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AG/10502

LES NATIONS UNIES LANCENT LEUR STRATÉGIE MONDIALE CONTRE LE TERRORISME

19/9/2006
Assemblée généraleAG/10502
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Lancement de la Stratégie antiterroriste

mondiale des Nations Unies

après-midi


LES NATIONS UNIES LANCENT LEUR STRATÉGIE MONDIALE CONTRE LE TERRORISME


Des ministres appellent à sa pleine mise en œuvre face au « fléau du XXIème siècle »


En marge du débat général de l’Assemblée générale, le Vice-Secrétaire général des Nations Unies, M. Mark Malloch Brown, a lancé cet après-midi, au nom du Secrétaire général, M. Kofi Annan, la Stratégie mondiale contre le terrorisme des Nations Unies.  Tout en notant l’importance de l’adoption par consensus de cette Stratégie mondiale par les 192 États Membres de l’Assemblée générale, le 8 septembre dernier, il a souligné que c’est son application effective qui la rendra historique.


En mars 2005, le Secrétaire général avait lancé un appel à tous les pays pour qu’ils s’unissent derrière un Plan d’action commun contre le terrorisme.  En réponse, cette Stratégie comprend des mesures de lutte contre le terrorisme qui, tout en protégeant les droits de l’homme, renforceraient la capacité des États responsables et consolideraient l’état de droit.  « Nous, États Membres de l’Organisation des Nations Unies, décidons solennellement de condamner systématiquement, sans équivoque et vigoureusement, le terrorisme sous toutes ses formes et dans toutes ses manifestations, quels qu’en soient les auteurs, les lieux et les buts, car il constitue une des menaces les plus graves pour la paix et la sécurité internationales », insiste le Plan d’action de cette Stratégie.


La Présidente de l’Assemblée générale, Sheikha Haya Rashed Al Khalifa, a déclaré qu’il s’agissait là d’une preuve extraordinaire de la détermination des Nations Unies « à affronter le terrorisme de face ».  La Stratégie va venir s’ajouter au cadre juridique de l’Assemblée générale, a-t-elle indiqué, estimant que les États Membres et l’ONU devraient travailler ensemble et de manière cohérente dans le cadre de cette lutte.  Elle a précisé que la Stratégie était un instrument qui pourrait être mis à jour selon l’évolution du terrorisme, notamment dans le cadre de l’examen de sa mise en œuvre tous les deux ans.  Elle a par ailleurs noté qu’il restait beaucoup à faire, insistant particulièrement sur la nécessité de finaliser le projet de convention générale sur le terrorisme international dans les meilleurs délais.  « Ce n’est qu’en travaillant ensemble que nous pourrons nous débarrasser du fléau que représente le terrorisme », a-t-elle affirmé.


À l’instar de la Suisse, de nombreuses délégations se sont félicitées que l’ONU se dote d’un plan d’action complet de lutte contre le terrorisme à l’échelle mondiale qui reconnaisse à la fois la nécessité de s’attaquer aux causes potentielles du terrorisme, et celle d’intensifier la coopération internationale dans ce domaine.  Soulignant qu’aucune condition ne saurait excuser ou justifier des actes de terrorisme, les États ont en outre réaffirmé leur détermination à prendre toutes les mesures en vue d’éliminer les conditions propices à la propagation du terrorisme, s’agissant notamment des conflits qui perdurent, de la déshumanisation des victimes du terrorisme sous toutes ses formes et manifestations, de l’absence de légalité et des violations des droits de l’homme, de la discrimination ethnique, nationale et religieuse, de l’exclusion politique, de la marginalisation socioéconomique et de l’absence de gouvernance.


Certains Ministres des affaires étrangères qui ont pris la parole, tels que celui du Liban et de l’Égypte, ont aussi salué le fait que le texte confirme l’obligation des États de s’abstenir de toute participation à des actes terroristes et qu’il reconnaisse l’occupation d’un territoire comme l’un des facteurs propices à sa propagation.  Toutefois, la délégation du Yémen, entre autres, a regretté qu’une définition claire du terrorisme n’ait pu être atteinte, notamment en ce qui concerne la notion de résistance légitime à une occupation étrangère.  Les États Membres, à l’exemple de la délégation du Japon, ont par ailleurs insisté sur l’importance, dans le cadre de la mise en œuvre de cette Stratégie, de continuer à susciter le dialogue entre les civilisations, les cultures, les peuples et les religions, ainsi qu’à créer les conditions d’un environnement socioéconomique ne favorisant pas le recours au terrorisme.   


