LA CORÉE DU NORD JUGE LES ÉTATS-UNIS RESPONSABLES DE L’AGGRAVATION DES TENSIONS DANS LA PÉNINSULE CORÉENNE
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Assemblée générale
soixante et unième session
20e & 21e séances plénières
matin & après-midi
LA CORÉE DU NORD JUGE LES ÉTATS-UNIS RESPONSABLES DE L’AGGRAVATION DES TENSIONS DANS LA PÉNINSULE CORÉENNE
Devant l’Assemblée générale, les petits États insulaires en développement
attirent l’attention de la communauté internationale sur leur vulnérabilité
La question de la paix et de la sécurité dans la péninsule coréenne a occupé le devant de la scène, aujourd’hui à l’Assemblée générale, lorsque le Vice-Ministre des affaires étrangères et de la coopération de la République populaire démocratique de Corée (RPDC) a accusé les États-Unis d’encourager les tensions dans la région. L’avant-dernière journée du débat général de la soixante et unième session a également été en partie consacrée à la situation des petits États insulaires en développement.
Le Vice-Ministre Nord-Coréen a estimé que la politique hostile des États-Unis envers son pays était la source des tensions dans la péninsule. Selon lui, Washington n’est pas favorable aux Pourparlers à Six, qui réunissent, outre son pays, la Chine, la République de Corée, les États-Unis, la Fédération de Russie et le Japon, ainsi qu’à la dénucléarisation de la péninsule coréenne, mais mise plutôt sur une aggravation des tensions en vue de renforcer les forces armées américaines dans la région d’Asie du Nord-Est.
Le Vice-Ministre de la République populaire démocratique de Corée (RPDC) a exprimé la position de son pays, qu’il a qualifiée de constante, en faveur d’un règlement pacifique de la question de la dénucléarisation de la péninsule, par la voie du dialogue et des négociations. La RPDC demeure engagée à mettre en œuvre, sur un pied d’égalité, toutes les dispositions de la Déclaration commune adoptée lors des Pourparlers à Six du 19 septembre 2005, a-t-il assuré.
Pour le Japon, le message de la communauté internationale, contenu dans la résolution 1695 du Conseil de sécurité, adoptée à l’unanimité, est ferme et la RPDC doit la mettre en œuvre intégralement et sans délai. Tokyo, a dit son représentant, vient de prendre une série de mesures visant à prévenir le transfert de ressources financières à la RPDC, mesures qui s’ajoutent à des mesures de contrôle strict des exportations.
La situation des petits États insulaires en développement a été également mise en exergue à la faveur des interventions de plusieurs de leurs ministres. Ces pays demeurent très vulnérables aux modifications du climat, a souligné leMinistre des affaires extérieures, du commerce international et de l’aviation civile de Sainte-Lucie, qui a appelé la communauté internationale à prendre des mesures plus énergiques pour la promotion, le développement et la distribution des énergies renouvelables et des technologies énergétiques efficaces, et à examiner d’urgence des questions telles que la hausse du niveau des mers et les changements climatiques. Il a en outre lancé un appel à la communauté internationale pour qu’elle honore ses engagements dans la mise en œuvre intégrale de la Stratégie de Maurice relative à l’application du Programme d’action pour le développement durable des petits États insulaires.
Les petits États insulaires en développement cachent souvent des problèmes de développement et des défis liés à la mondialisation, a assuré le Ministre des affaires étrangères de Vanuatu. Un constat que partage son homologue de Fidji, qui a estimé, de son côté, que les règles commerciales multilatérales fixées par l’Organisation mondiale du commerce (OMC) n’étaient ni justes ni équitables. Il a ainsi lancé un appel à tous les États Membres de l’ONU pour qu’ils œuvrent à la reprise rapide des négociations commerciales du Cycle de Doha.
Plusieurs États se sont par ailleurs intéressés aux travaux du nouveau Conseil des droits de l’homme, créé le 15 mars dernier par l’Assemblée générale, en remplacement de la Commission des droits de l’homme. L’ancienne Commission, au lieu de protéger véritablement les droits de l’homme, servait les intérêts d’un petit groupe de pays tout en en opprimant d’autres, a estimé le Ministre des affaires étrangères du Bélarus. Son homologue du Myanmar a ainsi jugé important que les principes d’impartialité, d’objectivité et de non-sélectivité soient scrupuleusement respectés dans les travaux du Conseil des droits de l’homme, appelé à devenir, a-t-il dit, un outil efficace du renforcement du mécanisme des droits de l’homme des Nations Unies.
Les ministres et représentants des pays suivants ont pris la parole: Moldova, Guinée, Irlande, Tunisie, Sainte-Lucie, Islande, Bélarus, République arabe syrienne, Pérou, Togo, République populaire démocratique de Corée, Estonie, Vanuatu, Fidji, Belize, Myanmar, Grenade, Kenya, Bahamas, Guyana, Jamaïque, Dominique, Somalie, Japon et Turkménistan.
Les représentants du Bhoutan, du Japon et de la République populaire démocratique de Corée ont exercé leur droit de réponse.
Le débat général se poursuivra demain, mercredi 27 septembre à 10 heures.
SUITE DU DÉBAT GÉNÉRAL
Déclarations
M. ANDREI STRATAN, Vice-Premier Ministre et Ministre des affaires étrangères et de l’intégration européenne de la République de Moldova, a insisté sur le caractère purement politique du conflit transnistrien déclenché à son avis par des forces externes après l’effondrement de l’Union soviétique et la déclaration d’indépendance et de souveraineté de son pays. Le Ministre a fait remarquer que son gouvernement a élaboré des politiques respectueuses des droits de l’homme et des minorités ethniques sur son territoire, citant comme exemple l’enseignement des langues minoritaires dans les écoles. Ces dispositions, a-t-il dit, ont conduit les dirigeants séparatistes de Tiraspol à cesser d’exploiter les facteurs culturels et linguistiques dans le processus de négociations. Il a toutefois affirmé que dans les territoires contrôlés par les séparatistes, les activités des organisations non gouvernementales et des partis politiques sont interdites et la liberté des médias et d’opinion inexistante. Par ailleurs, a-t-il déploré, la fabrication d’armes conventionnelles, dont la production est pourtant expressément interdite par les conventions internationales, s’y poursuit.
Il est impératif de reprendre les pourparlers en vue du règlement de la question sécuritaire dans la région dans le format « 5 + 2 », l’objectif final étant de définir le statut juridique particulier de la région transnistrienne à l’intérieur de la République de Moldova, a-t-il précisé. Il a rappelé à ce sujet que les parties disposaient d’une esquisse solide pour tenter de résoudre le conflit, sous la forme du plan ukrainien complété par les dispositions adoptées par le Parlement de Moldova en été 2005. Il est important en outre, a-t-il ajouté, que les négociations reprennent le plus rapidement possible et sans condition. Après avoir dénoncé la récente tenue d’un « prétendu référendum » par les autorités transnistriennes sur l’avenir de cette région, dont le déroulement a constitué à son avis une violation flagrante des dispositions de la Constitution de son pays, le Ministre a exprimé sa préoccupation du fait que la Fédération de Russie n’avait pas encore rempli ses engagements pris lors du Sommet d’Istanbul de 1999, affirmant que cette situation ne facilitait pas le processus d’entrée en vigueur du Traité sur les forces conventionnelles en Europe (CFE).
M. MAMADY CONDÉ, Ministre des affaires étrangères de la Guinée, entamant son discours par les questions de paix et de sécurité, s’est réjoui du retour à la paix en Guinée-Bissau, en Sierra Leone et au Libéria mais a averti que l’équilibre y reste précaire. Il a exhorté la communauté internationale à raffermir sa coopération avec les gouvernements démocratiquement élus de ces pays afin de consolider la paix et d’assurer le relèvement rapide de leurs économies. En Côte d’Ivoire, il a encouragé les parties à coopérer pleinement dans la poursuite du dialogue.
En ce qui concerne les opérations de maintien de la paix, le Ministre a applaudi le renforcement de la coopération entre le Secrétariat et les pays fournisseurs de contingents. Il a réaffirmé la disponibilité de la Guinée à accroître sa contribution dans le cadre des nouveaux arrangements découlant du processus de réforme. À son avis, l’échec de la conférence d’examen du Programme d’action relatif aux armes légères ne doit nullement affecter l’engagement à combattre leur prolifération et leur commerce illicite.
