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ENV/DEV/855

FORUM SUR LES FORÊTS: LA LAURÉATE DU PRIX NOBEL 2004 LANCE UN APPEL À UN RENFORCEMENT URGENT DE LA GESTION DURABLE DE L ENVIRONNEMENT

17/05/2005
Communiqué de presse
ENV/DEV/855


Forum des Nations Unies sur les forêts

Cinquième session

4e & 5e séances  - matin & après-midi


FORUM SUR LES FORÊTS: LA LAURÉATE DU PRIX NOBEL 2004 LANCE UN APPEL À UN RENFORCEMENT URGENT DE LA GESTION DURABLE DE L ENVIRONNEMENT


Certaines délégations proposent la création d’un fonds mondial des forêts


La cinquième session du Forum des Nations Unies sur les forêts (FNUF) a entendu ce matin une déclaration de la Lauréate du prix Nobel 2004, la Kényenne Wangiri Maathai.  La forêt continue de se dégrader, en particulier en Afrique où, à l’instar du Kenya -son pays d’origine- l’impact à long terme du déboisement des forêts a une action excessivement nocive sur l’équilibre biologique de l’environnement, a-t-elle souligné.  « Et sur le terrain, pendant ce temps, que voyons-nous? a-t-elle demandé.  Devons-nous continuer à mener nos affaires sans rien changer »?  Regrettant qu’aucune action concrète décisive n’ait été mise en place, Mme Maathai a déclaré que le Prix Nobel ayant donné l’an dernier un signe en direction de la promotion de la démocratie et du développement, il devenait urgent de renforcer de façon efficace et responsable la gestion durable de l’environnement.  Elle a mis, en particulier, l’accent sur l’importance de la sauvegarde à tout prix de l’écosystème de la forêt du Congo. « Les chefs d’Etats d’Afrique centrale veulent conserver la richesse biologique du Bassin du Congo, un écosystème très spécial, le deuxième plus grand du monde après l’Amazonie », a-t-elle précisé.


Renouvelant son appel aux contributeurs internationaux, elle a indiqué que la protection de ces forêts contribuait à la stabilisation du climat, à l’absorption du carbone, à la lutte contre la désertification et l’érosion des sols. « La mise en place d’un partenariat convenu à l’échelle de la sous-région pour sauver ce Bassin, implique l’adoption d’un plan de convergence renforcé », a-t-elle en outre indiqué.  Rappelant encore que le partage équitable des ressources tirées de l’exploitation forestière était un gage de paix, Mme Maathai a expliqué que la perte des zones forestières était souvent irréversible et augmentait la pauvreté des communautés.  « Il faut nous unir afin que les tsunamis silencieux qui ravagent l’Afrique dans l’indifférence cessent », a-t-elle conclu.


Le Forum a entendu cet après-midi une déclaration de Mme Victoria Tauli-Corpuz, Présidente de l’Instance permanente sur les questions autochtones. Mme Tauli-Corpuz a indiqué que dans toutes les régions du monde les peuples autochtones entretenaient des relations économiques, sociales, culturelles et écologiques de longue date avec différents types de forêts. « La compréhension en profondeur du travail du Forum des Nations Unies sur les forêts est l’une des fonctions de l’Instance permanente », a-t-elle dit.  Poursuivant, elle a estimé que l’Instance permanente défendait une approche de la politique forestière fondée sur les droits qui autonomise les peuples autochtones et les communautés locales, avec le soutien et la collaboration d’autres acteurs.  Elle a également plaidé en faveur d’un renforcement des relations institutionnelles entre l’Instance permanente sur les questions autochtones et le FNUF grâce à la participation des secrétariats respectifs.


Les délégations ont par ailleurs poursuivi leur débat général sur les différents points de l’ordre du jour. Comme hier, la grande majorité des participants ont appelé à un renforcement de l’Arrangement international sur les forêts (AIF). Nombre d’entre eux, parmi lesquels le Mexique, ont de plus insisté sur la nécessité de créer un fonds mondial visant à financer les politiques nationales menées dans le cadre juridique international de l’AIF.  La représentante du Kenya a ainsi estimé que l’AIF devait être renforcé pour devenir plus visible dans le but de souligner aux yeux du monde l’urgence qu’il existe à inverser le déclin de l’aide publique au développement (APD).  « Nous sommes d’avis qu’il est nécessaire d’établir un fonds mondial pertinent, de façon à pouvoir réaliser les objectifs relatifs à la gestion durable des forêts, en faisant la promotion d’une économie respectueuse de l’environnement et équitable du point de vue social », a-t-elle encore dit.


À la demande du Président de la cinquième session, le Forum a ensuite entendu certaines délégations sur la manière de rédiger un projet de déclaration finale dans le cadre du débat ministériel de haut niveau qui se tiendra les 25 et 26 mai prochain.


Le Forum des Nations Unies sur les forêts poursuivra ses travaux, demain mercredi 18 mai à 10 heures.


ALLOCUTION DE MME WANGARI MAATHAI, LAURÉATE DU PRIX NOBEL DE LA PAIX DE 2004


M. PEKKA PATOSAARI, Directeur du Secrétariat du Forum des Nations Unies sur les forêts, qui a présenté la lauréate du prix Nobel de la paix, Wangari Maathai, a rappelé qu’elle avait joué un rôle actif au sein du Conseil des femmes au Kenya, qu’elle a présidé de 1981 à 1987.  Mme Maathai a mobilisé les pauvres pendant près de 30 ans, en plantant des millions d’arbres.  Elle a su adopter une approche globale en matière d’environnement et de droits des femmes, a-t-il ajouté.  Le travail de Mme Maathai a été à de nombreuses reprises récompensé.  Elle a marqué l’histoire, l’an dernier, en devenant la première femme africaine à recevoir le prix Nobel de la paix.


