LES CENTRES D’INFORMATION SONT DES VECTEURS DE COMMUNICATION ESSENTIELS POUR L’ONU, SOULIGNENT LES DÉLÉGATIONS DEVANT LA QUATRIÈME COMMISSION
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Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York |
Quatrième Commission
11e séance – après-midi
LES CENTRES D’INFORMATION SONT DES VECTEURS DE COMMUNICATION ESSENTIELS
POUR L’ONU, SOULIGNENT LES DÉLÉGATIONS DEVANT LA QUATRIÈME COMMISSION
La question des 63 Centres d’information des Nations Unies a été au cœur de la plupart des déclarations des délégations qui se sont exprimées aujourd’hui devant la Quatrième Commission (questions politiques spéciales et décolonisation) à l’occasion de son débat général sur l’information. Ils jouent le rôle de « mini Nations Unies » dans les pays où ils sont installés, a déclaré le représentant du Pakistan, soulignant, à l’instar de nombreuses autres délégations, la contribution de son pays au renforcement de l’image publique des Nations Unies auprès des populations.
La représentante du Japon a souligné, pour sa part, que le Centre de Tokyo était le seul organe de l’ONU à diffuser des informations en japonais sur les activités de l’Organisation et souligné l’importance de promouvoir les liens entre les Nations Unies et les pays développés afin de contrer les critiques, nombreuses dans ces pays, relatives à leur poids financier.
De son côté, le délégué du Népal, entre autres, a indiqué que les Centres d’information étaient devenus des sources d’information indispensables dans les pays en développement. Ils permettent de sensibiliser les populations locales aux messages des Nations Unies, a précisé le représentant de l’Afrique du Sud, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, avant de souligner que toutes les décisions prises à leur sujet devaient être soumises à l’avis du pays hôte.
Le développement de sites Internet en langues locales doit être intensifié par le Département de l’information (DPI) afin d’élargir la diffusion de l’information sur les Nations Unies, a estimé pour sa part le représentant de l’Inde, alors que l’Angola a réitéré son appel à la mise en place d’un centre lusophone à Luanda, qui servirait à cinq pays dont certains se relèvent seulement d’un conflit. Le pays offre des locaux gratuits pour ce Centre, a souligné son représentant.
La représentante de la Fédération de Russie a souligné que le plan de rationalisation des centres d’information devait se poursuivre en fonction des besoins des pays et des groupes régionaux, dans une exigence d’équité. Toute proposition de rationalisation concernant les Centres d’information doit être prise en concertation directe avec les pays hôtes et les régions dont ils dépendent, ont insisté à leur tour les représentants syrien et congolais.
La Commission avait commencé ses travaux par la présentation du rapport du Comité de l’information qui salue les nombreux progrès réalisés par le DPI dans son rôle de porte-parole des Nations Unies, mais estime que le plan de rationalisation des Centres aurait dû avancer plus rapidement cette année. Le rapport souligne néanmoins le rôle essentiel de ces Centres dans la fluidité de l’information et le développement de partenariats locaux.
Les délégations des pays suivants ont pris part au débat général: Azerbaïdjan, Colombie, Fédération de Russie, Japon, Inde, Pakistan, Angola, Afrique du Sud, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, République islamique d’Iran, Malaisie, République arabe syrienne, Soudan, Népal, Trinité et Tobago au nom de la CARICOM, et République du Congo. L’observateur de la Palestine a clos la séance d’aujourd’hui.
La Quatrième Commission conclura son débat consacré à l’information et se prononcera sur les projets de résolution qui y sont rattachés demain, mercredi 18 octobre, à 15 heures.
QUESTIONS RELATIVES À L’INFORMATION
M. MUHAMMAD A. MUHITH (Bangladesh) a présenté le rapport du Comité de l’information et indiqué que la nomination de l’Autriche portait à 108 le nombre de ses membres. Lors de sa vingt-huitième session du 24 avril au 5 mai 2005, les délégations se sont concentrées sur le rôle central des Nations Unies dans les affaires mondiales et sur le rôle du Département de l’information (DPI) en tant que leur porte-parole. La coopération entre le DPI et le Département des opérations de maintien de la paix a été saluée et une plus grande collaboration entre les pays, dans le but de réduire la fracture numérique, a été demandée.
