En cours au Siège de l'ONU

AG/10509

L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE ACHÈVE LE DÉBAT GÉNÉRAL DE SA SOIXANTE ET UNIÈME SESSION

27/9/2006
Assemblée généraleAG/10509
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Assemblée générale

soixante et unième session

22e & 23e  séances plénières

matin & après-midi


L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE ACHÈVE LE DÉBAT GÉNÉRAL DE SA SOIXANTE ET UNIÈME SESSION


Les États Membres souhaitent voir la communauté internationale redoubler d’efforts en vue de réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement


Le débat général de la soixante et unième session de l’Assemblée générale, qui s’est achevé cet après-midi, aura notamment mis en lumière le souhait des États Membres de voir la communauté internationale redoubler d’efforts en vue de réaliser les objectifs de développement internationalement acceptés, y compris les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et de sortir de l’impasse des négociations internationales commerciales.


Dressant le bilan des quelque deux semaines de débat, auquel ont participé 193 représentants d’États Membres et observateurs, dont 55 chefs d’État et 19 chefs de gouvernement, la Présidente de l’Assemblée générale, Sheikha Haya (Bahreïn), a souligné l’attachement de la communauté internationale à l’éradication de l’extrême pauvreté, en particulier à la lumière des tendances contraires observées en Afrique.  Certains États ont souligné le besoin d’examiner les méthodes novatrices de financement de l’Agenda pour le développement, notamment les contributions du secteur privé.


Sheikha Haya a qualifié le débat qui a débuté le 19 septembre de riche et fourni, se félicitant d’avoir vu les chefs d’État et de gouvernement mettre l’accent, dans leurs discours, sur le thème de la soixante et unième session, à savoir la « mise en œuvre d’un partenariat mondial pour le développement ». 


Les États Membres, a-t-elle dit, ont salué les réalisations de la soixantième session de l’Assemblée générale, notamment les créations de la Commission de consolidation de la paix, du Conseil des droits de l’homme et du Fonds central d’urgence.  Le rôle des Nations Unies dans la lutte contre le fléau du terrorisme a également été réaffirmé, tandis que la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies a été accueillie favorablement.  De même, un engagement fort a été exprimé en faveur de la mise en œuvre de la Stratégie et de la conclusion des négociations sur une convention générale sur le terrorisme international.


Selon la Présidente, les États Membres ont souhaité davantage de progrès dans la réforme du Secrétariat et de l’administration, y compris la réforme au niveau des mandats.  La réforme du Conseil de sécurité, le renforcement du Conseil économique et social (ECOSOC) et la revitalisation de l’Assemblée générale ont été, en outre, largement débattus.  Les États Membres ont également demandé à ce que les Nations Unies jouent un rôle plus dynamique, tant dans la prévention que dans la résolution des conflits, mettant l’accent sur la nécessité d’arriver à une

solution juste et durable de la situation au Moyen-Orient et au règlement de la situation au Darfour.  Un appel a été lancé pour que les Nations Unies assurent un rôle de prévention dans les nettoyages ethniques, les tueries massives et les génocides.  La dégradation de l’environnement, les changements climatiques, le VIH/sida et les autres maladies infectieuses, l’égalité des sexes et l’éducation pour tous ont aussi été mis en exergue tout au long du débat général.


Le débat général aura surtout été marqué par le discours d’ouverture du Secrétaire général, Kofi Annan, le dernier de son double mandat.  Dans son intervention, longuement et fortement applaudie, M. Annan a en particulier plaidé en faveur d’une Organisation des Nations Unies apte à « apporter des solutions à ce monde divisé ».


Par ailleurs, la Présidente a annoncé aujourd’hui que la Conférence d’annonces de contributions des Nations Unies pour les activités de développement se tiendrait le mercredi matin, 15 novembre, dans la salle du Conseil économique et social (ECOSOC).  La Conférence d’annonces de contributions pour le Programme alimentaire mondial (PAM) aura lieu, dans la même salle, le mercredi 15 novembre dans l’après-midi.  L’annonce des contributions volontaires aux programmes 2007 de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) se déroulera le lundi matin, 4 décembre 2006, dans la salle du Conseil de tutelle.


Lors de cette dernière journée de débat général, les Ministres et représentants des pays suivants ont pris la parole: République tchèque, Saint-Kitts-et-Nevis, Inde, Antigua-et-Barbuda, Côte d’Ivoire, Timor-Leste, Îles Marshall, Cap-Vert, Suède, Thaïlande, Trinité-et-Tobago, Monaco, Tonga, Haïti, Seychelles, Tuvalu, Swaziland, Éthiopie et Cameroun.  L’observateur du Saint-Siège est également intervenu.


Les représentants de Cuba, du Soudan, de la République tchèque et de l’Azerbaïdjan ont exercé leur droit de réponse.


La prochaine séance plénière de l’Assemblée générale sera annoncée dans le Journal des Nations Unies.



SUITE DU DÉBAT GÉNÉRAL


Déclarations


M. ALEXANDER VONDRA, Ministre des affaires étrangères de la République tchèque, a apporté son plein soutien à la candidate de la Lettonie au poste de Secrétaire général, rappelant que jamais ce poste n’avait été occupé par une personne issue de cette région.  Insistant sur l’absence de sécurité qui persiste dans le monde, sur le manque de soutien aux milliards de personnes qui souffrent de la faim et de maladies, le manque de protection de ceux exposés aux catastrophes et aux risques environnementaux, manque de liberté et de paix, il a aussi particulièrement souligné la menace terroriste, souvent imputable aux extrémistes islamistes.  Tout cela rend impératif la poursuite de l’adaptation de nos systèmes de sécurité, a-t-il déclaré.  Pour rendre le monde meilleur et plus sûr, nous connaissons souvent le diagnostic, nous connaissons le bon remède et pourtant, nous sommes incapables de l’appliquer, a-t-il estimé.


Le Ministre a salué à cet égard l’adoption de la Stratégie antiterroriste mondiale adoptée par les Nations Unies ainsi que la création de la Commission de consolidation de la paix.  Il a souligné les liens étroits à maintenir entre consolidation et rétablissement de la paix et insisté sur la place importante, aux côtés des Nations Unies, des organisations régionales dans ces processus.  Regrettant l’échec du Sommet de 2005 à trouver un langage commun sur le désarmement et la non-prolifération, il a estimé que la résolution 1540 du Conseil de sécurité était une étape majeure dans l’engagement croissant de cet organe sur ces sujets.