Lauréate du prix Nobel de la paix 2004, Mme WANGARI MAATHAI, a déclaré que, dans son pays, le Kenya, au début du 20e siècle, la création de plantations commerciales pour les industries naissantes du papier et du bois s’était faite en associant les communautés locales.  Au début, les rapports entre forestiers et les communautés étaient des rapports heureux et productifs.  Ces forêts nationales furent ensuite transformées en fermes, propices au développement de cultures alimentaires nouvelles.  Aujourd’hui, la forêt dans la région est très dégradée, le débit des fleuves et rivières a baissé de manière dramatique, la pluviométrie s’est modifiée.  Cette année, pour la première fois depuis longtemps, il va y avoir au Kenya des cultures déficientes, la pénurie alimentaire va être compensée par un rationnement extérieur.  La fourniture de l’électricité va rencontrer de nombreux problèmes techniques à cause du bas niveau de l’eau dans les barrages.


Sur place, les communautés locales me disent que la priorité numéro un, c’est l’eau.  Mais c’est une ironie car ces populations vivent près de l’eau et de la forêt.  Dans ce contexte, le changement climatique a eu des effets terribles, mais l’impact à long terme du déboisement des forêts a également une action excessivement nocive sur l’équilibre biologique dans la région.  Et sur le terrain, pendant ce temps, que voyons nous?  Devons nous continuer à mener nos affaires sans rien changer?  Aucune action concrète n’est mise en place.  L’année passée, le prix Nobel a donné un signe en direction de la promotion de la démocratie et du développement.  L’environnement géré de façon plus durable et responsable, la promotion de l’équité, cela dans un espace où les droits de tous sont respectés: voilà ce qui a été identifié en vue de promouvoir la paix dans le monde.  Les exclus, les pauvres, les opprimés, ces populations souffrent et n’ont, en désespoir de cause, que d’autre issue que de réagir par le conflit.


Dans ce cadre, la protection des forêts, de tous les types de forêts, m’incite aujourd’hui à lancer un appel pour la sauvegarde, en particulier, de l’écosystème de la forêt du Congo.  Lors d’une visite au second sommet des chefs d’État africains, les dirigeants d’Afrique centrale se sont engagés de manière très ferme et volontaire dans la gestion durable des forêts: ces pays veulent conserver la richesse biologique du Bassin du Congo, un écosystème très spécial, le deuxième plus grand du monde après l’Amazonie.  Aux fins de protéger efficacement ce patrimoine, nous avons lancé un appel à la FAO et à l’Union européenne à qui nous avons demandé de nous fournir une aide significative.  Il faut appuyer les chefs d’États d’Afrique centrale pour sauver ces forêts qui contribuent à la stabilisation du climat, à l’absorption du carbone, à la lutte contre la désertification et l’érosion des sols.  La mise en place d’un partenariat convenu à l’échelle de la sous-région pour sauver ce Bassin, implique l’adoption d’un plan de convergence renforcé.  Un tel partenariat contribuerait grandement à cette gestion durable efficace que nous appelons tous de nos vœux, une gestion à même de maximiser de façon rationnelle les récoltes forestières et la commercialisation des produits issus de cet écosystème.  Le partage équitable de ces ressources est, on le sait, un gage de paix car les guerres dans la région démarrent toujours par une lutte pour les ressources de ces écosystèmes.


Mme Maathai a aussi rappelé qu’une fois ces forêts perdues, elles l’étaient pour toujours et que, à cette suite, la pauvreté augmentait également.  Lors de la Campagne du jubilé 2000, il avait été demandé l’annulation de la dette des pays les pauvres pour faciliter, entre autres, à une meilleure gestion des écosystèmes.  Or, qu’a t-on appris?  Que ce sont les élites qui ont profité de ces ressources illégalement allouées.  Toutefois, cela fait près de 10 ans qu’une nouvelle conscience a vu le jour en Afrique, marquée par une acceptation plus grande des principes démocratiques de transparence et de bonne gouvernance.  Faisons donc confiance à l’Afrique.  La FAO, le Fonds mondial pour l’environnement ou encore l’UE devraient contribuer à la création d’un fonds d’affectation spéciale contrôlé.  Certains pays développés ont déjà prouvé leur confiance dans les dirigeants africains en supprimant certaines dettes pour aider à la mise en œuvre de ce plan de convergence.  Il faut nous unir afin que les tsunamis silencieux qui ravagent l’Afrique dans l’indifférence cessent.


Débat interactif


À une question du représentant de l’Iran, qui a demandé à la lauréate du prix Nobel de la paix quelles étaient les raisons de la dégradation des forêts au Kenya et quelles menaces pesaient aujourd’hui sur ces forêts, Mme MAATHAI a affirmé que le processus remontait à l’époque coloniale, une époque où les connaissances sur les forêts étaient faibles.  L’administration coloniale souhaitait planter des arbres aux troncs bien droits, pour en faire des poteaux téléphoniques, a-t-elle déclaré.  Elle plantait également planter des espèces à croissance rapide afin d’obtenir une plus grande rentabilité du bois.  Aujourd’hui, ces décisions sapent les moyens d’existence des populations locales, a-t-elle souligné.  Répondant au représentant du Mexique, elle a souligné la nécessité d’insister sur l’éducation des populations qui ne comprennent pas les liens qui existent entre les services rendus par les forêts et les autres services.  Elle s’est également déclarée en accord avec le Costa Rica pour estimer qu’il n’est pas toujours possible d’effectuer des transferts d’informations d’un pays à un autre.  Suite à une intervention du représentant des peuples autochtones, elle a insisté sur la nécessité de prendre en considération les intérêts de ces peuples dans les politiques de gestion des forêts.