« Loin de s’exclure mutuellement, l’efficacité de la lutte antiterroriste et la protection des droits de l’homme sont interdépendantes et complémentaires.  La défense des droits de l’homme est donc l’une des conditions essentielles du succès d’une stratégie antiterroriste », avait soutenu le Secrétaire général dans son rapport sur la question*, « S’unir contre le terrorisme: recommandations pour une stratégie mondiale contre le terrorisme ».


Les représentants des pays suivants ont pris la parole au cours de cette réunion de haut niveau: Singapour, Espagne, Finlande au nom de l’Union européenne, Égypte, Philippines, Liban, Suisse, Turquie, Japon, Australie, Royaume-Uni, Fédération de Russie, Yémen et Israël.


*A/60/285



Déclarations


Mme HAYA RASHED AL KHALIFA (Bahreïn), Présidente de la soixante et unième session de l’Assemblée générale, a souligné que le lancement de la Stratégie mondiale contre le terrorisme marquait une étape importante dans la lutte des Nations Unies contre le fléau du terrorisme, une des menaces les plus sérieuses à la paix internationale.  Elle a affirmé que cette Stratégie mondiale représentait la volonté commune des Nations Unies à faire face au terrorisme qui, sous toutes ses formes et manifestations, quels qu’en soient ses auteurs ou ses mobiles, doit être condamné.  Exhortant tous les États Membres à adhérer aux instruments juridiques de lutte contre le terrorisme, elle a indiqué que la Stratégie mondiale complétait ce cadre juridique en fournissant des mesures concrètes axées sur les résultats.


Elle a rappelé que le Plan d’action de cette Stratégie reconnaissait la nécessité de traiter des causes sous-jacentes pouvant mener au terrorisme, même si aucune d’entre elles ne peut justifier de tels actes.  De plus, elle a fait valoir que ce Plan d’action contient des mesures concrètes pour mieux combattre le terrorisme, en insistant particulièrement sur la coopération entre les États Membres et les Nations Unies ainsi que sur le renforcement des capacités aux niveaux national et international.  Elle reconnaît aussi la nécessité de promouvoir le respect des droits de l’homme et de la primauté du droit dans le cadre de cette lutte.  Enfin, elle a estimé que cette Stratégie mondiale devait rester un document vivant qui sera mis à jour afin de répondre, de manière adéquate, à l’environnement changeant ainsi qu’au développement des technologies dans ce domaine.  Il faut traduire la Stratégie en véritables actions, a-t-elle conclu, en appelant également les pays à conclure les négociations sur le projet de convention générale sur le terrorisme international.


M. GEORGE YEO, Ministre des affaires étrangères de Singapour, a déclaré que le lancement de la Stratégie mondiale contre le terrorisme des Nations Unies constituait une étape importante dans la lutte contre ce fléau.  Notant que son pays avait coprésidé les pourparlers relatifs à la formulation de cette Stratégie, il s’est félicité de la flexibilité et de l’esprit de compromis qui ont permis d’aboutir à ce consensus.  Il a estimé que cette Stratégie mondiale n’était qu’un élément dans une lutte beaucoup plus large contre le terrorisme.  Reconnaissant que les discussions sur les causes latentes du terrorisme étaient souvent complexes et controversées, il a affirmé que seul un dialogue basé sur le respect pouvait mener à la compréhension et au compromis.  Le Ministre a argué que les terroristes utilisaient la race et la religion pour diviser et pour recruter de nouveaux membres.  Il a fait valoir l’importance de contrer cette Stratégie en rapprochant les civilisations, notamment par le biais d’initiatives comme l’Alliance pour les civilisations.


M. MIGUEL ANGEL MORATINOS, Ministre des affaires étrangères et de la coopération de l’Espagne, a rendu hommage à toutes les victimes du terrorisme à New York, Madrid, Beslan, Londres, Bali, Charm el-Cheikh et de nombreux autres endroits du monde.  « Il est particulièrement important de condamner sans équivoque, ni condition, toute forme de terrorisme dans un respect total des droits de l’homme », a-t-il déclaré, appelant à mettre en place une assistance efficace aux victimes du terrorisme.


