ASSEMBLÉE GÉNÉRALE: DE NOMBREUX ÉTATS MEMBRES PRÉCONISENT UN RENFORCEMENT DE LA COOPÉRATION ENTRE L’ONU ET LES ORGANISATIONS RÉGIONALES
| |||
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York |
Assemblée générale
Soixante et unième session
38e & 39e séances plénières
matin & après-midi
ASSEMBLÉE GÉNÉRALE: DE NOMBREUX ÉTATS MEMBRES PRÉCONISENT UN RENFORCEMENT DE LA COOPÉRATION ENTRE L’ONU ET LES ORGANISATIONS RÉGIONALES
De nombreux États Membres ont plaidé aujourd’hui, à l’Assemblée générale et sur la base d’un rapport du Secrétaire général*, pour un renforcement de la coopération entre les Nations Unies et les organisations régionales.
Parallèlement au débat, l’Assemblée a adopté, sans vote, plusieurs résolutions** portant successivement sur la coopération entre l’ONU et l’Organisation de coopération économique de la mer Noire, l’Organisation consultative juridique Asie-Afrique, l’Union interparlementaire (oralement révisée) et l’Organisation internationale de la Francophonie. Ces projets ont été présentés respectivement par la Fédération de Russie, l’Inde, l’Italie et la Roumanie. L’Assemblée générale a ainsi décidé d’inscrire ces questions à l’ordre du jour provisoire de sa soixante-troisième session.
Dans son rapport, le Secrétaire général décrit l’état des relations entre l’ONU et les organisations régionales et autres et invite à renforcer leur coopération dans l’ensemble des domaines.
Pour le représentant de la Chine, les Nations Unies, en tant qu’organisation internationale la plus représentative, sont aujourd’hui confrontées à une nécessité plus grande de renforcer leur coopération avec les autres organisations régionales et internationales pour la promotion de la paix et de la sécurité mondiales ainsi que du développement commun de l’humanité. Son homologue russe, qui a également plaidé en faveur d’une coopération plus intense entre les Nations Unies et les organisations régionales s’appuyant sur la Charte des Nations Unies, s’est prononcé pour une définition claire des tâches entre les organisations de manière à ce qu’elles se complètent de façon harmonieuse.
Des questions telles que le terrorisme, la prolifération d’armes de destruction massive, le développement, la dégradation de l’environnement ou le changement climatique, pour universelles qu’elles sont, n’en concernent pas moins chaque région géographique d’une manière différente, a déclaré pour sa part le représentant de la République de Corée.
Le délégué de l’Éthiopie a jugé indispensable que les Nations Unies donnent la priorité à l’Afrique pour atteindre les objectifs fixés par la Déclaration du Millénaire. Le continent fait face à d’immenses défis qu’il ne saurait relever seul, a-t-il noté, plaidant en faveur d’un renforcement du soutien à l’Union africaine dans le domaine des opérations de maintien de la paix. Son homologue ougandais a ainsi souligné que les Nations Unies et l’Union africaine avaient besoin l’une de l’autre pour la promotion de la paix et la sécurité internationales. Il a appelé les Nations Unies à déléguer certaines fonctions à l’Union africaine selon le principe de subsidiarité et conformément au Chapitre VIII de la Charte. L’Afrique est en effet mieux placée pour gérer certains conflits grâce à sa connaissance du terrain, a-t-il affirmé.
Par ailleurs, l’Assemblée générale a décidé d’inscrire deux nouveaux points à l’ordre du jour de sa soixante et unième session, l’un sur la commémoration du bicentenaire de l’abolition de la traite transatlantique des esclaves, le second sur la prorogation des mandats des juges ad litem du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR).
Les représentants des États suivants et organisations suivantes ont pris la parole: Fédération de Russie, Inde, Italie, Roumanie, au nom de l’Organisation internationale de la Francophonie, Ukraine au nom du GUAM, Papouasie-Nouvelle-Guinée au nom du Forum des Îles du Pacifique, Saint-Vincent-et-les Grenadines au nom de la Communauté des Caraïbes, Belgique au nom de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe, Azerbaïdjan, Guinée Bissau, Suisse, Soudan, Iran, Égypte, Chine, Turquie, Îles Salomon, Togo, Ouganda, Tunisie, Îles Marshall, Éthiopie, République de Corée, Pakistan, Japon, Serbie, Singapour, Arménie et Chili. Les observateurs de l’Organisation consultative juridique Asie-Afrique, du Conseil de l’Europe, de l’Organisation de la coopération économique de la mer Noire, de la Ligue des États arabes, de l’Union interparlementaire et de l’Organisation de la Conférence islamique se sont également exprimés.
La prochaine séance plénière de l’Assemblée générale aura lieu mercredi 25 octobre, à 10 heures, et sera consacrée à l’élection du pays d’Amérique latine et des Caraïbes devant remplacer l’Argentine comme membre non permanent du Conseil de sécurité, à compter du 1er janvier 2007.
* rapport publié sous la cote A/61/256
** textes publiés respectivement sous les cotes A/61/L.4, L.5, L.6 et L.7
COOPÉRATION ENTRE L’ORGANISATION DES NATIONS UNIES ET LES ORGANISATIONS RÉGIONALES OU AUTRES
Déclarations
M. TIBOR TOTH, Secrétaire général de la Commission préparatoire de l’Organisation du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires, a déclaré que la promesse de ce Traité, le TICEN, en tant que pierre angulaire du régime de non-prolifération internationale et de désarmement, consistait en l’interdiction totale d’explosion nucléaire dans quelque environnement que ce soit. Il a noté que l’annonce par la République populaire démocratique de Corée d’un essai nucléaire le 9 octobre 2006, a déclenché une vague de condamnation. Ainsi, a-t-il poursuivi, le moratoire concernant les essais nucléaires, respecté pourtant depuis 1998, vient aujourd’hui d’être violé. Il a jugé cette nouvelle situation fort préoccupante et a souhaité que la communauté internationale redouble ses efforts pour que le TICEN entre rapidement en vigueur.
Il a expliqué que ces derniers événements constituaient un test pour l’OTICE, ses capacités techniques et la viabilité de ses capacités quant à un système mondial de vérification mis au service des pays signataires. Cent soixante-seize États ont signé le Traité et 135 États l’ont déjà ratifié. En septembre 2005, 117 États ont participé à la Conférence pour faciliter son entrée en vigueur, a poursuivi l’intervenant. Le secrétariat technique provisoire a établi un système de contrôle mondial à partir de 321 stations de surveillance qui traquent les anomalies au moyen de quatre technologies (sismique, infrasonore, hydroacoustique et radionucléide) capables d’enregistrer les flux d’énergies qui se propagent dans la terre et les océans, ou encore les particules de gaz qui se propagent dans l’atmosphère. Il serait intéressant, a-t-il dit, d’aller plus loin encore et de développer des liens entre les services techniques qui travaillent aux objectifs de ce Traité et la communauté scientifique en général.
