L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE RÉAFFIRME LA DÉCLARATION D’ENGAGEMENT DE 2001 SUR LE VIH/SIDA ET SE PRONONCE EN FAVEUR D’UN ACCÈS AUX SOINS POUR TOUS D’ICI À 2010
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Assemblée générale
86e séance plénière – matin, après midi & soir
L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE RÉAFFIRME LA DÉCLARATION D’ENGAGEMENT DE 2001 SUR LE VIH/SIDA ET SE PRONONCE EN FAVEUR D’UN ACCÈS AUX SOINS POUR TOUS D’ICI À 2010
Elle reconnaît que 20 à 23 milliards de dollars sont nécessaires chaque année pour lutter contre la pandémie dans les pays à revenu faible et intermédiaire
L’Assemblée générale a adopté sans vote, ce soir, au terme d’un sommet de trois jours qui a rassemblé plusieurs dizaines de Chefs d’État et de gouvernement, une nouvelle Déclaration politique sur la lutte contre le VIH et le sida*, l’un des plus grands défis qui se posent aujourd’hui aux dirigeants de la planète, réaffirmant la Déclaration d’engagement de 2001. Elle a également reconnu l’estimation réalisée par le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) selon laquelle 20 à 23 milliards de dollars sont nécessaires chaque année, d’ici à 2010, pour développer rapidement des actions dans les pays à revenu faible et intermédiaire.
Auparavant, le Secrétaire général, Kofi Annan, avait appelé tous les dirigeants à s'engager « personnellement » face à la pandémie qui touche 40 millions de personnes dans le monde, dont 2,3 millions d’enfants, et a déjà fait, en un quart de siècle, 25 millions de morts. Par l’adoption de la Déclaration politique s’est achevée la Réunion de haut niveau 2006 consacrée au sida, dont l’objectif était notamment d’examiner les progrès accomplis dans le cadre de la mise en œuvre de la Déclaration d’engagement sur le VIH/sida de 2001. Aux termes du texte, l’Assemblée générale réaffirme en outre que l’Accord sur les aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce (ADPIC) n’empêchent pas et ne devraient pas empêcher leurs membres de prendre des mesures visant à protéger la santé publique. Autrement dit, cet accord ne doit pas compromettre le droit à la santé publique, et, en particulier, la promotion de l’accès pour tous aux médicaments, y compris la production d’antirétroviraux génériques et d’autres médicaments essentiels aux infections liées au sida.
À cette fin, l’Assemblée générale appelle les gouvernements, les parlements nationaux, les donateurs, les organisations régionales et sous-régionales, les organisations du système des Nations Unies, le Fonds mondial de lutte contre le VIH/sida, la tuberculose et le paludisme, ainsi que la société civile, les personnes vivant avec le VIH, les groupes vulnérables, le secteur privé, les communautés les plus touchées par le VIH et le sida et autres parties prenantes à travailler étroitement ensemble, d’ici à 2010.
Elle décide enfin d’entreprendre de nouveaux examens complets en 2008 et 2011, dans le cadre de l’examen annuel de l’Assemblée générale des progrès réalisés dans la mise en œuvre de la Déclaration d’engagement sur le VIH/sida de 2001.
Le Président de l’Assemblée générale, Jan Eliasson (Suède), s’est félicité de l’adoption de cette Déclaration qui, selon lui, établit un nouveau dialogue, un nouveau partenariat, une nouvelle dynamique entre les gouvernements et la société civile. Il a estimé que l’influence de cette dernière, au cours des ultimes jours et heures de négociations, aura en partie permis de renforcer le texte, et non de l’affaiblir.
À la tribune de l’Assemblée générale, ce matin, ouvrant le débat général au cours duquel se sont exprimés plus de 150 chefs d’État et de gouvernement, Ministres, Ambassadeurs ou représentants d’institutions internationales, Kofi Annan a appelé tous les dirigeants du monde à décider et proclamer que « le sida ne passera pas par moi ». « Il faut que vous fassiez tous de la lutte contre le sida votre priorité personnelle, non seulement au cours de cette réunion, ou cette année, ou l’année prochaine, mais tous les ans jusqu’à ce que cette épidémie soit enrayée », leur a-t-il déclaré.
Une riposte à long terme doit être basée sur le changement social, sur une transformation des mentalités pour que disparaissent les brimades qui entravent l’émancipation des femmes, l’homophobie et la stigmatisation, a souligné pour sa part Peter Piot, Directeur exécutif du Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA).
La lutte contre le VIH et le sida n’est pas seulement une question d’argent, elle se joue aussi sur le terrain de la culture et des comportements sociaux, a ainsi estimé Hilary Benn, Secrétaire d’État pour le développement international du Royaume-Uni, lequel, à l’instar de plusieurs de ses collègues, aurait souhaité un texte de déclaration plus franc, « qui dise toutes les vérités ». Jusqu’à présent, la réaction de la communauté internationale n’a pas été à la hauteur de la crise, a déploré Erik Solheim, Ministre du développement international de la Norvège. L’une des raisons est, selon lui, qu’il n’a pas toujours été possible de parler librement de questions taboues, cachant ainsi la réalité de l’épidémie. Le VIH et le sida, a-t-il assuré, c’est le sexe, c’est le sang, ce sont les inégalités sexuelles, c’est l’homosexualité, c’est la pauvreté, c’est la réalité de nos vies, et des vies des populations du monde entier. Pete Hodgson, Ministre de la santé de la Nouvelle-Zélande, a regretté que des stratégies fondamentales pour combattre la pandémie continuent de faire l’objet de controverses. Nous devons prendre des décisions sur tous les fronts, a-t-il déclaré.
Son homologue de l’Égypte, Nasr El-Sayed, a jugé, de son côté, que le comportement sexuel sain que recommandait l’Islam, prônant fidélité et abstinence, expliquait la prévalence relativement basse dans les pays arabo-musulmans. Le représentant du Bahreïn a ainsi fait état des efforts visant à sensibiliser les groupes vulnérables, à encourager le dépistage prémarital ou l’abstinence.
Au nom de l’Union européenne, Ursula Haubner, Ministre de la sécurité sociale, de la protection des générations et des consommateurs de l’Autriche, a recommandé le recours le plus possible aux flexibilités offertes dans l’ADPIC. Ces flexibilités, a-t-elle insisté, ne doivent pas être compromises par les accords sur le libre-échange et doivent être conjuguées à des mesures visant à éviter la taxation des médicaments antirétroviraux. Pour le Ministre des affaires étrangères du Brésil, Celso Amorim, il est essentiel de tirer parti de la Déclaration de Doha, adoptée en 2001 par les membres de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), pour rendre abordable le prix de ces médicaments. Aucun droit commercial ne peut s’exercer au détriment du droit à la vie et à la santé, a-t-il affirmé.
Par ailleurs, Denis Sassou Nguesso, Président de la République du Congo, a rappelé, au nom de l’Union africaine, que de tous les continents, l’Afrique était celui qui était le plus touché par les ravages de ce redoutable fléau. Les obstacles pour relever le défi de la santé sont nombreux, a-t-il dit, citant la persistance et l’aggravation de la pauvreté, l’insécurité alimentaire, les contraintes économiques, les conflits armés et les catastrophes naturelles. Plusieurs ministres africains ont mis l’accent sur la nécessité d’encourager des partenariats forts afin de lutter plus efficacement contre la pandémie. La Ministre de la santé de l’Afrique du Sud, Manto Tshabalabal-Msimang a appelé, de son côté, à un renforcement des capacités en ressources humaines.
Après l’adoption de la Déclaration politique, le représentant des États-Unis a indiqué que son pays comprenait que la référence faite à la Conférence sur la population et le développement et à l’expression « santé génésique » ne conférait aucun droit et ne pouvait être interprétée comme un soutien, une caution ou un moyen de promouvoir l’avortement. En outre, les États-Unis comprennent que l’ensemble des références contenues dans cette Déclaration à la notion de « comportement sexuel responsable » renvoient à l’abstinence et à la fidélité, a-t-il conclu.
* Le texte sera publié dans toutes les langues officielles à une date ultérieure.
SUITE À DONNER AUX TEXTES ISSUS DE LA VINGT-SIXIÈME SESSION EXTRAORDINAIRE: MISE EN ŒUVRE DE LA DÉCLARATION D’ENGAGEMENT SUR LE VIH/SIDA (45): RÉUNION DE HAUT NIVEAU DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE CONSACRÉE AU VIH/SIDA
Déclaration de la Première Dame des États-Unis, en qualité de représentante du pays hôte, avant la séance plénière
Mme LAURA BUSH, Première Dame des États-Unis, a déclaré, en tant que représentante du pays hôte, que depuis 2001, il était indéniable que l’espoir n’a cessé de grandir. La pandémie de sida constitue la crise humanitaire la plus grave de notre époque. Elle ne connaît aucune frontière, elle frappe toutes les religions, elle s’attaque aux riches comme aux pauvres. La lutte contre cette maladie est une lutte urgente pour la vie. Les États-Unis tiennent depuis 2001 leurs engagements, c’est-à-dire que nous avons consacré chaque année depuis cinq ans plus de ressources financières que l’année précédente.
Mme Bush a ajouté que ce financement accru et durable avait contribué à permettre à quelque 560 000 personnes vivant en Afrique subsaharienne de recevoir un traitement cette année, préserver la santé des populations, élaborer des programmes éducatifs qui puissent diffuser l’espoir auprès des plus jeunes. En Afrique subsaharienne toujours, l’initiative « ABC » a permis de réduire durablement le taux d’infection. Ces programmes éducatifs doivent s’accompagner d’une alphabétisation des populations les plus défavorisées. Les États-Unis sont engagés dans ce sens au travers de programmes de formation des travailleurs de la santé dans les communautés locales. Ils œuvrent non seulement pour combattre l’épidémie de sida mais aussi pour réduire les incidences du paludisme et de la tuberculose.
Déclarations liminaires
M. JAN ELIASSON (Suède), Président de l’Assemblée générale, a déclaré que depuis deux jours une nouvelle dynamique a vu le jour aux Nations Unies avec la participation inégalée de la société civile par le biais de tables rondes et de groupes de travail. Diverses catégories d’acteurs qui n’ont pas l’habitude de travailler ensemble, États Membres, malades du sida et acteurs de la lutte contre la pandémie, se sont assis ensemble à la même table. Nous disposons maintenant d’un projet de déclaration qui a été achevé dans la nuit à trois heures du matin. Il s’agit d’un texte de fond prospectif que j’espère nous adopterons aujourd’hui.
M. KOFI ANNAN, Secrétaire général des Nations Unies, a rappelé qu’en 25 ans, le sida avait changé le monde. Le sida, qui a fait 25 millions de morts, est devenu la principale cause de mortalité aussi bien des femmes que des hommes entre 15 et 59 ans et a infligé le plus grand revers dans l’histoire du développement humain, a-t-il dit, précisant qu’il représentait désormais le plus grave des périls auxquels doit faire face notre génération. Il semble plus que jamais que s’il ne se produit pas de changement radical, nous serons fort loin, à l’horizon 2010, de l’accès universel à la prévention, au traitement, aux soins et aux mesures d’accompagnement, objectif que nous nous sommes engagés à réaliser au Sommet mondial de septembre dernier, a-t-il déclaré. Selon M. Annan, si nous n’intensifions pas considérablement la lutte contre le sida, nous n’atteindrons pas l’objectif de développement énoncé dans la Déclaration du Millénaire qui consiste à enrayer la propagation du VIH et du sida et à commencer à inverser la tendance d’ici à 2015.
Il faut que tous les Présidents et Premiers Ministres, tous les parlementaires et hommes politiques décident et proclament que « le sida ne passera pas par moi », a affirmé le Secrétaire général. Il faut, selon lui, une réforme réelle et positive qui donne un pouvoir plus grand et davantage de confiance aux femmes et aux filles et qui modifie les rapports entre les femmes et les hommes à tous les niveaux de la société. Il faut que les femmes puissent disposer de ressources plus importantes, que la législation leur soit plus favorable et qu’elles soient mieux représentées partout où se prennent des décisions, a-t-il ajouté. Il faut que vous fassiez tous de la lutte contre le sida votre priorité personnelle, non seulement au cours de cette réunion, ou cette année, ou l’année prochaine, mais tous les ans jusqu’à ce que cette épidémie soit enrayée, a-t-il souligné.
M. PETER PIOT, Directeur exécutif de l’ONUSIDA, a déclaré que la Déclaration commune de 2001 avait marqué un tournant réel dans la lutte à échelle mondiale. Se félicitant du chemin parcouru depuis, il a estimé qu’un échec serait aujourd’hui impardonnable. Notre réunion, a-t-il dit, doit être assortie d’une déclaration soulignant la nécessité absolue d’intégrer la lutte contre le VIH/sida dans toutes les stratégies nationales. Il ne s’agit pas d’une crise passagère et nos décisions doivent tenir compte de la nécessité convenue d’allouer 20 milliards de dollars à la lutte contre le sida chaque année à partir de 2008. L’accès universel aux traitements, aux soins, le devoir de venir en aide aux personnes les plus vulnérables vivant avec le virus est le préalable à une action d’ampleur mondiale qui vise à exempter les générations futures de ce fléau dévastateur. La riposte à long terme doit être basée sur le changement social, sur une transformation des mentalités pour que disparaissent les brimades, qui entravent l’émancipation des femmes, l’homophobie et la stigmatisation.
M. RICHARD FEACHEM, Directeur exécutif du Fonds mondial de lutte contre le VIH/sida, la tuberculose et le paludisme, a indiqué qu’il y a cinq ans, le Secrétaire général avait proposé la création d’un fonds mondial pour combattre le sida en Afrique, qui puisse financer une action rapide et urgente. Aujourd’hui, le Fonds travaille dans une centaine de pays et dispose d’un budget de 10 millions de dollars. Mais il reste encore beaucoup à faire dans la mesure où les niveaux d’investissement doivent être accrus. Pour beaucoup de pays réunis ici, il sera nécessaire de trouver de nouvelles modalités de fonctionnement pour mener à bien les programmes déjà mis en place. J’en appelle à tous les dirigeants pour qu’ils fassent tout leur possible afin de trouver ces sources de financement supplémentaires. Il faut que le monde des affaires optimise sa contribution et que nous élevions notre voix pour qu’aucune femme, homme ou enfant ne meure en raison de notre incapacité à trouver les quelques milliers de dollars nécessaires.
Déclarations
MSWATI III, Roi du Swaziland, a rappelé les mesures prises dans son pays pour combattre le VIH/sida. Il a souligné qu’une campagne avait été entreprise pour éduquer la population et apprendre aux personnes atteintes du virus comment mener une vie saine. Le Gouvernement, les associations et les organisations non gouvernementales œuvrent ensemble dans le pays pour informer la population, a-t-il dit. Il a également indiqué que l’abstinence était encouragée, de même que des méthodes traditionnelles. Avec l’abstinence, on assiste à une baisse du taux de prévalence chez les jeunes, a-t-il assuré. Des dispensaires communautaires traditionnels ont été établis, permettant aux enfants orphelins vulnérables de grandir comme les autres enfants, de mener une vie normale, a-t-il également indiqué.
Selon Mswati III, la présence de la tuberculose et du paludisme aggrave encore le problème du VIH/sida. Il est important, a-t-il estimé, que ces trois maladies soient traitées ensemble. La situation exige, selon lui, d’importantes ressources. Il a ainsi remercié le Fonds mondial et les partenaires du développement. Ces ressources ont permis d’octroyer gratuitement des thérapies antirétrovirales aux patients, a-t-il affirmé. Le sida est comme une guerre, a-t-il ajouté, précisant que cette maladie ne faisait pas de différence entre les niveaux des ressources des pays.
M. DENIS SASSOU NGUESSO, Président de la République du Congo, a rappelé, au nom de l’Union africaine, que de tous les continents, l’Afrique était celui qui est le plus touché par les ravages de ce redoutable fléau. L’Afrique est aussi le continent qui dispose des moyens de riposte les plus dérisoires, a regretté M. Sassou Nguesso. Les femmes et les jeunes, fondements de nos sociétés et de nos États, sont les plus atteints, hypothéquant ainsi gravement le développement de nos pays. Que faire pour arrêter l’implacable pandémie? Comment faire pour atteindre l’accès universel à la prévention, aux traitements et aux soins du VIH et du sida? a demandé le Président congolais. Évoquant le Sommet spécial qui s’est tenu à Abuja, au Nigéria en mai dernier, M. Sassou Nguesso a déclaré que l’Union africaine avait réaffirmé ses engagements face à la lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme. La position commune africaine est une convergence, une approche continentale pour relever le défi de la santé. Les obstacles sont nombreux, notamment la persistance et l’aggravation de la pauvreté, l’insécurité alimentaire, les contraintes économiques, les conflits armés et les catastrophes naturelles. Le Président congolais s’est félicité que, dans ce contexte, les pays du G-8 aient pris l’engagement de mobiliser 50 milliards de dollars d’ici à 2010 pour permettre d’accélérer l’accès universel à la prévention, aux traitements et aux soins du VIH. Nous en appelons à la solidarité de la communauté internationale dans son ensemble. Notre responsabilité est historique, car le destin de millions d’hommes et de femmes dépend des engagements que nous prenons aujourd’hui.
M. FRANÇOIS BOZIZE, Président de la République centrafricaine, a déclaré que depuis 2001, des efforts considérables avaient été déployés par les États africains face à ce fléau qui menace la survie du peuple africain. Ces efforts ont permis l’amélioration des indicateurs en matière de lutte contre le sida, mais si l’on prend en exemple certains pays comme la République centrafricaine, ces indicateurs n’atteignent pas l’objectif 8 de la Déclaration du Millénaire pour le développement. Sur 40 000 personnes susceptibles de bénéficier de traitements antirétroviraux en Centrafrique, seuls 6% y ont accès alors que le pays a le taux de prévalence du sida le plus élevé d’Afrique. Les programmes de sensibilisation à l’école n’existent pas en raison du décès d’un grand nombre d’enseignants des suites de la pandémie et d’un manque de financement. Le Président centrafricain en a appelé à ses pairs pour qu’ils souscrivent à l’ensemble des recommandations du Secrétaire général face à un fléau qui met en péril l’existence même de tout un continent. Ces recommandations, a–t-il précisé sont en adéquation avec la Déclaration d’Abuja des chefs d’États africains. Il a souhaité que de nouvelles modalités de coopération et de nouvelles procédures de financement soient adoptées par les institutions financières internationales. Seule la solidarité mondiale pourra orienter nos actions pour que la lutte contre le sida prenne son essor véritable en Afrique, a-t-il souligné.
M. ARNOLD RÜÜTEL, Président de l’Estonie, a déclaré que le VIH/sida n’était pas seulement une maladie, mais est aussi un risque sécuritaire. Le VIH/sida a un impact sur tous les aspects humains, les valeurs, les convictions, l’appartenance sociale et les comportements, a-t-il souligné. Selon lui, la lutte contre le VIH/sida ne sera efficace que si nous tenons compte de toutes ces activités. Le Président estonien a rappelé que les enfants étaient les êtres les plus faibles de nos sociétés et que plus de deux millions d’entre eux étaient séropositifs. Nous devrions nous concentrer sur les enfants et les femmes enceintes et prévenir la transmission du virus de la femme aux enfants, a-t-il poursuivi.
Selon M. Rüütel, si nous voulons remporter la bataille contre le VIH/sida, nous devons surmonter les préjugés sociaux. Tous les États, toutes les sociétés doivent agir à cet égard, quel que soit le nombre de leurs victimes du VIH/sida, a-t-il estimé. Les traitements antirétroviraux doivent être disponibles pour tous ceux qui en ont besoin, a-t-il également déclaré. Le succès de la prévention en Estonie est clair, étant donné que le nombre de nouveaux cas baisse, a-t-il assuré, se déclarant néanmoins préoccupé car le virus s’étend parmi les populations dites vulnérables. Aucun pays ne pourra remporter seul la bataille, a-t-il ajouté, précisant que la solidarité internationale devait être présente.
M. ELIAS ANTONIO SACA GONZALEZ, Président d’El Salvador, a expliqué que le Gouvernement de son pays était pleinement engagé dans la lutte contre les discriminations qui continuent de frapper les personnes vivant avec le VIH et le sida. Le public doit être davantage informé sur la maladie pour que cesse la stigmatisation des groupes vulnérables. Ensemble, la société civile, le Gouvernement et les personnes contaminées, nous pouvons changer la réalité de ce monde. L’exclusion doit cesser. Le Président salvadorien a ajouté que son pays, depuis la Déclaration de 2001, avait réussi à enrayer la progression de la pandémie. Nous sommes fiers d’avoir pu adapter notre stratégie nationale en fonction des engagements pris à l’échelle internationale, notamment en ce qui concerne les programmes intégrés de prévention. Depuis 2001, nous avons multiplié par cinquante le nombre de personnes qui reçoivent un traitement. Nous avons réussi l’essentiel, à savoir baisser de plus de 85% le nombre d’enfants nés avec le virus. La jeune génération représente le futur de notre pays. C’est pour elle que nous devons maintenir une action soutenue et innovante. L’accès universel est en ce sens plus qu’un objectif, il doit devenir rapidement une réalité tangible et efficace, ancrée dans les mœurs d’El Salvador et des autres pays de la région et du monde.
M. EDWARD NGOYANI LOWASSA, Premier Ministre de la République-Unie de Tanzanie, a relevé qu’en dépit des moyens mis en œuvre, le sida fait toujours des ravages. Il nous faut faire face aux menaces multiples que pose la pandémie et les recommandations contenues dans le rapport du Secrétaire général méritent d’être sérieusement envisagées. Le Premier Ministre est revenu sur les activités mises en place dans son pays pour lutter contre le VIH et le sida et qui se sont traduites notamment par l’élaboration d’un cadre d’évaluation servant de guide à tous les agents et travailleurs sociaux. La prévention de la transmission du virus de la mère à l’enfant, les questions de droits de l’homme, la lutte contre les stigmatisations font partie de notre cadre stratégique. Malheureusement, le coût élevé de ces initiatives pose une limite à notre action. Les orphelins du sida et les enfants touchés par le virus constituent l’un des défis majeurs que nous devons relever dans la mesure où les filets de protection traditionnels se sont amenuisés avec le temps. Le financement de programmes de lutte contre le sida constitue un autre défi de taille tout comme le sont la grave pénurie de personnel qualifié, l’absence d’infrastructures de santé, le suivi nutritionnel des patients et l’incidence de la tuberculose.
M. BERTIE AHERN, Premier Ministre de l’Irlande, a déclaré qu’il faudrait un leadership mondial, ferme et redoubler d’efforts pour éliminer le VIH/sida. Il a indiqué que, grâce à un programme national d’aide au développement, l’Irlande avait dépensé plus de 250 millions d’euros au cours des cinq dernières années. Il a assuré qu’à partir de cette année, les dépenses de l’Irlande dans la lutte contre le VIH/sida et les autres épidémies augmenteraient d’au moins 100 millions d’euros par an. Le Premier Ministre irlandais a ajouté que son Gouvernement s’était engagé à atteindre l’objectif des Nations Unies de consacrer, avant 2012, 0,7% du PNB à l’aide au développement. Pour être à l’avant-garde de la lutte contre le VIH/sida, l’Irlande va augmenter sa contribution au Fonds mondial pour atteindre 20 millions d’euros par an, doubler sa contribution à ONUSIDA pour atteindre 6 millions d’euros par an, continuer d’investir dans les nouvelles technologies susceptibles de prévenir la maladie, verser chaque année 30 millions d’euros supplémentaires aux partenaires de l’Irlande pour les aider à lutter contre la pandémie, et à accorder la priorité aux femmes dans les programmes nationaux.