Il n’y a pas de liberté ou de sécurité tant que de vastes portions de l’humanité sont victimes de la pauvreté, de la faim et de conditions de vie malsaines, a enfin déclaré Alexander Vondra.  L’aide publique au développement de la République tchèque a augmenté, en termes réels, de 16% en 2005 et mon pays soutient toute solution juste au problème de la dette, des subventions agricoles ou de la libéralisation du commerce, a ajouté le Ministre.  L’utilisation de cette aide est plus efficace dans un environnement démocratique, de lutte contre la corruption et dans le respect des droits de l’homme, a-t-il souligné.  Il a souhaité que le Conseil des droits de l’homme soit plus fort et plus efficace que ne l’avait été la Commission, particulièrement face aux régimes qui abusent de leur pouvoir illégitime pour violer les droits de leur population.  Il a fait état, dans ce cadre, des emprisonnements d’Aung San Suu Kyi au Myanmar, de plusieurs membres de l’opposition à Cuba et d’un candidat aux élections présidentielles du Bélarus.  Les Nations Unies de 2006 sont profondément différentes de ce qu’elles étaient il y a dix ans, a-t-il conclu, appelant à poursuivre les réformes pour renforcer l’Organisation et la rendre moins bureaucratique et plus opérationnelle.


M. TIMOTHY HARRIS, Ministre des affaires étrangères, du commerce international, de l’industrie et du commerce de Saint-Kitts-et-Nevis, a estimé que les questions des droits de l’homme et du développement humain devaient être abordées ensemble.  En effet, a-t-il indiqué, pendant trop longtemps, la communauté internationale a eu tendance soit à porter son attention sur les cas de violations des droits de l’homme, soit sur les moyens d’assurer le développement humain, ce qui s’est le plus souvent traduit par un transfert des ressources d’une

question à l’autre.  Pour corriger cette situation, le Ministre s’est prononcé pour l’adoption d’une stratégie intégrale qui englobe à la fois la question du droit au développement et celle des droits de l’homme.  Dans les initiatives régionales prises à l’intérieur de la Communauté des États des Caraïbes (CARICOM), les droits des citoyens et le développement sont à la base de notre partenariat, a-t-il indiqué.


Déclarant que son pays avait récemment renoncé de soutenir son industrie sucrière, pourtant vieille de 360 ans, le Ministre a souligné que les partenariats régionaux établis dans le cadre du Marché commun de la CARICOM avaient permis d’atténuer les effets négatifs à court terme d’une telle décision.  C’est ce type de partenariats dont nous avons besoin à l’échelle mondiale, a-t-il dit: des partenariats orientés vers le développement qui garantissent le respect des droits de l’homme et de son épanouissement.


Un partenariat et un engagement renforcés sont aussi nécessaires pour faire fructifier les réformes des Nations Unies, a poursuivi M. Harris, regrettant que trop souvent les États Membres semblent se trouver dans une impasse sur cette question.  Notre diversité ne doit pas nourrir l’adversité, a-t-il déclaré, rappelant la nécessité de transparence et de représentativité pour assurer le succès d’un partenariat mondial.  Il a, par ailleurs, salué la poursuite du processus démocratique en Haïti, ainsi qu’en République démocratique du Congo et proposé la réadmission de Taiwan dans le concert des nations. 


Les petits États insulaires en développement qui restent vulnérables face aux catastrophes naturelles, aux changements climatiques et à la mondialisation ont besoin de partenariats adaptés, a-t-il enfin affirmé, regrettant que les politiques des institutions financières mondiales compromettaient et limitaient trop souvent le processus de développement dans ces pays.


M. PRANAB MUKHERJEE, Ministre de la défense de l’Inde, a estimé que l’impasse dans laquelle se trouvent les négociations commerciales internationales était décevante en raison des espoirs qu’avait suscités la réunion ministérielle de Hong Kong et le Sommet du G-8 de Saint-Pétersbourg, en juillet dernier.  Une reprise rapide de ces négociations est souhaitable, mais l’adhésion au mandat existant -le mandat de la Déclaration de Doha, le cadre du mois de juillet et la Déclaration ministérielle de Hong Kong- est impérative, a-t-il dit.  Le Ministre a également jugé important de donner aux Nations Unies un rôle pour obtenir la réforme des systèmes financiers internationaux, ceux-ci devant refléter la réalité du XXIe siècle et soutenir les efforts nationaux pour éliminer la pauvreté.  Dans cet esprit, la Banque mondiale doit, selon lui, demeurer ferme dans sa mission en faveur d’un monde sans pauvreté.


Le Ministre a, en outre, plaidé en faveur d’une réforme du Conseil de sécurité et d’une revitalisation de l’Assemblée générale.  Le Conseil de sécurité, a-t-il dit, doit être plus représentatif et plus efficace s’il veut s’acquitter du rôle qui lui a été dévolu par la Charte des Nations Unies.  Selon lui, le Conseil s’est détourné vers des questions qui dépassent son mandat.  Il a donc souhaité une réforme globale, comprenant une augmentation du nombre de ses membres, tant dans la catégorie des membres permanents que des membres non permanents. 


S’agissant du terrorisme, l’une des questions les plus cruciales de notre époque, le Ministre a rappelé que son pays avait été lourdement frappé.  Une réponse vigoureuse au terrorisme exige que l’on ne laisse aucun espace aux terroristes et que l’on accroisse la capacité des États face à ce type de menaces, a-t-il déclaré.  Cela exige, a-t-il ajouté, une coopération soutenue et spécifique entre les agences nationales, régionales et mondiales.  Aucune cause ne saurait justifier que des innocents soient pris pour cibles, a-t-il insisté.  La communauté internationale doit donc montrer qu’elle ne tolèrera plus les actions de ceux qui soutiennent le terrorisme ou de ceux qui, délibérément, permettent aux terroristes d’utiliser leurs territoires.  Il a dit son espoir que la Stratégie antiterroriste mondiale donne l’impulsion nécessaire pour unir la communauté internationale dans son combat contre le terrorisme au moyen de mesures pratiques qui facilitent la coopération concernant les extraditions, les poursuites judiciaires, les échanges d’informations.  Une convention globale aurait, selon lui, fourni le cadre juridique requis qui aurait pu être le point de départ d’une stratégie contre le terrorisme.  Si cet objectif a été manqué quant à la date, à savoir la soixantième session de l’Assemblée générale, il convient aujourd’hui de travailler pour y parvenir pendant la présente session, a-t-il souhaité.


