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ENV/DEV/858

LES PARTICIPANTS AU FORUM DES NATIONS UNIES SUR LES FORÊTS S’INQUIÈTENT DE L’ABSENCE DE PROGRÈS SUR LES MOYENS DE MISE EN ŒUVRE DES ENGAGEMENTS

26/05/2005
Communiqué de presse
ENV/DEV/858

Forum des Nations Unies sur les forêts

Cinquième session

9e & 10e séances – matin & après-midi


LES PARTICIPANTS AU FORUM DES NATIONS UNIES SUR LES FORÊTS S’INQUIÈTENT DE L’ABSENCE DE PROGRÈS SUR LES MOYENS DE MISE EN ŒUVRE DES ENGAGEMENTS


Ministres, responsables d’organisations affiliées au Partenariat de la collaboration sur les forêts (CFP) et représentants de grands groupes se sont penchés aujourd’hui sur l’efficacité de l’Arrangement international sur les forêts (AIF). 


Un projet de déclaration ministérielle, devant clôturer cette deuxième journée de dialogue de haut niveau qu’organisait le Forum des Nations Unies sur les forêts (FNUF), a, dans un premier temps, été adopté par acclamation.  Toutefois, à la demande du Luxembourg, qui assure la présidence de l’Union européenne, l’adoption n’a pas été validée, le texte de la déclaration n’ayant pas été distribué au préalable aux délégations.  Une fois le texte remis à l’ensemble des délégations, certaines d’entre elles ont jugé son contenu trop faible et ne reflétant pas les préoccupations exprimés pendant le débat de haut niveau de ces deux jours.  Sur proposition du Président du Forum, M. Manuel Rodriguez-Becerra (Colombie), les délégations ont alors accepté que le projet de déclaration soit retiré et remplacé par un résumé des travaux du segment de haut niveau.  Ce document, qui sera établi par le Président du Forum, figurera dans le rapport qui sera ensuite transmis au Conseil économique et social à sa prochaine session de fond.


Tout au long de la journée, les participants au dialogue de haut niveau se sont inquiétés des clivages et des lenteurs qui freinent les efforts internationaux en faveur des forêts.


Comment combler le fossé entre les engagements et les actions concrètes?  Le Forum des Nations Unies sur les forêts saura-t-il saisir l’occasion unique de sa cinquième session pour adresser un message fort et clair au Sommet des chefs d’État et de gouvernement de septembre prochain sur la nécessité d’inverser la tendance à la déforestation?  En essayant de répondre à ces questions, de nombreux orateurs ont constaté, tout en le déplorant, l’absence de consensus sur les moyens de mettre en œuvre les engagements.


Les principales divergences portent sur l’élaboration du futur arrangement international sur les forêts.  Au nom de l’Union européenne, Mme Octavie Modert, Secrétaire d’État à l’agriculture, à la viticulture et au développement rural du Luxembourg, a ainsi exprimé ses préoccupations sur le manque de progrès en vue de l’adoption d’un instrument juridiquement contraignant.  Si nous échouons, nous ne pourrons pas faire comprendre la place qu’occupent les forêts dans les délibérations internationales, a-t-elle déclaré.  Pour M. Nicolas Forissier, Secrétaire d’État à l’agriculture, à l’alimentation, à la pêche et aux affaires rurales de la France, la mise en œuvre d’une action concrète sur le terrain, en particulier dans les pays manquant de moyens propres, est demeurée insuffisante en raison de l’absence d’un instrument approprié.


De l’avis de la Chine, si un tel instrument devait être adopté, celui-ci devrait prendre en compte la souveraineté nationale sur les forêts en laissant aux gouvernements la liberté nécessaire pour mettre en œuvre des programmes adaptés aux spécificités de chaque pays, par exemple, en ce qui concerne la lutte contre l’abattage.


Les États-Unis ont pour leur part défendu l’établissement d’un code volontaire pour la gestion durable des forêts, lequel ne serait donc pas contraignant mais reposerait sur une adhésion consensuelle.  Le Japon a estimé qu’au lieu de réviser l’Arrangement international sur les forêts existant, il serait plutôt nécessaire de se doter rapidement d’un code de conduite basé sur le partage d’expériences susceptibles de faciliter et d’accélérer la réalisation d’objectifs communs.


S’exprimant au nom des organisations non gouvernementales, le Président de la Coalition mondiale des forêts a affirmé que la préservation des forêts dépendait d’abord de la volonté politique.  Pendant que les États débattent de ces questions, le déboisement se poursuit de manière effrénée, a-t-il souligné, rappelant que les engagements pris devraient être mis en œuvre pour freiner le déboisement et respecter les peuples autochtones.


Le Forum reprendra ses travaux demain, vendredi 27 mai à partir de 10 heures.


Débat ministériel de haut niveau et dialogue au sujet des principes d’action avec les chefs de secrétariat des organisations internationales


Mme OCTAVIE MODERT, Secrétaire d’État à l’agriculture, à la viticulture et au développement rural de Luxembourg, qui s’exprimait au nom de l’Union européenne, a exprimé ses préoccupations sur le manque de progrès réalisés, notamment en ce qui concerne les instruments juridiquement contraignants.  Ces instruments constitueraient, selon elle, l’élément principal du Forum des Nations Unies sur les forêts (FNUF).  Si on ne le fait pas, nous ne pourrons pas faire comprendre la place qu’occupent les forêts dans les délibérations internationales, a-t-elle déclaré.  Nous avons besoin d’un instrument efficace si nous voulons parvenir à un résultat, a-t-elle ajouté.


M. JIM ANDERTON, Ministre des forêts de la Nouvelle-Zélande, a indiqué que l’ensemble des parties prenantes au débat avait reconnu que l’actuel Arrangement international sur les forêts (AIF) n’avait pas abouti à des résultats satisfaisants.  La mise en œuvre des propositions d’action n’a pas répondu à nos attentes et un changement est nécessaire, a-t-il dit.  Par exemple, la question des forêts doit être clairement définie s’agissant des politiques à mettre en place.  Dans ce cadre, l’Arrangement international sur les forêts doit faire davantage en matière de promotion des mécanismes de mise en œuvre, il doit faire aussi preuve de plus de volonté dans des domaines tels que la lutte contre la déforestation, la dégradation et les activités illégales.  La Nouvelle-Zélande reste ouverte à des discussions sur l’établissement d’un instrument juridiquement contraignant.  Nous sommes par ailleurs d’avis qu’un forum politique de haut niveau devrait être organisé en vue d’évaluer de manière plus serrée les avancées en matière de politique forestière.  Nous estimons également qu’il serait utile de tenir des réunions biannuelles afin de renforcer la coopération associant les opérateurs agissant à tous les niveaux.  Poursuivant, M. Anderton a souhaité que plus de ressources financières soient allouées à l’effort international sur les forêts.