À ses yeux, le Sommet de 2005 a marqué une étape décisive dans la promotion des Objectifs du Millénaire pour le développement et le Ministre a expliqué que la Guinée, de son côté, s’était employée à mettre en place des stratégies nationales de développement plus ambitieuses. Ainsi, le Gouvernement a pu élaborer un document de stratégie nationale de réduction de la pauvreté axé sur l’accélération de la croissance économique, sur l’accès aux services sociaux de base et sur l’amélioration de la gouvernance. Avec ses partenaires de développement, la Guinée a ainsi initié des programmes et des projets portant sur les secteurs prioritaires tels que l’éducation, la santé, le développement rural intégré, les infrastructures et l’hydraulique, le renforcement des capacités humaines et institutionnelles. Sur ce point, il a souligné que le deuxième rapport de suivi des Objectifs du Millénaire pour le développement a permis d’évaluer les progrès accomplis, d’en relever les insuffisances et de tracer les perspectives à l’horizon 2015.
Il a ensuite déploré le blocage des négociations en cours à l’OMC dans le cadre du Cycle de Doha en invitant les États Membres à faire preuve d’un sursaut collectif, ceci afin d’éviter le spectre du protectionnisme, facteur de dérégulation des relations économiques internationales. Par ailleurs, la Guinée a rappelé combien l’instabilité régionale pouvait conditionner ses indicateurs sociaux, même si elle n’est pas un pays en conflit. Aussi, elle s’est félicitée de la transformation du Fonds central autorenouvelable d’urgence en Fonds central d’intervention d’urgence. Enfin, avant de conclure, M. Condé a émis l’espoir que dans le cadre des programmes communs de pays et du Plan-cadre des Nations Unies pour l’aide au développement (2007-2011), les déficits de financement enregistrés au cours des différents appels humanitaires seront comblés et que de meilleures dispositions seront envisagées en faveur de la Guinée.
M. DERMOT AHERN, Ministre des affaires étrangères de l’Irlande, a affirmé que des progrès importants ont été réalisés depuis le Sommet mondial 2005, avec, par exemple, les créations de la Commission de consolidation de la paix et du Conseil des droits de l’homme. Il reste néanmoins beaucoup plus à faire, a-t-il ajouté, citant la réforme de la gestion des Nations Unies afin de revitaliser l’Organisation et de faire en sorte que le Secrétariat se consacre aux priorités que partage la communauté internationale. Il a également mis l’accent sur la nécessaire réforme du Conseil de sécurité, lequel ne représente que de manière insuffisante le monde tel qu’il est. Selon le Ministre, la véritable efficacité des Nations Unies réside dans leurs actions et non dans leurs structures. Comme le Secrétaire général, il a constaté que le monde était confronté à trois défis: la réalisation du développement durable et l’élimination de la pauvreté et des maladies; la promotion des droits de l’homme et de l’état de droit; la sécurité, la prévention et la cessation des conflits.
Le Ministre a en outre évoqué la situation au Darfour, indiquant qu’il avait lui-même visité récemment un camp de réfugiés. L’aide humanitaire devrait arriver de manière sûre et sans restriction, a-t-il déclaré, lançant également un appel au Gouvernement soudanais pour qu’il accepte le déploiement d’une force internationale. En attendant ce déploiement, la Mission de l’Union africaine devrait disposer de ressources nécessaires pour fonctionner avec efficacité, a-t-il estimé. Selon le Ministre, le Gouvernement a des responsabilités fondamentales vis-à-vis de la sécurité de son propre peuple. La communauté internationale ne peut rester à l’écart définitivement, a-t-il assuré. Il a estimé par ailleurs qu’une solution diplomatique devait être trouvée sur la question du nucléaire iranien. Il a ainsi appelé l’Iran à répondre de manière positive et rapide aux propositions qui lui ont été faites. Soulignant que le processus de paix en Irlande du Nord se trouvait à un tournant important, le Ministre a jugé que l’incertitude sur le plan politique n’était pas dans l’intérêt de la paix. Il a souhaité que les personnalités politiques locales en Irlande du Nord assument leurs responsabilités sur les questions qui concernent leur peuple. Les conditions d’un partage du pouvoir au sein du Gouvernement n’ont jamais été aussi favorables, a-t-il encore affirmé, précisant néanmoins qu’après le 24 novembre, lorsque expirera le délai accordé aux partis politiques pour former un gouvernement, cette opportunité pourrait ne plus se présenter une seconde fois.
M. ABDELWAHEB ABDALLAH, Ministre des affaires étrangères de la Tunisie, a insisté sur la nécessité de fournir plus de transparence au Conseil de sécurité et d’aboutir à un consensus quant à son élargissement. Il a également appelé au renforcement des prérogatives de l’Assemblée générale. S’agissant du Moyen-Orient, il a estimé que la communauté internationale devait fournir une protection urgente au peuple palestinien, en souhaitant que toutes les parties, y compris le Quatuor, assurent les conditions adéquates à la reprise du processus de paix afin d’établir un État palestinien indépendant et permettre à la Syrie et au Liban de recouvrer leurs territoires occupés. Il a, par ailleurs, affirmé qu’il fallait traiter des causes profondes du terrorisme, notamment des conditions économiques et sociales qui mènent à la marginalisation. Rappelant que la communauté internationale avait adopté l’initiative de son pays pour un fonds mondial de solidarité, le Ministre a espéré que ce mécanisme recevrait les ressources nécessaires pour le rendre opérationnel.
M. Abdallah a, par ailleurs, souligné que la Tunisie s’employait à consolider sa coopération avec ses voisins maghrébins, arabes et méditerranéens afin, entre autres, de renforcer la sécurité et la stabilité dans la région. Il a insisté sur la détermination de son pays à construire une Union du Maghreb arabe. De plus, il a fait valoir ses efforts pour renforcer les relations avec l’Union européenne et établir un partenariat basé sur la solidarité et le dialogue. Enfin, il a mis l’accent sur le soutien continu de son pays à l’Union africaine. Notant également la participation de son pays aux opérations de maintien de la paix en Afrique, il a déclaré que ce continent avait besoin d’assistance supplémentaire pour satisfaire aux aspirations de ses populations.
M. PETRUS COMPTON, Ministre des affaires extérieures, du commerce international et de l’aviation civile de Sainte-Lucie, a fait part des progrès enregistrés par son pays, grâce notamment à la coopération Sud-Sud, dans les domaines de l’éducation et de la santé à la suite du lancement de campagnes de sensibilisation contre le VIH/sida et d’un programme de soins antirétroviraux gratuits. Rappelant le rapport du Secrétaire général relatif aux résultats et suivi de la Conférence internationale sur le financement pour le développement de 2005, le Ministre a invité les pays industrialisés à honorer les engagements pris précédemment en consacrant 0,7% de leur PIB à l’aide publique au développement.
Abordant la question de l’environnement, le représentant a insisté sur le fait que les petits États insulaires en développement étaient très vulnérables aux changements climatiques. Il a appelé la communauté internationale à prendre des mesures plus énergiques pour la promotion, le développement et la distribution des énergies renouvelables et des technologies énergétiques efficaces dans les pays industrialisés et en développement, et à examiner d’urgence des questions comme la hausse du niveau des mers et les changements climatiques. Le Ministre a également lancé un appel à la communauté internationale pour qu’elle honore ses engagements dans la mise en œuvre intégrale de la Stratégie de Maurice relative à la mise en œuvre du Programme d’action pour le développement durable des petits États insulaires, groupe dont son pays fait partie.
S’agissant de la question de la décolonisation, M. Compton a invité les puissances administrantes à accroître leur niveau de coopération avec la commission spéciale pour la décolonisation et prié les organes pertinents de l’ONU d’accorder leur assistance aux territoires non autonomes pour renforcer leur autonomie et ouvrir la voie vers l’autodétermination.
En conclusion, le Ministre a déploré les décisions de l’Organisation mondiale du commerce, qui à son avis, ont freiné l’accès des exportations de bananes de son pays vers les marchés préférentiels et s’est prononcé pour l’élaboration d’un ensemble de règles commerciales suffisamment souples pour prendre en considération les préoccupations spécifiques des petits États.
