En cours au Siège de l'ONU

CPSD/351

LES NATIONS UNIES DOIVENT PROMOUVOIR DAVANTAGE LEURS RÉALISATIONS ET LE DIALOGUE ENTRE LES CIVILISATIONS

18/10/2006
Assemblée généraleCPSD/351
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Quatrième Commission

12e séance – après-midi


LES NATIONS UNIES DOIVENT PROMOUVOIR DAVANTAGE LEURS RÉALISATIONS ET LE DIALOGUE ENTRE LES CIVILISATIONS


Avec la myriade de sources d’informations disponible, les Nations Unies doivent redoubler d’efforts pour s’assurer que leur message ne se perd pas dans la masse, a souligné la représentante de Singapour devant la Quatrième Commission (questions politiques spéciales et décolonisation), qui a conclu son débat général sur l’information, cet après-midi, en adoptant sans vote deux projets de résolution.


Toutes les délégations ont souligné l’importance du rôle du Département de l’information (DPI) dans la promotion des travaux de l’Organisation, à l’instar de la représentante de la Chine qui a appelé à mieux faire connaître ses programmes et ses réalisations en guidant les médias afin que les préoccupations en matière économique et de développement ne soient pas ignorées au profit des seules questions de sécurité.  Le représentant du Bahreïn a, pour sa part, plaidé pour que le Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique ait une place médiatique plus conséquente.


La diffusion de l’information par les Nations Unies contribue à accélérer les efforts de paix, de sécurité et de développement, a aussi assuré la représentante de l’Algérie, alors que le représentant égyptien a estimé que la promotion de la paix entre les peuples était l’un des devoirs des médias.


De nombreuses délégations ont rappelé les conséquences de l’affaire des caricatures du prophète Mahomet et souligné le rôle important que l’information doit jouer dans la promotion du dialogue entre les civilisations et les religions, à l’instar du représentant du Koweït, pour qui une campagne de dénigrement des valeurs sacrées musulmanes est en cours.


Une part des violences qui marquent le monde contemporain est imputable aux malentendus, aux préjugés, au mépris ou au manque de communication, a déclaré de son côté le représentant du Cameroun, évoquant ce qu’il a appelé l’affaire Benoît XVI.  Le Département de l’information peut jouer un rôle majeur de conciliation pour dissiper ces malentendus, a-t-il estimé, notamment en renforçant ses partenariats avec des radiodiffuseurs locaux.


Concluant les débats, le Secrétaire général adjoint à l’information et à la communication, Shashi Tharoor, a rappelé que l’ONU avait dû se réadapter en permanence et que le Département de l’information avait fait de même, parfois en avance sur son temps.  En regardant l’avenir, je vois de nombreuses structures en place qui m’incitent à envisager l’avenir avec confiance et avec espoir, a-t-il déclaré avant que la Commission n’adopte, sans vote, deux projets de résolution relatifs à l’information ainsi qu’un projet de décision.


Le premier projet de résolution porte sur l’information au service de l’humanité, insistant sur la nécessité de réduire les disparités entre les pays dans l’accès à l’information; le second concerne la politique et les activités de l’Organisation en la matière et prie le DPI de porter une attention particulière aux progrès accomplis dans la réalisation des objectifs de développement.  Le projet de décision recommande de porter de 108 à 110 le nombre de membres du Comité de l’information, en y adjoignant la République dominicaine et la Thaïlande.


Dans le cadre du débat général, les délégations suivantes ont pris la parole: Algérie, Égypte, Koweït, Thaïlande au nom des pays membres de l’ANASE, Chine, Singapour, Myanmar, Yémen, Côte d’Ivoire, Bahreïn, République-Unie de Tanzanie, Cameroun, Burkina Faso et Maroc.


La Quatrième Commission entamera son débat consacré aux opérations de maintien de la paix sous tous leurs aspects demain, jeudi 19 octobre, à 15 heures.