Le Secrétaire général de l’OTICE a conclu en rappelant que si le Traité mettait en place des normes internationales parmi les plus efficaces pour rayer les essais nucléaires, ainsi qu’un système de vérification des plus sophistiqués, il revenait toutefois aux États d’offrir à l’avenir la participation la plus vaste possible au régime ainsi établi.
M. ROGELIO PFIRTER, Directeur général de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC), a résumé le rapport des activités et programmes de l’OIAC sur la mise en œuvre de la Convention sur l’interdiction des armes chimiques (CIAC) en 2004 ainsi que le projet de rapport pour 2005. Selon M. Pfirter, le désarmement et le régime de non-prolifération établi par la Convention continuent de se renforcer, l’OIAC comptant désormais 180 États Membres -ou États parties à la Convention-, soit l’équivalent de plus de 90% de la population mondiale. Plus de 2 600 inspections ont été menées par les équipes de l’OIAC sur plus de 1 000 sites dans 76 pays. Près de 85% des ressources des inspections sont utilisées pour vérifier la destruction des armes chimiques, a-t-il précisé. Aujourd’hui, a-t-il ajouté, 15 094 tonnes des catégories 1 et 2 des armes chimiques ont été détruites par l’OIAC, ce qui représente 21% des stocks déclarés. Le Directeur général a également souligné que l’OIAC avait finalisé plus de 1 200 inspections industrielles, l’objectif étant d’accroître les efforts dans ce domaine. Des progrès significatifs ont été enregistrés dans la mise en œuvre de la CIAC par tous les États parties, s’est félicité M. Pfirter, jugeant par exemple encourageant le fait qu’une grande majorité de ces États aient désormais établi une autorité nationale, conformément à l’article 7 de la Convention. Toutefois, a-t-il poursuivi, un certain nombre de pays accusent un retard, notamment en ce qui concerne l’adoption de mesures législatives nécessaires visant à poursuivre des ressortissants ou des entités engagées dans des activités proscrites par la Convention. Selon lui, malgré les progrès enregistrés et la détermination sans faille de tous les États parties à la Convention, il faudra surmonter des obstacles opérationnels dans le domaine du désarmement.
M. Pfirter a rappelé que la Convention, entrée en vigueur en 1997, a fixé comme objectif ambitieux l’élimination en 10 ans des stocks d’armes chimiques, avec la possibilité d’une extension de cinq ans de ce délai. Le 29 avril 2012 constitue donc une date butoir finale où toutes les armes chimiques devront être détruites, a-t-il dit. Selon lui, il ne serait pas sage de tirer des conclusions dès maintenant. Se déclarant convaincu que tous les États détenteurs sont déterminés à détruire tous leurs stocks d’armes chimiques à cette date, il a expliqué que les demandes de prorogation d’avril 2007 respectaient pleinement les dispositions de la CIAC et devraient bénéficier d’une réponse positive. Le Directeur général a en outre estimé que la mise en œuvre par tous les États parties de leurs obligations relevant de l’article 7 de la Convention constituait un autre défi important. Tous les États, a-t-il rappelé, ont pour obligation d’adopter des mesures administratives et législatives visant à détecter, poursuivre et juger toute violation de la Convention dans tout domaine relevant de leur juridiction. Une autre difficulté consiste à soutenir et à accroître les efforts dans certaines catégories d’inspection industrielles, a-t-il affirmé.
S’agissant de la République populaire démocratique de Corée (RPDC), M. Pfirter a déclaré que toutes les mesures prises visant ce pays à rejoindre l’OIAC ont été ignorées par Pyongyang. Il a réaffirmé que l’OIAC était prête à aider la RPDC à rejoindre l’Organisation et a appelé une nouvelle fois les États du Moyen-Orient qui refusent d’adhérer à la Convention de le faire sans délai. Le Directeur général a par ailleurs observé que si l’OIAC n’était pas une agence de lutte contre le terrorisme, la mise en œuvre de la Convention pouvait néanmoins contribuer à lutter contre ce fléau.
Présentation de projets de résolution
M. VITALY CHURKIN (Fédération de Russie), qui présentait le projet de résolution A/61/L.4 relatif à la coopération entre l’ONU et l’Organisation de coopération économique de la mer Noire, s’est prononcé en faveur d’une coopération plus intense entre les Nations Unies et les organisations régionales s’appuyant sur la Charte des Nations Unies. Il s’est prononcé pour une définition claire des tâches entre les organisations de manière à ce qu’elles se complètent de façon harmonieuse. M. Churkin a par ailleurs évoqué la coopération entre son pays et l’ONU, l’ONU et l’OSCE dans le domaine des opérations de maintien de la paix, et entre l’ONU et l’Organisation de Shanghai en particulier dans les domaines de la reconstruction de l’Afghanistan et la non-prolifération des drogues.
Le représentant de la Fédération de Russie a par la suite indiqué que son pays œuvrait à rapprocher le Conseil de l’Europe de l’ONU, notamment dans les domaines de la lutte antiterroriste et de la promotion de la démocratie, et sur le thème de la promotion de la tolérance dans les domaines de la culture, de l’éducation et des sciences pour faire avancer le dialogue entre les civilisations.
En ce qui concerne la coopération entre l’ONU et l’Organisation de coopération économique de la mer Noire, il a noté les succès importants enregistrés par cette dernière. Les questions de transport, de tourisme, de lutte contre le terrorisme et la criminalité organisée sont dans ce cadre essentielles, a conclu le délégué.
M. TARIQ ANWAR (Inde), présentant le projet de résolution A/61/L.5 ayant trait à la coopération entre les Nations Unies et l’Organisation juridique consultative pour les pays d’Asie et d’Afrique, a indiqué que l’objectif de l’Organisation était d’élargir le champ d’activités de l’Organisation juridique consultative, en développant des programmes spéciaux de formation en matière de droit international, sous la forme, notamment, d’octroi de bourses ou de publication d’ouvrages juridiques consacrés essentiellement aux questions d’Afrique et d’Asie. Certaines activités ne pourront toutefois être entreprises sans bénéficier de ressources supplémentaires, a-t-il noté, se prononçant en faveur de l’élimination des arriérés et des collectes de fonds grâce à des contributions volontaires.