Le rôle de chef de file des Nations Unies est crucial pour faire face à ce défi, a-t-il dit, louant l’engagement inlassable du Secrétaire général. L’infection du VIH/sida ne connaît pas de frontière, a-t-il déclaré, précisant que l’Union européenne et ses pays voisins étaient confrontés à la propagation la plus rapide du virus. La prévention est au cœur de notre stratégie, a-t-il également souligné, mettant notamment l’accent sur la volonté politique.
M. DENZIL L. DOUGLAS, Premier Ministre de Saint-Kitts-et-Nevis, a déclaré, au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM) et du Partenariat PAN-Caraïbes contre le VIH/sida (PANCAP), que, au vu de l’ampleur de la tâche qui attend les États, l’humilité devait être de mise. Si en 2010, lorsque nous nous réunirons de nouveau, nous serons en mesure d’annoncer que chaque homme, femme et enfant a accès à la prévention, aux soins et aux traitements, alors nous pourrons crier victoire. Mon optimisme en matière d’accès universel est toutefois tempéré compte tenu de la gravité de la situation présente. Les besoins sont innombrables, qu’il s’agisse de financement durable, de ressources humaines, de capacités techniques et d’éducation. Seule une approche intégrée nous donnera les moyens de gagner. Cela suppose que nos partenariats internationaux soient simplifiés quant à leur fonctionnement. Les pays de la CARICOM souscrivent aux « trois principes » établis par l’ONUSIDA ainsi qu’aux recommandations formulées par l’Équipe spéciale mondiale visant à renforcer la coordination au sein de la communauté des donateurs et des institutions multilatérales. La région des Caraïbes forme une mosaïque complexe de 29 pays et territoires d’outre-mer qui se caractérisent par une très grande diversité culturelle. Le taux de prévalence y est le second plus élevé après celui de l’Afrique subsaharienne. À ce jour, 300 000 personnes vivent avec le virus, et il existe une grande disparité par pays dans l’accès aux soins. C’est pourquoi, à l’horizon 2010, nous devons faire en sorte de tirer les bénéfices d’une approche internationale davantage harmonisée, au plan des politiques de santé et des législations afférentes notamment.
M. MACKY SALL, Premier Ministre du Sénégal, s’est félicité du renforcement de la mobilisation internationale, tout en reconnaissant que les ressources financières et techniques mises à disposition ont été insuffisantes pour apporter une réponse capable de réduire de manière significative le taux de croissance du sida et donner un accès universel aux traitements antirétroviraux. Cette rencontre doit être considérée comme le sommet de la rupture et de la remobilisation, a-t-il insisté. L’Afrique se trouve dans une situation d’urgence sanitaire. Si nous ne réglons pas le problème du VIH/sida, les Objectifs du Millénaire pour le développement resteront illusoires. Force est de constater que 25 ans après que nous ayons commencé à lutter contre la maladie, nous n’avons pas encore commencé à renverser son incidence. Nous devons donc relever d’urgence trois défis majeurs: la prévention, l’accès universel au traitement et le déficit en ressources humaines. Les efforts de prévention et d’information auprès des jeunes en particulier doivent être renforcés. Des interventions plus efficaces doivent être promues auprès des femmes ainsi qu’auprès des groupes vulnérables et nous devons rendre accessibles et pérenniser les traitements antirétroviraux, y compris les médicaments de deuxième et troisième générations et les formules pédiatriques. Nous devons aussi nous engager à accroître de manière substantielle les ressources permettant de répondre à l’exigence de visibilité et de durabilité de nos politiques.
M. PAKALITHA BETHUEL MOSISILI, Premier Ministre du Lesotho, a mis l’accent sur la nécessité pour tous de renouveler l’engagement à combattre la pandémie du VIH/sida sur les plans national, régional et continental, et aujourd’hui sur le plan mondial. Le pays est confronté à des ressources limitées dans la lutte contre la pandémie, le défi étant d’obtenir des ressources humaines, physiques et financières adéquates à la mesure des efforts requis pour combattre le VIH/sida. Il s’est également félicité des contributions au Fonds mondial, mais, a-t-il ajouté, il faut défendre l’idée d’un pool de financement et d’une remise de la dette, afin d’accéder aux ressources disponibles pour combattre la pandémie. Le Premier Ministre a demandé aux protagonistes de veiller à ce que les fonds atteignent véritablement leurs cibles. Il a en outre jugé inexcusable que dans le contexte de la mobilisation contre le VIH/sida, le G-8 et d’autres pays n’aient pas jugé approprié d’annuler la dette de tous les pays les moins avancés. Il est temps d’agir là où nous faisons des discours, a-t-il dit, ajoutant: « Contribuons ou cessons de parler ».
M. SUCHAI CHAROENRATANAKUL, Vice-Premier Ministre de la Thaïlande, a indiqué que son pays avait réussi à réduire les taux de transmission du VIH par le biais de programmes de prévention efficaces. Toutefois, près d’un demi-million de personnes vivent avec le virus en Thaïlande. C’est pourquoi, notre pays, comme tant d’autres dans cette salle, doit privilégier deux domaines dans son combat contre la pandémie. Nous devons assurer par tous les moyens un accès universel aux services de prévention des groupes les plus vulnérables. Nous devons parallèlement garantir un accès pour tous aux traitements, aux soins et à l’accompagnement des malades. À cette fin, la mobilisation de tous les secteurs et le renforcement des partenariats internationaux seront essentiels pour le succès de notre entreprise commune.
Mme ISHENGUL BOLDJUROVA, Vice-Premier Ministre par intérim du Kirghizistan, a évoqué la pauvreté dans son pays qui se trouve à l’origine d’un phénomène migratoire important des travailleurs et d’une augmentation de la toxicomanie, ces phénomènes étant des facteurs de propagation de la pandémie. Ces cinq dernières années, le nombre total de cas de personnes infectées par le virus au Kirghizistan a augmenté de 15,6 fois. Dans un des districts du pays, l’incidence du sida a été multipliée par 200. En 2005, une nouvelle loi a été adoptée tandis que le parlement est en train d’examiner des projets de loi relatifs à la toxicomanie et à la décriminalisation des groupes vulnérables. Nous avons également créé un comité intersectoriel de lutte contre le VIH/sida, la tuberculose et le paludisme. Nous souhaitons que la déclaration, qui sera adoptée aujourd’hui guide l’action de la communauté internationale face à une épidémie mondiale.
M. PHAM GIA KHIEM, Vice-Premier Ministre du Viet Nam, s’est déclaré préoccupé quant à la capacité de la communauté internationale d’enrayer la pandémie de VIH/sida d’ici les 10 prochaines années, d’où la nécessité, a-t-il ajouté, d’assurer notre responsabilité de prendre des mesures plus efficaces pour atteindre les cibles de la Déclaration de 2001. Il a affirmé que le Gouvernement du Viet Nam avait toujours été déterminé à tout mettre en œuvre pour lutter contre le VIH/sida. Grâce aux efforts entrepris depuis 15 ans, l’épidémie est désormais maîtrisée parmi les groupes à risques, a-t-il dit, précisant que le but était de parvenir à un taux de prévalence de 0,3% d’ici à 2010. Ces résultats n’auraient pas été permis sans une véritable volonté politique, la participation active de l’ensemble du système politique et de la société, des personnes infectées elles-mêmes, et de l’assistance de la communauté internationale, en particulier des organisations des Nations Unies, a-t-il déclaré.
M. YOSHIRO MORI, ancien Premier Ministre du Japon, a tenu à rendre un hommage appuyé au courage de tous ceux qui vivent avec le virus du sida, et à tous ceux également qui leur apportent quotidiennement leur soutien. M. Mori a salué l’engagement des leaders du G-8 de répondre à l’épidémie à l’échelle globale. Le Fonds mondial joue dans ce cadre, avec les autres agences des Nations Unies, un rôle central en vue de sensibiliser les opinions publiques du monde entier à la nécessité d’engager des stratégies mondiales de lutte contre la pandémie. En 2004, le secteur privé japonais a établi le « Friends of the Global Fund, Japan », que je préside, a-t-il indiqué. Cette organisation a pour but de renforcer les contributions nationales auprès du Fonds mondial. Elle encourage et promeut la coopération parmi les pays d’Asie de l’Est. Nous tenons compte du fait que le sida est lié à d’autres fléaux, tels que la pauvreté et le préjudice social. La lutte à tous les niveaux contre la pandémie relève du combat pour la sécurité humaine pour tous. C’est pourquoi, notre tâche doit comprendre un volet humanitaire déterminé.
VOLET A
Déclarations
M. LESLIE RAMSAMMY, Ministre de la santé du Guyana, au nom du Groupe de Rio, a déclaré que les pays qu’il représente étaient attachés à l’accès universel aux traitements, aux soins et à l’appui aux malades. Au cours de l’année 2005, on a noté, a-t-il rappelé, plus de décès causés par la maladie qu’au cours des derniers 25 ans. Notre réponse doit être plus forte et nos stratégies mieux coordonnées, sinon, a prévenu le Ministre de la santé, les objectifs que la communauté internationale s’est fixée pour 2010 ne seront pas réalisés. Les pays de notre région déploient des efforts considérables en ce sens, a-t-il dit. Pour enrayer l’épidémie, la réponse apportée n’est pas uniforme et chacun peut apprendre de l’expérience de l’autre. Au sein du Groupe, ce sont les questions financières qui font le débat. De nombreux pays d’Amérique latine et des Caraïbes ne peuvent prétendre aux ressources du Fonds mondial et il est regrettable que 25 ans après avoir pris cet engagement, tous les pays développés ne consacrent toujours pas 0,7% de leur PNB à l’aide publique au développement (APD). En effet, a poursuivi le Ministre de la santé, la pauvreté demeure l’obstacle majeur dans la lutte contre le VIH/sida. La réduction des prix est indispensable pour permettre l’accès universel aux médicaments et aux soins de base.
M. MOHAMMED CHEIKH BIADILLAH, Ministre de la santé du Maroc, a déclaré qu’il était indispensable de revitaliser les efforts de lutte contre la pandémie du VIH/sida, qui résiste à toutes les actions entreprises pour la juguler. Il faut atteindre le seuil minimum de 0,70% d’aide publique au développement, et assurer l’annulation de la dette des pays pauvres, ainsi que l’accès aux marchés internationaux de leurs produits, a dit le Ministre. Il a d’autre part demandé à la communauté internationale d’assurer des coûts abordables pour l’importation des équipements de laboratoire et des médicamentas antirétroviraux, et a souhaité une responsabilisation renforcée envers les pays du Sud, ainsi que la promotion d’une coopération triangulaire et Sud-Sud dans le domaine de la formation des cadres, ainsi qu’un transfert approprié des compétences. Ce sont là quelques mesures qui pourraient contribuer à la lutte contre la pandémie a dit le Ministre. Ces mesures, a-t-il cependant prévenu, resteront insuffisantes si l’on n’envisage pas d’autres moyens de financement novateurs parmi lesquels pourrait figurer, entre autres, la reconversion de la dette des pays connaissant une forte prévalence du sida. Attirant l’attention sur la situation en Afrique subsaharienne, le Ministre a insisté sur la nécessité de redoubler d’efforts afin de fournir à la communauté scientifique internationale les moyens de trouver un vaccin.
Mme TABITHA BOTROS SHOKAI, Ministre de la santé du Soudan, a souscrit à la déclaration prononcée plus tôt par le Président de la République du Congo qui, a-t-elle dit, reflète la situation qui prévaut sur le continent africain. Le Soudan est victime d’un fléau dont la propagation est imputable à la persistance de conflits armés aux frontières et à de profonds changements climatiques. Ces éléments exacerbent les problèmes liés à l’extrême pauvreté, qui est à la base du développement de l’épidémie du sida et de la persistance de la tuberculose et du paludisme. Les économies du continent sont gravement et durablement entravées, ce qui retarde de manière dramatique le développement technique indispensable à la mise sur pied de véritables infrastructures sanitaires. C’est pourquoi, le Gouvernement soudanais est engagé dans la réalisation de la paix et de la stabilité, qui sont les préalables au développement de notre société à tous les niveaux. Avec l’Union africaine, nous œuvrons en vue d’instaurer les conditions d’un développement durable qui s’appuie notamment sur la lutte contre les grandes pandémies qui minent notre pays et l’Afrique tout entière.
M. CELSO AMORIM, Ministre des affaires étrangères du Brésil, a estimé que la Déclaration d’engagement de 2001 a constitué un nouveau tournant dans la lutte contre le VIH/sida. De même, l’élan créé par l’initiative 3 fois 5 devrait aussi permettre de parvenir à l’accès universel aux médicaments antirétroviraux d’ici 2010. Nous devons tirer parti de la Déclaration de Doha, adoptée en 2001 par les membres de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), pour rendre abordable le prix de ces médicaments. Aucun droit commercial ne peut s’exercer au détriment du droit à la vie et à la santé, a insisté le Ministre. Le Brésil, a-t-il poursuivi, s’est engagé à créer une centrale d’achat de médicaments à des prix abordables et il enjoint tous les pays à se joindre à ses efforts. Nous devons également, a-t-il conclu, mener des actions de prévention auprès des groupes vulnérables et augmenter les ressources financières affectées à la lutte contre la pandémie, notamment en Afrique, un continent qui mérite une attention particulière.
M. FRANCISCO DUQUE III, Secrétaire du Département de la santé des Philippines, a déclaré que, depuis la tenue de la session extraordinaire de l'Assemblée générale consacrée au VIH/sida, son pays avait renforcé les programmes de prévention destinés aux groupes les plus vulnérables, comme ceux constitués par les hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes, les usagers de drogues injectables, et les migrants. Par ailleurs, le Gouvernement des Philippines a établi un système d’évaluation et de surveillance nationales de la pandémie du VIH/sida, a inclus les traitements antirétroviraux dans la liste des médicaments remboursables, et mis en place un mécanisme d’importation des traitements bon marché. Le représentant philippin a également fait état de l’implication, dans son pays, du monde des affaires dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), notamment en ce qui concerne la lutte contre le VIH et le sida. La réponse effective à la pandémie par les Philippines nécessitera la mise en œuvre du Plan à moyen terme pour la période 2005-2010, qui suit les recommandations de l’initiative visant à garantir un accès universel à la prise en charge pour les malades. Cela permettra d’apporter une réponse rationnelle et coordonnée à la pandémie dans le cadre de la réforme du secteur national de la santé, qui s’appuie sur les principes suivants: une bonne gouvernance; un mécanisme de régulation solide; un financement durable des soins de santé et un système de prestations médicales efficace, a indiqué M. Duque III.
M. GINÉS GONZÁLEZ GARCÍA, Ministre de la santé et de l’environnement de l’Argentine, a rappelé que pour être efficaces, les politiques devaient inclure tous les secteurs. En Argentine, malgré certaines résistances qui perdurent, il existe un engagement fort dans ce sens, par une coordination et une participation visible et active avec la société civile et les acteurs sociaux. Nous faisons partie des pays d’Amérique du Sud qui assurent une couverture de soins intégrale, a-t-il affirmé, appelant les partenaires à permettre un accès aux ressources du Fonds mondial, aux médicaments et aux soins de santé qui ne discrimine pas le continent. La santé est un droit de l’humanité, a déclaré le Ministre, rappelant les défis que représentent les négociations sur le prix des médicaments, la prévention et la promotion des droits de l’homme pour tous, notamment les homosexuels, les lesbiennes, les transsexuels, les travailleurs du sexe et les toxicomanes. Une attention spéciale doit aussi être accordée à la prévention de la transmission du virus de la mère à l’enfant. Certaines organisations multilatérales et certains des pays les plus puissants du monde défendent le droit inaliénable lié à la propriété intellectuelle, ce qui limite considérablement l’accès aux médicaments et aux vaccins et conduit à un nombre élevé de morts. Notre mission est d’empêcher ce résultat, a-t-il enfin ajouté, appelant les Nations Unies à apporter un soutien ferme à la récupération et à la mise en pratique des aménagements à l’Accord sur les aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce, dans le cadre de la Déclaration de Doha.
M. HONG SUN HUOT, Ministre d’État et Président de l’autorité nationale sur le VIH/sida du Cambodge, a parlé des démarches entreprises par son pays pour faire face à la pandémie du VIH/sida, qui touchait 1,9% de la population adulte en 2003, contre 3% en 1997. Affirmant que l’accès universel à la prévention, aux traitements et aux soins, d’ici à 2010, pouvait devenir une réalité et non demeurer un simple slogan, il a voulu partager certaines initiatives prises par son pays en vue de garantir l’accès universel aux traitements. Il a expliqué que l’ensemble des provinces du pays avaient désormais accès à des infrastructures de dépistage et d’assistance; que 20 millions de préservatifs étaient vendus chaque année au Cambodge; et que 12 000 Cambodgiens étaient actuellement en mesure d’avoir accès à des thérapies antirétrovirales. « Malgré ces réalisations, le Cambodge reste confronté à des défis importants, dont l’augmentation des infections au sein des couples mariés, la concentration de l’épidémie parmi les homosexuels et les consommateurs de drogues par injection, et la croissance de la prostitution », a indiqué M. Sun Huot.
Mme ELENA SALGADO, Ministre de la santé de l’Espagne, a indiqué que le sida constituait un problème à la fois sanitaire et social auquel il faut répondre par des engagements nouveaux. Nous appuyons la déclaration de l’Union européenne et celle qui sera adoptée aujourd’hui, a-t-elle dit, en estimant que la prévention est le nerf de la guerre dans la lutte contre la pandémie. À l’horizon 2010, nous devons avoir réalisé l’objectif visant à réduire de moitié des infections dans le monde. Dans ce cadre, il est absolument nécessaire d’éliminer les obstacles économiques et idéologiques qui limitent l’accès aux initiatives de prévention, telles que l’utilisation des préservatifs, a dit la Ministre. En Espagne, notre politique nationale a permis d’enrayer l’épidémie grâce à la mise en œuvre de programmes de prévention efficaces, qui ont notamment consisté en la distribution de produits de substitution et de seringues stériles.
Réduire les risques d’infection va de pair avec la défense des droits de l’homme, a estimé la Ministre espagnole. Le respect des libertés fondamentales doit être le cadre de la réponse au VIH en ce qui concerne les groupes les plus vulnérables, les toxicomanes, les homosexuels, et les femmes. Ces groupes doivent prendre une part active à la conception des interventions dans les domaines de prévention qui les concernent, a-t-elle recommandé. La lutte contre le sida est devenue depuis 25 ans une école de la tolérance et de la solidarité à l’échelle internationale, a poursuivi Mme Salgado. L’ONUSIDA a multiplié son budget, la société civile et les pouvoirs publics doivent s’appuyer sur les jalons que la communauté internationale pose depuis plus de deux décennies, a-t-elle ajouté, en indiquant que l’Espagne, comme tous les pays de l’Union européenne, continuera de s’engager pleinement dans la riposte contre le VIH/sida.
Mme GHALIA MOHAMED BIN HAMAD AL-THANI, Ministre et Présidente du Conseil d’administration de l’Organisation nationale de la santé du Qatar, a estimé que la pandémie du VIH/sida n’est pas uniquement un problème de santé publique mais a également une dimension socioéconomique. Face aux ravages qu’elle créée -65 millions de personnes infectées en 25 ans-, la Ministre a plaidé pour une intensification des efforts de la part de la communauté internationale. Peut-être nous faut-il refondre nos stratégies, accorder une attention voulue à la prévention et agir sans retard, a-t-elle suggéré. Au Qatar, bien que le nombre de malades n’étaient que de 212 à la fin de l’année 2005, un cadre d’action a été mis en place qui prévoit, entre autres, des activités d’information et de sensibilisation par le biais de la radio.
M. NORAYR DAVIDYAN, Ministre de la santé de l’Arménie, a indiqué qu’un engagement politique récent avait été pris par son pays, après la session extraordinaire de 2001, afin d’accroître les initiatives de lutte contre l’épidémie de VIH et du sida. Un dispositif a été créé en vue de coordonner la riposte en utilisant les indicateurs de mise en œuvre et de suivi énoncés dans la Déclaration. Les deux premiers des « trois principes » préconisés en 2001 ont déjà été mis en place, tandis que le troisième est en cours d’élaboration, a indiqué M. Davidyan. Des programmes nationaux –qui se placent dans le cadre international- ont été mis sur pied en Arménie afin d’établir des initiatives d’éducation qui soient axées sur les enfants et d’autres groupes vulnérables. La réduction des risques ainsi que les initiatives d’atténuation des comportements à risque ont également été privilégiées afin de sensibiliser le grand public et de lui assurer un accès plus élargi aux services, notamment en ce qui concerne les jeunes.
Le Ministre a déclaré que le Fonds mondial contre le VIH/sida avait contribué de manière significative aux initiatives nationales arméniennes et que le succès de la plateforme nationale aurait été difficilement imaginable sans l’intervention du Fonds. M. Davidyan a indiqué que les ressources visant à soutenir le programme national feraient l’objet d’un accroissement annuel, l’objectif final du récent engagement politique de son gouvernement étant de parvenir à l’accès universel à l’horizon 2010. « Un programme de traitements antirétroviraux a commencé en 2005, et de nouveaux médicaments ont été mis au point, afin de lutter contre les conséquences de l’infection, et afin d’améliorer la qualité de vie des personnes vivant avec le VIH, ceci, en vue notamment de faciliter leur retour à une vie normale », a dit le Ministre. Des recommandations spéciales ont été introduites qui s’inscrivent dans le droit fil de l’accès universel et des mesures préventives, a-t-il précisé, en indiquant qu’elles seront répercutées dans le programme national de 2007-2011. Ce programme devra être mis en œuvre avec le soutien de l’ONUSIDA, du Fonds global et d’autres partenaires. L’Arménie appuie la Déclaration politique qui doit être adoptée aujourd’hui et estime qu’elle servira de base solide aux initiatives mondiales axées sur la prévention, a conclu M. Davidyan.
Mme AGNES VAN ARDENNE-VAN DER HOEVEN, Ministre pour le développement de la coopération des Pays-Bas, a déclaré que quatre dollars seulement étaient nécessaires pour empêcher la transmission du VIH de la mère à l’enfant pendant la grossesse afin de lui épargner la mort. Contrairement à cinq ans en arrière, nous avons aujourd’hui les moyens financiers d’intervenir, ce qui rendrait notre échec encore plus tragique, a-t-elle fait remarquer. Les dirigeants du monde avaient en effet promis de soigner 80% des mères infectées par le VIH: seulement 9% ont bénéficié de cet aide. Les efforts de la communauté internationale n’ont pas non plus empêché plus de quatre millions de nouveaux cas d’infection et trois millions de morts l’an dernier, en particulier en Afrique où un enfant sur neuf est aujourd’hui orphelin à cause du sida. Il est donc urgent d’affecter les ressources nécessaires au renforcement des capacités nationales, dans un esprit de simplification et d’harmonisation pour éviter de se disperser, a-t-elle estimé, appelant à adopter le principe des « three ones »: uncadre d’action, une autorité nationale qui coordonne, et un système d’évaluation. Par ailleurs, elle a appelé à une prévention basée sur la santé et les droits sexuels, ainsi que sur l’éducation des jeunes, méthode qui a porté ses fruits aux Pays-Bas. Le seul moyen de mettre un coup d’arrêt à la plus grande catastrophe humanitaire de notre temps est de combiner l’engagement et la coordination, a-t-elle conclu, invitant à se regarder dans un miroir et à se poser la question suivante: que voulons nous transmettre à la prochaine génération?