QUESTIONS RELATIVES À L’INFORMATION


Débat général


Mme NADJEH BAAZIZ (Algérie) a salué les efforts du Département de l’information dans la mise en œuvre d’une stratégie de communication intégrée, estimant que la diffusion de l’information par les Nations Unies contribuait à accélérer les efforts de paix, de sécurité et de développement de l’Organisation et à les rendre plus efficaces.  Le DPI ne doit toutefois pas perdre de vue que les disparités dans l’accès aux nouvelles technologies constituent un obstacle pour le développement de certains pays du Sud, a-t-elle ajouté, appelant à la mise en place d’une stratégie globale de développement des structures humaines et matérielles de ces pays pour l’établissement d’un équilibre international dans le domaine de l’information.


Se félicitant de l’amélioration constante de la qualité et du service fournis par le Centre de Nouvelles sur le site Web de l’ONU, elle a appelé à y offrir un traitement équitable à toutes les langues officielles.  La représentante a, en outre, salué le renforcement des capacités de radiodiffusion internationale, compte tenu de la place primordiale de la radio dans les pays en développement, et appelé à renforcer les programmes de formations dispensées par le Département aux journalistes de ces pays.


M. A. ELSHERBINI (Égypte) a salué les efforts soutenus de l’Organisation visant à promouvoir la coopération internationale dans le domaine des médias et de l’information afin d’aider les pays en développement à renforcer leurs capacités d’information et de communication et pour réduire les disparités technologiques entre les pays.  Il a rappelé le rôle central du Département de l’information, la voix des Nations Unies, qui a la mission d’informer les opinions sur les multiples activités de l’Organisation et d’en diffuser une image positive.


Il a rappelé l’attachement de sa délégation au principe de parité linguistique et exhorté le DPI de veiller à sa pleine application.  Saluant le travail d’information fait par le Département, notamment en faveur de la paix et de la stabilité au Moyen-Orient, le représentant a rappelé l’importance de la diffusion de messages impartiaux et objectifs sur cette question qui répondent aux attentes de tous les peuples de la région, dont le peuple palestinien.  Il a, par ailleurs, salué les retombées du séminaire sur la paix au Moyen-Orient qui s’est déroulé à Moscou, cette année, et qui a permis de rapprocher Arabes et Israéliens.  Le représentant a rappelé, par ailleurs, l’importance de la rationalisation des Centres de l’information de l’ONU mais indiqué que ce processus devait se faire dans le cadre d’un dialogue avec le pays d’accueil.


M. ALOLAIMI (Koweït) a salué le rôle prépondérant du Comité de l’information qui œuvre à réduire la fracture numérique entre les pays développés et en développement et à dispenser des informations sur le travail des Nations Unies.  Les nouvelles technologies ont offert de nouvelles passerelles entre les civilisations, a-t-il indiqué, saluant les avancées rapides du Département de l’information pour s’y adapter.  Il faut élargir les partenariats, notamment avec la société civile, et déployer plus d’efforts pour développer les structures principales des pays en matière d’information, a-t-il estimé.


Le représentant a ensuite déclaré que l’information ne devait pas être utilisée dans une visée hégémonique mais dans le but de contribuer au dialogue entre les peuples, à l’opposé de la campagne de dénigrement des valeurs sacrées musulmanes qui a lieu actuellement.  Appelant à faire plus d’efforts pour améliorer l’accès à l’information des handicapés et pour mieux traiter la question palestinienne, il a souligné que les États Membres devaient apporter leur contribution financière à ce secteur, réaffirmant l’engagement de son pays à cet égard.  Le Koweït a passé une loi visant à adopter une plus grande liberté d’expression pour la presse et les journalistes du pays, ce qui n’implique toutefois pas d’aller à l’encontre des valeurs islamiques et arabes, a indiqué le représentant.