M. ALDO MANTOVANI (Italie), qui présentait le projet de résolution A/61/L.6, sur la coopération entre l’ONU et l’Union interparlementaire actuellement présidée par l’Italie, a souligné que chaque nouvelle résolution de l’Assemblée générale sur cette question s’efforçait de faire progresser le partenariat entre l’ONU et l’Union interparlementaire. Selon lui, la résolution de cette année a pour objectif de renforcer, dans le cadre des ressources existantes, la « dimension parlementaire » du travail des Nations Unies en tant que complément important de sa nature intergouvernementale. Le renforcement de la « dimension parlementaire » des activités des Nations Unies doit être également considéré dans le contexte de la conjoncture internationale actuelle, du rôle des parlements nationaux dans le processus de prise de décision des gouvernements, et de la place centrale que ces derniers accordent au multilatéralisme et, par conséquent, aux Nations Unies, a-t-il ajouté.
M. MIHNEA MOTOC (Roumanie), qui présentait le projet de résolution A/61/L.7 sur la coopération entre l’ONU et l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), dont la Roumanie a accueilli le dernier sommet, a souligné que le préambule du texte reflétait l’importance de la coopération régionale dans les relations multilatérales, de l’établissement de la consolidation de la démocratie et de l’état de droit, ainsi que de l’accès aux nouvelles technologies au service du développement durable, du respect de la diversité culturelle et linguistique et, du dialogue entre cultures et civilisations. Le dispositif, a-t-il ajouté, témoigne notamment de la participation positive et constructive de l’OIF aux travaux de l’ONU et de la coopération entre les deux organisations en matière de prévention des conflits et dans d’autres domaines d’intérêt mutuel, ainsi que du rôle que joue l’OIF dans les conférences internationales sous l’égide des Nations Unies. Selon lui, l’OIF, qui compte 68 États membres et observateurs, entend contribuer davantage à l’œuvre de l’ONU au service des grands objectifs de la promotion de la paix, de la démocratie, du plein respect des droits de l’homme et du développement équitable pour tous.
Suite des déclarations
M. VOLODYMYR KHANDOGY, Vice-Ministre des affaires étrangères de l’Ukraine, au nom des pays du GUAM à savoir l’Azerbaïdjan, la Géorgie, la Moldova et l’Ukraine, s’est dit convaincu que la coopération entre l’Organisation des Nations Unies (ONU) et les organisations régionales doit mettre à profit les avantages comparatifs, en particulier dans les domaines du règlement des conflits et du maintien de la paix.
Le maintien de la paix est une composante essentielle de cette coopération, a poursuivi le représentant. Il a, à cet égard, souligné la nécessité de renforcer cette coopération pour régler les conflits prolongés dans les territoires de la Géorgie, de la Moldova et de l’Azerbaïdjan. Il est primordial que la communauté internationale, et en particulier l’ONU et l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), continue d’adopter des mesures pratiques pour régler ces conflits qui font obstacle à la stabilité, la démocratie et à la prospérité économique de la région. Il a, par ailleurs, demandé l’application des résolutions du Conseil de sécurité et des décisions de l’OSCE relatives aux conflits au Nagorno-Karabakh, en Azerbaïdjan, en Abkhazie et en Géorgie et le règlement d’un Plan de paix pour le règlement du conflit en Ossétie du Sud.
Soulignant les résultats positifs enregistrés dans la coopération entre l’ONU et l’OSCE, M. Khandogy a encouragé à resserrer leurs liens dans les domaines de la prévention des conflits, de la gestion de crise et du rétablissement de la paix.
Sur le thème de la coopération entre l’ONU et l’Organisation de coopération économique de la mer Noire, il a indiqué que celle-ci redoublait d’efforts pour renforcer leur coopération régionale dans de nombreux domaines. Il a toutefois attiré l’attention sur l’importance particulière d’un approvisionnement stable et fiable des ressources énergétiques pour la région de la mer Noire et pour la région Caspienne. Il a, en ce sens, informé de la volonté des pays du GUAM de participer aux projets visant à promouvoir l’énergie dans le cadre de l’Organisation de coopération économique de la mer Noire. Celle-ci doit, de son côté, soutenir les efforts de la communauté internationale pour lutter contre le terrorisme et régler les conflits prolongés dans la région. Il est essentiel, à cet égard, de coordonner les activités de cette organisation avec les programmes concernés de l’ONU, de l’OSCE, de l’Union européenne et de l’OTAN, a conclu le Vice-Ministre.
M. ROBERT GUBA AISI (Papouasie-Nouvelle-Guinée), au nom du Forum des îles du Pacifique, a appelé à un renforcement des liens entre l’ONU et les organisations régionales et sous-régionales souhaitant, notamment, une multiplication des activités en partenariat et des échanges de compétences. Il a fait part de sa satisfaction quant aux efforts faits par les Nations Unies et les organismes de développement du système dont le PNUD. Cet appui, a-t-il jugé, est indispensable pour relever les défis en matière de développement, de sécurité, de bonne gouvernance et de développement durable. Il a attiré l’attention sur le fait que des nations du Pacifique telles que les États fédérés de Micronésie, de Kiribati, des îles Marshall, Nauru, Palaos, Tonga, Tuvalu et Vanuatu, à cause de leur taille modeste, avaient une présence minimum des Nations Unies. Il est donc difficile pour ces pays, a-t-il dit, de recevoir le soutien dont ils ont besoin pour atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement. Cela étant, afin de renforcer la collaboration entre les Nations Unies et le forum des îles du Pacifique, nous allons présenter, a-t-il dit, un projet de résolution intitulé « Coopération entre les Nations Unies et le Forum des îles du Pacifique » et nous espérons que toutes les délégations l’adopteront.
Mme MARGARET HUGHES FERRARI (Saint-Vincent-et-les Grenadines), au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), a affirmé que la question de la criminalité et de la sécurité était fondamentale pour la CARICOM. L’utilisation répandue des petites armes et des armes légères dans les activités criminelles illégales dans cette région appelle à la mise en place d’un programme stratégique soutenu et concerté, a-t-elle expliqué. Par ailleurs, a-t-elle indiqué, la région a connu une intensification de la culture, de la production et de l’extraction illégale des stupéfiants dont le commerce et le transfert se propagent. Ce genre de problème pourrait réduire à néant l’économie des pays de la région, a-t-elle souligné. La représentante a également noté que les initiatives du Centre régional des Nations Unies pour la paix, le désarmement et le développement en Amérique latine et dans les Caraïbes et de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), en collaboration avec d’autres instances régionales et internationales, constituaient des actions exemplaires dans la région. Affirmant que la fermeture du Bureau de l’ONUDC, prévue d’ici à décembre 2006, aurait un impact négatif sur les efforts visant à éliminer les trafics de stupéfiants dans la région, la déléguée a souhaité que l’ONU revienne sur cette décision.
