En cours au Siège de l'ONU

AG/10538-DEV/2613

OBJECTIFS DU MILLÉNAIRE: « IL FAUT LE VOULOIR, PUIS CENTRER LES EFFORTS ET ENFIN AGIR », DÉCLARE KOFI ANNAN DEVANT L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE

27/11/2006
Assemblée généraleAG/10538
DEV/2613
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Débat thématique informel sur les

Objectifs du Millénaire pour le développement

matin et après-midi


OBJECTIFS DU MILLÉNAIRE: « IL FAUT LE VOULOIR, PUIS CENTRER LES EFFORTS

ET ENFIN AGIR », DÉCLARE KOFI ANNAN DEVANT L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE


Le Secrétaire général appelle une nouvelle fois les États Membres

à reprendre les négociations du Cycle de Doha consacrées au développement


« Faire le bilan et aller de l'avant. »  En forme de mot d’ordre, à un peu plus de huit ans de l’échéance des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), le premier des trois débats thématiques de la soixante et unième session de l’Assemblée générale a permis aux États Membres, aujourd’hui, d’identifier certaines mesures pratiques susceptibles de les aider à mettre en œuvre leurs stratégies nationales de développement.  Les perspectives d’atteindre les OMD d’ici à 2015 « sont, au mieux, mitigées », a jugé à cette occasion le Secrétaire général, Kofi Annan, qui a appelé à la reprise des négociations du Cycle de Doha.

« Atteindre les Objectifs du Millénaire dans les délais fixés serait le plus grand service que nous pourrions collectivement rendre à l’humanité », a déclaré M. Annan, ouvrant le débat thématique qui, tout au long de la journée, a réuni des ministres et représentants d’États Membres, mais aussi des responsables du système des Nations Unes, de la société civile et du secteur privé.  En 2000, les États Membres des Nations Unies sont convenus de réaliser en 15 ans huit objectifs essentiels.  Ces Objectifs du Millénaire pour le développement, qui vont de la réduction de moitié de l’extrême pauvreté, à l’éducation primaire pour tous, en passant par l’arrêt de la propagation du VIH/sida, constituent un schéma directeur pour l’avènement d’un monde meilleur.


« Franchement, les perspectives sont, au mieux, mitigées », a estimé le Secrétaire général, pour qui, cependant, « il n’est pas trop tard pour redresser la situation ».  « Nous devons maintenant mettre nos plans à exécution pour aller de l’avant, a-t-il ajouté, notant qu’il restait encore aux États Membres « à prouver qu’ils sont capables d’atteindre les Objectifs du Millénaire dans les délais fixés, partout et pour tous ».  « Il faut le vouloir, puis centrer les efforts et enfin agir », a-t-il dit, assurant que la réussite des négociations du cycle de Doha, lancé en 2001, et dont l’objectif est la libéralisation du commerce mondial en faveur des pays pauvres, en était une « condition sine qua non ».  Pour que les OMD soient atteints, a observé M. Annan, les pays en développement doivent respecter leur engagement d'« adopter des stratégies nationales à cette fin et les appliquer en toute transparence », tandis que les pays riches doivent tenir celui de « fournir les ressources nécessaires pour que ces stratégies produisent leurs effets ».  Intitulé « Partenariats en faveur des Objectifs du Millénaire pour le développement: faire le bilan et aller de l'avant », ce débat thématique informel était le premier d’une série de trois de l’Assemblée générale, organisés au cours de sa  soixante et unième session dans le cadre de ses résolutions pertinentes sur

sa revitalisation.  Les autres débats porteront sur l’égalité des sexes et le dialogue entre les civilisations.  Au cours du débat, plusieurs ministres et représentants d’États Membres ont présenté leurs propres stratégies nationales de développement.  Tel fut le cas, par exemple, des ministres de l’Égypte, du Tadjikistan, de la République dominicaine ou de la Mongolie.

La Présidente de l'Assemblée générale, Sheikha Haya Rashed Al Khalifa, avait auparavant souligné l’importance de « partenariats efficaces » afin d'avoir un « véritable impact sur les groupes les plus pauvres et vulnérables du monde ».  Elle a ainsi rappelé que 270 millions d'enfants dans le monde n'avaient pas accès aux soins de santé, que deux personnes sur trois étaient privées d'eau potable et que l'éducation primaire pour tous demeurait un objectif encore lointain.  Le seul moyen d’éradiquer la pauvreté, qui «  ravage les familles, les communautés et les nations », est d’établir des partenariats et de s’attaquer aux inégalités croissantes, a également convenu le Président du Conseil économique et social (ECOSOC), Ali Hachani.  Lors du Sommet mondial de 2005, les dirigeants du monde ont réaffirmé leur détermination à assurer la pleine réalisation de l’Agenda des Nations Unies pour le développement et à adopter, au plus tard cette année, des stratégies nationales de développement, a-t-il expliqué.  Selon lui, c’est aux Nations Unies, « en tant que symbole de multilatéralisme, de soutenir ces efforts », un soutien qui sera d’autant plus efficace une fois leur réforme accomplie. 

Les Nations Unies ont un rôle indispensable à jouer « tant pour définir les orientations et les normes qu’en matière opérationnelle », a affirmé aussi, de son côté, l’Administrateur du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), Kemal Dervis.

L’après-midi, un débat interactif, animé par le Secrétaire général adjoint à la communication et à l’information, Shashi Tharoor, a réuni dans la salle du Conseil de tutelle, des représentants des États Membres, du système des Nations Unies des responsables du secteur privé et de la société civile. 


Parmi les représentants des États Membres, celui de la Suisse a mis l’accent sur l’amélioration et la promotion des partenariats pour le développement, afin que ceux-ci aient une forte incidence sur les Objectifs du Millénaire.  La coopération en faveur du développement peut grandement bénéficier de partenariats créatifs et innovants, a estimé son homologue français, citant les exemples d’Action contre la faim ou d’UNITAID.  « Tous doivent respecter leurs engagements et redoubler d’efforts pour accroître l’efficacité de la coopération », a-t-il insisté.  Président de la Fondation Soros, George Soros a ciblé son intervention sur l’Afrique, continent qui, a-t-il dit, pose le plus de problèmes en matière de développement, car il souffre notamment de son passé colonial.  La situation est en outre aggravée par la pandémie du VIH/sida et le réchauffement de la planète.  L’Afrique est également la bénéficiaire de trois actions spécifiques menées par sa fondation.


Œuvrant en faveur des droits de la femme et de la justice économique, l’Association For Women in Developpment, s’est penchée sur le problème de l’égalité entre les sexes.  Sa Directrice exécutive, Joanna Kerr, a regretté que l’OMD 3 relatif à cette question ne soit pas une priorité et rencontre des difficultés dans la mobilisation des ressources.  Elle a en outre jugé essentiels la contribution des acteurs de la société civile et leur rôle primordial dans la réalisation des OMD.  


DÉBAT THÉMATIQUE INFORMEL INTITULÉ « PARTENARIATS EN FAVEUR DES OBJECTIFS DU MILLÉNAIRE POUR LE DÉVELOPPEMENT: FAIRE LE BILAN ET ALLER DE L’AVANT »


Déclarations


SHEIKHA HAYA RASHED AL KHALIFA, Présidente de la soixante et unième session de l’Assemblée générale, a déclaré que ce débat visait à identifier les obstacles qui menacent la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et à explorer les nouveaux partenariats pour accélérer les progrès en vue d’atteindre ces objectifs d’ici à 2015.  Elle a affirmé qu’afin d’avoir un véritable impact sur les groupes les plus pauvres et vulnérables du monde, il était essentiel de mettre l’accent sur les partenariats.  Elle a rappelé que 270 millions d’enfants dans le monde n’avaient pas accès aux soins de santé, que nous étions encore loin d’un accès universel à l’éducation primaire d’ici à 2015 et que deux personnes sur trois dans le monde n’avaient pas accès à l’eau potable.  Nous sommes confrontés à de nombreux défis, a-t-elle poursuivi, mais nous pouvons tirer espoir des progrès réalisés.  Ainsi, elle a entre autres souligné que dans les 30 dernières années, l’analphabétisme avait reculé de moitié et que dans les 20 dernières années, 400 millions de personnes s’étaient extirpées de la pauvreté absolue.


