ASSEMBLÉE GÉNÉRALE: LA MAJORITÉ DES DÉLÉGATIONS SOULIGNENT QU’UN CONSEIL ÉLARGI EST INDISPENSABLE AU RENFORCEMENT DE LA CRÉDIBILITE DES NATIONS UNIES
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Assemblée générale
96e séance plénière – après-midi
ASSEMBLÉE GÉNÉRALE: LA MAJORITÉ DES DÉLÉGATIONS SOULIGNENT QU’UN CONSEIL ÉLARGI EST INDISPENSABLE AU RENFORCEMENT DE LA CRÉDIBILITE DES NATIONS UNIES
À la clôture ce soir d’un débat de deux jours consacré à la réforme du Conseil de sécurité, et auquel ont participé 86 délégations, le Président en exercice de l’Assemblée générale, Cheik Sidi Diarra (Mali), a noté qu’il s’était dégagé un constat « quasi unanime » sur le fait que le statut quo n’était plus viable et que procéder à la réforme du Conseil d’une manière qui aborde à la fois son élargissement et ses méthodes de travail était indispensable pour accroître son autorité et sa légitimité, et pour renforcer la crédibilité des Nations Unies dans leur ensemble.
Il a déclaré que les débats avaient fait clairement ressortir qu’il existait « une ferme intention » d’entreprendre une réforme du Conseil de sécurité en souplesse, afin de remporter l’adhésion du plus grand nombre possible de membres. S’agissant de la poursuite de la réflexion, plusieurs intervenants ont estimé que le moment était adéquat et ont exprimé le vœu de mener immédiatement le processus à son terme. Toutefois, il a encouragé la poursuite de consultations permanentes sur la question, ainsi qu’un partage des points de vues, afin que tous les membres puissent travailler ensemble en vue de mener à bien cet aspect important de la réforme de l’Organisation.
Suite au nombre de propositions visant la réforme du Conseil et présentées depuis l’année dernière, l’exaspération sur le rythme, les progrès accomplis ou les divisions persistantes en matière de démarches s’est accrue. Se faisant l’écho des sentiments exprimés par de multiples intervenants, le représentant de la République-Unie de Tanzanie a indiqué qu’en dépit de réformes récentes substantielles, telles la création du Conseil des droits de l’homme et la Commission de consolidation de la paix, l’incapacité à entreprendre une réforme et à assurer l’élargissement du Conseil de sécurité représentait une « carence flagrante ». Aussi longtemps que les appels, voire les exigences, d’une majorité d’États Membres en faveur de cette réforme demeuraient non réalisés, les postulats concernant la légitimité du Conseil sonneraient faux. En fait, rien ne donnait un meilleur aperçu du déséquilibre des pouvoirs au sein de l’Organisation que le Conseil de sécurité, et dans ce déséquilibre, les pays en développement étaient « les plus grandes victimes ».
Affirmant que le Conseil ne représentait plus les réalités géopolitiques du monde moderne, mais plutôt un équilibre d’un autre âge qui renvoyait à 1945, la représentante de Nauru a déclaré que la passivité observée dans la réforme simultanée de toutes les instances principales des Nations Unies était une aberration du système, qui ne pouvait qu’affaiblir la structure de l’Organisation et réduire son efficacité. L’effervescence générale actuelle exigeait que le
problème soit abordé de manière pressante et sans plus tarder. Sa délégation avait coparrainé le projet de résolution du Groupe des quatre, qui était à ce jour la seule proposition qui assure un cadre adéquat et intégral à la modification des structures du Conseil. De plus, ce texte était le seul à protéger les intérêts de tous les pays, grands et petits, et sans parti pris envers une région ou un groupe particuliers.
Le projet de résolution du Groupe des quatre, présenté conjointement le 11 juillet 2005 par le Brésil, le Japon, l’Allemagne et l’Inde, des pays qui cherchent tous à devenir membres permanents du Conseil, envisageait un accroissement des membres du Conseil, qui passeraient de 15 à 25, en ajoutant six membres permanents et quatre membres non permanents. Les nouveaux membres permanents seraient élus de la manière suivante: deux pour le Groupe des États d’Afrique; deux pour le Groupe des États d’Asie; un pour le Groupe d’Amérique latine et des Caraïbes; et un pour le Groupe d’Europe de l’Ouest et autres États. Quant aux quatre membres non permanents, il y en aurait un pour le Groupe des États d’Afrique; un pour le Groupe des États d’Asie; un pour le Groupe des États d’Europe de l’Ouest et autres États; et un pour le Groupe des États d’Amérique latine et des Caraïbes.