M. JOHAN VERBEKE (Belgique) a déclaré qu’en tant que Président du Bureau de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), a réitéré l’attachement de son pays à une coopération plus étroite entre l’ONU et l’OSCE en rappelant la tenue de diverses réunions de haut niveau et séminaires relatifs à la question. Il a également mentionné l’adoption par le Conseil permanent de l’OSCE, le 16 mars dernier, d’une déclaration de coopération avec les Nations Unies, déclaration dans laquelle l’OSCE se disait prête à poursuivre sa coopération conformément au chapitre VIII, au Document final du Sommet de 2005 et, à la résolution 1631 du Conseil de sécurité. M. Verbeke a appuyé l’adoption d’une résolution sur le renforcement de la coopération entre les deux organisations. Malgré les échecs pour aboutir à une telle résolution lors des deux sessions précédentes, la Belgique continuera à œuvrer pour son élaboration, a-t-il conclu.
M. ILGAR MAMMADOV (Azerbaïdjan) a indiqué que le projet de résolution sur la coopération entre les Nations Unies et la Conférence islamique avait été distribué aux délégations et serait examiné, lors de consultations, la semaine prochaine. Nos deux organisations vont continuer à poursuivre leur action préventive en matière de conflits et de maintien de la paix, a-t-il déclaré, affirmant par ailleurs que la mise en œuvre du Plan d’action de 10 ans de l’Organisation islamique qui énumère les principaux défis qui se posent au monde musulman, aujourd’hui, tels que la lutte contre le terrorisme, la bonne gouvernance, le respect des droits de l’homme et, la réduction de la pauvreté en Afrique, entre autres, comprend les moyens d’aborder ces grands problèmes internationaux de manière objective et réaliste. En tant que Président actuel de la Conférence islamique des ministres des affaires étrangères, l’Azerbaïdjan souhaitait approfondir les niveaux de coopération entre l’ONU et la Conférence islamique, a conclu le délégué.
M. ALFREDO LOPES CABRAL (Guinée-Bissau), qui s’exprimait au nom de la Communauté des pays lusophones (CPLP), s’est réjoui du niveau de coopération établie entre les Nations Unies et la CPLP qui, à son avis, s’est étendue et raffermie, en particulier avec la CNUCED, l’UNESCO ou l’Organisation internationale du Travail (OIT). Parallèlement, a-t-il affirmé, les organisations régionales ont pris une importance vitale. Le délégué a également réitéré la volonté de son organisation de contribuer activement au maintien de la paix et de la sécurité internationales.
M. ANDREAS GROSS, Conseiller national suisse, député au Parlement suisse et à l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe, a salué la vision des fondateurs du Conseil de l’Europe, organe dont la contribution au processus d’intégration européenne a été décisive. Dans ce sens, le Conseil de l’Europe et l’ONU ont tous deux réussi à rapprocher les nations pour créer des institutions politiques intergouvernementales susceptibles de prévenir la répétition de tragédies comme la Deuxième guerre mondiale, a-t-il dit.
Inspiré de l’expérience et des réalisations de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe, M. Gross a proposé d’étudier les possibilités d’introduire une dimension parlementaire au sein de l’ONU qui serait plus prononcée que celle qui caractérise actuellement les organisations internationales et serait intégrée aux structures de l’Organisation. Une telle dimension aurait, en outre, le mérite, selon le délégué, d’élargir les débats de l’ONU sur les grands dossiers internationaux à la manière parlementaire, profitant ainsi de l’ouverture et de l’esprit critique qui les caractérisent. Selon M. Gross, l’ONU pourrait lancer ce processus en organisant des débats annuels avec les institutions parlementaires transnationales de toutes les régions de la planète et en acceptant de créer une deuxième chambre composée de délégués de ces institutions. De telles décisions présupposent, il est vrai, une forte volonté politique, a-t-il dit, car il faudrait que l’exécutif se résigne à partager le pouvoir avec le législatif au niveau transnational. C’est à ce prix, toutefois, que l’hégémonie des gouvernements cessera de compromettre le pouvoir de la démocratie et des parlements nationaux.
M. ABDALHALEEN (Soudan) a affirmé que les organisations régionales, de par leur lien direct et la proximité géographique et de culture avec les États souffrant de conflits, étaient à même de rassembler les points de vue des différentes parties à travers le dialogue. Il est nécessaire, selon lui, de renforcer les relations entre les différents mécanismes de coopération et de coordination. Il faut également promouvoir, a-t-il ajouté, les capacités des organisations régionales, surtout africaines, citant à cet égard le tout jeune Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine. De même, est-il à ses yeux nécessaire de renforcer la confiance entre ces différentes institutions dans le maintien de la paix du continent africain. Le représentant a en outre jugé essentiel un soutien spécial dans le cadre du système d’alerte rapide, et ce, selon le domaine de spécialisation des organisations régionales. L’Accord de paix au Soudan, signé le 9 janvier dernier, est une preuve de l’efficacité des organisations régionales, surtout lorsqu’elles reçoivent le soutien des Nations Unies, a-t-il également dit.
M. JAVAD AMIN-MANSOUR (République islamique d’Iran) a indiqué que les arrangements régionaux jouaient un rôle crucial dans le rapprochement des nations. Or, a-t-il ajouté, la coopération entre l’ONU et les organisations régionales permet d’accroître l’efficacité de ces mêmes arrangements. Il a, sur ce point, tenu à souligner les liens entre les Nations Unies et l’Organisation de coopération économique (OCE), organisation qui regroupe une population de 400 millions de personnes à travers 10 pays. L’OCE est entrée dans une période particulièrement prospère, a-t-il fait valoir et, s’apprête à lancer de nouvelles initiatives. À son actif, déjà, le représentant a cité entre autres la mise en place de la Banque du développement et du commerce et le lancement d’un fonds pour la reconstruction de l’Afghanistan. Le représentant a appuyé la recommandation du Secrétaire général contenue dans le rapport A/61/256.
