SG/SM/9743-PAL/2021

KOFI ANNAN DEMANDE AUX PARTIES DE FAIRE EN SORTE QUE L’OUVERTURE ACTUELLE DÉBOUCHE SUR UNE RÉELLE CESSATION DU CONFLIT ISRAÉLO-PALESTINIEN

01/03/2005
Communiqué de presse
SG/SM/9743
PAL/2021

KOFI ANNAN DEMANDE AUX PARTIES DE FAIRE EN SORTE QUE L’OUVERTURE ACTUELLE DÉBOUCHE SUR UNE RÉELLE CESSATION DU CONFLIT ISRAÉLO-PALESTINIEN


Vous trouverez ci-après les remarques faites aujourd’hui par le Secrétaire général, Kofi Annan, à la Réunion d’appui à l’Autorité palestinienne tenue à Londres:


Nous sommes tous réunis ici aujourd’hui pour exprimer notre soutien plein et entier aux efforts de réforme engagés par l’Autorité palestinienne.


Je remercie chaleureusement le Premier Ministre de l’initiative opportune qu’il a prise en nous rassemblant pour ces travaux qui revêtent une importance déterminante au regard des efforts visant à instaurer la paix au Moyen-Orient.


Nous nous trouvons à un moment porteur de promesses et de possibilités et l’espoir est perceptible.  Il existe un réel sentiment qu’après de longues années de souffrances, de rancœurs et de désespoir, des jours meilleurs se profilent peut-être à l’horizon.  Lorsque un acte de terreur épouvantable a lieu, comme l’attentat à la bombe vendredi dernier à Tel-Aviv, nous devons tous le condamner, mais nous devons aussi réaffirmer que nous ne nous laisserons pas décourager par cette violence.  Aussi je me réjouis que les deux parties travaillent ensemble pour trouver les responsables de cette dernière tragédie et pour prévenir d’autres attentats.


En effet, malgré les souffrances d’hier et d’aujourd’hui, nous devons tout faire pour ne pas perdre de vue notre objectif à long terme: une paix juste, durable et globale, si longtemps souhaitée et si longtemps rejetée.  C’est pourquoi nous devons maintenir la dynamique constructive qui s’est développée ces derniers mois.


Les élections historiques qui se sont déroulées en janvier ont montré que les Palestiniens étaient déterminés à rechercher des moyens pacifiques et démocratiques pour mettre fin à l’occupation, régler leurs différends, conduire leurs propres affaires et édifier leur nation.  Monsieur le Président, vous avez fait montre de courage pour endiguer la violence.  Et vous avez décrit, de manière très claire et sensée, un projet d’avenir pour votre peuple, fondé sur la dignité et la justice.


C’est pourquoi ce moment est aussi l’occasion pour la communauté internationale de renforcer son appui en faveur d’un État palestinien indépendant, démocratique, viable et d’un seul tenant.  Les efforts déployés par l’Autorité palestinienne pour réformer ses institutions méritent d’être appuyés et doivent l’être, grâce à des ressources financières et à une assistance technique.  La communauté internationale devrait aussi jouer son rôle sur le plan politique afin de maintenir l’élan imprimé par la réunion décisive tenue le mois dernier à Charm el-Cheikh.  Sous la direction du Quatuor, la communauté internationale devrait continuer d’aider les deux parties à mettre en œuvre les « arrangements » conclus à cette occasion et à adopter de nouvelles mesures en vue de l’application intégrale de la Feuille de route et des résolutions 242 (1967), 338 (1973), 1397 (2002) et 1515 (2003) du Conseil de sécurité.  Et bien entendu, nous devons promouvoir une paix globale, entre tous les peuples de la région, y compris entre les Syriens et les Israéliens et entre les Libanais et les Israéliens.


Aujourd’hui, à Londres, nous concentrons nos énergies sur la recherche de mécanismes et de moyens propres à faciliter la mise en œuvre de la réforme engagée par l’Autorité palestinienne dans les trois principaux domaines, à savoir la gouvernance, la sécurité et le développement économique.