Mme ABATOR THOMAS, Ministre de la santé et de l’hygiène de la Sierra Leone, a indiqué que la prévalence du VIH/sida dans son pays, soit 5,5%, est un défi constant à la dignité humaine. La Ministre a évoqué les mesures mises en place pour coordonner la réaction nationale, et sensibiliser le public et lutter contre la stigmatisation qui découle de la pandémie. Nous tentons également de renforcer nos partenariats avec la société civile, a expliqué la Ministre. Celle-ci est revenue sur des questions qui lui sont apparues comme essentielles, notamment la nécessité de mettre en place des programmes de réduction de la pauvreté, des campagnes d’information chez les jeunes et les groupes les plus vulnérables de la société, développer des programmes multisectoriels efficaces, fournir des systèmes de soins et des systèmes de protection sociale ainsi que la prise de mesures législatives permettant aux individus d’être à l’abri de toute discrimination.
Mme MARIA SOLEDAD BARRIA, Ministre de la santé du Chili, a estimé que la pandémie du VIH/sida reflétait une bonne partie des injustices et des inégalités présentes dans le monde, particulièrement celles qui sont liées à la pauvreté, à la faim et aux discriminations fondées sur le sexe. La pandémie touche les populations et les pays les plus vulnérables, où il est plus difficile d’avoir accès à des infrastructures de prévention et de traitement, et encore quand elles existent, a-t-elle remarqué. Il faut que les gouvernements et la société civile coopèrent davantage afin de mettre en place des politiques de santé adaptées aux réalités épidémiologiques, sociales et culturelles des différents pays, a-t-elle estimé, soulignant, par ailleurs, l’importance de respecter les droits des personnes qui vivent avec le VIH/sida. Elle a donc plaidé pour la mise en place de mesures juridiques et politiques pour garantir la protection et la promotion des droits de ces personnes, ainsi que de l’ensemble de la population.
Mme NUNEZ MORDOCHE, au nom du Ministre de la santé publique de Cuba, a déclaré que cinq ans après à la Conférence des Nations Unies sur le VIH/sida, et malgré des progrès importants, le tableau d’ensemble a peu changé. La pauvreté s’accroît, et les inégalités également, ce qui a pour effet d’intensifier la vulnérabilité des plus pauvres face au virus. Malgré le blocus des États-Unis qui rend difficile sur le sol cubain l’accès des médicaments produits en Amérique du Nord, nous avons accomplis des résultats remarquables. Les différents programmes de prévention et d’éducation mis en œuvre dès 1986 ont porté leurs fruits. Les procédures de dépistage et les travaux de recherche restent soutenus grâce à la priorité qu’accorde le Gouvernement cubain à la santé de ses citoyens. L’accès est universel et gratuit et après plus de 20 ans d’épidémie, la prévalence continue de baisser à Cuba. Au plan international, Cuba offre son aide en matière notamment de formation de personnel de santé. Nous estimons que la somme nécessaire de 20 milliards est adaptée aux besoins dans les domaines de la prévention, de l’éducation et en vue de changer durablement les comportements à l’égard du VIH/sida comme des malades.
Princesse Stéphanie de Monaco, a souhaité manifester sa solidarité avec les malades du sida dont beaucoup ne bénéficient toujours pas de traitements antirétroviraux. Dès 1997, a-t-elle rappelé, Monaco s’est associé à l’action d’ONUSIDA et participe au Fonds mondial contre le sida, la tuberculose et le paludisme. Monaco s’est aussi engagé dans le cadre de la campagne conjointe UNICEF/ONUSIDA sur le thème « Unissons-nous pour les enfants contre le sida ». La Princesse a assuré la communauté internationale de sa détermination à favoriser l’accès à une meilleure information et à la prévention par le biais de son association FIGHT AIDS MONACO. Dans ce cadre, a-t-elle expliqué, nous intervenons dans les établissements scolaires et universitaires. Nous luttons au quotidien pour que la dignité de tout malade soit préservée.
Mme CHRISTINE NOBOUT ADJOBI, Ministre de la lutte contre le sida, de la Côte d’Ivoire, a déclaré qu’avec 7%, son pays avait le taux de prévalence le plus élevé de la sous-région ouest-africaine. Face à cela, nous sommes déterminés à lutter contre cette pandémie, a dit Mme Nebout Adjobi. Cette volonté nous a conduits à établir un Ministère en charge de la lutte contre le sida, ainsi, de 2003 à 2005, l’État a engagé un montant global d’environ 14 millions de dollars dans la lutte contre la pandémie. La majorité des entreprises du pays ont mis en place des politiques et des programmes de lutte contre le VIH/sida, a indiqué la Ministre. Environ 4,36% des femmes enceintes infectées reçoivent un traitement antirétroviral complet pour réduire le risque de transmission de la mère à l’enfant, a-t-elle indiqué.
La crise sociopolitique qui perdure empêche la mise en œuvre d’une politique antisida à l’échelle du pays tout entier, a-t-elle dit, en ajoutant que l’insuffisance des ressources financières et de la coordination entravent encore les efforts déployés. « C’est en ce sens que nous recommandons de soutenir le processus de réunification du pays pour une restauration du système sanitaire et pour intensifier la prévention », a dit la Ministre, en ajoutant qu’il est urgent que « dans un contexte aussi troublé que celui de la Côte d’Ivoire, la communauté internationale nous aide à faire face aux obstacles qui entravent la mise en œuvre de la politique nationale de lutte contre le sida ». « Cela permettrait une meilleure appréciation du suivi de la Déclaration d’engagement », a estimé Mme Noubet Adjobi.
M. JULIO VEGA PASQUIER, Ministre de l’intérieur du Nicaragua, a estimé que le VIH/sida représentait une menace, non seulement sur la santé publique, mais aussi pour le développement et la sécurité publique, qui exigeait l’action de tous. Rappelant que le Nicaragua était un pays jeune et parmi les plus pauvres d’Amérique latine, il a évoqué les résultats satisfaisants des campagnes de communication, d’éducation et d’information menées en partenariat avec la société civile. Cette volonté ne servira pas à grand chose si elle ne s’appuie pas sur un soutien financier solide, a-t-il néanmoins déclaré, appelant les institutions financières internationales à soutenir le Nicaragua dans sa lutte, ainsi que tous les pays du monde à assurer les conditions d’un prix accessible aux traitements. Dans cette lutte, nous n’avons pas été seuls, a poursuivi le Ministre, saluant les contributions du Fonds mondial et d’ONUSIDA, mais rappelant que, malgré un des niveaux de prévalence les plus bas, le Nicaragua était particulièrement vulnérable et devait par conséquent être considéré comme un pays prioritaire par les Nations Unies.
M. DATUK CHUA SOI LEK, Ministre de la santé de la Malaisie, a fait part de la détermination de son gouvernement à mettre en œuvre les dispositions de la Déclaration d’engagement sur le VIH/sida, dans un contexte pourtant marqué par un nombre important de contraintes financières et techniques. Il a expliqué que le Plan national stratégique de son pays s’articule autour des éléments suivants: le renforcement des actions de plaidoyer, le renforcement des capacités de formation, la réduction de la vulnérabilité des usagers des drogues et de leurs partenaires face à la pandémie; la réduction de la vulnérabilité des groupes vulnérables et l’amélioration de l’accès aux traitements. Nous avons été en mesure de tripler le nombre de personnes ayant accès aux traitements antirétroviraux, au cours des trois dernières années, a-t-il affirmé, en ajoutant que dès 1988, son pays a mis en place des programmes de prévention pour diminuer les taux de transmission du virus de la mère à l’enfant. Nous avons, par ailleurs, fourni une thérapie de substitution aux usagers de drogues par intraveineuse et avons lancé, en 2005, un programme d’échange de seringues, a-t-il encore dit, avant d’attirer l’attention sur le doublement, dans les cinq prochaines années, de l’allocation budgétaire à la lutte contre la pandémie.
M. RADOSLAV GAYDARSKI, Ministre de la santé de la Bulgarie, a fait part des efforts unifiés de son pays et de sa forte volonté politique d’enrayer la pandémie du VIH/sida. Nous encourageons, a indiqué le Ministre, les gouvernements à accroître leurs efforts de prévention, à augmenter le volume de l’aide financière qu’ils accordent aux programmes de lutte contre le sida et aussi à promouvoir l’accès des groupes vulnérables aux services de prévention. Nous demandons en outre aux donateurs internationaux de continuer à soutenir cette lutte.
M. YURIY POLYACHENKO, Ministre de la santé de l’Ukraine, a indiqué que les programmes mis en œuvre en Ukraine visent en premier lieu à perfectionner les moyens de distribution des traitements antirétroviraux. Toutefois, la situation reste préoccupante car le taux de propagation du virus est l’un des plus élevés d’Europe orientale. Nous réitérons notre volonté de mettre en œuvre la Déclaration de l’ONU sur le VIH/sida, et ce, en privilégiant une coopération productive avec la communauté des donateurs, la Banque mondiale, le Fonds mondial et toutes les institutions pertinentes des Nations Unies, a affirmé le Ministre, en s’associant à la déclaration faite par l’Autriche, au nom de l’Union européenne, et en espérant que la déclaration politique de la Réunion de haut niveau, qui sera rendue publique, ce soir, donnera un nouvel élan à la lutte contre le VIH/sida.
Mme PILAR MAZZETTI SOLER, Ministre de la santé du Pérou, a affirmé que son pays avait engagé son combat contre le VIH/sida dans un esprit de respect des droits de l’homme et dans le contexte de la lutte contre la pauvreté. Dans notre pays, l’accès aux traitements antirétroviraux est un droit de santé, a-t-elle déclaré, rappelant que, depuis 2001, le Pérou avait mis au point une structure sociale et financière de lutte contre la pandémie afin de faciliter l’accès aux traitements. Au mois de septembre, l’État péruvien, qui a bénéficié d’un financement du Fonds mondial contre le VIH/sida, la tuberculose et le paludisme, assumera intégralement le coût des traitements destinés aux malades, a indiqué Mme Soler. « Nous continuerons à construire une relation de confiance avec la société civile », a assuré la Ministre, en rappelant que de nombreux défis restaient à relever, notamment le renforcement de la prévention parmi les populations vulnérables (autochtones, enfants, homosexuels masculins, travailleurs sexuels), et celui du système de santé dans son ensemble, qui nécessite de nouvelles formes de financement et d’assistance technique internationale. « Nous estimons prioritaire que la communauté internationale continue de se mobiliser », a-t-elle déclaré, en rappelant la vulnérabilité de l’Amérique latine face au virus et en regrettant que le document final ne soit pas plus explicite.
M. NIMAL SIRIPALA DE SILVA, Ministre de la santé du Sri Lanka, a déclaré que la transmission de connaissances ne permettra pas à elle seule de changer les comportements. Nous devons adopter une approche plus large qui introduise des changements durables, notamment pour vaincre la stigmatisation des victimes de la pandémie. Ceci exige un engagement politique de haut niveau. Au Sri Lanka, a expliqué le Ministre, 1,5% de la population travaille à l’étranger tandis que la perte de valeurs traditionnelles en raison de la mondialisation et un manque de prise de conscience suffisante risquent de faire basculer la situation dans le pays. Nous avons imprimé une direction politique au plus haut niveau en matière de lutte contre le VIH/sida et notre nouveau Président a accordé un rang de priorité élevée à cette pandémie. Le Sri Lanka accueillera en août 2007 le Congrès mondial Asie/pacifique sur le sida et je vous invite tous à y participer, a-t-il lancé aux participants.
M. PONMEK DARALOY, Ministre de la santé publique de la République démocratique populaire lao, a affirmé que, cinq ans après la 26ème session extraordinaire de 2001, des actions urgentes étaient nécessaires pour accroitre le niveau des réponses apportées aux défis du VIH/sida à tous les niveaux. Cette Réunion de haut niveau constitue une occasion précieuse pour relancer et revitaliser la réponse globale contre la pandémie, a-t-il poursuivi. Il a indiqué que son pays, avec l’aide d’ONUSIDA et de l’OMS, entre autres, poursuivait ses efforts en vue de garantir un accès universel au traitement et à la prévention. Il a constaté que si son pays connaissait une faible prévalence du VIH, il restait néanmoins hautement vulnérable à l’épidémie, notamment en raison de sa position géographique, des migrations, et de l’évolution des modes de vie. Le Ministre a ainsi fait part des mesures entreprises par son pays pour lutter contre le VIH/sida, dont l’élaboration d’une stratégie nationale et d’un plan d’action visant à fournir un accès universel à la prévention et au traitement. Dans ce plan, a-t-il expliqué, l’accent est mis sur la promotion de pratiques sexuelles sûres, surtout pour les groupes les plus vulnérables. Il a de plus précisé que ce plan s’attachait à intégrer la prévention dans les programmes de santé reproductive et à répondre à la vulnérabilité des femmes, des jeunes et des enfants, notamment par la fourniture de produits de prévention et de traitements abordables. M. Daraloy a enfin estimé que si beaucoup avait été fait ces cinq dernières années, son pays avait toujours besoin du soutien des partenaires de développement en termes de ressources et de capacités de mise en œuvre.
M. JEAN-LOUIS ROBINSON, Ministre de la santé et du planning familial de Madagascar, s’est associé à la déclaration de l’Union africaine et a souhaité apporter des précisions sur la situation dans son pays. Son pays, a-t-il indiqué, a établi un plan stratégique national pour la coordination et le renforcement des activités de prévention afin d’endiguer la propagation de l’épidémie. Le Ministre a expliqué que celui-ci préconisait une approche multisectorielle comprenant l’amélioration de l’accès aux informations et aux moyens de prévention primaire, l’assurance de la qualité des services, un système de suivi-évaluation et le développement de la coopération internationale dans la lutte contre le sida. Une vaste campagne de sensibilisation et de responsabilisation de toutes les couches de la population a été menée à cet effet, a-t-il ajouté.
Le Ministre a estimé que le défi était maintenant d’amener la population à adopter des comportements responsables. Dans cette perspective, il a souligné que les médias étaient mis à contribution et que des initiatives d’information étaient menées au niveau local, y compris les régions difficiles d’accès. Plus de 85% des Malgaches sont désormais informés des généralités sur le VIH/sida, s’est-il félicité, tout en indiquant que le pays devrait poursuivre ses efforts de prévention. Il a aussi mis l’accent sur l’importance d’une coopération internationale renforcée pour améliorer les infrastructures de soins, intensifier les programmes de prévention et assurer un meilleur accès au traitement. Les ressources que nous devons mobiliser doivent être proportionnelles à la pandémie, a-t-il déclaré. Ce n’est pas un choix, c’est une nécessité.
M. LETI PELESALA, Ministre de l’intérieur de Tuvalu, a déclaré que dans son pays, le taux d’infection par habitant est l’un des plus élevés au monde. Très mobile dans toute la région du Pacifique, la population de Tuvalu est d’autant plus exposée. Le Ministre a jugé « utile » l’aide du Fonds mondial avant de souligner néanmoins que l’accès aux ressources du Fonds reste hautement problématique pour des petits États insulaires en développement comme Tuvalu. Il a donc appelé les organisations régionales du Pacifique à coordonner leur action en vue de permettre à des pays comme le sien un accès simplifié au Fonds. Les volets financiers et techniques de la « riposte » mondiale au VIH/sida doivent être renforcés, a-t-il insisté. Si, a-t-il conclu, nous reconnaissons l’importance de l’aide fournie par les pays donateurs, nous les appelons néanmoins au respect des engagements dans le domaine de l’aide aux petits États insulaires en développement.
M. DAVID PARIRENYATWA, Ministre de la santé et de l’enfant du Zimbabwe, a indiqué que son pays était le seul à prélever une taxe de 3% allant au sein du Fonds mondial pour la lutte contre le sida. Depuis le début de la lutte contre le VIH/sida, le taux de prévalence au Zimbabwe est passé de 31% à 20% en raison des modifications dans le comportement des individus, a dit le Ministre. Au Zimbabwe, notre détermination à lutter contre le sida en associant tous les acteurs de la société civile nous a permis de faire des progrès sur le front de la prévention de la transmission de la mère à l’enfant, a-t-il poursuivi. « Le défi pour nous est désormais de fournir des médicaments antirétroviraux aux personnes infectées qui n’en bénéficient pas, soit 10% des malades recensés », a souligné M. Parirenyatwa.
Rappelant que son pays avait été fortement touché par l’épidémie du VIH/sida, M. DOUGLAS SLATER, Ministre de la santé et de l’environnement de Saint-Vincent et Grenadines, a indiqué que des ressources importantes avaient été investies dans les efforts pour combattre cette maladie. Il a souligné que cette lutte était une priorité pour ce pays malgré les autres défis de développement auxquels il fait face et les limites financières et en ressources humaines. Il a fait part des initiatives prises pour combattre le VIH/sida, dont la création d’un conseil national sur ce thème. Il a mis l’accent sur la volonté de son Gouvernement de travailler étroitement avec la société civile ainsi qu’avec le secteur privé pour vaincre la maladie. Il y a deux ans, nous avons mis en place un programme de traitement gratuit pour toutes les personnes infectées par le VIH, a-t-il poursuivi, notant que cela avait réduit leur taux de mortalité. Toutefois, il s’est inquiété du nombre de nouvelles infections, insistant sur l’urgence de traiter de la question de la prévention. Par ailleurs, le Ministre a mis en avant les efforts visant à éliminer la discrimination dont souffre les personnes atteintes de la maladie. Dans ce cadre, il a appelé les partenaires de développement à poursuivre leur soutien à son pays. Nous ne pourrons répondre à ce défi sans leur aide, a-t-il précisé. La guerre contre le VIH doit recevoir le soutien de tous les États Membres si nous voulons atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement et le développement durable, a-t-il conclu.
Mme MAIGA ZEINA MINT YOUBA, Ministre de la santé du Mali, a déclaré que son pays avait fait de la lutte contre le sida un chantier national de développement durable bâti autour de la personne humaine. La gratuité des soins, a-t-elle affirmé, nous permet aujourd’hui de prendre en charge 7 500 patients alors que de vastes campagnes d’information, de sensibilisation et d’éducation essentiellement axées sur les jeunes et les adolescents sont en voie d’élaboration. La vision du Mali est volontariste. Elle s’appuie, a expliqué la Ministre, sur les trois piliers que sont la gouvernance démocratique, le renforcement structurel et la viabilité de la lutte contre le sida. La réalisation de ces trois piliers constitue le défi majeur de l’accès universel à la prévention, aux soins et aux traitements dans les pays de la sous-région. Afin d’atteindre les résultats escomptés, la Ministre a, au nom de son pays, lancé un appel à toutes les parties prenantes des États et à l’ensemble des partenaires financiers en faveur du renforcement des capacités techniques. De même, a-t-elle conclu, il convient de garantir le transfert de technologies pour la fabrication de médicaments et de mobiliser des ressources internes et externes afin de pérenniser les stratégies à court, moyen et long terme.
M. TEDROS ADHANOM, Ministre de la santé de l’Éthiopie, a indiqué que la prévalence du sida chez les adultes est passée de 7,3 en 2001 à 3,5 en 2005. Notre réponse multisectorielle à la pandémie a permis des progrès significatifs dans les domaines des soins et de la prévention et du soutien aux victimes. Pour intensifier nos actions de prévention, a-t-il expliqué, nous avons mis en œuvre une approche novatrice visant le déploiement d’ici à 2008 de 30 000 travailleurs de la santé qui seront alors en mesure d’atteindre chaque foyer éthiopien. Nous avons aussi intensifié notre fourniture de médicaments antirétroviraux. Ainsi le nombre de malades traités se situait autour des 900 en 2005 pour s’élever aujourd’hui à 34 000, le but étant de traiter gratuitement 100 000 malades d’ici à la fin de 2006. D’ici à 2010, a assuré le Ministre, nous parviendrons à garantir une couverture intégrale aux malades.
M. TAMSIR MBOWE, Secrétaire d’État à la santé et à la sécurité sociale de la Gambie, a estimé que la réponse au VIH/sida devait être ciblée, concertée, durable et continue. Il a de plus déclaré qu’une volonté politique forte devait être démontrée. Il a indiqué que depuis la Déclaration sur le VIH/sida de 2001, la Gambie avait intensifié sa campagne globale contre la pandémie et que des ressources avaient été mobilisées à travers la Banque mondiale et d’autres organisations bilatérales. Il a fait valoir que son Gouvernement avait fourni gratuitement des médicaments antirétroviraux aux personnes vivant avec le sida. Rappelant que le Comité régional de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a proclamé 2006 « Année de l’accélération de la prévention du VIH en Afrique », il a souligné que son pays avait lancé un programme dans ce cadre.
La Gambie est un des rares pays d’Afrique dont la prévalence de VIH décline, a-t-il constaté. Ceci est le résultat du travail continu du pays en faveur de la prévention et de la sensibilisation, a-t-il ajouté. Le Ministre a de plus souligné que la lutte contre le VIH/sida ne serait gagnée qu’à travers un travail commun et en prenant en compte tous les secteurs. Notant que le VIH/sida ne connaissait pas de frontières politiques ou géographiques, il a enfin estimé que l’exclusion de Taiwan des interventions internationales en matière de santé et de réseaux de contrôle posait une menace à la fois pour Taiwan mais aussi pour la communauté internationale, dans son ensemble.
M. FRED T. SAI, Conseiller présidentiel sur la santé reproductive et le VIH/sida du Ghana, a indiqué que son pays avait intégré les problématiques liées au sida dans la stratégie nationale de lutte contre la pauvreté. Le taux de prévalence, aujourd’hui de 2,7%, baisse depuis trois ans, a-t-il indiqué en ajoutant que le rôle de la société civile avait été crucial pour parvenir à ce résultat. Au Ghana, les personnes vivant avec le virus sont pleinement impliquées dans les divers comités et groupes de travail pertinents. Elles permettent de renforcer, de l’intérieur, la lutte indispensable contre la discrimination à laquelle les personnes contaminées sont toujours confrontées au quotidien, a dit M. Sai. Un volet de notre stratégie nationale concerne le soutien aux orphelins et aux enfants les plus vulnérables, et la réduction du risque de transmission du virus de la mère à l’enfant fait également partie des priorités nationales en matière de santé publique, a dit le Conseiller. « À nos yeux, la clé demeure la prévention. C’est pourquoi, il est vital de mettre en œuvre les conditions d’un financement durable des ressources humaines et des capacités techniques et médicales », a-t-il recommandé.
M. NATAENARA KIRATA, Ministre de la santé de Kiribati, a déclaré que lorsque la Déclaration d’engagement sur le VIH/sida a été adoptée en juin 2001, Kiribati ne faisait pas encore partie de la famille des Nations Unies. Ce document historique, signe de la préoccupation mondiale face à ce fléau, visait à mettre en œuvre les meilleures pratiques possibles afin d’améliorer le bien-être des familles et communautés touchées par ce virus mortel. Nous saluons les efforts de tous ceux qui ont donné vie à ces engagements. Nous avons nous-mêmes bénéficié de nombreux programmes régionaux. Kiribati reconnaît aussi le rôle joué par la Communauté du Pacifique en termes de coopération et de soutien dans la mise en œuvre de l’ensemble de ces initiatives. Toutefois, le Gouvernement est préoccupé par le fait que les promesses faites dans le cadre du Sommet du Millénaire pour le développement ne seront pas toutes tenues en raison de l’absence de ressources financières. Le Ministre a également relevé le lien important entre la tuberculose et le sida ainsi que les problèmes communs qui en découlent et a appelé les Nations Unies à consacrer davantage de ressources pour examiner conjointement ces deux maladies.
