En cours au Siège de l'ONU

ENV/DEV/853

LES DÉLÉGATIONS SOULIGNENT DEVANT LE FORUM DES NATIONS UNIES LA NÉCESSITÉ DE RENFORCER L’ARRANGEMENT INTERNATIONAL SUR LES FORÊTS

16/05/2005
Communiqué de presse
ENV/DEV/853

Forum des Nations Unies sur les forêts

Cinquième session

2e & 3e séances  - matin & après-midi


LES DÉLÉGATIONS SOULIGNENT DEVANT LE FORUM DES NATIONS UNIES LA NÉCESSITÉ DE RENFORCER L’ARRANGEMENT INTERNATIONAL SUR LES FORÊTS


Les délégations participant au Forum des Nations Unies sur les forêts (FNUF), qui a entamé aujourd’hui les travaux de sa cinquième session, ont souligné la nécessité d’améliorer l’Arrangement international sur les forêts (AIF), dont le principal objectif est de promouvoir la gestion, la conservation et le développement durable de tous les types de forêts et de renforcer un engagement politique à long terme en ce sens.


Le FNUF se réunit jusqu’au 27 mai afin d’évaluer l’efficacité de l’Accord international sur les forêts et d’envisager des mesures concrètes touchant l’avenir des forêts.  Dans sa déclaration d’ouverture de ce matin, le Président de la cinquième session, le Colombien Manuel Rodriguez Becerra, a rappelé que le déboisement et la dégradation des forêts persistaient dans de nombreuses régions du monde.  Le défi qui s’impose à cette cinquième session est immense, a-t-il déclaré.  Il faut faire en sorte que nous puissions mettre en œuvre ce que nous avons promis de faire, a-t-il expliqué, évoquant la réunion de haut niveau à laquelle doivent participer les 25 et 26 mai de nombreux ministres.


Selon le Président, un message fort doit être transmis par le Forum au Conseil économique et social (ECOSOC) ainsi qu’au Sommet de septembre 2005, afin que les forêts se voient reconnaître la place qu’elles méritent, et que la gestion du développement durable prenne en compte les forêts.  À l’instar de nombreuses délégations, le Président a estimé que les forêts devaient constituer une priorité dans les programmes nationaux des États Membres.  Il ne s’agit pas de nous montrer du doigt demain parce que nous n’aurons pas tenu nos promesses, a-t-il déclaré. 


Les délégations se sont penchées sur l’examen des progrès réalisés et des mesures à envisager, l’examen de l’efficacité du dispositif international concernant les forêts, les paramètres à prendre en considération dans l’élaboration d’un cadre juridique pour les types de forêts et le renforcement de la coopération et la coordination des politiques et des programmes.


La présentation des deux rapports du Secrétaire général a été l’occasion pour de nombreuses délégations de réclamer un renforcement de l’Arrangement international sur les forêts.  Malgré les progrès accomplis, la déforestation et la dégradation des forêts se poursuivent à un rythme qui ne peut être tenu, a insisté le représentant du Luxembourg, au nom de l’Union européenne, lequel a jugé inacceptable de maintenir l’Arrangement dans sa forme actuelle.  L’Arrangement international sur les forêts n’a pas été en mesure d’inverser la tendance du déclin progressif de l’engagement politique ainsi que des ressources allouées, a-t-il expliqué, ajoutant qu’il convenait de l’améliorer de manière significative, avec des objectifs prioritaires, clairs et ambitieux. 


  Plusieurs délégations, notamment celle de l’Australie, ont également affirmé que l’Arrangement international sur les forêts n’était pas parvenu à faire participer activement la société civile.  Nous devons adopter une approche stratégique cohérente et un ordre du jour plus ciblé et nous devons également nous servir de la volonté politique de nos dirigeants, a estimé pour sa part la représentante des États-Unis.  Pour la Suisse, comme pour d’autres délégations, il est ainsi nécessaire de mettre en place un cadre juridique international contraignant, un tel instrument ayant autorité pour engager de manière plus ferme l’effort commun nécessaire à une gestion durable des forêts efficace et étant à même de générer des ressources financières supplémentaires.  D’autres pays, comme le Nigéria, ont jugé que l’élaboration d’un arrangement juridiquement contraignant était trop prématurée et ne ferait qu’ajouter un fardeau supplémentaire aux pays en développement.


Ce matin, M. Manuel Rodriguez Becerra (Colombie) avait été élu par acclamation à la présidence de la cinquième session.  M. Rezlan Ishar Jenie (Indonésie) et M. Vasile Lupu (Roumanie), dont les candidatures étaient respectivement soutenues par le Groupe des États d’Asie et le Groupe des États d’Europe orientale, avaient été élus Vice-Présidents.