 Le Ministre a encore souligné que la meilleure solution à la non-prolifération nucléaire résidait dans un désarmement universel.  La communauté internationale doit prendre des mesures immédiates pour éliminer la menace de l’utilisation des armes nucléaires, a-t-il assuré, insistant sur la nécessité de la négociation.  Il a annoncé que l’Inde présenterait un document de travail à la présente session de l’Assemblée générale sur la question du désarmement nucléaire. 


M. JUSTIN SIMON, Ministre de la justice et des affaires juridiques d’Antigua-et-Barbuda, a qualifié de bilan mitigé les réalisations de son pays depuis son accession à l’indépendance il y a 25 ans.  Soulignant l’importance de travailler dans un cadre multilatéral pour relever les défis des jeunes pays en développement et garantir leur survie dans un monde économiquement interdépendant, M. Simon a exprimé son soutien au processus de réforme des Nations Unies, plaidant pour une remise à jour de la représentativité des États Membres à l’intérieur de l’ensemble des organes principaux de l’Organisation, lui permettant ainsi d’accroître son efficacité et sa légitimité.


Le Ministre a, par ailleurs, attiré l’attention sur la question de la vulnérabilité des petits États insulaires en développement comme le sien, qui constitue à son avis une préoccupation constante.  En effet, a-t-il déclaré, une simple catastrophe naturelle peut réduire à néant tous leurs efforts de développement.  Faisant remarquer que les cyclones ravageaient particulièrement la région des Caraïbes, il s’est prononcé pour une augmentation des ressources financières consacrées aux différents fonds internationaux de secours aux catastrophes qui frappent les pays de cette région.


Par ailleurs, il s’est associé à l’appel des nombreux pays en faveur d’une action plus vigoureuse de la communauté internationale en matière de financement du développement et d’un commerce véritablement équitable.  Regrettant que les pays développés, non contents de ne pas honorer leurs engagements précédents, soutiennent les déséquilibres actuels du commerce international, le Ministre a souligné que son pays pratique une politique de diversification économique, malgré ses ressources limitées et son économie vulnérable.  En conclusion, il a déclaré que son pays continuerait d’insister sur la formulation de stratégies de développement nationales, tout en renforçant sa coopération avec les autres pays de la région et d’ailleurs.


M. YOUSSOUF BAKAYOKO, Ministre des affaires étrangères de Côte d’Ivoire, a déclaré qu’un mécanisme destiné à renforcer la coopération internationale pour la prévention des conflits devrait être mis en place puisque, l’histoire nous l’apprend, des désaccords, même d’apparence anodine, s’ils ne sont pas circonscrits à temps, peuvent conduire à des conflits difficiles à régler.  Il importe donc, a-t-il ajouté, que l’action des Nations Unies se situe en amont afin d’éviter les circonstances dramatiques et tragiques de ces conflits.  L’instauration d’une telle politique de prévention devrait être selon lui une priorité.  Abordant la question de la composition du Conseil de sécurité, tant au plan quantitatif que qualitatif, il a déploré que cette composition soit peu représentative des réalités géopolitiques du XXIe siècle.  Les pays en développement et l’Afrique en particulier, a-t-il dit, n’y ont pas encore trouvé leur place.  Or, tant que cette question ne sera pas réglée, les décisions du Conseil pourront être perçues comme reflétant les intérêts des pays qui tirent profit de sa composition actuelle.  Les États Membres, et en particulier les cinq membres permanents du Conseil, devraient faire preuve d’esprit d’ouverture et d’initiative sur cette question.


Quant à la réalisation intégrale des Objectifs du Millénaire pour le développement, la délégation de Côte d’Ivoire est particulièrement préoccupée par les tendances actuelles indiquant que de nombreux pays en développement sont à la traîne et qu’au rythme actuel, sans assistance, ils ne seront pas en mesure de parvenir à ces objectifs.  Puis il a souligné qu’en Afrique par exemple, le NEPAD pourrait constituer un cadre idéal pour la réalisation de ces objectifs.


Enfin, il a évoqué brièvement la situation politique et sociale en Côte d’Ivoire en affirmant que depuis la formation du Gouvernement de Charles Konan Banny, le 28 décembre 2005, faisant suite à l’adoption de la résolution 1633, le processus de paix et de réconciliation avait connu quelques avancées notables dans l’application de la feuille de route du Gouvernement.  Mais il a estimé que même si des progrès significatifs avaient été accomplis, il n’en demeurait pas moins que beaucoup restait encore à faire.  Il a, sur ce point, remercié les Nations Unies, l’Union africaine, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest, l’Union européenne et les pays amis pour leur aide et les a invités à poursuivre leur soutien au Gouvernement et au peuple ivoiriens.


M. JOSÉ LUIS GUTERRES, Ministre des affaires étrangères et de la coopération de Timor-Leste, a rappelé que son pays avait récemment connu une reprise de la violence due aux carences institutionnelles à l’intérieur des forces de police et de défense, au niveau important de chômage et aux erreurs politiques commises par la direction d’un nouveau pays.  Cette violence a entraîné le déplacement de près de 150 000 personnes et la mort d’une centaine d’autres, a-t-il précisé.  Un appel à l’aide internationale a été lancé, auquel ont répondu, de différentes façons, les pays les plus proches, les Nations Unies, des États membres de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE), la Communauté des pays lusophones et des États membres du Forum des îles du Pacifique, a-t-il souligné.  Le Ministre s’est félicité de la création par le Secrétaire général des Nations Unies d’une commission d’enquête internationale sur ces événements et les accusations de violations des droits de l’homme.  Sans le soutien des Nations Unies et des autres institutions internationales, la crise humanitaire n’aurait pas pu être réglée, a-t-il dit. 


Le Ministre a par ailleurs exprimé l’espoir que la nouvelle politique économique de son pays, qui s’inscrit dans le cadre de ses efforts en faveur de la réconciliation et du dialogue national, contribuerait à apaiser les tensions, à ramener une compréhension commune et à rétablir la confiance en un avenir commun et partagé.  Il a souligné la détermination de son gouvernement à rendre au peuple de Timor-Leste la stabilité et la paix nécessaires au développement du pays et à l’amélioration des conditions de vie.  Timor-Leste a besoin de l’appui des Nations Unies pour l’aider à organiser et à contrôler les premières élections présidentielles et législatives, des élections libres, transparentes et justes ouvrant définitivement la voie à un environnement politique et social stable, a-t-il lancé. 