M. IHAB AWAD (Égypte) qui présentait le projet de résolution sur la coopération entre les Nations Unies et la Ligue des États arabes, a déclaré que ce projet reconnaissait la nécessité de renforcer la coopération entre les deux organisations afin de réaliser les objectifs en commun. Il a demandé aux Nations Unies de continuer à appuyer les efforts de la Ligue. Leur coopération doit être renforcée pour le développement social, économique et dans l’action de lutte contre toutes formes de discrimination. Il a, de plus, encouragé à renforcer le dialogue dans le domaine de l’énergie, l’économie, la désertification, les transports, l’autonomie de la femme ou encore des technologies de communication. Le projet de résolution invite à des consultations régulières entre les deux organisations en vue d’en resserrer les liens.
Il s’est dit convaincu, d’une manière générale, de l’importance d’un tel type de coopération entre l’ONU et les organisations régionales qui, à ses yeux, est cruciale pour le développement. Sur le plan politique, le représentant a, entre autres, invité le Secrétaire général de l’ONU à faire des propositions concrètes pour renforcer les capacités de l’Afrique dans le domaine du maintien de la paix, du règlement des conflits et de la bonne gouvernance. Indiquant que la coopération entre les Nations Unies et la Ligue des États arabes portaient sur le règlement des conflits au Moyen-Orient, le transfert des technologies ou encore la lutte contre le sida, M. Awad en a souligné l’importance. Il a invité à des efforts communs pour promouvoir la tolérance.
Le renforcement du dialogue entre les Nations Unies et l’Union interparlementaire aura un impact positif sur la région du Moyen-Orient, a-t-il estimé.
M. LIU ZHENMIN (Chine) a estimé que les Nations Unies, en tant qu’organisation internationale la plus représentative, était aujourd’hui confrontée à une nécessité plus grande de renforcer sa coopération avec les autres organisations régionales et internationales pour la promotion de la paix et de la sécurité mondiales et le développement commun de l’humanité. Le représentant a concentré son intervention sur la coopération entre les Nations Unies et l’Organisation consultative juridique Asie-Afrique (AALCO), le seul organe consultatif juridique intergouvernemental dans cette région, a-t-il précisé. Il a ainsi rappelé la célèbre Conférence de Bandung, qui s’est tenue il y a 50 ans, l’AALCO représentant une de ses réalisations les plus importantes, a-t-il ajouté. Selon lui, au cours des années, l’esprit d’unité, d’amitié et de coopération prôné par la Conférence de Bandung a constitué une source d’inspiration pour les États d’Asie et d’Afrique. Le représentant a noté que dans le monde d’aujourd’hui, les pays d’Asie et d’Afrique connaissaient des progrès significatifs dans les domaines politique, économique et social, et jouaient un rôle croissant dans les affaires internationales. Il a ajouté que ces pays continueraient d’élargir leur participation dans les affaires juridiques internationales et prendraient une part plus active dans le processus de démocratisation et d’état de droit gouvernant les relations internationales.
M. KERIM URAS (Turquie) s’est dit fermement convaincu que le renforcement de la coopération entre les Nations Unies et les organisations régionales et autres organisations contribuait à la promotion des buts et principes des Nations Unies. Le représentant a fait valoir que l’Organisation de coopération économique dans la mer Noire (OCEMN) dont le siège est en Turquie, a participé à l’instauration de la stabilité dans la région grâce à une coopération économique accrue. L’OCEMN couvre un vaste territoire qui est la deuxième réserve au monde de gaz naturel et de pétrole et qui devient un couloir important de transport et de transfert énergétique en Europe, a précisé le représentant. Malgré le fait qu’elle couvre une zone compliquée sur les plans géographiques et géostratégiques, l’OCEMN a enregistré des progrès dans les domaines du commerce, de la finance ou encore de l’énergie grâce à de nouveaux instruments tels la Banque de développement et du commerce de la mer Noire. M. Uras s’est par la suite prononcé en faveur d’une coopération accrue entre les organisations régionales et le système des Nations Unies et en faveur de l’élaboration de programmes communs, y compris dans la mise en œuvre d’accords de coopération.
M. COLLIN BECK (Îles Salomon) a indiqué que pour son pays, petit État insulaire en développement, la coopération, à tous les niveaux, était indispensable. Il a loué l’appui des Nations Unies aux politiques de la région, citant en exemple l’observation des élections qui se sont déroulées en avril, dans son pays, par des missions ONU/Forum des îles du Pacifique. Toutefois, a-t-il dit, si la coopération avec les Nations Unies et notre organisation régionale fonctionne bien sur les chapitres de la bonne gouvernance et de la sécurité, elle semble pourtant mettre quelque peu de côté la question du développement. Cette tendance regrettable aura malheureusement pour effet, a-t-il prévenu, si elle se confirme, de créer plus d’insécurité dans la région, et dans le monde par extension.
Il a ensuite énuméré les quatre piliers sur lesquels repose le Plan pour le Pacifique, dans le cadre duquel sont associés l’ONU, le secrétariat du Forum et d’autres organismes intergouvernementaux: la croissance économique, le développement durable, la bonne gouvernance et la sécurité. Il a aussi fait part de l’appréciation de son pays pour des séminaires sur la prévention des conflits, l’éthique et la responsabilisation ou encore, pour le programme régional de formation ciblant les élus locaux. Cependant, il a affirmé que les Îles Salomon attendent plus de la coopération et, notamment, sur le chapitre du développement.
Par exemple, a-t-il dit, nous avons des politiques régionales sans avoir les ressources pour les nationaliser et les localiser. De même, une coopération de type Sud-Sud ne peut être initiée sans l’assistance des Nations Unies.
M. KATI OHARA KORGA (Togo) a estimé que, si la coopération entre l’ONU et l’Union africaine portait, aujourd’hui, sur un large éventail de questions, les opérations de maintien de la paix, le renforcement de la capacité africaine dans ce domaine, ainsi que l’étroite collaboration en matière de désarmement étaient demeurés, en permanence, au cœur de ces relations. Selon lui, la création du Centre régional des Nations Unies pour la paix et le désarmement en Afrique, agissant en synergie avec les États et les organisations régionales et sous-régionales du continent, a mené des activités qui ont beaucoup contribué à la recherche de solutions aux défis auxquels les pays africains sont confrontés, notamment dans le domaine de la lutte contre le commerce illicite, la prolifération et la circulation des armes légères et de petit calibre qui constituent autant de facteurs de déstabilisation des États. Dans un contexte d’incertitudes, le Centre de Lomé semble être abandonné à lui-même, a-t-il déploré, citant de graves et récurrents problèmes d’ordre matériel et financier lesquels constituent, à ses yeux, un risque réel d’entrave à l’accomplissement de sa mission en faveur de la paix et de la stabilité de l’Afrique. Au moment où cette institution s’apprête à commémorer le vingtième anniversaire de sa création, a-t-il dit, la communauté internationale devrait réaffirmer la pertinence de son mandat, et les États membres devraient examiner sérieusement la possibilité d’une contribution budgétaire de l’ONU à son fonctionnement.