Par ailleurs, le Forum a décidé de doter le Processus de Montréal et le Secrétariat de l’Organisation du Traité de coopération amazonienne du statut d’observateur pour leur permettre de participer à ses travaux. La Secrétaire de l’Organisation du Traité de coopération amazonienne, qui représente huit pays de la région, a souligné qu’elle informerait ultérieurement les représentants de la réunion préparatoire de l’Organisation qui s’est tenue à Quito, du 4 au 8 avril dernier.  De son côté, la représentante du Processus de Montréal a souligné la nécessité de déterminer un cadre révisé d’indicateurs, espérant que le Forum prendrait conscience cette année de l’importance de l’action de son groupe de son organisation.


Le Forum des Nations Unies sur les forêts poursuivra, demain à 10 heures ses travaux.  Il entendra également la Lauréate du prix Nobel de la paix 2004, Mme Wangari Maathai, qui fera une présentation sur la restauration des forêts.


Déclarations liminaires


M. MANUEL RODRIGUEZ BECERRA (Colombie), Président de la cinquième session du Forum des Nations Unies sur les forêts, a déclaré que cet organe faisait partie intégrante des Nations Unies au niveau le plus élevé.  Il est, a-t-il dit, le résultat du succès de la Déclaration adoptée lors de la Conférence des Nations Unies sur l’environnement et le développement (CNUED), en 1992 à Rio, au Brésil.  Des succès importants ont été remportés sur le plan institutionnel, a-t-il observé.  Toutefois, il subsiste un écart très important entre ce qui a été décidé et ce qui a été réalisé sur le terrain.  Le déboisement et la dégradation des forêts persistent dans de nombreuses régions du monde, a-t-il indiqué.  Ce phénomène s’est aggravé dans certains pays tropicaux.  Le défi qui s’impose à cette cinquième session est grand.  Il faut faire en sorte que nous puissions mettre en œuvre ce que nous avons promis de faire, a poursuivi le Président du Forum, évoquant la réunion de haut niveau à laquelle doivent participer les 25 et 26 mai des chefs d’États et de gouvernements et de nombreux ministres.  Cette réunion de haut niveau, a-t-il estimé, devrait nous permettre d’approfondir nos connaissances.  Les tables rondes, qui sont organisées à cette occasion, auront pour objectif d’aborder à fond certains des problèmes graves rencontrés dans la gestion des forêts. 


Le Président a espéré que le Forum arrêtera des décisions déterminantes pour l’avenir, notamment en ce qui concerne l’Arrangement international sur les forêts.  Il faut faire en sorte que ces décisions soient en harmonie avec les Objectifs du Millénaire pour le développement.  Selon lui, un message fort doit être transmis par le Forum au Conseil économique et social (ECOSOC) ainsi qu’au Sommet de septembre 2005, afin que les forêts se voient donner la place qu’elles méritent, et que la gestion du développement durable prenne en compte les forêts.  Du fait de la destruction des forêts, des populations sont en péril, a-t-il affirmé.  Le Président s’est en outre félicité de l’appui constant dont bénéficie le Forum de la part du Partenariat de collaboration sur les forêts, qui a permis à cet organe de faire de grands progrès. 


Dans le cadre du Forum, des défis importants s’imposent à nous, des défis aisés à relever, a-t-il souligné, mettant l’accent sur le climat très positif existant, qui montre que les délégations veulent parvenir à des accords déterminants.  Tablant sur ce climat positif, le Président a ajouté qu’il ferait de son mieux pour que nous parvenions au consensus qui indiquera clairement au monde la priorité que nous accordons aux forêts.  Il ne s’agit pas que l’on nous montre du doigt demain parce que nous n’aurions pas tenu nos promesses, a-t-il déclaré, insistant sur le fait que les forêts deviennent une priorité dans nos pays. 


M. PEKKA PATOSAARI, Directeur du Secrétariat du Forum des Nations Unies sur les forêts, a déclaré, au nom de José Antonio Ocampo, Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, que le présent Forum devait être l’occasion de discuter en profondeur des questions relatives, entre autres, à la déforestation, à la dégradation continue des forêts et aux activités illégales.  Les forêts représentent un tiers de la superficie totale de la Terre, a-t-il rappelé, et plus d’un milliard de personnes vivent de leur exploitation.


La gestion durable des forêts est un élément essentiel du développement durable au sens large, a poursuivi M. Patosaari.  Cette gestion joue un rôle vital dans la poursuite de plusieurs objectifs critiques, tels que la stabilité climatique, la protection des lignes de partage des eaux, la préservation des sols, des côtes et de la diversité biologique, la promotion durable de l’environnement et l’éradication de la pauvreté.  Dans ce cadre, le présent Forum est un outil indispensable qui, a rappelé M. Patosaari, a été établi en 2000 par le Conseil économique et social dans le but de renforcer l’action politique en faveur de la gestion durable des forêts.  Le Forum, a-t-il indiqué, est un organe intergouvernemental innovant et universel sur les questions de politiques en matière de forêts.