M. RUBEN ZACKHRAS, Vice-Président du Parlement des Îles Marshall, a indiqué que son pays, l’un des plus petits des Nations Unies, espérait que cette session ferait plus pour protéger et sécuriser sa population face aux problèmes qui menacent son existence et sa survie.  Appelant à la pleine application des engagements pris en matière d’aide au développement, il a souligné l’importance pour les pays du Pacifique de protéger les ressources des océans de l’exploitation.  L’état de ces ressources et des stocks de poissons reste notre principale préoccupation, a-t-il insisté, appelant à l’entrée en vigueur de toutes les conventions sur la question et à un moratoire sur le chalutage de fond en eaux profondes.


Le Vice-Président du Parlement a ensuite fait part des progrès faits aux Îles Marshall en termes de gouvernance, par un engagement renouvelé des dirigeants nationaux et locaux à travailler ensemble à la réussite d’un plan de développement national.  Nos populations ont souffert de manière disproportionnée des essais nucléaires qui ont été faits dans nos îles, a-t-il affirmé, appelant les Nations Unies et les agences spécialisées des États Membres à leur apporter leur aide dans l’évaluation des conséquences de ces essais.  Les Îles Marshall et la Polynésie française savent trop bien que les pouvoirs coloniaux veulent utiliser les territoires autres que les leurs pour faire des essais nucléaires dangereux, et nous appelons les Nations Unies à continuer à faire pression pour la décolonisation de toutes les nations du Pacifique, a-t-il ajouté.  Il s’est prononcé pour l’admission des 23 millions d’habitants de Taiwan au sein de la famille des Nations Unies.


Abordant la question des réformes, il a déclaré que sa délégation est en faveur de l’attribution au Japon d’un siège permanent au Conseil de sécurité.  Elle s’associe aussi sans réserve à la proposition avancée par le Japon relative à la méthodologie qui devrait être utilisée pour établir le barème des quotes-parts pour la période 2007-2009.  La communauté internationale doit mieux reconnaître la vulnérabilité des petits États insulaires en développement, a-t-il enfin estimé, face à la mondialisation mais surtout face aux changements climatiques et à la hausse du niveau de la mer qui menacent l’existence même des Îles Marshall.


Mme MARIA DE FATIMA LIMA DA VEIGA (Cap-Vert) a estimé que l’ONU devait emprunter la voie de la modernisation et ajuster son action pour relever ces défis.  Se félicitant des mesures prises en ce sens à l’issue du Sommet mondial de 2005, elle a insisté sur la nécessité de travailler davantage pour faire progresser le processus de réforme des principaux organes de l’Organisation.  Sur le plan institutionnel interne, la réforme doit se faire de manière inclusive, harmonieuse et articulée, a-t-elle poursuivi, citant, à titre d’exemple, l’expérience pilote d’institution du « Joint Office Mechanism » que son pays accueille et qui est un cadre d’action commun pour les programmes, agences et fonds des Nations Unies ayant pour objectif d’augmenter l’efficacité des activités opérationnelles par la rationalisation des structures et ressources et la création des synergies sur les plans technique et budgétaire.


La déléguée a par la suite regretté que le « mal développement et le sous-développement » continuent à être le lot quotidien de nombreux êtres humains.  Tout en estimant qu’il incombait en priorité aux dirigeants des pays respectifs de réagir, elle a souligné la nécessité d’un partenariat à l’échelle mondiale global pour redresser de telles situations.  Dans ce contexte, elle a appelé la communauté internationale à honorer ses engagements en matière d’aide publique au développement, tout en créant des conditions pour un commerce international plus juste et équitable où la situation des petites économies vulnérables, y compris insulaires, serait dûment prise en compte.


Faisant part de l’amélioration des indicateurs économiques et sociaux du Cap-Vert depuis son indépendance il y a 30 ans et de la décision de l’Assemblée générale de 2004 de retirer son pays de la liste des PMA en 2008, la Représentante a appelé à ne pas perdre de vue la vulnérabilité de l’économie de son pays, dont les résultats obtenus requièrent un effort financier constant et soutenu.


M. ANDERS LIDÉN (Suède) a déclaré que les efforts de réforme devaient se poursuivre et que les décisions prises lors de la soixantième session l’an dernier devaient être concrétisées.  Il a poursuivi en affirmant qu’une force de maintien de la paix des Nations Unies devrait être autorisée à protéger les populations du Darfour et a exhorté le Gouvernement du Soudan à accepter une telle force.  Nous demandons aux groupes rebelles qui n’ont pas signé le traité de paix au Darfour de le faire, a-t-il ajouté.  Nous ne devons pas trahir l’attente résultant de notre acceptation, l’année dernière, du principe de la responsabilité de protéger.  Au Moyen-Orient, il a insisté sur l’urgence et la nécessité d’une approche globale aux conflits régionaux en invitant la communauté internationale à s’impliquer davantage.  Les événements récents, a-t-il dit, ont montré qu’il n’y avait pas de solution militaire au conflit israélo-palestinien et que la sécurité à long terme d’Israël était surtout du ressort de la négociation qui est, a-t-il dit, la seule avenue de la paix.  La perspective d’une Palestine indépendante et démocratique, vivant en bon voisinage avec un Israël sécurisé, sur la base des résolutions 242 et 338 du Conseil de sécurité doit être réactualisée et concrétisée.  Au sujet du Liban, la Conférence de Stockholm le mois dernier, a immédiatement décidé d’un appui prolongé pour favoriser la reconstruction rapide du pays.  Le droit à exister d’Israël, a-t-il poursuivi, doit être reconnu sans équivoque par tous.


S’agissant du renforcement de l’ONU, il a rappelé le caractère prioritaire de sa réforme tout en insistant sur le besoin urgent de faire suivre les décisions déjà prises par des actions.  Rappelant que la Commission de consolidation de la paix avait été créée en tant qu’outil mis à la disposition des pays qui traversent une difficile période de transition à la suite d’un conflit.  Sur ce point, a-t-il dit, nous devrions pouvoir attendre des résultats maintenant, en commençant par le Burundi et la Sierra Leone.


Enfin, il a conclu en précisant que le processus de réforme des Nations Unies serait incomplet sans changements au Conseil de sécurité.  Si nous voulons que les décisions de cet organe soient efficaces et pleinement acceptées, en toute légitimité, nous devons faire en sorte que le Conseil soit plus représentatif du monde d’aujourd’hui.  Tout en élargissant ce dernier, cependant, nous devons veiller à ce qu’il conserve son efficacité.  Ainsi, la Suède ne désire pas d’extension au droit de veto dont l’usage doit être limité.


