SG/SM/10213-PI/1690

KOFI ANNAN DEMANDE AUX JOURNALISTES DE METTRE LEUR INFLUENCE AU SERVICE DES OBJECTIFS DU MILLÉNAIRE ET LEUR PROMET D’INSISTER AUPRÈS DES GOUVERNEMENTS POUR UNE MEILLEURE SÉCURITÉ

16/11/2005
Secrétaire généralSG/SM/10213
PI/1690
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KOFI ANNAN DEMANDE AUX JOURNALISTES DE METTRE LEUR INFLUENCE AU SERVICE DES OBJECTIFS DU MILLÉNAIRE ET LEUR PROMET D’INSISTER AUPRÈS DES GOUVERNEMENTS POUR UNE MEILLEURE SÉCURITÉ


On trouvera ci-après l’allocution du Secrétaire général de l’ONU, M. Kofi Annan, à la séance de clôture du Forum mondial des médias électroniques qui a précédé le Sommet mondial sur la société de l’information, prévu également à Tunis du 16 au 18 novembre:


Permettez-moi de rendre hommage aux associations professionnelles, aux organismes des Nations Unies et à tous ceux qui, comme le Gouvernement suisse, ont concouru à l’organisation de ce deuxième Forum mondial des médias électroniques.


Les médias électroniques sont au cœur même de la vie moderne, dans le pays où ils exercent et à l’échelle de la planète.


Qu’une crise se déclenche et c’est vers eux que l’on se tourne d’abord pour savoir ce qui se passe et comprendre l’événement.


Que des élections aient lieu, qu’un problème urgent interpelle la société, et ce sont les médias électroniques qui offrent un espace de dialogue et de débat public facilement accessible.


Qui révèle les injustices avant qu’il ne soit trop tard? Qui donne les moyens de nouer des relations à distance? Qui sait nous distraire après une longue journée à l’usine, aux champs ou au bureau? Les médias électroniques: la télévision, la radio et, de plus en plus, l’Internet.


Malgré tout ce que l’on vous reproche –le goût du sensationnel et du frivole, les dérapages de la pornographie et de l’incitation à la haine–, vous conservez une position sans égale, un statut unique, une influence immense.


Cette influence, le monde a dorénavant besoin que vous la mettiez, plus encore qu’aujourd’hui, au service de l’effort universel entrepris pour réaliser les Objectifs du Millénaire.


Déjà, dans le cadre de l’Initiative Médias du monde et sida, de grandes sociétés de radiotélévision ont consacré beaucoup de temps et d’énergie à cette épidémie: elles ont formé journalistes et producteurs à communiquer sur le sujet, ont soutenu spectacles, films et documentaires, ont offert documents et émissions à d’autres médias.  C’est ça être citoyen du monde.


J’espère qu’en travaillant ensemble, nous saurons trouver des solutions tout aussi originales pour faire valoir les autres Objectifs du Millénaire pour le développement.  Je sais qu’il n’est pas facile d’en faire un sujet magazine et que les statistiques du développement font rarement vibrer les cœurs.  Sans compter que ces objectifs rappellent peut-être trop les promesses déjà faites mais jamais tenues, au point que l’on peut se demander pourquoi il faudrait cette fois les prendre plus au sérieux.


Or les Objectifs du Millénaire pour le développement apportent réellement du nouveau: ils sont précis, ils sont mesurables et ils touchent aux aspects les plus fondamentaux de la vie quotidienne.  Ils ont provoqué une mobilisation sans précédent de la société civile, des manifestations de rue spectaculaires aux actions individuelles.


C’est la radiotélévision qui, il y a un an, a su rallier l’aide internationale après le raz-de-marée qui a frappé l’océan Indien et qui n’a pas été moins efficace pour le séisme du mois dernier au Pakistan.  C’est elle qui sait trouver les mots et les images qui donnent aux événements un sens et une réalité pour les non-initiés qui ne font pas partie des « milieux du développement ».  Et c’est à elle que je fais appel pour qu’elle focalise l’attention sur le tsunami silencieux et quotidien de la misère, de la faim, de la maladie et de la dégradation du milieu.


L’ONU jouera elle aussi son rôle.  Par principe, nous défendons l’article 19 de la Déclaration universelle des droits de l’homme, qui consacre la liberté d’expression et la liberté des médias.  J’espère que ces libertés trouveront une impulsion nouvelle dans le fait que le Forum se tient ici, dans le monde arabe, où se multiplient les sites Web et les télévisions par satellite et où beaucoup de gens veulent plus de liberté pour eux-mêmes et plus de sens des responsabilités chez leurs gouvernants.


L’ONU défend aussi le droit que vous avez en tant que journalistes d’être physiquement protégés du danger.  Les violences que subit la presse ont certes le plus souvent pour toile de fond les conflits et la guerre, mais le Comité pour la protection des journalistes nous apprend que, dans leur grande majorité, les journalistes tués depuis 1995 ne l’ont pas été par une balle perdue mais ont été délibérément traqués et abattus, souvent directement en représailles de leurs reportages.  Je continuerai d’insister auprès des gouvernements pour qu’ils assument leurs responsabilités, créent les conditions dans lesquelles les journalistes peuvent exercer leur métier sans risque et traduisent en justice les criminels qui s’en prennent à eux.


Il y a deux ans, vous avez exprimé dans la Déclaration de la radiotélévision publiée à l’issue du premier Forum mondial des médias électroniques votre volonté de participer à l’édification d’une société de l’information où chacun de nous sera plus riche et plus puissant.  J’attends avec intérêt le message de ce deuxième Forum, message que je transmettrai aux États Membres.  Je constate aussi avec plaisir que vous souhaitez que le Forum survive à la réunion de Tunis pour que les médias puissent jouer le rôle qui leur revient dans la réalisation du plan d’action qui sera décidé ici.


Je vous demanderai pour terminer de faire connaître non seulement les résultats du Forum actuel mais aussi ceux du Sommet mondial qui s’est tenu il y a deux mois à New York.  Il y a d’innombrables histoires à raconter sur un monde en pleine évolution et sur l’Organisation des Nations Unies qui est en train de renaître après un travail rigoureux de transformation et de renouvellement. 


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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