M. HAJI ADENAN BIN HAJI SATEM, Ministre des ressources naturelles et de l’environnement de la Malaisie, a souligné la nécessité d’examiner d’autres options pour le renforcement de l’Arrangement international sur les forêts, en particulier le financement de la gestion durable des forêts.  Le Ministre a estimé que les progrès dans la mise en œuvre des propositions du Groupe intergouvernemental sur les forêts (GIF) et du Forum intergouvernemental sur les forêts (FIF) n’étaient pas satisfaisants, en raison principalement du manque de ressources financières, de capacités institutionnelle et technique, en particulier dans les pays en développement.  La Malaisie soutient sans réserve le fait que l’Arrangement international sur les forêts doit conserver ses six fonctions principales et appelle les organisations et les institutions internationales à continuer à apporter leur contribution dans le renforcement des programmes et stratégies de gestion durable des forêts dans les pays en développement, a-t-il ajouté.


Mme BUYELWA PATIENCE SONJICA, Ministre de l’eau et des forêts de l’Afrique du Sud, a déclaré que son pays était pleinement engagé dans les efforts de mise en œuvre des mécanismes de gestion durable des forêts aux niveaux national et international. Nous sommes également résolus à renforcer la coopération en matière de forêts.  C’est pourquoi, nous soutenons l’établissement de synergies associant les opérateurs aux niveaux mondial et régional.  Si nous voulons relever les défis qui se posent à nous, nous devrions réaffirmer dans le cadre de la présente session du Forum que notre action va dans le sens d’une aide urgente à apporter aux peuples vivant à l’intérieur ou aux abords des forêts du monde entier.  L’Arrangement international sur les forêts doit, dans ce cadre, servir de catalyseur d’actions en faveur des pays en développement pour les aider à mettre concrètement en œuvre leur programme forestier national.  À cette fin, a suggéré la représentante, l’accès aux produits forestiers devrait être facilité, et les pays en développement devraient recevoir les ressources technologiques et les capacités nécessaires à l’exploitation positive des produits tirés de leurs forêts.  Notre délégation estime en outre qu’un renforcement de l’AIF nécessite le soutien d’un Secrétariat lui-même renforcé.


M. VALERY ROSHCHOUPKIN, Président de l’Agence fédérale sur les forêts de la Fédération de Russie, a affirmé que l’objectif de son pays était de consolider le consensus acquis, et de promouvoir le processus international sur les forêts.  Il s’est dit convaincu que ce processus devait faire le bilan accumulé dans le système de l’ONU.  Le renforcement du Forum des Nations Unies sur les forêts (FNUF) et de son secrétariat s’impose pour réaliser les objectifs visés par l’Arrangement international sur les forêts, de manière à développer davantage le consensus international, a-t-il estimé.  Malgré les difficultés objectives auxquelles se heurte la Fédération de Russie dans le domaine de la gestion des forêts, celle-ci a pu reboiser avec succès ses forêts, lesquelles constituent un écosystème unique d’importance mondiale, a-t-il également souligné.


Mme SHRI NAMO NARAIN MEENA, Ministre de l’environnement et des forêts de l’Inde, a affirmé que les problématiques des forêts et de la pauvreté étaient liées, et qu’une gestion durable des forêts efficace pouvait contribuer au développement.  Dans le cas de l’Inde, la défense de la faune et de la flore repose sur 60 instruments juridiques contraignants intéressant les forêts.  Au niveau mondial, il faudrait assurer maintenant les financements nécessaires à l’effort sur les forêts.  Dans ce cadre, un Arrangement international sur les forêts renforcé pourrait faciliter la conduite d’activités connexes, notamment aux fins d’aide au développement des pays  les plus pauvres.  La coopération internationale doit être également soutenue par davantage de ressources financières, l’établissement d’un fonds mondial pour les forêts constituant une option adaptée à l’importance des mandats convenus en matière de gestion durable de tous les types de forêts.


M. NICOLAS FORISSIER, Secrétaire d’État à l’agriculture, à l’alimentation, à la pêche et aux affaires rurales de la France, a déclaré que son pays privilégiait la recherche d’une amélioration de l’Arrangement international sur les forêts existant et en particulier le renforcement des mécanismes de mise en œuvre.  C’est la mise en œuvre, l’action concrète sur le terrain en particulier dans les pays manquant de moyens propres, qui est restée insuffisante du fait de l’absence d’instrument approprié, a-t-il dit.  Poursuivant, il a indiqué que c’était donc sur ce point que l’effort devrait porter, et en particulier sur les moyens de renforcer le « Partenariat de collaboration sur les forêts » qui regroupe les instances à même de fournir une assistance concrète aux niveaux régional, national et local.  M. Forissier a en outre estimé qu’il fallait maintenant donner l’impulsion nécessaire au niveau politique pour dépasser les clivages et les lenteurs qui freinent depuis des années la prise en compte d’un véritable effort international pour les forêts.  Nous, a encore dit le représentant, en tant que ministres des forêts du monde entier, réunis ici pour deux jours, avons une occasion unique d’attirer l’attention de la communauté internationale sur le rôle crucial des forêts mondiales dans le domaine économique, mais aussi dans les domaines environnemental et social.


M. ALEXANDRE BARRO CHAMBRIER, Vice-Ministre de l’économie forestière, des eaux, de la  pêche, de l’environnement, chargé de la protection de la nature, du Gabon, qui s’exprimait au nom de la Commission des forêts de l’Afrique centrale (COMIFAC), laquelle représente 241 millions d’hectares de surface forestière, qui fait du bassin du Congo le deuxième massif forestier tropical après l’Amazonie, a plaidé en faveur de moyens additionnels pour un plan global de convergence et de lutte contre la pauvreté.  Le Ministre a souhaité voir s’accélérer l’instauration de solutions globales et intégrées de lutte contre la pauvreté, la mise en place de mécanismes novateurs de financement, ainsi que le renforcement des capacités et de transfert effectif des technologies. 