M. BARRERA GARAVITO (Guatemala) a déclaré que l’Arrangement international sur les forêts devait être contraignant tout en restant ouvert à tous, dans le respect de la souveraineté de chaque pays.  Des objectifs et stratégies clairs et communs à tous doivent également être trouvés aux fins de mettre en place une politique internationale sur les forêts contribuant au développement social.  Dans ce cadre, nous appuyons les processus régionaux déployés par la FAO et nous estimons qu’il est nécessaire de les renforcer de manière significative.


M. GONZALEZ VICENTE (Mexique) a estimé que les résultats obtenus par le présent Forum étaient insuffisants, en dépit des efforts et ressources engagés par les États Membres.  Pour inverser cette tendance, il convient de renforcer, en le modifiant, l’Arrangement international sur les forêts actuel.


La question des forêts est débattue depuis 10 ans, et nous n’avons toujours pas réussi à trouver des accords collégiaux pour lutter efficacement contre la perte des écosystèmes.  C’est pourquoi, nous proposons de maintenir le Forum intergouvernemental en lui octroyant un nouveau mandat et des tâches concrètes spécifiques devant être soumises à une évaluation régulière.  Dans ce cadre, un mécanisme financier souple et efficace doit être négocié, adapté aux besoins de nos objectifs planétaires.  En effet, il est crucial de lier nos actions en matière de gestion durable de tous les types de forêts aux Objectifs du Millénaire pour le développement, en associant notamment l’ensemble des parties prenantes du système des Nations Unies pertinentes.  Nous appuyons par ailleurs le projet de création d’un fonds mondial sur les forêts pour financer les politiques nationales menées dans un cadre juridique international.  Nous souhaitons que ce cadre de travail fasse l’objet d’un consensus.


M. PAUL YAW ESSEL (Ghana), qui s’exprimait au nom du Groupe africain, a affirmé que la cinquième session du FNUF intéressait particulièrement l’Afrique.  Lors du FNUF 4, une journée africaine avait été organisée pour souligner l’importance de ce domaine et les défis à relever, a-t-il déclaré.  Les pays africains font face à des défis importants comme les conflits.  Outre les processus sous-régionaux, un programme sur les forêts a été adopté sous l’égide du NEPAD, a-t-il rappelé.  Un forum de politique globale sous les auspices des Nations Unies est pertinent, a ajouté le représentant.  Ce forum peut jouer un rôle dans l’échange d’expériences et la mise en œuvre de politiques mondiales.  L’Arrangement international sur les forêts devrait promouvoir la mise en œuvre des dispositions pertinentes du Plan de Johannesburg sur les forêts et des précédentes sessions du FNUF.  Il a souligné la nécessité d’obtenir un arrangement respectueux de l’économie et équitable d’un point de vue social.  Il faudrait améliorer la sensibilisation et renforcer la visibilité des forêts à l’échelle nationale et internationale.  L’Arrangement international sur les forêts devrait fournir une certaine discipline et un cadre fort, des objectifs et des règles de procédure clairs ainsi qu’une coordination prévisible et indépendante.  Selon lui, il conviendrait en outre d’améliorer l’accès aux marchés des produits forestiers africains.  Le Groupe africain souligne le besoin de renforcer le rôle du Partenariat de collaboration sur les forêts et le Secrétariat du FNUF, a-t-il poursuivi.  Cette session doit jouer un rôle vital pour relever les défis en matière de forêts, a-t-il conclu.


Mme MOSSOP-ROUSSEAU (Afrique du Sud) a demandé que soit renforcé l’Arrangement international sur les forêts.  Au-delà des moyens financiers, il convient de garder préalablement à l’esprit que les grandes théories s’accommodent souvent mal des réalités du terrain.  C’est pourquoi, nous devons aider les pays en développement à mettre en œuvre eux-mêmes les décisions pertinentes en matière de forêts.  En Afrique, l’action de l’Union Africaine et du NEPAD ont abouti à de sérieux résultats dans la mise en œuvre des plans sur les forêts.  Cependant, alors que la contribution des forêts pour le développement est connue, que les moyens nécessaires à une gestion durable efficace ont été évalués, les actions concrètes tardent à voir véritablement le jour.  Dans ce cadre, les acteurs de la société civile devraient être davantage impliqués dans les prises de décisions, aux fins de renforcer les politiques sur les forêts.


M. ORESTE (Mozambique) a affirmé qu’il reste beaucoup à faire pour relever les défis.  La cinquième session du Forum offre une occasion unique d’identifier les raisons pour lesquelles il n’a pas répondu aux attentes.  Il faut traduire nos paroles en actions, reconnaître l’existence d’obstacles et de défis.  Parmi les questions à prendre en compte, l’accent doit être mis sur les faiblesses institutionnelles, l’absence d’un cadre approprié, de ressources humaines et financières.  Les incendies de forêts, les abattages illégaux, la contrebande doivent être pris en considération, a-t-il déclaré.  De même, le FNUF devrait apporter son concours aux pays pour améliorer la gestion des forêts.  Le Mozambique a déjà pris des mesures à une échelle communautaire, encourageant une démarche participative et en adoptant des mesures visant à décourager l’exportation du bois, en mettant en place un forum national des forêts sur la gestion multipartite des forêts.


M. WARDOJO (Indonésie) a déclaré qu’en dépit des progrès notables réalisés dans le cadre de l’Arrangement international actuel sur les forêts, il demeurait impératif de renforcer cet Arrangement en particulier en ce qui concerne son application concrète et efficace.  De nombreux problèmes, comme la déforestation, l’exploitation illégale, la dégradation continue des forêts demeurent des questions sensibles devant être traitées aux niveaux mondial et régional.  S’agissant de l’Arrangement international sur les forêts, l’Indonésie souhaiterait que cet outil joue à l’avenir un rôle plus important de catalyseur de la coopération régionale.  L’Indonésie est encore d’avis que l’AIF devrait maintenir son statut de Groupe intergouvernemental de haut niveau sur les forêts, en se dotant de stratégies à même de lui permettre d’appliquer les propositions d’action pertinentes convenues dans le cadre de l’Arrangement international.  À cette fin, l’Indonésie estime que l’Arrangement profiterait d’un renforcement du Partenariat commun sur les forêts, en particulier pour les questions de financement discutées au sein du Partenariat.


