OUVERTURE DE LA CONFÉRENCE DPI/ONG: À LA VEILLE DU SOMMET DES CHEFS D’ÉTAT ET DE GOUVERNEMENT, LA SOCIÉTÉ CIVILE FAIT ENTENDRE SA VOIX
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Conférence annuelle DPI/ONG
Séance du matin
OUVERTURE DE LA CONFÉRENCE DPI/ONG: À LA VEILLE DU SOMMET DES CHEFS D’ÉTAT ET DE GOUVERNEMENT, LA SOCIÉTÉ CIVILE FAIT ENTENDRE SA VOIX
La 58ème Conférence annuelle du Département de l’information pour les organisations non gouvernementales (DPI/ONG) s’est ouverte au Siège des Nations Unies à New York. Réunis jusqu’au 9 septembre 2005, 3500 représentants de 1160 organisations non gouvernementales et de la société civile, venant de 124 pays, vont faire entendre leurs voix pour la paix, la conclusion de partenariats et le renouveau de l’Organisation.
Qualifiant la société civile de « gardienne de la réforme du système des Nations Unies », le Secrétaire général adjoint à la communication et à l’information de l’ONU, M Shashi Tharoor, a souhaité que les ONG utilisent leurs compétences, après le Sommet, pour s'assurer que les engagements qui seront alors pris par les quelques 170 leaders du monde sont effectivement respectés, et cela en décembre, en avril ou en juin, en 2005 en 2010 ou en 2015.
Pour le Président de la 59ème session de l’Assemblée générale des Nations Unies, M. Jean Ping (Gabon), les ONG sont des « composantes essentielles des nations » et participent au développement des sociétés, à la promotion d’une culture de paix et à la protection des droits de l’homme. Il a notamment souligné que l’appui et la contribution de la société civile au traitement des grandes questions, singulièrement dans le cadre du renforcement des Nations Unies, sont indispensables au tracé d’un avenir commun. Il a souhaité qu’un dialogue fructueux se dégage des échanges entre les représentants des ONG, ceux des États Membres et leurs élus, afin que l’action des ONG trouve toute sa place dans l’édification d’un monde meilleur.
Les ONG, « partenaires essentielles », a dit de son côté M. Jan Egeland, Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d’urgence des Nations Unies, en évoquant le récent ouragan Katrina et le tsunami de décembre 2004 dans l’océan Indien qui ont montré que personne n'est à l'abri des catastrophes naturelles. M. Egeland invitant les ONG à participer à l'effort de coordination des affaires humanitaires, a souligné la nécessité d'un système efficace, prêt à sauver des vies là où il le faut et quand il le faut. Pour se faire, trois conditions, a-t-il dit: une base de financement certaine; une capacité de réaction renforcée; et un droit d'accès plus sûr au terrain pour les travailleurs humanitaires, pour que l'aide humanitaire ne soit plus une loterie à laquelle on gagne ou on perd.
« Faisons résonner dans le monde entier la clameur des Africains: « nous n’allons plus mourir, mais vivre pour l’Afrique », afin que tous soient libres », a de son côté exhorté la Coordonnatrice du Réseau pour la réduction de la dette du Kenya, Administratrice de programmes ayant trait aux objectifs du Millénaire pour le développement au sein de la Conférence des églises de toute l’Afrique, Mme Wahu Kaara. Celle qui est aussi membre et fondateur de l’Appel mondial à l'action contre la pauvreté, a exhorté le monde dit développé à également écouter ses millions de citoyens qui l’appellent à lutter lui aussi contre la pauvreté et à dégager les fonds nécessaires, qu’il a su trouver du jour au lendemain pour la guerre en Iraq. Elle a regretté que l’on privilégie la guerre contre la terreur au détriment des Objectifs du Millénaire pour le développement souhaité que ces derniers s’imposent comme des droits humains ayant force de loi.
Mme Joan Levy, Présidente du Comité exécutif ONG/DPI a déclaré que ce comité avait pour ambition de servir de passerelle entre la communauté des ONG et le Département de l'information et a présenté les mécanismes en place pour permettre aux ONG de mieux informer les Nations Unies sur leurs activités à travers le monde. Par ailleurs, M. Joseph Cornelius Donnelly, Président de la 58ème Conférence DPI/ONG, a invité tous les participants, qu’ils soient présents physiquement ou via Internet, à s’associer au renouveau de l’ONU et à faire entendre leur message et changer le monde.