Mme PENNELOPE BECKLES, Ministre de l’environnement de Trinité-et-Tobago, a reconnu l’importance d’une gestion efficace en matière de forêts visant à réaliser les objectifs de développement.  Notre Gouvernement a pris dans ce sens plusieurs initiatives pour lutter contre la déforestation, telles que le renforcement de notre Division des forêts, la mise en œuvre de programmes nationaux de reforestation et de réhabilitation des couverts dégradés, le développement de programmes d’éducation privés et publics sur l’industrie forestière, ou encore la création de partenariats avec le secteur privé.  En conclusion, Mme Beckles a dit que le Forum était l’instrument indiqué pour mettre en avant la question de la déforestation lors de la prochaine session de l’Assemblée générale des Nations Unies.


M. JUHA KORKEAOJA, Ministre de l’agriculture et de la forêt de la Finlande, a regretté que le FNUF n’ait pas réussi à lui seul à protéger la surface forestière qui décroît et à inverser la tendance à la déforestation.  Pour être crédible, le FNUF a besoin d’une action mondiale et locale plus forte, a-t-il dit.  La cinquième session du FNUF n’a pas réussi à établir un accord sur un instrument juridiquement contraignant, a-t-il ajouté, jugeant ce constat décourageant.  Cet instrument, a-t-il précisé, serait le message le plus fort en vue d’une gestion durable des forêts.  Selon lui, des instruments faibles signifient malheureusement des ressources plus faibles.  En outre, au cours des 50 prochaines années, il y aura des pressions plus fortes sur les forêts, en raison de la pénurie de certaines ressources naturelles comme les combustibles fossiles, l’aluminium ou le fer, a-t-il expliqué, soulignant ainsi la nécessité de disposer d’un instrument plus fort.


M. ELLIOT MORLEY, Ministre de l’environnement du Royaume-Uni, a rappelé que, dans quatre mois, les chefs d’État et de gouvernement allaient se réunir pour examiner la mise en œuvre des Objectifs du Millénaire.  Cet événement sera l’occasion d’adresser un message clair concernant l’importance pour le développement de la gestion durable des forêts, a-t-il dit.  C’est pourquoi, la présente session du Forum des Nations Unies sur les forêts devrait réaffirmer le lien entre les objectifs en matière de régime forestier et la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement.  Poursuivant, M. Morley a estimé que la gestion durable de tous les types de forêts était une question internationale, et que si la responsabilité devait être partagée quant aux conséquences de la déforestation, c’était également une responsabilité commune que de convenir des moyens concrets d’action pour soutenir l’effort sur les forêts. 


M. MARTINS ROZE, Ministre de l’agriculture de la Lettonie, a estimé que la gestion durable des forêts impliquait un équilibre entre les fonctions écologiques, économiques et sociales des forêts.  Afin d’améliorer une gestion durable des forêts et l’efficacité de l’utilisation des ressources nationales et internationales disponibles, certains principes doivent être observés, a-t-il ajouté.  Il a ainsi affirmé que le rôle et les fonctions des États dans la réalisation du développement durable, en général, et de la gestion durable des forêts, en particulier, devaient être définis.  Selon lui, le renforcement de l’Arrangement international sur les forêts (AIF) devrait se concentrer sur les principales questions comme les objectifs à atteindre et la mise en œuvre des moyens permettant de les réaliser.


M. LINCOLN RALECHATE MOKOSE, Ministre des forêts du Lesotho, a expliqué que la première stratégie relative aux forêts adoptée par son pays avait donné lieu à des initiatives locales en faveur du développement forestier.  Le transfert de technologies a également fait partie des objectifs nationaux en matière de forêts, de même que l’encouragement à la participation des administrations locales.  Le 30 avril dernier, le Gouvernement local a mis en place un mécanisme facilitant le transfert de ressources en direction des populations rurales elles-mêmes.  Poursuivant, M. Mokose a dit que les politiques forestières devaient en outre défendre le droit à la parité des sexes en encourageant une égale participation aux processus de décisions liées aux forêts des hommes et des femmes.


M. ATILLIO SAVINO, Secrétaire à l’environnement et au développement durable de l’Argentine, estimant que la question des forêts était liée pour une large part aux menaces et inquiétudes soulevées par les différentes conventions internationales, s’agissant notamment des changements climatiques, de la désertification, et des pertes des ressources hydrauliques, a indiqué que son pays soutenait une position en faveur d’un instrument juridique.  Celui-ci, a-t-il affirmé, doit jeter les bases d’un engagement commun en faveur de la gestion durable des forêts.  Si cet accord minimum ne peut pas se faire, l’Argentine est prête à analyser les options possibles dans le champ institutionnel qui garantissent la viabilité des forêts, a ajouté le Ministre.


M. ZHU LIEKE, Vice-Ministre de l’administration d’État des forêts de la Chine, a estimé que s’agissant de la révision de l’Arrangement international sur les forêts (AIF), un dialogue international devrait être organisé pour que soit convenu un instrument juridique contraignant couvrant toutes les forêts.  Cela permettrait de faire connaître à l’échelle internationale l’importance des enjeux liés à la question des forêts.  Il convient toutefois, a-t-il précisé, de prendre en compte la souveraineté nationale sur les forêts en laissant aux gouvernements la liberté nécessaire à la mise en œuvre de programmes adaptés aux spécificités par pays, par exemple en ce qui concerne la lutte contre l’abattage illégal.  Une coopération renforcée est en outre indispensable pour atteindre les objectifs communs de développement.  En Chine, la gestion durable est renforcée de manière continue, et nous sommes fiers de l’effort considérable visant à augmenter la couverture forestière, à soutenir la lutte contre la désertification et à préserver la biodiversité.


Mme SANDRA SUAREZ-PEREZ, Ministre de l’environnement de la Colombie, a affirmé que son gouvernement avait mis en œuvre de nombreuses actions en faveur d’une gestion durable des forêts.  Cette mise en œuvre a été rendue possible grâce à l’investissement de ressources qui, comme un pays comme la Colombie, est très important, a-t-elle souligné.  Ces actions sont destinées notamment à renforcer les droits de propriété des peuples autochtones, à promouvoir le secteur forestier, et à introduire des normes pour la gouvernabilité des forêts.  Mais, a-t-elle affirmé, la Colombie a besoin d’un appui politique renouvelé, notamment de la part de la communauté internationale.  C’est pourquoi, il faut un Arrangement international sur les forêts renforcé, a-t-elle ajouté.  Selon la Ministre, il doit reconnaître la souveraineté des pays concernant les ressources nationales, en particulier sur les forêts.