Elle a aussi mis en avant les signes encourageants dans le domaine de l’assistance, notant que les pays donateurs avaient décidé l’année dernière de fournir 50 milliards d’aide supplémentaire, dont 25 milliards pour l’Afrique, d’ici à 2010, alors que la dette de 20 pays avait été annulée.  Aujourd’hui, a-t-elle ajouté, la Banque islamique de développement annoncera un nouveau versement de 10 milliards de dollars pour la réalisation des OMD.  Nous n’avons pas mis fin à la pauvreté mais nous progressons, a-t-elle affirmé.  Le défi, a-t-elle estimé, est maintenant d’honorer les engagements pris et d’œuvrer dans partenariats étroits.  À cet égard, elle a insisté sur le rôle de la société civile, des ONG, des média et du secteur privé tout en indiquant qu’un système des Nations Unies renforcé et réformé œuvrant de pair avec ces acteurs sera mieux à même d’agir en faveur du développement. 


L’épreuve ultime dépendra de la façon dont nous gérerons les défis futurs, y compris l’urbanisation, la rareté en eau et le changement climatique, a-elle fait valoir.  Mme Al Khalifa a enfin insisté sur l’importance pour les pays développés et ceux en développement d’honorer leurs engagements pour atteindre les OMD.  Rappelant la responsabilité de chacun dans ces efforts, elle a déclaré que si la soixantième session avait été une année de promesses et d’engagements, la soixante et unième session devait être celle de l’action et de la mise en œuvre.  Nous devons tous créer un environnement pour ériger des partenariats efficaces afin d’atteindre nos objectifs partagés, a-t-elle conclu. 


M. KOFI ANNAN, Secrétaire général des Nations Unies, a rappelé qu’il y a 10 ans, lorsqu’il a pris ses fonctions, le développement tendait à se distinguer par les désaccords et les contradictions plutôt que par l’action concrète.  Aujourd’hui, le tableau est nettement différent, a-t-il déclaré, précisant que les questions d’exécution avaient supplanté les anciennes querelles doctrinales dans les débats.  Toutefois, il ne s’agit pas de relâcher les efforts, car, a-t-il souligné, seules ont été posées les fondations du développement.  Nous devons maintenant mettre nos plans à exécution pour aller de l’avant, a-t-il ajouté, notant qu’il restait encore aux États Membres à prouver qu’ils sont capables d’atteindre les Objectifs du Millénaire dans les délais fixés, partout et pour tous.  Selon le Secrétaire général, les perspectives sont, au mieux, mitigées.  Mais, a-t-il observé, il n’est pas trop tard pour redresser la situation.  Il faut le vouloir, centrer les efforts et agir, a-t-il dit, précisant que la réussite des négociations de Doha consacrées au développement en était une condition sine qua non.


Pour que les Objectifs du Millénaire soient atteints, les pays en développement doivent eux-mêmes tenir l’engagement qu’ils ont pris d’adopter des stratégies nationales d’ensemble à cette fin et de les appliquer en toute transparence.  Le développement n’aura tout simplement pas lieu si les pays en développement ne mettent pas de l’ordre chez eux, a-t-il affirmé.  De même, selon le Secrétaire général, il est essentiel que les pays riches tiennent l’engagement qu’ils ont pris de fournir les ressources nécessaires pour que ces stratégies produisent leurs effets.  En somme, a-t-il dit, la conception du développement que recouvrent les Objectifs du Millénaire est un contrat: si les pays en développement mettent au point des stratégies nationales d’ensemble bien charpentées, les donateurs sont alors tenus de pourvoir aux besoins, qu’il n’est pas possible de financer à l’aide des seules ressources nationales.  M. Annan a également mis l’accent sur la nécessité pour les donateurs d’augmenter leur aide dans les proportions qu’ils avaient promises. 


Aucune des parties au contrat ne peut se soustraire à son obligation de tenir ses engagements, a-t-il poursuivi, assurant que les Nations Unies devaient être là pour appuyer les desseins et les plans des pays en développement et les aider à mettre en place les moyens qui leur permettront de fournir à leurs populations les emplois, logements, écoles et services de santé dont ils ont besoin.  M. Annan a, en outre, espéré que son successeur continuerait de faire des Nations Unies un partenaire encore plus fort et plus efficace pour le développement.  Ce n’est plus dans les salles de séance et sur des tableaux noirs que s’effectuent désormais les travaux relatifs au développement mais sur les chemins de terre et les plaines arides où ils sont les plus nécessaires, a-t-il poursuivi.  Atteindre les Objectifs du Millénaire dans les délais fixés serait le plus grand service que nous pourrions collectivement rendre à l’humanité, a ainsi conclu le Secrétaire général.


M. ALI HACHANI, Président du Conseil économique et social, a rappelé que la pauvreté ravage les familles, les communautés et les nations.  Ce n'est que grâce aux partenariats et en s'attaquant aux inégalités croissantes que nous pourrons éradiquer la pauvreté, a-t-il affirmé.  Lors du Sommet mondial de 2005, les dirigeants du monde ont réaffirmé leur détermination à assurer la pleine réalisation de l’Agenda des Nations Unies pour le développement et à adopter, au plus tard cette année, des stratégies nationales de développement.  Pour M. Hachani, ce défi ne pourra être relevé que par le partenariat et la solidarité.  C'est le rôle des Nations Unies, en tant que symbole de multilatéralisme, de soutenir ces efforts et l'Organisation le fera de manière encore plus efficace lorsque sa réforme sera accomplie.  Le Président de l'ECOSOC a aussi souligné le rôle important de cette instance dans le suivi des conférences par tous les acteurs, notamment les pays en développement, les ONG concernées et les réseaux nationaux et régionaux.  Il a cité l'exemple d'un partenariat lancé avec le soutien de l'ECOSOC, l'Alliance globale pour les technologies de l'information et de la communication et pour le développement.  Le Président a également évoqué l'Alliance public-privé pour le développement rural qui cherche à identifier et promouvoir les pratiques profitables aux pauvres dans les zones rurales pour leur développement économique et social.


Un aspect important des travaux du Conseil économique et social, au cours des prochaines années, sera de répondre à l'appel lancé au Sommet mondial de 2005 pour l'examen et le contrôle des progrès réalisés pour la réalisation de l’Agenda des Nations Unies pour le développement.  Ainsi, M. Hachani a mis en avant la résolution de l'Assemblée générale qui a décidé de renforcer l'ECOSOC, indiquant que le Conseil a commencé à tenir des consultations pour définir les détails de ses nouveaux mandats.  Le Président a précisé que, grâce à ses examens substantifs annuels au niveau ministériel, le Conseil pourra évaluer les progrès et promouvoir la mise en œuvre des documents finaux des conférences et sommets des Nations Unies.  En outre, un Forum biennal sur la coopération en matière de développement offre un lieu pour examiner les tendances sur cette question et fournir des guides pour les politiques.  Il a invité les États Membres à participer activement à ce Forum.  Pour conclure, le Président a fait remarquer la relation plus profonde qui se développe entre l'Assemblée générale et l'ECOSOC, ce qui devrait donner une orientation pratique à la communauté internationale pour mettre en œuvre l’Agenda des Nations Unies pour le développement.