Cette Conférence est organisée en partenariat avec le Département de l'information de l'ONU et les ONG associées, avec la participation des organisations non gouvernementales ayant des relations consultatives avec les Nations Unies par l'intermédiaire du Conseil économique et social nombre desquelles sont représentées par la Conférence des organisations non gouvernementales (CONGO). Pour la première fois en 58 ans d’existence, la Conférence comprendra des tables rondes rassemblant des participants de la société civile, des représentants d’États Membres et des présidents de parlements du monde entier, dans le but d’examiner les engagements que devraient prendre les États à l’occasion du Sommet mondial. Dans ce contexte, un espace de discussion en ligne est accessible à l’adresse www.unngodpiconference.org.
Déclarations
M. SHASHI THAROOR, Secrétaire général adjoint à la communication et à l’information de l’ONU, a souligné l'intérêt exceptionnel que suscite cette 58ème Conférence puisque l'on constate la présence de 3500 personnes représentant 1160 organisations non gouvernementales et de la société civile de 124 pays, alors que seulement 2700 personnes étaient attendues. Il a indiqué que cette Conférence était différente des autres, parce qu'elle était liée aux autres processus des Nations Unies, après que le rapport Cardoso eut demandé qu’elle soit plus étroitement rattachée aux processus intergouvernementaux et qu'elle s'inspire plus de l'ordre du jour de l'Assemblée générale. Le Secrétaire général qui recherche des nouvelles façons de renforcer la coopération entre la société civile et les Nations Unies dans le but d'atteindre nos objectifs communs, a-t-il ajouté, nous charge de mettre en place les moyens de promouvoir une interactivité plus structurée entre la société civile et les États Membres. Alors que 170 dirigeants du monde se réuniront ici la semaine prochaine dans le cadre du Sommet 2005 des Nations Unies pour discuter notamment de l'architecture internationale, a-t-il insisté en direction des représentants de la société civile, vos vues et vos propositions doivent être entendues sur ce qui doit être fait pour faire face aux défis qui nous attendent au XXIème siècle. A cet égard, l’intervenant a rappelé que les représentants des États Membres des Nations Unies se réunissaient dans des salles connexes afin de s'entendre sur les questions qui restent en suspens d'ici à la semaine prochaine. Il a déclaré que cette Conférence DPI/ONG faisait partie d'un vaste processus axé sur le Sommet dont le succès se révélera dans les années à venir. Si les gouvernements ont un rôle clé à jouer comme les Nations Unies et la société civile, il a qualifié cette dernière de gardien de la réforme du système international en souhaitant que les organisations non gouvernementales et la société civile dans son ensemble utilisent leurs compétences pour demander plus lorsqu’elles estiment cela nécessaire. Elles devront ensuite s'assurer que les engagements qui seront pris en septembre 2005 sont effectivement respectés en décembre, en avril et en juin que ce soit en 2005, en 2010 ou en 2015.
M. JEAN PING, Président de la 59e session de l’Assemblée générale des Nations Unies, a estimé que la présence des ONG témoignait de la volonté de la société civile de prendre une part active dans la recherche de solutions aux problèmes auxquels la communauté internationale est confrontée. Rappelant que ces assises se tenaient à trois mois d’intervalle des auditions de l’Assemblée générale avec les représentants des ONG, de la société civile et du secteur privé, il a jugé qu’elles constituaient une excellente occasion pour poursuivre le dialogue entre les Présidents de Parlement du monde entier, réunis à l’ONU à partir de ce jour, les États Membres et la société civile.
Les ONG, les organisations de la société civile et du secteur privé sont des composantes essentielles des nations, dont l’action complète celle des Etats et des organisations internationales. Les ONG participent au développement collectif des sociétés, à la promotion d’une culture de paix et à la protection des droits de l’homme, a affirmé Jean Ping. L’appui et la contribution de la société civile au traitement des grandes questions, singulièrement dans le cadre du renforcement des Nations Unies, sont indispensables au tracé d’un avenir commun. Jean Ping a donc souhaité qu’un dialogue fructueux se dégage des échanges entre les représentants des ONG, ceux des États Membres et leurs élus, afin que l’action des ONG trouve toute sa place dans l’édification d’un monde meilleur.
M. JAN EGELAND, Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d’urgence des Nations Unies, a mis l'accent, dans le contexte du tsunami qui a frappé l'Asie et du récent ouragan Katrina, sur l'urgence de faire face aux catastrophes naturelles alors que la faim liée aux problèmes climatiques menacent des millions de personnes à travers le monde. Il a indiqué que les récentes catastrophes naturelles, notamment l'ouragan Katrina, avaient mis en évidence que personne n'était à l'abri. Plus que jamais, a-t-il insisté, nous avons besoin d'un système humanitaire efficace et prêt à sauver des vies là où il le faut et quand il le faut. Pour se faire nous avons besoin de trois conditions: une base de financement sûre; une capacité de réaction renforcée et efficace; et un droit d'accès au terrain plus sûr pour les travailleurs humanitaires, pour que l'aide humanitaire ne soit plus une loterie à laquelle on gagne ou on perd.