Mme VALGERDUR SVERRISDÓTTIR, Ministre des affaires étrangères de l’Islande, a déclaré que l’édification d’un partenariat mondial pour le développement, tâche certes difficile, était le seul moyen de répondre aux défis actuels de la pauvreté et de la sécurité ou à ceux liés à l’environnement et à la santé. Dans ce cadre, elle a estimé qu’il ne fallait pas laisser passer l’occasion que représentent les négociations commerciales du Cycle de Doha pour le développement. Se félicitant des efforts internationaux pour l’allègement de la dette et l’augmentation de l’APD, elle a notamment indiqué que son pays triplera son assistance au cours des trois prochaines années.
Par ailleurs, elle a souligné l’importance de parvenir au développement durable, notant l’étroite relation entre l’état des écosystèmes de la planète et le bien-être humain. Elle a particulièrement insisté sur les questions liées à la mer, notamment la pêche, alors que les océans sont de plus en plus pollués et que leurs ressources s’amenuisent. Ainsi, a-t-elle poursuivi, l’Islande a fait de ce domaine une priorité dans sa coopération pour le développement. De plus, elle a noté que cette coopération se centrait également sur la promotion de techniques novatrices et renouvelables en matière d’énergie. Elle a souligné que son pays, dont l’énergie provenait à 70% de sources renouvelables et propres, était très engagé dans ce secteur. Enfin, la Ministre a rappelé que l’Islande, avec le soutien des autres pays nordiques, avait, pour la première fois, présenté sa candidature pour un siège au Conseil de sécurité pour la période 2009-2010, indiquant que l’Islande était prête à remplir ce rôle de manière juste et ferme.
M. SERGEI MARTYNOV, Ministre des affaires étrangères de Bélarus, a déclaré que les Objectifs du Millénaire pour le développement, pour être clairs, n’en étaient pas moins difficiles à réaliser, et que pareille gageure méritait de solides outils. Cependant, a-t-il ajouté, le temps est venu pour une profonde transformation des institutions de Bretton Woods. Celles-ci furent établies à une autre époque et doivent être adaptées aux besoins du monde moderne en servant la cause du développement mondial. Un rôle particulier devrait d’ailleurs être attribué au Conseil économique et social (ECOSOC) en tant que principal organe de coordination du développement. Le Bélarus se porte d’ailleurs candidat à l’ECOSOC pour la période de 2005-2009. Il a ainsi réaffirmé l’attachement de son pays à cet objectif, en précisant que son pays s’attellerait d’autant mieux à la mise en œuvre du développement international au sein de l’ECOSOC que, de par son expérience passée, il en possédait l’expertise voulue. Ayant hérité d’une situation préoccupante il y a 15 ans, lors de la chute de l’Union soviétique, sans ressources, ni marché extérieur et sans assistance internationale, nous sommes parvenus à satisfaire nos objectifs économiques et sociaux, a-t-il fait remarquer. Tout en déclinant les recettes proposées par le Fonds monétaire international (FMI), le Bélarus est le seul pays qui a pu rétablir et améliorer son taux de PIB de 120% par rapport à son plus haut taux pendant la période soviétique. Son pays a créé une économie de marché florissante tout en mettant l’accent sur des considérations sociales, préservant l’éducation gratuite, une protection de santé et une qualité de service à l’usage de tous sans exception. Il a rappelé néanmoins les ravages occasionnés par la catastrophe de Tchernobyl en Bélarus qui a affecté près de 20% de la population et a rendu inutilisable 20% des terres arables et 30% des forêts. Cependant, a-t-il ajouté, si nous sommes choisis nous serons l’un des membres les plus actifs, les plus déterminés à atteindre les objectifs de développement.
Pour ce qui est de l’ancienne Commission des droits de l’homme, il a regretté que, au lieu de protéger véritablement les droits de l’homme, cette institution serve les intérêts d’un petit groupe de pays tout en en opprimant d’autres. Ainsi, la lutte contre le trafic d’êtres humains et contre l’esclavage devrait aboutir à un partenariat global pour éradiquer ces phénomènes honteux. Concluant sur le Sommet du Mouvement des non-alignés à la Havane, il a noté que cette manifestation démontrait une aspiration claire de la part de la majorité des nations vers un monde multipolaire, juste et stable, basé sur l’interdépendance de plusieurs centres de pouvoir à l’échelle mondiale et régionale.
M. WALID AL-MOUALEM, Ministre des affaires étrangères de la République arabe syrienne, a consacré l’essentiel de son intervention à la situation au Moyen-Orient, affirmant d’emblée que les peuples de la région avaient perdu l’espoir de réaliser leurs aspirations à la justice, la paix et la sécurité. La communauté internationale doit comprendre que la poursuite de l’occupation israélienne des territoires arabes est la cause de tous les problèmes de la région, l’origine du sentiment de colère qui consume les peuples de la région, a-t-il estimé. Concernant ce qu’il a qualifié de guerre brutale menée par Israël contre le Liban, il a assuré que la Syrie coopèrerait avec les Nations Unies pour appliquer toutes les dispositions pertinentes de la résolution 1701 du Conseil de sécurité et a précisé que des mesures nécessaires avaient été adoptées pour contrôler la frontière entre son pays et le Liban. La Syrie, qui est engagée en faveur de l’indépendance et de la souveraineté du Liban, demande le retrait d’Israël de tous les territoires libanais occupés, y compris les fermes de Chebaa, a-t-il déclaré. Il a en outre réaffirmé l’engagement de son pays à établir de bonnes relations avec le Liban, dans l’intérêt des deux pays et peuples frères. Le Ministre a également dit le soutien de son pays au processus politique en Iraq ainsi qu’au Gouvernement issu des élections. La Syrie est prête à coopérer avec lui dans tous les domaines, a-t-il poursuivi. De l’autre côté des frontières syriennes, a rappelé le Ministre, l’Iraq subit des circonstances extrêmement pénibles qui préoccupent profondément son pays. À cet égard, il a réaffirmé l’appui de la Syrie au Gouvernement iraquien élu par tous les groupes de la population iraquienne. La Syrie, a-t-il assuré, est prête à coopérer avec le Gouvernement iraquien dans tous les domaines et appuie son plan pour la réconciliation nationale. L’établissement d’un calendrier pour le retrait des troupes étrangères de l’Iraq est essentiel, a souligné M. Al-Moualem, dans la mesure où il contribuera à réduire la violence et à garantir la protection et la sécurité des Iraquiens. Son gouvernement, a-t-il ajouté, réaffirme sa condamnation de tous les actes terroristes qui ont été commis et continuent d’être perpétrés en Iraq, causant la mort de très nombreux innocents.
Réitérant la condamnation de la Syrie des attentats du 11 septembre et sa sympathie envers les victimes, le Ministre s’est adressé directement au peuple américain qui, selon lui, a accompli de grandes réalisations scientifiques au service de l’humanité, en lui déclarant: « Vous êtes les victimes de politiques qui se sont avérées erronées dans le monde arabe et d’autres régions du monde. De nombreuses personnes innocentes vivant dans des endroits bien éloignés des États-Unis ont malheureusement payé le prix de ces politiques qui ont échoué ». Dans cet appel, le Ministre a affirmé que les peuples de la région réclamaient la fin de l’occupation israélienne en Palestine, au Liban et sur le plateau du Golan, le rétablissement des droits usurpés, ainsi que la cessation des livraisons d’armes à Israël. Ils refusent l’hégémonie sur leurs ressources et l’ingérence dans leurs affaires intérieures, et souhaitent un Moyen-Orient gouverné par la paix et bâti sur le droit et la justice, où les gens peuvent consacrer leur énergie et leurs ressources au développement et au progrès. Le Ministre a en outre plaidé en faveur d’une mobilisation des efforts de la communauté internationale en vue de traiter le fléau du terrorisme, sachant qu’il convient de distinguer, a-t-il précisé, entre la lutte contre le terrorisme et le droit légitime des peuples à résister à l’occupation étrangère. Affirmant enfin qu’Israël était la seule puissance nucléaire du Moyen-Orient qui refuse d’adhérer au Traité de non-prolifération, il a rappelé que son pays, au nom du Groupe arabe, avait soumis au Conseil de sécurité, le 29 décembre 2003, un projet de résolution en faveur de l’éradication de toutes les armes de destruction massive de la région. La Syrie espère encore que ce projet de résolution sera adopté le plus tôt possible, a souligné le Ministre.