M. KEMAL DERVIS, Administrateur du Programme des Nations Unies pour le développement - PNUD, a déclaré qu’aucune région ne semblait, aujourd’hui, en mesure de pouvoir parvenir à réaliser tous les Objectifs du Millénaire pour le développement d’ici à 2015.  Il a reconnu des progrès réalisés sur cette voie, notant qu’ils étaient inégaux suivant les pays considérés.  Ce sont ceux du sud du Sahara et de l’Océanie qui font face aux difficultés les plus sérieuses, a-t-il précisé, avertissant que ces derniers risquaient de ne parvenir à aucun des Objectifs à la date-butoir.  L’Asie du Sud et l’Asie de l’Ouest n’avancent pas assez rapidement.  Ainsi, l’Asie du Sud s’attend pour sa part à ne remplir que deux Objectifs tandis que l’Asie de l’Ouest ne réalisera au mieux que six des huit Objectifs prévus en 2015.  Ces informations reposent sur des tendances actuelles, a-t-il ajouté, et l’avenir peut démentir ces prévisions pour peu qu’intervienne un afflux de ressources combinées à de meilleures politiques.  Une volonté politique est attendue sur ce point, de la part des pays en développement comme des pays développés.


Les Nations Unies ont également un rôle indispensable à jouer, a-t-il dit, tant pour définir les orientations et les normes qu’en matière opérationnelle.  L’Organisation a aussi un rôle moteur à jouer tant pour dynamiser l’action que dans les activités de plaidoyer concernant l’Objectif 8, à savoir le partenariat pour le développement. Dans ce monde caractérisé par l’interdépendance, les nations ne peuvent progresser rapidement que si l’environnement international se prête à un développement équitable et universel.  De la question du commerce jusqu’au problème du changement climatique, de la stabilité financière au contrôle des maladies infectieuses, c’est seulement au terme d’une collaboration étroite, a-t-il conclu, que nous pourrons assurer la sécurité et la prospérité pour tous.


M. JOSÉ ANTONIO OCAMPO, Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, a rappelé que l’édification de l’Agenda des Nations Unies pour le développement a commencé par des conférences au début des années 1990.  Puis, les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) sont devenus le cadre concerté pour la coopération en faveur du développement.  La lutte pour l'équité, qui est à la base de la vision des objectifs des Nations Unies, s'est manifestée de la meilleure façon dans la Déclaration du Millénaire, selon M. Ocampo.  Les OMD placent l'éradication de la pauvreté au centre de la coopération pour le développement, a-t-il rappelé.  Les appels répétés pour l'égalité entre les sexes fait partie de cette lutte.  En outre, la lutte contre la pauvreté doit être comprise dans toutes ses dimensions, a-t-il insisté.  Le consensus de Monterrey nous a donné la meilleure façon d'exprimer le partenariat pour le développement, selon M. Ocampo.  Il a cité notamment la bonne gouvernance comme élément favorable à l'éradication de la pauvreté.  La société civile est une alliée particulière de l'ONU et le secteur privé aussi, par ses engagements en faveur de la réalisation des OMD.  Nous progressons à de nombreux égards dans cette réalisation, a constaté M. Ocampo, mais il reste encore beaucoup à faire.  Il a donné des exemples d'actions qui ont porté leurs fruits, comme le processus pour le financement pour le développement, les travaux de l’Instance permanente sur les questions autochtones, ou encore le Forum sur les forêts.  Il a fait valoir que toutes s’appuient sur le renforcement des partenariats. 


M. AMADOU BOUBACAR CISSÉ, prenant la parole au nom de M. AHMED MOHAMED ALI, Président de la Banque islamique pour le développement, a rappelé que la Banque est une institution financière régionale multilatérale qui a pour objectif de promouvoir le développement social et économique de 56 États membres.  Ces pays en développement constituent ainsi un partenariat unique de type Sud-Sud.  Une des leçons apprises ces dernières années porte d’ailleurs sur la nécessité de mieux travailler ensemble afin de rendre plus efficaces les différentes aides, individuelles ou collectives.


La Banque islamique pour le développement reste plus que jamais engagée dans la voie d’une collaboration étroite avec des institutions  identiques ou des partenaires tels que les grands organes de l’ONU, la Banque mondiale, les banques régionales de développement, les donateurs bilatéraux, la société civile et le secteur privé, avec pour objectif d’aboutir à une meilleure coordination et à une efficacité accrue.  Cet après-midi, a-t-il poursuivi, la Banque islamique pour le développement signera un nouvel accord de coopération avec le PNUD.  Abordant la question de la lutte contre la pauvreté, il a souligné l’existence d’un consensus croissant quant à la méthode à employer, à savoir la lutte sur deux fronts simultanément tel qu’évoqué lors des négociations du Cycle de Doha: davantage d’aides et d’échanges commerciaux sont ainsi  nécessaires.  Dans le droit fil de cette politique, M. Cissé a annoncé la création d’un nouveau fonds au sein de la Banque islamique pour le développement de 10 milliards de dollars, dont un milliard financé par l’Arabie saoudite et 300 millions par le Koweït.  Le domaine des priorités de ce nouveau fonds correspondra aux Objectifs du Millénaire pour le développement avec une attention spéciale portée à l’éducation primaire, la santé, l’agriculture, la microfinance et les infrastructures de développement.


M. JEFFREY SACHS, Conseiller spécial du Secrétaire général pour les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), s’est félicité de cette réunion notant que le monde se rassemblait pour lutter contre un fléau qu’il était possible d’éliminer.  Il a noté que beaucoup de choses avaient été réalisées, mais que par dessus tout, les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) avaient donné de l’espoir au monde.  Jour après jour, le message de ces Objectifs s’est propagé dans le monde entier, a-t-il affirmé, en notant qu’il en avait été témoin dans de nombreux villages reculés où les habitants étaient informés de ces Objectifs.  Le monde veut atteindre ces OMD et rien ne peut excuser, de nos jours, que des gens meurent parce qu’ils sont extrêmement pauvres. 


Nous pouvons être la génération qui mettra fin à la pauvreté extrême sur la planète, a-t-il déclaré, insistant sur les moyens pratiques et durables et sur les stratégies à faible coût qui peuvent aider les plus pauvres de la planète.  Il a notamment souligné l’importance d’encourager une révolution verte en Afrique, comme moyen d’y réduire la pauvreté, tout en insistant sur les outils et technologies de communication.  Grâce à ceux-ci, a-t-il ajouté, même le village le plus reculé peut recevoir des informations, de l’aide, des moyens de subsistance et des stratégies pour le développement économique.  M. Sachs a soutenu qu’il faudrait maintenant accélérer les interventions, faisant remarquer que tout le monde était concerné et pouvait contribuer à ces efforts.  Nous pouvons parvenir à créer un monde où personne ne meure de pauvreté, a-t-il lancé en se félicitant de la générosité de nouveaux donateurs et du renforcement de certains donateurs.  À mi-parcours des délais fixés dans la Déclaration du Millénaire, nous avons les technologies et les fonds nécessaires pour renforcer, accélérer la mise en œuvre des OMD, a-t-il conclu.


M. OSMAN MOHAMMED OSMAN, Ministre du développement économique de l’Égypte, a rappelé que le Document final du Sommet mondial de 2005 avait confirmé la volonté de la communauté internationale de mettre en œuvre les Objectifs du Millénaire pour le développement, ce qui ne saurait se faire en l’absence d’un climat politique favorable.  À cet égard, a-t-il ajouté, la situation au Moyen-Orient empêche les pays touchés de parvenir à un développement durable et il en ira de même pour l’Afrique tant que les conflits chroniques qui y sévissent ne seront pas résolus.  L’Égypte avance à grands pas vers la réalisation des OMD d’ici à 2015, a continué M. Osman, soulignant que ces succès sont le résultat d’une bonne planification et de la prise de conscience qu’une réforme économique et sociale est inséparable d’une réforme politique.  À cet égard, l’Égypte a pris des mesures pour instaurer un système multipartite et renforcé la participation du public à la vie politique.


