait que la réforme du Conseil de sécurité devrait concerner sa composition et ses méthodes de travail. Les changements dans les méthodes de travail, a-t-il précisé, devraient conduire à une coopération accrue entre les membres du Conseil, les non membres et les organisations régionales, afin de renforcer la transparence dans les activités de cet organe. Le représentant a, par ailleurs, salué les résultats récents du Groupe de travail du Conseil sur les documentations et les autres questions de procédure. Il a également souligné le fait que, conformément à l’esprit de la Charte de l’ONU, il convenait que le Conseil de sécurité bénéficie de l’appui, en son sein, des principaux acteurs et contributeurs internationaux des Nations Unies. Cela sera d’autant plus nécessaire, a-t-il dit, si le Conseil entend déléguer certaines de ses responsabilités efficacement. Le représentant a en outre estimé que, dans un souci de représentativité, la composition du Conseil devait refléter de manière équitable la diversité géographique des Nations Unies. Il en va, a-t-il précisé, de l’efficacité du Conseil et de sa légitimité.
M. JOAO SALGUEIRO (Portugal), se penchant d’abord sur le rapport du Conseil de sécurité sur le Timor-Leste, a souligné que les domaines de la réconciliation et du dialogue national, de la reconstruction économique et du renforcement des institutions dans les secteurs de la justice, de l’état de droit et des droits de l’homme, constituaient les principaux défis pour ce pays. Une attention prioritaire doit aussi être accordée à la préparation des élections en 2007, a-t-il estimé. Rappelant que le Portugal a déjà répondu aux demandes d’assistance du Timor-Leste, il a indiqué que son pays continuerait, en tant que donateur bilatéral majeur, son partenariat avec cet État nouvellement indépendant.
S’agissant de la réforme du Conseil de sécurité, il a fait part de son opposition au statu quo actuel. Il a souligné que les aspirations légitimes d’accession au Conseil de sécurité des pays de petite et moyenne taille devaient être prises en compte, dénonçant les propositions qui rendraient l’accession de ces pays au Conseil impossible. Constatant que la réforme du Conseil de Sécurité était une tâche difficile, il a toutefois estimé que cela ne devait pas justifier les retards enregistrés dans l’examen de ces questions vitales à la crédibilité et à l’efficacité de l’ONU.
M. WIDHYA CHEM (Cambodge) a constaté que bien que tous les États Membres souhaitent voir l’ONU réformée, ils étaient actuellement dans une impasse sur cette question à cause de la place trop importante qui était accordée à la réforme du Conseil de sécurité. Il a donc suggéré de procéder par étape, en commençant par le renforcement du rôle de l’ECOSOC en matière de développement. On pourrait ensuite considérer de revitaliser l’Assemblée générale en tant que seul organe représentatif de tous les États Membres aux Nations Unies, a-t-il proposé. C’est seulement après ces étapes que l’on pourrait s’attaquer à la phase plus difficile de la réforme du Conseil de sécurité. Mais quand ce moment sera arrivé, la réforme devra être traitée de façon complète, transparente et équilibrée, a-t-il ajouté.
M. DUMISAMI S. KUMALO (Afrique du Sud) a affirmé que le rapport du Conseil de sécurité continuait de présenter un compte rendu factuel de ses activités au cours de l'année passée, bien que les membres de l'Assemblée générale aient demandé un rapport analytique. Le représentant s'est dit préoccupé, plus de 50 ans plus tard, par le fait que le Conseil de sécurité n'ait pas réussi à apporter un changement positif dans le conflit entre Israël et la Palestine. L'Afrique du Sud demande instamment au Conseil de sécurité d'agir de façon résolue et assume les responsabilités que lui confie la Charte des Nations Unies en œuvrant de manière urgente à résoudre le conflit israélo-palestinien, a-t-il ajouté. Selon lui, le Conseil de sécurité doit aller au-delà des divisions et parler d'une voix sur les questions urgentes. De même, il a estimé que les organisations régionales étaient les mieux placées pour régler les conflits dans leurs régions respectives. Le Conseil de sécurité, a-t-il dit, devra bientôt définir en termes clairs les organisations régionales qui sont prêtes à contribuer à rendre le monde plus sûr. Il a souligné la nécessité urgente de rechercher un accord sur la composition et les méthodes de travail du Conseil de sécurité. La réforme est possible, a-t-il déclaré, assurant que les États Membres devaient se lancer dans des discussions sérieuses et arrêter de prétendre que le statu quo est accepté par tout le monde.