Le représentant de la République de Corée a adopté les points de vue exprimés dans le texte présenté par le « Groupe du Consensus », indiquant qu’ils représentaient le meilleur moyen de faire progresser les objectifs de réforme du Conseil.
Plus spécifiquement, ce Groupe a appelé à un accroissement des sièges élus non permanents, plutôt qu’un rajout de membres permanents. Il a déclaré que cette proposition était équitable, positive et pragmatique car le fait de permettre aux groupes régionaux de choisir leurs propres méthodes de rotation offrait plus de chance aux États Membres, grands et petits, de participer au Conseil.
S’agissant des méthodes de travail, il a accueilli avec intérêt la proposition de cinq États Membres -le Groupe des Cinq- qui a porté sur les multiples façons d’accentuer la transparence, la responsabilisation et l’ouverture. Il a émis le vœu que des pourparlers transparents favoriseraient l’édification d’un consensus.
Appuyant la proposition africaine du 18 juillet 2005, qui élargirait le Conseil tant dans la catégorie des sièges permanents que dans celle des sièges non permanents, en accordant à l’Afrique deux sièges permanents et cinq sièges non permanents, et ferait passer le nombre des membres du Conseil de 15 à 26, le représentant du Soudan a indiqué qu’il recherchait une réforme intégrée et systématique, qui prendrait en compte les changements qui étaient intervenus dans le monde moderne, tout en respectant les aspirations du monde en développement, notamment l’Afrique. Il a appelé l’attention sur le fait que le climat et l’impasse qui avaient caractérisé les discussions antérieures ne devaient pas décourager les États Membres et freiner leur volonté de parvenir à un consensus sur la question. Parallèlement, il a déploré « l’immixtion » du Conseil dans des domaines qui n’étaient pas de sa compétence, alors qu’il ne s’acquittait pas lui-même pleinement de toutes ses responsabilités. Dans un certain nombre de situations complexes, le Conseil avait été impuissant, soulignant d’autant plus le besoin de procéder à une réforme. Il a également appelé à l’élimination du droit de veto, indiquant qu’il avait été à l’origine de la mort de nombreux civils.
Alors que les États-Unis appuyaient le principe d’un élargissement du Conseil, il ne faudrait pas non plus entreprendre des changements aux seules fins de changer, a déclaré leur représentant. Tout changement devrait plutôt entraîner une efficacité accrue du Conseil. Une lecture de l’ordre du jour du Conseil de la semaine passée démontrait jusqu’à quel point il était important pour le Conseil de réagir rapidement. L’une des raisons de son efficacité tenait à sa taille, qui permettait de gérer des débats maniables. Le processus consistant à examiner des projets était plus complexe et demandait plus de temps au sein d’instances dotées d’un plus grand nombre de membres. Le Conseil serait plus efficace si le Japon y figurait en tant que membre permanent, compte tenu du fait que ce pays était le deuxième contributeur au budget de l’Organisation, était une démocratie solide et un défenseur des droits de l’homme. Dans l’intervalle, des propositions visant à modifier la Charte de l’ONU n’avaient pas recueilli l’appui voulu, et n’avaient réussi qu’à durcir les positions et à diviser davantage les délégations, et le consensus en était toujours au même point par rapport à l’année dernière. Le temps était peut-être venu de dépasser le stade des propositions figées et de trouver une nouvelle manière d’examiner le problème.
Outre ceux déjà cités, les représentants des pays suivants se sont exprimés aujourd’hui dans le cadre de ce débat: Kazakhstan, Inde, Chypre, Malaisie, Sri Lanka, République de Corée, Slovaquie, Salvador, Libye, Myanmar, Grèce, Éthiopie, Maldives, Népal, Viet Nam, Bhoutan, Venezuela, Fidji, Honduras, Norvège, Îles Salomon, République démocratique populaire lao, Roumanie, Andorre, Arabie saoudite, Uruguay, Bénin, et Malte.
* A/59/L.64
Pour le communiqué intégral en anglais, voir http://ga10485.doc.htm
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