Le DPI a, en outre, été félicité pour son site Web, a poursuivi le Rapporteur, et ses efforts en vue de combler l’écart entre les langues officielles. Le Comité l’a, en outre, exhorté à poursuivre ses efforts pour que toutes les langues officielles soient traitées sur un pied d’égalité. Elles ont également encouragé le DPI à forger des partenariats avec des radiodiffuseurs locaux et souligné l’importance des Centres régionaux d’information. Le plan de rationalisation de ces Centres aurait dû avancer davantage, estime le Comité. Enfin, le rapport comprend deux projets de résolution sur les questions relatives à l’information ainsi qu’un projet de décision pour porter à 110 le nombre de membres du Comité, en y adjoignant la République dominicaine et la Thaïlande.
Débat général
M. ILGAR MAMMADOV (Azerbaïdjan) a déclaré que son pays appréciait la diffusion d’une information fiable qui respectait les principes du multiculturalisme, de la transparence et de la bonne gouvernance. Déplorant que les publics visés étaient insuffisamment informés des activités et des objectifs de l’Organisation, le représentant a mis l’accent sur l’importance d’une information juste, équilibrée et précise. Le Département doit se montrer particulièrement vigilant sur cette question, a-t-il dit. Le représentant a, par ailleurs, déploré le fossé numérique entre pays riches et pauvres et rappelé que les langues vernaculaires demeuraient un élément important dans la stratégie de communication du Département car elles contribuent à une diffusion plus large du travail des Nations Unies dans le monde.
Mme MARIA V. ZAKHAROVA (Fédération de Russie) a rappelé qu’à la suite des retombées positives du Sommet mondial de 2005 qui ont abouti, notamment, à l’établissement du Conseil des droits de l’Homme et du Conseil de la consolidation de la paix, le Département de l’information (DPI) s’est employé à informer les médias et les représentants de la société civile de la manière dont fonctionnent ces nouveaux organes de l’ONU. Elle a, par ailleurs, évoqué la résolution 1624 du Conseil de sécurité qui vise à proscrire la propagande ou l’incitation à des actes terroristes et s’est prononcé pour un renforcement des liens du DPI avec le Département des opérations de maintien de la paix, notamment en matière de communication dès le début des opérations.
La représentante a rappelé que le quatorzième Séminaire international pour les médias de masse sur les problèmes du Moyen-Orient s’est tenu en juin 2006, à Moscou. Organisé par le DPI, cette manifestation a permis d’asseoir, autour d’une même table, représentants d’Israël, de Palestine et des journalistes du monde entier. S’agissant des Centres d’information de l’ONU, la représentante a affirmé qu’ils n’étaient pas seulement destinés à livrer des informations en temps réel aux médias locaux mais qu’ils constituaient un lien vital entre l’ONU, les organisations non gouvernementales et la société civile. Elle a cité, en particulier, le rôle clef que joue le Centre d’information de Moscou dans ce domaine. La représentante russe a également souligné l’importance du multilinguisme à l’ONU, qui doit veiller à ce que les informations soient présentées dans toutes les langues officielles de l’organisation, et a salué, à cet égard, le site Web en langue russe de l’Organisation. Rappelant, par ailleurs, que la liberté d’expression restait fragile et que la recherche de la vérité mettait souvent en danger la vie des journalistes, Mme Zacharova a rendu hommage à la journaliste russe Anna Politkovskaya, assassinée la semaine dernière à Moscou.