Mme CARMEN MARIA GALLARDO HERNANDEZ (El Salvador) a exprimé sa préoccupation au sujet de la détérioration progressive de la paix et de la sécurité internationales. Elle a salué les nouvelles idées avancées au sujet de la réforme du Conseil de sécurité, mais reconnu que l’interaction entre les différentes vues était relativement limitée. Il faut se mobiliser pour rendre le Conseil plus ouvert et démocratique et pour améliorer ses méthodes de travail, a-t-elle lancé, estimant que la réforme globale du Conseil de sécurité relevait de la responsabilité partagée de tous les États Membres, non seulement quelques-uns. La représentante a réaffirmé le soutien de son pays à une représentation régionale par rotation au sein du Conseil du Conseil et à l’augmentation du nombre de sièges de membres permanents.
M. BARLYBAY SADYKOV (Kazakhstan) a indiqué que sa délégation partageait le point de vue général selon lequel la composition actuelle du Conseil de sécurité ne reflétait pas suffisamment les réalités géopolitiques contemporaines. Le Kazakhstan soutient une formule qui verrait une augmentation du nombre de membres à la fois permanents et non permanents. Cet élargissement du Conseil de sécurité devrait se faire en respectant le principe d’une représentation géographique équitable, en prenant en compte la contribution d’États impliqués dans le développement de l’économie mondiale et de la sécurité internationale, a expliqué le représentant kazakh. Concernant les méthodes de travail et les pratiques, le Kazakhstan attache une grande importance à un fonctionnement plus transparent et plus démocratique, afin de mieux servir l’intérêt de tous les membres de l’Organisation. À cet égard, le Kazakhstan se félicite de la contribution du Groupe des cinq petits États « Small Five » dont les propositions méritent un examen attentif, a-t-il dit. Enfin, le Kazakhstan se félicite du l’œuvre accomplie par le Groupe de travail sur la documentation et les procédures qui s’attache à améliorer l’efficacité et la transparence des travaux du Conseil, ainsi qu’un dialogue et une interaction plus fortes entre les États Membres de l’ONU. La délégation kazakhe appelle ces derniers à faire preuve d’une grande détermination dans la réflexion sur la réforme du Conseil de sécurité.
M. HAMID AL BAYATI (Iraq) a estimé que la réforme des Nations Unies était d'abord la réforme du Conseil de sécurité. La question de l’élargissement de cet organe est devenue importante, a-t-il déclaré, notant que la population du monde avait plus que tripler depuis la création des Nations Unies. Le Conseil de sécurité doit être plus démocratique, responsable et transparent, a-t-il affirmé. Le représentant a également plaidé en faveur d'une amélioration des méthodes de travail du Conseil de sécurité, affirmant qu’il était grand temps d'avancer sur cette question, car il s'agit d'un point qui ne nécessite pas un amendement à la Charte des Nations Unies, et souhaitant que l’on tienne compte des propositions formulées par le Groupe des « Small Five » (cinq petits États) (S5) sur la question. Il a, par ailleurs, indiqué que le droit de veto devait se limiter au Chapitre VII de la Charte, ne devant être utilisé qu’en cas de violations très graves du droit international ou de génocides.
M. SOMDUTH SOBORUN (Maurice) a déclaré que, tout en reconnaissant l’ampleur et le volume croissants des travaux du Conseil de sécurité, il était préoccupé par l’empiètement progressif de cet organe sur les prérogatives de l’Assemblée générale. En effet, au fil des années, le Conseil a eu tendance à aborder des questions qui relèvent des attributions d’autres organes des Nations Unies, a fait observer le représentant, affirmant qu’il était temps de mettre en œuvre les résolutions pertinentes qui définissent les responsabilités incombant respectivement au Conseil de sécurité et à l’Assemblée générale. En outre, la faillite du Conseil d’agir de façon impartiale dans certains cas a suscité des condamnations de la part de nombreux États Membres, de la société civile et d’organisations non gouvernementales, a estimé le représentant. Il a, par ailleurs, constaté que le Conseil avait très peu changé en 60 ans d’existence, alors que le reste du monde a considérablement évolué. La délégation mauricienne estime que les États d’Amérique latine, d’Afrique et d’Asie ont le droit légitime d’être représentés au sein du Conseil de sécurité, a-t-il indiqué, précisant en outre que son pays s’alignait sur toute proposition qui appellerait à une restriction de l’usage du droit de veto, notamment aux actions prises en vertu du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies.