Mme KHUNYING LAXANACHANTORN LAOHAPHAN (Thaïlande) a indiqué qu’elle s’exprimait au moment où son pays traversait des moments critiques, une transition, à la suite de l’intervention militaire, nécessaire à un processus de réforme visant à renforcer la démocratie.  Elle s’est, par ailleurs, félicitée que ce changement politique se soit déroulé de manière pacifique et que le retour à la normale se soit effectué rapidement.  Avec la souplesse propre à sa société, a-t-elle dit, la Thaïlande deviendra une démocratie plus forte et plus vibrante, précisant qu’une constitution provisoire sera promulguée dans les prochains jours, le pouvoir militaire étant placé une fois de plus dans le cadre de cette constitution.  Selon les termes de la constitution provisoire, un nouveau gouvernement civil serait formé rapidement, a-t-elle indiqué, notant que l’une de ses premières tâches sera de lever la loi martiale.  La réforme constitutionnelle conduira à une nouvelle constitution et à des élections générales d’ici à un an, a-t-elle ajouté.


La représentante a également assuré l’Assemblée générale que la politique étrangère de la Thaïlande ne changerait pas, guidée qu’elle est par l’esprit et les principes inscrits dans la Charte des Nations Unies.  La Thaïlande demeurera ferme dans ses engagements découlant des traités et accords internationaux, a-t-elle poursuivi, continuant, par exemple, d’assumer un rôle actif au sein de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE) et du Dialogue de coopération asiatique.  La représentante s’est par ailleurs félicitée des différentes initiatives prises pour établir des ponts entre les peuples à travers les cultures et les civilisations.  Elle a ainsi accueilli avec satisfaction l’Alliance des civilisations, comme moyen de promouvoir la paix et de réduire les risques de conflits armés.  La représentante a enfin plaidé en faveur de la candidature de son compatriote, M. Surakiart Sathirathai, au poste de Secrétaire général des Nations Unies. 


M. PHILIP SEALY (Trinité-et-Tobago) abordant la question de l’élection du prochain Secrétaire général, a souhaité que le Conseil de sécurité recommande à l’Assemblée générale un candidat reconnu pour son savoir-faire diplomatique et ses qualités de leadership, capable d’établir d’excellentes relations de travail avec tous les États Membres et de jouir de la confiance des cinq membres permanents du Conseil de sécurité.  Il a donc insisté pour que le processus, duquel émergera le candidat, soit aussi ouvert et transparent que possible et se déroule dans le respect des principes et procédures consacrés dans la Charte.


Le représentant a indiqué que lors du Sommet de 2005, sa délégation avait constaté avec préoccupation que le thème du développement était presque passé au second plan.  Ce souci a été atténué avec l’adoption de la résolution pertinente, suite à de longues et difficiles négociations, a-t-il rappelé.  Il a espéré que les engagements contenus dans ce texte seront honorés et qu’ils ne feront pas l’objet d’une nouvelle série de négociations.


La paix et la sécurité sont également menacées par l’échec de la communauté internationale à mettre en œuvre les changements structuraux nécessaires dans les domaines du commerce international et des relations économiques et financières, a-t-il affirmé.  Regrettant les déséquilibres importants du système actuel, ses conséquences sur les économies en développement et l’échec du Cycle de Doha, M. Sealy a plaidé pour une reprise des négociations et la garantie d’un traitement approprié tenant compte des spécificités des petites économies.


Il a souligné que, parallèlement à ces défis, son pays souffre de problèmes sociaux, à savoir la violence armée et le trafic de drogue, soulignant que les pays des Caraïbes ne sont pourtant pas des pays producteurs d’armes de petit calibre.  Constatant l’absence de progrès dans la coopération internationale en la matière, M. Sealy a exhorté les États Membres à fournir les ressources nécessaires pour appuyer les efforts régionaux des Caraïbes visant à interdire les cargaisons de drogue et mettre un terme à la circulation des armes illicites.  Il s’est dit à cet égard déçu de l’échec de la Conférence, tenue cette année, pour examiner la mise en œuvre du Programme d’action des Nations Unies relatif au commerce illicite de ce type d’armes.  Il s’est toutefois réjoui du consensus qui paraît émerger quant à l’utilité d’un instrument international juridiquement contraignant pour régir le commerce international d’armes et a exhorté les États à conclure un tel instrument.


Abordant les questions environnementales, il a déclaré que notre planète continue d’être ravagée par des schémas de production et de consommation qui menacent sa durabilité.  Évoquant en particulier le changement climatique et l’élévation du niveau des mers, le délégué a appelé à l’application de la Stratégie de Maurice.  Par ailleurs, il a attiré l’attention sur la menace

constante d’une catastrophe maritime liée aux cargaisons de déchets radioactifs et autres déchets dangereux pour les États littoraux des Caraïbes qui dépendent d’un écosystème sensible.  Il a demandé l’appui de la communauté internationale à l’Initiative de la Mer des Caraïbes pour reconnaître celle-ci comme zone spéciale dans le contexte du développement durable.


M. GIOVANNI LAJOLO, Président du Gouvernorat du Vatican, s’est prononcé en faveur du projet de réforme de l’Organisation, dans les domaines de la consolidation de la paix, du développement économique et du respect des droits de l’homme.  Il a salué à ce sujet la récente création de la Commission pour la consolidation de la paix et insisté sur la responsabilité des Nations Unies dans la défense et protection des populations innocentes victimes d’agressions et de violences.  Le renforcement de la capacité de l’ONU à prévoir ou régler les conflits par la négociation avant qu’ils ne dégénèrent en affrontements violents est à son avis un objectif prioritaire du renouveau des Nations Unies.  En attendant, a-t-il regretté, les violences et déplacements massifs de population continuent à être impunis.


Le moyen le plus sûr d’éviter les conflits est de s’attaquer à leurs causes, a-t-il dit.  Les injustices, les violations des droits de l’homme et de la loi, la faim, l’extrême pauvreté sont autant de problèmes qu’il s’agira de régler.  La réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement, la reprise du cycle des négociations  dans le cadre de l’Organisation mondiale du commerce et l’élimination du terrorisme sont des conditions indispensables pour parvenir à l’harmonie sociale.  S’agissant de la nécessité de protéger les droits de l’homme, le représentant du Vatican a rappelé trois droits, à son avis, fondamentaux de la personne, à savoir le droit à la vie ou la reconnaissance de son caractère sacré, le droit à la liberté religieuse et le droit à la liberté d’expression.  Le respect de la liberté d’expression, a-t-il dit, est nécessaire à l’épanouissement de chacun, au respect des cultures et au progrès de la science.


Il a par ailleurs réaffirmé les prises de position du pape Benoît XVI sur la nécessité du dialogue interconfessionnel et interculturel, qui doit être favorisé et soutenu.  En conclusion, a-t-il dit, il appartient à toutes les parties intéressées, de la société civile aux États, de promouvoir la liberté religieuse et la tolérance sociale comme moyen de décourager les extrémistes d’agir.