Aujourd'hui comme demain, a-t-il ajouté, les plus grands besoins se manifestent en Afrique ou les catastrophes naturelles, les maladies, les lacunes de la gouvernance et l'insuffisance de l'aide internationale compromettent toute chance de développement. Il a souligné qu’une attention prioritaire devait être accordée à ce continent qui demeure celui qui dispose du plus grand potentiel de développement car étant le plus jeune. Il a évoqué des « tsunamis silencieux » qui menacent quotidiennement 20 millions de personnes en Afrique ou un habitant sur trois souffre de malnutrition, alors que des centaines de milliers d'enfants meurent chaque année de causes liées à ce problème et autres questions de santé.
L’intervenant a qualifié les ONG de partenaires essentielles des Nations Unies dans leur travail humanitaire. Notant qu'elles disposaient souvent d'un excellent accès au terrain, il a invité les ONG à prendre part à l'effort de coordination des affaires humanitaires des Nations Unies. Il a noté que si les ONG avaient aussi acquis davantage d'importance, elles devaient assumer davantage de responsabilités et rendre pleinement compte aux gouvernements et institutions qui les financent. Enfin, il a souhaité une révolution morale et éthique qui soit à la hauteur de la révolution technologique. Il a formé le vœu que la réaction exceptionnelle qui a suivi le tsunami devienne la norme pour toutes les catastrophes au monde. Dans ce contexte, il a rappelé notamment que 3,5 millions de personnes étaient décédées au cours des dix dernières années en République démocratique du Congo (RDC).
Mme WAHU KAARA, Coordonnatrice du Réseau pour la réduction de la dette au Kenya, Administratrice de programmes ayant trait aux objectifs du Millénaire pour le développement au sein de la Conférence des églises de toute l’Afrique, et membre fondateur de l’Appel mondial à l'action contre la pauvreté, a rappelé que plusieurs engagements en faveur de la réduction de la pauvreté et des inégalités avaient été pris en 2005. L’Appel mondial à l'action contre la pauvreté, lancé en janvier, implique des millions de citoyens ordinaires dans le monde entier. L’Afrique mène un combat déterminé contre la pauvreté, a-t-elle déclaré, les campagnes pour l’application des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) sont à l’œuvre dans vingt pays du continent. Le monde dit développé doit également écouter ses millions de citoyens qui l’appellent à lutter lui aussi contre la pauvreté et à dégager les fonds nécessaires, qu’il a su trouver du jour au lendemain pour la guerre en Iraq. En tant que civilisation, nous sommes tous parvenus à un tournant qui nous oblige à réfléchir à notre destinée et à dialoguer pour nous libérer. La pauvreté ne peut être éradiquée sans un programme de développement global et elle nécessite de mettre un terme à la vision dominante selon laquelle seul le marché est source de développement.
Le développement ne peut naître que de la société, a affirmé Mme WAHU KAARA, les peuples doivent choisir leur type de modernité et l’autonomie et la démocratie sont donc cruciales. Elle a appelé à s’opposer au discours de certaines organisations internationales, comme le fait le mouvement alter mondialiste, ajoutant que la justice économique est nécessaire pour éradiquer la pauvreté, tout comme la réduction des inégalités entre et à l’intérieur des pays.
Mme WAHU KAARA a ensuite relevé que le monde se concentrait sur la prétendue guerre contre la terreur, et non sur les OMD, qui ne seront probablement pas atteints dans la plupart des pays, notamment en Afrique. Elle a souligné qu’à travers le monde, les citoyens étaient choqués tandis que certains pays demandent la suppression de certains OMD à une semaine du Sommet qui examinera les progrès accomplis dans leur mise en œuvre. Elle a d’ailleurs regretté que la société civile n’ait pas accès à ce Sommet et elle a donc transmis huit demandes. Les pays africains ne veulent plus des paroles mais des engagements précis ; ils veulent que les engagements soient contrôlés par les gouvernements ; que les OMD deviennent des droits humains ayant force de loi ; que les pays riches versent 0,7 % de leur PIB à l’Aide publique au développement d’ici 2010 ; que l’aide ne soit plus conditionnée à des critères offensifs ; que l’intégralité de la dette des pays les plus pauvres soit supprimée ; que l’équité dans les relations commerciales constitue une priorité ; que les barrières érigées par les pays riches à l’entrée de leurs marchés soient enfin éradiquées. Nous devons reconnaître que nous avons créé la pauvreté et nous devons choisir de créer la prospérité pour tous, a-t-elle déclaré. Faisons résonner dans le monde entier la clameur des Africains: « nous ne voulons plus mourir mais vivre pour l’Afrique », afin que tous soient libres.