M. JOSÉ ANTONIO GARCÍA BELAUNDE, Ministre des affaires étrangères du Pérou, a déclaré qu’à l’entrée en fonctions du nouveau Gouvernement, le 28 juillet dernier, celui-ci a été confronté à un déficit social particulièrement grave, 20% de sa population connaissant la pauvreté extrême dans un pays classé pays à revenu intermédiaire. Pour y répondre, le Gouvernement a mis en place un programme d’intégration sociale fondé sur la promotion des investissements pour la création d’emplois et dirigé vers les couches sociales pauvres. Cette lutte contre la pauvreté, considérée comme une priorité, guide également la politique extérieure du Pérou, celui-ci œuvrant à renforcer l’intégration latino-américaine par la consolidation de la Communauté des pays andins et l’édification de la communauté des nations sud-américaines, a ajouté le Ministre. De cette façon, a-t-il dit, le continent pourra lutter ensemble contre les déséquilibres internes et la pauvreté qui le caractérisent.
Abordant la question de la lutte contre le trafic de drogues, M. García Belaunde a qualifié ce combat de préoccupation prioritaire de son pays. Partisan d’une politique énergique et intégrée à cet égard, le Ministre a réaffirmé l’intérêt de son pays pour la tenue d’un sommet antidrogue, le San Antonio II, pour donner une nouvelle impulsion au dialogue et à la coopération entre les pays andins, en coopération avec les États-Unis et l’Union européenne.
S’agissant du processus de développement, M. Garcia Belaunde a énuméré les réalisations de son gouvernement pour atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement parmi lesquelles figurent, entre autres, la décentralisation de l’État, la simplification de la bureaucratie, la création d’emplois par le truchement des investissements et l’application de mesures favorables aux femmes et aux enfants. Ces réformes ne seront pas suffisantes si les marchés extérieurs ne s’ouvrent pas davantage aux produits péruviens, a-t-il toutefois averti, exhortant la communauté internationale à reprendre les négociations du Cycle de Doha dans ce sens. Tout en constatant les effets bénéfiques du multilatéralisme, le Ministre a noté la fragmentation sensible de nos sociétés, provoquée par les disparités sociales accrues, la prolifération des conflits civils et la désintégration des États, et les violations massives des droits de l’homme. Il est donc impératif à son avis de définir une vision intégrée et stratégique pour s’attaquer à tous ces problèmes qui ont des effets négatifs sur la paix et la sécurité internationales.
Sur la question des droits de l’homme, M. García Belaunde s’est félicité de l’élaboration de trois importants instruments internationaux liés à la promotion et la protection des droits de l’homme, qui devraient être rapidement soumis à l’examen et à l’approbation des États Membres, notamment en matière de droits des peuples autochtones et de droits des personnes handicapées. Il a invité les États Membres à les adopter pour offrir une protection supplémentaire aux millions de personnes victimes de la marginalisation.
M. ZARIFOU AYEVA, Ministre des affaires étrangères et de l’intégration africaine du Togo, a déclaré que dans sa quête de paix, de sécurité et de développement économique et social, le Togo venait de franchir une étape essentielle de son histoire avec la signature le 20 août 2006 de l’Accord politique global. Les résultats escomptés de cette initiative de dialogue initiée par le chef de l’État ont été atteints puisque la participation active et effective de tous les acteurs a été acquise. Ainsi, après le dialogue social -patronat, syndicats et gouvernement- et un train de mesures hardies orientées vers les jeunes et les travailleurs, le point d’orgue de toutes les actions sera l’organisation d’élections législatives libres, pluralistes et transparentes dans un avenir très proche. Le Togo, a-t-il poursuivi, aura alors satisfait à tous les engagements souscrits auprès de l’Union européenne le 14 avril 2004 à Bruxelles.
Soulignant que la consolidation de la paix et du processus de démocratisation au Togo sont étroitement liés à la stabilité de l’environnement régional et international, le Ministre a fait part de sa préoccupation quant à la situation en Côte d’Ivoire et la concrétisation de la mission dont l’ONU a la responsabilité. À ses yeux, la Commission de consolidation de la paix devrait jouer un rôle déterminant dans les pays africains qui sortent des conflits et s’est réjoui que le nouvel organe se soit engagé d’examiner la situation en Sierra Leone notamment. Il y a lieu d’aider aussi le Libéria et de veiller à ce que la Guinée-Bissau ne sombre pas dans la violence.
Abordant la question des armes légères, il a déploré le fait que la communauté internationale n’ait pas été en mesure de conclure avec succès la Conférence des Nations Unies qui s’est tenue en juillet 2006, laquelle était chargée d’évaluer le Programme d’action adopté en 2001 en vue de prévenir et de combattre le commerce illicite des armes légères, sous tous ses aspects. L’échec de cette Conférence n’est certes pas de nature à encourager, a-t-il dit, les initiatives régionales. Il est à souhaiter que la présente session de l’Assemblée générale se penche sérieusement sur la question de la prolifération des armes légères qui constitue un facteur déstabilisant pour les États d’Afrique en particulier, et une menace pour la sécurité des peuples en général.
Sur la question de l’éradication de la pauvreté, le Ministre a sollicité l’appui des pays du Nord, riches et industrialisés, et les a invités à tenir leurs promesses. En outre, il a insisté sur le fait que l’accès aux marchés et l’élimination progressive, par tous les pays simultanément et aux dates fixées par l’OMC, de toutes les formes de subventions des exploitations agricoles, contribueraient au développement des pays pauvres, puisque l’agriculture est la base sur laquelle repose l’existence de centaines de millions de personnes dans ces pays. Pour le Togo, a-t-il conclu, il est essentiel qu’un certain nombre de progrès se réalisent dans la résolution des questions liées notamment au coton, questions qui demeurent vitales pour beaucoup de pays en développement
M. CHOE SU HON, Vice-Ministre des affaires étrangères et de la coopération de la République populaire démocratique de Corée (RPDC), a dénoncé l’unilatéralisme et l’arrogance de la « superpuissance », de même que les ingérences dans les États souverains sous le prétexte de la non-prolifération ou de la lutte contre le terrorisme, causant un massacre d’innocents et la destruction grave de la paix et de la sécurité internationales. Il a noté que les manœuvres américaines aventureuses telles que les exercices militaires ou le blocus imposé à la RPDC continuaient d’être tolérées, alors même que les tests de tirs de missiles de routine sont condamnés comme une « menace à la paix et à la sécurité internationales ». Il a ainsi souligné la justesse et la pertinence de la politique de Songun du Chef de l’État de la RPDC, Kim Jong II, permettant au pays, a-t-il dit, de garantir sa souveraineté et sa sécurité et d’assurer la paix et la stabilité dans la péninsule coréenne et dans le reste de la région face à l’attitude hostile des États-Unis. Selon lui, le pouvoir de dissuasion dont dispose son pays, qui vise uniquement à l’autodéfense, correspond également aux intérêts des pays de la région en faveur de la paix et de la sécurité et d’un environnement pacifique.
Le Vice-Ministre a en outre estimé que la politique hostile des États-Unis envers son pays était la source des tensions dans la péninsule coréenne. Il a réitéré la position constante de son pays en faveur d’un règlement pacifique de la question de la dénucléarisation de la péninsule, par la voie du dialogue et des négociations. La RPDC demeure engagée à mettre en œuvre, sur un pied d’égalité, toutes les dispositions de la Déclaration commune adoptée lors des Pourparlers à Six du 19 septembre 2005. Selon lui, les États-Unis ne sont pas favorables aux Pourparlers à Six et à la dénucléarisation de la péninsule coréenne, mais veulent plutôt une aggravation de la tension en vue de renforcer leurs forces armées dans la région de l’Asie du Nord-Est. Le Vice-Ministre a abordé, par ailleurs, la question de la réunification des deux Corées. Il s’agit de l’aspiration suprême de la RPDC dans le but de réaliser, le plus tôt possible, la paix durable et la sécurité dans la péninsule, a-t-il dit. Il a néanmoins exprimé ses regrets face aux propos du Ministre des affaires étrangères de la République de Corée, à cette même tribune le 21 septembre dernier, sur les causes de la tension, sans que celui-ci ne dise un mot sur la mise en œuvre par la RPDC de la Déclaration commune du 15 juin 2000 portant sur la réunification pacifique et l’indépendance. Le Gouvernement de la RPDC achèvera sans aucun doute la réunification nationale en réalisant la coopération dans les trois domaines de l’indépendance nationale, de la paix contre la guerre et du patriotisme pour la réunification, a-t-il assuré.