M. GUTIERREZ (Argentine) a indiqué que son pays était en faveur d’une action concertée pour élaborer un instrument juridique, si possible contraignant, pour inverser la tendance actuelle du rythme de dégradation et de déboisement des forêts.  Cet accord devrait respecter les responsabilités communes des États et faciliter et promouvoir la coopération internationale.  Le représentant a prié instamment les pays participant à la cinquième session du FNUF de travailler sur la base de propositions réalistes, souples et créatives pour permettre d’avancer dans le processus. 


M. DA ROCHA VIANNA (Brésil) a déclaré que les pays amazoniens étaient engagés pleinement dans l’entreprise de gestion durable de tous les types de forêts.  Cependant, ils s’opposent à l’élaboration d’un instrument juridique international contraignant sur les forêts.  Par ailleurs, le Brésil, à l’instar des autres pays amazoniens, ne soutient pas l’adoption d’objectifs quantifiables et spécifiques en vue de parvenir à une gestion durable des forêts efficace.  En revanche, il a estimé que les efforts devaient porter préalablement sur la définition d’une stratégie claire et cohérente d’action, et d’une évaluation précise et complète des moyens financiers de mise en œuvre à déployer.  De tels efforts devraient contribuer à aider fortement les pays développés à gérer plus rationnellement leurs ressources.  Poursuivant, le représentant, a indiqué qu’un FNUF renforcé devrait être le cœur de l’Arrangement international sur les forêts.  Un tel Arrangement devraient par ailleurs admettre plus facilement les initiatives prises aux niveaux régional et national en vue de promouvoir la gestion, la conservation et le développement durables de tous les types de forêts.  À cette fin, il conviendrait de renforcer la coopération internationale entre toutes les parties prenantes, en particulier la coopération Sud-Sud, augmenter les capacités sur le terrain et faciliter à cette échelle le transfert des technologies pertinentes.


M. PIOTR BORKOWSKI, de la Conférence ministérielle sur la protection des forêts en Europe, a affirmé que pour maintenir un engagement international en faveur d’une gestion durable des forêts, le message doit être transmis de manière claire à l’échelle régionale, nationale et locale.  Les programmes nationaux forestiers ont un rôle important à jouer, a-t-il assuré.  La Conférence souhaite partager son expérience avec tous les partenaires et processus pertinents, a-t-il déclaré.  Il a souligné que la Conférence s’était toujours fondée sur la coopération ouverte entre ses membres, les observateurs et d’autres structures.  Il s’agit, a-t-il dit, de rassembler les différents points de vue pour arriver à une coopération fructueuse, laquelle une véritable valeur ajoutée.  Le but ultime est de travailler en faveur des populations qui dépendent des forêts en Europe, a-t-il indiqué.


M. CASAS (Colombie) a regretté qu’il existait un écart dramatique entre le dialogue sur les forêts et l’application de mesures concrètes en la matière.  

D’autre part, les discussions visant à l’établissement d’un cadre juridique contraignant ou non contraignant pour tous les types de forêts sont d’une extrême complexité.  En outre, ces discussions ne nous paraissent pas fondamentales.  Nous pensons que les délégations devraient faire preuve de souplesse et d’engagement, qu’ils parlent d’une même voix s’agissant des objectifs principaux de gestion et de conservation durables de tous les types de forêts.  Dans ce cadre, c’est moins le caractère juridique du cadre d’action qui doit être négocié en priorité, mais plutôt les moyens financiers à trouver pour renforcer concrètement les capacités et les transferts de technologies adaptées à une politique volontaire sur les forêts.


M. ULATE CHACON (Costa Rica) s’est déclaré préoccupé par la dégradation des forêts observée dans les pays du monde.  Le Costa Rica a toujours été en faveur d’un instrument juridiquement contraignant pour mettre en œuvre un cadre plus clair, a-t-il souligné.  Le représentant a rappelé qu’un cadre juridique sous-régional avait permis de développer des processus politiques pertinents.  L’avenir de l’Arrangement international sur les forêts doit garantir la définition d’objectifs et de tâches concrètes, tant au niveau national qu’au niveau international, a-t-il estimé.  À l’instar de nombreux autres pays, le Costa Rica n’est pas seulement intéressé par l’instrument en tant que tel mais également par les forêts.  Le Costa Rica a récemment été l’hôte de deux initiatives importantes, a-t-il indiqué, citant une réunion d’experts sur les forêts, qui s’est tenue en décembre dernier, et l’Initiative sur les mécanismes financiers novateurs pour la gestion durable des forêts, qui s’est déroulée en mars - avril.  Le représentant s’est dit conscient de la nécessité de lier la gestion durable des forêts aux autres agendas internationaux de gestion de l’environnement.  Il a également souhaité que l’AIF permette une collaboration avec tous les autres gouvernements.