M. GILLES NOGHES (Monaco) a déclaré que sous l’impulsion du Prince Albert II, le Gouvernement monégasque s’était employé à renforcer sa contribution au développement et à la coopération internationale par un accroissement significatif de son aide publique au développement.  Les crédits de coopération se sont accrus de plus de 30% en 2006 et la Principauté poursuivra cet effort afin d’atteindre rapidement les buts fixés l’an dernier par le Prince Souverain, a-t-il dit.  La promotion de la femme, l’amélioration de la santé infantile et maternelle et la lutte contre la pauvreté comptent ainsi parmi les priorités de la Principauté, dans ses actions internationales.  Il a ensuite évoqué la contribution de Monaco au Fonds central d’intervention pour les urgences humanitaires, précisant que la Principauté entendait poursuivre parallèlement ses efforts dans le financement de l’assistance humanitaire.


S’agissant de l’environnement, le représentant a souligné l’engagement constant de Monaco en faveur de la défense du patrimoine naturel et rappelé que le Prince Albert II avait ratifié le Protocole de Kyoto en février dernier.  Le Prince Souverain a également, au lendemain d’une expédition au Pôle Nord, créé une Fondation pour la préservation de l’environnement et le développement durable, laquelle constituera une source permanente d’actions dynamiques et novatrices dans

le domaine du changement climatique, de la perte de la biodiversité et des ressources en eau, a indiqué M. Noghès.  Celui-ci s’est félicité, par ailleurs, de l’élection de la Principauté à la Commission du développement durable des Nations Unies, se disant prêt à contribuer à l’amélioration des structures de l’ONU en matière d’environnement.


M. MAHE TUPOUNIUA (Tonga) a souhaité joindre sa voix à l’appel en faveur de la restauration du rôle de l’Assemblée générale en tant que principal organe de prise de décisions, représentatif et chargé de l’élaboration des politiques des Nations Unies.  Il a de plus soutenu la réforme du Secrétariat général et de sa gestion ainsi que le renforcement du Conseil économique et social.  M. Tupouniua a, par ailleurs, apporté son soutien à l’attribution d’un siège permanent au Japon au sein du Conseil de sécurité.


Abordant le thème du développement, le délégué a déclaré que l’appui aux efforts nationaux, aux niveaux régional et international, est indispensable.  Il a dit attendre avec impatience le renforcement des mécanismes pour promouvoir un appui cohérent du système des Nations Unies aux petits États insulaires en développement, ceci par le biais d’un processus consultatif entre les institutions, d’une stratégie pour la mobilisation des ressources et de la promotion des initiatives de partenariat.  Il a, dans cette logique, mentionné la ratification par son gouvernement, en mai dernier, du Plan stratégique de développement qui constitue une feuille de route pour le développement du Royaume jusqu’en 2009.


Rappelant la tenue du Dialogue de haut niveau sur les migrations, il a fait part d’une étude récente de la Banque mondiale mettant en relief l’impact positif de ces dernières ainsi que des transferts de fonds pour Tonga.  Il a cité, notamment, un allègement de la pauvreté, un accroissement de l’épargne et la stimulation des activités économiques.


Par ailleurs, il a regretté l’échec du Cycle de Doha qui aura un effet négatif sur les perspectives économiques mondiales et la croissance des pays à bas revenu dont fait partie les Tonga.  Il a appelé les membres de l’OMC à respecter leurs engagements quant au système commercial multilatéral et a exhorté la communauté de donateurs à progresser dans le domaine de «l’aide pour le commerce » en dehors des négociations de Doha.


M. LÉO MÉRORÈS (Haïti) a souligné que son pays avait, le 3 juillet dernier, réintégré sa place au sein de la CARICOM, mettant fin à une absence de deux années, et rejoint, le 11 septembre dernier, le Mouvement des pays non-alignés dans le but de consolider la coopération Sud-Sud.  Le représentant a également rappelé qu’Haïti avait réalisé, en février 2006, « des élections historiques, honnêtes et démocratiques ». Celles-ci devraient être complétées à la fin de l’année par des élections municipales et des collectivités territoriales, dont la tenue favorise le rétablissement de la démocratie et ouvre la voie à la stabilité politique, a-t-il ajouté.  Le peuple haïtien dans son ensemble s’est exprimé en faveur du processus de changement capable de lui apporter la sécurité et l’amélioration de ses conditions d’existence, a-t-il dit.  Il s’est, à cet égard

félicité du soutien et de l’assistance accordés par la communauté internationale à Haïti et s’est félicité du vote de la résolution 1702 du 15 août 2006 du Conseil de sécurité, renouvelant le mandat de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti(MINUSTAH).  Il a invité la Mission à continuer de travailler étroitement avec les autorités haïtiennes pour opérer les transformations nécessaires, « en fonction des priorités de l’heure », et a souhaité que l’assistance internationale se concentre sur la réforme du système judiciaire, la professionnalisation de la police et la consolidation des institutions démocratiques.


Le représentant a par ailleurs estimé que l’appui financier et technique de la communauté internationale se révélait impérieux dans l’application effective du programme de démobilisation, de désarmement et de réinsertion (DDR).  Il a indiqué qu’afin de créer un climat propice à la bonne gouvernance, le chef de l’État avait initié, dès son élection à la présidence, un dialogue ouvert et franc avec tous les secteurs politiques.  L’objectif, a-t-il dit, est d’arriver à une cohésion sociale, à la réconciliation politique, éléments indispensables à la stabilité, la sécurité, la relance économique et la construction d’une société sans exclusion.


M. JÉRÉMIE BONNELAME (Seychelles) a souhaité que l’Assemblée générale participe activement à l’élection du prochain Secrétaire général des Nations Unies qui, selon lui, devrait être de l’Asie, avoir des compétences et des qualités de dirigeant reconnues.  Il a ensuite fait part de la situation et des préoccupations politiques de son pays.  À la suite de l’élection du Président Michel et sur la base de la nouvelle feuille de route qu’il a fixée à son administration, les Seychelles accentueront leurs efforts pour assurer un développement durable dans tous les domaines: économique, social, culturel et ce dans le respect et la protection de son environnement.