Aux niveaux européen et méditerranéen, l’Espagne, elle-même victime du terrorisme, cherche à développer la coopération avec les pays voisins dans la lutte antiterroriste, a indiqué le Ministre qui a espéré que cette Stratégie contribuerait à finaliser le projet de convention générale contre le terrorisme.  « En adoptant cette Stratégie, nous nous sommes dotés d’un programme de travail qui nous engagera à travailler aux niveaux national, régional et mondial », s’est-il félicité.


M. MARK MALLOCH BROWN, Vice-Secrétaire général des Nations Unies, intervenant au nom du Secrétaire général, a déclaré que l’Assemblée générale avait forgé une vision globale et coordonnée pour faire face au terrorisme à tous les niveaux.  Elle résulte d’une conviction fondamentale que nous partageons tous: le terrorisme sous toutes ses formes et quels qu’en soit ses auteurs ou ses mobiles est inacceptable et ne peut jamais être justifié, a-t-il affirmé.  Notant l’importance de l’adoption de cette Stratégie mondiale par les 192 États Membres, il a souligné que c’est son application effective qui la rendra historique.  Il a appelé les États Membres à traduire sans délai les engagements en réalité. 


Ainsi, M. Malloch Brown a fait valoir qu’il faudrait combattre le financement des terroristes, les empêcher d’acquérir des armes et s’assurer qu’on ne leur accorde pas d’asile.  De plus, il a souligné qu’il faudrait aborder les conditions propices à la propagation du terrorisme, même si aucune d’entre elles ne justifie de tels actes.  M. Malloch Brown a aussi estimé qu’il faudrait résoudre toutes les questions en suspens liées à la future convention générale sur le terrorisme international afin que ce texte puisse être adopté par tous les États.  M. Malloch Brown a souligné également que la lutte contre le terrorisme respecte les droits de l’homme et la primauté du droit.


Le Vice-Secrétaire général a, par ailleurs, mis l’accent sur l’importance de renforcer la cohérence du système de l’ONU dans ce domaine.  Il a déclaré que les États avaient désormais la possibilité de prouver que la coopération multilatérale fonctionnait dans la lutte contre le terrorisme.  Nous avons enfin une réponse véritablement globale à cette menace mondiale, et j’espère que vous saisirez cette occasion, a-t-il conclu.


M. ERKKI TUOMIOJA, Ministre des affaires étrangères de la Finlande, s’exprimant au nom de l’Union européenne, a déclaré que le terrorisme posait une grave menace à la sécurité des États, aux valeurs démocratiques des sociétés et aux droits et libertés des peuples.  Aucune cause ou souffrance ne peut justifier les actes terroristes, a-t-il insisté.  Notant que cette menace mondiale nécessitait une réponse globale, il a affirmé que les Nations Unies jouaient un rôle clef dans la lutte collective contre le terrorisme.  Il a indiqué que l’Union européenne saluait la Stratégie antiterroriste mondiale et que son adoption par consensus montrait la ferme détermination de l’Assemblée générale à s’unir pour combattre le terrorisme.  De plus, il a estimé que l’Assemblée générale devait maintenir cet élan, notamment afin de s’accorder sur la Convention globale sur le terrorisme.


Le Ministre finlandais a exhorté les États Membres qui ne l’avaient pas encore fait à ratifier ou à adhérer aux 16 conventions des Nations Unies relatives à la lutte contre le terrorisme ainsi qu’aux protocoles qui s’y rattachent et qui forment un cadre juridique pour les mesures à prendre dans ce domaine.  Il s’est félicité que cette Stratégie mondiale reconnaisse que la promotion des droits de l’homme et de l’état de droit est essentielle dans la lutte contre le terrorisme.  En outre, il a souligné l’importance du renforcement des capacités dans tous les États comme un des éléments clefs de cette Stratégie mondiale.  Dans une perspective de coordination et de coopération, le Ministre a salué l’institutionnalisation du Groupe de travail pour la mise en œuvre de la lutte antiterroriste des nations et a affirmé que les États Membres devraient lui assurer des ressources adéquates.  Enfin, il a fait valoir que l’Union européenne continuerait à déployer ses efforts afin de renforcer le dialogue et de promouvoir la compréhension mutuelle entre les cultures et les civilisations. 


M. AHMED ABOUL GHEIT, Ministre des affaires étrangères de l’Égypte, a fait valoir que la Stratégie mondiale contre le terrorisme augmentait la coopération internationale qui lie les efforts nationaux de lutte contre le terrorisme.  Notant que cette Stratégie réaffirmait le rôle de l’Assemblée générale dans ce combat, il a rappelé que son pays avait activement participé à ses négociations.  Il s’est félicité de son adoption par consensus, même si selon lui, certains éléments importants ne figurent pas dans le document.  L’Assemblée générale doit continuer à l’actualiser et la développer, a-t-il suggéré.  Ainsi, il a salué la décision d’examiner sa mise en œuvre, tous les deux ans, afin d’en assurer son efficacité. 