M. SVEN JÜRGENSON, Vice-Ministre des affaires étrangères de l’Estonie, s’est félicité des récentes réalisations des Nations Unies, dont la création du Conseil des droits de l’homme, de la Commission pour la consolidation de la paix et du Fonds central d’intervention d’urgence. Concernant ce Fonds, il a estimé que sa première année d’existence était prometteuse, tout en insistant sur la nécessité de mettre davantage en place un système mondial de secours coordonné et qui bénéficie de ressources adéquates. Il a ainsi fait part de l’engagement de son pays à accroître sa contribution financière à l’assistance humanitaire fournie par les Nations Unies.
Il a, par ailleurs, souligné l’importance de parvenir à des solutions viables pour l’environnement dans les efforts de développement. À cet égard, M. Jürgenson a soutenu que les ONG pouvaient avoir un rôle crucial en faveur d’une coopération efficace, dans ce domaine notamment. Il a de plus affirmé que l’Estonie souhaitait contribuer à l’élaboration d’une stratégie globale pour les Nations Unies dans le secteur des technologies de l’information et des communications. Enfin, il a appuyé la proposition d’envisager la candidature de Mme Vaira Vike-Freiberga, Présidente de Lettonie, en tant que prochaine Secrétaire générale des Nations Unies.
M. SATO KILMAN, Vice-Premier Ministre et Ministre des affaires étrangères de Vanuatu, a constaté qu’aujourd’hui nous nous trouvons dans une situation lourde d’incertitudes. La difficulté de répondre aux besoins de base reste le principal défi et les disparités entre les nantis et les démunis s’accroissent et risquent de nourrir le sentiment d’hostilité et les tensions. Le Vanuatu condamne en ce sens le terrorisme sous toutes ses formes et les Nations Unies ont la responsabilité de l’éradiquer, selon M. Kilman.
Le représentant a d’autre part appelé à une réforme du Conseil de sécurité dont le droit de veto remet en cause les bonnes intentions des Nations Unies. Tout déclin du multilatéralisme ne peut provoquer qu’un regain de tension, a-t-il dit, en prônant le dialogue mutuel dans les situations délicates.
Récemment Vanuatu a été reconnu par le « Happy Planet Index », liste publiée par la Fondation britannique de la nouvelle économie, qui mesure le niveau de bonheur dans le monde comme les endroits les plus heureux sur Terre. Mais les petits États insulaires en développement, dont fait partie Vanuatu, cachent souvent des problèmes de développement et des défis liés à la mondialisation. Vanuatu a certes enregistré des progrès en terme de croissance économique, a poursuivi M. Kilman, mais compte tenu de la vulnérabilité de l’île face aux catastrophes naturelles et aux fluctuations des prix du marché exogène de l’offre et de la demande, il n’est pas approprié d’inclure Vanuatu dans la liste des pays qui sortiraient du statut de PMA, et ce en raison des incohérences des statistiques. Il a en ce sens jugé la recommandation par le Comité de politique en matière de développement prématurée, et a appelé les États membres à soutenir le cas de Vanuatu.
Sur les questions environnementales, et en particulier sur les changements climatiques et le réchauffement de la planète, Vanuatu s’aligne avec la Déclaration des petits États insulaires et a exhorté les pays à réduire leurs émissions. Il s’est à cet égard dit déçu que certains pays émetteurs n’aient pas ratifié le Protocole de Kyoto.
M. KALIOPATE TAVOLA, Ministre des affaires étrangères et du commerce extérieur de Fidji, a affirmé que les observateurs internationaux avaient jugé démocratique le déroulement des élections législatives qui se sont tenues dans son pays en mai dernier. Nous disposons désormais d’un gouvernement qui, pour la première fois de son histoire, est véritablement représentatif de la société multiethnique dont il est issu, a-t-il indiqué. Cette nouvelle situation permettra à son avis à Fidji d’assurer la paix et la stabilité à long terme.
Le Ministre a par ailleurs réaffirmé l’engagement de son pays à contribuer au maintien de la paix dans le monde, comme l’indique l’envoi de personnel fidjien dans les opérations de maintien de la paix de l’ONU en Iraq, au Libéria, aux Îles Salomon, au Soudan et encore au Timor Leste, ainsi que sur le plan régional. C’est ainsi, a-t-il indiqué, que Fidji accueillera le mois prochain la réunion des dirigeants du Forum des îles du Pacifique, dont l’objectif sera de mettre la dernière main à la rédaction du plan du Pacifique qui définit le cadre de la coopération et de l’assistance mutuelle entre les pays de la région en matière de développement, de bonne gouvernance et de paix, et de sécurité à long terme.
Abordant les questions économiques, le Ministre a rappelé que Fidji était un petit pays insulaire en développement à l’économie extrêmement vulnérable, dont 70% des recettes provenaient des exportations. Tout en estimant que les règles commerciales multilatérales fixées par l’Organisation mondiale du commerce n’étaient ni justes ni équitables, le Ministre s’est refusé à en demander l’annulation, se prononçant simplement pour leur amélioration. Il a lancé un appel à tous les États Membres de l’ONU pour qu’ils œuvrent à la reprise rapide des pourparlers sur ces questions.
M. EAMON COURTENAY, Ministre des affaires étrangères et du commerce international du Belize, a rappelé que dans les Caraïbes, 30% de la population vit en dessous du seuil de pauvreté et que ce chiffre est de 40,6% en Amérique latine. Quatorze des 15 pays des Caraïbes figurent parmi les pays émergents les plus endettés au monde. Plus que jamais nous avons besoin d’un nouvel ordre économique mondial, a lancé le Ministre. Abordant les négociations du Cycle de Doha, le Ministre a critiqué les initiatives de l’Organisation mondiale du commerce qui ont mené à la baisse des cours du sucre destiné à l’exportation vers l’Europe.
Depuis Doha, a-t-il ajouté, l’Union européenne a libéralisé son régime d’importation de la banane, menant ainsi à la chute des cours. Depuis Doha, nos espoirs ont été anéantis, nos ambitions déçues et nos besoins en matière de développement ignorés. L’Accord de Doha a été réduit à une peau de chagrin lors des conférences de suivi que ce soit à Cancun, Hong Kong ou Genève. Il s’agit d’une question de justice sociale, a insisté le Ministre, qui a rappelé que sur les 6 milliards d’habitants que compte la planète, 1 milliard détient plus de 80% des revenus mondiaux. Mais, a prévenu le Ministre, nous ne gagnerons pas la bataille contre la pauvreté avec des armes et instruments de guerre. Nous devons mettre en place un nouvel ordre économique mondial qui accorde la priorité au droit à un travail et à un salaire décents et à des prix compétitifs pour les produits de base par rapport aux lois du marché qui sont inéquitables.
Le Ministre a abordé brièvement les divers conflits que connaît la planète, et notamment la situation en Haïti. Il a appelé la communauté internationale à ne pas laisser tomber ce peuple des Caraïbes qui aspire à la démocratie comme l’a montré la tenue de nouvelles élections. Le Ministre a également relevé que 900 milliards par an étaient consacrés à des dépenses d’armement; 300 milliards à des subventions agricoles, mais seulement 60 milliards à l’aide au développement. Trop d’individus demeurent écrasés par la pauvreté, relégués dans les abîmes du dénuement et de l’exclusion sociale. Nous, peuple des Caraïbes, ne pouvons tolérer une telle situation. Nous devons faire davantage même si nous applaudissons les efforts que déploie cette Organisation pour définir des objectifs de développement communs, promouvoir la protection de l’environnement et un développement durable.