Mme JOSETTE BIJOU, Ministre de la santé publique et de la population de la République d’Haïti, a déclaré que dans le domaine de la prévention, les acquis étaient importants, le taux de prévalence du VIH/sida chez les femmes enceintes notamment étant passé de 5,96% en 1996 à 3,1% en 2004. En ce qui concerne la prévention de la transmission de la mère à l’enfant, la couverture de soins s’applique aujourd’hui à 19% des femmes, ce qui constitue une avancée par rapport aux années précédentes. Au plan des droits de l’homme, deux décrets ont été adoptés, qui portent sur la protection des femmes violentées et sur celle des travailleurs vivant avec le virus. À l’avenir, l’accent devra être mis sur l’accès universel aux techniques de prévention et de prise en charge des personnes dans un souci d’équité et de justice sociale pour tous.
M. OSCAR FERNANDES, Ministre d’État de l’Inde, a déclaré qu’à ce jour, plus de cinq millions de personnes vivaient avec le virus du sida en Inde. Notre Gouvernement est fermement engagé à inverser cette tendance, a ajouté M. Fernandes. Cette volonté politique de contenir dans un premier temps la progression de l’épidémie, a-t-il souligné, est affirmée dans la Constitution. Jusque dans les villages les plus reculés, nous nous efforçons de juguler la progression de la pandémie du sida. Le Ministre a encore déclaré que l’Inde avait accompli des progrès notables en matière scientifique. Notre stratégie de lutte contre le sida vise par ailleurs à établir un équilibre entre prévention, soins et traitements. Sur ce dernier point, a ajouté M. Fernandes, nous nous sommes fixés comme objectif de rendre dès cette année les traitements antirétroviraux accessibles à 100 000 personnes, dont 10 000 enfants, au lieu des 30 000 que nous comptons aujourd’hui. L’Inde finalise en outre un projet de loi visant à renforcer la protection des femmes, des enfants et des autres groupes de personnes vulnérables vivant avec le VIH.
M. MORRIS DUKULY, Ministre d’État chargé des questions présidentielles du Libéria, a expliqué au nom de la Présidente du Libéria, que son pays n’avait entamé que récemment son redressement après des années de conflit armé. La pandémie est aujourd’hui la menace la plus grave qui pèse sur le développement humain, notamment dans des pays comme le Libéria dont le capital humain a été décimé par des années de guerres civiles. Aujourd’hui, a ajouté le Ministre, nous disposons d’un plan national stratégique qui appelle à des actions concertées de traitement, de soins et de soutien aux victimes. Dans le cadre de la Déclaration d’Abuja de 2001, les gouvernements africains s’étaient engagés à verser 15% de leur budget annuel à l’amélioration du secteur de la santé. Par ailleurs, la pauvreté et le dénuement étant des facteurs importants de propagation du sida, il est indispensable d’adopter une approche intégrée, a-t-il conclu.
Mme ANNIKA NILSSON, Ministre de la santé et des affaires sociales de la Suède, a estimé qu’en matière de lutte antisida il fallait faire « plus, mieux, et plus vite ». « L’urgence de notre réponse doit être combinée à des engagements à long terme. Il faut mettre fin à la discrimination, qui sape l’effort de prévention, la recherche de traitement et le soutien apporté aux malades » a-t-elle ajouté. Nous devons renforcer le volet consacré aux droits de l’homme dans les législations nationales en place, a dit Mme Nilsson. Il nous faut intensifier les mesures de prévention en mettant l’accent sur les groupes vulnérables, les hommes qui ont des rapports sexuels avec d’autres hommes, les travailleuses du sexe, les prisonniers, les migrants et autres groupes sur lesquels l’information est pour l’instant insuffisante. De même, la lutte contre l’épidémie de sida doit avoir pour corolaire celle contre la pauvreté, a estimé la Ministre suédoise, qui a conclu qu’un engagement durable visant l’innovation technique et l’implication des femmes contaminées doit être le moteur de la lutte mondiale contre le sida.
M. JOSÉ MENDOZA GRACÉS, Vice-Ministre de la santé du Venezuela, a rappelé qu’il y a cinq ans, les États Membres des Nations Unies avaient établi des priorités pour l’humanité. Toutefois, les progrès indiscutables obtenus sont désormais menacés pour diverses raisons. La lutte contre la pandémie du sida doit désormais s’inscrire dans une stratégie générale de santé des populations, en particulier des plus pauvres. Le Venezuela est passé d’une politique sociale et de projets pilotes à des stratégies massives et accélérées ayant permis à la population de faire des progrès spectaculaires. Le Vice-Ministre s’est inquiété en particulier des doubles discriminations dont souffrent les femmes et jeunes femmes en raison de leur séropositivité et de leur sexe. Il est indispensable que les femmes aient le contrôle de leur sexualité par le biais des microbicides et préservatifs. Il est aussi indispensable de promouvoir les droits de l’homme des groupes vulnérables que sont les hommes qui ont des relations sexuelles avec d’autres hommes, les lesbiennes, et les toxicomanes. Par ailleurs, le Vice-Ministre a réfuté catégoriquement les chiffres avancés par ONUSIDA selon lesquels seulement 4% des femmes enceintes au Venezuela vivant avec le VIH reçoivent la trithérapie et 32% de la population vit avec moins de 2 dollars par jour. Au Venezuela, 100% des femmes enceintes bénéficient de la trithérapie, a-t-il précisé. Le Vice-Ministre s’est également érigé contre les multinationales qui abusent des droits de propriété intellectuelle au détriment des droits de l’homme des malades du sida.
M. WANG LONGDE, Vice-Ministre de la santé de la Chine, a indiqué qu’au cours de ces trois dernières années, son Gouvernement a pris une série de mesures intégrées pour lutter contre l’épidémie du VIH et du sida. À la fin de 2005, un dispositif opérationnel fondé sur le leadership du Gouvernement, une coopération multisectorielle et une participation du public a pris forme. Le budget spécial du Gouvernement central pour la lutte contre le VIH/sida est passé de 100 millions de yuans en 2002 à 800 millions de yuans en 2005, et celui des gouvernements locaux s’est accru de manière substantielle. Après avoir cité les mesures pratiques prises par son pays, le Vice-Ministre a dévoilé les priorités de son Gouvernement pour l’avenir. Il a cité la pleine mise en œuvre des plans prévus pour 2006-2006 et l’incorporation du contrôle du VIH/sida dans l’ordre du jour du développement socioéconomique; la diffusion d’information sur le VIH/sida à 80% de la population urbaine et à 75% de la population rurale, âgées de 15 à 49 ans; la protection des personnes vivant avec le VIH/sida et la lutte contre la discrimination sociale; la promotion des préservatifs et des programmes de méthadone pour les populations à haut risque; et enfin, le renforcement de la coopération internationale et la promotion du rôle des ONG.
M. MYA OO, Vice-ministre de la santé du Myanmar, a expliqué que les objectifs principaux du programme national de lutte antisida de son pays étaient axés sur la prévention, notamment du risque de transmission du virus de la mère à l’enfant; la protection des produits sanguins, et le renforcement des capacités sanitaires. « Nous collaborons dans ce cadre avec les autres pays de la région, à travers la communauté de l’ASEAN notamment », a-t-il ajouté. Au plan de la prévention de la transmission sexuelle du virus, le Myanmar a facilité l’accès aux préservatifs aux jeunes de 15 à 24 ans. Notre gouvernement a également mis en place un service efficace de distribution de méthadone et de seringues stérilisées à destination des usagers de drogues par injection, a dit M. Mya OO. Grace aux efforts conjoints de tous nos partenaires, le traitement antirétroviral est désormais disponible pour les mères infectées dans quelque 79 townships, a dit le Ministre en indiquant que par ce biais, le nombre d’enfants nés avec le virus devrait passer de 2 000, comme c’est le cas aujourd’hui, à 1 000 d’ici 2010.
M. B. NIYOZMATOV, Vice-Ministre de la santé de l’Ouzbékistan, a fait le bilan des actions menées par son Gouvernement en citant en particulier la mise en place d’un comité national de coordination placé sous la direction du Cabinet du Vice-Premier Ministre et la fourniture de soins de santé aux femmes enceintes malades du sida. Il existe également des projets pilote mis en œuvre grâce à une coopération avec le Fonds mondial contre le sida, la tuberculose et le paludisme. Le Vice-Ministre a ajouté que son pays avait ouvert 208 antennes accueillant des toxicomanes et 30 antennes fournissant des services aux personnes souffrant de maladies sexuellement transmissibles. Nous souhaitons toutefois établir une coopération encore plus efficace en vue de favoriser un plus grand accès à la prévention et aux soins. Grâce à la coopération avec les ONG, a-t-il ajouté, nous avons fait de grands progrès en matière de prévention, de diagnostic de services sociaux et d’appui pour les personnes touchées par le VIH ou le sida.
Mme LIDIETH CARBALLO QUESADA, Vice-Ministre de la santé du Costa Rica, a déclaré que le travail fait dans le pays contre le VIH/sida était coordonné, dans le cadre d’efforts conjoints du Gouvernement, de la société civile et des agences de coopération. Depuis 1997, 100% de la population bénéficie des traitements antirétroviraux, a-t-elle annoncé, évoquant aussi une amélioration des soins aux malades et à leurs familles ainsi que le renforcement de programmes d’éducation sanitaire. Nous devons procurer à nos citoyens les outils nécessaires pour combattre la discrimination, défendre les droits de l’homme et diminuer la transmission du virus, quel que soit le mode de transmission, a-t-elle déclaré. Il est important de reconnaître l’impact des flux migratoires sur la prévention et les traitements, en particulier dans des pays comme le Costa Rica où l’accès universel aux soins de santé est garanti, a conclu la Vice-Ministre, rappelant, à cet égard, la nécessité d’une coopération internationale, bilatérale et multilatérale pour parvenir aux objectifs fixés en matière de lutte contre le VIH/sida.
M. NASR EL-SAYED, Ministre de la santé et de la population de l’Égypte, a estimé que la prolifération de la maladie était intolérable en ceci qu’elle contribue à la régression de la croissance économique qui entrave le développement des pays les plus nécessiteux. Cette Réunion de haut niveau constitue un moment historique pour passer en revue le chemin parcouru depuis 2001, a dit Nasr El-Sayed. Il ressort que le manque de fonds sape la mise en œuvre de programmes thérapeutiques, a-t-il relevé. Il faut impérativement proposer à des prix abordables les médicaments les plus efficaces aux pays en développement, a-t-il plaidé. S’attaquer à la pauvreté, qui est à l’origine de la persistance des grandes épidémies, doit être l’affaire de tous. En Egypte, les moyens de prévention ont été renforcés de manière substantielle. Nous avons lancé de nombreuses campagnes médiatiques pour sensibiliser les plus jeunes aux pratiques à risques et pour valoriser le rôle de la femme dans les différentes initiatives de prévention nationale, a indiqué le Ministre. Le comportement sexuel sain que recommande l’Islam, qui prône fidélité et abstinence, explique la prévalence relativement basse dans les pays arabo-musulmans, a estimé le Ministre égyptien.
M. MAMHOUD FIKRI, Sous-Secrétaire adjoint à la médecine préventive au Ministère de la santé des Emirats arabes unis, a déclaré que dans les pays en développement qui souffrent déjà de la grande pauvreté, le VIH/sida n’a fait qu’exacerber la vulnérabilité des populations. Il est nécessaire aujourd’hui de favoriser le partenariat mondial avec de tels pays afin de leur permettre de mettre en œuvre leur plan national stratégique de lutte contre la pandémie, et ce, en facilitant les transferts technologiques et financiers. Nous soulignons également, a-t-il dit, la nécessité de favoriser l’accès de ces pays aux médicaments et de privilégier l’approche préventive, en particulier les mesures visant à modifier et à contrôler les comportements qui contribuent à la transmission de la maladie. Le Sous-secrétaire adjoint a également affirmé que la pandémie ne constituait pas un problème de santé publique dans son pays mais que celui-ci restait solidaire des efforts mondiaux. Nous disposons ainsi d’un programme national de contrôle et de prévention établi dès 1985 par le Ministère de la santé. Parmi les mesures préventives les plus importantes, le Sous-Secrétaire adjoint a cité la cessation des importations de sang pour favoriser les dons locaux et la mise en place de programmes de dépistage du VIH/sida pour tous les patients hospitalisés, les écoliers et les étudiants ainsi que les couples avant leur mariage, et les détenus.
Mme SANDRA ELISABETH ROELOFS, Envoyée spéciale du Président de Géorgie, a précisé que son pays présentait une faible prévalence du VIH/sida, mais qu’il était exposé à de graves risques du fait du nombre important de migrants. Nos systèmes de contrôle et de dépistage volontaire fonctionnent efficacement. Il nous faut renforcer les mesures de prévention du risque de transmission mère-enfant, a dit Mme Roelofs. Nous avons également mis en œuvre une feuille de route en vue de rendre effectif l’accès universel au traitement, aux soins et au soutien aux malades, a-t-elle ajouté. Le problème que pose le sida à nos sociétés, a-t-elle dit, n’est pas simplement de collecter des fonds, mais de dépenser ces ressources avec intelligence et sagesse. Impliquer les femmes à l’échelle de toute la région de l’Eurasie; faire participer plus activement les femmes qui ont un rôle de dirigeant dans leurs pays respectifs; éduquer les enfants pour en faire des adolescents conscients de leur santé, voilà à quoi doivent être consacrés les fonds récoltés, a estimé Mme Roelofs.
Mme XIOMARA CASTRO DE ZELAYA, Première Dame du Honduras, a indiqué que son pays avait établi une couverture de santé universelle pour sa population, ce qui a contribué à la création d’un plus grand nombre de centres de santé et de laboratoires, ainsi qu’à des avancées en matière de prévention. Les succès que nous avons remportés, a ajouté la Première Dame, résultent en partie de la coopération internationale avec la société civile. La Première Dame a également abordé la situation des femmes et des enfants infectés par le virus et a indiqué qu’elle avait lancé un appel aux Premières Dames d’Amérique latine afin d’établir des coalitions pour lutter contre ce fléau. Faisant le lien entre le VIH et le sida et les droits de l’homme, elle a encouragé les medias à promouvoir des valeurs morales et des styles de vie sains au lieu de diffuser des messages sexistes objectivant la femme.
Mme ANNMAREE O’KEEFFE, Ambassadeur de l’Australie pour le VIH/sida, a indiqué que son pays jouait un rôle central dans la région du Pacifique. Nous avons, a-t-elle affirmé, accompli des avancées sans précédent pour freiner la propagation du virus et fournir des traitements et des soins adaptés aux personnes vivant avec le VIH. La réussite australienne repose sur des partenariats solides avec les groupes vulnérables, les secteurs de la santé et de la recherche. Les programmes d’éducation qui ont été engagés intègrent les techniques les plus innovantes en matière de prévention. Notre action, a-t-elle ajouté, s’étend à la région tout entière, ce qui implique de se pencher sur la situation très complexe des petites nations, dont les petits États insulaires, qui apparaissent peu armées face à l’épidémie. L’Australie continue de développer des partenariats associant les secteurs privé et public. Cela démontre, a insisté l’Ambassadeur, notre volonté de solliciter tous les acteurs possibles. C’est en ce sens que le pays attache la plus haute importance au renforcement de la participation des personnes vivant avec le virus aux processus de prise de décisions. La féminisation accrue de la pandémie est une source d’inquiétude. Pour mettre fin à cette évolution, l’Australie est engagée dans une lutte active contre la violence sexuelle, qui frappe de plus en plus les jeunes filles, a-t-elle indiqué, avant d’estimer que ces dernières doivent pouvoir bénéficier d’un accès aux services sociaux, juridiques et de santé de base.
M. ROBERT AISI (Papouasie-Nouvelle-Guinée) a évoqué, au nom du Forum des îles du Pacifique, des pays membres du Secrétariat de la Communauté du Pacifique et des organisations de la société civile du Pacifique, la Stratégie régionale du Pacifique de lutte contre le VIH/sida. Cette Stratégie repose sur huit éléments: le leadership; la prévention et la préservation de communautés saines; l’accès aux services de qualité; le respect des droits de l’homme et l’implication des malades du sida; la coordination et le partenariat; le financement et l’accès aux ressources; le suivi, le contrôle et la recherche, et la lutte contre les vulnérabilités. Le représentant a précisé qu’en octobre 2005, les dirigeants des 22 îles et territoires du Pacifique avaient appelé à une analyse plus poussée du concept de « Fonds de santé pour le Pacifique » en raison notamment des difficultés d’accès au Fonds mondial contre la sida, la tuberculose et le paludisme. L’approche unique pratiquée par le Fonds mondial continuera, en effet, de marginaliser les pays dans lesquels existent de réelles chances d’inverser la tendance.
M. AHMED MAHDI AL-HADDAD (Bahreïn) a souligné la menace que posait le sida et affirmé que cette pandémie constituait un des défis les plus importants auxquels la communauté internationale était confrontée aujourd’hui. Il a insisté sur l’importance de l’échange de meilleures expériences et de pratiques nationales réussies dans la mise en œuvre de la Déclaration de 2001 afin de renforcer les efforts de prévention, de traitement, de soins et d’appui. Il a toutefois regretté qu’en dépit des efforts importants visant à améliorer l’accès aux traitements, près de cinq millions de cas sont diagnostiqués chaque année. Cela constitue un obstacle de taille pour réaliser l’objectif d’un accès universel au traitement d’ici à 2010, a-t-il ajouté. Il a fait remarquer que, malgré une faible prévalence nationale du VIH/sida, son pays avait adopté la résolution 26/2 de l’Assemblée générale et avait, depuis 2001, entrepris toutes les mesures nécessaires pour faire face à cette maladie mortelle. Il a notamment fait part des efforts visant à sensibiliser les groupes vulnérables, à encourager le dépistage prémarital ou l’abstinence ou encore à assurer la gratuité des soins pour les personnes infectées. Aujourd’hui, les efforts de prévention se poursuivent, a-t-il ajouté, car c’est seulement ainsi que l’on pourra réduire l’impact de la maladie, a-t-il conclu en demandant que la communauté internationale s’engage ensemble pour accélérer la lutte contre le VIH et le sida.
M. ISIKIA SAVUA (Fidji) a déclaré que son pays avait fait beaucoup d’efforts pour sensibiliser les populations à la gravité de la pandémie. Cinq nouveaux cas de VIH et de sida ont été déclarés au cours des deux premiers mois de l’année 2006, ce qui est beaucoup pour une petite île comme Fidji, a dit M. Savua. « Le Gouvernement s’efforce de coordonner les activités prioritaires pour le programme d’action 2002-2004 que nous avons établi pour notre pays », a-t-il annoncé. À Fidji, les patients ont accès à un fonds global qui leur permet de bénéficier de traitements antirétroviraux remboursables. Toutefois, l’absence d’un cadre juridique approprié pose des problèmes dans des domaines comme ceux des droits de l’homme et de la discrimination, a dit le représentant.
M. ADAMANTIOS TH. VASSILAKIS (Grèce) a affirmé qu’en dépit des efforts déployés à tous les niveaux, la pandémie de VIH/sida avait pris la dimension mondiale d’une crise exceptionnelle. La Grèce, ayant reconnu l’ampleur du problème, a pris donc des mesures qui s’imposaient en adoptant une nouvelle stratégie multisectorielle, qui s’appuie sur la coordination dans les activités nationales et internationales. Des campagnes de prévention ciblées ont donc été lancées avec le concours du Gouvernement, de la société civile et des entreprises du secteur privé. L’éducation est en effet la clef du changement, en particulier pour les jeunes qui devraient être informés le plus tôt possible, a estimé le représentant. Aussi, le message est-il adressé en priorité dans les lycées, avec un objectif, d’ici à 2010, de 95% des adolescents sensibilisés aux dangers de la pandémie. Nous insistons par ailleurs sur la nécessité de passer des tests de dépistage, de fournir un soutien psychologique et social aux malades et d’atteindre l’objectif d’un accès universel aux traitements antirétroviraux en coopération avec les pays des Balkans et d’Afrique, a conclu le représentant.
Mme MARY SHAWA, Ministre d’État auprès du Président et du Cabinet du Gouvernement du Malawi, a parlé des structures nationales mises en place dans son pays pour combattre le VIH et le sida et leurs conséquences sur la population. Notre approche s’est orientée vers une prise en compte multisectorielle des problèmes qui sont gérés en coordination par les différents ministères, les organisations non gouvernementales et la société civile, a déclaré la représentante. Elle a indiqué qu’un accent particulier était mis sur les efforts visant à assurer que les fonds alloués soient effectivement utilisés dans les différents programmes mis en place dans le pays et pour qu’une analyse de l’impact réel de ces derniers soit menée.
Quatre-vingt-cinq pourcent des jeunes entre 15 et 24 ans sont capables d’identifier les moyens de prévention du virus, et l’utilisation des préservatifs est en hausse, à 47%, a-t-elle assuré, affirmant également que le Malawi avait mis en place des politiques d’accès équitable aux traitements antirétroviraux. Les questions de la transmission de mère à enfant et du soutien psychologique et économique aux orphelins de la maladie font aussi l’objet de programmes gouvernementaux, tout comme celle de la discrimination à l’égard des personnes atteintes du virus, a dit Mme Shawa. Malgré tous ces efforts, les statistiques continuent de montrer des résultats inquiétants en raison de la persistance de blocages et surtout d’un manque de ressources, a-t-elle poursuivi. Le Malawi a besoin de plus de ressources pour placer ou maintenir des milliers de personnes sous traitement antirétroviral et financer des programmes visant à réduire l’impact de la maladie, a dit la Ministre. Elle a appelé la communauté internationale à augmenter ses contributions et à inclure des programmes de nutrition dans les politiques globales menées par les organismes internationaux.
Mme COUMBA BÂ, Conseillère auprès du Président de la Mauritanie, a fait part de l’engagement de son pays dans le combat contre la propagation du sida. Rappelant que la Mauritanie avait mis en place un programme à cet effet dès 1988, elle a souligné que le pays avait également adopté en 2002 une politique multisectorielle dans ce domaine. S’agissant de la prévention, elle a noté que la société civile, le secteur privé et les ministères compétents menaient des campagnes de sensibilisation sur tout le territoire, ciblant particulièrement les jeunes, les femmes en âge de procréer, celles enceintes, et les populations migrantes. Mme Bâ a aussi indiqué que la Mauritanie participait à des initiatives sous-régionales, telle la Caravane de l’espoir qui associe leaders religieux, journalistes et personnes vivant avec le virus dans le but de lutter contre la stigmatisation et la discrimination dont souffrent ceux qui sont affectés par la pandémie. Des dispositions sont prises pour rendre l’accès au traitement gratuit à tous les Mauritaniens, mais aussi à tous ceux vivant dans le pays, a-t-elle fait savoir. Réitérant l’engagement de son pays envers la Déclaration de 2001, elle s’est dite convaincue que la lutte contre le VIH/sida ne pouvait être gagnée que dans un contexte d’effort mondial. Elle a ainsi estimé que la communauté internationale et les partenaires techniques et financiers devaient redoubler d’efforts pour aider les pays en développement.
M. PAUL KAGAME, Président de la République du Rwanda, a expliqué que, depuis 2001, son pays avait adopté une approche multidisciplinaire, décentralisée et axée sur les besoins spécifiques des communautés locales. Il a salué la qualité des partenariats ouverts avec les initiatives internationales, telles que le Plan du Président Bush contre le sida, le Fonds mondial ou encore la Fondation Clinton. Des efforts notables commencent ainsi à porter leurs fruits au Rwanda, a affirmé M. Kagame. Le taux de prévalence chez les hommes est de 3% et de 3.7% chez les femmes. De récentes études montrent une baisse générale du taux de prévalence chez les adultes, a-t-il insisté. Toutefois, aux fins d’une lutte véritablement efficace contre la progression de la pandémie, il a estimé qu’il convient de prendre des engagements durables, renforcer les infrastructures sanitaires et améliorer la formation des personnels de la santé. Le Rwanda est déterminé, a-t-il assuré, à mettre pleinement en œuvre la Déclaration politique de la Réunion de haut niveau de 2006 sur le VIH/sida, ainsi que l’ensemble des engagements y afférents.
