SG/SM/10082

LES PARLEMENTAIRES DOIVENT S’ASSURER QUE LE PROGRAMME DE RÉFORME REÇOIVE SUFFISAMMENT D’ATTENTION POLITIQUE ET ENCOURAGER LEURS GOUVERNEMENTS À DONNER EFFET AUX ENGAGEMENTS PRIS

08/09/2005
Secrétaire généralSG/SM/10082
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LES PARLEMENTAIRES DOIVENT S’ASSURER QUE LE PROGRAMME DE RÉFORME REÇOIVE SUFFISAMMENT D’ATTENTION POLITIQUE ET ENCOURAGER LEURS GOUVERNEMENTS À DONNER EFFET AUX ENGAGEMENTS PRIS


Vous trouverez ci-après le texte intégral du discours* du Secrétaire général de l’ONU, M. Kofi Annan, devant la deuxième conférence mondiale des présidents de parlement:


C’est pour moi un grand plaisir de vous accueillir au Siège de l’Organisation des Nations Unies pour cette deuxième conférence mondiale des présidents de parlement.


Certains d’entre vous étaient ici pour la première conférence.  C’était il y a cinq ans, à quelques jours du Sommet du Millénaire, au cours duquel des décisions de la plus grande importante allaient être prises.


Ils doivent avoir une impression de déjà-vu: une fois de plus, nous attendons d’un sommet mondial des décisions importantes sur toutes les questions dont s’occupe l’ONU.


Faut-il en conclure qu’il n’y a eu aucun progrès ces cinq dernières années? Certainement pas.


Des progrès notables ont été accomplis sur le plan du développement, et les objectifs du Millénaire jouissent d’un appui sans précédent à l’échelle mondiale.  L’ONU mène plus d’opérations de maintien de la paix que jamais et, partout dans le monde, aide des pays déchirés par la guerre à instaurer une paix durable et à bâtir des institutions démocratiques solides.  Dans de nombreux pays, elle joue un rôle de premier plan dans l’acheminement et la coordination des secours humanitaires.


Mais aussi importante que soit l’action de l’ONU, il ne faut pas méconnaître l’ampleur des difficultés auxquelles la communauté internationale doit faire face.


Plus d’un milliard de personnes vivent encore dans la misère, et 20 000 connaissent chaque jour une mort qui aurait pu être évitée.  Le terrorisme est un problème pour tous les pays du monde, riches et pauvres, un problème d’autant plus grave que la prolifération des armes de destruction massive n’est pas maîtrisée.  D’innombrables personnes vivent en situation de guerre civile.  Et les droits de l’homme et les valeurs démocratiques continuent d’être foulés aux pieds dans de bien trop nombreux pays.


*     Pour le texte tel que prononçé, veuillez consulter la version anglaisehttp://www.un.org/News/Press/docs/2005/sgsm10082.doc.htm.


Quels que soient les progrès accomplis, je crois que nos réactions collectives sont généralement insuffisantes.  Mais je crois tout aussi fermement que cela peut changer.


La croissance économique et les avancées technologiques nous ont donné les moyens de régler les problèmes qui se posent.  Et grâce aux progrès des connaissances, conjugués à des échanges d’idées intensifs entre gouvernements, spécialistes du monde universitaire et membres de la société civile, nous avons, dans beaucoup de cas, la même conception des stratégies et priorités à adopter.


Le Sommet mondial est l’occasion de donner vie à cette vision des choses que nous partageons et de faire des progrès considérables sur les plans du développement, de la sécurité, des droits de l’homme et des réformes institutionnelles.


Dans le cadre des négociations relatives au projet de document, qui se déroulent sous la direction du Président de l’Assemblée générale, les États Membres examinent tout un éventail de questions.  Les choses n’ont pas été faciles, mais les États ont bien fait savoir qu’ils voulaient un texte fort. 


J’espère de tout cœur qu’ils parviendront à mettre au point un document comprenant une stratégie claire et acceptée par tous pour faire reculer la pauvreté de moitié au cours des 10 prochaines années; de nouvelles mesures pour combattre le terrorisme, instaurer une paix durable, défendre les droits de l’homme et prévenir les génocides; et d’importantes réformes institutionnelles de l’ONU, qui fête cette année son soixantième anniversaire.


Ces changements doivent inclure de nouvelles réformes de la gestion au Secrétariat, pour que le personnel retrouve son optimisme et le public sa foi dans l’intégrité et l’efficacité de l’ONU. 


Quels que soient les résultats du Sommet, il ne faudrait pas s’imaginer que les quelques jours à venir seront un aboutissement.  Ils constitueront plutôt un point de départ.  Tout de suite, il faudra penser à mettre en œuvre les décisions qui auront été prises.  En effet, l’utilité du processus se mesurera aux changements que percevront les peuples des Nations Unies.  C’est au niveau de leur vie quotidienne, de leur sécurité, de leur prospérité et des possibilités qui s’ouvrent à eux que nos progrès seront les plus visibles et nos échecs les plus douloureux. 


C’est pourquoi votre participation est si précieuse et si indispensable: vous devez vous assurer que le programme de réforme reçoive suffisamment d’attention politique, encourager vos gouvernements à faire preuve de bonne volonté et à donner effet aux engagements pris, veiller à ce que les gens de votre pays soient associés de près au processus et, bien sûr, faire en sorte que leurs préoccupations soient entendues.


En tant que parlementaires, vous personnifiez les principes démocratiques, qui sont énoncés dans la Déclaration universelle des droits de l’homme et que l’Organisation des Nations Unies aide de plus en plus, chaque année, à faire respecter.  En travaillant avec l’ONU, vous la rendez elle aussi plus démocratique.


Par ailleurs, vous tenez dans bien des cas les cordons de la bourse.  Vos décisions peuvent donc déterminer si votre pays mettra à la disposition de l’ONU les ressources dont elle a besoin pour être efficace.


Pour vous donner un exemple, une des réformes envisagées vise à ce que les organismes des Nations Unies aient la garantie de disposer de fonds dans les trois ou quatre jours suivant une soudaine catastrophe humanitaire, sans devoir attendre que les donateurs répondent à un appel d’urgence.  Que ce soit le tsunami qui s’est abattu sur l’Asie du Sud-Est l’an dernier ou l’ouragan qui a dévasté la côte sud des États-Unis la semaine dernière, les événements nous ont montré à maintes reprises à quel point il importe de pouvoir intervenir rapidement en cas de crise.  Je vous demande instamment d’appuyer le principe d’un Fonds central autorenouvelable d’urgence remanié et de verser des contributions au titre de ce fonds, pour que nous soyons là lorsque l’on a besoin de nous, chaque fois que l’on a besoin de nous et à temps pour sauver le plus de vies possible.


Je salue votre largeur de vue, votre conscience du fait que les problèmes d’aujourd’hui sont liés entre eux, et votre foi dans les solutions multilatérales, et vous invite à unir vos forces aux nôtres pour que, si vous vous réunissez encore d’ici cinq ans, nous puissions dire que nous avons fait des progrès considérables dans la modernisation de nos institutions et dans l’édification d’un monde plus libre, plus juste et plus sûr pour tous ceux qui l’habitent.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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