Le Ministre a affirmé que l’indépendance politique du Belize demeurera incomplète jusqu`à ce qu’une solution juste et pacifique ait été trouvée à la revendication territoriale du Guatemala.
M. NYAN WIN, Ministre des affaires étrangères de Myanmar, a estimé que les tentatives effectuées par certaines puissances pour imposer leur volonté sur les pays en développement dans la poursuite de leur agenda politique contribuaient à créer un environnement d’hostilité au sein de la communauté internationale. Il y a eu ainsi, selon lui, abus flagrant de la part du Conseil de sécurité, au regard de son mandat, lorsque celui-ci a placé injustement la question de Myanmar à son ordre du jour en affirmant que ce pays représentait une menace à la paix et à la sécurité régionales. Myanmar n’a rien fait qui puisse saper la paix et la sécurité d’un pays, a-t-il assuré. Le Ministre a exhorté les États membres à résister aux tentatives de certains États puissants d’influencer le Conseil de sécurité en prenant des mesures contre un État membre qui, en aucune façon, ne constitue une menace pour la paix et la sécurité internationales. Il a également exprimé la position de son pays en faveur d’un Conseil de sécurité élargi dans les deux catégories, de membres et de non-membres permanents.
S’agissant du nouveau Conseil des droits de l’homme, le Ministre a jugé important que les principes d’impartialité, d’objectivité et de non-sélectivité soient scrupuleusement respectés dans son travail. Le Conseil doit devenir un outil efficace du renforcement du mécanisme des droits de l’homme des Nations Unies, a-t-il ajouté. Par ailleurs, il a souligné que son pays réalisait des efforts sans relâche pour combattre le trafic des êtres humains. Le trafic des êtres humains est une question internationale grave qui exige, de la part de la communauté internationale, une réponse coordonnée, a-t-il déclaré. Le Ministre a abordé le problème du trafic de drogue. Le Gouvernement de Myanmar fait de l’éradication du trafic de drogue une responsabilité nationale, a indiqué M. Win, précisant qu’il s’efforçait de réaliser cet objectif avant 2014. Les efforts résolus, déjà entrepris sur tous les fronts, ont contribué à aboutir à une baisse conséquente de la production d’opium, a-t-il précisé. Enfin, il a assuré que le processus de transformation de son pays en un État démocratique avancerait méthodiquement selon les dispositions d’une feuille de route en sept étapes présentée en août 2003. La Conférence nationale, qui a été ajournée le 31 janvier 2006, reprendra sa session le 10 octobre, et continuera de discuter des principes fondamentaux dans le but de rédiger un projet de constitution, a-t-il affirmé.
M. ELVIN NIMROD, Ministre des affaires étrangères de Grenade, a déclaré que son pays était en train de reconstruire son économie après les ravages occasionnés par les ouragans de 2004-2005. En dépit de ses difficultés, il s’est pourtant engagé à travailler pour atteindre certains des Objectifs du Millénaire pour le développement. Son pays a, par exemple, intensifié ses efforts pour contenir la propagation du VIH/sida, améliorer son système scolaire et poursuivre son objectif d’éradication de la pauvreté.
Au plan économique pourtant, le Ministre s’est plaint du sort que les instances internationales réservent aux petits pays et regrette que l’on abandonne les traitements spécifiques qui leur avaient été attribués. Ainsi, la suspension du Cycle de négociations de Doha sur le commerce international a constitué un véritable revers pour son pays. Dans ce contexte, Grenade estime que le thème de la présente session de l’Assemblée - « Vers un Partenariat mondial pour le développement » - est des plus opportuns. Si tout le monde travaille ensemble, a-t-il ajouté, un tel partenariat aura des effets très positifs pour les économies des petits pays en développement. Le commerce international et la réduction de la pauvreté, a-t-il poursuivi, sont inextricablement liés au développement. C’est pour cette raison que Grenade a renforcé ses liens d’intégration régionale avec la création d’un « marché unique » au sein de la communauté des Caraïbes, espérant ainsi améliorer son accès aux marchés des pays développés, ce qui conduirait à élever sa qualité de vie. Il a donc vivement souhaité la reprise des négociations de Doha.
Grenade, a-t-il poursuivi, a par ailleurs été particulièrement honorée de sa participation au plus haut niveau au lancement du nouveau Fonds central de réponse d’urgence, en début d’année. Il a salué le travail de cette organisation qui revêt une importance d’autant plus grande étant donné les catastrophes naturelles de grande envergure de ces dernières années. Soulignant les risques de dégradation de l’environnement marin caribéen, il s’est dit extrêmement préoccupé par les dangers que pourraient faire courir au littoral les transports de déchets nucléaires et autres matériaux hasardeux.
M. RAPHAEL TUJU, Ministre des affaires étrangères du Kenya, a attiré l’attention sur la gravité de la crise en Somalie dont la solution ne peut être trouvée, a-t-il insisté, que dans une action concertée de la communauté internationale. Pays dépourvu d’une autorité centrale et d’infrastructures élémentaires depuis 16 ans, où les éléments criminels agissent en toute impunité, la Somalie représente un danger pas seulement pour ses voisins mais pour l’ensemble de la communauté internationale qui sera contrainte à intervenir un jour prochain, au niveau humanitaire ou même militaire, pour mettre un terme aux activités terroristes qui s’y déroulent, a-t-il prédit. Pays limitrophe de la Somalie, le Kenya a participé aux tractations visant à libérer les otages, aux tentatives d’appréhender les fauteurs de troubles et est terre d’accueil pour près d’un million de réfugiés somaliens, a poursuivi le Ministre kényen. Mon pays a en outre œuvré à l’établissement de conditions propices au retour à la normale, comme en témoignent la formation d’un gouvernement et d’institutions fédérales somaliennes provisoires, et la rédaction d’une charte intérimaire mise sur pied à l’issue de pourparlers qui se sont déroulés à Nairobi, a-t-il précisé. Le Ministre kényen a lancé un appel vibrant à la communauté internationale pour qu’elle apporte une aide humanitaire d’urgence à la Somalie, faute de quoi on risque une propagation de l’extrémisme dans ce pays.
Tout en saluant l’ouverture des pourparlers de Khartoum, au Soudan, qui ont récemment réuni les représentants du Gouvernement provisoire somalien et ceux de l’Union des tribunaux islamiques, le Ministre kényen a exprimé son inquiétude devant la persistance des violences en Somalie même, où le Président du Gouvernement provisoire Yusuf a fait l’objet d’une tentative d’assassinat et où les milices des tribunaux islamiques s’étaient emparées d’une nouvelle localité. M. Tuju a lancé à ce sujet une nouvelle initiative qui consisterait en la formation d’un comité conjoint international sur la Somalie, composé de représentants de l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD), de l’Union africaine, de la Ligue des États arabes, de l’Union européenne et de l’ONU, avec la participation d’un ou deux membres du Conseil de sécurité, qui serait chargé de coordonner les différents efforts visant à régler la crise somalienne.
En conclusion, le Ministre kényen s’est félicité du succès enregistré par la Tanzanie, l’Ouganda et l’Afrique du Sud dans leur médiation de l’Accord de paix sur le Burundi et s’est dit encouragé par l’évolution de la situation en République démocratique du Congo.
M. FREDERICK MITCHELL, Ministre des affaires étrangères des Bahamas, a fait part de l’attachement de son pays aux Objectifs du Millénaire pour le développement et en particulier à ceux en matière d’éducation, de lutte contre le VIH/sida, d’égalité entre les sexes et de lutte contre la pauvreté. Le Ministre a expliqué que son pays avait mis en place l’Initiative de renouveau urbain, récompensée par un prix, dont un volet porte sur l’élimination de la pauvreté. La réforme plus poussée du Conseil économique et social devrait permettre à celui-ci de contribuer à la réalisation des objectifs pour le développement convenus au niveau international, a-t-il aussi estimé. Il a assuré que les Bahamas assumeront leurs responsabilités pour ce qui est de mettre en œuvre un partenariat mondial pour le développement et faire en sorte que ce partenariat donne lieu non seulement à des mécanismes de gouvernance écologique, financiers, économiques justes mais également à des communautés et foyers productifs et sains. Nous réitérons notre préoccupation face aux mesures coercitives prises par certains États développés qui ont un effet adverse sur le secteur des services de l’économie des Bahamas et de la région.