Mme CLAUDIA BLUM (Colombie) a salué le fait que les pages Web du Département de l’information soient désormais accessibles aux handicapés et exprimé son soutien aux Centres d’informations et aux 1 500 organisations de la société civile qui lui sont associées. Le DPI a mené des campagnes massives de diffusion d’information sur des questions clefs, a-t-elle ajouté, évoquant notamment la préparation du Dialogue de haut niveau sur les migrations internationales et le développement ou la Conférence d’examen du programme d’action contre le trafic d’armes légères. Recevoir une bonne information à temps sur ce qui se passe sur le terrain est très important pour les pays contributeurs de troupes et, à cet égard, sa collaboration avec le Département des opérations de maintien de la paix est essentielle, a-t-elle aussi estimé.
La représentante a ensuite évoqué la création du Groupe régional pour l’Amérique latine et les Caraïbes indiquant que, comme toute nouvelle proposition, celle-ci devait faire l’objet d’une évaluation. Il est vrai qu’arriver à une plus grande cohérence dans les messages délivrés par les équipes des Nations Unies est important mais nous ne devons pas oublier que chaque pays a ses propres caractéristiques et ses propres réalités, a-t-elle déclaré, appelant au renforcement du Centre d’information de Bogota. Il est important que l’information dans un pays et une région comme les nôtres vienne des pays eux-mêmes, a-t-elle souligné, indiquant que la Colombie renouvelait son engagement à continuer à contribuer aux travaux du Centre de Bogota.
Mme MARI MIYOSHI (Japon) a estimé que le Département de l’information avait pris l’initiative en matière de réforme et souhaité que cela se poursuivre à l’avenir, afin de le renforcer. Saluant notamment la tenue d’une conférence du DPI à destination des organisations non gouvernementales du 6 au 8 septembre derniers, elle a souligné le rôle du centre d’information de Tokyo qui est le seul organe des Nations Unies à diffuser de l’information en japonais. C’est pourquoi le Gouvernement japonais a contribué à la hauteur de 320 000 dollars à son budget cette année, a-t-elle indiqué, formulant l’espoir que cela permettrait de mettre en lumière l’importance des liens entre les Nations Unies et les pays développés, alors que les critiques sont nombreuses, à la fois dans les parlements nationaux et dans les sondages d’opinion de ces pays, en particulier relativement au poids financier des Nations Unies sur ces pays. La représentante a enfin rappelé qu’un rapport du Secrétaire général proposait que le Comité de l’information et la Quatrième Commission travaillent à l’élimination des doublons et a appelé à trouver des moyens plus efficaces pour tenir leurs consultations.
M. RAGHUNATH JHA (Inde) a salué la qualité du travail accompli par le Secrétaire général adjoint à l’information et à la communication, Shashi Tharoor, qui a permis, à son avis, de restructurer et de revitaliser les activités du Département de l’information. Les Nations Unies se trouvent au seuil d’une nouvelle ère, a-t-il ajouté, qui voit se profiler des défis de taille, notamment en matière de communication. Rappelant que le rôle du Département de l’information était de canaliser le flux d’information vers les États Membres, la société civile et les médias, le représentant de l’Inde a estimé que le succès du DPI se mesurerait, en grande partie, par la manière dont celui-ci réussit à réduire la fracture numérique entre les pays industrialisés et en développement. Tout en soulignant que les moyens de communication traditionnels, comme la radio, revêtaient toujours une grande importance dans les pays pauvres, le représentant a estimé qu’une combinaison judicieuse de moyens d’information modernes et traditionnels serait souhaitable.
Dans ce contexte, le représentant a salué les programmes radio de l’ONU en hindi, bengali et urdu. Il s’est, par ailleurs, prononcé pour le maintien des Centres d’information de l’ONU dans le monde et demandé que des ressources supplémentaires soient allouées à cette fin. Le développement de sites dans les langues locales doit être au cœur des préoccupations futures du DPI, a précisé le représentant, qui a, par ailleurs, insisté sur le rôle crucial du Département de l’information dans les opérations de maintien de la paix, notamment au Libéria, au Soudan, en Érythrée et en Éthiopie. Le représentant a également rappelé que le DPI est le seul département de l’Organisation à avoir établi un système d’auto-évaluation des programmes, ce qui constitue une première à l’ONU.