M. NANA EFFAH-APENTENG (Ghana) a indiqué que le Conseil de sécurité, à qui la Charte de l’ONU a confié la mission de maintenir la paix et la sécurité internationales, ne peut mener à bien cette responsabilité que si sa composition est représentative des 192 États Membres de l’Organisation. On ne peut continuer à discuter à l’infini de la réforme du Conseil de sécurité, a-t-il déclaré, en estimant qu’il était temps de véritablement renforcer la crédibilité de cet organe en le dotant d’une composition respectueuse des principes de démocratie, de souveraineté égale des États et de représentation géographique équitable. Il a, par ailleurs, appelé à plus de transparence dans les activités du Conseil. En conformité avec les positions du Mouvement des non-alignés et de l’Union africaine sur la réforme du Conseil, le représentant a notamment réclamé l’attribution de deux sièges permanents à l’Afrique. Pour ce qui est du droit de veto, il a estimé qu’il entravait parfois la recherche du consensus et s’est prononcé pour son usage limité, dans l’attente d’une possible élimination de ce mécanisme qu’il juge anachronique et antidémocratique.
M. ELBIO ROSSELLI (Uruguay) a regretté de n'avoir pas pu procéder à un examen détaillé du rapport annuel d'activités du Conseil de sécurité, celui-ci n'ayant été publié que très récemment. Le représentant a jugé nécessaire la réforme du Conseil de sécurité afin qu'il soit mieux adapté aux réalités d'aujourd'hui. Il s'est notamment dit favorable à l’élargissement du nombre des membres du Conseil et à l’amélioration de ses méthodes de travail, rappelant par ailleurs l'opposition de son pays au droit de veto. C’est pourquoi mon pays ne peut pas s’associer à une proposition qui prévoit l'augmentation du nombre des membres du Conseil de sécurité disposant du droit de veto, a-t-il conclu.
M. ÍÑIGO DE PALACIO ESPAÑA (Espagne) a regretté que la question de la réforme du Conseil de sécurité reste en suspens, malgré les efforts déployés par de nombreuses délégations. Il n’y aura pas de réforme sans une solution qui recueille l’accord le plus large possible des États et il faut déterminer sérieusement les paramètres de la négociation, a-t-il estimé. Sur les méthodes de travail, l’Espagne a déjà exprimé son soutien à la proposition des « Small Five », a-t-il rappelé, soulignant l’importance de liens renforcés entre le Conseil de sécurité et l’Assemblée générale, d’une part, et l’ECOSOC de l’autre. Par ailleurs, il était important à son avis que les États Membres qui proposent la création de nouveaux sièges permanents soient disposés à examiner tous les cas de figure afin de parvenir à un consensus. Nous espérons pouvoir transformer le Conseil de sécurité de manière à ce qu’il devienne un organe plus efficace, plus transparent et plus démocratique, a conclu le représentant.
M. SIMEON A. ADEKANYE (Nigéria) a estimé qu’en raison de l’impasse dans laquelle se trouvait le processus consultatif informel sur la question de l’élargissement du Conseil, il fallait adopter une nouvelle approche, menée par la Présidente de l’Assemblée générale, pour aborder cette question. Il a, de plus, appuyé fermement les appels visant à l’amélioration des méthodes de travail du Conseil et a souhaité que le processus de consultation entre les Présidents de l’Assemblée générale, de l’ECOSOC et du Conseil de sécurité soit formalisé afin de rendre leurs ordres du jour plus cohérents et de minimiser les doubles emplois. Par ailleurs, il s’est félicité des efforts croissants du Conseil pour soutenir les organisations régionales dans la résolution des conflits, particulièrement en Afrique.
Arguant que la réforme de l’Organisation passait par la réforme de ces organes, le représentant nigérian a plaidé la représentation de l’Afrique parmi les membres permanents du Conseil. Il a, de plus, affirmé que l’élargissement du nombre de membres permanents et non permanents permettrait au Conseil de gagner en crédibilité. Il a regretté que la question du droit de veto ait été utilisée par certains pour bloquer la demande légitime de l’Afrique et a déclaré, que ce droit devrait être aboli, notant qu’il s’agissait là d’une position africaine de longue date. Enfin, tout en respectant l’avis des États Membres qui insistent sur l’obtention d’un consensus avant de prendre une décision sur la réforme du Conseil, le représentant a souligné l’urgence d’agir dans ce domaine.