Sur le plan économique, l’Égypte, a affirmé son Ministre, a mis en œuvre une réforme ambitieuse visant à créer des emplois pour les jeunes, et sur le plan social, elle s’emploie à fournir une assurance médicale universelle.  M. Osman a fait remarquer que tous ces efforts n’auraient pu être réalisés sans un partenariat entre le Gouvernement et le peuple représenté par la société civile et sans une adhésion aux valeurs de la culture égyptienne et de la civilisation islamique.  Rappelant enfin l’attachement des pays en développement aux OMD, il a insisté sur la nécessité pour les partenaires du développement de s’acquitter de leurs obligations et sur la mise en œuvre des résolutions de l’Assemblée générale et du Conseil économique et social.  Enfin, a-t-il dit, l’Assemblée générale doit souligner le lien organique qui existe entre développement, paix et sécurité, droits de l´homme et réforme institutionnelle.


M. MARUF SAIFIEV, Vice-Ministre de l’économie et du commerce du Tadjikistan, qui présentait la stratégie nationale de développement ainsi que la stratégie nationale pour la réduction de la pauvreté pour 2007-2009, a rappelé que la population du Tadjikistan était l’une des plus pauvres de l’ancien espace soviétique.  Le Gouvernement essaie de sauver la population de la pauvreté le plus rapidement possible afin d’atteindre le développement durable, a-t-il souligné.  Il œuvre, a-t-il précisé, pour que la population ait accès aux services sociaux de base.  Malgré la réduction du taux de pauvreté, le niveau de vie reste faible, a-t-il dit.  Il a indiqué qu’un programme de développement social à moyen terme avait été mis en œuvre, lequel était centré sur les objectifs nationaux que recouvre l’ensemble des Objectifs du Millénaire pour le développement.  Le Ministre a également noté que tous les chapitres des documents présentés étaient concentrés sur la réforme de la gestion au niveau de l’État et la mise en place d’un climat propice à l’investissement économique.  Les deux stratégies mettent également l’accent sur l’accès aux services sociaux de base pour la partie la plus pauvre de la population ainsi que sur le renforcement du partenariat social, a-t-il assuré.  Le Vice-Ministre tadjik de l’économie et du commerce a espéré que le débat d’aujourd’hui contribuera à la réalisation complète de toutes les mesures prévues pour atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement et permettra d’assurer la prospérité du peuple du Tadjikistan.


M. JOHN GAGAIN (République dominicaine) a présenté les travaux menés par son pays en matière de développement, notamment en sa qualité de pays pilote du Projet Objectif du Millénaire de l'ONU.  Un des problèmes majeurs auquel est confrontée la République dominicaine est le faible taux de scolarisation, qui résulte, a-t-il précisé, du manque de volonté des parents.  Une façon d'inciter les parents à scolariser leurs enfants est donc de fournir à ceux-ci un déjeuner à l'école.  En ce qui concerne le domaine de la santé, le représentant a expliqué qu'il existe des « promoteurs de santé » qui vont de maison en maison pour éduquer les femmes enceintes démunies et les familles avec des enfants malades.  La prévention n'est pas une habitude dans un pays comme la République dominicaine et c’est pourquoi, a-t-il fait remarquer, les crises sont traitées par les citoyens.  Ainsi, la recherche de sources d'énergie alternatives n'est devenue une priorité que lorsque le prix du baril de pétrole a atteint les 100 dollars.  De même, la prévention de la criminalité n'était pas une priorité tant que les toxicomanes ne portaient pas atteinte à la vie de leurs concitoyens innocents.  En tant que pays pilote dans la mise en œuvre du Projet Objectif du Millénaire de l’ONU, nous avons donc appris qu'il nous fallait prévenir les problèmes et les crises, plutôt que d'avoir à les affronter, a conclu M. Gagain.


M. NAMJILDORJ ENKHBAYAR, Conseiller économique auprès du Premier Ministre de Mongolie, a indiqué que le Parlement de son pays avait adopté, en avril 2005, une résolution relative à la mise en œuvre et l’évaluation des OMD au niveau national par laquelle le Gouvernement doit faire rapport, tous les deux ans, sur les progrès accomplis dans ce domaine.  Il a de plus fait valoir que ce texte avait ajouté un neuvième Objectif sur la gouvernance démocratique et le renforcement des droits de l’homme.  Il a indiqué qu’une stratégie nationale de développement devait être complétée fin 2006 et visait à atteindre les OMD d’ici 2015.  Après approbation de cette stratégie par le Parlement, a-t-il poursuivi, le Gouvernement tiendra des consultations avec ses partenaires pour le développement et les donateurs sur la question de la mobilisation des ressources.  Il a aussi fait savoir que le Gouvernement de Mongolie œuvrait, en coopération avec l’équipe de pays des Nations Unies et la République de Corée, à la réalisation d’un système intégré pour évaluer la mise en œuvre des OMD.  Les ONG et la société civile sont également largement impliquées dans ce processus et ses activités, a-t-il ajouté. 


M. ZOLA SKWEYIYA, Ministre pour le développement social de l’Afrique du Sud, s’exprimant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a fait remarquer que le débat d’aujourd’hui est particulièrement opportun dans la mesure où il suit de près le lancement par le PNUD, au Cap, du Rapport mondial sur le développement humain 2006.  Il a souligné que les Nations Unies ont un rôle essentiel à jouer dans la promotion d'un régime économique, financier et commercial équitable.  Tout le système des Nations Unies ainsi que les institutions et organisations internationales doivent s'attacher à traduire par des actions les engagements pris dans le cadre des conférences et sommets des Nations Unies, afin de réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  L'ONU doit faire preuve de volonté politique, a-t-il ajouté, pour rendre opérationnels les partenariats mondiaux pour le développement.  Le Groupe des 77 et de la Chine a réitéré son appel à l'intention des pays développés pour qu'ils mettent pleinement en œuvre le partenariat mondial pour le développement et permettent ainsi aux pays en développement d'atteindre les objectifs du développement décidés pour chacun d'ici à 2015.  Actuellement, la réalisation des OMD pour les pays d’Afrique est en retard, a constaté M. Skweyiya.  C’est pourquoi, a-t-il insisté, la communauté internationale doit établir un partenariat pour le développement et mettre en œuvre, en particulier, la résolution de suivi du développement qui prend en compte la nécessité d'un tel partenariat.


Mme KRISTI LINTONEN (Finlande), qui s’exprimait au nom de l’Union européenne (EU), a affirmé que l’UE demeurait fortement attachée à l’établissement d’un partenariat mondial pour le développement.  Celui-ci a pour base le Consensus de Monterrey, réaffirmé lors du Sommet mondial de 2005, a-t-elle dit.  Selon la représentante, les partenariats mondiaux impliquent des engagements vis-à-vis de la bonne gouvernance et de l’état de droit.  Elle a précisé que l’Union européenne allait accélérer en 2007 son aide publique au développement.  L’Union européenne, a-t-elle rappelé, fournit plus de 50% de l’aide publique au développement.  Selon elle, le système des Nations Unies doit s’intégrer totalement dans l’harmonisation avec les donateurs.  La réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement, a-t-elle dit, exige de meilleures politiques au niveau de l’ONU, au niveau national, ainsi que dans le domaine de la coopération.  La réforme des Nations Unies offre à cet égard une bonne occasion pour s’engager en faveur de telles politiques, a-t-elle estimé, rappelant que le Sommet mondial de 2005 avait donné une nouvelle impulsion à cette réforme.  Elle a mis l’accent sur la nécessité pour les pays en développement d’avoir une bonne gouvernance afin, a-t-elle précisé, de profiter d’une plus grande coopération économique.  Selon la représentante, les négociations de Doha devraient reprendre aussi rapidement que possible.  L’aide au commerce est un complément mais ne saurait se substituer aux négociations visant à ouvrir l’accès au marché aux pays en développement, a-t-elle tenu à préciser. 