M. TRAD HAMADEH, Ministre de l’agriculture du Liban, a estimé que le Partenariat de collaboration sur les forêts était, à ce jour, le seul instrument véritablement utile en matière de politique forestière.  Dans le domaine de la gestion durable, il a préconisé de se limiter au cadre d’action prévu par le Partenariat et de se tenir en dehors de la bureaucratie des Nations Unies.  Les réunions sur les forêts devraient en outre être tenues tous les deux ans.  Revenant sur les dégâts causés par l’occupation israélienne de son pays, le représentant a indiqué que de nombreuses espèces d’arbres étaient aujourd’hui menacées d’extinction et que l’effort national et régional de reboisement et de réhabilitation nécessitait une indemnisation urgente des petits propriétaires forestiers.


M. IMRE NÉMETH (Hongrie) a affirmé que la couverture forestière de son pays était de l’ordre de 20%, ce qui, a-t-il dit, est faible par rapport à d’autres pays européens.  La zone de forêts au cours des 50 dernières années a augmenté de 50%, l’objectif étant d’augmenter de 26% cette zone au cours des 35 à 50 prochaines années, a-t-il expliqué.  Selon le Ministre, le caractère mondial des problèmes liés aux forêts exige un examen approfondi au plus haut niveau, le FNUF offrant à cet égard un bon exemple de cette méthode.  Le représentant a mis l’accent sur la nécessité d’identifier des objectifs clefs à l’échelle mondiale, qui pourraient ensuite être réalisés aux niveaux régional et national.  Cependant, les cadres, les moyens, le calendrier requis pour la réalisation de ces objectifs, de même que l’organisation nécessaire à leur coordination et leur supervision, doivent être déterminés avec précision, a-t-il estimé.


M. VAN DER ZANDE, Ministre de l’agriculture des Pays-Bas, a estimé que les contributions aux forêts pouvaient aider à l’amélioration du bien-être humain par la réduction de pauvreté des communautés dépendant pour leur existence de l’exploitation des forêts et par le renforcement du développement économique des produits tirés légalement de cette exploitation.  Dans ce cadre, le renforcement de l’Arrangement international sur les forêts (AIF) est essentiel, ce qui implique la mise en place d’un leadership fort et la définition commune d’une vision claire en matière de gestion durable des forêts.  Des mesures concrètes de mise en œuvre doivent également être prises en tenant compte des cadres de travail et législations établis aux niveaux régional et national.  Par ailleurs, nous ne pouvons pas espérer un renforcement réel de l’actuel AIF sans convenir au préalable d’un instrument juridique contraignant sur tous les types de forêts, ou de tout autre instrument alternatif équivalent.


M. HOSNY EL-LAKANY, Président du Partenariat de la collaboration sur les forêts, a affirmé que les membres du Partenariat avaient aidé les pays dans leurs efforts, notamment ceux visant à reconnaître l’importance des forêts pour parvenir à un développement durable et à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement.  Il s’est dit convaincu que l’Arrangement international sur les forêts pouvait constituer un mécanisme utile.  Nous avons besoin d’insister constamment sur l’importance des forêts, de même que sur la nécessité de disposer de plus de ressources, a-t-il dit.  Les membres du Partenariat réaffirment leur engagement à travailler ensemble, avec les Gouvernements et les autres partenaires, pour contribuer à réaliser les objectifs de l’Arrangement à l’échelle mondiale, a—t-il ajouté.


M. MANOEL SOBRAL, Directeur exécutif de l’Organisation internationale des bois tropicaux, a reconnu que le règlement de la question financière demeurait une priorité.  Mais, a-t-il ajouté, c’est le renforcement des efforts de collaboration entre parties prenantes qui sont nécessaires pour lutter concrètement contre le déboisement.  Un engagement accru de la part des décideurs ne relève aucunement de problèmes spécifiques de financement, a-t-il dit. La conservation et la préservation des forêts repose de plus en plus sur la participation du secteur privé.  Les activités de sylviculture restent toutefois handicapées par l’absence de sensibilisation suffisante en la matière.  Des mesures concrètes restent nécessaires, c’est pourquoi notre action donne la priorité aux activités sur le terrain.  Dans ce contexte, nous avons fourni un total de subventions d’un montant de 110 millions de dollars pour financer différents projets.  Toutefois, la lutte efficace contre le déboisement demeure un objectif qui nous échappe.


M. HAMA ARBA DIALLO, Secrétaire exécutif de la Convention des Nations Unies pour lutter contre la désertification, a affirmé que l’application de la Convention pourrait contribuer à réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement en ce qui concerne la pauvreté et la faim.  Là où les forêts poussent, la désertification et les dunes de sable mouvant cessent de s’étendre, a-t-il expliqué.  Les populations habitant dans les terres sèches se tournent vers les forêts pour leur survie, a-t-il souligné, ajoutant que la restauration de la couverture végétale constituait le moyen le plus important, si ce n’est le seul, pour lutter contre la désertification.  Toute politique de gestion durable des forêts doit viser à préserver les forêts existantes et faire en sorte que le reboisement soit promu, a-t-il estimé.  Selon lui, les forêts plantées contribuent à la préservation des écosystèmes et tout projet de reboisement apporte des ressources aux pauvres vivant dans les zones rurales.


M. HUNTE, représentant du Secrétariat de la Convention sur la biodiversité, a indiqué que les parties à la Convention avaient adopté un plan stratégique en 2002 dans le but de mettre en œuvre les dispositions pertinentes convenues au plan international.  Pour que notre action soit possible, la prestation de ressources adéquates est essentielle.  Les forêts, dans ce cadre, sont la plus grande priorité dans le domaine de la préservation de la biodiversité.  Notre programme de travail envisage ainsi l’utilisation des ressources tirées de l’exploitation des forêts et le partage équitable des profits entre populations.


M. STEVE LONERGAN, Conseiller spécial de M. KLAUS TÖPFER, Directeur exécutif du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), a affirmé que le PNUE était d’accord pour considérer que la gestion durable des forêts était importante, que les domaines forestiers du monde étaient en train de décroître, que la mise en œuvre des Objectifs du Millénaire pour le développement constituait une priorité, que l’AIF devait être renforcé, que les forêts formaient un intérêt commun.  Pourquoi ces intérêts communs ne nous lient pas ensemble? s’est-il interrogé, soulignant les difficultés à obtenir un accord sur l’avenir de l’AIF.  Les gouvernements doivent décider de mettre au point un code, un accord international, a-t-il ajouté, précisant que le PNUE était prêt à apporter sa contribution à cet égard. 