M. SIMON IDOHOU (Bénin) a fait valoir que, malgré un taux de prévalence moyen qui semble s’être stabilisé autour de 2% depuis 2000, le pays n’était pas à l’abri d’une explosion de la maladie sans une persistance dans ses efforts pour lutter contre le VIH/sida. Il a rappelé que depuis 2001, des progrès avaient été réalisés dans la mise en œuvre du plan stratégique multisectoriel sur le VIH/sida. Il a ainsi attiré l’attention sur la création d’un comité national de lutte contre le sida et sur les partenariats avec la société civile afin de renforcer la réponse locale. Par ailleurs, il s’est félicité qu’aujourd’hui, 85% des jeunes avaient entendu parler du VIH/sida et que le réseau épidémiologique s’améliorait dans le pays. S’agissant des soins et des traitements, il a souligné la gratuité de la prise en charge depuis décembre 2004. Il a expliqué que dans la perspective de parvenir à un accès universel au traitement, à la prévention, aux soins et à l’appui, son pays s’était fixé certains objectifs nationaux. Parmi ceux-ci, il a cité la réduction d’au moins 25% du taux de prévalence chez les jeunes de 15 à 24 ans ou celle de 50% de la proportion des nourrissons infectés d’ici 2010 ainsi que la garantie de la prise en charge et du soutien des personnes infectées. Enfin, il a estimé que la mobilisation des ressources et le soutien de la communauté internationale devaient être renforcés pour élargir la réponse nationale.
Mme SUSANA RIVERO (Uruguay) a estimé que seule une réponse globale pouvait permettre de lutter efficacement contre la pandémie. Cependant, elle a expliqué que les pays d’Amérique latine étaient exclus de l’accès au Fonds de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme parce qu’ils ne correspondaient pas aux critères exigés pour bénéficier de son aide. Selon sa délégation, des progrès ne seront possibles que par le biais de programmes de santé publique tenant compte des droits à la santé sexuelle et génésique. Il est indispensable, a insisté la représentante, de travailler à cette fin avec la société civile, très active en Uruguay. Le Gouvernement uruguayen considère en outre qu’il faut promouvoir l’égalité des sexes, en autonomisant les jeunes filles, en les mettant à l’abri des abus et de l’exploitation sexuels, en s’occupant des orphelins et, plus largement, en éliminant toutes les formes de discrimination et de stigmatisation, a conclu la représentante.
M. IGOR DZUNDEV (ex-République yougoslave de Macédoine) a affirmé que dans son pays, qui connaît le taux le plus bas de prévalence du VIH/sida de la région, l’accent était mis sur la prévention, notamment parmi les jeunes et les groupes à haut risque. Il a expliqué que près de 50% de la réponse nationale était basée sur la prévention. Le Gouvernement s’emploie aussi à augmenter l’engagement du secteur non-gouvernemental dans la mise en œuvre de cette réponse, a-t-il ajouté. Il a noté que son pays s’inquiétait du coût des médicaments car le marché des antirétroviraux est encore modeste dans la région, en raison d’une demande faible. Cela n’incite pas les compagnies pharmaceutiques à réduire leurs prix, a-t-il regretté. Par ailleurs, il a estimé que les défis posés par le VIH/sida étaient de plus en plus complexes et touchaient toutes les sociétés. C’est donc une bataille commune que nous livrons, a-t-il fait valoir, en plaidant pour un financement prévisible et soutenu ainsi que pour l’utilisation efficace des ressources. Enfin, il a indiqué qu’il fallait, entre autres, s’engager à identifier de nouveaux mécanismes et outils dans ce secteur et combattre les idées fausses et les préjugés.
M. ANDREAS MAVROYIANNIS (Chypre) a déclaré que l’infection par le VIH se maintenait à un taux de prévalence très faible de 0,1% de la population à Chypre, notamment parce que le Gouvernement a fait de la lutte contre la pandémie une priorité depuis l’apparition du virus sur l’île en 1986. Ainsi, les politiques chypriotes sont harmonisées avec celles de l’Union européenne et d’autres partenaires internationaux dans ce domaine. Des programmes de prévention ont été ainsi inclus dans les programmes scolaires et, en vue d’éliminer les phénomènes de stigmatisation et de discrimination à l’encontre des malades. Chypre a éliminé toutes les dispositions juridiques qui pourraient poser problème dans l’accès à la prévention, aux soins, aux traitements et au soutien, a précisé le représentant. Les données disponibles montrent des tendances stables, mais les autorités continuent de surveiller les menaces que constituent les comportements sexuels à risques ou la consommation de drogues injectables, a-t-il dit.
M. SAMDUTH SOBORUN (Maurice) a regretté que l’épidémie de VIH/sida ait progressé malgré les efforts entrepris par les États, à la suite de la Déclaration d’engagement de 2001. Il a souligné les graves effets de cette maladie sur le développement socioéconomique, notamment l’incidence négative sur les ressources humaines, affirmant que le VIH/sida sapait les efforts pour réaliser les OMD. Maurice n’épargne aucun effort dans sa lutte contre le virus, a-t-il poursuivi, et nous appuyons l’engagement pris en juillet 2005 par les pays du G-8 pour assurer un accès universel aux soins et au traitement d’ici 2010. Il a estimé que la prévention et le traitement sont deux composantes essentielles et complémentaires de la stratégie de lutte contre le sida. Il s’agit de toucher tous les individus de manière à sauver des vies, a-t-il insisté. Par ailleurs, il a déploré la stigmatisation et la discrimination des malades du sida et a souhaité qu’on protège particulièrement les femmes et les enfants de toute discrimination. Espérons que lors de notre prochaine rencontre, a-t-il conclu, nous pourrons faire preuve de plus d’optimisme quant aux changements de comportements face aux malades du sida.
M. MARCELLO SPATAFORA (Italie) a indiqué que le point de départ de la lutte contre le VIH/sida devait être la protection des droits fondamentaux des individus infectés par le virus, en particulier les femmes et les enfants. Il est nécessaire également de fournir les financements suffisants à une stratégie de lutte qui soit efficace, a-t-il estimé. La leçon que nous devons tirer des 25 ans de lutte contre le sida est qu’il nous faut renforcer les systèmes de santé des pays pauvres. L’action de l’Italie dès le début a été d’investir dans le capital humain et financier, afin de renforcer de tels systèmes dans les pays en développement. Dans ce contexte, l’Italie reconnaît la nécessité de travailler en coordination avec tous les partenaires de la société civile, ainsi qu’avec le secteur privé. L’Italie, a ajouté le représentant, accorde une attention particulière au financement et à la recherche, et a investi au cours des cinq dernières années 400 millions d’euros par le biais du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme.
M. MILAD ATIEH (République arabe syrienne) a déclaré qu’en dépit du nombre limité d’infections en Syrie, le pays avait mis en place des programmes de prévention et de soins en faveur des malades. Il a insisté sur la nécessité de garantir le traitement gratuit des personnes vivant avec le VIH et le sida. La stratégie nationale syrienne se base sur les éléments suivants: garantir les services de prévention contre le sida et les maladies sexuellement transmissibles dans le cadre des services sanitaires, empêcher la transmission du virus de la mère à l’enfant et renforcer la surveillance de la transfusion sanguine. Plusieurs plans et programmes ont également été lancés pour les immigrés qui ont dû quitter leur pays en raison des persécutions dont ils ont fait l’objet. Le plan national évoqué prend en compte les traditions, y compris religieuses, ce qui a permis d’obtenir des résultats concrets, a précisé le représentant. Mais la Syrie essaie de trouver un financement adéquat pour garantir les mesures prévues par le plan, notamment auprès du Fonds mondial de lutte contre le VIH/sida, a-t-il conclu.
M. BAN KI-MOON, Ministre des affaires étrangères et du commerce de la République de Corée, a noté le grand nombre de défis qu’il restait à relever dans la lutte contre le VIH/sida. La grande majorité des gens vivant avec le VIH n’ont pas accès à des traitements appropriés, a-t-il par exemple avancé. Notant que les mesures à prendre pour lutter contre la maladie avaient déjà été bien établies dans la Déclaration de 2001, il a tout particulièrement insisté sur la nécessité d’assurer une action concertée et de mobiliser davantage de ressources. La prévention est essentielle dans le cas du VIH/sida car il n’existe pas de remède ou de vaccin, a-t-il poursuivi. Il a estimé qu’une attention particulière devait être portée aux groupes vulnérables comme les femmes et les jeunes. De plus, il a noté que certains pays qui sont déjà frappés par la pauvreté doivent en plus subir l’impact du VIH/sida. Leurs objectifs de développement économique sont en conséquence de plus en plus hors de portée, a-t-il déploré. Il a ainsi affirmé qu’il fallait offrir davantage d’aide aux pays les moins avancés d’Afrique afin de briser le cercle vicieux de l’épidémie et du manque de développement. Enfin, il a annoncé que son pays avait contribué à hauteur de 10 millions de dollars au Fonds mondial pour la période 2007-2009, et ce, en hommage au Dr. Lee Hong-wook qui a dirigé la lutte de l’OMS contre ce virus et d’autres maladies.
M. AHMED OWN (Jamahiriya arabe libyenne) a déclaré que son pays luttait avec détermination contre le VIH/sida en lançant des programmes de prévention et de traitement. Mais pour parvenir à les appliquer, l’aide financière des pays les plus développés est indispensable, a-t-il précisé. Selon lui, il faut adopter des mesures ambitieuses et éliminer les obstacles à la lutte contre la pandémie, notamment le prix prohibitif des médicaments et les barrières tarifaires, mais aussi déployer des efforts dans le domaine de la recherche et du développement. À cet égard, l’industrie pharmaceutique doit travailler à l’élaboration de traitements efficaces et abordables, accessibles aux pays en développement, a conclu le représentant.
M. MOHAMED LATHEEF (Maldives) a déclaré que la stratégie nationale de lutte contre le sida dans son pays avait été établie en 1987, quatre ans avant que le premier cas de sida fut diagnostiqué aux Maldives. Cette stratégie a été progressivement enrichie par l’apport du secteur privé et des ONG dans les domaines de la prévention et du contrôle des taux de contamination, a dit M. Latheef. La défense des valeurs religieuses et culturelles a joué un rôle essentiel dans la prise de conscience sous-tendant les programmes de prévention. Si les Maldives ont recensé jusqu’à maintenant seulement 11 cas de contamination, leur population, de plus en plus mobile, est plus exposée au risque d’infection aujourd’hui qu’hier, a dit le représentant. « La forte présence touristique est un autre facteur propice à une augmentation du nombre de personnes contaminées », a-t-il noté. Pour le représentant, l’implication de la société civile et du secteur privé –notamment des laboratoires pharmaceutiques-, la réaffirmation de la volonté politique des États, et la mobilisation accrue de ressources permettront, ensemble, d’atteindre les objectifs identifiés pour mettre fin à la pandémie de VIH/sida.
M. ERASMO LARA (République dominicaine) a souligné les initiatives et mesures prises par son pays afin d’élaborer et de mettre en œuvre une réponse nationale multisectorielle et globale face au VIH/sida. Il a notamment précisé que cette réponse mettait l’accent sur la participation de tous les acteurs sociaux du pays et visait à renforcer les alliances stratégiques entre secteurs gouvernementaux et non-gouvernementaux. Reconnaissant la féminisation de la pandémie dans le pays, il a indiqué que le Gouvernement dominicain avait donné une priorité à ce problème en encourageant la prise de mesures pour l’égalité entre les sexes et la prévention en faveur des femmes. Soulignant l’importance d’efforts communs au niveau régional, il a expliqué que son pays mettait au point une démarche conjointe, avec la République d’Haïti, dans le cadre d’une stratégie binationale. Par ailleurs, le représentant a insisté sur la nécessité de respecter et de protéger les droits humains et les libertés fondamentales des personnes vivant avec le VIH/sida. À cet égard, il a précisé que son pays donnait la priorité à l’éducation, à l’emploi, et à l’accès aux soins médicaux, tout en respectant la confidentialité du statut des personnes affectées.
CARDINAL JAVIER LOZANO BARRAGAN (Saint-Siège) est revenu sur les contributions spirituelles, médicales et sociales de l’Église catholique en précisant que le Pape était profondément préoccupé par les ravages que causait la pandémie du sida. En fait, a-t-il précisé 27% des centres prodiguant des soins aux malades du sida sont d’obédience catholique. Il a également expliqué que l’Église travaillait en particulier à la formation du personnel médical et privilégiait les actions de prévention, de soins et d’aide. De manière plus spécifique, l’ONG Caritas international est présente dans 102 pays et mène des
actions de lutte contre le sida dans 62 d’entre eux. Nos programmes de prévention insistent sur l’enseignement de comportements responsables propres à prévenir la transmission de la pandémie. Nous luttons aussi contre la stigmatisation des malades du sida, facilitons les programmes de détection et fournissons des conseils, a indiqué le représentant du Saint-Siège.
M. SHIMELIS ADUGNA (Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge) a déclaré que la Fédération avait pris de nombreuses mesures depuis la session de 2001, notamment en formant des partenariats avec les personnes qui vivent avec le VIH et le sida et en créant le Fonds Masambo, qui fournit des traitements antirétroviraux aux personnels et aux volontaires impliqués dans cette action. Par ailleurs, la Fédération a organisé un projet en vue de créer un code de bonne pratique à l’intention des ONG travaillant auprès de malades. Elle a également mené des campagnes dans 128 pays pour lutter contre la discrimination et la stigmatisation. L’Observateur a fait ensuite trois propositions pour réaliser davantage de progrès. Tout d’abord, les gouvernements devraient veiller à ce que le sixième cycle du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme soit parfaitement alimenté et que les promesses de contributions soient respectées. Les gouvernements devraient également aider à développer et mettre en œuvre des mécanismes de responsabilisation à l’intention de tous, y compris des ONG. Enfin, ils devraient envisager le financement des réseaux de volontaires de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge lorsqu’ils sont impliqués dans des actions liées aux politiques de lutte contre la pandémie, a-t-il ajouté en conclusion.
M. FERNANDO VALENZUELA, Observateur de la Communauté européenne auprès des Nations Unies, a fait part de sa profonde préoccupation face à l’impact dévastateur du VIH/sida qui se propage en dépit des efforts de la communauté internationale. Il a ainsi réitéré l’engagement de la Commission européenne à élargir les interventions et à fournir le soutien nécessaire aux pays partenaires. Il a fait part des efforts de mobilisation de ressources financières de la Commission, indiquant entre autres qu’elle avait, entre 2003 et 2006, alloué 280 millions d’euros en moyenne par an à la lutte contre le virus. Il a aussi noté que la Commission et les membres de l’Union européenne fournissaient 65% du financement total du Fonds mondial. Il s’est dit particulièrement inquiet de l’augmentation de la prévalence du VIH/sida chez les jeunes et les femmes. « Il est essentiel de répondre à leurs besoins dans l’élaboration des programmes d’éducation et de sensibilisation, mais aussi dans la fourniture des soins », a-t-il estimé. Par ailleurs, il a rappelé que la Commission travaillait étroitement avec de nombreuses ONG et la société civile. Un partenariat étroit avec le secteur privé et la société civile est une condition essentielle à l’élargissement des réponses nationales, a-t-il argué. Enfin, il a noté que la Commission souhaitait maintenant que trois points soient abordés dans la lutte contre le sida: un coût abordable pour les médicaments, la recherche de programmes et de technologies préventifs, et la sensibilisation pour mettre fin à la complaisance et freiner l’épidémie.
VOLET B
Déclarations
Mme URSULA HAUBNER, Ministre fédérale de la sécurité sociale, de la protection des générations et des consommateurs de l’Autriche, s’exprimant au nom de l’Union européenne et des pays associés, a rappelé que les engagements internationaux en matière de VIH/sida, convenus en 2005, dans le domaine de l’accès universel à la prévention et au traitement d’ici à 2010, doivent envisager la prévention comme une démarche intersectorielle qui concerne tous les secteurs de la santé, comme indiqué dans les déclarations de la Conférence internationale sur la population et le développement (CIPD) et la Conférence de Beijing, y compris en matière de la santé maternelle. Cette démarche nécessaire signifie également que les secteurs de l’éducation, du transport, de la défense et d’autres fassent partie de la réponse. Pour l’Union européenne, il est aussi fondamental de renforcer la Déclaration d’engagement de 2001. L’accès aux antirétroviraux s’est amélioré, a-t-elle constaté, mais la situation reste grave dans de nombreux pays. Elle a ainsi estimé que l’initiative « 3 fois 5 » a joué un rôle important même si des efforts supplémentaires demeurent nécessaires.
La Ministre a recommandé, par conséquent, de recourir le plus possible aux flexibilités offertes dans l’Accord sur les aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce (ADPIC). Ces flexibilités, a-t-elle insisté, ne doivent pas être compromises par les Accords sur le libre-échange et doivent être conjuguées à des mesures visant à éviter la taxation des antirétroviraux. De son avis, un accès universel à la prévention, au traitement, aux soins et à l’accompagnement exige une mise en œuvre intégrale des procédures reconnues comme efficaces, dont l’éducation sexuelle, la distribution de préservatifs féminins et masculins, les programme d’échange des seringues, et la recherche scientifique sur les vaccins ou encore les microbicides. Compte tenu du facteur aggravant qu’est la pauvreté, l’Union européenne, a poursuivi la Ministre, considère la lutte contre le VIH/sida comme un défi multisectoriel qui concerne tous les aspects du développement. Les problèmes structurels que sont la lutte contre la pauvreté, la promotion et le respect des droits de l’homme, l’égalité entre les sexes, l’élimination de la violence sexuelle et la lutte contre la discrimination doivent donc être au centre de toute politique de lutte contre le VIH/sida, qui doit concerner tous les segments de la population, y compris les jeunes femmes, les fillettes et les adolescents.
Une réponse efficace au VIH/sida doit aussi viser les groupes vulnérables comme ceux qui abusent des drogues et leurs partenaires sexuels, les hommes qui ont des relations sexuelles avec les hommes, les prostitués et leurs clients, les femmes et les enfants exposés aux trafics des êtres humains, les prisonniers, les transsexuels, les migrants ou encore les réfugiés et les personnes handicapées. Soulignant que pour qu’elle réussisse, la prévention doit se fonder sur des informations avérées, la Ministre s’est dite profondément préoccupée par la résurgence de messages partiaux et incomplets qui ne se fondent sur aucune preuve et ont un effet limité. La Ministre a souligné que les maladies sexuellement transmissibles et le VIH/sida ont les mêmes causes sous-jacentes, à savoir la pauvreté, l’intégralité entre les sexes et la marginalisation des groupes les plus vulnérables.
La Ministre a poursuivi en arguant que les traditions culturelles et les normes de masculinité et de sexe mettent les femmes en danger et renforcent également la vulnérabilité des hommes et des garçons au VIH/sida. Aucune stratégie ne réussira si l’on ne répond pas aux besoins spécifiques des femmes, a-t-elle prévenu. Revenant à la discrimination, elle a souligné que l’implication des personnes vivant avec le VIH/sida dans l’élaboration des réponses à apporter est de la plus grande importance. Elle a aussi souligné l’importance qu’il y a à abandonner des mesures « non efficaces » qui visent à limiter la libre circulation des personnes infectées et leurs opportunités d’emplois.
M. HILARY BENN, Secrétaire d’État pour le développement international du Royaume-Uni, a affirmé que les pays situés en première ligne de la lutte contre le VIH/sida devaient énoncer très clairement les stratégies par lesquelles ils ont l’intention de procéder, d’établir des programmes budgétisés liés à des plans de santé, de recruter des personnels et d’acheter des traitements antirétroviraux. Un accès universel au traitement sera impossible tant que des soins de santé décents ne seront disponibles dans chaque communauté, dans chaque village et dans chaque ville, a-t-il ajouté. Tout plan crédible ou tout programmé planifié et chiffré doit être associé à des ressources, a-t-il également estimé. Il faut donc faire en sorte que l’argent nécessaire soit disponible, et c’est la raison pour laquelle l’aide est indispensable et qu’il faut que les États et autres donateurs contribuent au Fonds mondial contre le VIH/sida, la tuberculose et les maladies infectieuses, a dit M. Benn. Les plans et stratégies de lutte contre la pandémie doivent se fixer des objectifs, c’est pourquoi, dans la Déclaration, nous avons besoin d’avoir des cibles et des objectifs intermédiaires d’ici à 2008, a estimé le Secrétaire d’État britannique.
M. Benn a également affirmé qu’il fallait reconnaître que la lutte contre le VIH/sida n’était pas seulement une question d’argent, mais qu’elle se jouait également sur le terrain de la culture et des comportements sociaux. Il a indiqué qu’il aurait souhaité un texte de Déclaration final plus franc, qui dise toutes les vérités. Dire la vérité, c’est dire, par exemple, que des groupes comme celui des hommes qui ont des relations avec d’autres hommes, et les travailleurs du sexe sont plus vulnérables que les autres à l’infection, a-t-il souligné. C’est dire que des jeunes femmes, par choix ou par nécessité, échangent du sexe contre de l’argent ou de la nourriture. Dire la vérité, c’est aussi dire que l’emploi de préservatifs permet de se protéger contre le VIH/sida, de même que l’usage de seringues propres. L’abstinence, c’est bien pour ceux qui sont en mesure de la pratiquer, mais la vérité c’est que biologiquement les êtres humains aiment avoir des relations sexuelles et que l’on ne doit pas mourir par ce que l’on aime en avoir, a-t-il déclaré.
M. RICHARD NCHABI KAMWI, Ministre de la santé et des services sociaux de la Namibie, a indiqué que son pays a lancé un programme de prévention de la transmission du VIH/sida de la mère à ses enfants, en utilisant des médicaments antirétroviraux. Nous sommes ainsi en mesure de fournir un traitement à près de 50% des malades, a-t-il précisé. Il existe aussi en Namibie des programmes d’éducation et de sensibilisation, ainsi que des programmes de dépistage, de diagnostic et d’autres qui s’adressent aux toxicomanes. Notre objectif est d’atteindre la population dans toutes les régions du pays, a indiqué le Ministre. Il a espéré pouvoir bénéficier de ressources complémentaires, avec la participation du Fonds mondial de lutte contre le VIH/sida, et permettre l’accès universel au traitement. Selon le Ministre de la santé, un partenariat fort est la clef de la réponse. Il a remercié la société civile de son action en ce sens et souhaité que soit renforcé le rôle de ces acteurs. Il a conclu en se déclarant fermement engagé à mettre en œuvre la position commune africaine adoptée à Abuja en 2006, ainsi que la Déclaration d’engagement sur le VIH/sida de 2001.
Mme SHEILA D. TLOU, Ministre de la santé du Botswana, a mis l’accent sur la détermination de son pays dans la lutte contre le VIH/sida. Elle a ainsi affirmé qu’en 1999, le Botswana avait mis en place un programme national pour empêcher la transmission du virus de la mère à l’enfant. Plus de 85% des femmes séropositives participent à ce programme aujourd’hui, contre 28% en 2002, a-t-elle dit. Selon la Ministre, s’il reste un long chemin à parcourir, le Botswana est en mesure de réaliser ses objectifs avant 2010. Il n’est possible d’enrayer la pandémie que si l’on met l’accent sur la prévention, a-t-elle assuré. Malgré les progrès réalisés, un grand nombre de défis a dû être relevés, a ajouté la Ministre, évoquant les difficultés liées au manque de ressources humaines. Elle a, en outre, affirmé que les stéréotypes et les discriminations constituaient un obstacle au succès des programmes.