Mme NIPATSORN KAMPA (Thaïlande) a salué les efforts du Département de l’information pour établir des partenariats efficaces avec les médias locaux et procéder à une refonte interne afin d’améliorer son efficacité.  Elle s’est également félicitée du travail accompli par le Département de l’information dans la sensibilisation des opinions sur des questions jugées particulièrement importantes au Sommet mondial de 2005 comme le développement durable, la culture de la paix, la prévention des catastrophes ou la lutte contre la faim dans le monde.  Elle a réitéré la gratitude de son pays pour le travail du Centre d’information des Nations Unies de Bangkok affirmant que la diffusion des informations aux populations locales et leur sensibilisation aux objectifs des Nations Unies devaient être des préoccupations prioritaires.  La représentante a, par ailleurs, indiqué que l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE) souhaitait que le DPI multiplie le nombre de ses programmes dans les langues locales et a salué les efforts de coopération du DPI avec les organisations non gouvernementales et la société civile.


Mme J. YAN (Chine) a déclaré que le Département de l’information avait aussi pour tâche de sauvegarder l’image de l’Organisation, saluant dans cette perspective la réorientation de ses travaux et l’adoption d’une culture de l’évaluation.  La réforme en cours aux Nations Unies, d’une ampleur sans précédent, présente des difficultés mais ouvre des perspectives, a-t-elle estimé, ajoutant qu’il faudrait continuer à mettre l’accent sur le suivi du Sommet mondial et mieux faire connaître les programmes et les réussites des Nations Unies de façon à donner une image positive des activités de l’Organisation.  Le DPI doit guider les médias pour qu’ils ne négligent pas les questions d’économie et de développement au profit des seules questions de sécurité.


Une campagne thématique sur l’Afrique est aussi nécessaire, a poursuivi la représentante, demandant que le DPI porte une oreille attentive aux attentes des pays en développement en général et s’implique davantage dans le dialogue entre civilisations.  On se souvient de l’affaire des caricatures et de ses conséquences, a-t-elle mis en garde, indiquant que la Chine soutenait le dialogue harmonieux entre toutes les religions et toutes les cultures et saluant à cet égard les séminaires « Désapprendre l’intolérance ».  Il faut également renforcer les activités menées au niveau local, a-t-elle estimé, ainsi que le dialogue avec les États Membres.  L’ONU reste une institution sans égale pour promouvoir le développement et le dialogue entre les civilisations, a conclu la représentante.


Mme LEE MAY LIN (Singapour) a estimé que la liberté de chercher, recevoir et partager l’information était renforcée par la révolution de l’Internet.  Soulignant toutefois les problèmes pouvant résulter d’un trop grand volume d’informations disponibles, elle a estimé qu’un fournisseur comme les Nations Unies doit s’assurer que ses messages sont clairs et significatifs.  Elle a loué l’engagement infatigable du DPI pour faire connaître et comprendre les activités des Nations Unies aux communautés à travers le monde.  Le DPI a fait preuve de créativité pour développer l’usage des nouvelles technologies et élargir son audience, notamment par le biais de son site Internet et de partenariats avec des chaînes comme MTV, a-t-elle constaté.


Avec la myriade de différentes sources d’informations disponibles, les Nations Unies doivent travailler dur pour s’assurer que leur voix est entendue, a poursuivi la représentante.  Dans le même temps, elles doivent conserver leur fiabilité par une information précise, responsable et équilibrée.  La crédibilité est une chose fragile que l’on met des années à construire mais qui peut être détruite en une seconde, a-t-elle prévenu.  Le DPI doit renforcer sa coopération avec les États Membres et avec les médias locaux, régionaux et internationaux, compte tenu de leur impact dans l’éducation et l’information des populations, a-t-elle ajouté.  Toutes les entités du système des Nations Unies ont la responsabilité partagée de délivrer leur message, pas uniquement le DPI, a enfin souligné Lee May Lin.


M. NAY WIN (Myanmar) a salué le rôle crucial du Département de l’information dans la diffusion précise et impartiale d’information aux opinions du monde entier.  Mettant l’accent sur l’importance que revêtait, de l’avis de son pays, la présence des Centres d’information de l’ONU dans de nombreux pays, dont des pays en développement, le représentant s’est dit favorable à l’intégration des Centres dans les activités du Département.  Il a, par ailleurs, salué le travail du Groupe de communication des Nations Unies qui a permis d’élaborer de stratégies de la communication efficaces et s’est félicité de l’usage accru des sites Web.  Le représentant a, par ailleurs, lancé un appel aux États Membres pour qu’ils aident le DPI dans sa mission d’information.  Le Département ne sera crédible que si les États Membres font en sorte qu’il le soit, a-t-il conclu.