Abordant la question des migrations internationales et le récent Dialogue de haut niveau sur cette question, le Ministre a rappelé que ce fut pour son pays l’occasion de faire état des répercussions positives de ce phénomène sur l’économie et le développement culturel du pays. Ce fut l’occasion également d’identifier les nombreux défis dans le domaine social et en matière d’éducation que le pays a connus, et en particulier la prévention des migrations irrégulières ou non autorisées. Les Bahamas, a assuré le Ministre, s’engagent à travailler de concert avec ses partenaires en vue de l’établissement de voies permettant une meilleure adéquation entre l’offre et la demande de manière humaine, et dans des conditions de sécurité, afin de maximiser le potentiel humain et sociétal et le potentiel de développement humain qu’implique la mobilité de l’emploi. Félicitant par ailleurs le peuple haïtien pour la tenue d’élections récentes, le Ministre a estimé qu’il était impératif que la communauté internationale fournisse une aide financière à ce pays.
M. RUDOLPH INSANALLY, Ministre des affaires étrangères de Guyana, a déclaré que si toutes les tentatives pour créer un agenda pour le développement ont conduit jusqu’ici à des échecs, il convenait désormais de s’en tenir au calendrier que les Nations Unies avaient arrêté pour atteindre des Objectifs du Millénaire pour le développement. Il a cependant noté que s’il existe des indicateurs de progrès pour les objectifs de 1 à 7, il n’y en a pas pour le huitième, à savoir le Partenariat pour le développement. Il a estimé que, dans le cadre de cette responsabilité partagée, il pourrait y avoir une vérification des engagements des donateurs, laquelle répondrait à l’examen des efforts des partenaires bénéficiaires. Dès lors, ce partenariat ne serait plus un simple exercice de charité mais bel et bien celui d’un intérêt commun. Lors de la récente réunion Banque mondiale/FMI (Fonds monétaire international) qui s’est tenue à Singapour, et qui était présidée par le Guyana, a rappelé M. Insanally, la révision des quotas a été proposée en vue d’aider les pays en développement à s’impliquer plus dans les processus décisionnels. Même si cette perspective de changement ne peut être considérée comme parfaite, elle constitue néanmoins un premier pas, a-t-il dit, vers une gouvernance plus démocratique de la gestion du développement. Il a parlé également des différentes propositions avancées dans le monde pour favoriser le développement comme la taxe Tobin sur la pollution ou encore la taxe sur les billets d’avion. Il faut, a-t-il ajouté, que l’on se réunisse le plus vite possible afin de déterminer la faisabilité de ces projets.
Enfin, après avoir expliqué que le Gouvernement de Guyana était convaincu de la nécessité d’un nouvel ordre mondial économique et social, fondé sur un autre type de rapports de partenariats, M. Insanally en est venu à des considérations d’ordre écologique en rappelant toute la fragilité de l’écosystème dans lequel nous vivons. Mon propre pays, a-t-il dit, a été frappé par des inondations dont les dégâts représentent 60% de son produit intérieur brut (PIB). Aussi, a-t-il poursuivi, s’abstenir de prévenir ce genre de catastrophe pourrait bien nous être fatal un jour. De même, a-t-il suggéré, l’atténuation des effets des catastrophes naturelles devrait faire partie intégrante de l’agenda du partenariat global pour le développement.
M. ANTHONY HYLTON, Ministre des affaires étrangères et du commerce extérieur de Jamaïque, a expliqué que l’absence de mise en œuvre dans le secteur du développement était plus importante que dans les autres champs d’activités, tels que la paix, la sécurité et les droits de l’homme. Cette carence inclut le manque de soutien aux efforts de développement de pays à revenus intermédiaires, aussi bien que le manque de fonds pour l’allègement de la dette, le réaménagement ou la non-réalisation de cette dimension du développement du programme de travail de Doha. Tandis que l’assistance officielle au développement s’est accrue, la plupart des fonds supplémentaires sont allés à un petit nombre de pays méritants. Un régime commercial équitable, viable et cohérent doit tenir compte des grandes disparités dans les politiques économiques parmi les membres de l’OMC.
Il a qualifié la promotion des femmes de priorité nationale, accueillant par ailleurs le projet de convention de la protection des droits de l’homme et la dignité des handicapés, et exhortant à la mise en œuvre d’efforts internationaux pour la lutte contre le VIH/sida. Il a par la suite déclaré que les politiques des pays développés dans le secteur de l’immigration ont été sélectives, particulièrement dans leur ciblage de professionnels qualifiés dans les pays en développement, tandis qu’ils prévoient de rapatrier systématiquement les criminels durcis dans des pays où ils n’ont souvent aucune attache. La réforme des Nations Unies devrait renforcer l’Organisation et tous les États Membres doivent conserver leur droit de participation au processus décisionnel.
Il était logique, a-t-il poursuivi, que le Conseil de sécurité reflète une représentation géographique plus juste et accrue des pays en développement. La Jamaïque a déjà fait les frais de politiques internationales incohérentes, telles que l’obligation de suivre les conseils du FMI qui prône des réductions draconiennes dans le secteur public, alors que certains des Objectifs du Millénaire pour le développement exigeaient le plein-emploi, ou encore l’obligation de rivaliser avec les hauts salaires attribués par les pays développés à leurs professeurs et infirmiers tout en cherchant à réduire leur déficit fiscal. La Jamaïque en appelle aux Nations Unies afin qu’une plus grande cohérence s’applique aux politiques économiques internationales et à ses programmes via un Conseil économique et social renforcé.
Il a dit ensuite que son pays recherchait une élimination des armes de destruction massive. La Jamaïque a réclamé la mise en place d’un système juridique de contrôle obligatoire des armes de petit calibre et de leurs munitions, ainsi qu’une plus grande surveillance du trafic illégal de ces armes. Quant à Haïti, ce pays avait besoin de concentrer ses efforts sur la refonte de ses institutions, ainsi que sur la reconstruction du pays. Finalement, a-t-il dit, 2007 marquera le bicentenaire de l’abolition de l’esclavage transatlantique sous la couronne britannique, événement qui sera l’occasion d’une résolution présentée par la communauté des Caraïbes à l’Assemblée générale afin de reconnaître le caractère historique dudit événement.
M. CHARLES SAVARIN, Ministre des affaires étrangères, du commerce et du travail de Dominique, rappelant que la position géographique de son pays l’exposait à des phénomènes naturels et climatiques comme les turbulences atmosphériques, les secousses sismiques et les éruptions volcaniques a salué la création du Fonds central d’interventions d’urgence, qui devrait renforcer sensiblement à son avis la capacité des Nations Unies à intervenir plus efficacement en cas de catastrophes naturelles. Il a invité les États Membres à contribuer à la constitution du Fonds et à adopter les mesures nécessaires pour lutter contre les changements climatiques et réduire les émissions de gaz à effet de serre.
Le Ministre a par ailleurs fait part des progrès enregistrés par son pays dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement, en dépit des règles imposées par l’Organisation mondiale du commerce qui ont, a-t-il indiqué, pratiquement anéanti l’industrie bananière de Dominique. Notre relance économique, due en grande partie aux sacrifices consentis par notre population, est en outre menacée par l’augmentation des cours du pétrole, a-t-il poursuivi, précisant que Dominique axait ses efforts sur le développement de sources alternatives d’énergies renouvelables. Le Ministre a également regretté l’échec du Cycle de Doha, qui risque de marginaliser davantage les petits États insulaires en développement dont fait partie la Dominique, et s’est prononcé pour l’élaboration de règles commerciales équitables, qui tiennent compte des disparités entre pays industrialisés, pays en développement et pays les moins avancés. La coopération Sud-Sud devient de plus en plus importante pour mon pays, à mesure que les pays développés rechignent à honorer leurs engagements de consacrer 0,7% de leur PIB à l’aide au développement, a-t-il fait remarquer. M. Savarin a également invité les pays développés à redoubler d’efforts pour contribuer à la réalisation des engagements souscris dans le cadre du Programme d’action de la Barbade et de la Stratégie de Maurice de 2005 pour le développement durable des pays États insulaires en développement. Il a insisté sur l’importance de l’intégration économique régionale, soulignant l’attachement de son pays pour le marché économique unique de la Communauté des Caraïbes (CARICOM).