M. GUL NASEEB KHAN (Pakistan) a estimé que le rôle du Département de l’information avait acquis une nouvelle dimension dans un monde de plus en plus polarisé et où les incompréhensions entre les sociétés et les cultures s’aggravent. À cet égard, la promotion de la paix et de l’harmonie par les Nations Unies est essentielle pour les États Membres, a-t-il déclaré, soulignant l’importance des centres d’information dans la diffusion de l’information. Ils jouent le rôle de « mini Nations Unies » dans les pays où ils sont installés, a-t-il insisté, et contribuent au renforcement de l’image publique des Nations Unies auprès des populations, en particulier dans les pays en développement.
Le représentant a également souligné l’importance de prendre en compte les besoins spécifiques et les exigences de ces pays dans le domaine de l’information et des technologies de communication, compte tenu des disparités existant entre les mondes développés et en développement. Il est impératif de renforcer les infrastructures des pays en développement qui sont handicapés par leur manque de ressources. Les médias du monde développé excellent grâce à leurs ressources, parfois supérieures au budget entier de certains pays en développement, et ils influencent et dominent le flux d’information qui n’est pas équilibré ni bilatéral. Le grand perdant dans ce jeu de domination, c’est la bonne volonté et la compréhension entre les religions et les cultures, a déclaré le représentant, appelant à optimiser les informations dans le but de rapprocher les civilisations et non de créer de nouveaux clivages. Cette tâche peut être réalisée par le Programme international de développement des communications de l’UNESCO, a-t-il indiqué, demandant un rapport à l’Organisation sur sa mise en œuvre.
La Division des nouvelles et des médias du DPI, ainsi que le service des communiqués de presse ont une importance particulière pour communiquer au reste du monde les informations sur les Nations Unies, a-t-il indiqué, appelant à encore les renforcer. La radiodiffusion permet également d’atteindre un maximum de personnes, tout comme la collaboration entre le DPI et le DPKO (Département des opérations de maintien de la paix). Il y a peu de journalistes de pays en développement qui peuvent venir aux Nations Unies, a-t-il regretté, soulignant l’appui du Pakistan à l’Association des correspondants et la nécessité que le DPI finance lui-même l’accueil de journalistes de ces pays.
M. ESTEVÃO UMBA ALBERTO (Angola) a estimé que la tâche du Département de l’information, qui consiste à diffuser une information juste et précise, est extrêmement délicate. C’est précisément ce qu’entend faciliter la restructuration des moyens et des stratégies de l’information du Département, a-t-il précisé. Pourtant, a poursuivi le représentant, le DPI doit s’acquitter de son rôle avec des moyens très limités. Il a invité le chef du Département à tenter d’obtenir des ressources financières supplémentaires pour pouvoir mener à bien tous les programmes en matière de communication. Saluant la recommandation du chef du Département de l’information d’ouvrir un centre d’information de l’ONU à Luanda, le représentant angolais a affirmé qu’un tel centre desservirait cinq pays limitrophes qui sortent de longs conflits. En outre, a-t-il souligné, les autres pays lusophones n’étaient pas en mesure de fournir suffisamment d’informations à l’Angola, ce qui rendait l’ouverture d’un centre à Luanda indispensable. Cet exemple illustre le rôle crucial de l’ONU sur le terrain, a-t-il estimé. Il a réitéré à ce sujet l’offre de son gouvernement de mettre des locaux à titre gracieux à la disposition de l’Organisation.
M. SABELO SIVUYILE MAQUNGO (Afrique du Sud), au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a réaffirmé le rôle indispensable du Département de l’information dans la promotion d’une image publique positive des Nations unies, distinguant particulièrement la campagne thématique relative à la création du Conseil des droits de l’homme, la question de la Palestine et le Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD). La coopération entre le DPI et le Département des opérations du maintien de la paix doit encore être renforcée, a-t-il ajouté.