La saine conduite des affaires publiques est essentielle pour que l’opinion palestinienne fasse confiance à ses dirigeants et à son administration publique, et la communauté internationale doit continuer d’appuyer cet effort.  L’Autorité palestinienne a reconnu, à son grand crédit, qu’il fallait réformer les institutions et les structures de l’administration.  Les Palestiniens ont adopté leur propre plan de réforme et pris un certain nombre d’engagements dans le cadre du Groupe d’étude sur la réforme palestinienne.  L’ONU et les organismes des Nations Unies continuent d’aider l’Autorité à renforcer ses capacités, et nous nous réjouissons de collaborer avec celle-ci et avec d’autres partenaires internationaux pour faire le bilan des progrès accomplis.


De même, la sécurité est un élément fondamental pour améliorer les perspectives de paix.  Pour dire les choses simplement, le manque de sécurité remet tout en cause – la sécurité des Palestiniens et des Israéliens au jour le jour, les aspirations nationales à long terme du peuple palestinien et le règlement du conflit lui-même.  L’ONU se félicite de la création du nouveau groupe de coordination sur la sécurité, qui doit s’employer à faire cesser tous les actes de violence contre les Israéliens et les Palestiniens, où qu’ils se trouvent.  L’ONU fera tout ce qui est en son pouvoir pour prêter son concours à ce nouveau groupe ainsi qu’aux forces de sécurité de l’Autorité palestinienne.


Le développement économique est le troisième objectif que nous espérons voir réalisé.  Une économie palestinienne viable est indispensable en soi mais elle peut en outre contribuer de manière décisive à la bonne gouvernance et la sécurité.  En l’absence de changements réels et tangibles sur le terrain –notamment, davantage de possibilités d’emploi et la levée des postes de contrôle et des barrages routiers– l’économie palestinienne continuera de peiner, perpétuant le désespoir de la population palestinienne.  La communauté internationale doit collaborer de manière constructive avec le Gouvernement israélien pour créer un climat propice à la mise en œuvre de cet aspect-là aussi de la réforme.  L’ONU est favorable à un examen des structures et des mécanismes d’aide internationale, et nous entendons tenir notre rôle pour qu’ils soient aussi efficaces que possible.


Le système des Nations Unies a travaillé en étroite coopération avec l’Autorité palestinienne depuis les tout premiers jours de sa formation.  Nous avons été un partenaire dans les moments de confiance, mais également dans les moments difficiles, lorsque les négociations ont abouti à l’impasse, laissant la place à la terrible logique de la violence.  Nous continuerons de collaborer avec l’Autorité palestinienne, le Gouvernement israélien, le Quatuor, les donateurs et les autres partenaires pour saisir l’occasion qui s’offre aujourd’hui à nous.  Comme vous le savez, le Quatuor se réunira plus tard dans la journée pour faire le bilan de la situation et examiner comment aller de l’avant.  Permettez-moi de souligner que pour éviter les doubles emplois et être cohérent, notre travail avec les parties doit s’appuyer sur des mécanismes éprouvés, efficaces et rentables.


L’atmosphère qui règne actuellement est à l’optimisme.  Ce qui rend cette réunion particulièrement encourageante, c’est le fait que les parties se soient engagées l’une envers l’autre à travailler ensemble et l’aient annoncé devant le monde entier, et de manière claire et convaincante à leurs citoyens.  Les deux parties ont commencé à retrouver la bonne volonté qui avait par le passé permis d’arriver si près d’un règlement global, pourtant resté inaccessible.


Lorsqu’un processus de paix progresse, tout semble possible.  Mais lorsqu’il est au point mort, il nous ramène bel et bien en arrière, car les positions se durcissent, les rancœurs s’accumulent, les occasions se perdent et la moindre provocation ou le moindre malentendu risque de causer beaucoup de tort.  C’est ce qui est trop souvent arrivé avec le processus de paix israélo-palestinien.  Mais, après une si longue attente, nous pouvons tous percevoir enfin cette nouvelle dynamique.  Je demande instamment à chacun d’entre vous de s’investir, de consentir d’âpres efforts et de faire en sorte que l’ouverture actuelle débouche sur une réelle cessation du conflit.


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