M. ISMAEL MOHAMOUD HURREH, Ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale de la Somalie, a affirmé d’emblée que la mise en place du Gouvernement fédéral de transition dans ce pays avait offert une occasion « unique » de mettre fin à la crise politique. Il a donc accusé la communauté internationale de n’avoir pas, pour des raisons qui lui appartiennent, aidé le Gouvernement à relever les défis auxquels il était confronté. Les seigneurs de la guerre et les autres groupes armés ont profité du vide politique pour consolider leur pouvoir et imposer une autorité clanique à Mogadishu et dans ses environs.
Le Ministre a souligné que les seigneurs de la guerre et l’Union des tribunaux islamiques (UTI), qui s’étaient unis dans leur opposition au gouvernement, se sont sentis encouragés par la réticence de la communauté internationale à venir en aide au Gouvernement somalien et par le maintien de l’embargo sur les armes imposé par le Conseil de sécurité. Le Ministre s’est félicité de ce que l’UTI se soit très vite rendu compte qu’il perdrait en popularité s’il restait lié aux seigneurs de la guerre. Rappelant la signature de l’Accord de Khartoum entre le Gouvernement et l’UTI ainsi que la convocation d’un autre cycle de discussions, au mois d’octobre prochain, le Ministre a prévenu que, pendant ce temps, l’UTI continue en toute impunité à étendre son autorité en dehors de Mogadishu et dans les régions avoisinantes, comme en témoigne l’attaque qu’elle a menée dans la ville de Kismayo.
Rappelant aussi la tentative d’assassinat dont a été victime son Président, le 18 septembre dernier, le Ministre a affirmé que malgré toutes les violations de l’Accord de paix, son gouvernement demeure attaché aux négociations avec l’UTI à condition qu’elle renonce à ses attaques et à ses velléités d’expansion territoriale. Insistant sur le caractère alarmant de la situation économique, sociale et en matière de sécurité en Somalie, il a insisté sur l’importance d’une aide internationale à ses programmes de reconstruction, de développement et de sécurité. Il a appelé à la levée de l’embargo sur les armes; au déploiement de la mission d’appui à la paix envisagée par l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD); à l’institutionnalisation des forces nationales de sécurité;
et au lancement d’un programme de démobilisation, de désarmement et de réinsertion. Il est tout aussi important de jeter les bases d’une bonne administration publique tant au niveau national que régional et conforme à la Charte fédérale de transition. Enfin, une constitution permanente doit être établie afin d’ouvrir la voie à des élections justes libres après la fin de la période de transition, a conclu le Ministre.
M. KENZO OSHIMA (Japon) a consacré une partie de son intervention à trois grands dossiers du Conseil de sécurité: les tirs de missiles balistiques par la République populaire démocratique de Corée (RPDC), le nucléaire iranien et le conflit au Liban. Après le tir de missiles balistiques par la RPDC le 4 juillet dernier, le Conseil de sécurité a, dans sa résolution 1695 adoptée à l’unanimité, envoyé un message ferme, au nom de la communauté internationale tout entière, pour condamner cette action. Selon les dispositions de cette résolution, les États membres sont désormais tenus de prendre des mesures concrètes et appellent la RPDC à la mettre en œuvre, intégralement et sans délai. Dans cet esprit, le Japon a pris le 19 septembre une série de mesures pour la prévention du transfert de ressources financières à la RPDC, mesures qui s’ajoutent à celles concernant le contrôle strict des exportations. Le Japon continuera d’entreprendre tous ses efforts pour que la question du nucléaire et de l’enlèvement soit réglée de manière globale, conformément à la Déclaration de Pyongyang de 2002, a-t-il dit. S’agissant du nucléaire iranien, le Japon exhorte Téhéran à respecter complètement la résolution 1696 du Conseil de sécurité en suspendant sans tarder toutes les activités d’enrichissement de l’uranium et à retourner à la table des négociations. Au sujet du Liban, le représentant a souligné que son pays se félicitait de l’adoption de la résolution 1701 du Conseil de sécurité et soutenait les efforts visant à sa mise en œuvre.
Le représentant japonais a indiqué, par ailleurs, que son pays avait l’intention d’accroître son aide publique au développement afin de permettre aux pays en développement de réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement. Le Japon augmenterait ainsi le volume de son aide au développement de 10 milliards sur une période de cinq ans et doublerait l’aide au développement de l’Afrique sur une période de trois ans. Dans le domaine commercial, le Japon fera tous ses efforts pour permettre la reprise rapide et le succès des négociations du Cycle de Doha de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Le représentant a également insisté sur la réforme du Conseil de sécurité. Il y a un besoin réel et urgent de disposer d’un Conseil de sécurité plus efficace, représentatif et transparent, a-t-il dit. De même, des résultats concrets concernant la réforme de la gestion de l’Organisation sont nécessaires, a-t-il ajouté.
Mme AKSOLTAN ATAEVA (Turkménistan) s’est prononcée pour l’expansion des activités du Conseil de sécurité, ainsi que pour l’accroissement du nombre de ses membres. Elle a de même souhaité une plus grande coordination de ses activités régionales et internationales. D’une manière générale, elle s’est dite également favorable au renforcement du rôle des Nations Unies sur la scène internationale.
Faisant le bilan de son pays, elle a rappelé que la croissance économique du Turkménistan dépassait 8% par an, que son programme de développement économique assurait au pays une indépendance alimentaire, l’accès au gaz, à l’eau et au sel à des prix bas. Une politique des transports a pu de même assurer la qualité d’un service public à la portée du plus grand nombre. Tout ceci a été possible, a-t-elle dit, grâce à un programme de développement sur le long terme pour lequel 60% du budget est attribué à la sphère sociale. Le Conseil du peuple du Turkménistan, le plus haut organe du pays, a de plus favorisé, par une série de mesures, une plus grande participation des citoyens au destin du Turkménistan. Enfin, elle a rappelé la nécessité d’un système d’alerte rapide afin d’améliorer la diplomatie préventive. Les Nations Unies, a-t-elle dit en guise de conclusion, sont le reflet des mutations objectives de ce monde. Elles constituent plus que jamais la structure internationale la plus universelle et la plus à même de garantir la sécurité mondiale.
Droits de réponse
Le représentant du Bhoutan a répondu à l’intervention du Ministre du Népal, qui avait dénoncé le manque de volonté de son pays pour régler la question des camps de réfugiés au Népal. Le représentant s’est inscrit en faux contre ces propos. Son pays est déterminé à résoudre le problème par le processus bilatéral. Ce processus a connu des retards et des interruptions à cause des changements de gouvernement intervenus au Népal.
Le représentant du Japon, répliquant à l’intervention du Ministre de la République populaire démocratique de la Corée (RPDC), a affirmé que la question du passé avait été clairement exprimée, notamment dans la Déclaration de Pyongyang de 2002. Le Japon est un pays épris de paix et a contribué sans cesse aux objectifs des Nations Unies, a-t-il dit.
Le représentant de la République populaire démocratique de Corée (RPDC) a répondu que son pays était l’objet de menaces constantes de la part du Japon. Selon lui, les autorités ultraconservatrices du Japon veulent accélérer la militarisation du pays et légitimer l’agression en modifiant la constitution. Cela montre, a-t-il ajouté, que la menace de la part du Japon devient une réalité. En tant qu’allié des États-Unis, il exécute la politique de ceux-ci contre la RPDC, a-t-il assuré. Il a ajouté qu’au cours de la Seconde Guerre mondiale, le Japon avait procédé aux enlèvements de 8,4 millions de Coréens et forcé 200 000 femmes et fillettes à l’esclavage. Le Japon est dangereux, riche et opulent mais pauvre du point de vue moral, a-t-il conclu.
Le représentant du Japon a jugé fort malheureux que le représentant de la RPDC ait parlé du passé. Il a rappelé que le Japon avait maintes fois dit que la question du passé avait été réglée. Il a souligné que son pays était prêt à parler de cette question sur une base bilatérale avec la RPDC. Les chiffres évoqués par le représentant de la RPDC sont excessifs, a-t-il également affirmé.
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