M. PHILIPPE DOUSTE-BLAZY, Ministre des affaires étrangères de la France, a donné lecture d’un message du Président Jacques Chirac. Dans ce message, le Président Chirac a d’abord rappelé que la communauté internationale a pris deux engagements: assurer l’accès universel au traitement d’ici à 2010, et renverser la progression de la pandémie en 2015. Il faut tenir ces engagements, car nous avons tous les moyens de réussir, a-t-il affirmé. Au Nord comme au Sud, les gouvernements et les sociétés civiles sont maintenant mobilisés, et les ressources ont été décuplées depuis 2001, a-t-il notamment expliqué. Cependant, a estimé M. Chirac, nous sommes loin du compte car, pour pouvoir répondre aux besoins immédiats, il faudrait déjà traiter 6 millions de personnes atteintes, alors qu’à l’heure actuelle seulement un million et demi bénéficient de traitements antirétroviraux.
Dans son message le Président français a identifié cinq priorités, la première étant l’accroissement des moyens, pour lequel la moitié du chemin a été faite. Pour le nouvel effort qu’il faut fournir, il a souhaité voir mettre en place de nouveaux mécanismes de financement, comme la contribution de solidarité sur les billets d’avion adoptée déjà par 14 pays et qui rentrera ainsi en vigueur en France le 1er juillet. Un modèle économique nouveau est également indispensable, notamment pour consolider la baisse des prix des médicaments. La deuxième priorité, pour M. Chirac, est la coordination des actions des bailleurs bilatéraux et multilatéraux, en appui des stratégies nationales de lutte contre le VIH/sida. En troisième priorité, il a demandé que l’on aide les pays du Sud à renforcer leurs systèmes de santé et a indiqué qu’il proposerait au Sommet du G-8 de Saint-Pétersbourg d’engager une réflexion internationale sur des mécanismes d’assurance-maladie adaptés aux pays les plus pauvres. Pour le Président français, en quatrième priorité, il est aussi nécessaire de renforcer l’effort de recherche, car seul un vaccin préventif permettra d’enrayer l’épidémie du VIH. Il faut pour cela améliorer la coopération internationale publique et privée. La France est pleinement engagée en ce sens à travers l’Agence nationale de recherches sur le sida, a-t-il indiqué. Pour conclure, M. Douste-Blazy a déclaré que le Président Chirac a estimé que la coopération internationale dans la lutte contre le VIH/sida est une question de sécurité pour l’avenir de l’humanité et un enjeu de dignité humaine et de justice.
Mme ULLA TǾRNǼS, Ministre de la coopération pour le développement du Danemark, a affirmé que les efforts nationaux pour le financement pour le développement étaient bien connus. Le Danemark, a-t-elle ajouté, fournit plus de 0,7% de son PNB pour l’aide au développement; le Gouvernement ayant fait la promesse pour que cette aide ne soit jamais inférieure à 0,8%. Le Danemark fait partie d’un club élitiste de cinq pays seulement qui honorent leurs promesses, a-t-elle poursuivi, priant les autres pays à se joindre à eux. La Ministre a également indiqué qu’elle avait récemment décidé de doubler le financement en faveur d’activités pour lutter contre le VIH/sida. Elle a précisé que le Danemark augmenterait son aide de manière à atteindre plus de femmes, de jeunes filles, d’orphelins et d’enfants vulnérables.
M. JEAN-LOUIS SCHILTZ, Ministre de la coopération et de l’action humanitaire du Luxembourg, a constaté que la Déclaration d’engagement de 2001 n’est pas restée lettre morte mais que cela ne signifie pas que la communauté internationale peut se reposer sur ses lauriers. Le virus progresse avec de nouveaux visages, et en particulier, des visages de femmes. Ce sont les groupes les plus vulnérables qui sont les plus touchés, a-t-il noté. Pour en venir à bout un jour, la Réunion d’aujourd’hui doit permettre de s’engager avec force dans ce combat, a-t-il estimé. Nous devons faire preuve de volonté politique, a dit M. Schiltz. Notant que les initiatives se multiplient, il a appelé à plus d’efforts de coordination et d’harmonisation. Nous devons nous pencher sur les besoins collatéraux, en renforçant notamment les capacités et les ressources humaines, en luttant contre la pauvreté et promouvant le rôle des femmes.
Le Ministre a cité l’initiative ESTHER qui a permis de démontrer qu’avec une approche intégrée et une « action sur le contexte », il est possible d’élargir l’accès à un traitement de qualité et durable, dans les pays en développement. Quant à la prévention, il a considéré que l’ignorance est un des pires ennemis de la lutte contre le VIH/sida. Il a aussi appelé l’industrie pharmaceutique à assumer sa part de responsabilité. La nécessaire augmentation des ressources en 2007 ne peut rester un vœu pieux, a-t-il ajouté. Le Luxembourg qui, avec quatre autres pays, consacre déjà 0,7% de son RNB à la coopération au développement, continuera d’être un partenaire fiable dans la lutte contre le VIH/sida, a promis le Ministre.
Mme MANTO TSHABALALA-MSIMANG, Ministre de la santé de l’Afrique du Sud, a déclaré que si la communauté internationale veut renforcer les services de lutte contre le VIH/sida, des efforts supplémentaires doivent être fournis pour l’établissement de partenariats plus efficaces basés sur une approche multisectorielle. « Nous devons renforcer nos systèmes de santé et développer une capacité de ressources humaines adéquate pour fournir une prestation de services de santé de bonne qualité, y compris pour le VIH/sida », a-t-elle dit. La Ministre sud-africaine a en outre jugé essentielle la poursuite d’efforts visant à réduire le prix des médicaments et encourager les innovations et la recherche. « L’Afrique du Sud appuie pleinement les efforts en faveur d’un accès universel aux mesures d’accompagnement, aux traitements et aux soins », a-t-elle déclaré. Ces objectifs, a-t-elle noté, doivent comprendre les éléments essentiels d’une approche intégrée. Ces objectifs doivent être accompagnés d’indicateurs et d’outils pour évaluer les progrès, a-t-elle recommandé. Il est important d’inclure les programmes VIH/sida élaborés au niveau international dans les programmes nationaux et régionaux, a-t-elle ajouté.
M. AMAR TOU, Ministre de la santé, de la population et de la réforme hospitalière de l’Algérie, a indiqué que malgré le faible taux de prévalence dans son pays, qui est de 0,07%, l’Algérie a pris en charge la lutte contre le VIH/sida dès l’apparition de l’épidémie. L’État garantit ainsi la gratuité des traitements et de la surveillance clinique et biologique. Les services de dépistage volontaire et de prévention de la transmission de la mère à l’enfant sont également gratuits, a indiqué le Ministre algérien de la santé. Les migrants et groupes vulnérables bénéficient aussi de ces soins gratuits. Il a conclu en lançant un appel aux détenteurs de brevets pour qu’ils assouplissent les conditions à l’accès à la fabrication de médicaments. Il a aussi remercié le Fonds mondial de lutte contre le VIH/sida pour son assistance dans son pays.
M. PETE HODGSON, Ministre de la santé de la Nouvelle-Zélande, a affirmé que si les jeunes n’ont pas accès aux préservatifs et les consommateurs de drogue à des seringues propres, le VIH/sida gagnera. Si l’existence de relations sexuelles entre deux hommes est niée, le virus gagnera. Si, en formulant notre réponse, nous ignorons l’expertise de ceux qui vivent avec le VIH/sida. Si les femmes n’ont pas les mêmes droits que les hommes et ne peuvent pas, sans violence, contrôler leur vie sexuelle et reproductive, le virus gagnera, a prévenu le Ministre. Si nous ne luttons pas avec succès contre la pauvreté, nous échouerons, a-t-il poursuivi, précisant que le virus était en train de gagner. Il a regretté que des stratégies fondamentales pour combattre la pandémie continuaient de faire l’objet de controverses. Les femmes et les jeunes sont affectés de façon disproportionnée, a-t-il averti, avant de demander à tous les États de prendre note de la tendance « alarmante » selon laquelle, dans sa région, la maladie avançait à des niveaux très élevés. Nous devons prendre des décisions sur tous les fronts, a-t-il déclaré.
Mme RITA KIEBER-BECK, Ministre des affaires étrangères du Liechtenstein, a déclaré qu’il fallait une action urgente et soutenue pour parvenir à l’accès universel à la prévention, au traitement, aux soins et à l’accompagnement s’agissant du VIH/sida. Dans cette optique, elle a insisté sur l’importance d’une volonté politique forte mais aussi de l’engagement de la société civile, et tout particulièrement des gens vivant avec le VIH/sida, ainsi que de la participation du secteur privé. Indiquant que l’épidémie était aussi bien une question de droit de l’homme qu’un des plus grands défis au développement, elle a estimé que seule une approche globale pourrait garantir les résultats escomptés. Par ailleurs, elle a fait état des mesures entreprises par son pays dans la lutte contre la maladie, dont l’augmentation des ressources financières pour les personnes affectées et le renforcement de la coopération bilatérale avec de nombreux pays d’Afrique.
Elle a constaté que l’extrême pauvreté et le manque d’accès à l’éducation étaient des facteurs qui permettaient au VIH/sida de se propager. Ces facteurs sont bien souvent liés aux inégalités entre les sexes, a-t-elle poursuivi, en demandant qu’une attention particulière soit portée aux besoins spécifiques des femmes. De plus, elle a souhaité que les enfants affectés par le VIH/sida soient une priorité dans l’utilisation des ressources. Enfin, elle a affirmé que les États devaient saisir l’occasion offerte par la Réunion de haut niveau pour renforcer les engagements pris en 2001 et trouver des moyens novateurs de travailler ensemble dans la lutte contre l’épidémie.
M. RONNIE SHIKAPWASHA, Ministre des affaires étrangères de la Zambie, a fait sienne la déclaration faite par le représentant du Congo au nom de l’Union africaine. Il a indiqué qu’en Zambie 40% d’enfants nés de mères séropositives sont infectés par le VIH. Notre but est de faire de la Zambie un pays libre du VIH, a-t-il assuré. Le Gouvernement zambien a déclaré que la pandémie du sida était une crise nationale, et des programmes de lutte contre cette maladie ont été inclus dans le plan quinquennal de développement, a dit M. Shikapwasha. Le Gouvernement zambien a mis en place des tests de dépistage pour les femmes enceintes, ainsi que des thérapies antirétrovirales, qui sont gratuites depuis août 2005, a-t-il poursuivi. Le Ministre a aussi noté que 20% des enfants du pays risquent de se retrouver orphelins d’ici à 2015. L’éducation de base gratuite et des programmes de prévention tentent de lutter contre les effets de la maladie
pour éviter un nombre trop grand d’orphelins, et le Gouvernement met aussi l’accent sur la lutte contre les violences à l’égard des femmes. « Nous avons fait des progrès, mais il faut encore collaborer davantage avec les partenaires dans cette lutte, afin notamment de recevoir des financements appropriés », a conclu le Ministre.
M. MICHAIL ZURABOV, Ministre de la santé et du développement social de la Fédération de Russie, a déclaré que l’épidémie de VIH/sida sapait les progrès en santé publique, affectait le développement humain et, en conséquences, menaçait la sécurité mondiale. Dans le contexte actuel de mondialisation, tous les États ressentent les effets de cette maladie, a-t-il précisé. Soulignant l’importance d’échanger les expériences régionales pour combattre cette épidémie, il a indiqué que la première Conférence sur le VIH/sida des pays d’Europe de l’Est et d’Asie centrale, qui s’est tenue du 15 au 17 mai dernier à Moscou, visait à examiner les moyens de renforcer les efforts communs dans la région. Il a fait valoir que le Gouvernement de la Fédération de Russie accordait une attention prioritaire au VIH/sida, notamment à travers un programme fédéral de 100 millions de dollars pour cette seule année, axé sur la prévention, le diagnostique et le traitement. Le financement de ce programme sera multiplié par 2,5 pour l’année 2007, a-t-il ajouté. De plus, il a mis en avant une loi relative au VIH/sida, adoptée en 1995, qui contient les grandes lignes de la stratégie russe face à cette épidémie, à savoir l’importance de la prévention, la réduction des impacts sociaux et économiques ou encore l’accès au diagnostique et au traitement pour tous.
Citant d’autres initiatives et mesures prises par son pays, il a toutefois affirmé que beaucoup restait à faire pour lutter contre cette maladie. La Réunion de haut niveau d’aujourd’hui peut être qualifiée de tournant dans l’action mondiale dans la lutte contre le VIH/sida, a-t-il estimé. Il a déclaré que pour gagner cette lutte, il faudrait des actions coordonnées à tous les niveaux, tout en mettant l’accent sur l’éducation, notamment par une meilleure coopération avec les agences des Nations Unies. Il a rappelé que la Fédération de Russie s’employait à développer la coopération internationale contre le VIH/sida et ferait de même lors de sa présidence du Sommet du G-8 à Saint-Pétersbourg cette année.
M. BEDOUMA ALAIN YODA, Ministre de la santé du Burkina Faso, a affirmé que les résultats obtenus par son pays en cinq années de mise en œuvre de la Déclaration d’engagement 2001-2005 étaient plus qu’encourageants, quand bien même ils étaient en deçà de ses ambitions. Il a ainsi notamment souligné que le taux de prévalence était passé de 4,2% en 2001 à 2,3% en 2004. De même, le nombre de centres de conseils et de dépistage volontaire est passé de 10 en 2001 à 93 en 2005, tandis que le nombre de personnes testées par an a évolué de 675 en 2002 à 200 000 en 2005. Malgré ces efforts encourageants, de nombreux défis persistent pour le Burkina Faso, l’Afrique et le monde, a-t-il estimé. Il a ajouté que le Burkina Faso faisait sienne la position commune africaine qui, en se fixant des objectifs ambitieux à atteindre en 2010, a pris des engagements pour la prise de mesures décisives au niveau national et continental. Ces objectifs seront non seulement la base de l’évaluation des progrès réalisés en 2010, mais leur atteinte sera le gage de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) en 2015, a-t-il conclu.
M. SAFET HALILOVIC, Ministre des affaires civiles de la Bosnie-Herzégovine, a indiqué que son pays appartient à un groupe de pays à faible risque de prévalence du VIH/sida. Le premier cas de sida y a été recensé en 1986. Le Ministre a ajouté que 101 personnes sont actuellement touchées par le VIH en Bosnie-Herzégovine. Malgré ce faible taux de prévalence, il a donné des indications sur les raisons de la transmission, qui est liée notamment à un faible niveau d’éducation, à la stigmatisation, au silence et au manque de législation sur le VIH/sida. Ceci découle en grande partie de la guerre qui a touché le pays au cours de la période 1992-1995, a-t-il indiqué. Les activités de lutte contre le VIH/sida se sont intensifiées en 2000, a-t-il poursuivi. La situation qui règne dans notre pays nous a permis de définir des objectifs stratégiques de lutte contre le VIH/sida sur la période 2004-2009, et des résultats ont déjà été obtenus grâce à la mise en œuvre de ces politiques, a-t-il signalé. Pays en transition, la Bosnie-Herzégovine manque de ressources pour mettre en place un accès universel au traitement contre la pandémie. Notre pays attache donc une grande importance à la signature de l’accord avec le Fonds mondial de lutte contre le VIH/sida, qui a approuvé sa demande, a dit M. Halilovic, en déclarant qu’il souscrivait à la Déclaration finale élaborée au cours de cette Réunion de haut niveau.
M. ERIK SOLHEIM, Ministre du développement international de la Norvège, a déclaré que la réaction de la communauté internationale n’avait pas été proportionnelle à l’ampleur de la crise. L’une des raisons est qu’il n’a pas toujours été possible de parler librement de questions taboues, a-t-il estimé, ajoutant qu’il fallait désormais éviter de telles choses. Le Ministre a ajouté que la réalité de l’épidémie avait été ainsi cachée. Le VIH/sida, a-t-il assuré, c’est le sexe, c’est le sang, ce sont les inégalités sexuelles, c’est l’homosexualité, c’est la pauvreté, c’est la réalité de nos vies, et des vies des populations du monde entier. Le Ministre a ainsi mis l’accent sur la nécessité de renforcer la capacité des femmes. L’homosexualité existe et nous n’avons pas assez lutté contre l’homophobie, a-t-il dit, affirmant que tant que l’homosexualité sera cachée, il sera de plus en plus difficile de lutter contre la pandémie. La toxicomanie existe dans le monde entier, a-t-il également dit, notant que si on ne pouvait pas parler de toxicomanie, il serait difficile d’enrayer la maladie. Faisons en sorte que 25 autres millions de personnes ne meurent pas, a-t-il poursuivi. Les médicaments devraient être accessibles à tous les pays du monde, a-t-il par ailleurs affirmé. Nous savons comment lutter contre la maladie, mais nous ne l’avons pas encore fait, a-t-il conclu.
M. BERNARD NOTTAGE, Ministre de la santé et de l’assurance sociale des Bahamas, a rappelé que la session extraordinaire de 2001 avait renforcé l’engagement de la communauté internationale en matière de lutte contre le VIH/sida. Nous pouvons arrêter la progression du VIH/sida, a-t-il considéré. Aux Bahamas, a-t-il dit, nous avons déjà réduit la prévalence du sida et la transmission de la mère à l’enfant. Le Ministre a aussi noté une diminution de 50% des cas de décès liés au sida. La voie à suivre exige un engagement encore plus fort, a-t-il cependant relevé. Il a noté que la discrimination constitue un obstacle majeur dans la plupart des pays. De son avis, il faut aussi redoubler d’efforts dans le domaine du financement. Les efforts continus de tous les acteurs permettront de maintenir le cap pour inverser la tendance de la pandémie, a-t-il conclu.
M. MOHAMMAD NASIR KHAN, Ministre de la santé du Pakistan, a remarqué que malgré les engagements croissants en vue de faire face à la pandémie du VIH/sida lors de ces dernières années, le virus continuait de se répandre. Il a estimé que beaucoup de chemin restait donc à parcourir pour enrayer complètement la propagation du VIH/sida et à l’inverse d’ici à 2015. Pour ce faire, il faudrait que les dirigeants mondiaux fassent preuve d’un fort engagement, que davantage de fonds soient alloués à la recherche et au développement, que la société civile puisse participer activement et, surtout, qu’on aboutisse à un accès universel aux
traitements antirétroviraux. Estimant que l’accès à ces traitements était nécessaire dès maintenant, il a souligné l’importance de les rendre disponibles à un coût raisonnable. Les brevets et les droits de propriété intellectuelle ne devraient pas constituer un obstacle à la diffusion de ces médicaments, a-t-il estimé.
Mme TRIOPHODIE NKURUNZIZA, Ministre à la Présidence chargée de la lutte contre le sida du Burundi, a remercié les différents partenaires du développement qui ont accompagné le pays, soit techniquement, soit financièrement, dans la mise en œuvre de la réponse nationale au VIH/sida. Elle a précisé que le Burundi est en train d’achever son plan d’action 2002-2006, en suivant la Déclaration d’engagement sur le VIH/sida de 2001, ce qui a permis d’enregistrer des résultats largement satisfaisants. Le Burundi a pris conscience que le sida est un problème national et a mis en place un Conseil national de lutte contre le sida, dont la composition est multisectorielle avec des structures décentralisées.
La Ministre a fait part de progrès sensibles qui ont été accomplis dans les domaines de la prévention, de la prise en charge des personnes affectées par le VIH/sida et du renforcement des acteurs de la lutte contre le VIH/sida. Comme exemple de prévention, elle a notamment cité six programmes adoptés au niveau national, comme celui sur la promotion du dépistage volontaire et celui sur le dépistage prénatal. Il existe aussi un Fonds national de solidarité thérapeutique alimenté par le budget de l’État. La Ministre a expliqué en outre que les orphelins et autres enfants vulnérables ont été identifiés pour assurer une meilleure intégration dans les familles, leur scolarisation et l’accès aux soins. Mme Nkurunziza a enfin évoqué le déficit qualitatif et quantitatif en infrastructures sanitaires et en personnel de la santé, dû à la crise sociopolitique du pays. Concernant les ressources humaines, le Burundi dispose d’un médecin pour 34 744 habitants, a-t-elle ajouté.
Mme ULLA SCHMIDT, Ministre de la santé de l’Allemagne, s’est associée aux remarques du représentant de l’Autriche, qui s’était exprimé au nom de l’Union européenne. Elle a estimé que le respect des droits de l’homme jouait un rôle crucial dans la prévention et le traitement du VIH/sida, déplorant que la stigmatisation et la discrimination faisaient obstacle à l’accès à la prévention et au traitement dans de nombreuses régions de la planète. Seul le respect des droits de l’homme permettra d’aboutir à une politique efficace de lutte contre le VIH/sida, a-t-elle expliqué, demandant également que la violence sexuelle que subissent les femmes ne soit plus ignorée. Elle s’est félicitée de l’importance accordée à la prévention dans la Déclaration finale, estimant que la prévention était d’une importance capitale pour vaincre la pandémie à long terme. Elle a enfin plaidé pour davantage d’éducation à l’égard des jeunes.
M. PEHIN SUYOI OSMAN, Ministre de la santé de Brunei Darussalam, a souligné qu’en signant la Déclaration du 7e Sommet de l’ANASE sur le VIH/sida en 2001 qui s’était tenue au Brunei Darussalam, son Gouvernement avait montré son engagement dans la lutte contre le VIH/sida. Le Ministre a attiré l’attention sur l’importance de la sensibilisation, qui permettra de progresser et incitera les gens à se faire dépister. Il s’est dit convaincu de l’importance de l’approche qui permet à la société civile de se faire entendre. Brunei Darussalam accorde aussi une importance particulière aux partenariats entre les secteurs privé et public, par le biais des organisations non gouvernementales, a dit M. Osman. Le Ministre a aussi souhaité que la volonté politique des États se transforme en mesure concrètes, pour parvenir à un meilleur accès aux antirétroviraux. Pour lutter de façon efficace, il faut non seulement une bonne prévention, mais aussi développer les moyens d’arriver à la guérison, a-t-il dit. M. Osman a enfin souligné le rôle central que joue pour les États la coopération régionale et internationale pour leur permettre d’atteindre les objectifs en matière de prévention et de traitement.
M. JOHN RAHAEL, Ministre de la santé de Trinité-et-Tobago, a rappelé que les deux premières décennies de l’épidémie avaient été marquées à travers les Caraïbes par la hausse de la mortalité en raison de l’impact du VIH/sida. En 2002, le Gouvernement a commencé à fournir des traitements antirétroviraux gratuits aux personnes qui en avaient besoin, a dit M. Rahael. Il a souligné qu’en 2004 avait été lancé le Comité de coordination national SIDA, afin d’assurer la gestion d’un plan de lutte stratégique de cinq ans. Le Ministre s’est ainsi notamment félicité d’un taux de mortalité en baisse de 60%, et ce, grâce à un engagement accru à tous les niveaux de la société, y compris au plus haut niveau du Gouvernement, à la mobilisation des ressources financières, techniques et humaines, et à des partenariats forts entre les secteurs privé et public. Il a également indiqué que son pays, par le biais d’une réforme législative et sociale, était déterminé à mieux lutter contre la stigmatisation et la discrimination contre les personnes infectées par le VIH/sida et les personnes les plus vulnérables à l’épidémie.