Cependant, et comme la Banque Mondiale et le Commonwealth l’ont souligné dans un rapport conjoint, force est de constater que durant les cinq dernières années les petits États en développement ont vu leur taux de croissance moyen décliner, comparé à celui des États plus grands à revenu bas ou intermédiaire et le fardeau de leur dette augmenter.  Force est aussi de constater qu’en matière d’accès aux capitaux extérieurs, les marchés privés ont tendance à percevoir les petits pays comme étant à haut risque, ce qui entraîne une augmentation des coûts et complique l’accès à ces mêmes marchés.  Confrontés à ces problèmes structurels de développement, dans le contexte d’une économie globalisée, les petits États disposent rarement des moyens et des capacités permettant de réagir à ces défis de manière appropriée.  De ce point de vue, a lancé l’intervenant, les Seychelles espèrent que la soixante et unième session franchira un pas décisif pour traduire le partenariat global pour le développement dans les faits.


M. ENELE SOSENE SOPOAGA (Tuvalu) a estimé qu’il serait irréaliste et précoce de sortir son pays, ainsi que d’autres pays du Pacifique parmi les moins avancés, de la catégorie des petits États insulaires en développement (PEID).  L’évaluation des faiblesses propres à notre économie devrait se faire sur place, pas à des milliers de kilomètres de distance, a-t-il déclaré.  Pour remédier à ce type d’erreurs, le représentant s’est prononcé à son tour pour l’établissement d’une présence des Nations Unies auprès des petits pays insulaires en développement du Pacifique.  Abordant les questions de politique intérieure, il a déclaré qu’à la suite d’élections, un nouveau gouvernement avait été formé à Tuvalu, dont les principes de base étaient la bonne gouvernance et la liberté de la presse. 


S’agissant des préoccupations environnementales, le représentant a affirmé qu’aucune menace n’était aussi grave pour son pays que l’impact des changements climatiques, dont les effets ne peuvent être traités à son avis que dans le cadre d’une action collective.  Par ailleurs, a-t-il poursuivi, mon pays est particulièrement exposé aux risques de la montée du niveau de la mer, qui a provoqué de graves inondations dans de nombreuses régions.  Il s’est enfin prononcé pour la création d’un fonds mondial destiné à intensifier le développement et la distribution de l’énergie renouvelable et de technologies énergétiques efficaces, et exhorté les pays industrialisés à apporter leur concours dans ce domaine.


M. PHESHEYA MBONGENI DLAMINI (Swaziland) a déclaré que son pays était heureux d’accueillir la République du Monténégro comme nouvel État Membre des Nations Unies.  L’admission de ce pays à l’ONU y confirme le respect du principe d’universalité, qui est inscrit dans sa Charte.  Mais le Royaume du Swaziland regrette profondément que ce principe ne soit pas pleinement appliqué, s’agissant de la candidature de Taiwan, qui continue à être exclu des rangs de l’Organisation, a déclaré M. Dlamini.  Le refus de considérer la candidature de Taiwan pose un problème légal et un défi moral aux Nations Unies, a estimé le Représentant du Swaziland, en appelant l’ONU à mettre fin à une politique de rejet qui exclut 23,6 millions de Taiwanais.  Le Swaziland pense qu’accepter Taiwan comme État Membre de l’ONU rendrait non seulement à son peuple les droits dont il est privé, mais contribuerait aussi au maintien de la paix et de la sécurité dans le détroit de Taiwan.  Le Swaziland propose donc à l’Assemblée générale de soigneusement examiner la résolution 2758 (1971), afin de rendre au peuple de Taiwan son droit à faire partie de la famille des Nations Unies. 


Le Swaziland pense que des réformes sont indispensables au sein de l’ONU pour que l’Organisation recouvre sa crédibilité, a dit M. Dlamini, en demandant que les propositions de réforme soumises à l’examen de la soixante et unième session de l’Assemblée soient rapidement examinées.  Notre pays soutient les progrès accomplis à ce jour sur cette question, dont la création du Bureau de la déontologie de l’ONU, de la Commission de consolidation de la paix, et du Conseil des droits de l’homme.  Mais sans réforme du Conseil de sécurité, la réforme des Nations Unies ne sera pas complète, a dit le représentant.  Le Swaziland soutient, à cet égard, la position commune des États membres du Mouvement des pays non alignés et des États du Groupe africain concernant les changements à apporter aux méthodes de travail et à la composition du Conseil de sécurité, a-t-il poursuivi. 


Tout en reconnaissant, d’autre part, le rôle vital joué par les grandes conférences et sommets de l’ONU dans l’identification des politiques qui devraient favoriser la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), le Swaziland souligne que rien ne pourra cependant être fait à cet égard si des financements adéquats ne sont pas mis à la disposition des pays pauvres.  Or, à ce jour, les promesses faites n’ont pas été tenues, a relevé le représentant.  Déplorant la suspension des négociations commerciales du Cycle de Doha, il a espéré que celles-ci reprendraient, en tenant compte des besoins spécifiques des pays en développement.  Il a ensuite poursuivi son intervention en évoquant la pandémie du VIH/sida, et a rappelé que lors de la Conférence de haut niveau tenue en juin 2006 sur la question, le Roi du Swaziland avait clairement indiqué que la lutte contre cette maladie était le plus grand défi auquel son pays devait faire face. 


M. NEGASH KEBRET (Éthiopie) a affirmé que l’Accord conclu par la communauté internationale sur la nécessité de soutenir la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) était un de ses grands succès de ces dernières années.  Il est essentiel que des partenariats solides soient constitués pour atteindre ces objectifs, a-t-il dit.  Après avoir indiqué que la responsabilité du développement d’un pays incombe d’abord à son peuple et à ses dirigeants, M. Kebret a estimé que les pays les plus fragiles avaient besoin d’un soutien international pour parvenir aux OMD.  Rien n’est plus important pour ces pays qu’un partenariat prévisible, constant et fondé sur des obligations mutuelles définies à l’avance, a dit le représentant éthiopien en souhaitant une plus grande ouverture des marchés mondiaux au commerce des pays en développement, et l’élimination des subventions agricoles versées par les pays développés à leurs agriculteurs.  Affirmant que son pays était attaché à l’établissement d’un climat de paix et de sécurité dans la région, le représentant de l’Éthiopie a déclaré que son pays ne permettrait pas que la dispute avec l’Érythrée devienne un obstacle majeur à ses efforts de développement économique. 


