PARUTION D’UN NOUVEAU NUMÉRO DE LA REVUE TRANSNATIONAL CORPORATIONS
Communiqué de presse TAD/2008 |
PARUTION D’UN NOUVEAU NUMÉRO DE LA REVUE TRANSNATIONALCORPORATIONS
(Publié tel que reçu)
GENÈVE, 14 janvier 2005 (CNUCED) -- Le dernier numéro de Transnational Corporations, revue à comité de lecture anonyme publiée trois fois par an par la CNUCED, jette une lumière nouvelle sur les opérations des sociétés transnationales (STN), y compris celles des pays en développement, et sur leur contribution au développement économique. Contrairement à une idée largement répandue, un petit nombre seulement de STN ont remporté des succès commerciaux à une échelle véritablement mondiale. Quoique moins nombreuses et de taille nettement plus restreinte, les STN de pays en développement occupent désormais plus de place dans l’économie mondiale. La livraison de décembre 2004 (vol. 13, no 3) présente une étude sur le nouveau phénomène que représente leur implantation dans le secteur manufacturier des pays industrialisés à salaires élevés. Elle contribue aussi au débat en cours sur le lien entre l’investissement étranger direct (IED) et la croissance économique, par le biais d’une analyse fondée sur des données plus détaillées que celles qui étaient utilisées dans des études antérieures.
Alan M. Rugman et Alain Verbeke examinent la répartition géographique des ventes de certaines des principales sociétés transnationales du monde, en concentrant leur attention sur les trois éléments de la «Triade» (Amérique du Nord, Union européenne, Asie). D’après les auteurs, une société ne peut être considérée comme commercialement performante au niveau mondial que si elle équilibre ses ventes entre les différentes régions. Le fait de réaliser un bon chiffre d’affaires dans le monde entier, notamment dans les régions riches et technologiquement avancées, montre à la fois, du côté de l’offre, que l’entreprise est suffisamment solide pour commercialiser des produits et des services à l’échelle planétaire et, du côté de la demande, que des consommateurs bien informés sont tout à fait disposés à acheter sa production. En ce qui concerne l’analyse de l’offre, l’article fait la distinction, sur le plan conceptuel, entre les échelons mondial, régional et national de prise de décisions et les différents niveaux de normalisation des produits.
L’article recense les 20 STN qui affichent le rapport le plus élevé entre le chiffre d’affaires à l’étranger et le chiffre d’affaires total parmi les principales STN du monde figurant sur la liste de la CNUCED et qui sont également classées sur la liste Fortune Global 500. Comme le montre la répartition de leurs ventes entre les régions considérées, trois d’entre elles seulement réalisent effectivement une part substantielle de leur chiffre d’affaires dans les trois parties de la Triade. Les autres sont soit birégionales, soit orientées vers la région d’accueil ou vers une région d’origine faisant partie de la Triade. Les auteurs développent ce constat empirique en examinant dans quelle mesure différents exemples de stratégie transnationale laissent entrevoir une composante régionale au regard du cadre d’analyse présenté dans l’article.
Dans un autre article, Kevin I. N. Ibeh, Stephen Young et Hui Chu Lin étudient le choix du mode d’implantation, les activités principales et les motivations d’entreprises non dominantes d’informatique et d’électronique de la province chinoise de Taiwan opérant au Royaume-Uni, compte tenu des tendances récentes observées dans l’économie mondiale. Dans leurs conclusions, il est notamment question des perspectives limitées des entreprises de cet échantillon dans l’activité manufacturière britannique et de l’importance croissante d’une collaboration logistique interentreprises. L’article passe en revue les principaux enseignements à retenir au plan de l’action: nécessité d’adopter les mesures voulues pour soutenir le positionnement du Royaume-Uni en tant que point d’accès et plate-forme privilégiée pour la collecte de renseignements sur d’autres marchés européens; nécessité pour les pays avancés «à salaires élevés» de tirer parti de leurs avantages géostratégiques, difficilement reproductibles (tels que des cellules de R-D de bonne réputation et un large marché intérieur), en ciblant l’IED orienté vers les activités de R-D, la conception et les secteurs liés à la distribution; enfin, importance d’une stratégie plus équilibrée visant à attirer des investisseurs parmi les principaux acteurs mondiaux (capables de susciter des investissements secondaires de provenance étrangère) sans compromettre l’appui au développement des entreprises locales. Selon les auteurs, les futures travaux de recherche devraient prêter davantage attention au cadre intrarégional plutôt que national de développement des entreprises sur les marchés internationaux.
L’article de Peter Nunnenkamp et de Julius Spatz note qu’il est étonnamment difficile d’étayer de manière concluante l’opinion largement répandue selon laquelle les pays en développement devraient attirer l’IED pour stimuler leur développement économique. Les auteurs font valoir que la quasi-totalité des études empiriques sur la question laissent entrevoir un effet ambigu de l’IED sur la croissance, en raison des données très globales sur lesquelles elles reposent. Un tel niveau d’agrégation masque les distinctions entre les différentes catégories d’IED (valorisation de ressources naturelles, recherche de marchés ou recherche d’efficience) et ne tient pas compte de leur degré de compatibilité avec les conditions économiques qui prévalent dans tel ou tel pays d’accueil. Se fondant sur une analyse du stock d’IED en provenance des États-Unis dans les principaux secteurs et certaines activités manufacturières d’un grand nombre de pays en développement, l’article en conclut que l’IED n’a pas automatiquement des effets positifs sur la croissance. L’impact de l’IED sur la croissance des pays en développement est largement fonction des caractéristiques de l’économie du pays d’accueil et de celles de la branche d’activité concernée, ainsi que de leur interaction.
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