Les centres d’information des Nations unies dans les pays en développement permettent de sensibiliser les populations locales aux messages des Nations Unies et leur présence aide à éliminer les disparités dans le domaine de l’accès à l’information, a poursuivi le représentant, appelant à y consacrer les ressources suffisantes. L’avis du pays hôte doit être pris en compte dans toutes les décisions du Centre qui se trouve sur son territoire, a-t-il estimé, appelant aussi à traiter toutes les langues officielles sur un pied d’égalité. Les médias traditionnels doivent en outre continuer à être utilisés, car ils restent les moyens de communication les plus importants dans les pays en développement, en particulier la radio. Enfin, il a affirmé que le rôle du DPI devait être consolidé dans le processus de réforme en cours.
M. HOSSEIN MALEKI (République islamique d’Iran) a affirmé que le Département de l’information était la voix des Nations Unies et, qu’à ce titre, elle devait veiller à ce que l’information qu’elle diffuse soit impartiale et transparente. Le soutien des États Membres de l’ONU est à ce prix, a-t-il ajouté. Il a également salué le travail du Comité de l’information dont la mission consiste à formuler des politiques de l’information efficaces, qui encourage une plus grande harmonie entre les peuples.
Le représentant a estimé, par ailleurs, que le DPI devait concentrer ses efforts dans les pays en développement, notamment pour ce qui est de la réduction de la fracture technologique. Il a déploré, par ailleurs, la situation de monopole dont profitent certains médias pour pratiquer la désinformation et diffuser des informations de caractère tendancieux, ce qui constitue, à son avis, une entrave à l’édification d’un monde plus juste et plus harmonieux. II a souligné que la fracture numérique doit être réparée pour que les populations du monde entier puissent profiter d’un nouvel ordre mondial de la communication et de l’information. La liberté d’expression contribue au développement économique et social de toutes les sociétés, à condition qu’elle soit utilisée avec justice, a-t-il précisé. Il a également déploré que les centres d’information de l’ONU, dont le rôle est de participer aux activités de communication des Nations Unies, n’aient pas les moyens financiers nécessaires pour faire face à leur mission. Soulignant que la violence d’aujourd’hui découlait d’une absence de communication, le représentant a plaidé pour la promotion d’un dialogue entre les civilisations, qui doit être au cœur de la culture du dialogue aux Nations Unies.
M. MANAR TALEB (République arabe syrienne) a estimé qu’il fallait arriver à un système d’information plus équitable qui véhicule des valeurs culturelles et de civilisation. Il est important que le DPI soit la voix des Nations Unies dans leur ensemble, a-t-il déclaré, soulignant ses efforts dans la promotion de la paix et des droits de l’homme ou la lutte contre le VIH/sida. Le DPI doit œuvrer contre la maladie et l’occupation étrangère, entre autres, a-t-il indiqué, saluant les efforts de renforcement du site Internet des Nations Unies, témoignage de sa volonté de rentrer en interaction avec de nouveaux usagers. Tous les efforts doivent être déployés pour parvenir à une répartition équitable des ressources humaines pour assurer l’égalité entre les langues, a-t-il déclaré, soulignant la faiblesse de la présence de l’arabe sur le site Internet.
Le représentant a en outre salué les efforts du DPI pour organiser des séminaires, notamment celui sur le règlement pacifique du conflit au Moyen-Orient. Compte tenu de la situation tragique du peuple palestinien et de la poursuite de la politique d’isolement et d’étouffement menée par Israël, nous continuons à insister pour maintenir les programmes d’information sur la Palestine, a-t-il poursuivi. Il a appelé à s’assurer que l’information crée des passerelles entre les civilisations en se gardant de toute provocation comme celle « bien connue » des caricatures. Toute proposition de rationalisation concernant les centres d’information doit être prise en concertation directe avec les pays hôtes, a-t-il enfin déclaré.