M. FRANCIS BUTAGIRA (Ouganda) a centré son intervention sur la coopération entre les Nations Unies et l’Union africaine. Selon le représentant, les deux organisations ont besoin l’une de l’autre pour la promotion de la paix et la sécurité internationales. Il a appelé les Nations Unies à déléguer certaines fonctions à l’Union africaine selon le principe de subsidiarité et conformément au Chapitre VIII de la Charte. L’Afrique est en effet mieux placée pour gérer certains conflits grâce à sa connaissance du terrain, a précisé le représentant.
Sur les questions économiques, les Nations Unies devraient continuer de soutenir l’Union africaine et son programme de développement NEPAD, tandis que la Commission de consolidation de la paix doit œuvrer efficacement dans son domaine. Le représentant a par la suite attiré l’attention sur le thème des migrations et du développement. Il a préconisé, à cet égard, la tenue d’un dialogue de suivi entre les deux organisations suite à la réunion de haut niveau relative à la question tenue en septembre à New York dans le cadre de cette Assemblée générale. Pour conclure, il a proposé la tenue de discussions informelles régulières entre les deux organisations pour resserrer leur coopération, entre le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine et du Conseil de sécurité par exemple.
M. JALEL SNOUSSI (Tunisie) a souligné que la coopération régionale, dont la structure et la portée sont devenues de plus en plus multidimensionnelles et intégrées, constitue plus que jamais un instrument complémentaire de l’Action des Nations Unies et de l’évolution du multilatéralisme. Les développements enregistrés sur la scène internationale montrent bien, a-t-il ajouté, les liens de synergie et d’interaction entre l’universalisme de l’ONU et la dimension régionale en général. La Tunisie, qui est membre d’un certain nombre d’organisations régionales, estime que le rapport de synthèse du Secrétaire général traduit une réelle volonté des Nations Unies pour renforcer ses liens de coopération avec les organisations régionales, a indiqué son représentant. Les activités de coopération entre les Nations Unies et la Ligue des États arabes couvrent nombre de domaines et de niveaux, a poursuivi le représentant, citant à cet égard la Réunion du Caire de novembre 2005 sur le financement des Objectifs du Millénaire pour le développement et la Réunion générale d’avril 2006 consacrée à l’évaluation conjointe des réalisations d’ordre économique et social. Dans le cadre économique et social, il a souhaité que la coopération entre le système de l’ONU et la Ligue des États arabes et ses structures soit davantage structurée et appuyée, notamment en matière financière et opérationnelle.
Sa délégation a ensuite réitéré son appel en faveur d’une coopération plus soutenue avec l’Union africaine et ses institutions. À cet égard, a-t-il dit, il convient d’insister sur le rôle salutaire de l’Union africaine, notamment le Conseil de sécurité et de paix, structure appelée à être consolidée aux niveaux matériel, politique, juridique et institutionnel. Dans ce cadre, une coopération mieux structurée entre l’Union africaine et les Nations Unies est requise pour contribuer à la mise en place d’une meilleure capacité africaine de prévention, de maintien et de consolidation de la paix. Sans l’engagement de tous les partenaires de l’Afrique et de l’Union africaine, notamment les Nations Unies, l’ambitieux objectif « Horizon 2010, une Afrique sans conflit » sera difficile à concrétiser, a-t-il conclu.
M. ALFRED CAPELLE (Îles Marshall) a affirmé que les États membres du Forum des Îles du Pacifique étaient souvent confrontés à des difficultés du fait de leur situation géographique lointaine, de leur petite taille ou de leur vulnérabilité à l’élévation du niveau de la mer et des changements climatiques. De même, a-t-il dit, plusieurs pays du Forum, comme les Îles Marshall, continuaient de lutter contre les effets dévastateurs sur l’environnement et la santé, des essais d’armes nucléaires. La coordination régionale est indispensable pour faire face à ces défis, a-t-il expliqué. Selon lui, les États du Forum contiennent, en outre, la plus grande partie de la diversité biologique et culturelle du monde. Des liens plus étroits entre les Nations Unies et le Forum des îles du Pacifique permettront de garantir une approche plus unifiée et équilibrée à l’intérieur de la région.
M. MULUGETA ZWEDIE (Éthiopie) a déclaré qu’en dépit des efforts de l’Union africaine pour réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement, mettre en œuvre le Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique et instaurer la paix, le continent fait face à d’immenses défis qu’il ne saurait relever seul. Il est indispensable que les Nations Unies donnent la priorité à l’Afrique pour atteindre les objectifs fixés, a estimé le représentant. Il a par ailleurs appelé à accroître l’appui à l’Union africaine dans le domaine des opérations de maintien de la paix et en particulier en ce qui concerne le renforcement de la force africaine en attente.
Parmi les recommandations du Secrétaire général citées dans son rapport, M. Zwedie a exprimé plus spécifiquement son soutien à celle relative au renforcement de la coopération entre l’ONU et des organisations régionales pour améliorer la mise en œuvre du Programme d’action de lutte contre le commerce illicite des armes légères et de petit calibre sous toutes ses formes.
M. CHO HYUN (République de Corée) a déclaré que des questions telles que le terrorisme, la prolifération d’armes de destruction massive, le développement, la dégradation de l’environnement ou le changement climatique, pour universelles qu’elles sont, n’en concernent pas moins chaque région géographique d’une manière différente. La République de Corée a souligné l’importance du partenariat entre l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE), et le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD). Il a souligné les aspirations de l’Association à approfondir sa coopération avec l’ONU, en faisant appel à d’autres organismes du système, notamment l’Organisation mondiale du Travail.
Après s’être prononcé en faveur d’un rapprochement entre le Forum régional de l’ANASE et les Nations Unies, il a conclu en rappelant toute l’importance que son pays accordait à l’Union interparlementaire (UIP) qui a pu établir des liens essentiels entre les citoyens du monde. En outre les parlements nationaux jouent selon lui un rôle vital en tant que premières institutions responsables de l’intégration des normes internationales aux lois en vigueur au plan national. De même, a-t-il soutenu l’idée d’un partenariat accru entre l’UIP et l’ONU, visant a renforcer la contribution des Parlements aux Nations Unies.