Pour M. Patosaari, la cinquième session du Forum aura trois tâches principales à remplir: assurer le suivi de la mise en œuvre des actions déjà décidées par le panel intergouvernemental sur les forêts et le Forum intergouvernemental sur les forêts; évaluer l’efficacité du Forum ces cinq dernières années; et discuter du futur cadre juridique du Forum.  Le Forum doit relever ces défis dans un contexte politique tenant compte des décisions et objectifs énoncés dans le Plan d’action de Johannesburg, la Déclaration du Millénaire et les différents accords conclus dans le cadre des grandes conférences des Nations Unies depuis 1990, a-t-il encore dit.


En conclusion, M. Patosaari a émis le souhait que la présente session aboutisse à des résultats concrets en matière de développement durable de tous les types de forêts, de suivi clair des travaux du Forum et du futur arrangement international sur les forêts, et de renforcement de la gestion durable des forêts dans le cadre de la mise en œuvre de la Déclaration du Millénaire. 


STATUT DU SECRÉTARIAT DU FORUM ET RENFORCEMENT DE LA COOPÉRATION ET COORDINATION DES POLITIQUES ET DES PROGRAMMES


Déclarations


M. PEKKA PATOSAARI, Directeur du Secrétariat du Forum des Nations Unies sur les forêts, présentant les réalisations depuis la quatrième session du Forum, a indiqué que le Secrétariat a soutenu et participé à des initiatives menées par des pays ou des organisations.  Le site Internet du Forum constitue également un portail important pour les activités du Forum et du Secrétariat.  Des informations récentes sont postées sur les activités de États Membres ainsi que sur les travaux des groupes spéciaux d’experts, a-t-il souligné, précisant qu’un calendrier était mis à jour chaque trimestre.  Le Secrétariat établit en outre une liaison avec les autres secrétariats de Nations Unies en ce qui concerne les forêts, a-t-il ajouté.  Il convient par ailleurs de trouver une solution pour augmenter le nombre de membres du personnel qui sera imputé au budget ordinaire.  Il a souligné l’importance de la contribution apportée par des pays donateurs, citant les contributions apportées par les États-Unis, la Finlande, l’Allemagne, la Suisse, le Royaume-Uni, la Norvège, le Canada, la Suède, l’Autriche, et l’Union européenne.  Sans ces contributions, et sans l’aide d’autres institutions des Nations Unies, le travail du Secrétariat n’aurait pas été possible, a-t-il affirmé.  


M. Patosaari a également présenté la note du Secrétariat sur le renforcement de la coopération et la coordination des politiques et des programmes (E/CN.18/2005/5).  Il s’est ainsi notamment félicité de la collaboration efficace avec le Partenariat sur les forêts, lequel a joué un rôle déterminant en apportant un appui concret au Forum.  Il a renforcé la coopération et la coordination avec lui, notamment en lançant des initiatives sur la forêt.  Selon lui, il est capital d’améliorer encore les synergies entre les partenaires, notamment entre les membres du Partenariat de collaboration sur les forêts, et de renforcer la coopération et la coordination en ce qui concerne les politiques et les programmes, à la fois à l’intérieur et à l’extérieur du secteur des forêts.  Il a en outre souligné la nécessité de promouvoir la complémentarité entre les programmes forestiers nationaux et les plans d’action menés conformément aux conventions liées à la Conférence des Nations Unies sur l’environnement et le développement afin de continuer à intégrer la gestion durable des forêts dans les politiques intersectorielles.


M. HODNY EL-LAKANY, Président du Partenariat de collaboration sur les forêts, a présenté le document cadre 2005 qui fait état des travaux du Partenariat depuis sa création en 2001, initiatives conjointes et travaux en collaboration.  Ce document présente les points sur lesquels les efforts du Forum devront se concentrer, comme la mise au point d’un programme complet et renforcé de développement durable, la recherche de sources nouvelles de financement, a-t-il indiqué.  Certaines organisations membres du Partenariat travaillent déjà sur ces questions dans le cadre d’une équipe de travail interinstitutions.  Le but de notre action est de rassembler les informations recueillies par thème et de mettre en commun ces informations afin d’aboutir à des définitions partagées de tous les types de forêts, a-t-il poursuivi.  Un tel partage d’informations entre partenaires est également le meilleur moyen de faire le point sur les progrès accomplis et assurer le suivi des programmes mis en place.