M. ADEEB ALTHOUR (Yémen) a souligné l’importance de traiter de manière positive les défis que les Nations Unies doivent relever.  Dans cette période critique de conflits et de propagation des pandémies, il faut une plus grande sensibilisation des populations et l’approfondissement du dialogue entre les civilisations et les religions dans un respect mutuel.  Appelant à rendre opérationnel le Centre d’information des Nations Unies qui se trouve à Sanaa, la capitale de son pays, le représentant a souligné l’importance de promouvoir auprès des populations les intérêts mutuels des pays de la région et des Nations Unies, ainsi que les réformes en cours visant à améliorer leur efficacité, et donc leur image.


Le représentant a regretté que la langue arabe ne bénéficie pas du même traitement que les autres langues officielles.  Il a, par ailleurs, salué les efforts du Département de l’information visant à renforcer les partenariats avec les États et la société civile, ce qui selon lui permettra de mieux faire entendre la voix de l’Organisation.


M. GUILLAUME BAILLY-NIAGRI (Côte d’Ivoire) a salué le travail du DPI, notamment dans ses efforts de faire connaître les organes récemment créés par les Nations Unies, à savoir le Conseil des droits de l’homme et la Commission de consolidation de la paix.  Le représentant a, par ailleurs, rappelé que le DPI était tout aussi actif dans ses activités de promotion de la compréhension et du dialogue entre les peuples.  Il a salué la diffusion d’information en temps réel et leur qualité.


Par ailleurs, le représentant a déploré le fossé numérique qui persistait entre pays industrialisés et en développement, imputable notamment au coût des logiciels, de l’entretien, et de la formation.  Il s’est prononcé en faveur du renforcement des capacités de travail du Département de l’information, notamment en matière de formation des journalistes des pays en développement, qui devrait s’accompagner, selon lui, d’une augmentation des capacités technologiques des médias des pays en développement.  Le représentant a, par ailleurs, rappelé que rien ne pouvait être fait sans la liberté de la presse.  Il a invité le DPI à continuer d’accorder une attention particulière à la prévention des conflits, à l’autodétermination des peuples, à l’élimination de la pauvreté, à la lutte contre le VIH/sida et pour le respect des droits de l’homme.


      M. F. AL-ZAYANI (Bahreïn) a souligné que les Nations Unies devraient rester un symbole pour l’espoir qu’elles portent, et salué la mission noble du Département de l’information, notamment dans ses efforts pour sensibiliser le public aux questions du développement durable, de la décolonisation, de la Palestine ou du dialogue entre les civilisations.  L’information joue un rôle essentiel dans tous les domaines et il ne faut pas que les progrès des technologies de l’information et de la communication creusent le fossé existant entre les pays développés et en développement, a-t-il déclaré, estimant que les Nations Unies pouvaient contribuer considérablement à réduire la fracture numérique, conformément aux objectifs qu’elles se sont fixées en matière de développement. 


Soulignant la nécessité d’une diffusion la plus large possible de l’information, le représentant a estimé qu’il faudrait assister les pays en développement à accéder aux nouvelles technologies et à développer les structures nécessaires.  Les médias traditionnels et les centres d’information constituent des outils critiques pour permettre une diffusion de l’information et une sensibilisation des populations aux activités des Nations Unies.  Ces centres ont besoin d’un nouvel élan, a-t-il insisté, appelant à leur fournir les ressources nécessaires.  De l’avis du représentant, les efforts devraient également être axés sur l’assistance à la mise en œuvre du Nouveau partenariat pour l’Afrique (NEPAD) et les travaux concernant la question de la Palestine.