Mme ARUNGAH (Kenya) a dit que le Forum fournissait l’occasion de redéfinir l’Arrangement international sur les forêts (AIF) et de trouver les moyens de lutter contre la perte des écosystèmes.  Le secteur forestier a un impact sur tous les objectifs de développement, a indiqué la représentante.  Comme l’a dit Mme Maathai, il faut lutter contre le changement climatique en vue d’arriver à une gestion durable des forêts profitable au développement de toute l’humanité.  Le secteur forestier est encore important en ce qu’il contribue à l’élimination de la pauvreté, et permette l’accès à l’eau de notre population.  Dans ce cadre, l’accent doit être mis sur les financements et sur une sensibilisation accrue des communautés afin de les impliquer plus avant dans la gestion de leur environnement immédiat.  L’AIF doit être ainsi renforcé dans le cadre des Nations Unies, l’Arrangement actuel devant être plus visible en vue de souligner aux yeux du monde l’urgence qu’il existe à inverser le déclin de l’aide publique au développement (APD).  Nous sommes d’avis qu’il est nécessaire d’établir un fonds mondial pertinent, de façon à pouvoir réaliser les objectifs relatifs à la gestion durable des forêts, en faisant la promotion d’une économie respectueuse de l’environnement et équitable du point de vue social


M. PRASAD (Inde) a affirmé que si des progrès ont été réalisés dans l’amélioration de l’Arrangement international sur les forêts, beaucoup restait à faire.  Le FNUF et le Partenariat de la collaboration sur les forêts ont réussi à mieux faire comprendre la gestion durable des forêts et les questions qui y sont relatives.  Il faut créer des partenariats et renforcer la coopération, a-t-il assuré.  Le représentant a également mis l’accent sur la nécessité de recueillir davantage de ressources financières.  La communauté internationale doit trouver des ressources supplémentaires pour la gestion durable des forêts, a-t-il déclaré.  Le représentant a en outre souhaité que l’Arrangement international sur les forêts soit renforcé, le but étant de combler les lacunes.  Il a jugé prématuré d’élaborer un instrument juridiquement contraignant.  La tâche doit être concentrée sur le renforcement des capacités institutionnelles et humaines des pays en développement pour mieux assurer une gestion durable des forêts, a-t-il estimé. 


M. MAT AMIN (Malaisie) a estimé que l’Arrangement international sur les forêts devrait être doté de moyens lui permettant de jouer, à l’avenir, un rôle plus accru dans la gestion durable des forêts, en particulier pour renforcer la coopération internationale et régionale.  Pour atteindre les objectifs de développement sans négliger l’environnement, il est également crucial de procéder à un examen régulier et transparent de l’efficacité de l’Arrangement.  Des propositions doivent être faites dans ce sens, en particulier sur les moyens à mettre en place pour réunir les fonds suffisants pour le renforcement rapide des capacités et faciliter le transfert des technologies.  Le représentant a par ailleurs tenu à saluer les efforts inlassables du Partenariat commun sur les forêts, qui a mis au point un manuel particulièrement utile pour la bonne marche future des travaux du Forum.


EXAMEN DES PROGRÈS RÉALISÉS ET DES MESURES À ENVISAGER; PARAMÈTRES À PRENDRE EN CONSIDÉRATION DANS L’ÉLABORATION D’UN CADRE JURIDIQUE POUR TOUS LES TYPES DE FORÊTS; RENFORCEMENT DE LA COOPÉRATION ET COORDINATION DES POLITIQUES ET DES PROGRAMMES


Déclarations


Mme VICTORIA TAULI-CORPUZ (Philippines), Présidente de l’Instance permanente sur les questions autochtones, a affirmé que le dialogue mondial sur les forêts, qui a suivi l’adoption des Principes de Rio sur les forêts et l’Agenda 21, ainsi que les autres accords issus de la Conférence des Nations Unies sur l’environnement et le développement en 1992, avait été l’un des processus internationaux de la plus grande importance pour les peuples autochtones.  Dans toutes les régions du monde, a-t-elle précisé, les peuples autochtones entretiennent des relations économiques, sociales, culturelles et écologiques de longue date avec différents types de forêts.  Ils jouent également un rôle unique dans la gestion et le développement durable des forêts.  Selon Mme Tauli-Corpuz, la compréhension en profondeur du travail du FNUF est l’une des fonctions de l’Instance permanente, travail pris en considération lorsque l’Instance s’acquitte de son mandat en matière de développement économique, d’environnement, de santé, de culture, d’éducation, de droits de l’homme des peuples autochtones.  De même, il appartient au FNUF de promouvoir la mise en œuvre des nombreuses propositions d’action en faveur d’une gestion durable des forêts, et ce, de façon cohérente avec les autres engagements internationaux et les obligations des gouvernements, ainsi qu’en respectant les droits et les intérêts des peuples autochtones.


Les peuples autochtones soulignent qu’une approche de la politique forestière fondée sur les droits et qui autonomise les peuples autochtones et les communautés locales, avec le soutien et la collaboration d’autres acteurs, est la voie qui permettra de progresser, a-t-elle déclaré.  Mme Tauli-Corpuz a en outre plaidé en faveur d’un renforcement des relations institutionnelles entre l’Instance permanente sur les questions autochtones et le FNUF grâce à la participation des secrétariats respectifs.  La Présidente s’est par ailleurs félicitée des quelques progrès réalisés dans un certain nombre de pays concernant la réorientation de la politique forestière et les pratiques visant à reconnaître les droits des autochtones et des communautés locales et leur importante contribution qui peuvent être mises en œuvre au cours de la décennie à venir.


M. TAKEYA (Japon) a déclaré que son pays partageait le point de vue général qu’il faut encourager une gestion durable des forêts favorable au développement économique et respectueuse de l’environnement.


