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PNUE/287

UN PLAN MINIER EST MIS EN PLACE POUR DÉSAMORCER LES BOMBES À RETARDEMENT ÉCOLOGIQUES QUI MENACENT L’EUROPE

17/05/2005
Communiqué de presse
PNUE/287

UN PLAN MINIER EST MIS EN PLACE POUR DÉSAMORCER LES BOMBES À RETARDEMENT ÉCOLOGIQUES QUI MENACENT L’EUROPE


(Publié tel que reçu)


CLUJ-NAPOCA/NAIROBI, le 13 mai 2005 (PNUE) -- Des gouvernements prenant part à une conférence internationale en Roumanie adopteront aujourd’hui une stratégie importante visant à réduire les risques écologiques associés à l’exploitation minière en Europe de l’est.


Le projet, résultat des délibérations de la conférence qui réunit ministres et dignitaires de plus d’une douzaine de pays de la région, mènera certainement à des évaluations détaillées de sites dont l’exploitation est devenue source de pollution et de tension dans une région déjà volatile.


La stratégie pourra également susciter le soutien financier, technique et administratif requis pour le nettoyage des vielles mines, fonderies et infrastructures de transformation de la région.


Le plan prévoit également d’imposer des normes sanitaires et environnementales plus strictes à l’égard de l’opération de nouvelles mines; il compte aussi assurer une planification plus réfléchie de la fermeture et de la mise hors service éventuelle des mines.


En outre, la stratégie accélérera la mise en place et l’expansion de systèmes d’alerte rapide au long de rivières et d’affluents importants afin de prévenir les pays de la région d’incidents de pollution chronique.


Des études, entreprises à la demande du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), ont conclu que de nombreux vieux sites abandonnés posent des problèmes aussi bien au niveau environnemental, politique que social.


Les sites, repérés en Albanie, en Bosnie Herzégovine, dans l’ancienne République yougoslave de Macédonie, en Serbie et Monténégro, et au Kosovo, étaient autrefois des lieux d’extraction et de transformation de métaux tels que le zinc, le cadmium, le cuivre, la bauxite, l’argent et l’or.


Selon les conclusions des experts, plus du tiers de ces sites au nombre de 150 et parmi lesquels on compte des mines abandonnées, représente un danger potentiel pour la santé publique, l’environnement et la stabilité régionale.


Même certaines mines régionales encore en opération pourraient constituer une menace.  En l’an 2000, une quantité importante de cyanure provenant d’une mine en Roumanie a contaminé et sérieusement endommagé le Danube en Hongrie, suite au déversement de rejets miniers dans la Tisza, un de ses tributaires.


Le plan d’action, présenté sous forme de déclaration pour "Réduire les risques environnementaux et sécuritaires découlant de l’exploitation minière en Europe du Sud-Est et dans le Bassin de la Tisza", vise à adresser les vastes questions auxquelles sont confrontés les gouvernements, les autorités locales et les industries.


Klaus Toepfer, le Directeur exécutif du PNUE, a déclaré à l’occasion de son adoption: « Nous avons maintenant un engagement concret des pays de la région en vue d’adresser la menace réelle qui découle de l’exploitation minière et des industries connexes.  J’espère que cet engagement sera assorti du soutien des gouvernements d’autres régions, d’agences telle que la Commission européenne, d’industries et d’autres institutions afin de mettre l’exploitation minière dans la région sur une voie résolument viable. »


« La région est dotée de réserves minérales abondantes.  Les mines, si exploitées de façon durable suivant des normes internationales, ont donc un rôle important à jouer pour assurer une croissance économique et afin de surmonter la pauvreté dans cette partie de l’Europe.  Ainsi, l’exploitation minière peut contribuer à la réalisation, d’ici à 2015, des Objectifs du millénaire pour le développement.  Celles-ci visent à éradiquer la pauvreté, à améliorer la santé de l’homme aussi bien qu’à assurer un approvisionnement adéquat en eau propre, une sécurité alimentaire et un environnement durable », explique-t-il.


« Malheureusement, les pratiques d’autrefois ont laissé des séquelles que nous ne pouvant plus ignorer si nous comptons améliorer la stabilité à l’intérieur aussi bien qu’à l’extérieur de la région.  J’espère que la déclaration qui ressort de cette conférence importante, si adroitement organisée par le Gouvernement de la Roumanie, clôturera ce chapitre peu luisant et en ouvrira un nouveau, plus propre, plus prospère et plus stable, pour la région et ces habitants », poursuit Klaus Toepfer.


La pollution, présente par exemple sous forme d’anciens entrepôts de produits chimiques, de réacteurs nucléaires vieillissant ou d’usines endommagés et en ruine, est devenue un problème majeur dans les Etats de l’ancienne Union soviétique.