Le Ministre égyptien des affaires étrangères a argué que le lancement de cette Stratégie mondiale contre le terrorisme permettrait aux Nations Unies de sortir du cadre étroit adopté pour traiter du terrorisme, puisque ce sujet n’était auparavant, qu’abordé au sein du Conseil de sécurité et de ses Comités contre le terrorisme.  De plus, il a affirmé que ce document constituait une nouvelle approche dans la lutte contre le terrorisme puisqu’il reconnaît l’importance de traiter des conditions propices à la propagation de ces actes.  Il a insisté sur l’engagement des États à mettre fin à l’occupation étrangère, une des causes selon lui de cette propagation.  Il a jugé impératif d’adopter des approches courageuses et de régler les différends qui alimentent le terrorisme, en particulier celle de l’occupation étrangère de territoires par la force, qui prive les peuples de leur droit à l’autodétermination.  Il a également indiqué que le texte réaffirmait l’obligation des États de s’abstenir de la participation à des actes de terrorisme et a estimé que des mesures légales devaient être prises contre les États qui ne la respectaient pas.


M. ALBERTO G. RUMULO, Ministre des affaires étrangères des Philippines, a estimé que le lancement de la Stratégie mondiale contre le terrorisme était un catalyseur qui unissait les États pour protéger les peuples du monde.  « Elle comporte de nombreux éléments qui complètent les efforts nationaux de lutte contre le terrorisme », s’est-il félicité.  Son pays, a-t-il assuré, réaffirme son soutien à l’adoption d’une convention générale sur le terrorisme international qui renforcerait le cadre juridique existant et constituerait l’épine dorsale de la lutte contre le terrorisme, en particulier pour les pays qui ont le moins de capacités nationales de lutte.


« Il ne suffit pas d’empêcher les terroristes de commettre leurs actes lâches », a aussi déclaré le Ministre, appelant à aussi s’attaquer à la pauvreté et favoriser le dialogue, notamment au niveau des religions.  Le Forum de coopération pour la paix, organisé par les Philippines et associant responsables politiques, société civile et chefs religieux et communautaires, s’inscrit dans cette promotion d’une culture d’amitié et de paix entre les peuples, a-t-il souligné.


M. FAWZI SALLOUKH, Ministre des affaires étrangères et de l’émigration du Liban, a condamné le terrorisme sous toutes ses formes.  Il a indiqué que la Stratégie mondiale contre le terrorisme constituait une étape nécessaire pour obtenir un consensus mais n’abordait pas toutes les préoccupations des pays.  Il a toutefois estimé qu’une des réalisations de cette Stratégie était de reconnaître, en dépit de termes insuffisants, le droit légitime des peuples à résister une puissance occupante.  Il s’est aussi félicité que le document souligne la nécessité de traiter des conditions propices à la propagation du terrorisme ainsi que celle de se conformer au droit international dans les activités liées à cette lutte.  Par ailleurs, il a noté que cette Stratégie mondiale contre le terrorisme donnait à l’Assemblée générale, organe des Nations Unies qui connaît la plus large représentation, un rôle central dans la lutte contre le terrorisme.


Le Ministre libanais a toutefois regretté que la Stratégie n’inclue pas certains principes de base dont une définition du terrorisme ainsi que la condamnation du terrorisme d’État.  Les États doivent être tenus responsables de ce type d’actes et ne peuvent être au-dessus de la loi, a-t-il soutenu.  Enfin, il a salué l’examen tous les deux ans de cette Stratégie afin qu’elle demeure un instrument efficace.


M. ULRICH LEHNER, Chef de la Division des organisations internationales du Département fédéral des affaires étrangères de la Suisse, s’est félicité que pour la première fois de son histoire, l’ONU se dote d’un plan d’action complet de lutte contre le terrorisme à l’échelle mondiale qui reconnaisse la nécessité de s’attaquer aux causes potentielles du terrorisme et fasse preuve de la même détermination à intensifier la coopération internationale entre polices et institutions judiciaires.  Il a également salué le fait que la Stratégie mondiale contre le terrorisme réaffirme la complémentarité entre la lutte contre le terrorisme, le respect de l’état de droit et la sauvegarde des droits de l’homme.