Mme JOAN LEVY, Présidente du Comité exécutif ONG/DPI qui représente plus de 1 500 ONG dans le monde a expliqué que dans son travail, ce Comité s'est concentré sur trois axes: la communication, le contact et le partenariat. Il a pour ambition de servir de passerelle entre la communauté des ONG et le Département de l'information et aide les ONG à mieux informer les Nations Unies sur leurs activités à travers le monde. Elle a souligné les efforts du Comité pour voir comment les ONG pouvaient aux niveaux local, national et mondial conclure des partenariats efficaces avec tous ceux qui partageaient leurs préoccupations. En outre, a-t-elle ajouté, nous avons décidé de publier en juin dernier un calendrier mentionnant les événements organisés par les ONG et répondant aux préoccupations des Nations Unies. Elle a également mentionné la mise en place d'un nouveau programme de tutorat qui devrait entrer en vigueur cet automne et ayant pour objectif d'aider les ONG des pays en développement qui ont le statut consultatif et qui éprouvent des difficultés à suivre ce qui se passe au Siège des Nations Unies à New York, à être représenté par des étudiants présents à New York. Elle a particulièrement mis l'accent sur une nouvelle initiative commune au Comité exécutif ONG/DPI ainsi qu'à la Conférence des organisations non gouvernementales (CONGO) et à plusieurs autres organisations non gouvernementales, au cours des dernières années, pour étudier comment la société civile pouvait avoir une contribution décisive au prochain sommet de l'Assemblée générale en ce qui concerne l'examen des progrès réalisés dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). Elle a indiqué que ce Groupe qui s'était fait connaître sous l'appellation "Réseau des ONG du Millénaire +5" était passé de dix réseaux basés à New York à 300 groupes à travers le monde et continuait de croître par phénomène de bouche à oreille ou par le bais d'Internet.
En outre, l’intervenante a insisté sur l'importance de l'échange informel qui a eu lieu au mois de juin entre l'Assemblée générale et l'ECOSOC à l'initiative de M. PING, Président de l'Assemblée générale, qui a permis d'entendre les préoccupations de 200 représentants de la société civile avec la participation de 22 États Membres.
M. JOSEPH CORNELIUS DONNELLY, Président de la 58e Conférence annuelle du Département de l’information pour les organisations non gouvernementales, a déclaré qu’en ce jour, sur la place principale du village mondial, chaque voix comptait, car 2015 commençait dès aujourd’hui. Il a donc invité tous les participants à la Conférence, qu’ils soient présents physiquement ou via Internet, à faire entendre leur voix. Plus de 124 pays et plus de mille organisations sont représentées. Il s’agit de voix parlant en faveur de la paix, des partenariats et du renouveau, afin d’assurer à tous développement humain, droits de l’homme, paix, sécurité, liberté et égalité. M. Donnelly s’est demandé de quelle façon ces voix pourraient se faire entendre en tant qu’authentiques partenaires, et si elles étaient prêtes à relever les défis qui vont se poser jusqu’en 2015. Il a également appelé chacun à s’ouvrir aux voix des autres, qui n’ont pas encore pu s’exprimer. Citant un collègue, il a remarqué que les ONG n’étaient jamais aussi mauvaises que lorsqu’elles se comportaient comme les gouvernements qu’elles critiquent. Nos voix si nombreuses partagent nombre de visions communes d’un avenir différent et d’un meilleur chemin, a-t-il déclaré. Nous avons tous besoin de plates-formes différentes mais nous pouvons communiquer en tant que participant d’un même esprit, qui nous pousse tous à arborer un bracelet blanc. Invitant les participants à la Conférence à consulter les documents qui y sont liés, il a estimé que tous devaient s’associer à la rénovation des Nations Unies. Usez de vos voix et de vos contacts pour faire entendre notre message et changer le monde, a-t-il ajouté. Expliquant qu’il n’était pas venu jusqu’à New York pour pleurer mais pour écouter, il a évoqué le cas de plusieurs personnes luttant au sein d’ONG de par le monde ou au sein des Nations Unies, dans l’espoir de mettre l’histoire au service des peuples. Les ONG seront des partenaires mûrs partout où on aura besoin d’elles, a affirmé M. Donnelly, nous devons trouver et ouvrir la porte qui permettra de faire passer notre voix. Continuez de faire entendre vos voix et élevez-les pour que vos gouvernements honorent et concrétisent leurs promesses, et utilisons ces trois jours pour progresser, a-t-il conclu.
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