M. MAKSIM CIKULI, Ministre de la santé de l’Albanie, s’est associé aux remarques du représentant de l’Autriche, qui s’était exprimé au nom de l’Union européenne. Il a estimé qu’il fallait agir dès maintenant, et a plaidé pour la mise en place de programmes de prévention et de traitement complets tant que le taux de prévalence était encore bas. La communauté internationale dispose de nouvelles ressources significatives pour lutter contre le VIH/sida, a-t-il signalé, citant notamment le Fonds mondial. Il faut également reconnaître que la prévention ne fonctionnera que si l’on met en place des approches ciblées en vue de faire face au VIH/sida dans certains groupes de la population, en prenant en compte leurs facteurs de vulnérabilité, a dit M. Cikuli. Les programmes de prévention doivent s’adapter aux circonstances réelles, a-t-il insisté. À cet égard, il a notamment expliqué que plutôt que de pénaliser les usagers de drogues, il fallait mettre à leur disposition des traitements de substitution et des programmes de réadaptation. Ce genre de programme est indispensable afin de mettre fin à la pandémie, a-t-il estimé.
M. EYITAYO LAMBO, Ministre de la santé du Nigéria, a indiqué que le Président Olesegun Obasanjo avait récemment accueilli un Sommet de l’Union africaine à Abuja, qui a réaffirmé l’appui aux décisions antérieurement prises en matière de lutte contre le VIH/sida, et qui comporte un engagement à obtenir l’accès universel aux services de traitement du VIH/sida, de la tuberculose et du paludisme d’ici à 2010. Le Nigéria a lancé une campagne nationale qui fait intervenir les principales parties prenantes, ce qui a fait changer les attitudes, a dit le Ministre. Il a cité les progrès accomplis dans l’utilisation croissante des préservatifs et la réduction du nombre de partenaires sexuels des hommes. Depuis 2003, a-t-il signalé, le Nigéria a connu une augmentation sensible des ressources destinées à la lutte contre le VIH/sida. L’objectif modeste fixé en 2001 de traiter 10 000 adultes a été dépassé, a-t-il en outre indiqué. Malgré de nombreux succès, il reste encore des obstacles importants à surmonter, comme le manque en capacités humaines et en institutions, a-t-il cependant souligné. M. Lambo a enfin appelé la communauté internationale à renforcer son partenariat avec le Nigéria, en augmentant notamment le financement de la lutte contre le VIH/sida.
M. GUNDALAI LAMJAV, Ministre de la santé de la Mongolie, a souligné le rôle crucial que pouvaient jouer les médias, en particulier la télévision et la radio, pour sensibilisation la population de la menace croissante que représente le VIH/sida et de l’importance du dépistage, ainsi que de l’utilisation permanente du préservatif chez les prostitués. À l’heure de la mondialisation et de la technologie de l’information, les gens ne lisent plus les brochures, a-t-il remarqué.
Mme JOSÉE VERNER, Ministre de la coopération et de la coopération internationale et Ministre de la francophonie et des langues officielles du Canada, a déclaré que la stigmatisation, la discrimination, les violations des droits de la personne et les disparités ajoutaient au fardeau que constituait le VIH/sida pour les femmes et les filles, ainsi que pour les autres individus vulnérables. Elle a donc estimé que la promotion et la protection de l’égalité entre les sexes et des droits de la personne, y compris les droits sexuels et génésiques, devaient être au cœur de toute initiative efficace de lutte contre le VIH/sida. « Il importe aussi de poursuivre les travaux de recherche et de développement, afin de trouver de nouveaux outils plus efficaces pour la prévention, les soins et le traitement du VIH/sida », a-t-elle affirmé.
M. URBAIN OLANGUENA AWONO, Ministre de la santé publique du Cameroun, a rappelé que son pays est l’un des plus affectés par le VIH/sida, avec une séroprévalence de 5,5%. Le Gouvernement met la lutte contre le VIH/sida au cœur de la lutte contre la pauvreté. Beaucoup de progrès ont été réalisés au Cameroun, a poursuivi le Ministre. Il a indiqué par exemple que 87% des Camerounais connaissent au moins un moyen de se prémunir contre le VIH/sida. Les activités de prévention de la transmission de la mère à l’enfant ont été particulièrement développées, a-t-il ajouté. Concernant les traitements antirétroviraux, il a indiqué qu’il y avait 20 000 malades traités à la fin 2005, contre 600 en 2001.
Le Cameroun compte aussi 20 000 enfants pris en charge dans des programmes spécifiques. Dans l’ensemble, la réponse camerounaise s’est améliorée, mais des défis nombreux restent à relever. En mars 2006, un nouveau plan stratégique pour 2006-2010 a été mis en place. Aujourd’hui, l’enjeu est de soutenir le Fonds mondial de lutte contre le VIH/sida et de sa battre pour sa pérennité, les pays riches devant tenir leurs promesses, a considéré M. Olanguena Awono. La recherche pour une guérison doit gagner, a-t-il ajouté, en mobilisant et en soutenant les partenariats scientifiques. À ce titre, le Cameroun a mis en place avec la coopération italienne un centre de recherche à Yaoundé. Le Ministre a enfin réitéré son engagement dans le sens de la position commune de l’Union africaine.
Mme SIF FRIDLEIFSDOTTIR, Ministre de la santé et de la sécurité sociale de l’Islande, a fait part de sa préoccupation quant à l’expansion de la pandémie du VIH/sida, particulièrement parmi les femmes et les enfants. Pour remédier à ce problème, il faut augmenter les occasions dont disposent les femmes et les filles de se protéger contre les risques d’infection, non seulement par la prévention, mais également par l’éducation et la promotion de l’égalité entre les sexes, a-t-elle expliqué. Elle a enfin souligné l’importance d’éliminer la stigmatisation et la discrimination qui accompagnent cette maladie, au moyen de la législation, de l’éducation et de campagnes de sensibilisation publique.
M. HORACE DALLEY, Ministre de la santé de la Jamaïque, a estimé que beaucoup avait été fait depuis cinq ans et depuis l’adoption de la Déclaration d’engagement sur le VIH/sida, saluant à cet égard les efforts déployés aux niveaux national et international. Toutefois, ceux-ci doivent être amplifiés si l’on veut faire des avancées significatives en matière de prévention, de traitement et de soin, a-t-il déclaré, rappelant que les Caraïbes avaient le deuxième taux de prévalence le plus élevé au monde. Avec le Fonds mondial, nous sommes parvenus à lancer des actions élargies et à assurer l’accès aux traitements rétroviraux à 50% des malades, a-t-il indiqué, rappelant la préoccupation de son pays et de ses voisins des Caraïbes face à la question du financement du Fonds et face à la persistance de l’exclusion liée au virus. Une mobilisation mondiale exceptionnelle sera nécessaire bien au-delà de 2010, a-t-il affirmé, estimant enfin que sans engagement des dirigeants, il y aurait peu de résultats.
M. DIEGO PALACIO BETANCOURT, Ministre de la protection sociale de la Colombie, a expliqué les efforts de son pays pour arriver à un accès universel aux traitements contre le VIH/sida, précisant cependant qu’il faudrait redoubler d’efforts pour une lutte efficace. À cet égard, il a insisté sur l’importance de la coopération internationale, qui a déjà fait ses preuves en ce qui concerne les traitements antirétroviraux. Le Ministre colombien a souligné que le développement social doit favoriser le traitement des problèmes liés au VIH/sida. La Colombie, réaffirmant son engagement dans la lutte contre le VIH/sida, procède actuellement à l’élaboration d’une stratégie plus solide dans ce sens.
M. JULIO FRENK-MORA, Ministre de la santé du Mexique, a expliqué que pour lutter contre le VIH/sida, son pays avait axé son programme sur trois piliers à savoir la prévention, l’accès universel aux soins médicaux pour les personnes qui vivent avec le VIH/sida, et la lutte contre la stigmatisation et la discrimination. La société civile a été très impliquée dans la mise en place de campagnes de sensibilisation visant à prévenir la discrimination contre les personnes qui vivent avec le VIH/sida et combattre la violence à l’égard des femmes et l’homophobie, a-t-il signalé. Il a cependant remarqué que pour être efficaces, les politiques nationales devaient s’inscrire dans le cadre de la coopération internationale, puisqu’il s’agit d’une menace mondiale. Il a donc plaidé pour que davantage de fonds soient alloués au Fonds mondial contre le VIH/sida, et que ce dernier soit ouvert à un groupe plus large de pays en développement.
M. DAMIAN GREAVES, Ministre de la santé, des services humanitaires et de la famille de Sainte-Lucie, a fait part de l’engagement de son pays à lutter contre le VIH/sida et à en réduire l’impact sur la population malgré les défis de développement auxquels il fait face en raison de sa taille et de sa vulnérabilité aux catastrophes naturelles. Regrettant que tous les cas de VIH/sida ne soient pas déclarés, il a regretté que près de 70% des cas enregistrés s’étaient manifestés dans la dernière décennie en dépit des efforts de prévention depuis 20 ans. Dans ce cadre, il a entre autres déploré les faiblesses des systèmes de surveillance et le manque de ressources. Afin d’intensifier sa réponse, Sainte-Lucie a élaboré et adopté un plan stratégique pour le VIH/sida 2005-2009, a-t-il expliqué en notant que celui de la communauté internationale se basait sur la participation de toutes les parties prenantes afin de promouvoir la prévention et d’élargir les soins et traitements pour les personnes infectées. Il a souligné que le pays avait reçu le soutien de la Banque mondiale pour la mise en œuvre de son plan stratégique. De plus, il a fait valoir que le pays avait mis en place un Conseil national de coordination pour le sida en 2005 qui avait la responsabilité de gérer la réponse nationale face à la pandémie.
La prévention et le traitement doivent constituer des priorités, a-t-il poursuivi. Nous ne pourrons fournir des thérapies antirétrovirales à tous si la prévention échoue et les nouvelles infections continuent à augmenter année après année. Il a de plus affirmé que l’accent devait également être mis sur les jeunes, les enfants et les femmes. Enfin, dans le but d’un accès universel au traitement, il a entre autres souligné l’importance d’un financement prévisible et garanti, du renforcement des capacités humaines à la fois dans les services de santé et sociaux, ou encore, d’un accès amélioré aux médicaments et aux diagnostics.
Mme ALICE LAMOU, Ministre de la lutte contre le VIH/sida du Gabon, a indiqué que le Président Bongo Ondimba a entrepris diverses actions de lutte contre le VIH et le sida. Depuis 2002, il y a eu surtout la mise en place d’un Fonds national de solidarité thérapeutique, qui a déjà permis de traiter 6 000 personnes vivant avec le VIH. Il y a aussi un Fonds supplémentaire pour traiter les infections opportunistes liées au VIH. Dans le domaine de la prévention, les efforts se sont matérialisés notamment par la mise à disposition de centres de dépistage confidentiel. D’autres efforts ont été entrepris pour prévenir la transmission du VIH/sida de la mère à l’enfant. En ce qui concerne l’accès universel au traitement, le Gouvernement a élaboré un programme d’action avec la coopération des Nations Unies et de la société civile. Avec un taux de prévalence de 8,1%, le Gabon fait partie des pays qui ont besoin de ressources supplémentaires pour mieux lutter contre la pandémie, a enfin remarqué la Ministre, qui a espéré que la Déclaration politique qui va être adoptée, mettra l’accent sur la nécessité de renforcer la coopération internationale pour mobiliser davantage de ressources.
M. JUSTINO OBAMA NVE, Ministre de la santé de la Guinée équatoriale, a signalé que le VIH/sida ne constituait plus un tabou dans la société, ce qui n’était pas le cas il y a encore quelques années en Guinée équatoriale. Il a évoqué l’existence d’une loi sur la lutte contre les maladies sexuellement transmissibles, qui garantit les droits des personnes vivant avec le VIH/sida. Il a également expliqué que plus ou moins 10% des personnes vivant avec le VIH/sida recevaient des traitements antirétroviraux dans les hôpitaux régionaux du pays, signalant que ce programme était financé à 80% par le Gouvernement. Il a enfin rappelé l’engagement de son pays en faveur de la coopération internationale, qui constitue le mécanisme le plus efficace pour lutter contre la pandémie, appelant la communauté internationale à unifier les stratégies établies par les organisations internationales afin d’obtenir des résultats dans cette lutte.
Mme ANN DAVID-ANTOINE, Ministre de la santé de la Grenade, s’est associée à la déclaration du Premier ministre de Saint-Kitts-et-Nevis, faite au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM). Elle a indiqué que le Gouvernement de la Grenade avait élaboré un programme national pour le traitement et le soutien aux personnes affectées par le VIH/sida. En ce qui concerne le financement, elle a signalé que la Banque mondiale a accordé au pays un prêt pour l’application du programme national. La Grenade a aussi bénéficié des négociations de la Fondation Clinton, qui ont abouti à la réduction du coût des antirétroviraux pour l’Organisation des États des Caraïbes orientales. La Ministre a dit que son pays a considérablement amélioré le traitement des malades du sida. L’accent est mis sur le conseil et la prévention, notamment de la transmission de la mère à l’enfant, a-t-elle indiqué. La Grenade continue à élaborer de nouvelles stratégies, a-t-elle ajouté. Selon la Ministre, les défis évoqués aujourd’hui ne sont pas nouveaux, mais la présente session permettra de renouveler les engagements, en obligeant les différents acteurs de la lutte contre le VIH/sida à se concerter.
M. GALO CHIRIBOGA ZAMBRAGO, Ministre du travail de l’Équateur, s’est associé aux remarques du représentant du Guyana, qui s’était exprimé au nom du Groupe de Rio. Il a fait état des démarches entreprises par son pays en vue de lutter contre la pandémie du VIH/sida, expliquant que le plan d’action national s’inscrivait sur quatre grandes lignes correctives: la mise en place d’un plan stratégique national et multisectoriel, d’un plan national de vigilance et d’évaluation, l’application des lois qui protègent les personnes qui vivent avec le VIH/sida et qui combattent la discrimination dont ils sont victimes, et l’amélioration de la couverture de la population la plus vulnérable. Pour réaliser ces objectifs, le pays a besoin d’augmenter le budget national, ce qui exige une assistance internationale, a-t-il signalé. L’accès aux médicaments antirétroviraux est fondamental dans cette lutte, a-t-il souligné, estimant que le droit à la propriété intellectuelle ne pouvait être placé au-dessus du droit à la santé.
M. BALAJI SADASIVAN, Ministre d’État à la santé et à l’information, à la communication et aux beaux-arts de Singapour, a noté que le taux de prévalence du VIH/sida dans son pays n’est pas très élevé. Situé entre 0,1 et 0,2%, le nombre de patients augmente pourtant chaque année. Le Ministre a jugé essentiel de continuer à intensifier la prévention et le contrôle de cette maladie. Des programmes d’éducation sexuelle à Singapour sont destinés à tous, mais les groupes à risques sont davantage visés par certains programmes. En ce qui concerne la transmission de la mère à l’enfant, le Ministre a souligné qu’elle est prévisible et qu’elle doit pouvoir être empêchée. Ainsi, un dépistage volontaire prénatal est maintenant offert aux femmes enceintes. Nous travaillons par ailleurs, a-t-il dit, à réduire la stigmatisation. Un programme d’éducation dans le milieu du travail a aussi été mis en place pour sensibiliser la population active. Le Ministre a conclu en notant les efforts encourageants de la communauté internationale. Il a considéré que l’engagement politique est aussi essentiel pour soutenir les efforts déjà déployés.
M. JOSEPH ATHERLEY, Ministre d’État auprès du premier Ministre de la Barbade, a rappelé que le programme national contre le VIH/sida avait été lancé dans son pays en 2001 afin, entre autres, de fournir des thérapies rétrovirales, d’établir des campagnes de sensibilisation, et de renforcer les partenariats multisectoriels. Ces efforts n’ont pas eu les résultats escomptés, a-t-il avoué, mais notre volonté de fournir un accès universel à la prévention, au traitement et aux soins en est sortie renforcée. Soulignant le coût de la lutte contre le VIH/sida, il a estimé que les pays à revenu moyen se voyaient souvent délaissés par le financement international à la faveur d’autres pays. La région des Caraïbes est au deuxième rang mondial en termes de prévalence par l’infection au VIH, a-t-il rappelé. Se félicitant des progrès réalisés à la Barbade, en ce qui concerne les traitements, il a regretté que de telles avancées n’aient pas été possibles dans le domaine de la prévention, notamment en raison du manque de changement dans les comportements sexuels. « La multiplication des partenaires, l’usage irrégulier des préservatifs et l’initiation sexuelle précoce entravent encore nos efforts de prévention », a-t-il expliqué. Il a ainsi affirmé que la Barbade s’employait à renforcer ses campagnes de communication sur ces sujets, afin de réduire les cas de maladie parmi les populations-cibles clefs.
Mme TERTTU SAVOLAINEN, Secrétaire d’État, Ministère des affaires sociales et de la santé et de la Finlande, s’est associée aux remarques de la Ministre de la sécurité sociale de l’Autriche, qui s’était exprimée au nom de l’Union européenne. Elle a remarqué que malgré les progrès réalisés, l’aspect de la prévention de nouvelles infections, particulièrement chez les jeunes, restait une source de préoccupation. La prévention doit prendre en compte l’égalité des sexes et les droits de l’homme, a-t-elle estimé, indiquant qu’il faudrait lutter contre la féminisation croissante de l’épidémie, en investissant dans l’éducation des filles et des femmes, afin qu’elles soient conscientes de leurs droits, et en particulier de leurs droits sexuels. L’éducation sexuelle doit être dispensée à l’ensemble des jeunes, tant aux filles qu’aux garçons, a-t-elle poursuivi. Expliquant par ailleurs que l’usage de drogues injectables était l’un des principaux facteurs de propagation du VIH/sida, elle a plaidé pour la mise à disposition d’équipements propres et de traitements de substitution.
Mme CARMEN PIGNATELLI, Vice-Secrétaire d’État au Ministère de la santé du Portugal, a indiqué que son pays a participé à hauteur de 5 millions de dollars au Fonds mondial de lutte contre le VIH/sida, la tuberculose et le paludisme. Les indications fournies par le Secrétaire général sur les progrès nous préoccupent, a-t-elle poursuivi, car il est précisé que des entraves demeurent dans les programmes de prévention du VIH/sida. La stigmatisation est un de ces obstacles. La Ministre a donc estimé qu’il faut mettre davantage l’accent sur la promotion des droits des personnes. Le Portugal, a-t-elle confié, a l’un des taux de prévalence les plus élevés en Europe. Elle a souligné, à cet égard, que son pays a mis en place un programme d’échange de seringues depuis 1994. En 2001, la consommation des drogues a été dépénalisée et le Gouvernement a approuvé l’accès aux soins de santé aux immigrants légaux et illégaux. Une attention particulière a aussi été accordée à la santé des femmes et le taux de transmission du VIH de la mère à l’enfant a été considérablement réduit. Mme Pignatelli a conclu en réaffirmant l’engagement politique du Portugal, souhaitant que la question du sida reste parmi les priorités mondiales.
M. ALEXANDER BELONOG, Vice-Ministre de la santé du Kazakhstan, a jugé indispensable de reconnaître que les efforts déployés par la communauté internationale pour lutter contre le VIH/sida étaient insuffisants. Face à la menace que représente la pandémie, il a estimé que la thérapie antirétrovirale, la prévention, la lutte contre la stigmatisation et la discrimination, et la défense des droits de l’homme des personnes vivant avec le VIH/sida devaient faire l’objet de mesures urgentes. Pour ce faire, il a estimé qu’un partenariat entre les pays en développement et les pays développés, les organisations internationales et non gouvernementales, la société civile et le secteur tertiaire, était crucial, en vue de lutter plus efficacement contre le VIH/sida. Il a enfin indiqué que les principes des « trois uns » devaient constituer les fondements des politiques et des programmes que mèneront dans le futur les gouvernements et les organisations internationales.
M. ANDRZEJ WOJTYLA, Sous-Secrétaire d’État au Ministère de la santé de la Pologne, s’est félicité de la participation de nombreux représentants de la société civile à cette Réunion de haut niveau de l’Assemblée générale consacrée au sida. Nous devons leur rendre hommage pour leur contribution exceptionnelle dans nos efforts communs, a-t-il ajouté en notant que 50 organisations prenaient part à la lutte contre le VIH et le sida en Pologne. Il a aussi indiqué que son pays avait adopté, en 1996, une approche multisectorielle face à la maladie, basée sur la dignité humaine et le respect des droits de l’homme, par le biais de son Centre national pour le sida. Il a fait part des mesures mises en place en Pologne pour fournir des thérapies rétrovirales à tous et à un prix abordable ou même gratuitement. De plus, il a mis l’accent sur les efforts de sensibilisation qui s’appuient non seulement sur la connaissance du VIH et du sida, mais aussi sur les attitudes sociales liées à la maladie et le dépistage sur une base volontaire. Notre coopération internationale dans le domaine de la lutte contre la pandémie s’est accrue ces cinq dernières années, a-t-il de plus affirmé. Il a cependant argué que de nombreux efforts restaient à faire et que la discrimination à l’encontre des séropositifs demeurait un problème de taille. La communauté internationale doit poursuivre ses efforts pour lutter contre le VIH/sida, en se centrant sur la protection des droits de l’homme et le respect des personnes infectées, a-t-il conclu.
Mme RANO ABDURAKHMANOVA, Chef du département de la santé au Bureau exécutif du Président du Tadjikistan, a placé sur le même plan le problème du VIH/sida et celui du terrorisme international, tout comme les autres questions importantes qui mobilisent la communauté internationale. Au Tadjikistan, a-t-elle dit, nous sommes préoccupés par la propagation rapide de la maladie. Elle s’y est propagée notamment à cause de la consommation de drogues injectables et du manque d’information. Le pays a atteint un certain nombre d’objectifs au cours du plan qui a été mis en place dans la période 2002-2005. Nous avons commencé à élaborer un nouveau plan jusqu’à 2010, a précisé Mme Abdurakhmanova, qui aura un lien étroit avec la stratégie nationale de développement. Cependant, le peu de programmes existants pour les groupes les plus vulnérables et le manque de matériel médical constituent encore des obstacles à lever.
M. HUSSEIN BIN MOHAMMED AL-ATTAS, Vice-Ministre de la santé de l’Arabie saoudite, a dit que le monde commençait à réaliser les grands dangers que posait la pandémie du VIH/sida, qui se répand à une très grande vitesse. Cette pandémie est l’une des principales raisons des décès prématurés d’un grand nombre de personnes âgées de 15 à 59 ans, et elle constitue une grande entrave au développement, a dit M. Al-Attas. Il a estimé que les gouvernements nationaux devaient être au cœur de la lutte contre le VIH/sida, soulignant également l’importance de la participation de la société civile et des personnes vivant avec le VIH/sida dans la mise en œuvre des programmes de lutte contre la pandémie. Évoquant les démarches entreprises par son pays dans cette lutte, il a expliqué que l’Arabie saoudite reconnaissait les droits des personnes vivant avec le VIH/sida, et que son Gouvernement avait déjà soutenu le Fonds mondial à hauteur de 10 millions de dollars. « L’Arabie saoudite s’apprête à verser 10 millions de dollars additionnels au Fonds », a-t-il annoncé.
M. JOSÉ VIEIRA DIAS VAN-DÚNEM, Ministre adjoint à la santé de l’Angola, a fait sienne la déclaration du Président congolais au nom de l’Union africaine. Il a souligné les progrès réalisés grâce à certaines initiatives régionales et internationales, qui ont permis de partager les ressources et les connaissances. Il a rappelé avec satisfaction la création du Fonds mondial de lutte contre le VIH/sida, le paludisme et la tuberculose, qui représente un outil important dans cette lutte. Le groupe le plus affecté par le VIH et le sida en Angola est celui des femmes entre 15 et 29 ans. En 2003, nous avons approuvé la mise en œuvre d’un programme national pour 2003-2008, a expliqué le Ministre, tandis qu’en 2004 et en 2005 d’autres initiatives ont été développées, notamment pour fournir un accès aux médicaments antirétroviraux. À cet égard, le Ministre a lancé un appel aux industries pharmaceutiques pour qu’elles réduisent le prix de ces médicaments. Tout en espérant un meilleur avenir dans ce domaine, il a rappelé l’impact social et économique énorme du VIH et du sida sur les nations de l’Afrique subsaharienne.