« La Suisse juge primordial que la communauté internationale réponde de façon encore plus cohérente à la menace terroriste », a insisté M. Lehner.  Cette riposte doit recourir à tous les moyens pour la priver de ses ressources, en portant toute l’attention nécessaire aux victimes des actes terroristes et en rehaussant la légitimité de cette lutte par un respect accru des droits de l’homme.  Enfin, il a formulé l’espoir que l’Assemblée générale adoptera sans tarder, renforcée par cet élan, le texte d’une convention générale sur le terrorisme international, qui viendra compléter les 16 conventions et protocoles sectoriels existants.


M. RAFET AKGUNAY, Vice-Ministre des affaires étrangères de la Turquie, a estimé que le lancement de la Stratégie mondiale contre le terrorisme était un tournant qui devrait être reconnu par tous.  « En tant que pays qui est la cible du terrorisme depuis longtemps, nous avons tiré d’importantes leçons à propos desquelles il semble, aujourd’hui, y avoir un consensus mondial », a-t-il affirmé, soulignant que le terrorisme est un crime contre l’humanité qu’aucune circonstance ne peut justifier.


Le Vice-Ministre a, en outre, déclaré que le terrorisme était un phénomène en constante évolution qui tirait parti de la mondialisation de toutes les manières possibles, ce qui lui conférait un spectre de plus en plus large.  « Notre lutte contre le terrorisme doit donc être globale et multidimensionnelle », a-t-il dit, rappelant qu’aucune nation n’avait le pouvoir de triompher, seule, du terrorisme.  Les Nations Unies sont l’instance la plus appropriée pour établir les bases d’une Stratégie mondiale sur le sujet, a-t-il estimé, prévenant qu’un échec à travailler ensemble ne ferait que nourrir le terrorisme.  À cet égard, il a exhorté tous les États Membres à adopter le projet de convention générale sur le terrorisme international, « qui pourrait servir de pièce centrale de la lutte mondiale ».


M. SHINYO TAKAHIRO (Japon) s’est félicité du lancement de la Stratégie mondiale contre le terrorisme et du fait que, malgré leurs différences d’opinion, les États aient adopté une approche basée sur l’action et les résultats.  Nous avons envoyé un message très clair contre le terrorisme, a-t-il précisé.  Cette Stratégie n’aurait de valeur que si elle était appliquée pleinement, a-t-il estimé, avant d’exhorter toutes les parties à faire des efforts dans ce sens.  Il a reconnu qu’il était nécessaire de prendre en compte les conditions propices à la propagation du terrorisme afin de créer un environnement qui ne favoriserait pas de tels actes.  Le Japon, en tenant compte de la sécurité des personnes, travaille sur ces questions depuis longtemps, a-t-il fait valoir.  Soulignant la détermination du Japon à contribuer à la mise en en œuvre des mesures antiterroristes, il a déclaré qu’il serait important d’assurer l’efficacité de la Stratégie mondiale par le suivi des progrès accomplis dans son application.


M. ALEXANDER DOWNER, Ministre des affaires étrangères de l’Australie, au nom du Canada et de la Nouvelle-Zélande, a souligné qu’il n’y avait pas de menace contemporaine plus importante pour la paix et la sécurité internationales que le terrorisme, comme en témoignent les récentes explosions en Afghanistan, en Iraq, en Somalie et en Thaïlande.  Les États sont déterminés, en vertu de cette Stratégie, à condamner fermement et sans équivoque le terrorisme sous toutes ses formes, s’est-il félicité, y voyant « un message d’une importance fondamentale ».  Il a également réaffirmé son appui à l’engagement de s’attaquer à tous les facteurs qui contribuent au terrorisme mais a regretté que les idéologies extrémistes n’y aient pas été incluses.


Les États doivent prendre des mesures concrètes pour prévenir et combattre le terrorisme et pour renforcer leurs capacités nationales de lutte, a poursuivi le Ministre, mais le terrorisme a aujourd’hui une dimension mondiale et une réponse globale est donc aussi importante.  Appelant tous les États à s’accorder sur une convention générale sur le terrorisme international afin de s’assurer que tous les actes terroristes tombent sous le coup du droit international, il a estimé que, par l’adoption de cette Stratégie mondiale, l’Assemblée générale a montré qu’elle peut agir de manière décisive sur les questions internationales contemporaines ».