Mme JEANETTE DENHOLM GURUNG, représentante de l’Organisation des femmes pour le changement agricole et la gestion des ressources naturelles, a regretté que l’intégration de la question de la parité entre les hommes et les femmes dans le futur texte était de moins en moins discutée.  Dans les textes relatifs aux politiques de développement durable, les femmes sont juste considérées comme des contributrices mais pas comme des agents pour le changement.  Nous encourageons la présente session du Forum à promouvoir la prise de conscience du rôle important des femmes dans les domaines intéressant le développement durable et, dans ce cadre, à renforcer leur participation dans les processus de décisions liées aux activités sur les forêts.


M. RICHARD MODLEY, Président de l’Association internationale des étudiants en sylviculture, a déclaré craindre que les 34 jeunes présents ici, lors de la cinquième session de ce Forum, ne retournent dans leur pays avec le message selon lequel les pays ne sont pas parvenus à se mettre d’accord sur des objectifs communs concernant les forêts.  Les groupes de jeunes du monde sont prêts à apporter leur contribution, a-t-il dit.  Il a souligné qu’il attendait avec intérêt que les jeunes soient pris en compte par le FNUF.


M. JAMES EARNEST JONES, représentant de Wood Products Sector National Distribution Union, a déclaré que son organisation contribuait à la réduction du taux mondial de déforestation et à augmenter le couvert forestier.  L’augmentation de la demande de produits ligneux a certes un impact parfois négatif sur les forêts, mais l’exploitation que nous pratiquons n’aboutit pas forcément à la déforestation. Dans ce cadre, l’établissement d’un système de certification des forêts serait un bon départ pour que le commerce légal se développe en toute transparence.  Afin de pouvoir faire efficacement échec à l’abattage illégal, les travailleurs impliqués doivent voir leurs droits sociaux rediscutés.


M. MIGUEL LOVERA, Président de la Coalition mondiale des forêts, qui s’exprimait au nom des organisations non gouvernementales, a affirmé que la préservation des forêts dépendait d’abord de la volonté politique.  Pendant que les États discutent, depuis trop longtemps déjà, le déboisement se poursuit de manière effrénée, a-t-il souligné.  Les engagements pris doivent être mis en œuvre pour freiner le déboisement et respecter les peuples autochtones, a-t-il estimé.  Selon lui, les Gouvernements doivent établir des objectifs clairs et mesurables et fournir les moyens de les réaliser.  Tout arrangement futur sur les forêts doit assurer la participation la plus étendue possible des communautés autochtones et des ONG, a-t-il ajouté.


La représentante du Groupe des petits propriétaires de forêts a précisé que ce Groupe formait un vaste réseau de participation aux discussions mondiales dans les domaines liés à la gestion des forêts.  Nous regrettons que personne ne s’exprime ici au nom d’un intérêt holistique.  En effet, la cause des forêts nécessite la nomination d’un représentant qui puisse s’exprimer dans un cadre multilatéral pour souligner que les forêts sont plus qu’un réservoir de carbone, un moyen de vie de millions de personnes qui, à l’instar des petits propriétaires, ont besoin de se faire entendre à l’ONU et  au sein  des grandes enceintes internationales.


Mme VICTORIA CORPUZ, Présidente de la Fondation Tebtebba, a déploré que le projet de déclaration finale ne parle pas des préoccupations des peuples autochtones.  Selon elle, la mise en œuvre de nouvelles cibles dans les objectifs mondiaux doit assurer la participation et le respect des peuples autochtones.  Il faut établir de nouveaux mécanismes visant à garantir aux niveaux national et international la participation des peuples autochtones dans les prises de décisions concernant les forêts, a-t-elle ajouté.  Les peuples autochtones et l’Instance permanente sur les questions autochtones devraient être membres permanents du Partenariat de la collaboration sur les forêts, a-t-elle estimé.


M. BALA MANDE, Ministre de l’environnement du Nigéria, a indiqué que s’agissant de l’Arrangement international sur les forêts (AIF), son pays soutenait le renforcement d’un corps intergouvernemental qui pourrait fournir une politique de mise en œuvre des accords sur les forêts convenus aux niveaux national, régional et international.  Un tel organe devrait rester rattaché au Conseil économique et social (ECOSOC) et continuer de faire rapport à l’Assemblée générale par le biais du Conseil.  Concernant le Partenariat de collaboration sur les forêts, nous estimons qu’il devrait également être renforcé afin de faciliter la mise en œuvre des décisions prises dans le cadre du Forum.  Le Partenariat devrait continuer à jouer un rôle de soutien aux accords et programmes communs convenus dans le cadre du Forum des Nations Unies sur les forêts.


M. ERWIN ANGEL AGUILERA ANTUNEZ, Ministre du développement durable de la Bolivie, a affirmé qu’en raison de la menace du déboisement, il était nécessaire d’instaurer un processus de concertation qui implique tous les acteurs, y compris les agriculteurs, les entreprises forestières, les peuples autochtones et les gouvernements locaux.  Il a demandé à ce que l’on renforce l’engagement politique, et qu’il y ait davantage d’appui pour préserver les forêts, pour recueillir des ressources financières, pour promouvoir et ouvrir des marchés pour les nouvelles espèces et les nouveaux produits issus de sources gérées de manière viable.


M. LARS SPONHEIM, Ministre de l’agriculture de la Norvège, a indiqué qu’une composante régionale ajoutée à l’Arrangement international sur les forêts était nécessaire.  Les organes existants, comme les commissions régionales de la FAO, devraient être davantage utilisés.  Nous sommes par ailleurs très préoccupés par le manque de progrès des négociations qui ont été tenues au cours de ces deux dernières semaines.  Utilisons le peu de temps qui nous reste pour trouver l’élan qui nous permettra de nous entendre sur nos objectifs et les moyens à mettre en place pour les réaliser.


M. F.D.C. NHEMA, Ministre de l’environnement et du tourisme du Zimbabwe, a indiqué que la pandémie de VIH/sida avait eu de lourds impacts négatifs sur les programmes de développement du pays.  Les forêts, a-t-il dit, couvrent 66% du territoire du pays et fournissent une gamme de biens et services essentiels à plus de 70% de la population rurale.  Jugeant importante la présente session du Forum, car elle offre l’occasion d’améliorer l’Arrangement international sur les forêts, le Ministre a mis l’accent sur la nécessité d’octroyer de nouvelles ressources en vue de concrétiser les propositions d’action.  Il a ainsi plaidé en faveur de la création d’un fonds mondial pour les forêts.