Faisant un rappel des circonstances qui ont mené au conflit entre l’Éthiopie et l’Érythrée, il a indiqué que c’est au mois de mai 1998 que l’Érythrée « a lancé une attaque non provoquée » contre l’Éthiopie.  « L’Érythrée a été reconnue coupable d’avoir commencé l’agression et doit dédommager l’Éthiopie pour les violations du droit international qu’elle a causées en lançant cette guerre », a déclaré M. Kebret.  Le représentant a ensuite indiqué que son pays, l’Éthiopie, avait proposé un plan de paix en cinq points.  « Ce plan a été bien accueilli par la communauté internationale et par le Conseil de sécurité », a-t-il indiqué, en assurant que son pays persévérait dans la recherche d’une solution pacifique.  Abordant ensuite la question de la situation en Somalie, il a dit que l’Éthiopie continuerait d’être un pilier de paix dans la Corne de l’Afrique.  « La Somalie est en train d’être entraînée sur une mauvaise pente par ceux qui utilisent la religion comme une couverture à leurs ambitions de puissance », a-t-il dit, en accusant les Tribunaux islamiques d’être des agents du terrorisme international.  Le représentant a appelé la communauté internationale à soutenir le Gouvernement fédéral de transition mis en place en Somalie avec le soutien de l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD) et de la communauté internationale.


M. MARTIN BELINGA-EBOUTOU (Cameroun) a souligné que la présente session de l’Assemblée générale se tenait à un moment où le monde se devait à nouveau de relever des défis majeurs.  Il a notamment fait état du terrorisme, dont la recrudescence a mis à mal la sécurité collective, ou encore de la persistance du sous-développement, de la pauvreté quasi endémique dans les pays du Sud et des pandémies de toutes sortes, dont le VIH/sida.  Il a fait également référence à la criminalité transfrontalière organisée.  Ainsi, face à ces périls, le Cameroun a tenu à réaffirmer que l’Organisation des Nations Unies constituait, aujourd’hui plus encore qu’hier, la seule enceinte qui, en dépit des imperfections inévitables pour une structure de cette dimension, restait à même d’aider à l’élaboration de consensus de nature à apaiser les tensions et à dégager des solutions.  Pour la gestion cohérente de nombreux problèmes relevés, l’ONU, a-t-il dit, demeure tout simplement irremplaçable.


Il a rappelé ensuite l’engagement de l’Organisation aux côtés du Cameroun et du Nigéria, deux pays frères liés par la géographie et par l’histoire, dans la mise en œuvre pacifique et consensuelle de l’arrêt de la Cour internationale de Justice du 10 octobre 2002, portant règlement de leur différend frontalier.  L’Accord de Greentree du 12 juin dernier, concrétisé par le retrait des troupes nigérianes le 14 août 2006, a-t-il ajouté, est à mettre au crédit de l’ONU.  Puis, il a remercié les pays amis tels que la République fédérale d’Allemagne, les États-Unis d’Amérique, la France et le Royaume-Uni qui ont apporté, aux côtés des Nations Unies, leur caution morale et politique à cet accord.  Il a tenu sur ce point à garantir aux Nigérians vivant à Bakassi, et qui voudraient y rester, la possibilité de bénéficier du même traitement que les quatre millions cinq cents mille Nigérians déjà installés au Cameroun et qui y vivent actuellement en toute quiétude.


Enfin, il en est venu à la question du développement, en précisant que, si le Cameroun devait atteindre à tout prix et dans un délai raisonnable les Objectifs du Millénaire pour le développement, il incombait à l’ONU de maintenir la balance égale entre les pays du Nord et ceux du Sud, lors des grandes négociations commerciales telles que le Cycle de Doha, actuellement en suspens.  En tout état de cause, a-t-il conclu, l’Afrique devrait être représentée à titre permanent au futur Conseil de Sécurité puisqu’à ses yeux, il en allait non seulement de l’équité, mais aussi du simple bon sens.  Il a également souhaité que le rôle de certains organes du système onusien, notamment la Cour internationale de Justice, soit revalorisé.


Droits de réponse


En réponse au représentant de la République tchèque, M. AMOROS NUÑEZ (Cuba) a affirmé que le délégué tchèque avait oublié de mentionner que Cuba avait éliminé la corruption et la fraude, corrigé les inégalités sociales et mis fin à la dictature imposée pendant des années par les États-Unis.  Il a affirmé que la République tchèque pratiquait l’exclusion et se mettait au service de la politique d’un autre État qui cherchait à justifier sa politique d’agression et de blocus économique à l’égard de Cuba. 


En réponse aux interventions d’un certain nombre de délégations, M. ABDALHALEEM (Soudan) a rappelé que la situation humanitaire au Darfour s’était améliorée à la suite de l’Accord de paix sur le Darfour signé le 5 mai à Abuja.  Pourtant, a-t-il souligné, certaines parties cherchent à créditer la thèse du génocide dans la région.  La position de mon pays sur le déploiement des forces extérieures est naturelle, a-t-il expliqué, rejetant toute tentative d’ingérence dans les affaires intérieures du Soudan.  Il a aussi réaffirmé le rôle important que les troupes de l’Union africaine sont appelées à jouer dans le maintien de la sécurité au Darfour, à l’Accord d’Abuja.


M. MAMMADOVA (Azerbaïdjan), en réponse à la déclaration de l’Arménie du 25 septembre, a qualifié les propos du délégué arménien d’agressives, ne correspondant pas à la position de la communauté internationale exprimée dans les décisions du Conseil de sécurité, du Conseil de l’Europe, de l’Organisation de la Conférence islamique, de l’OSCE et d’autres organisations internationales.  Sur les propos tenus sur la destruction des monuments arméniens sur le territoire azerbaïdjanais, il a rappelé que son pays avait donné son accord au Conseil de l’Europe pour mener une enquête sur la question.  Il a précisé qu’il attendait toujours la réponse de l’Arménie sur cette initiative.  Il a réaffirmé par ailleurs que son pays était disposé à accorder un fort degré d’autodétermination à l’ensemble de la population azerbaïdjanaise et arménienne de la région de Nagorno-Karabakh. 


Mme PETRA DOLAKOVA (République tchèque) a répondu que son pays ne pouvait que regretter la réaction excessive du représentant de Cuba.  Quant à nous, a-t-elle dit, nous sommes prêts à répondre ouvertement à toute question concernant les violations des droits de l’homme.


M. AMOROS NUÑEZ (Cuba) a répondu en affirmant que la République tchèque se comportait comme le laquais de son grand allié.  Il a dénoncé également les traitements indignes à son avis infligés par les autorités tchèques à des centaines des milliers de Roms, ainsi que la corruption qui rongeait, d’après lui, ce pays jusqu’au plus haut niveau de l’État, où l’on voit un Ministre obligé de démissionner à la suite d’un scandale.  Le représentant a également fustigé la montée du racisme et la propagation des idées fascistes en République tchèque. 


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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