M. KIM HOWELLS, Ministre d’État pour les affaires étrangères et du Commonwealth du Royaume-Uni, a estimé que le terrorisme était une attaque contre les valeurs fondamentales de l’ONU: la primauté du droit, la protection des civils et les principes de respect mutuel entre les peuples de différentes religion et cultures.  Il s’est donc félicité que les États Membres se soient accordés pour condamner le terrorisme et pour montrer leur détermination face à cette menace.  Il s’est réjoui que la Stratégie mondiale contre le terrorisme se base sur les recommandations faites par le Secrétaire général et a appuyé l’élan visant à mobiliser le système de l’ONU dans cet effort.  Notant le travail qui reste à accomplir, il a, entre autres, souligné l’importance de dissuader les gens à avoir recours au terrorisme et de renforcer la capacité des États à protéger leurs citoyens.


Le Ministre a, en outre, mis l’accent sur la nécessité de partager les meilleures pratiques.  L’ONU peut aider les États à développer leur législation nationale en la matière ainsi que des partenariats avec la société civile, a-t-il ajouté, en affirmant que les gouvernements ne pouvaient, à eux seuls, remporter la lutte contre le terrorisme.  S’agissant des mesures visant à faire obstacle aux activités terroristes, il a particulièrement insisté sur les obligations liées aux déplacements.  Enfin, il a argué que cette condamnation commune du terrorisme n’était qu’un premier pas.  Il faut maintenant travailler ensemble pour garantir la pleine mise en œuvre de ce Plan d’action, a-t-il conclu.


M. ALEXANDER YAKOVENKO, Vice-Ministre des affaires étrangères de la Fédération de Russie, a estimé que l’adoption par consensus de la Stratégie des Nations Unies contre le terrorisme était un pas important pour l’Assemblée générale, très symbolique alors que l’on rendait actuellement hommage aux victimes du 11 septembre 2001 et de la tragédie de Beslan.  Il s’est réjoui de voir des initiatives de la Russie reprises dans ce document, notamment l’interdiction de l’incitation au terrorisme et la coopération renforcée avec la société civile, ainsi que l’encouragement au dialogue entre les civilisations et les religions.  La Stratégie renforce le caractère multilatéral de la lutte antiterroriste, a-t-il également assuré.


M. AHMED HASSAN MOHAMED (Yémen) a estimé que la Stratégie antiterroriste adoptée aujourd’hui était le résultat de discussions ardues qui représentait un premier pas dans la bonne direction, d’autant que le Yémen a été l’une des victimes les plus anciennes du terrorisme.  De nombreuses propositions ont été faites contre la diffusion de ce fléau, mais le représentant a regretté que la notion de terrorisme d’état ne figure pas dans le document, ainsi que l’absence d’une définition de la distinction entre terrorisme et résistance légitime.  Il a également souligné que l’élimination de la pauvreté, le droit au développement et la nécessité de ne pas offenser les religions et les textes sacrés devraient figurer dans le document.  « Il ne faut pas relier le terrorisme à une religion quelle qu’elle soit », a enfin souligné le représentant.


M. DANIEL CARMON (Israël) a souligné que le terrorisme est un problème mondial qui ne pourra être vaincu qu’au niveau mondial.  Il s’est félicité que la Stratégie mondiale contre le terrorisme souligne que les actes terroristes, quels qu’en soient les auteurs ou les mobiles, ne peuvent être justifiés sous aucun prétexte.  Il a cependant regretté que la Stratégie, telle qu’elle a été adoptée et lancée aujourd’hui, ne comporte plus certaines dispositions.


« Israël est la cible d’attaques terroristes constantes lancées par le Hezbollah et le Hamas », a indiqué le Représentant, accusant la Syrie et l’Iran de parrainer ce terrorisme.  Toutefois, il a réaffirmé que le terrorisme ne reconnaît aucune frontière et menace tous les individus directement.  Plus que jamais notre monde est divisé entre les modérés et les extrémistes qui se soutiennent mutuellement dans leurs activités terroristes et incitent les jeunes à la haine, par des livres et des moyens éducatifs, ce qui n’est pas moins dangereux que le terrorisme lui-même, a estimé M. Carmon.  L’incitation à la violence va faire naître la génération future du terrorisme, a-t-il prévenu.  Le Représentant s’est déclaré convaincu que, sans excuse donnée à un quelconque acte terroriste, la communauté internationale peut mettre fin au terrorisme.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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