Mme BILLIE MILLER, Ministre des affaires étrangères et du commerce de la Barbade, a déclaré que son pays était convaincu que les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD)- ne pourraient être atteints que par la pleine mise en œuvre de l’Objectif 8 relatif au partenariat mondial en faveur du développement.  C’est une condition essentielle pour la réalisation des sept autres Objectifs, a-t-elle insisté en regrettant qu’à ce jour, peu de progrès aient été accomplis en vue d’établir ce partenariat.  Elle a estimé que de nombreux obstacles au développement et à la croissance économique avaient désormais des aspects internationaux et multidimensionnels qui ne pouvaient être traités uniquement sur le plan national et devaient donc impliquer les secteurs public et privé ainsi que la société civile.


Le Gouvernement de la Barbade, a indiqué la Ministre, a adopté une stratégie nationale pour le développement économique et social jusqu’en 2025, qui est conforme aux objectifs de développement convenus au niveau international.  Elle a précisé que la Barbade avait déjà atteint l’Objectif relatif à l’accès universel à l’éducation primaire et secondaire ainsi que celui concernant la parité entre les sexes.  Mme Miller a, en outre, fait part des efforts de son pays s’agissant de la lutte contre le VIH/sida ou encore dans le domaine de l’environnement.  Elle s’est déclarée convaincue qu’une meilleure coopération entre les partenaires de développement dans la fourniture de leur aide faciliterait la réalisation des OMD.


Le Prince MISHAAL BIN ABDULLA BIN ABDULAZIZ (Arabie saoudite) a fait sienne la déclaration du Groupe des 77 et de la Chine.  Il a déclaré croire en l'importance de la coopération avec la communauté internationale pour atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et soutenir les efforts de développement dans les pays en développement.  L'Arabie saoudite a rédigé le premier rapport national sur les OMD en 2002, en coordination avec le PNUD, et le deuxième en 2005, a-t-il signalé.  Il a souligné la complémentarité des OMD et du développement durable et expliqué les efforts sincères accomplis par son pays pour aller plus loin que les objectifs nationaux convenus.  En dépit du fait que la pauvreté dans l’Arabie saoudite est limitée, il n'a pas minimisé son importance, indiquant qu'une stratégie nationale globale est déployée pour régler ce problème.  Un fonds a ainsi été créé pour aider les pauvres afin qu'ils puissent s'aider eux-mêmes.  Il a aussi évoqué le lancement, à l’initiative du Roi, d'un plan pour l'habitation et le développement qui cible les familles pauvres, 49 000 citoyens devant en bénéficier.  Le Royaume espère éradiquer la pauvreté d'ici 2009, a-t-il précisé. 


Concernant le problème de la pauvreté dans les autres pays, le représentant a fait valoir les contributions de son pays aux projets de développement.  L’Arabie saoudite contribue aussi à des institutions comme le Fonds de l'OPEP pour le développement international et le Fonds international de développement agricole.  Elle a soutenu les institutions internationales qui ont des programmes spécialisés, comme le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés ou le PNUD.  Pour ce qui est de la lutte contre l'épidémie du Sida, son pays participe au Fonds mondial de lutte contre le VIH/sida, la tuberculose et la malaria.  L'équilibre mondial dépend des efforts collectifs ainsi que de la responsabilité commune en vue d'améliorer le partenariat pour la promotion du développement, a-t-il conclu.


M. BIN SAEED AL MANSOURI, Ministre du développement des Émirats arabes unis, a déclaré que les progrès tangibles réalisés par son pays depuis 35 ans étaient le résultat de la sagesse de ses dirigeants qui ont su créer un climat de stabilité et de sécurité politiques ayant contribué au développement du pays.  Depuis leur création, les Émirats arabes unis ont eu une stratégie de développement national qui a comporté des objectifs à long terme en matière de développement correspondant aux objectifs consacrés par la Déclaration du Millénaire.  Cette stratégie repose sur trois concepts de développement, a-t-il souligné.  La prospérité de l’être humain et le développement des ressources humaines, ainsi que l’exploitation des nouvelles technologies constituent tout d’abord les objectifs principaux et les outils les plus efficaces pour réaliser le développement général dans le pays, a-t-il dit.  Le Ministre a en ensuite mis l’accent sur l’exploitation judicieuse des ressources pétrolières et le développement des infrastructures de base nécessaires à travers, notamment, l’émancipation de l’économie, la diversification des ressources, ainsi que sur le soutien du rôle du secteur privé et la création d’un environnement permettant d’attirer des investissements étrangers dans tous les secteurs.  Le pays a utilisé ses ressources pétrolières pour répondre aux besoins sociaux, a-t-il également affirmé, notant qu’une attention particulière avait été accordée à l’éducation des jeunes.  Le Ministre a indiqué, en outre, que le pourcentage des personnes vivant avec moins d’un dollar par jour avait été réduit à zéro.  Les revenus par tête d’habitant continuent d’augmenter, a-t-il ajouté.  De même, selon lui, le pourcentage des enfants de moins de 5 ans présentant un problème de poids insuffisant est inférieur à 14%, tandis que le taux de scolarisation des filles, en matière d’éducation primaire, atteint 97%.  Le Ministre a enfin souligné l’importance de la coopération internationale pour le développement, et la nécessité de renforcer les bonnes relations et la solidarité entre les pays.


Mme FATIMA AL-BALOOSHI, Ministre du développement social de Bahreïn, a fait valoir que les États du golfe Arabe devaient faire face à de plus en plus de défis dont le renforcement de la démocratie, la restructuration économique ou encore la violence ou le vieillissement de la population.  Notant qu’il était indispensable d’avoir un cadre pour traiter de ces questions, elle s’est félicitée de l’initiative de cette réunion qui doit, selon elle, permettre d’établir des partenariats et d’examiner les moyens de coopération par l’échange des expériences de chacun.  S’agissant de son propre pays, elle a indiqué que celui-ci avait une des économies les plus libres du Moyen-Orient et avait également renforcé son cadre démocratique.  De plus, elle a souligné les efforts pour la promotion des

femmes.  Elle a fait part de la grande importance que sa délégation accordait aux OMD.  Nous voulons améliorer le niveau de vie de nos citoyens et il est important pour cela de compter sur les ressources humaines, a-t-elle insisté.  Elle a estimé que son pays avait pris des mesures pionnières pour traiter de la question du développement afin de répondre aux besoins de tous et de s’assurer de la participation de toutes les couches sociales dans ce processus.  Notre travail en faveur du développement se fonde sur un partenariat réel avec la société civile, a-t-elle souligné en notant qu’il s’agissait là du seul moyen de parvenir au développement durable.