M. WILFRIED MACHAGE, Vice-Ministre de la santé du Kenya, a expliqué que 1,2 million d’adultes vivaient avec le VIH/sida. En raison de l’impact dévastateur du VIH/sida sur le développement économique et social des communautés du pays, le Kenya a pris la lutte contre la pandémie très au sérieux, a-t-il signalé. Ces efforts ont donné des résultats, a-t-il observé, expliquant notamment que le taux de prévalence de la maladie était passé à 6,1% en 2004 contre 14% en 2001. Malgré les progrès réalisés, le Kenya reste confronté à de nombreux défis, a-t-il affirmé, soulignant l’importance de financer adéquatement les programmes de lutte contre le VIH/sida, accroître le nombre de travailleurs de la santé sur le terrain, garantir l’accès bon marché aux médicaments et protéger les droits des personnes vivant avec le VIH et le sida, ainsi que garantir l’égalité des sexes.
S’associant à la déclaration de l’Union européenne, M. CIHANSER EREL, Sous-Secrétaire adjoint au Ministère de la santé de la Turquie, a indiqué que malgré la faible prévalence du VIH/sida dans son pays, la Turquie avait mis en place des politiques visant à réduire l’impact de cette pandémie, notamment en raison du grand nombre de jeunes et de personnes vulnérables. Il a fait état des différentes initiatives prises pour améliorer l’accès universel à la prévention et au traitement, dont l’adoption, en mai 2006, de la troisième stratégie nationale VIH/sida. Celle-ci intègre les questions des droits de l’homme, de la santé reproductive et sexuelle ou encore des soins pour les personnes infectées, a-t-il précisé. Il a aussi mis en avant deux projets, financés par la Commission européenne, qui selon lui contribueront à inclure les populations vulnérables dans les efforts de prévention. La Turquie fournit également son assistance, dans les limites de ses ressources financières, aux pays les plus touchés par la pandémie ainsi qu’aux organisations internationales compétentes, a-t-il fait valoir. S’inquiétant de la féminisation de l’épidémie, il a demandé l’adoption de mesures urgentes pour la promotion de la femme et l’égalité entre les sexes. Il a enfin affirmé qu’il fallait inclure toutes les parties prenantes dans la réponse nationale au VIH/sida et trouver les moyens d’augmenter le financement dans cette lutte et de le rendre durable.
Mme WENDY DE BERGER, Première Dame du Guatemala, a fait part des progrès accomplis par son pays dans le domaine du dépistage du sida et pour mettre à la disposition des femmes enceintes les traitements antirétroviraux. La stigmatisation et la discrimination ont aussi été combattues. Actuellement, plus de 5 500 Guatémaltèques reçoivent des traitements pour le VIH ou pour le sida. Mme de Berger a aussi donné des précisions sur les programmes auxquels participent la société civile, ce qui assure une plus grande efficacité. Le Guatemala est maintenant beaucoup mieux préparé pour faire face aux défis qu’il y a cinq ans, a-t-elle assuré. Dans ce pays multiethnique et multilingue, où la grande pauvreté côtoie la grande richesse, il faut trouver des mécanismes pour palier les différences qui résultent des inégalités, a-t-elle ajouté.
M. ELIADO LOIZAGA (Paraguay) s’est associé aux remarques du représentant du Guyana, qui s’était exprimé au nom du Groupe de Rio. Il a expliqué que malgré les efforts de prévention menés par son pays, la pandémie était passée d’un faible taux de prévalence à un taux de prévalence intermédiaire au sein des groupes vulnérables. Il a estimé que la prévention par la communication et le recours systématique aux services de santé publique était cruciale. Pour ce faire, le Paraguay a essayé de trouver des ressources extérieures, qui restent toutefois insuffisantes, a regretté le représentant. Alors que les pays les plus vulnérables se sont engagés à lutter contre le VIH/sida, il faut que les pays riches s’impliquent davantage dans le financement de cette lutte, a-t-il plaidé, en notant que la discrimination et la stigmatisation étaient aussi une forme d’épidémie sociale. Évoquant les démarches entreprises par son pays pour lutter contre la pandémie, il a signalé que cette lutte s’effectuait sans l’appui du Fonds mondial, et a demandé que les demandes du Paraguay soient revues et réévaluées, afin que le pays puisse bénéficier de l’assistance de ce Fonds.
Mme NAFSIAH MBOI (Indonésie) a indiqué que dans certaines régions de son pays, le VIH/sida s’était rapidement répandu, principalement par l’usage de drogues injectables. Les femmes sont particulièrement de plus en plus touchées, a-elle souligné, affirmant que la stratégie du Gouvernement indonésien mettait principalement en avant la famille et les valeurs familiales pour lutter contre la contamination. De plus en plus de personnes ont accès aux traitements rétroviraux et au dépistage de la maladie de manière gratuite, a ajouté Mme Mboi, en évoquant également une augmentation régulière des crédits gouvernementaux alloués aux problématiques liées au VIH et au sida. Malgré ces progrès, il faut faire davantage à tous les niveaux, a-t-elle poursuivi en rappelant qu’une réévaluation des efforts nationaux était actuellement en cours en Indonésie pour mieux lutter contre la maladie et mieux identifier les besoins des personnes atteintes ou en danger. Saluant la coopération internationale en la matière, elle a déclaré que dans cette bataille, l’une des plus importantes armes sur laquelle pouvait compter l’Indonésie était la mobilisation de son peuple.
M. MOHAMMED KEZAALA (Ouganda) a souligné l’importance du leadership de la société civile en vue de mettre un terme au VIH/sida, et a estimé que l’accès à la prévention et aux traitements devaient faire l’objet d’un soutien international urgent. Il a expliqué qu’en 20 ans, l’Ouganda avait été capable de réduire drastiquement le taux de prévalence du VIH/sida dans la population, remarquant néanmoins que ce taux avait stagné au cours des cinq dernières années, et que le nombre de nouvelles infections restait élevé. La lutte contre le VIH/sida restera difficile si l’on n’arrive pas à prévenir les nouvelles infections, a-t-il signalé, exhortant dès lors la communauté internationale à travailler à la fabrication d’un vaccin contre le VIH/sida.
M. JACQUES MARTIN (Suisse) a souligné l’importance de promouvoir, de respecter et de protéger les droits humains et les libertés fondamentales, afin de freiner l’impact dévastateur de la pandémie du VIH/sida. Seule une approche basée sur les droits humains permettra d’atteindre des résultats concrets et durables dans l’élimination de l’ostracisme et de la discrimination à l’encontre des personnes infectées et affectées par le virus, des travailleuses du sexe, des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et des consommateurs de drogue, a-t-il insisté. Il a affirmé que le respect des droits liés à la santé reproductive et sexuelle était une condition essentielle pour assurer une prévention efficace, en garantissant à tous un accès équitable et sans restriction aux services et moyens de protection, en particulier le préservatif. M. Martin a noté qu’en Suisse, l’utilisation plus fréquente et répandue du préservatif n’avait pas entrainée une sexualité plus précoce. Il a par ailleurs insisté sur la situation des femmes et des filles qui reste, selon lui, très critique et nécessite la recherche et la diffusion de moyens de protection contrôlées par celles-ci, dont les microbicides et le préservatif féminin. Enfin, il s’est inquiété de constater une certaine lassitude dans son pays face aux messages de prévention, particulièrement chez les jeunes hommes homosexuels, chez qui le nombre de nouvelles infections est en augmentation. Estimant que la communauté internationale avait maintenant pris la mesure des problèmes et des enjeux posés par le sida, il a affirmé que des ressources additionnelles devaient être mobilisées par tous les États Membres pour y répondre.
Mme AKSOLTAN ATAEVA (Turkménistan) a rappelé que la propagation des maladies infectieuses était une menace véritable sur la sécurité de l’humanité. Au Turkménistan, nous évaluons ses conséquences au niveau régional et prenons les mesures idoines au niveau national dans le cadre d’une coopération internationale, a-t-elle indiqué. Les jeunes, a-t-elle déclaré, sont particulièrement visés par les programmes mis en place, qui tiennent compte de l’expérience internationale mais aussi des valeurs spécifiques du pays. La représentante a fait état de lois et de mesures concrètes prises dans le pays pour lutter contre le VIH et le sida, ainsi que de programmes mis en place avec diverses organisations internationales. Elle a également espéré que l’adoption de la déclaration politique permettra de donner un nouvel élan aux mesures prises par les Nations Unies et au niveau national, et de faire ainsi cesser la propagation de la maladie, de la faire reculer et enfin de l’éliminer une fois pour toute.
M. DANIELE BODINI (Saint-Marin) s’est inquiété des conséquences de la pandémie du VIH/sida qui décime des générations entières et engendre un effondrement social, particulièrement dans les pays en développement. Il est donc essentiel, a-t-il estimé, de réaliser les objectifs de la Déclaration d’engagement de 2001. En ce qui concerne le « chaos économique » qui découle de la pandémie, en particulier dans la région de l’Afrique subsaharienne, il a appuyée l’idée de faire de l’impact du VIH/sida un indicateur de la pauvreté, car, a-t-il dit, les deux questions sont étroitement liées. Il a aussi appelé tous les pays à lever les barrières en matière de prix, de commerce, de recherche et de développement des antirétroviraux. En tant qu’États Membres de l’ONU, nous nous devons de faire face au sida comme nous le ferions pour une guerre, a-t-il considéré. M. Bodini a aussi souligné la nécessité de promouvoir l’information et l’utilisation des préservatifs, particulièrement auprès des jeunes. Saint-Marin est actif au niveau national dans ce domaine, a-t-il fait remarquer avant de rappeler qu’au niveau mondial, le pays a participé, avec d’autres, à une initiative appelée « Unis pour les enfants, unis contre le sida » et qu’il a financé en partie, en Afrique, un programme de lutte contre la transmission du VIH/sida de la mère à l’enfant.
M. IFTEKHAR AHMED CHOWDHURY (Bangladesh) a rappelé que la pandémie continuait d’avancer, avec de grandes disparités selon les pays et les régions. L’accès aux médicaments à un coût abordable est essentiel, sans aucun compromis, dans un accord de l’Organisation mondiale de la santé, a-t-il déclaré. Le Bangladesh est l’un des pays qui a un taux de prévalence les plus bas au monde, et la maladie y est surtout liée à l’utilisation de drogues injectables, a dit M. Chowdhury. Nous avons mis en place une politique nationale de prévention sur la question, ainsi qu’un plan de sécurité des transfusions sanguines, a indiqué le représentant. Ces politiques ont été fructueuses, a-t-il assuré, rappelant que parmi les Casques bleus participant à des missions de paix, il fallait également augmenter les programmes de prévention. « Nous sommes particulièrement vulnérables compte tenu des taux de prévalence chez nos voisins et de l’amplitude des flux migratoires dans notre région », a-t-il ajouté, estimant qu’une assistance internationale dans un cadre multisectoriel était nécessaire dans la guerre silencieuse qu’impose au monde le VIH/sida. « Ne rien faire aurait un coût énorme pour l’humanité et nous ne pouvons nous le permettre », a conclu M. Chowdhury.
Mme MARIA DE FATIMA LIMA DA VEGA (Cap-Vert) a remarqué qu’au rythme où la pandémie se propageait dans le monde entier, elle risquait de compromettre les Objectifs du Millénaire pour le développement, en particulier la réduction de la pauvreté, de la faim et de la mortalité infantile. Elle a signalé qu’au cours de ces deux jours de discussions, un consensus s’était dégagé sur l’indispensable appropriation des stratégies de lutte contre le VIH et le sida par chaque État et chaque gouvernement, expliquant qu’il ne pouvait y avoir de solution unique pour des réalités économiques, culturelles et sociales différentes. À cet égard, elle a souligné l’importance de la coopération Sud-Sud pour forger des partenariats effectifs dans la lutte contre la pandémie. Les consultations régionales, a-t-elle indiqué, ont identifié toute une série d’obstacles à une meilleure efficacité dans l’action commune contre le VIH et le sida, dont l’accès au financement. Elle a dès lors plaidé pour la simplification des procédures de mobilisation et de gestion des ressources. L’action internationale devra aussi garantir que les prix des médicaments soient abordables, a-t-elle conclu.
M. JOHAN VERBEKE (Belgique) a souligné l’importance d’une approche équilibrée dans la lutte contre le VIH/sida entre la prévention, les traitements et les soins. Réaffirmant le soutien inconditionnel de la Belgique à la campagne conjointe mise en place par l’ONUSIDA et l’UNICEF, qui insiste particulièrement sur la prévention liée à la transmission de la maladie de la mère à l’enfant, il a insisté sur la nécessité d’améliorer encore une prévention respectueuse des droits de l’homme et non discriminatoire. Pour porter ses fruits, elle doit recourir à tous les moyens qui ont fait leur preuve et garantir un accès universel des hommes et des femmes à l’information et à des services accessibles et intégrés de santé sexuelle et reproductive. Il faut, en outre, poursuivre les efforts faits en matière de recherche. L’accès au préservatif masculin et féminin, ainsi qu’à des seringues, pour les consommateurs de drogue, est fondamental, a-t-il souligné, estimant que la prévention passait aussi par les services de planification familiale. Dans les situations qui l’exigent, il faut également lutter contre la violence sexuelle, celle commise en tant qu’acte de guerre en particulier, a ajouté le représentant, rappelant la nécessité de promouvoir de bonnes pratiques afin d’éviter la transmission du virus par voie sanguine.
M. EL NAKIB (Liban) a fait état de la forte croissance des infections liées au VIH/sida, particulièrement dans la région méditerranéenne, dont le Liban fait partie. Il a estimé que de nouveaux outils étaient nécessaires afin de faire face à ce danger. Alors que le taux de prévalence était bas il y a cinq ans, il a fortement augmenté depuis au Liban, a expliqué M. El-Nakib, et ce malgré les efforts menés par le pays, qui a mis en place un Plan national stratégique pour lutter contre le VIH/sida. Le représentant a signalé que le Liban traversait une crise économique qui nuisait à la mise en œuvre de ce Plan, et a déploré que son pays ne puisse bénéficier de l’appui du Fonds mondial.
M. MIHNEA MOTOC (Roumanie) a rappelé que malgré la rémission de la pandémie à l’échelle mondiale, la maladie touchait de plus en plus de femmes et d’enfants, comme l’avait rappelé le témoignage de la jeune femme séropositive devant l’Assemblée générale au début de la Réunion de haut niveau. La Roumanie s’est efforcée de relever le défi que constitue le sida, a assuré le représentant, estimant qu’il s’agissait non seulement d’une question de santé mais aussi de sécurité nationale. Même si un grand nombre de malades reçoivent un traitement, il reste beaucoup à faire, a reconnu le représentant, déclarant que si certains pays ont appris à vivre avec la maladie, il était inacceptable de s’y résoudre. Nous ne pouvons nous résigner à ne pas être en mesure de vaincre cette maladie, a-t-il souligné.
M. VSEVOLOD GRIGORE (République de Moldova) a expliqué que, dans les cinq dernières années, l’épidémie s’est caractérisée par une expansion géographique et une augmentation du nombre des personnes infectées par voie sexuelle et du nombre de femmes infectées. Le Gouvernement considère la lutte contre le VIH/sida comme un objectif prioritaire de la politique nationale dans le domaine de la santé publique et contribue sans cesse à des programmes de prévention, de traitement et de prise en charge. M. Grigore a précisé que son pays a bénéficié, dans ce domaine, de subventions internationales à hauteur de 17 millions de dollars, qui sont utilisées de façon efficace. Il a remercié la communauté internationale pour son soutien avant de conclure sur la nécessité de promouvoir une politique ferme et cohérente pour répondre à cette grave menace pour l’humanité qu’est le VIH/sida.
M. EMILIO MESSINA (Panama), parlant au nom du Ministre de la santé de ce pays, Camilo Alleyne, a rappelé la nécessité de sensibiliser la population dès le plus jeune âge, en particulier compte tenu de l’augmentation des cas de VIH chez les femmes et chez les jeunes, comme le montrent les statistiques. Cen pourcent des patients assurés sont soignés au Panama, et le nombre de décès liés au VIH/sida a baissé, a-t-il poursuivi, ajoutant que les processus de consultation et de mobilisation sociales avaient été revitalisés pour promouvoir une inclusion élargie de la société civile et des communautés dans la lutte contre la maladie. Conscients que la nature de l’épidémie exige un leadership ferme, une stratégie globale et un contrôle régulier, le Panama poursuivra sa lutte avec une large participation des institutions de l’État, a assuré le représentant. Il a dit que son pays s’engageait à œuvrer pour un accès universel aux traitements et aux médicaments pour tous les panaméens, dans le respect de la culture et des pratiques de chacun. La réponse nationale de Panama au VIH/sida s’intègre dans une lutte globale contre les inégalités et pour le développement, a déclaré M. Messina.
M. COLLIN BECK (Îles Salomon) s’est associé aux remarques du représentant de la Papouasie-Nouvelle Guinée, qui s’était exprimé au nom du Forum des Îles du Pacifique. Il a signalé que la population des Îles Salomon était jeune et vulnérable au virus du sida et que même si le paludisme restait la principale cause de décès dans le pays, le Gouvernement avait mis en place une stratégie pour la période 2003-2006 contre le VIH/sida et les maladies sexuellement transmissibles, qui resterait une simple stratégie tant qu’elle ne serait pas adéquatement financée. Il a estimé que la pandémie du sida devait être combattue de manière équitable à l’échelle mondiale, expliquant que la sous-région Asie/Pacifique connaîtrait 40% des nouveaux cas en 2010 si rien n’était fait pour que ceux qui ont besoin de traitements puissent y accéder. Il a enfin affirmé que le mécanisme du Fonds mondial était trop rigoureux, car il ne permettait pas aux petits États insulaires en développement d’accéder à son financement.
M. YASHAR ALIYEV (Azerbaïdjan) a indiqué que le Gouvernement azéri avait mis en place un plan national pour lequel il avait bénéficié d’une aide importante du Fonds mondial, ce qui avait facilité sa mise en œuvre. Malgré une approche multisectorielle des questions liées au VIH/sida, les écarts demeurent importants, a-t-il souligné, insistant sur la vulnérabilité économique de certaines catégories de la population et sur les tabous sociaux qui empêchent d’avoir un débat ouvert sur la question. Il a particulièrement évoqué la vulnérabilité des migrants et l’importance de mettre en place une prévention soutenue et un ensemble de mesures pour renforcer les connaissances à destination des jeunes, en zone frontalière et en zone rurale. Pour endiguer la propagation du VIH/sida, il faut également réduire les coûts des médicaments, a rappelé le représentant, et maintenir un dialogue constant avec les organisations non gouvernementales et les leaders religieux. De leur côté, les organisations internationales peuvent jouer un rôle encore plus important, en particulier dans la lutte contre la discrimination, a-t-il conclu.
Mme MARGARET MENSAH WILLIAMS, Vice-Présidente du Comité exécutif de l’Union interparlementaire (UIP), a noté qu’il n’est pas souvent fait mention du rôle des parlements dans la lutte contre le VIH/sida, alors que l’implication directe et durable de ceux-ci est nécessaire, à son avis, pour atteindre les objectifs fixés en 2001. Les parlements, en effet, adoptent le budget des États en ce qui concerne la prévention du sida et contrôlent l’utilisation des fonds alloués par les gouvernements. Lors de la 112e assemblée de l’UIP, qui s’est tenue à Manille l’année dernière, une résolution a été adoptée qui concerne le rôle des parlements dans la défense et la mise en œuvre des stratégies de lutte contre la pandémie. À la 114e assemblée, qui a eu lieu à Nairobi récemment, un débat s’est tenu sur le thème « Les enfants et le sida ». Enfin, Mme Mensah Williams a indiqué qu’hier, lors de la réunion à New York de près de 60 parlementaires en provenance de 30 pays, un groupe de parlementaires a été créé pour travailler sur les questions relatives au sida.
M. ROBERT SHAFER, Observateur permanent de l’Ordre souverain de Malte, a expliqué que la transmission du VIH/sida de mère à enfant représentait 90% des nouvelles infections chez les enfants de moins de 15 ans. L’Ordre de Malte, a-t-il signalé, cherche à mettre un terme à cette transmission au moyen de services de dépistage, de thérapies prénatales et de traitements. Il a souligné l’importance de l’accès aux soins de santé, dont ne bénéficient pas 1,3 milliard de personnes selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), expliquant que l’Ordre de Malte participait à la formation de personnels de la santé.
M. LUCA DALL’OGLIO, Observateur permanent de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), a souligné que le sida et les migrations sont des questions qui dépassent les frontières. Il a remarqué que beaucoup de pays reconnaissent la vulnérabilité des travailleurs migrants, qui sont victimes de trafic d’être humains, et celle des populations déplacées, mais que peu parlent du fait qu’une grande partie de ces personnes rapportent chez eux le VIH/sida contracté à l’étranger. L’Observateur permanent de l’OIM a aussi noté les difficultés particulières rencontrées par les pays lorsqu’il s’agit de fournir aux populations mobiles le traitement, les soins et le soutien dont elles ont besoin, surtout quand les personnes infectées sont en transit ou sont dans une situation illégale. À son avis, la sexospécificité devrait recevoir plus d’attention, dans le contexte des migrations, car les États ne font pas, ou peu, mention du trafic d’êtres humains, dont des femmes. Pour conclure, l’OIM a appelé à améliorer la prévention et les soins des populations mobiles, notamment grâce à des partenariats entre les gouvernements et les organisations internationales, régionales, ou la société civile.
M. WILLIAM HARVEY ROEDY, Président de MTV Networks International, Global Media AIDS Initiative, a estimé que le VIH/sida continuait d’être traité différemment dans les médias parce qu’il était toujours considéré comme une maladie touchant les marginaux. Il faut que la programmation sur cette maladie soit intégrée de manière globale dans les médias, s’agissant notamment de la lutte contre la discrimination et l’exclusion des malades. De nombreux partenariats ont été lancés avec des chaînes en Asie, en Afrique et en Fédération de Russie, a indiqué M. Roedy, mais ce n’est pas suffisant compte tenu des 40 millions de personnes infectées. Il existe toujours des réticences liées à la peur du virus, le stigma empêche les gens d’être dépistés, a-t-il estimé, ajoutant que chacun devait le faire de manière volontaire, accessible, confidentielle et accompagnée d’un accès au traitement. Nous n’avons plus de temps pour les mythes et les préjugés. Nous avons le pouvoir, nous devons tous agir maintenant, a-t-il conclu.
M. CANON GIDEON BYAMUGISHA, Représentant du Réseau africain des dirigeants religieux personnellement touchés par le VIH/sida ou vivant avec des personnes qui le sont, s’est demandé si nos petits-enfants garderont en mémoire cette Réunion de haut niveau à cause des occasions manquées par les dirigeants de la planète. Il est encore temps d’éviter ce jugement de l’Histoire, a-t-il estimé. Mais pour cela, les dirigeants de la planète doivent opter pour un engagement de longue durée au lieu de continuer à faire des contributions symboliques, a-t-il affirmé, rappelant que la société civile se trouvait à leur côté pour les aider dans cette lutte.
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