Le représentant a estimé qu’il était nécessaire de renforcer la coopération entre toutes les parties prenantes.  C’est pourquoi, la mise en œuvre des décisions en la matière doit se faire de manière intégrée et collégiale.  Dans ce cadre, nous sommes convaincus de l’utilité de la promotion d’initiatives régionales.  Un partenariat a été établi en Asie, les pays de la région s’étant réunis déjà à quatre reprises pour promouvoir un programme commun de gestion durable des forêts en Asie.  L’accent a, dans ce cadre, était mis sur la lutte contre l’abattage illégal, les feux de forêts, la réhabilitation et le reboisement des zones affectées.  La question de l’abattage illégal est une priorité, et, aujourd’hui, le Sommet du G-8 comme la communauté internationale reconnaît de plus en plus l’importance du problème.  L’Agence de développement du Japon est en pointe sur le traitement de cette question, a indiqué le représentant. 


M. DIENG (Sénégal) a souligné l’importance qu’il y a à trouver des solutions pour une gestion durable des forêts.  Il a également mis l’accent sur la nécessité d’intégrer une meilleure démocratisation de la gestion durable des forêts, la responsabilisation des autorités locales, le renforcement des capacités, le transfert des technologies et le savoir-faire des acteurs locaux.


M. TIM ROLLINSON (Royaume-Uni) a affirmé que, malgré les meilleures intentions, nous n’avons pas pu passer du dialogue à l’action.  Il faut, a-t-il ajouté, relever les lacunes du système actuel, tout en utilisant les éléments positifs survenus depuis 10 ans, tel que le Partenariat de collaboration sur les forêts et les initiatives de certains pays.


M. HAILWA (Namibie) a déclaré que le Forum des Nations Unies sur les forêts était l’instrument approprié pour promouvoir une gestion durable des forêts.  Il est évident que le Forum joue un rôle important dans la vie des peuples.  La Namibie a adopté, pour sa part, les critères et indicateurs pertinents qui sont des instruments très utiles de suivi pour les pays possédant une faible couverture forestière.  Malgré ces efforts et initiatives, la déforestation reste le principal défi écologique des États.  Dans ce cadre, il reste nécessaire de disposer d’un Arrangement international sur les forêts fort.  Pour autant, nous émettons des doutes sur la pertinence d’un instrument international contraignant, étant donné que les pays en développement pourraient être appelés à engager des actions impossibles à soutenir sur le plan financier.  Les conséquences sur la vie quotidienne seraient alors négatives.  Nous pensons qu’il est plutôt nécessaire de concentrer notre action commune sur des éléments dont nous avons convenu ensemble.  En outre, la création d’un mécanisme financier adapté aux besoins de chacun s’impose pour que nous ne puissions avancer, tous ensemble et à la même vitesse, dans l’application des mesures convenues en matière de gestion des forêts.


M. TALBOT (Guyana) a affirmé que le processus mondial sur les forêts était à une étape importante de son histoire.  L’une des lacunes les plus importantes a néanmoins été la mise en œuvre, a-t-il estimé.  Le représentant a souligné que son pays s’est totalement engagé en faveur de la gestion durable des forêts, un engagement qui, a-t-il dit, se reflète dans la politique nationale de gestion des forêts.  Il a ainsi notamment indiqué qu’un million d’hectares a été réservé à la recherche.  Le FNUF doit traiter sur des questions relatives à tous les types de forêts, a-t-il déclaré.  Le défi principal à relever est la mise en œuvre des propositions d’action, a-t-il ajouté.  Selon lui, la coopération régionale est un vecteur permettant de progresser vers une gestion durable des forêts, sans oublier la coopération sous-régionale. 


M. MADINGOU (Gabon) a réitéré l’appel de Mme Maathai sur la nécessité d’alléger la dette des pays pauvres en faveur du développement des capacités de gestion durable des forêts.  L’Arrangement international sur les forêts doit bénéficier d’un renforcement des mécanismes existants assorti de délais.  L’AIF doit en outre être soutenu par des sources de financement sûres et pérennes, et les synergies sous-régionales, régionales et internationales doivent être encouragées et renforcées.


Mme VAHANEN, représentante de la FAO, a affirmé que la déclaration de la réunion ministérielle sur les forêts, qui s’est tenue du 14 au 19 mars 2005 au Siège de l’Organisation à Rome, était disponible comme document officiel de la présente session du FNUF, un document disponible dans les six langues officielles.  Est également disponible, a-t-elle ajouté, le rapport de la 17e session du Comité sur la sylviculture.  Ces documents, a-t-elle précisé, contiennent les engagements et les recommandations pertinents pour l’Arrangement international sur les forêts formulés par les gouvernements, notamment sur le renforcement du Partenariat de collaboration sur les forêts et des six Commissions régionales de sylviculture.


Le représentant du Processus de Téhéran sur les pays à faible couverture forestière a souhaité que toutes les parties prenantes puissent participer le plus activement possible à la présente session.  Dans le cadre des discussions tenues au sein du Partenariat de collaboration sur les forêts, l’attention a été portée sur les pays à faible couverture forestière.  Ces discussions ont mis en avant la nécessité d’un cadre de coopération et de coordination de programmes pertinents en la matière.  Nous soutenons par ailleurs les recommandations présentées lors de la Conférence des parties à la lutte contre la désertification visant à atténuer les effets de la sécheresse par l’adoption, entre autres, de mesures de gestion durable des forêts pour lutter à terme contre la pauvreté.  Nous appuyons également la promotion des activités en faveur des pays à faible couverture forestière destinées à renforcer les capacités de ces pays pour lutter efficacement contre la déforestation et la désertification des terres.


La représentante de la Fédération internationale de construction et des travailleurs du bois a affirmé que quelle que soit la forme du nouvel Arrangement international sur les forêts, la question de la durabilité de la gestion devrait être instituée comme un principe général.  Il est logique de relier les questions forestières aux questions de justice sociale, a-t-elle assuré.  Tant que les peuples habitant les forêts sont affamés, les forêts sont en danger, a-t-elle déclaré.  Tant que les femmes auront de longs trajets à effectuer pour aller chercher de l’eau, a-t-elle ajouté, les forêts seront en danger, et quand il faudra choisir entre se nourrir et abattre des arbres, les forêts seront également en danger.  Selon la représentante, le nouvel arrangement devrait mettre en lumière de nouveaux principes généraux et des objectifs. 