Mme GRACE M. MUJUMA (République-Unie de Tanzanie) a attiré l’attention sur les besoins spéciaux des pays en développement, notamment les pays les moins avancés, en matière d’informations et a jugé indispensable la présence physique de l’ONU dans ces pays par l’entremise, notamment, de ses Centres d’information.


Elle a salué la refonte des bibliothèques des Nations Unies qui, en devenant indépendantes, contribueront à la création de réseaux efficaces de partage du savoir.  Elle a, par ailleurs, salué la coopération accrue entre le Département de l’information et le Département des opérations de maintien de la paix, notamment le souci d’accorder aux activités de l’information une place de choix dans les opérations de maintien de la paix.  La représentante a salué le programme interne de bourses des Nations Unies destinées aux journalistes, en particulier ceux des pays en développement, destinées à perfectionner leurs compétences professionnelles.  Ces compétences doivent toutefois s’accompagner de l’acquisition, par ces pays, des nouveaux moyens technologiques leur permettant de diffuser l’information plus rapidement et plus efficacement, a-t-elle souligné.


M. MAMOUDOU MANA (Cameroun) a félicité le Département de l’information pour ses efforts visant à donner une image positive des Nations Unies, particulièrement pour mettre au premier plan les questions du développement durable, du VIH/sida ou du développement de l’Afrique.  Il l’a encouragé à poursuivre ses efforts pour la promotion de la culture de la paix et de la tolérance et pour le dialogue entre les civilisations.  Une part des violences qui marquent le monde contemporain est imputable aux malentendus, aux préjugés, au mépris ou au manque de communication, a-t-il estimé, évoquant notamment ce qu’il appelle l’affaire Benoît XVI.  Le Département peut jouer un rôle majeur de conciliation, a-t-il estimé, l’appelant à renforcer des partenariats avec des radiodiffuseurs locaux afin de pouvoir donner des clarifications sur des malentendus.


La Coupe du monde a permis à l’ONU de diffuser des messages de paix auprès d’un public international d’une grande diversité, a indiqué le représentant, évoquant à cet égard les activités du Centre d’information de Yaoundé.  Concernant la rationalisation des centres d’information des Nations Unies, il a souligné que toute proposition en ce sens devait être envisagée avec les États hôtes, les États desservis et les régions concernées.  Il a notamment déclaré que la création éventuelle d’un nouveau centre lusophone à Luanda, en Angola, ne devait pas porter préjudice à l’existence et au fonctionnement du Centre de Yaoundé, appelant au contraire à le renforcer.


Mme MARIE-ANDRÉE TRAORE (Burkina Faso) a rappelé que la question de l’information est cruciale pour les pays en développement.  Elle a toutefois mentionné les effets pervers de la mondialisation, un phénomène qui a exacerbé les inégalités.  Elle a souligné qu’ainsi, au Burkina Faso, une grande majorité de la population n’a pas encore accès aux technologies de l’information et de la communication.  Les centres d’information des Nations Unies sont donc essentiels, a-t-elle dit, car ils diffusent le message des Nations Unies aux populations locales.  À ses yeux, il ne faut pas perdre de vue que toute tentative de rationalisation de centres doit être analysée au cas par cas, en concertation avec les pays concernés.  Elle a fait remarquer que le Centre d’information de Ouagadougou dessert quatre pays qui partagent des problématiques similaires, notamment en matière de lutte contre la pauvreté, contre la désertification, sans oublier les questions de santé, de sécurité et de développement.  Elle a aussi rappelé que ce Centre bénéficie du soutien du Gouvernement burkinabè, qui met gratuitement à sa disposition des locaux, des temps d’antenne et de studio à la télévision et à la radiodiffusion pour la production et la diffusion des émissions sur l’action de l’ONU.


M. AMINE CHABI (Maroc) a estimé qu’une culture de l’information devrait imprégner les travaux de l’organisation à tous les niveaux, déclarant que la nouvelle structure du Département de l’information répondait aux besoins d’une communication moderne et tournée vers l’avenir.  Dans un contexte de globalisation, l’information devient un vecteur de rapprochement et la diffusion d’une image claire et réaliste des Nations unies poserait les jalons d’une politique de proximité, a-t-il poursuivi.  Dans cette recherche de proximité, les Centres d’information des Nations Unies ont une importance particulière, malgré la faiblesse de leurs ressources.