M. DABBASHI (Jamahiriya arabe libyenne) a constaté que le Conseil de sécurité n’avait pas pu se transformer en un mécanisme démocratique, impartial et transparent. Nul n’ignore que le Conseil a été manipulé pour s’ingérer dans les affaires intérieures de certains pays, a-t-il déclaré, déplorant une utilisation parfois excessive ou à mauvais escient du droit de veto. Estimant que les débats sur la réforme du Conseil n’avaient enregistré aucun progrès notable en raison, notamment, du refus de certains États de renoncer à leurs privilèges, le représentant a lancé un appel pour la mise en place d’une véritable réforme des méthodes de travail et de la composition du Conseil de sécurité. Estimant que la non-représentation de l’Afrique parmi les membres permanents du Conseil constituait une injustice historique, le représentant a réclamé l’attribution d’un siège permanent à ce continent, avec tous les privilèges afférents, y compris le droit de veto, ainsi que l’attribution de plus de sièges de membres non permanents. Il a toutefois exprimé son opposition au principe du droit de veto et demandé qu’il soit aboli à plus long terme.
M. EMYR JONES PARRY (Royaume-Uni) a estimé que le Conseil de sécurité travaillait efficacement, même s'il peut faire mieux, soulignant qu’il a joué l’an dernier un rôle particulièrement important sur un certain nombre de questions pressantes. Le représentant a mis l'accent sur la nécessité d'améliorer l'interaction du Conseil de sécurité avec les autres institutions du système de l’ONU, ainsi que les organisations régionales et d'autres acteurs. Toutefois, a-t-il dit, l’amélioration des méthodes de travail du Conseil de sécurité ne constitue qu’une partie de la réforme des Nations Unies, déplorant le manque de progrès en matière d’élargissement du Conseil de sécurité. Il a affirmé à ce sujet que son pays soutenait les positions du G4, ajoutant qu'il appuyait les aspirations de l'Allemagne, du Brésil, de l'Inde et du Japon à devenir membres permanents du Conseil de sécurité sur la base de leurs mérites individuels ou collectifs. L'Afrique mérite également d'avoir un siège de membre permanent, a-t-il indiqué, précisant toutefois que son pays n'était pas attaché à un seul modèle de réforme et demeurait ouvert à de nouvelles idées.
M. ADAMANTIOS TH. VASSILAKIS (Grèce) a constaté le manque de progrès concernant la réforme et l’élargissement du Conseil de sécurité alors que les dirigeants avaient identifié cette question comme un élément essentiel des efforts de réforme globale de l’ONU lors du Sommet mondial de 2005. Rappelant que cette réforme était discutée depuis 13 ans, il a indiqué que les propositions formulées, à ce jour, n’avaient pas suscité de base pour un consensus. Il s’est dit convaincu que la réforme globale et l’élargissement du Conseil permettrait à cet organe de répondre aux réalités géopolitiques contemporaines et renforcerait le système de sécurité collective. Ma délégation, a-t-il précisé, demeure en faveur d’un élargissement du nombre de membres permanents et de membres non permanents du Conseil. Il a également appuyé les principes mis de l’avant dans le projet de résolution du Groupe des quatre (G4). Par ailleurs, le représentant a souligné que la réforme du Conseil de sécurité passait aussi par l’amélioration des ses méthodes de travail. Il a, en outre, insisté sur la nécessité de réformer le Conseil sans délai, émettant l’espoir qu’il sera possible d’agir dans ce domaine avant la fin de la soixante et unième session.
Mme SOLVEIGA SILKANA (Lettonie) a regretté qu’après une décennie de débats, une solution consensuelle sur la réforme du Conseil de sécurité n’ait pas été trouvée. La composition actuelle du Conseil de sécurité souffre d’une représentation déséquilibrée, a-t-elle estimé, constatant le manque de confiance à l’égard du Conseil de sécurité qui en résulte. Elle a donc exprimé le souhait de voir élargir la composition du Conseil, dans les deux catégories de membres permanents et de membres non permanents, soutenant les candidatures de l’Allemagne, du Brésil, de l’Inde et du Japon. En ce qui concerne le droit de veto, elle a souhaité qu’il ne soit pas étendu et que l’utilisation du droit existant se fasse de façon plus transparente. La représentante a ensuite jugé intéressantes les propositions du Groupe des cinq petits États « Small Five » sur les méthodes de travail du Conseil. Elle a aussi appelé tous les États, et surtout les candidats aux sièges de membres permanents, à trouver des idées viables pour la réforme du Conseil de sécurité.
