LE DERNIER RAPPORT DE L’EVALUATION DES ÉCOSYSTÈMES POUR LE MILLÉNAIRE (EM) INCITE LES ENTREPRISES À FAIRE FACE AUX DÉFIS ENVIRONNEMENTAUX ET MAXIMISER LES OPPORTUNITÉS ÉCOLOGIQUES
Communiqué de presse PNUE/302 |
LE DERNIER RAPPORT DE L’EVALUATION DES ÉCOSYSTÈMES POUR LE MILLÉNAIRE (EM) INCITE LES ENTREPRISES À FAIRE FACE AUX DÉFIS ENVIRONNEMENTAUX ET MAXIMISER LES OPPORTUNITÉS ÉCOLOGIQUES
(publié tel que reçu)
Nairobi, le 12 juillet 2005 (PNUE) – Selon un nouveau rapport publié aujourd’hui, les entreprises du secteur privé qui utilisent les ressources naturelles plus sagement ont de bonnes probabilités de voir une augmentation de leurs bénéfices et de profiter d’activités plus stables et prévisibles. Une grande partie des écosystèmes de la Planète tels que la pêche, les forets et les réserves en eau sont en voie de détérioration ou utilisés de façon non viable. Cela pourrait mener dans les cinq années à venir à une augmentation des dépenses pour les entreprises qui s’appuient directement ou indirectement sur des services qui proviennent de la nature.
Par conséquent, les entreprises qui gèrent les écosystèmes avec plus de précaution et qui investissent dans leur sauvegarde auront la possibilité de profiter d’une amélioration de leurs revenus, d’une meilleure image auprès des consommateurs et de nouvelles opportunités dans le monde des affaires. Elles seront également mieux placées pour répondre à des crises telles que la hausse du prix du pétrole, une baisse importante de disponibilité des matières brutes ou encore des réglementations et des lois plus sévères en matière d’environnement.
Entre-temps, il est impératif d’investir dans la recherche et le développement de technologies moins polluantes et plus écologiques afin de réduire la dégradation des écosystèmes et mieux utiliser les ressources et les services disponibles en nature.
Les investissements dans les nouvelles technologies ont de bonnes chances de rapporter économiquement et de générer de nouvelles activités et produits compte tenu du fait que les gouvernements, les autorités locales, les actionnaires et les consommateurs exigent de plus hauts standards et une responsabilité accrue.
Ces considérations font partie des conclusions du dernier rapport de l’Evaluation des écosystèmes pour le Millénaire (EM) intitulé Ecosystèmes et bien-être humain : opportunités et défis pour le commerce et les entreprises.
M » Klaus Toepfer, Directeur exécutif du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) qui a joué un rôle clé dans l’Evaluation et son rapport de synthèse, a déclaré que « Dans le passé les ressources et les services fournis par la nature ont été trop souvent considérés comme illimités et disponibles à un moindre coût. Ce rapport établit que cela doit et va changer car ces ressources sont de plus en plus rares et la société civile réclame une plus grande attention dans la gestion de l’environnement ».
« Une grande partie de ce qui reste du capital naturel, y compris la diversité génétique ainsi que les matières premières et les services qui sont à la base de l’industrie agro-alimentaire, pharmaceutique et du tourisme se trouvent dans les pays en voie de développement. Par exemple la capacité d’absorption et de stockage de dioxyde de carbone des forets tropicales est aujourd’hui estime à 60 milliards par an. Nous avons besoin de mécanismes financiers inventifs et d’incitations afin de donner à ces ressources leur valeur réelle et d’encourager des formes de réinvestissement dans le capital naturel que nous avons déjà surexploité »a-t-il ajouté.
« En agissant ainsi non seulement nous conserveront les écosystèmes qui entretiennent la vie sur la terre et dont dépendent les générations actuelles et futures, mais nous créerons de nouvelles formes de revenu pour éliminer la pauvreté et atteindre les Objectifs du millénaire pour le développement dont l’implémentation doit être passée en revue au Sommet Mondial 2005 qui se tiendra à New York en septembre prochain » a expliqué Monsieur Toepfer.
« Heureusement de nombreuses entreprises en sont déjà conscientes et se sont attaqués à ces problèmes fondamentaux en adhérant à des initiatives telles que le Pacte mondial proposé par le Secrétaire général des Nations Unies. De nouveaux marchés sont en cours de développement par exemple dans le domaine de l’accès et la gestion des ressources génétiques. De nombreux gouvernements ont déjà commence à définir des réglementations et des législations afin d’orienter les entreprises du secteur privé vers une gestion durable des ressources naturelles » « Cependant, étant donné l’ampleur de la détérioration de l’environnement et l’urgence d’agir il reste énormément à faire. J’espère que ce rapport, qui représente le travail de 1300 experts y compris des représentants du monde de l’entreprise, sera une véritable sonnette d’alarme » a conclu M. Toepfer.
L’Evaluation des écosystèmes pour le Millénaire (EM) dans son ensemble est arrivé à la conclusion que deux tiers des écosystèmes mondiaux comprenant aussi bien les zones humides que les zones côtières , les sols et les forets sont détériores ou bien gérés de façon non viable.
Ce nouveau rapport de synthèse établi que cela comporte d’importantes répercussions pour le commerce et les activités des entreprises.
Quelques points clé du rapport.
Le commerce et l’industrie comptent sur des écosystèmes tels que les forets, les prairies, les mangroves, les fleuves, les lacs et bien d’autres pour une série de services comprenant la purification de l’eau et de l’air, le stockage des gaz à effet de serre, l’élevage de poissons, la pollinisation des cultures céréalières, les matières premières et de nouveaux produits.
