UNE PAIX DURABLE AU SOUDAN EST MAINTENANT DE L’ORDRE DU POSSIBLE, DÉCLARE KOFI ANNAN LORS DE L’ENTRÉE EN FONCTIONS DE LA PRÉSIDENCE SOUDANAISE À KHARTOUM
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AFR/1209
11 juillet 2005UNE PAIX DURABLE AU SOUDAN EST MAINTENANT DE L’ORDRE DU POSSIBLE, DÉCLARE KOFI ANNAN LORS DE L’ENTRÉE EN FONCTIONS DE LA PRÉSIDENCE SOUDANAISE À KHARTOUM
On trouvera ci-après le texte de la déclaration faite par le Secrétaire général des Nations Unies, Kofi Annan, à l’occasion de l’entrée en fonctions de la présidence soudanaise à Khartoum, le 9 juillet:
Je suis honoré d’être des vôtres en cette occasion historique et porteuse d’espoir pour les Soudanais, durement éprouvés depuis si longtemps.
Après toutes ces années de conflit et de divisions et les six mois de préparatifs intensifs qui ont commencé avec la signature de l’Accord de paix global, votre pays s’est doté d’un Gouvernement d’unité nationale.
Pour l’instant, l’unité du pays est incomplète et précaire, mais elle n’en est pas moins précieuse. Au cours de la période intérimaire, c’est-à-dire des six prochaines années, nous devons tous – vous, Soudanais, et nous, membres de la communauté internationale – nous attacher à nourrir et à protéger cette pousse fragile, afin qu’elle puisse grandir et devenir pour toute la population soudanaise l’arbre solide de la paix, de la prospérité et de la liberté.
L’événement que nous célébrons aujourd’hui est l’aboutissement de longs efforts de paix accomplis principalement hors des frontières du Soudan: à Machakos, à Naivasha, à Nairobi, au Caire et ailleurs. Il s’agit maintenant de faire entrer cette paix au Soudan et de l’aider à y prendre racine, afin que tous les Soudanais –du nord et du sud, de l’est et de l’ouest– puissent rebâtir ensemble leur pays et leur vie.
Le premier devoir du nouveau gouvernement – et le plus essentiel – est donc de veiller à ce que la paix s’étende à l’ensemble de la nation, et à ce que l’unité nationale, telle que définie dans l’Accord de paix global, présente un intérêt pour tous les peuples du Soudan. Il faudra pour cela mettre de côté les vieilles méfiances et les différences partisanes historiques, tisser des liens fondés sur la confiance réciproque, pratiquer la tolérance religieuse et apprendre à collaborer, en véritables partenaires, pour le bien de tous les Soudanais.
Il faut faire en sorte que le processus de paix entre le nord et le sud soit irréversible, ce qui ne sera possible que s’il prend pied dans l’est et dans l’ouest également. Le Gouvernement d’unité nationale doit donc faire du règlement des conflits au Darfour et dans l’est du Soudan sa première priorité.
(à suivre)
Au Darfour, la crise humanitaire a été maîtrisée, grâce à un immense mouvement international, mais elle n’est pas réglée pour autant. Seule une solution politique globale pourra mettre un terme au conflit et aux souffrances dans cette région. C’est pourquoi nous nous réjouissons tous de la Déclaration de principes signée à Abuja, il y a quelques jours, tout comme nous nous félicitons de l’accord conclu récemment au Caire entre le gouvernement sortant et l’Alliance nationale démocratique.
De même, j’espère que des pourparlers directs entre le nouveau Gouvernement et les mouvements de l’est du Soudan pourront débuter sans tarder. Je demande à tous les groupes armés qui ne participent pas encore à ce processus national, ainsi qu’aux membres de l’opposition politique de faire leur part pour que l’Accord de paix soit appliqué par des moyens démocratiques et non violents et d’aider à préparer le terrain pour que des élections libres et régulières puissent se tenir dans trois ans.
Comme le général Sumbeiywo l’a rappelé, la communauté internationale soutient le Soudan dans sa quête de paix, et est disposée à l’aider à concrétiser cette paix. Bien sûr, nous attendons des parties soudanaises qu’elles honorent, complètement et dans les meilleurs délais, les engagements qu’elles ont pris. Pour notre part, nous leur offrons non seulement notre soutien moral, mais aussi des soldats de la paix et des observateurs, de même qu’une aide technique et financière et des conseils.
Pour la première fois depuis de nombreuses années, une paix durable pour tous les Soudanais est à portée de main. Il ne faut ménager aucun effort pour l’atteindre. Nous devons tous – Soudanais et étrangers, hommes et femmes, habitants du nord, du sud, de l’est et de l’ouest – tendre ensemble vers ce but.
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