L’Afrique qui rassemble près de 13% de la population mondiale ne représente qu’un pour cent des internautes, a indiqué le représentant, convaincu que cela justifie le maintien des centres d’information dans ce continent.  Il s’est félicité des partenariats efficaces du Centre de Rabat avec les universités, les médias et la société civile et a aussi salué l’intégration d’une culture de l’évaluation et la mise sur pied de campagnes thématiques au sein du Département de l’information.  Le représentant a insisté sur la nécessité de déployer des efforts supplémentaires pour la question de la Palestine.  Le Maroc plaide également pour une véritable parité des langues officielles, le langage étant lui-même un vecteur de paix.  Dans cette optique, le partenariat avec le Département des opérations de maintien de la paix doit être renforcé afin de sensibiliser les populations concernées, a enfin souligné le représentant.


Reprenant la parole pour clore le débat général sur cette question, M. SHASHI THAROOR, Secrétaire général adjoint à la communication et l’information, a salué l’engagement fervent des États Membres aux côtés de l’ONU, notamment dans l’exigence que le point de vue de l’Organisation soit entendu par les peuples du monde, a-t-il déclaré, soulignant que seules des ressources supplémentaires fournies par les États Membres eux-mêmes permettraient de concrétiser certaines propositions formulées.  L’ONU a dû se réadapter en permanence, a poursuivi Shashi Tharoor, et le Département de l’information a fait de même, parfois en avance sur son temps.  En regardant l’avenir du Département de l’information et de la communication à l’ONU, je vois de nombreuses structures en place qui m’incitent à envisager l’avenir avec confiance et avec espoir, a-t-il conclu.


Décisions sur des projets de résolution


Ces deux projets de résolution, adoptés sans vote, figurent dans le rapport du Comité de l’information (A/61/21).


Aux termes du projet de résolution A intitulé « L’information au service de l’humanité »,l’Assemblée générale, jugeant profondément préoccupantes les disparités existant entre pays développés et pays en développement et leurs conséquences de tous ordres sur l’aptitude des médias publics, privés ou autres, demanderait instamment à tous les pays et au système des Nations Unies dans son ensemble d’assurer la diversité des sources d’information et le libre accès à cette dernière, afin de créer un nouvel ordre mondial de l’information et de la communication, conçu comme un processus évolutif et continu.


Elle prierait les pays de coopérer et d’agir de manière concertée afin d’atténuer les disparités dans la circulation de l’information et dans la formation des journalistes en développant les infrastructures et les capacités de communication dans les pays en développement, et de faire en sorte que les journalistes puissent travailler librement et efficacement.  L’Assemblée générale prierait enfin les pays d’appuyer sans réserve le Programme international pour le développement de la communication institué par l’UNESCO.


Aux termes du projet de résolution B intitulé « Politique et activités de l’Organisation des Nations Unies en matière d’information », l’Assemblée générale, sachantque la révolution des technologies de l’information et des communications ouvre de vastes possibilités de croissance économique et de développement social et joue un rôle important dans l’élimination de la pauvreté, prierait le Département de l’information d’accorder une attention particulière à l’élimination de la pauvreté, la prévention des conflits, le développement durable, les droits de l’homme, l’épidémie du VIH/sida, la lutte contre le terrorisme sous toutes ses formes et dans toutes ses manifestations et les besoins du continent africain.


Elle le prierait également de porter une attention particulière aux progrès accomplis dans la réalisation des objectifs de développement convenus au plan international, notamment ceux énoncés dans la Déclaration du Millénaire, et dans l’application des décisions des grands sommets et conférences des Nations Unies sur des thèmes connexes, et de renforcer en permanence son infrastructure technologique.


Concernant lesActivités générales du Département de l’information, l’Assemblée générale prierait celui-ci de continuer l’introduction d’une culture de l’évaluation et prierait le Secrétaire général de ne ménager aucun effort pour que les publications et autres services d’information du Secrétariat donnent des informations détaillées, objectives et impartiales sur les questions dont l’Organisation est saisie.