M. A. SWARELDAHAB (Soudan) a salué les efforts du Secrétaire général adjoint à l’information et à la communication pour procéder à une évaluation systématique des actions du DPI en vue d’améliorer son rendement. Le représentant a rappelé que le DPI était la voix des Nations Unies qui diffusait des informations sur des questions qui accaparaient l’intérêt de la communauté internationale, comme la situation des femmes et des enfants, la pandémie du VIH/sida, les conflits et les désastres naturels. Il faut renforcer les liens du DPI avec les pays en développement, notamment les pays africains, a estimé le représentant, saluant notamment les efforts de communication du DPI par l’entremise de l’Internet et des autres moyens d’information plus traditionnels. Le représentant s’est prononcé pour la réduction de la fracture numérique et a estimé que la formation des cadres des pays en développement doit être au cœur des préoccupations des Nations Unies. Il a invité l’Organisation à plus de vigilance dans ces publications. Rappelant que des attaques récentes sur les symboles religieux dans certains médias avaient failli menacer la paix internationale, le représentant a estimé que la couverture de tels événements devait être impartiale et précise.
M. PRADIP NEPAL (Népal) a déclaré que l’information et la communication étaient des facteurs majeurs pour le renforcement de la culture humaine et de la civilisation, ainsi que dans la promotion de l’harmonie et de la tolérance. Saluant la diffusion par le Département de l’information de données précises et impartiales aux États Membres et au public en général, et soulignant l’impact des campagnes de sensibilisation menées sur les questions liées à la décolonisation, le développement durable, les droits de la femme ou le dialogue entre les civilisations, il a estimé que la définition des Objectifs du Millénaire de développement n’aurait pu être atteinte sans les efforts inlassables du DPI.
La radio et la presse écrite sont les outils les plus efficaces pour pallier aux manques qui continuent d’exister et il faut encore renforcer les ressources et les partenariats avec des radiodiffuseurs, a poursuivi le représentant. Les centres d’information étant en outre devenus des sources d’information essentiel dans les pays en développement, un soutien plus important devrait leur être consacré, a-t-il estimé, insistant sur le rôle central de celui situé à Katmandou. L’information et la communication jouent un rôle important dans le cadre de développement global d’un pays, a-t-il dit. Le Gouvernement du Népal a donc accordé la priorité à ces secteurs et estime que le droit d’expression est un droit naturel, a-t-il assuré, faisant part de sa préoccupation face au danger qui guette les pays sans ressources de devenir des victimes de la désinformation.
M. PHILIP SEALY (Trinité-et-Tobago), prenant la parole au nom de la Communauté des États des Caraïbes (CARICOM), a indiqué que la diffusion d’informations par le DPI sur des activités qui concernent la communauté internationale comme les opérations de maintien de la paix, le désarmement, la lutte contre le terrorisme, la condition des femmes et des enfants, est essentielle. Il a rappelé que le DPI devait utiliser tous les moyens de communication existants pour informer les publics auxquels il s’adresse. C’est une condition indispensable pour que la communauté internationale saisisse mieux le sens des activités de l’Organisation et lui accorde son soutien, a-t-il dit. Il a salué, en particulier, le travail de promotion du DPI en faveur de la nouvelle Commission de consolidation de la paix et l’engagement du Département dans le Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique.
Le représentant a estimé, par ailleurs, que les efforts visant à rationaliser les Centres d’information de l’ONU ne signifient pas que tout va bien dans les Centres. C’est ainsi que celui de Port of Spain couvre 14 pays de langue anglaise et hollandaise et ne dispose pas de moyens suffisants, a-t-il dit. Le représentant a également exprimé la préoccupation des membres de la CARICOM face à la fracture technologique et a exhorté le DPI à jouer un rôle important sur cette question. Au sujet des programmes de radio dans les Caraïbes, le représentant a estimé qu’il fallait accroître les moyens consentis aux programmes en créole haïtien. S’agissant du deux centième anniversaire de l’abolition de l’esclavage, le représentant a demandé la mise sur pied d’un programme des Nations Unies visant à sensibiliser l’opinion publique internationale à cet épisode sombre de l’histoire humaine.