M. MICHAEL VON UNGERN STERNBERG (Allemagne) a rappelé que son pays assurera bientôt deux présidences, celle du Groupe des huit (G-8) et celle de l'Union européenne.  Le représentant a fait remarquer qu’il reste encore beaucoup à faire pour établir un véritable partenariat entre ces deux groupes de pays et l’Afrique.  Sa délégation, a-t-il par ailleurs indiqué, insiste sur la nécessité d’accorder la priorité à une politique efficace en matière de changement climatique, considérant qu’il faudrait encourager les États à adopter des mesures pour empêcher le réchauffement.  Certains succès sont apparus, mais nous devons être plus efficaces, notamment à l’égard du continent africain.  Le représentant a rappelé l'engagement de nombreux pays de consacrer 0,7% de leur PNB à l'aide publique au développement au développement d'ici à 2015.  L’Allemagne, a-t-il assuré, honore ses engagements à cet égard.  En 2007, nous avons l'intention d'organiser un partenariat avec tous les partenaires européens pour le développement.


M. NASSIR ABDULAZIZ AL-NASSER (Qatar) a remercié la majorité des pays en développement pour les efforts sérieux qu’ils ont réalisés en vue de renforcer les partenariats internationaux dans les domaines politique et économique face à des défis régionaux et nationaux de plus en plus forts.  L’État du Qatar, a-t-il dit, cherche à être un partenaire actif à l’appui des efforts internationaux pour la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement et plaide en faveur d’une répartition plus juste et équitable des fruits de la croissance mondiale.  Le représentant a ajouté que son pays s’efforçait de soutenir les initiatives internationales en faveur du développement et de son financement.  Il a ainsi rappelé que le Qatar avait accueilli la quatrième Conférence ministérielle de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), laquelle a abouti à l’adoption de l’Agenda de Doha.


Débat interactif


Mme FATIMA AL-BALOOSHI, Ministre du développement social du Bahreïn, a fait part de son travail en tant que Ministre, affirmant qu’un des premiers objectifs qu’elle s’était fixée en prenant cette fonction avait été de renforcer les partenariats entre les ministères et aussi entre le Gouvernement et le secteur privé.  Elle a affirmé que le Gouvernement de Bahreïn s’employait à appuyer les 400 ONG du pays, un nombre assez important comparativement à la population.  Elle a expliqué que les ONG bénéficiaient d’un appui financier et technique mais également de l’octroi de locaux et d’un accès à l’information pour leurs activités.  Elle a également fait valoir que le Bahreïn avait créé, cette année, un centre spécifiquement pour le travail de ces ONG.  Elle a déclaré que ces partenariats avaient pour objectif de fournir des services dans l’ensemble du pays.  Outre un centre pour les victimes d’abus familial, elle a également mis de l’avant l’exemple de centres de santé communautaires qui ont vu le jour grâce à la contribution du secteur privé.


Mme MAUREEN HARRINGTON, Vice-Présidente chargée des politiques et des relations internationales à Millennium Challenge Corporation, a expliqué que cette organisation (MCC) a pour objectif de réduire la pauvreté par la croissance économique.  Nous sommes engagés à apporter notre assistance en faveur de la réalisation des OMD et suivons trois voies caractéristiques.  La représentante a cité tout d’abord le partenariat avec les pays concernés.  Les partenaires doivent mettre au point leurs propres programmes et sont aidés par MCC.  Nous fournissons des dons mais pas des fonds, pour éviter que les pays soient dépendants, a expliqué Mme Harrington.  L’octroi de cette aide n’est pas soumis à des conditions particulières.  Nous choisissons nos partenaires en examinant notamment, le degré de corruption des gouvernements et encourageons par ce biais les bonnes politiques.  Les taux de croissance, de vaccination, ainsi que le pourcentage du PNB attribué à la santé, ou encore la gestion des ressources naturelles, sont d’autres critères pris en compte pour accorder une aide.  Par ailleurs, nous voulons que les résultats de nos investissements soient visibles et nous œuvrons donc pour que la pauvreté diminue de manière apparente, a ajouté la représentante.  Elle a signalé que 11 accords ont été signés avec des pays, prévoyant des investissements variables.  La stratégie de partenariat est menée non seulement avec les pays donateurs, mais aussi avec les organismes privés.  Ainsi, au Cap-Vert, nous construisons des routes, a-t-elle donné en exemple, et l’investissement du secteur privé national devrait permettre de générer un développement à long terme.


M. HISHAM ALWUGAYAN, Directeur général adjoint du Fonds koweïtien pour le développement économique arabe, a indiqué que ce Fonds avait commencé modestement, d’abord dans les pays arabes, puis avait étendu ses activités au-delà de ces derniers.  Il a indiqué que le Fonds s’occupait du renforcement des infrastructures, et œuvrait donc à une échelle microéconomique, par la construction de route ou encore l’approvisionnement en électricité ou en eau.  Il a de plus expliqué que le Fonds travaillait de la même manière que la Banque mondiale en choisissant des projets, en effectuant des études de faisabilité et en analysant la rentabilité économique de ces projets.  Il a expliqué que depuis 2001, le Fonds s’était davantage concentré sur des axes d’action qui s’apparentaient aux OMD, en œuvrant dans le secteur sanitaire ainsi que dans celui de l’éducation.  Il a ainsi donné des exemples de collaboration avec l’Ouzbékistan, la Gambie, le Ghana ou encore la Chine afin de mettre sur pied des écoles, des systèmes d’assainissement ou de fournir un accès à l’eau potable dans des villages reculés.  M. Alwugayan a, en outre, fait savoir que 600 à 650 millions de dollars étaient annuellement octroyés à une vingtaine de projets.  À ce jour, a—t-il poursuivi, le Fonds a travaillé avec 101 États pour un total de 12,5 milliards de dollars.  Il a enfin assuré que le Fonds continuerait à aider les États qui en ont besoin tout en élargissant son rayon d’action.


M. GEORGE SOROS, Président de la Fondation Soros, a noté que c’est l’Afrique qui pose le plus de problème en matière de développement, car elle souffre de son passé colonial et d’une espèce de malédiction en ce qui concerne les ressources, en particulier les ressources naturelles.  La situation est, en outre, aggravée par la pandémie du sida et le réchauffement de la planète.  Il a cité trois actions spécifiques menées en Afrique par sa Fondation.  Le Village du Millénaire, tout d’abord, crée un modèle de village à développement durable, qui vise 4 000 personnes réparties dans 10 pays de l’Afrique subsaharienne.  Le programme dote ces villages d’outils dont ils ont besoin pour atteindre un développement durable, à un coût de 50 dollars par villageois et par an.  La Fondation Soros contribue à hauteur de 50 millions de dollars à ce programme, soit un tiers du coût de cette initiative.  Concernant la question des ressources, M. Soros a cité l’initiative de transparence des industries extractives, qui est peu connue mais représente un progrès en la matière.  Cette initiative réunit les gouvernements et la société civile.  Le plus grand succès a été rencontré au Nigéria, où l’initiative a conduit à la destitution de certains gouverneurs.  Le principal obstacle au succès de cette initiative, a souligné M. Soros, est que la Chine n’y a pas souscrit.  Ainsi, si l’Angola n’a pas reçu d’aide du FMI car il ne répondait pas au critère de transparence, il peut toujours en recevoir une de la part de la Chine, a-t-il expliqué.  De l’avis de M. Soros, il faut que la communauté internationale attire l’attention de l’Angola sur ce problème.  Enfin, M. Soros a évoqué les activités du NEPAD, dont l’objectif est d’améliorer les performances des gouvernements africains en instaurant un examen par les pairs.  À cet égard, la Fondation Soros fournit une liste de sociétés civiles de différents pays qui veillent à ce que les gouvernements respectent leurs engagements pris dans le cadre du NEPAD


Mme JOANNA KERR, Directrice exécutive de « Association for Women in Development », une ONG basée au Canada qui œuvre en faveur des droits de la femme et de la justice économique, a souligné les défis qui entravaient la réalisation des OMD.  S’agissant des défis, elle a particulièrement mis en avant la question de l’équité entre les sexes, regrettant que l’OMD 3 relatif à cette question ne soit pas une priorité et soit confronté à des difficultés de mobilisation de ressources.  En outre, elle a expliqué que ce concept était mal compris et que souvent, on ne savait pas ce qu’il recouvrait.  Elle a également fait valoir que nombre des causes fondamentales de la pauvreté étaient liées à la discrimination.  Rappelant que la croissance, seule, ne permettra pas de régler le problème de la pauvreté, elle a affirmé qu’il faudrait adopter des approches différentes pour éliminer la pauvreté, selon qu’il s’agit de femmes ou d’hommes.  En effet, elle a argué que la pauvreté chez les femmes n’avait pas les mêmes causes que la pauvreté chez les hommes et a ainsi regretté que les programmes mis en place dans ce domaine ne fassent pas cette distinction.  Enfin, elle a mis l’accent sur la contribution des acteurs de la société civile et leur rôle primordial dans la réalisation des OMD, notamment celui relatif à la parité entre les sexes.  