Sur la question du Multilinguisme et de l’information, l’Assemblée générale prierait le Secrétaire général de s’assurer que le Département dispose d’effectifs appropriés capables d’utiliser toutes les langues officielles de l’Organisation pour mener à bien l’ensemble de ses activités, afin que toutes les langues officielles des Nations Unies soient traitées sur un pied d’égalité.


Concernant la question de la Réduction de la fracture numérique, l’Assemblée générale prierait le Département de l’information de contribuer à la prise de conscience par la communauté internationale de l’importance du Sommet mondial sur la société de l’information et de la nécessité de s’unir pour assurer son succès.  Concernant le Réseau de centres d’informations des Nations Unies, l’Assemblée générale réaffirmerait que sa rationalisation doit être opérée au cas par cas et l’encouragerait à continuer à mettre au point des pages Web dans les langues locales.  Elle prendrait également note du rapport du Secrétaire général sur les consultations concernant la création d’un centre à Luanda en Angola, à destination des pays lusophones.


S’agissant des recommandations relatives au Services de communication stratégiques, l’Assemblée générale recommanderait une élaboration des stratégies de communication en étroite collaboration avec les départements organiques, les fonds et programmes des Nations Unies et les institutions spécialisées.  S’agissant des Campagnes de publicité, l’Assemblée générale encouragerait le Département à mettre l’accent sur le développement de l’Afrique et sa situation économique et sociale ainsi que sur les priorités du Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD).


Au sujet du Rôle du Département de l’information dans les opérations de maintien de la paix des Nations Unies, l’Assemblée générale prierait le Secrétariat de veiller à ce que le Département de l’information soit associé aux futures opérations, et ce dès la phase de planification, grâce à des consultations et des activités de coordination avec les autres départements et le Département des opérations de maintien de la paix (DPKO).


L’Assemblée générale prierait aussi le DPI et le DPKO de continuer de coopérer à la mise en œuvre d’un programme d’ouverture aux populations locales expliquant la politique de l’Organisation en matière de lutte contre l’exploitation et les abus sexuels.


En ce qui concerne le Rôle du Département de l’information dans le renforcement du dialogue entre les civilisations et de la culture de la paix en tant que moyen de promouvoir la compréhension entre les nations, l’Assemblée générale rappellerait de veiller à la pertinence et à la validité des thèmes retenus des campagnes médiatiques portant sur cette question.


Au sujet des Services d’information, l’Assemblée générale réitérerait la demande qu’elle a adressée au Département afin qu’il s’assure que toutes les nouvelles d’actualité et les informations urgentes soient exactes, impartiales et objectives.


En ce qui concerne les Moyens traditionnels de communication, l’Assemblée générale prierait le Secrétaire général de continuer à n’épargner aucun effort pour réaliser la parité des six langues officielles dans la production radiophonique de l’Organisation.  Elle prierait également le DPI de continuer à constituer des partenariats avec les journalistes des stations de radio locales, nationales et régionales.


En ce qui a trait au Site Web de l’Organisation des Nations Unies, l’Assemblée générale prierait le Secrétaire général de continuer à tirer parti des progrès de l’informatique pour diffuser de façon économique et rapide des informations sur l’ONU et de créer un portail du système qui constituerait un site de recherche interinstitutions.


Pour ce qui est des Services de bibliothèque, l’Assemblée générale prierait le Secrétaire général de rendre compte au Comité de l’information, à sa vingt-neuvième session, des activités menées par le Comité directeur et du travail effectué par la Bibliothèque Dag Hammarskjöld sur les mesures prises pour accroître l’efficacité des bibliothèques.


Enfin, en ce qui concerne les Services de diffusion, l’Assemblée générale prierait le Secrétaire général de rendre compte au Comité de l’information à sa prochaine session des activités menées par le Département de l’information pour améliorer l’image que le public se fait de l’Organisation.


*   ***   *

À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.