M. TUVAKO MANONGI (République-Unie de Tanzanie) a déclaré qu’un des points forts de la politique forestière de son pays était d’encourager à une gestion durable des forêts multilatérale axée sur la conservation et le développement durable des forêts.  Ce qui suppose la participation des communautés locales et des acteurs de la société civile.  Outre les facteurs internes qui contribuent à la dégradation des forêts, des éléments externes ont ajouté à nos difficultés en matière de gestion des forêts.  Le flux de réfugiés notamment a contribué à la destruction, en 1996, de plus 150 000 hectares de surface forestière.  Face à ces défis, la Tanzanie continue de privilégier une bonne gouvernance en matière de forêts qui intègre la mise en place de mesures macroéconomiques visant à la réduction rapide de la pauvreté.


M. MAHMOUD HOJJATI, Ministre de l’agriculture de la République islamique d’Iran, a réaffirmé l’attachement politique de son gouvernement pour la définition d’objectifs mondiaux en vue d’une gestion durable des forêts.  Fixer des objectifs réalisables et restreints, dans le cadre des Objectifs du Millénaire pour le développement, nous permettra d’avancer avec plus de précision, a-t-il souligné.  Les États devraient déployer tous les efforts pour adopter des instruments juridiques appropriés au niveau international, a-t-il dit.  Nous devons ne pas perdre de vue les causes radicales telles que la pauvreté qui expliquent le déboisement, a-t-il également expliqué.


M. TOMASZ PODGAJNIAK, Ministre de l’environnement de la Pologne, a estimé que la question des forêts ne devrait pas être réduite à celui d’un rôle éventuellement influent sur le développement des zones rurales.  Les forêts constituent plus profondément un patrimoine qui, exploité rationnellement, pourrait contribuer à assurer le développement durable de la civilisation humaine.  Dans ce cadre, l’accent doit de nouveau être mis sur la mise en place de mesures visant à lutter contre la déforestation illégale des forêts, et introduire des systèmes de certification claire ainsi qu’un instrument juridique contraignant adapté aux principes généraux de gestion durable des forêts.  De tels efforts ne peuvent aller sans un renforcement des différents instruments pertinents, en particulier le Partenariat de collaboration sur les forêts.


M. LEONCIO ALVARES VÁSQUEZ, Ministre des ressources naturelles du Pérou, a affirmé que 40 millions d’hectares avaient été attribués aux peuples autochtones en reconnaissance de leurs droits.  Le Pérou dispose de faibles ressources, a-t-il souligné, ce qui pose de nombreux problèmes.  Le Ministre a également demandé à la communauté internationale de faire preuve d’un engagement collectif en faveur du développement durable des forêts péruviennes.


M. SYED MAHMOOD NASIR (Pakistan) a déclaré que la réalisation des objectifs de gestion durable des forêts était directement dépendante de la bonne mise en œuvre des programmes et initiatives régionales et nationales.  Dans le cas du Pakistan, il a été mis en place un programme de préservation et de lutte contre la désertification.  Un projet de financement à long terme de la gestion durable des forêts est actuellement à l’étude.  Nous sommes par ailleurs d’avis qu’il faut promouvoir un agenda écologique efficace dans certains pays dans le but précis de réduire la  dépendance des communautés locales aux ressources forestières.  À cette fin, nous estimons qu’une partie des fonds affectés aux forêts devraient aller au développement de la recherche forestière.


M. IVICA GRBAC, Ministre de l’agriculture, de la forêt et de la gestion des eaux de la Croatie, a souligné la nécessité de lutter contre le déboisement.  Il faut pour cela des moyens appropriés d’exécution, ainsi que des ressources financières adéquates, a-t-il dit.  Il faut également communiquer avec le public.  Le Ministre a en outre souhaité que l’accent soit mis sur la sensibilisation aux questions liées aux forêts.  Les forêts sont des moyens essentiels pour réduire la pauvreté et améliorer les sols et les ressources, a-t-il ajouté.  La participation du public doit être encouragée, a insisté le Ministre, plaidant en faveur de la proclamation d’une année internationale des forêts. 


M. NEDSON NZOWA, Ministre du tourisme environnemental et des ressources naturelles de la Zambie, a reconnu la contribution potentiellement majeure des forêts naturelles au bien-être social de notre pays.  Les forêts sont essentielles aux modes de vie ruraux des populations les plus pauvres.  Dans ce contexte, l’exploitation forestière est une source primordiale de revenus pour ces populations.  La Zambie a ainsi engagé des politiques volontaires de lutte contre le développement de la pauvreté qui fait une part importante à la gestion durable des forêts.  Toutefois, en dépit de cet effort, la dégradation de nos domaines s’intensifie en raison de problèmes économiques et sociaux. Nos manques de moyens financiers et le manque cruel de moyens de mise en œuvre de nos initiatives  nationales en matière de forêts sont également des obstacles majeurs à l’établissement d’une gestion durable des forêts dont pourraient bénéficier les populations défavorisées.  C’est pourquoi, la Zambie appelle les délégations à mettre en place des catalyseurs d’action en faveur des pays en développement, en donnant à ces pays les moyens financiers et techniques pour réaliser leurs programmes nationaux.


Mme CLAUDIA MCMURRAY, Vice-Secrétaire adjointe pour les océans, l’environnement international et des affaires scientifiques des États-Unis, a souligné que le FNUF avait fait des progrès dans les engagements politiques en faveur de la gestion durable des forêts et la bonne gouvernance.  Le Partenariat de collaboration sur les forêts a pris des initiatives conjointes importantes, a-t-elle ajouté.  Or, en dépit de ces progrès, le Forum et le Partenariat n’ont pas réalisé entièrement leur potentiel, a-t-elle regretté.  Nous devons les rendre plus efficaces, a-t-elle ajouté, précisant que le FNUF devait avoir une démarche plus cohérente sur ses engagements.  Le Partenariat de collaboration sur les forêts doit quant à lui s’occuper de la question du double emploi, qui absorbe inutilement des ressources.  Les deux organes ont besoin d’une bonne base financière, a-t-elle ajouté, précisant que les Etats-Unis étaient le plus grand contributeur.  Selon elle, la situation actuelle n’est pas viable.  Il convient dès lors d’incorporer les régions au sein du FNUF, de travailler étroitement avec le Partenariat, de créer un fonds volontaire pour encourager une plus grande collaboration de volontaires, d’établir un code volontaire pour la gestion durable des forêts, lequel ne serait pas juridiquement contraignant mais reposerait sur un consensus.