Mme TAHIRA ASIF (Pakistan) s’est félicitée de noter les progrès réalisés au cours de l’année écoulée par le système des Nations Unies et l’Organisation de la Conférence islamique (OCI) dans la promotion de leurs objectifs communs de paix et de sécurité internationales et de développement. Elle a également accueilli avec satisfaction les contacts et les consultations efficaces que les deux organisations ont maintenus au cours de ces dernières années. Par ailleurs, la représentante a rappelé la déclaration commune des Secrétaires généraux des Nations Unies, de l’OCI et de la Ligue des États arabes, ainsi que des représentants du Qatar, de l’Espagne et de la Turquie, lançant un appel au calme après la publication de caricatures du prophète Mahomet, et contenant un engagement en vue de formuler une stratégie commune pour régler la crise et promouvoir la tolérance et le respect entre toutes les religions et les communautés en Europe et ailleurs. Dans ce contexte, il reste beaucoup de travail à faire, a-t-elle ajouté, et les Nations Unies et l’OCI ont besoin de continuer à examiner les voies et moyens d’étendre et de diversifier leur coopération sur cette question. La représentante a également mis l’accent sur le rôle important joué par l’Organisation de la coopération économique dans le renforcement et la promotion de la coopération économique régionale multidimensionnelle parmi ses États membres. Elle a également loué le dynamisme d’une autre organisation régionale: l’Association de l’Asie du Sud pour la coopération (SAARC).
M. JIRO KODERA (Japon) a déclaré que l’Organisation de consultation juridique Asie-Afrique (OCLAA) est une organisation régionale unique qui promeut la coopération en matière de droit international et qui contribue au processus de codification. Il s’est dit convaincu que le renforcement des liens entre l’OCLAA et les Nations Unies aura un effet positif notamment sur ce travail de codification du droit.
Dans le cadre de la coopération des Nations Unies avec d’autres organisations, il est essentiel, selon M. Kodera, de s’assurer que les pays de la région et les organisations régionales s’approprient les actions communes. Il s’est félicité à cet égard du fait que l’Union africaine et les organisations sous-régionales se sont investies en ce sens pour régler les conflits régionaux. Selon le délégué, l’assistance de la communauté internationale et des Nations Unies sera plus efficace si elle est fournie sur la base de l’appartenance à la région et si elle est mieux coordonnée avec les organisations de la région.
Sur la coopération entre les Nations Unies et l’Union interparlementaire (UIP), le représentant a indiqué que l’UIP avait beaucoup contribué à la promotion de la démocratie. Les relations entre les Nations Unies et l’UIP sont à une étape critique, a-t-il estimé. Il a en ce sens appelé les États membres à renforcer la coopération entre les Nations Unies et les parlements nationaux et régionaux.
M. SLAVKO KRULJEVIC (Serbie) a souligné que son pays, en tant que membre de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe et du Conseil de l’Europe, soutenait pleinement la politique de coopération de ces deux entités avec les Nations Unies. Comme d’autres pays des Balkans, la Serbie a pu observer de nombreux déplacements de populations et de réfugiés sur son sol. Ce pays est donc d’autant plus sensible à une bonne coopération dans ce domaine entre l’OSCE, le Conseil de l’Europe et le Bureau du Haut Commissaire aux droits de l’homme des Nations Unies. Il a, par ailleurs, fait valoir l’action modèle menée par l’OSCE, en Serbie, pour soutenir les efforts de réformes démocratiques postconflictuelles, sur le chemin d’une paix durable.
M. KEVIN CHEOK (Singapour) a souligné que depuis une dizaine d’années, les pays membres de l’ANASE ont pu travailler ensemble pour résoudre le problème inquiétant de l’apparition de brumes abondantes dues à la déforestation et à la culture sur brûlis. Ce type de pollution de l’air affecte de vastes régions de Sumatra et de Kalimantan en Indonésie et de sérieux problèmes de santé en ont résulté touchant un fort pourcentage de la population. Parmi les autres conséquences, l’intervenant a cité des revers économiques. Par exemple, 10 aéroports indonésiens ont été obligés de fermer à cause de problèmes de visibilité. Le tourisme a également pâti de cette situation et, d’une manière générale, la vie quotidienne a été perturbée par ce phénomène de pollution. Le problème spécifique de la culture sur brûlis doit être réglé au plus vite, a-t-il dit et il se félicite de l’action prise en ce sens par le Gouvernement indonésien. Mais pour régler ce problème d’une manière plus globale, l’ANASE va avoir besoin d’une plus large assistance internationale, particulièrement de l’ONU, a-t-il conclu.
M. ARMEN MARTIROSYAN (Arménie) a déclaré que son pays coopérait avec le Conseil de l’Europe dans le domaine politique et juridique. Depuis 2006, son pays s’est engagé dans un processus de réforme de 67 lois avec le concours d’experts du Conseil de l’Europe citant en exemple la révision du Code pénal. Il a par ailleurs noté que son pays avait été au-delà des engagements pris en ratifiant le Protocole de la Convention pour la protection des droits de l’homme et des libertés fondamentales, protocole relatif à l’abolition de la peine de mort en toutes circonstances.
Par ailleurs, il a souligné l’attachement de son pays à coopérer avec l’OSCE dans tous les domaines. Il a évoqué la mise en place actuelle de trois grands programmes, citant notamment le programme d’assistance aux forces de police, programme politico-militaire qui vise à renforcer la confiance entre la police et la société. L’ONU et l’OSCE ont contribué à instaurer la démocratie dans son pays, a reconnu M. Martirosyan. Il a jugé toutefois décevante la tolérance de ses deux organisations face à la course aux armements qui a lieu dans la région du Caucase du Sud. À cet égard, il a estimé extrêmement importante la coopération de l’OSCE pour régler le conflit en Nagorno-Karabakh et instaurer la paix et la stabilité dans la région.
M. ALFREDO LABBÉ (Chili) a souhaité que les parlementaires sachent ce que fait l’ONU et quelles sont les motivations qui sous-tendent la diplomatie internationale. Il a plaidé en faveur d’un contact permanent avec les parlementaires, par le biais de l’Union interparlementaire (UIP). Ces relations doivent contribuer à générer de multiples voies pour se comprendre les uns et les autres. Il s’est félicité du projet de résolution présenté par l’Italie, sur la coopération des Nations Unies avec l’UIP. Le projet de résolution pertinent est parfaitement en ligne avec le contenu du Document final du Sommet mondial 2005, a-t-il estimé. Le délégué a ainsi exhorté les membres de l’Assemblée générale à adopter par consensus ce texte.