M. MARKKU NISKALA, Secrétaire général de la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, a relevé cinq éléments de risque qui entravent, aujourd’hui même, la marche vers le développement: en premier lieu, le changement climatique; en second lieu l’épidémie de VIH/sida ainsi que toutes les autres menaces sur la santé mondiale; ensuite vient le problème d’une insécurité alimentaire croissante; puis celui d’une économie instable et son corollaire d’intolérance ou de tensions sociales; enfin, un manque de préparation face aux désastres et une incapacité de réponse rapide au plan local.


Il a expliqué que si beaucoup continuaient à voir les sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge comme des entités de secours, il n’en est pas moins vrai qu’elles ont acquis une expérience et un engagement non moins négligeables dans le processus de développement.  Consciente des causes et effets complexes de la pauvreté et du désespoir largement répandus dans le monde, la Fédération, dans le but de renforcer sa participation aux efforts en faveur de la réalisation des OMD, a établi l’année dernière son propre Agenda mondial.  Fort de nos volontaires bien formés et organisés en réseaux efficaces, nous sommes bien placés pour établir des partenariats avec les gouvernements, les organismes du système des Nations Unies et autres, a fait valoir le Secrétaire général de la Fédération.  Il a fait savoir qu’au cours des cinq dernières années, celle-ci avait ainsi participé à un certain nombre de partenariats mondiaux.  Nous savons tous que le défi des Objectifs du Millénaire ne saurait être convenablement relevé que si la communauté internationale tout entière s’y emploie.  Il faut solliciter plus de ressources, a-t-il dit, au niveau communautaire et mettre en place des stratégies d’aide technique ainsi que des cadres politiques au niveau national.  De même faut-il parvenir à une harmonisation des efforts des donateurs et à une plus grande concertation entre les différents acteurs de développement.


M. GARY COHEN, Président de Becton Dickinson Medical, a donné des exemples des partenariats menés par son organisme qui, créé il y a 108 ans, emploie 25 000 employés dans 50 pays.  En 1954, a-t-il rappelé, nous avions fourni les premières seringues jetables pour la vaccination contre la polio.  Nous sommes surtout présents dans les pays industrialisés, mais nous nous attachons à œuvrer pour améliorer le secteur de la santé dans les pays en développement.  Pauvreté et maladie sont liées et c’est pourquoi, il faut faire face à cette problématique, a-t-il insisté.  L’absence d’accès aux services de santé notamment en zones rurales est un des problèmes majeurs en la matière.  Pour la vaccination, Becton Dickinson Medical mène, en partenariat avec l’UNICEF, une lutte antitétanos qui évite beaucoup de décès dans les pays en développement.  Des seringues pour la vaccination des enfants sont aussi fournies et la prévention est encouragée par des séminaires organisés dans de nombreux pays en partenariat avec des universités ou des ministères.  Pour la lutte contre le VIH/sida, M. Cohen a fait part de la collaboration de son organisme avec l’Université Columbia pour ce qui est de la prévention.  Nous travaillons aussi avec la Fondation Clinton pour réduire le coût des tests de dépistage du VIH/sida, a-t-il indiqué.  Nous annoncerons, jeudi, que nous appuierons le Conseil d’infirmières pour les pays d’Afrique australe, pour que le personnel de santé, victime des maladies qu’il soigne, puisse être soigné.  M. Cohen a aussi précisé travailler au renforcement des capacités pour la pratique des tests de laboratoires, car ces tests contribuent à améliorer les services de santé.


M. JEFFREY SACHS, Conseiller spécial du Secrétaire général pour les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), s’est interrogé sur les raisons pour lesquelles certains pays connaissent une croissance importante alors que d’autres prennent du retard.  Parmi les indicateurs de ces succès ou échecs, il en a cité quatre qui, selon lui, sont primordiaux.  Ainsi, il a constaté que les pays qui avaient une forte croissance avaient tous connu une « révolution verte » alors que les pauvres avaient une faible productivité agricole.  Il a également souligné que les pays pauvres subissaient souvent le fardeau des maladies.  Notant que l’Afrique pliait sous le poids de nombreuses maladies tropicales dont le paludisme, il a aussi fait remarquer que plusieurs d’entre elles pouvaient être contrôlées.  M. Sachs a enfin noté le facteur de l’isolement d’un pays, notamment en raison de sa position géographique mais aussi en raison de son manque d’infrastructure, et enfin le fardeau des catastrophes naturelles pour les pays pauvres.  Il a estimé qu’on pouvait répondre à tous ces facteurs de pauvreté à travers des choix structurels et que certaines solutions, comme certains médicaments, étaient accessibles à faible coût.  Par ailleurs, M. Sachs a souligné l’importance de la complémentarité entre secteur public et secteur privé, affirmant que les capitaux publics pour financer la création d’infrastructures devaient provenir du premier public alors que les investissements seraient réalisés par le secteur privé.  Il a enfin fait part de l’expérience des Villages du Millénaire, insistant sur les solutions simples et rapides, comme la fourniture d’un engrais de bonne qualité ou de moustiquaire, et les initiatives locales pour sortir les gens du cycle de la pauvreté. 


M. HALL, Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), a indiqué que cette organisation reconnaît depuis longtemps le rôle que le secteur privé doit jouer dans le développement.  Nous collaborons avec la Division de la statistique des Nations Unies, a-t-il indiqué, et partageons nos bureaux avec Paris 21 dont la mission est d’améliorer les statistiques.  Il a aussi cité des initiatives comme un projet lancé pour que les pays mesurent mieux les problèmes de société.  Une conférence aura lieu à Istanbul, l’année prochaine, sur les progrès accomplis par les sociétés, au cours de laquelle seront débattues les façons de mieux relever les défis du XXIe siècle.  Auparavant, des réunions régionales sont organisées, la première ayant déjà eu lieu en Colombie, et les prochaines étant prévues en Afrique, en Asie du Sud-Est et au Moyen-Orient.  Le représentant a aussi indiqué que, l’année prochaine, on commencera à parler des objectifs au-delà de 2015.  Nous espérons que des décisions seront prises à cet égard à la suite de la conférence d’Istanbul, a-t-il conclu.


M. TIPSON, représentant de Microsoft system, a noté que les populations locales devaient disposer davantage de ressources et devaient savoir mieux utiliser celles qu’elles possèdent.  Une grande partie du défi, a-t-il insisté, est de donner aux populations locales les moyens d’agir.  Il a de plus estimé que l’investissement le plus important qui pouvait être fait était de donner aux femmes le moyen d’utiliser efficacement les technologies.  Il a affirmé que cette maîtrise des technologies par les femmes avait un impact de taille sur leur émancipation et leur participation à l’économie, et donc sur la croissance d’une société.