Mme MONA JUUL (Norvège) a affirmé que la réforme du Conseil de sécurité constituait une partie importante de la réforme globale de l'ONU. La composition du Conseil de sécurité devrait refléter la composition de la population mondiale actuelle, a-t-elle dit, soutenant un élargissement équilibré du Conseil de sécurité dans les catégories de membres permanents et non permanents dans le cadre duquel les petits pays et les pays en développement seraient dûment représentés. Le pouvoir de veto ne doit toutefois pas être étendu aux nouveaux membres permanents d'un Conseil élargi, a-t-elle également estimé, affirmant qu'un dialogue amélioré et structuré entre l'Assemblée générale et le Conseil de sécurité devrait conduire à un renforcement des deux organes.
M. NSENGIMANA (Rwanda) a rappelé que la Charte de l’ONU confère un immense pouvoir au Conseil de sécurité et en particulier à ses membres permanents. La responsabilité de ceux-ci doit donc être exercée en faisant prévaloir les intérêts généraux de l’humanité par rapport aux intérêts étroits des États, a-t-il estimé. Malheureusement, le Rwanda a été victime d’un abus de pouvoir par un membre permanent, a-t-il affirmé, ce qui sape la crédibilité du Conseil. Le représentant a poursuivi en indiquant que toute réforme qui n’aborderait pas le processus de prise de décisions serait futile. Il a plaidé en faveur d’un Conseil transparent, légitime et représentatif. Nous nous félicitons des efforts menés par le Conseil pour améliorer ses méthodes de travail, comme le recommandait son Groupe de travail. Mais il reste encore beaucoup à faire avant d’atteindre tous les objectifs définis au Sommet mondial de 2005 à cet égard. Le représentant s’est, par ailleurs, félicité de la tenue de réunions conjointes du Conseil de sécurité et de l’Union africaine pendant la période considérée. Sur la question de l’élargissement du Conseil, le Rwanda suit la position du Groupe africain, a précisé le représentant, malgré la division des délégations sur la façon dont il devra être réalisé. Les États Membres pourraient envisager de commencer la réforme du Conseil de sécurité par la révision de ses méthodes de travail, a-t-il suggéré. Il s’est toutefois demandé dans quelle mesure cela peut être réalisé si l’on ne sait pas dans quelle réforme générale on s’engage.
M. ANDERS LIDEN (Suède) a estimé que lors de l’année écoulée, un certain nombre de résultats importants avaient été obtenus dans les efforts visant à réformer les Nations Unies. Toutefois, a-t-il poursuivi, il faut garder à l’esprit que la réforme du Conseil de sécurité constitue une part essentielle de l’effort global de réforme de l’ONU. Il faut tout revoir à cette occasion, a-t-il estimé: composition, taille, et méthodes de travail du Conseil. Selon le représentant suédois, l’Afrique, l’Asie et l’Amérique latine devaient être mieux représentées. En outre, a-t-il souligné, toute réforme de la composition du Conseil doit s’accompagner d’un mécanisme d’évaluation effectif afin de permettre des changements ultérieurs, tel que, par exemple, la création d’un siège pour l’Union européenne, lorsque celle-ci développera une politique étrangère et de sécurité commune. Le Conseil de sécurité se devant d’être un organe efficace capable d’agir avec célérité et de manière transparente, la Suède est d’avis que le droit de veto ne doit pas être accordé à d’autres nouveaux Membres. Bien au contraire, la Suède souhaite qu’une « culture du sans veto » soit promue au Conseil. En ce qui concerne les méthodes de travail du Conseil, celles-ci doivent aller dans le sens de plus de transparence, d’ouverture et d’interaction avec les autres organes, a-t-il dit, exprimant la volonté de son pays d’être activement engagé dans le dialogue constructif sur les moyens de réformer le Conseil de sécurité.
M. ANDREAS D. MAVROYIANNIS (Chypre) a affirmé que l’augmentation du nombre des membres du Conseil de sécurité, si elle demeurait un vœu partagé par tous, n’est souhaitable que si elle améliore la légitimité et l’efficacité du Conseil de sécurité. Ces deux questions sont liées de façon inextricable, a-t-il souligné. Il y a un élan pour ce débat, a-t-il constaté. Le représentant a mis l’accent sur la nécessité de se concentrer sur le processus et la méthodologie de la réforme. Ensuite, a-t-il poursuivi, il convient d’en définir, en des termes réalistes, la faisabilité. Il a également estimé qu’il convenait de repenser de façon nouvelle le droit de veto des membres permanents.