M. RAMON J.P. PAJE, Sous-secrétaire au département de l’environnement et des ressources naturelles des Philippines, a indiqué que son pays estimait qu’une protection efficace et une gestion durable des forêts pouvait être trouvée en conjuguant les efforts aux niveaux national, régional et international.  Nous pensons également que le succès du développement durable des forêts dépend des efforts mis en œuvre pour réduire la pauvreté de populations, en particulier celles vivant dans les zones forestières.  En effet, la pauvreté, notamment en Asie, pousse les gens à se regrouper dans ces zones.  Rien qu’aux Philippines, 22 millions de personnes sont concernées. Sans une gestion durable efficace des forêts et une bonne gouvernance en la matière, les zones en question sont condamnées à être décimées.


M. BEAT NOBS, Chef de la Division des affaires internationales de l’agence suisse pour l’environnement, les forêts et le paysage, a affirmé que l’Arrangement international sur les forêts n’avait pas répondu aux attentes, et qu’il était nécessaire de le renforcer.  Il ne faut pas de meilleures intentions, mais un cadre plus fort, avec des objectifs visionnaires, limités et ambitieux, ainsi qu’un calendrier, a-t-il dit.  Il a plaidé en faveur de la création d’un instrument international fort qui complète les engagements actuels sur les forêts.  La réalisation de ces objectifs renforcerait l’image du FNUF, a-t-il estimé.  Il faut ainsi envoyer un message fort dans le monde entier et montrer que nous prenons au sérieux la gestion des forêts, a-t-il conclu.


M. MUTSUYOSHI NISHIMURA, Ambassadeur du Japon pour les affaires environnementales internationales, a déclaré que la gestion durable des forêts n’était pas une nouvelle notion, et que les questions liées à cette notion avaient déjà été longuement discutées.  Pour dépasser la frustration qui domine à présent, il convient de se concentrer sur un  nombre limité d’objectifs, mais des objectifs réalisables, comme, par exemple, l’abattage illégal des forêts.  Nous devons maintenant passer à l’action et, pour ce faire, il est impératif de renforcer nos engagements politiques.  Pour toutes ces raisons, nous devrions convenir le plus tôt possible d’un mécanisme efficace adapté au caractère mondial des efforts à engager dans le domaine du développement durable des forêts.  S’agissant de l’Arrangement international sur les forêts (AIF), le Japon pense qu’au lieu de réviser cet instrument, il serait plutôt nécessaire de se doter rapidement d’un code de conduite qui pourrait nous aider de manière très concrète à comparer nos expériences et nos avancées respectives dans le but de faciliter et accélérer la réalisation de nos objectifs communs.


M. DUASON JOVIC, Conseiller au Ministère de l’agriculture, de la forêt et de la gestion des eaux de la Serbie-et-Monténégro, a affirmé que la réalisation des obligations et des initiatives internationales nécessitait un cadre institutionnel et législatif dans l’ensemble du secteur forestier national.  Un instrument juridiquement contraignant ne constituerait pas une garantie sur le respect des engagements, a-t-il par ailleurs estimé.  La Serbie-et-Monténégro soutient les efforts du Forum des Nations Unies sur les forêts en vue de renforcer l’Arrangement international sur les forêts, lesquels doivent être fondés sur des principes d’égalité, tout en assurant la coopération multilatérale entre pays développés, pays en développement et pays aux économies en transition, a-t-il conclu.


M. GUIDO SCALICI (Italie) a déclaré que l’effort devrait prioritairement porter sur l’assistance à la gestion durable des forêts dans les pays en voie de développement. C’est en effet dans ces régions que le plus grand nombre de personnes souffrent des effets de la déforestation et que les écosystèmes les plus importants et les plus fragiles sont menacés. Dans ce cadre, notre feuille de route devrait être la Déclaration du Millénaire, dans la mesure où  la question des forêts et la réalisation des ODM sont étroitement liées. Nous sommes ainsi convaincus qu’il faudrait dès à présent reconnaître le rôle central du Partenariat de collaboration sur les forêts, dont les fonctions, le mandat et la structure devraient être renforcés sous les auspices du leadership de la FAO.


M. ANANTA RAJ PANDEY, Secrétaire au Ministère des forêts et de la conservation des sols du Népal, s’est déclaré préoccupé par le rythme de la dégradation de la forêt dans son pays.  L’insuffisance de ressources financières est un obstacle à l’élimination de la pauvreté et à la gestion durable des forêts, a-t-il souligné.  Selon lui, le débat de haut niveau ministériel devrait être en mesure de transmettre un message aux dirigeants du monde qui se réuniront en septembre prochain.  Les dirigeants du monde devraient renouveler leur engagement en faveur de la gestion durable des forêts, a-t-il estimé.  La capacité du Forum doit être renforcée pour la rendre plus efficace dans la perspective de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement, a-t-il conclu.


Mme SINIKKA BOHLIN (Suède) a indiqué que le Gouvernement impliquait dans le cadre de ses politiques de gestion durable, en particulier l’effort de reboisement,  l’ensemble des parties prenantes. Cette politique nationale en matière de forêts vise à assurer la biodiversité des forêts  et, à un autre niveau, à encourager d’autres pays à passer à l’exploitation durable de leurs propres forêts, notamment les pays africains. Nous invitons par ailleurs les gouvernements de ces pays à nous faire part de leurs avancées en la matière. Ces pays devraient encore avoir les moyens matériels de profiter plus fortement de l’expérience des commissions régionales de la FAO. Nous pourrions ainsi tirer les leçons des programmes d’appui aux pays en développement.  Nous réaffirmons par ailleurs l’importance d’instaurer une parité entre les hommes et les femmes de fait dans le cadre des activités forestières.


M. JOHN TALBOT, représentant du Département de l’agriculture, de la pêche et de la forêt au sein du secteur des industries forestières de l’Australie, a indiqué que son pays reconnaissait l’effort important déployé depuis la Conférence de Rio en 1992.  Il faut que l’effort engagé soit appuyé sur le terrain, a-t-il dit.  L’Australie aimerait coopérer avec les pays en développement de la région Asie-Pacifique pour mettre au point un système fiable de certification, a-t-il également affirmé.  En outre, il a souligné que son pays oeuvrait aux niveaux bilatéral et multilatéral pour accroître la capacité de la région à combattre l’abattage illégal.