Le représentant du Groupe de la communauté scientifique et technologique a déclaré que, cinq ans après, les différentes évaluations indiquaient que la dégradation des forêts et la déforestation se poursuivent dans des proportions effrayantes.  La pauvreté s’accroît de ce fait, notamment dans les pays en développement.  Notre Groupe estime, dans ce cadre, que le problème n’est pas tant le déficit du nombre d’institutions disponibles.  Le problème majeur réside plutôt dans le déficit de la mise en œuvre effective de l’Arrangement international sur le terrain.


En outre, des efforts à l’échelle nationale ont été empêchés par le manque de sensibilisation relative au processus de l’Arrangement international sur les forêts et par le manque criant de capacités humaines, techniques et financières.  Ces difficultés économiques, s’ajoutant à des institutions forestières faibles, font obstacle à une gestion durable des forêts.  Une autre contrainte importante est le manque de recherche scientifique en la matière et de transferts de capacités technologiques vers les pays en développement.  Autres freins à la gestion durable des forêts, le faible partage d’informations et l’accès insuffisant à la littérature scientifique relative à la gestion des forêts, a indiqué le représentant.  Pour renforcer ces capacités, nous sommes d’avis qu’il faut trouver des moyens novateurs autres que la seule élimination des dettes.  Dans ce cadre, des actions nationales et internationales vigoureuses et l’établissement d’un fonds international de gestion des ressources seraient d’une grande utilité pour donner les moyens concrets aux pays en développement de gérer au mieux les ressources tirées de l’exploitation des forêts.


Le représentant de la Confédération des propriétaires terriens et forestiers européens a affirmé que les propriétaires forestiers demeuraient en faveur de la gestion durable des forêts, avec des valeurs qui se fondent sur toute une connaissance.  Les droits à la propriété privée constituent souvent la première étape à franchir vers la gestion durable des ressources, des droits qui ne sont pas facilement reconnus, a-t-il précisé.  La gestion durable pratiquée par les propriétaires forestiers joue un rôle clef dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement, a-t-il assuré.  Le représentant a estimé que l’Arrangement international sur les forêts devait jouir d’une plus grande visibilité en tant que forum où les avantages des forêts sont bien reconnus dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement.  Le rôle des processus de politique régionale doit en outre être renforcé, a-t-il ajouté.


Le représentant du Réseau d’action mondial de la jeunesse a déclaré que les jeunes avaient fait la preuve qu’ils étaient partie prenante des efforts de gestion durable en réaffirmant le lien entre la durabilité de l’environnement et de la vie.  Dans ce cadre, l’éducation joue un rôle fondamental.  Nous regrettons que les forêts ne constituent pas un thème clef dans le cadre de la Décennie sur l’éducation de l’UNESCO.  Il faudrait incorporer ce sujet comme thème principal.  Nous encourageons les organisations à renforcer la participation des jeunes aux activités de rattachées à l’Arrangement international sur les forêts.  Le futur texte devrait faciliter la participation des jeunes et des grands groupes.


La représentante des Amis de la Terre a déclaré que son organisation craignait qu’une nouvelle convention ne devienne un instrument contre la biodiversité.  Elle a mis l’accent sur l’augmentation de la déforestation et l’accroissement des surfaces des monocultures d’arbres.  La représentante a ainsi rejeté les programmes promus par la FAO et le FNUF.  Les monocultures ne servent que les intérêts de l’industrie, a-t-elle assuré.  Ces plantations, a-t-elle expliqué, détruisent les forêts, les pâturages et les terres humides, de même qu’elles chassent les personnes de leur environnement et les privent de leur mode de vie.  Elle a indiqué que son Groupe ne soutiendrait aucun accord qui ne prendrait pas en considération les droits des peuples et ne respecterait pas les peuples autochtones.  Il est nécessaire d’agir et de respecter un grand nombre d’engagements pris en faveur de la gestion durable des forêts, a-t-elle dit, réclamant une renégociation du processus.  Elle a ajouté que les « Amis de la Terre » ne soutenaient pas le maintien du FNUF, lequel, a-t-elle souligné, s’est avéré inefficace. 


La représentante du Groupe des femmes a regretté que les femmes, en particulier dans les pays en développement, n’aient pas de titres officiels à la propriété foncière, que leurs droits en la matière soient ignorés.  Dans ce cadre, il faut donner la possibilité aux femmes de participer aux initiatives liées aux forêts afin de promouvoir, aux fins de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement, l’égalité entre hommes et femmes.  L’Arrangement international sur les forêts doit instaurer une parité de fait entre les sexes au sein des institutions liées aux forêts, cela afin de faire des hommes et des femmes des partenaires égaux dans la prise de décisions.


DIALOGUE MULTIPARTITE ET DÉBAT MINISTÉRIEL DE HAUT ET DIALOGUE AU SUJET DES PRINCIPES D’ACTION AVEC LES CHEFS DE SECRÉTARIAT DES ORGANISATIONS INTERNATIONALES


M. PEKKA PATOSAARI, Directeur du Secrétariat du Forum des Nations Unies sur les forêts, a présenté les détails d’organisation du segment de haut niveau, qui se déroulera les 25 et 26 mai prochains.  La matinée du mercredi 25 mai sera consacrée à un dialogue politique entre des ministres, des responsables d’organisations participant au Partenariat de collaboration sur les forêts et des représentants de haut niveau de grands groupes.  Deux tables rondes seront organisées dans l’après-midi, a-t-il ajouté.  Toute la journée de jeudi sera consacrée aux mesures à prendre en faveur des forêts, a-t-il indiqué.