Constatant l’impasse actuelle dans le débat sur la réforme du Conseil de sécurité, M. HECTOR BONAVIA (Malte) a estimé que seule la voie de la négociation, sans passage en force, pouvait permettre de dégager un consensus. Malte est favorable à l’approche proposée par le S5 qui s’attaque aux questions les plus sensibles, en laissant ouvert le délicat problème du veto. Pour Malte, l’une des questions clef est celle de l’élargissement. Il faut à son avis faire preuve de plus de souplesse sur le sujet en examinant des formules qui réaffirment le principe même de la rotation au lieu de l’affaiblir. Il s’agit en effet de répondre aux intérêts et aux préoccupations de chacun des États Membres, a-t-il affirmé, se disant peu convaincu par l’argument selon lequel une augmentation du nombre des membres permanents élargirait l’espace dont disposent les autres membres. Le représentant a, en outre, estimé urgent de définir les moyens d’avancer pour sortir de la longue inertie actuelle, estimant que les États membres ne disposaient pas à l’heure actuelle des principaux éléments autour desquels un consensus peut être bâti.
M. FRANCIS BUTAGIRA (Ouganda) a souhaité que le Conseil de sécurité soit réformé pour représenter les réalités du monde actuel. Tout État Membre, petit ou grand, devrait pourvoir exercer les fonctions de membre du Conseil de sécurité, sur un pied d’égalité, a-t-il demandé. Il a aussi exprimé des doutes quant à la légitimité du droit de veto. Cependant, tant que cet anachronisme subsiste, il a souhaité que les pays africains, qui pourraient se voir attribuer un siège de membre permanent, bénéficient de ce privilège. Il a aussi plaidé en faveur de l’élargissement du nombre de membres non permanents. Affirmant que la réforme du Conseil de sécurité aurait dû intervenir depuis longtemps, le représentant a estimé qu’il fallait maintenant passer de la rhétorique à l’action.
M. ELADIO LOIZAGA (Paraguay) a exprimé sa préoccupation quant à l’expansion des attributions du Conseil de sécurité de l’ONU, affirmant que celles-ci avaient tendance à empiéter sur les prérogatives des autres organes de l’Organisation. Il a estimé nécessaire d’aborder la réforme du Conseil de sécurité en attachant la priorité aux questions relatives à ses méthodes de travail et à l’élargissement de sa composition. Le Paraguay est favorable à l’augmentation du nombre des membres du Conseil, tant dans la catégorie de membres permanents que non permanents, pour peu que l’on assure une représentation plus équitable des pays en développement, a-t-il déclaré. Il s’est, par ailleurs, prononcé pour une élimination progressive du droit de veto jusqu’à sa disparition totale.
Droits de réponse
Le représentant du Japon, qui répondait au délégué de la République populaire démocratique de Corée (RPDC), qui avait accusé son pays d’avoir embelli son histoire faite d’agressions, et qui ne pouvait, à ce titre, se voir octroyer un siège de membre permanent au Conseil de sécurité, a affirmé que le Japon devait être jugé à l’aune de ses contributions à l’Organisation. Le Japon a contribué à la paix et à la sécurité internationales depuis plus de 50 ans, a-t-il ajouté, rejetant tout amalgame fait avec son passé.
Le représentant de la République populaire démocratique de Corée (RPDC) a affirmé, pour sa part, que les dons généreux du Japon ne devaient pas être considérés comme des contributions à la paix et à la sécurité internationales. Il a demandé au Japon de reconnaître les crimes de son passé et de dédommager dûment ses victimes. Ce n’est qu’ainsi qu’il pourra retrouver la confiance de la communauté internationale, a-t-il dit.
Le représentant du Japon a dénoncé ce qu’il a qualifié d’allégations fausses prononcées par la RPDC. Il a ajouté que l’essai nucléaire auquel a procédé ce pays était inacceptable et menaçait la paix et la sécurité internationales, demandant à la RPDC d’appliquer la résolution du Conseil de sécurité votée à cet effet.
Le représentant de la République populaire démocratique de Corée (RPDC) s’est dit certain que la paix et la sécurité du monde seraient gravement menacées et compromises si le Japon obtenait un siège de membre permanent du Conseil de sécurité.
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