M. JIM FARRELL, Directeur général, Direction de la politique, de l’économie et de l’industrie, Ressources naturelles du Canada, a déclaré que plusieurs délégations avaient décrit dans quelle mesure la gestion durable des forêts pouvait contribuer à atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  Le Canada partage l’avis selon lequel il existe un lien inextricable entre les forêts et les OMD sur la façon dont ils se soutiennent mutuellement.  Au Canada, ces liens sont très importants.  Par exemple, 80% des collectivités autochtones canadiennes vivent sur des territoires forestiers, ces communautés étant parmi les plus pauvres du pays.  C’est pourquoi, le Canada s’est engagé, dans le cadre sa stratégie nationale sur les forêts, à agir en reconnaissant les droits, les aspirations et la participations des peuples autochtones à la gestion durable des forêts.  Poursuivant, il a dit que son pays, au cours des discussions, avait soutenu la recherche de buts quantitatifs, l’élaboration d’un code de conduite et le recours éventuel à un mécanisme volontaire d’évaluation.  En conclusion, il a estimé que la gestion durable des forêts pouvait contribuer, en cas de succès, au bien-être des générations futures.


M. JAMES SINGH, représentant de la Commission forestière du Guyana, a affirmé que des normes de certification nationale avaient été mises au point dans son pays.  Le Guyana participe activement au processus d’établissement régional de certification des normes sous les auspices du Traité de coopération amazonien, a-t-il ajouté.  Il a réitéré l’appui de son pays au renforcement d’urgence de l’Arrangement international sur les forêts.  Il a souhaité en outre que les forêts soient au nombre des priorités de la prochaine session de l’Assemblée générale des Nations Unies.


M. TY SOKHUN (Cambodge) a déclaré que son pays avait mis en place le premier système de lutte contre le crime forestier de sa région. Le Gouvernement du Cambodge a ainsi imposé un moratoire sur l’abattage jusqu’à ce qu’un arrangement soit trouvé quant au régime de concessions devant réguler une activité forestière de manière transparente.  En outre, le Cambodge a établi un mécanisme multipartite de gestion durable des forêts prévoyant la tenue de discussions au sein du Gouvernement et associant les acteurs de la société civile et le secteur privé. Le Cambodge réaffirme par ailleurs son engagement à faire de la gestion durable des forêts une contribution au développement social et économique et à la réduction de la pauvreté sévissant surtout dans ses zones rurales.


M. CARLOS WEBER (Chili) a mis l’accent sur l’expansion démographique au XXe siècle qui a constitué une pression sur les forêts, parallèlement au développement des technologies.  L’objectif de la gestion durable des forêts doit impliquer des démarches multiples, a-t-il souligné.  Il n’y a pas une recette qui marche pour tous les pays, a-t-il estimé, précisant cependant que dans chaque pays, il existe des solutions qui peuvent être utilisées par d’autres de manière profitable.  Constatant l’absence de consensus dans les discussions visant à élaborer un instrument juridique, il a plaidé en faveur d’une reconnaissance et d’un renforcement des instruments actuels.


M. RODNEY LOPEZ CLEMENTE (Cuba), a indiqué que la recherche des moyens de mise en œuvre pour une gestion durable des forêts efficace demeurait la clef de voûte de nos discussions présentes et futures.  Les pays en développement, dont Cuba fait partie, ont besoin de ressources financières nouvelles.  Ces ressources doivent être adaptées aux défis posés par la gestion des forêts soucieuse de l’environnement et du développement que nous appelons tous de nos voeux.  Dans ce contexte, le transfert de technologies environnementales est une priorité.  Il faut également s’attacher à faire en sorte que toutes les composantes économiques et sociales du développement durable deviennent une réalité.  Cuba s’est fixé pour objectif, au plan national, de parvenir à un repeuplement quasi-complet de ses forêts d’ici à 2015. À cette fin, une loi sur les forêts, a été promulguée en 1998 et elle est compatible avec la loi nationale sur le développement du pays.  Nous sommes d’avis qu’il faut établir un cadre juridique contraignant visant à faciliter le transfert des technologies et de capacités adéquates, afin de soutenir l’effort relatif aux forêts des pays en développement.


M. MANUEL ACOSTA BONILLA (Honduras) a manifesté la préférence de son pays  pour l’élaboration d’un instrument juridique contraignant, qui soit ouvert à tous les États, avec des objectifs clairs, mesurables et des stratégies communes à tous les gouvernements.  Pour le moment, cette option n’est pas appuyée par tous, a-t-il constaté, plaidant en faveur d’une solution à moyen terme qui favoriserait les programmes nationaux.  Ces options doivent être accompagnées de stratégies et de financements souples et viables, a-t-il estimé.  Selon lui, le futur Arrangement international sur les forêts devrait refléter les priorités économiques régionales. 


M. MANUEL RODRIGUEZ-BECERRA (Colombie), Président du Forum des Nations Unies sur les forêts, a souligné la nécessité de réduire l’écart entre les déclarations et les actions concrètes.  C’est le grand défi à relever, a-t-il dit.  Il a en outre espéré que des accords interviendront d’ici la fin de la session, l’objectif étant d’adresser un message sans équivoque sur la défense des forêts de la planète et de l’amélioration des conditions de vie des populations dépendant de la forêt.


M. REZLAN ISHAR-JENNIE (Indonésie), Vice-Président et Rapporteur du Forum des Nations Unies sur les forêts, a lu un projet de déclaration ministérielle, par lequel les Ministres, soulignant qu’au moins un milliard de personnes dépendaient totalement ou en partie des forêts ou des arbres pour leurs moyens d’existence, invitent le système des Nations Unies, les organisations internationales et régionales, tous les secteurs de la société civile, y compris les organisations non gouvernementales, ainsi que les peuples du monde à s’engager en faveur des objectifs de gestion durable des forêts, afin d’intensifier les contributions de la forêt aux objectifs de développement internationalement reconnus, en particulier ceux contenus dans la Déclaration du Millénaire.  Dans ce projet de déclaration, les Ministres se déclarent également déterminés à renforcer la gestion, la conservation et le développement durable de tous les types de forêts au bénéfice des générations actuelles et futures, y compris par le biais d’une coopération internationale renforcée, afin que les arbres et les forêts contribuent pleinement à la réalisation des objectifs de développement internationalement reconnus, y compris ceux contenus dans la Déclaration du Millénaire.


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