M. RAPHAËL DIEUDONNÉ MABOUNDOU (République du Congo) a salué l’adoption d’une culture de l’évaluation au sein du Département de l’information, qui lui a permis à ses yeux d’être à même de mesurer l’efficacité de son action et de relayer les préoccupations de l’Organisation en appliquant une stratégie de communication conçue pour avoir le plus grand retentissement possible. Toutefois, il devrait faire plus pour répondre aux besoins des pays en développement en matière de technologie de l’information, même si la radio et la presse écrite gardent toute leur importance, a-t-il déclaré.
Le représentant a encouragé le DPI à poursuivre ses efforts sur le site Internet pour arriver à la parité linguistique entre les différentes langues officielles des Nations Unies et apporté son soutien à la stratégie commune entre le DPI et le Département des opérations de maintien de la paix afin de mettre en valeur le rôle des troupes des Nations Unies dans les pays. Davantage de ressources doivent être accordées aux centres d’information, a-t-il également estimé, indiquant que toute proposition de rationalisation de ces centres devrait se faire en consultation avec les pays concernés et prendre en compte les spécificités géographiques, linguistiques et technologiques des régions dont ils dépendent.
M. YUSSEF F. KANAAN, Observateur de la Palestine, a affirmé avoir apprécié la stratégie du Département d’information pour promouvoir les activités des Nations Unies, notamment dans les domaines de l’établissement du Conseil des droits de l’homme et le la lutte pour l’élimination des armes légères. Il a particulièrement insisté sur l’utilité du Programme d’information relative à la question de Palestine. À son avis, ce programme est un succès car il établit un climat propice à la paix, a-t-il dit. Il a également souligné l’importance du séminaire annuel du DPI sur la paix au Moyen-Orient, qui s’est tenu cette année à Moscou. L’Observateur s’est, par ailleurs, dit reconnaissant pour l’aide fournie par l’ONU sous la forme d’une formation professionnelle de journalistes palestiniens. Le représentant a condamné Israël pour avoir entravé l’envoi de missions dans la région, et a souligné le rôle important que le DPI est appelé à jouer en matière de promotion d’une culture de paix. Affirmant qu’il était indispensable de combattre le racisme et les attitudes tendancieuses, l’Observateur a rappelé l’affaire des caricatures publiées dans les journaux occidentaux qui ont enflammé les passions dans le monde arabe et musulman. Il faut promouvoir le dialogue des civilisations, a-t-il lancé.
Rapport du Comité de l’information (A/61/21)
Le rapport porte sur les travaux de la vingt-huitième session du Comité de l’information qui s’est déroulée du 24 avril au 5 mai 2006 à New York.
Le Comité rappelle que le Département de l’information doit s’assurer de la cohérence des messages qu’il envoie et de ceux envoyés par les autres organes qui diffusent publiquement des informations sur l’ONU. Dans sa volonté de responsabilisation et de transparence, il est important pour le Département que les États Membres soient les premiers à connaître les événements importants qui se produisent à l’ONU par les voies officielles, plutôt que par l’entremise des organes de presse privés.
Le rapport salue l’initiative du Département dans la promotion du dialogue entre les civilisations, notamment dans la série de séminaires lancés par le Département sur le thème « Désapprendre l’intolérance ». Il souligne l’importance, pour le Département de l’information, de s’intéresser aux programmes et aux activités liés à la mise en œuvre du Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique.
Le Comité souligne la nécessité que le Département de l’information établisse une stratégie ciblée de communication faisant valoir les succès du Département des opérations de maintien de la paix et le rôle des casques bleus dans les zones où ils opèrent. Il insiste sur le rôle central du Département dans la dénonciation des génocides qui pourraient être prévenus par l’action collective, la coopération et la communication.
Le Comité souligne, par ailleurs, l’importance qu’il attache pour que l’ONU maintienne des moyens traditionnels de communication, particulièrement la radio, et forge de nouveaux partenariats, notamment avec les radiodiffuseurs locaux. Le rapport salue le changement de culture introduit par le Département où l’évaluation et une nouvelle approche-client jouent un rôle majeur.
Le rapport contient deux projets de résolution relatifs à l’information au service de l’humanité et à la politique et aux activités de l’Organisation des Nations Unies en matière d’information.
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