Suite à ces exposés, des délégations ont fait part de leur propre expérience et de leurs efforts afin d’atteindre les OMD.  Ainsi, le représentant de la Chine a considéré qu’il ne pouvait pas y avoir un seul modèle de développement pour les États Membres de l’ONU.  Les pays en développement doivent réaliser leurs objectifs pour que soit augmentée, à leur égard, l’aide publique au développement.  Il a noté que la Chine avait mis en place le Forum de coopération Chine-Afrique, et de même, pour les relations Chine-pays arabes et Chine-pays insulaires du Pacifique.  Réagissant aux propos de M. Soros, il a précisé que c’est à la demande des pays africains que les programmes de coopération ont été mis en place.  Il n’a pas estimé que le respect des droits de l’homme devrait être une condition préalable à l’octroi de l’aide au développement.


Pour sa part, le représentant du Bangladesh a mis en avant les problèmes des 50 pays les moins avancés, notant qu’ils sont confrontés à des obstacles structurels au développement.  Toutefois, malgré ces conditions difficiles, il a noté un certain espoir pour ces pays et insisté sur l’importance pour une société de s’occuper elle-même de son développement en puisant dans ses ressources intellectuelles et culturelles.  À cet égard, il a fait valoir que des idées très simples, comme le microcrédit, pouvaient avoir un impact important en faveur de la réalisation des OMD.


La représentante du Nigéria a souligné l’expérience de son pays, rappelant qu’en 2004, le Nigéria avait mis en place une stratégie d’éradication de la pauvreté, intégrant les OMD.  Elle a particulièrement insisté sur la nécessité de réduire le fardeau de la dette, qui a permis aux fonds ainsi dégagés de financer des programmes visant à atteindre les OMD.  Par ailleurs, elle a insisté sur les efforts déployés par son gouvernement pour élaborer des partenariats avec le secteur privé, notamment dans le domaine de la santé et également en vue d’améliorer utilisation des ressources. 


Le représentant de l’Arménie, de son côté, a noté que bien que l’indice de développement se soit amélioré dans son pays, grâce à une coopération avec tous les acteurs impliqués, son gouvernement a aussi cherché à créer des partenariats novateurs, notamment avec la diaspora arménienne.  Des projets pilotes ont donc été lancés par cette diaspora qui ont permis la construction de nouvelles écoles et cliniques.  Pour le représentant de la Barbade, il ne faut pas oublier l’impact des catastrophes naturelles sur les îles des Caraïbes et, si les pays africains restent la priorité absolue en matière de développement, il ne faut pas négliger la vulnérabilité spécifique de la région.


Le représentant de la France a, quant à lui, déclaré que le développement était une question de transformation économique et sociale concernant en premier chef les sociétés elles-mêmes.  Il a estimé que la coopération en faveur du développement pouvait bénéficier considérablement de partenariats créatifs et innovants, tels que ceux lancés par la France avec d’autres pays comme l’Action contre la faim ou UNITAID.  Il a constaté un regain de mobilisation en faveur des OMD et souhaité que cela produise maintenant des résultats concrets.  Enfin, il a rappelé que chacun devait s’acquitter de ses responsabilités et de ses engagements tout en redoublant d’efforts.  Tous doivent respecter leurs engagements et redoubler d’efforts pour accroître l’efficacité de la coopération.  Le représentant du Chili a fait part des efforts de son pays pour atteindre les OMD, notant que la plupart d’entre eux avaient été atteint dès 2003.  Il a noté que la stratégie du pays se basait sur une série de réformes fondées sur une structure budgétaire équitable et le développement de possibilités pour les secteurs les plus pauvres.  Se félicitant que le pays ait réduit la pauvreté de moitié, il a constaté que des inégalités subsistaient concernant notamment, les peuples autochtones et l’égalité entre les sexes.  Il a enfin défendu l’émission de droits de tirages spéciaux pour atténuer les déséquilibres financiers au niveau international et a souhaité que le FMI appui cette idée. 


Enfin, le représentant de la Banque africaine du développement a indiqué, que celle-ci soutient les projets de développement en Afrique dans plusieurs secteurs.  Quatre milliards de dollars sont investis chaque année à ce titre.  Ce travail se fait en partenariat avec les institutions de l’ONU, les autres institutions de financement, les ONG et les gouvernements.  Il a insisté sur le renforcement de la capacité des pays à évaluer la situation et proposer des plans pour réaliser les OMD et les budgétiser.


Pour conclure le débat, M. COHEN a noté que l’UNICEF et l’OMS jouent un rôle très important en matière de développement.  Répondant aux questions soulevées par la Suisse et à l’Afghanistan, Mme KERR a souhaité que l’ONU place à un niveau plus haut de priorité l’égalité entre les sexes.  Elle a aussi demandé qu’on attire davantage l’attention du public sur l’importance de la consolidation de la paix en matière de développement. 


S’agissant des Nations Unies, M. SKWEYIYA a noté que l’Organisation a un rôle essentiel à jouer pour lutter contre l’extrême pauvreté.  Les deux mots clefs de ce jour, selon lui, sont « partenariat » et « accélération ».  Il a regretté qu’on ne parvienne pas à mettre en œuvre le Protocole de Kyoto et que l’on discute encore de nombreuses questions qui n’avancent pas comme le commerce international.  De même, Mme HARRINGTON a souligné l’importance de l’Organisation dans le développement des capacités.  Constatant le nombre d’initiatives dans le domaine des OMD, elle a également affirmé que l’ONU pourrait aider à tirer le meilleur parti des efforts et des investissements en favorisant les échanges d’expériences.  De son côté, M. SACHS a rappelé aux délégations que l’équipe d’appui des OMD au sein du PNUD avait pour but d’aider ceux-ci à mettre en œuvre des stratégies de réalisation de ces objectifs.  Il a ainsi conseillé aux pays de tirer parti de cette assistance. 


Enfin, certains experts ont insisté sur des mesures spécifiques visant à la réalisation des OMD.  Ainsi, M. NISKALA a souhaité la mise en place d’indicateurs de résultats afin de mesurer les progrès effectués dans la réalisation des OMD.  Il a insisté également sur l’importance du renforcement des capacités en rappelant que les pays avaient besoins de solution au-delà de 2015.  Quant à Mme AL-BALOOSHI, elle a affirmé qu’il fallait rétablir la confiance entre gouvernements et ONG et que celles-ci devaient développer leurs capacités en se dotant de stratégies dans ce sens. 


Dans sa déclaration de clôture, la Présidente de l’Assemblée générale a rappelé que, si chacun reste engagé, il sera possible de surmonter les défis en matière de développement.  L’ONU doit continuer à jouer un rôle essentiel pour encourager les partenariats mondiaux et locaux, a-t-elle déclaré.  C’est la raison pour laquelle l’ONU doit organiser un débat large sur le développement.  Elle a rappelé qu’il est temps de forger de nouveaux partenariats, comme l’ont recommandé de nombreux intervenants au cours de cette journée, et qu’il faut aller au-delà du partenariat officiel entre bailleurs de fonds et bénéficiaires.  Mme Al Khalifa a ainsi appelé à un partenariat mondial intégré pour le développement.  Elle a remercié tous les États Membres pour leur participation active au débat d’aujourd’hui, ainsi que la Banque islamique de développement pour sa proposition de verser 10 milliards de dollars au Fonds pour la réduction de la pauvreté.  Elle également remercié le Mexique et le Qatar qui ont joué un rôle important dans le suivi de la Conférence de Monterrey.  Le Qatar a d’ailleurs proposé d’accueillir une réunion de suivi de ce débat au cours du premier semestre de 2007, a-t-elle rappelé.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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