M. Patosaari a en outre présenté le rapport du Secrétaire général sur les liens entre les forêts et les objectifs de développement convenus au niveau international, y compris ceux énoncés dans la Déclaration du Millénaire (E/CN.18/2005/7).  Dans ce rapport, le Secrétaire général affirme qu’une gestion durable des forêts est essentielle pour atteindre certains des Objectifs du Millénaire pour le développement.  La réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement à l’horizon 2015 exigera, de la part des pays développés et en développement et de la société civile, une volonté nettement plus affirmée de conjuguer leurs efforts pour rechercher et trouver effectivement des solutions aux problèmes les plus fondamentaux, mais néanmoins difficiles, liés à la faim et à la pauvreté, souligne le Secrétaire général.


M. MANUEL RODRIGUEZ BECERRA (Colombie), Président du Forum des Nations Unies sur les forêts, a estimé que le segment de haut niveau du FNUF et la réunion plénière au début de la 60 session de l’Assemblée générale offriraient une occasion exceptionnelle pour les ministres responsables des forêts et les dirigeants du monde de faire reconnaître le rôle significatif joué par les forêts.  Il a en outre encouragé les délégations à partager leurs avis sur un projet de déclaration ministérielle et un message adressé au Sommet de septembre. 


M. FRANK WOLTER (Luxembourg) a déclaré, au nom de l’Union européenne, que le secteur des forêts était clairement en mesure d’apporter une contribution significative à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et nous saluons à ce titre le rôle actif joué par le Partenariat de collaboration sur les forêts à travers la mise en œuvre des propositions d’action du Groupe intergouvernemental/Forum intergouvernemental sur les forêts (GIF-FIF) en vue d’accomplir des avancées à cet égard.  Pour inverser la tendance à la baisse des ressources financières, l’Union européenne juge qu’il est essentiel de lier le développement durable des forêts au processus de révision des OMD.  Nous devons démontrer et explorer tous les aspects de la contribution des forêts à la réalisation des OMD, en particulier à la réduction de la pauvreté, la santé, la durabilité environnementale et le développement en général.  Dans ce contexte, l’Union européenne estime qu’il est essentiel de s’entendre sur un nombre limité d’objectifs clairs et de résultats chiffrés à atteindre dans le domaine forestier afin que l’engagement politique à l’égard de la gestion durable des forêts progresse dans le monde.  Ces objectifs et résultats devraient être directement liés aux OMD et nous estimons que les membres du Partenariat de collaboration ont un rôle important à jouer pour assister les pays concernés dans l’élaboration de tels objectifs.


M. JAVAD AMIN-MANSOUR (République islamique d’Iran) a estimé que la pauvreté et la famine constituaient les causes principales de l’abattage et de la déforestation.  Les communautés locales ont été les gardiennes des ressources nationales, y compris des forêts, et ce, pendant de nombreux siècles, a-t-il affirmé.  L’assainissement demeure un autre défi, de même que les décharges de déchets, a-t-il ajouté, précisant qu’il fallait tout faire pour traiter les déchets dans des zones bien particulières.  Le but, a-t-il dit, est d’atteindre les objectifs définis internationalement notamment par le biais de partenariats mondiaux, par l’autonomisation des femmes et l’amélioration du bien-être des populations. 


Mme JAN McALPINE (États-Unis), faisant référence au segment de haut niveau, a estimé que les discussions de fond de la présente session devraient se concentrer sur les résultats de nos négociations, en particulier les modifications à apporter à l’Arrangement international sur les forêts et identifier les actions qui recevront l’appui de tous.  L’accent devra être mis, entre autres, sur la nécessité d’inclure la question de la gestion durable des forêts dans les programmes nationaux de développement.


M. FRANZ PERREZ (Suisse) a estimé que les ministres, lors du segment de haut niveau les 25 et 26 mai prochain, devraient faire en sorte que le FNUF prenne une décision claire concernant l’Arrangement international sur les forêts.  La Déclaration ministérielle, a-t-il ajouté, devrait se concentrer sur les éléments principaux discutés lors de la cinquième session du FNUF.  L’élaboration de la Déclaration ministérielle devrait commencer la semaine prochaine, a-t-il souligné.


M. ROBERTS (Canada) a estimé que la gestion durable des forêts pouvait effectivement contribuer aux Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). Toutefois, certains aspects liant la question des forêts aux différents OMD doivent être réaffirmés, comme le risque sanitaire, la pollution résultant des incendies de forêts, l’importance du secteur forestier industriel, ou encore les liens entre les taxes imposées aux industries et différents services. Le Canada souhaite d’attirer l’attention sur le fait que les forêts sont un moyen d’expression paysager qui devrait être intégré dans les programmes forestiers.


Reprenant la parole, le représentant de l’Iran a affirmé que la discussion concernant le projet de déclaration ministérielle devrait reposer sur les résultats de la négociation sur le premier texte que le Président du FNUF présentera demain.  Il est trop tôt pour parler des conclusions du segment de haut niveau, a-t-il affirmé.


M. RAMNARINE (Trinité-et-Tobago) a demandé que le projet de déclaration essaie de donner un semblant de valeur monétaire aux forêts pour convaincre les ministres et leurs concitoyens des priorités que nous devons donner en matière de forêts dans le cadre du présent Forum. 


M. OISTAD (Norvège) a proposé d’envisager un processus en deux étapes pour préparer un projet de déclaration ministérielle.  Il s’agirait d’indiquer dans un premier temps les éléments d’une éventuelle déclaration ministérielle, le principal élément devant être, a-t-il précisé, les résultats de la cinquième session du FNUF.  Ensuite, les délégations pourraient revenir sur le texte la semaine prochaine, a-t-il ajouté.


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