Une autre étude, publiée récemment par le PNUE dans le cadre de son initiative en matière d’Environnement et de Sécurité, l’initiative EnviSec, a conclu qu’une dégradation de l’environnement peut nuire à la sécurité locale et internationale en « renforçant et accentuant les griefs au sein et entre sociétés ».


EnvSec est un projet conjoint du PNUE, de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), le Programme de l’ONU pour le développement (PNUD) et l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN).


La même étude, qui a analysé les « points chauds » environnementaux dans les Caucase australes, et plus précisément en Arménie, Azerbaïdjan et Georgie, a également conclu qu’un environnement en déclin peu engendrer des troubles en « affaiblissant les Etats » et en érodant l’autorité des gouvernements.


D’autre part, le rapport souligne le rôle que l’environnement peu jouer dans la promotion de la paix, puisque de nombreux problèmes de pollution dépassent les frontières communautaires et nationales.


Travailler de concert pour résoudre des problèmes environnementaux peut renforcer la confiance et la compréhension entre peuples et engendrer des relations politiques plus stables.


La pollution minière et de ses industries connexes a été identifiée par les pays de l’Europe du sud-est et du Bassin de la Tisza comme étant une des plus importantes menaces environnementales et sécuritaires.


Un nouveau rapport du groupe EnvSec intitulé « Mining for Closure » soutient que la pollution des cours d’eau par des rejets toxiques miniers est un des problèmes les plus sérieux auxquels les pays doivent faire face.


Le rapport identifie certaines des raisons pour lesquelles l’exploitation minière est devenue un tel problème dans la région.  Parmi elles, on notera : l’absence, jusqu’à la fin du XXème siècle, de politiques de nettoyage ou de réhabilitation dans les pays concernés; un manque de ou une mauvaise mise en vigueur de règlements, même dans le cas où elles existent; une insuffisance de fonds publiques pour assurer le nettoyage de mines lorsque les sociétés minières font faillite; la mauvaise gestion des mines; la disparition des dossiers suite à des troubles politiques, des fermetures imprévues, des conflits et l’exploitation illicite des mines.


Le rapport, dont les recommandations sont à la base du plan d’action convenu cette semaine, trace également la voie à prendre pour que les pays de la région puissent réduire les risques de pollution fluviale transfrontière et traite également d’autres questions telles que la pollution atmosphérique sur de longues distances.


Ainsi, les pays qui adhéreront prochainement ou qui se portent candidats à l’adhésion à l’Union Européenne pourront se conformer à la réglementation en matière d’environnement et de sécurité.


Les recommandations comprennent la mise en place et l’expansion de systèmes d’alerte rapide pour prévenir les autorités nationales et des pays voisins d’incidents et de déversements de pollution chronique.  Sur la liste des recommandations figure également : un inventaire détaillé des « points chauds » en matière de pollution; un programme détaillé pour entreprendre le nettoyage et la fermeture des sites prioritaires considérés trop dangereux à exploiter ou à abandonner dans leur état actuel; la promulgation de lois sur la fermeture de mines, régies par une agence étatique unique; le renforcement des capacités institutionnelles, telles que celles des inspecteurs des mines afin qu’ils puissent traiter plus efficacement des séquelles des vieilles mines et assurer que les nouvelles respectent les nouvelles normes environnementales et sécuritaires, plus strictes; des lois et des directives efficaces qui régissent le rôle et les responsabilités des gouvernements et des opérateurs miniers – ces lois et directives toucheront à des questions aussi variées que la responsabilité juridique en cas de déversements accidentels, et le besoin de mettre des fonds de côté pour assurer la réhabilitation et la transformation de sites en fin d’opération rentable.


Le rapport « Mining for Closure » appelle également tous ceux impliqués à chercher à inclure la totalité des parties prenantes, y compris les communautés locales.


Le rapport souligne que, afin d’assurer la stabilité des communautés et des pays, il est essentiel de considérer des questions et des solutions économiques et sociales plus larges, pour faire en sorte que les écoles, les cliniques et autres services essentiels continuent de fonctionner bien après la fermeture d’une mine.


Notes aux éditeurs


La Conférence sous-régionale « Réduire les risques environnementaux et sécuritaires de l’Exploitation minière en Europe du sud-est et dans le Bassin de la Tisza » se tient du 12 au 14 mai 2005 à l’Hotel City Plaza à Cluj-Napoca (Roumanie).


« Mining for Closure: Policies, Practices and Guidelines for Sustainable Mining and Closure of Mines » ainsi que d’autre documents clé, dont ceux de la conférence, sont disponibles en ligne sur www.envsec.org.


Pour plus d’informations, veuillez contacter Eric Falt, Directeur de la Communication et de l’Information au Tel: +254-20-62-3292, Mobile: +254-733-682-656 ou +1-917-434-9338, courriel: eric.falt@unep.org; ou Nick Nuttall, Porte-parole du PNUE / Relation média, au Tel: +254-20-62-3084, Mobile: +254-733-632755, courriel: nick.nuttall@unep.org.


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