L’impact du à la détérioration de l’écosystème se fera sentir à court terme – pendant les cinq prochaines années – et à long terme sur les 50 ans à venir.
Les changements dans les écosystèmes augmentent la possibilité de « surprises » dans le futur telles que l’appauvrissement de ressource alimentaires disponibles auparavant, l’apparition d’épidémies, d’inondations catastrophiques ou la disparition d’espèces de grande valeur économique.
La valeur ou les bénéfices provenant de beaucoup d’écosystèmes sont plus importants quand ceux-ci sont préservés que quand ils ont été endommagés ou reconvertis pour de nouvelles utilisations. Par exemple, des zones humides au Nord de l’Europe valent jusqu'à 6.000US$ l’hectare si elles sont intactes mais leur valeur marchande se réduit à 2000US$ si elles ont été asséchées et reconverties à l’agriculture intensive.
Les mangroves tropicales valent $1,000 l’hectare à l’état naturel. Une fois défrichées pour faire place à la culture de crustacés, le même terrain ne vaux plus que $200 l’hectare.
La pénurie d’eau est certainement une menace très importante pour les activités économiques et aura un impact, comme dans le cas des réserves de pétrole, sur les entreprises un niveau mondial. Jusqu'à un cinquième de l’eau douce utilisée actuellement va au delà d’une exploitation durable des réserves et n’est possible que grâce au transfert d’eau et une exploitation non viable des eaux souterraines.
Dorénavant, les entreprises devront tenir compte de la disponibilité en eau au moment de choisir où implanter leurs activités. Entre-temps, les sociétés qui auront trouvé des moyens plus efficaces pour recycler l’eau seront avantagées. Le changement climatique représente d’une part une menace et d’autre part de nouvelles opportunités pour le commerce et l’industrie en fonction de l’impact sur les écosystèmes et leurs ressources et des possibilités dérivant du développement et de la commercialisation de technologies économisant l’émission de CO2. La surexploitation de l’environnement marin a déjà des répercussion sur l’économie dues à une réduction des stocks de poissons. La pollution qui est a l’origine d’épidémies et l’apparition de « zones mortes » dans les océans au niveau mondial ne feront qu’aggraver le problème et augmenter le nombre de secteurs professionnels touchés.
L’appauvrissement des stocks de poisson est à l’origine du succès des fermes piscicoles et de la production de crevettes. Une prise de conscience croissante parmi les consommateurs de l’impact environnemental de ces exploitations contribue aujourd’hui au développement de sociétés qui utilisent des pratiques plus respectueuses de l’environnement.
Les entreprises qui continuent à polluer et participent à la détérioration des écosystèmes pourront finir par se voir expulsées des zones plus rentables par d’autres sociétés privées. Le rapport cite le cas du tourisme.
« Avec le tourisme qui devient un des plus grands employeurs au monde et un important facteur économique dans les pays en voie de développement, les forets originaires, les récifs coralliens et autres ressources naturelles seront de plus en plus considérées comme des atouts économiques fondamentaux par de nombreuses entreprises ».
Les entreprises qui négligent de prendre en compte les risques que représentent la dégradation des écosystèmes et les avantages économiques qui peuvent dériver de leur sauvegarde pourraient s’apercevoir que la situation financière et les assurances deviennent de plus en plus difficiles et chères.
Le risque environnemental ainsi que l’importance des écosystèmes sont de plus en plus pris en considération par les responsables financiers. Cette nouvelle attitude a été récemment soulignée dans de nombreuses recherches et rapports y compris celui réalisé par le programme Finance Initiative du PNUE et appuyé par de nombreuses institutions financières.
Ce qu’en disent les Chefs d'entreprise : Antony Burgmans, président, Unilever N.V : "les solutions du passé ne sont souvent pas assez solides dans les conditions de changement mondial et doivent être repensées et re-mises en œuvre".
Steve Percy, Président-directeur général retraité de BP America et co-responsable du nouveau rapport : "Toutes les entreprises seront plus compétitives si elles définissent leurs stratégies en prenant en compte la condition actuelle et future des écosystèmes et des ressources qui en dérivent, et en ce sens l’Evaluation des écosystèmes pour le Millénaire (EM) fournit une excellente source d’information sur les tendances et les liens ayant un intérêt pour le commerce ».
The World Business Council for Sustainable Development: « Les affaires ne peuvent pas fonctionner si les écosystèmes et les services qu'ils fournissent -- comme l'eau, la biodiversité, les fibres, la nourriture et le climat -- sont dégradés ou en déséquilibre ».
Jeffrey Immelt, Président et CEO de General Electric: "Nous focaliserons notre énergie, technologie et compétences, ainsi que nos infrastructures pour développer les solutions de demain telles que l'énergie solaire, les locomotives hybrides, les cellules de carburant, les moteurs d'avion a émission de gaz réduite, des matériaux plus légers et plus forts, l'éclairage efficace, et la technologie pour la purification de l’eau".
Notes à l’intention des éditeurs: Le rapport Ecosystèmes et bien-être
humain : opportunités et défis pour le commerce et les entreprises est disponible en ligne en anglais à l’adresse suivante: www.maweb.org/documents/PrivateSectorFinal.pdf.Pour plus d’information, veuillez contacter : Nick Nuttall, Porte-parole du PNUE, Bureau du Directeur exécutif, au Tel : +254 20 62 3084; Mobile: +254 733 632 755, courriel: nick.nuttall@unep.org
Si une réponse ne vous parvient pas immédiatement, veuillez contacter Elisabeth Waechter, Chargée des relations presse et de l'information au PNUE, au Tel: 254 20 623088, Mobile: 254 720 173968, courriel: elisabeth.waechter@unep.org
Communiqué de presse du PNUE 2005/36.
* *** *