M. WAFIK KAMIL, Organisation consultative juridique Asie-Afrique (AALCO), a souligné que l’ONU, dans les actions communes touchant différents domaines, bénéficie déjà, et pourrait bénéficier davantage encore de l’expérience des organisations régionales, en particulier sur des questions d’intérêt commun. La solidarité afro-asiatique est une passerelle, a-t-il ajouté, entre deux des continents les plus peuplés du monde. Il faut donc établir sur les deux continents un ordre mondial juste et équitable, ce qui en soi est la raison d’être du droit international, a-t-il estimé. Il faut cependant développer les normes de codification en ayant toujours à l’esprit les intérêts spécifiques des pays en développement.
M. TERRY DAVIS, Secrétaire général du Conseil de l’Europe, a déclaré que le Conseil de l’Europe continuera à protéger les droits de l’homme et à lutter contre l’intolérance. Il a toutefois mis l’accent sur le fait que le plus grand défi est la lutte contre le terrorisme. À cet égard, la coopération avec les Nations Unies dans ce domaine doit être renforcée, selon M. Davis. Outre la promotion des droits de l’homme, le Conseil de l’Europe a adopté des conventions pour permettre aux États membres de renforcer leur coopération et prévenir le terrorisme.
En Europe, le faux choix entre liberté et sécurité est exclu, a indiqué le représentant, et ce, en raison d’une longue et tragique expérience en matière de terrorisme. Pour lutter contre ce phénomène, il importe de rester fidèle à nos valeurs et de ne pas priver les suspects de leurs droits. Cela ne ferait qu’alimenter les arguments des terroristes, a prévenu M. Davis.
M. LEONIDAS CHRYSANTHOPOULOS, Secrétaire général de l’Organisation de la coopération économique de la mer Noire (OCEMN), a déclaré que l’OCEMN était arrivée à un moment où débutent des projets régionaux de grande importance pour la région, citant par exemple, l’autoroute de 7 000 kilomètres, ou « Route des Argonautes », appelée à changer la vie des peuples de la région en contribuant à leur développement économique, en facilitant les transports terrestres de marchandises, de l’Europe vers l’Asie, ainsi que le tourisme. Il a également cité le projet d’autoroute de la mer Noire, visant à mieux relier entre eux, les ports de la mer Noire et la mer Noire avec la mer Caspienne et la mer Méditerranée. Le Secrétaire général a mis l’accent sur l’importance d’un renforcement de la coopération entre l’OCEMN et l’Union européenne, évoquant en particulier l’adhésion l’an prochain, à l’UE, de la Roumanie et de la Bulgarie. Il a, par ailleurs, estimé que l’OCEMN contribuait à la paix et à la sécurité internationales par le biais de la coopération économique en appliquant, des mesures dites de « sécurité douce ». Il a enfin lancé un appel à l’Assemblée générale pour qu’elle adopte le projet de résolution sur la coopération des Nations Unies avec l’OCEMN.
M. YAHYA A. MAHMASSANI, Ligue des États arabes, a souligné que durant la période 2004-2006, les activités de coopération entre la Ligue des États arabes et des Nations Unies ont pu porter sur des sujets aussi divers que la surveillance des élections, la prévention des conflits, le contrôle du trafic d’armes légères et de petit calibre, la diplomatie préventive, les mines terrestres, le problème israélo-palestinien, ou encore la nécessité d’édifier une culture du dialogue entre les civilisations. La coopération entre les deux organisations porte également sur la mise en œuvre de programmes de développement agricole en Somalie, ou encore en faveur de la promotion du rôle de la femme dans le processus de développement économique et social.
M. ANDERS JOHNSON, Union interparlementaire (UIP), a rappelé que les Présidents de Parlements avaient exprimé leur appui aux Nations Unies lors de réunions au sein des Nations Unies mais également leur souhait de rendre les Nations Unies responsables auprès des populations qu’elles représentent. Ces rencontres entre les Nations Unies et l’UIP avaient pour objectif de renforcer la contribution des parlements à la recherche de solutions aux problèmes mondiaux.
Il a indiqué que des consultations avaient été entamées avec les Nations Unies, notamment avec le Bureau du Président de l'Assemblée générale et avec différents départements du Secrétariat et ce pour définir les domaines d’une action parlementaire future. Il a jugé à cet égard nécessaire de développer un système de consultations cohérent entre l’ONU et l’UIP. Celle-ci a par ailleurs resserré ses liens avec les organismes du système, notamment avec le Fonds des Nations Unies pour la démocratie, a-t-il indiqué. En ce sens, les deux organisations ont signé un accord de coopération, a précisé le délégué. L’UIP cherche à présent à renforcer sa collaboration avec le Conseil des droits de l’homme selon M. Johnson. Il a précisé qu’un manuel sur la nouvelle Convention relative aux droits des personnes handicapées est actuellement en cours d’élaboration.
M. ABDUL WAHAB, Organisation de la Conférence islamique (OCI), a rappelé que l’OCI était, avec 57 États membres, la deuxième plus grande organisation intergouvernementale du monde. Il s’agit, a-t-il dit, d’un groupe divers de pays à tous les égards, qu’ils soient économique, politique et culturel. Il a souligné que la coopération entre l’OCI et les Nations Unies avait été améliorée, indiquant que des contacts directs avaient fréquemment eu lieu entre les deux Secrétaires généraux sur des questions d’intérêt commun. Au nom du Secrétaire général de l’OCI et de ses institutions spécialisées, il a assuré de nouveau, le Secrétaire général des Nations Unies, de l’engagement de l’OCI en faveur des tâches communes que les deux organisations poursuivent. Il a conclu en espérant à l’avenir une coopération plus étroite et une interaction renforcée avec les agences spécialisées et autres organisations des Nations Unies.
M. YURII ONISCHENKO (Ukraine) a rappelé que ces dernières semaines la question du désarmement et de la lutte contre la prolifération nucléaire a occupé le devant de la scène mondiale, notamment avec l’essai nucléaire du 9 octobre lancé par la Corée du nord qui a suscité l’indignation internationale. La résolution du Conseil de sécurité des Nations Unies a exprimé en retour un message très clair à la République populaire démocratique de Corée. L’Ukraine se félicite que l’OTICE ait pu figurer parmi les premières organisations à réagir après l’annonce de ce test nucléaire. L’Ukraine coordonne le processus de ratification du TICEN par les pays de l’Europe de l’Est. Quant au système de vérification du Traité et les mécanismes de suivi de ces vérifications, il a fait valoir qu’ils pouvaient aussi apporter des réalisations concrètes, comme celle de la détection des raz de marée ou des tsunamis. Il a noté que l’établissement d’une station de surveillance est prévu sur le territoire de l’Ukraine.
* *** *
À l’intention des organes d’information • Document non officiel