La collaboration pluridisciplinaire du Partenariat s’occupe par ailleurs d’acheminer l’assistance technique, de la mise en place de directives et du renfort des capacités sur le terrain, a poursuivi le représentant.  Dans ce contexte, nous souhaitions associer davantage les populations locales, afin d’assurer une mise en œuvre plus efficace les stratégies d’élimination de la pauvreté.  Les réussites du Partenariat démontrent qu’il est possible de développer des synergies efficaces.  Pour autant, nous sommes conscients que des progrès réguliers sont nécessaires si notre Partenariat veut aboutir.  C’est pourquoi, nous souhaitons travailler davantage aux niveaux régional et national et partager plus efficacement les informations entre parties prenantes et praticiens sur le terrain, et ce, afin de réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement.  Aux fins d’élargir le rayon de nos activités, nous sommes d’avis que le Partenariat doit devenir accessible à tous et bénéficier de financements extérieurs renforcés


Mme MARILYN HEADLY (Jamaïque) a déclaré, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, qu’il était urgent d’appliquer pleinement les engagements de gestion durable des forêts tels que reflétés dans la Déclaration de Rio sur l’environnement et le développement, les propositions d’action du Groupe intergouvernemental sur les forêts (GIF), le Plan d’action de Johannesburg et les sessions du Forum des Nations Unies sur les forêts.  La mise en œuvre de ces engagements, notamment ceux relatifs au financement, au renforcement des capacités et au transfert de technologies, demeure essentiel pour renforcer la gestion, la conservation et le développement durable de tous les types de forêts, a dit la représentante. 


Dans ce cadre, a-t-elle poursuivi, il est indispensable d’inverser la baisse de l’aide publique au développement (APD) allouée aux activités forestières afin de donner les moyens nécessaires aux pays en développement de gérer efficacement leurs ressources forestières.  Dans ce contexte, les connaissances traditionnelles des peuples autochtones doivent êtres préservées et mises au service de l’action des communautés locales.  Le Groupe des 77 et de la Chine réitère l’appel du GIF qui presse les pays développés de promouvoir, faciliter et financer dans les proportions requises l’accès et le transfert des technologies environnementales vers les pays en développement.


Poursuivant, la représentante a estimé que la gestion durable des forêts ne pouvait être réalisée que si l’accès aux services de base en matière d’eau, d’assainissement, de santé et d’éducation était assuré.  C’est pourquoi, a-t-elle dit, une approche globale et complète en matière de politique forestière doit prévaloir.


M. FRANK WOLTER (Luxembourg), qui s’exprimait au nom de l’Union européenne, a déclaré que nous nous trouvons à un point crucial de la politique mondiale des forêts.  L’examen de l’Arrangement international sur les forêts, ainsi que les discussions sur les paramètres à prendre en considération dans l’élaboration d’un cadre juridique pour tous les types de forêts offrent une chance qui doit être saisie, a-t-il dit.  Au sein de l’Union européenne, il existe une volonté réelle de changement, a-t-il assuré.  Poursuivre le statu quo ne constitue pas une option, a-t-il dit, mettant l’accent sur la nécessité de mettre un terme à la tendance actuelle de déforestation et de dégradation des forêts.  Le représentant s’est félicité de l’atmosphère ouverte et positive qui s’est dégagée au sein du Groupe spécial d’experts sur les paramètres, lors de sa réunion à New York en 2004, ainsi que lors de la réunion d’initiative des pays, en appui à la cinquième session du Forum, qui s’est déroulée à Guadalajara, en janvier dernier.  Nous avons observé un haut niveau de soutien pour des changements significatifs du futur Arrangement et pour la définition d’objectifs clairs, a-t-il poursuivi.


Le représentant a indiqué que l’Union européenne attendait avec un intérêt particulier le débat ministériel de haut niveau et le dialogue avec les responsables d’organisations internationales qui aura lieu la semaine prochaine, espérant qu’il soit l’occasion de souligner la contribution des forêts sur des questions clefs qui concernent l’ECOSOC et la communauté internationale.  Nous devons montrer dans la pratique le rôle clef que jouent les forêts dans le développement durable, a-t-il dit.  Il a souligné la nécessité de faire preuve de créativité et de se montrer constructif, dans l’intérêt de toutes les communautés qui dépendent des forêts et dans l’intérêt des générations futures.  Il faut changer les choses et se doter de la crédibilité voulue pour nous faire entendre, a-t-il déclaré.


Mme JAN McALPINE (États-Unis) a estimé que le Partenariat de collaboration sur les forêts avait réalisé des progrès très significatifs dans les domaines, entre autres, de la restauration des forêts, de la conservation de la biodiversité et de la gestion durable des forêts.  Nous apprécions également l’engagement du Partenariat de lier la question des forêts et les objectifs de développement.  Il conviendrait de s’assurer que le futur Arrangement international se concentre sur les mesures essentielles pour l’avenir, en renforçant en particulier ses capacités de lutte contre la pauvreté et soutenir plus avant le régime écologique mondial.  


Poursuivant, la représentante a estimé qu’il était nécessaire d’ouvrir un dialogue de haut niveau aux fins d’améliorer le partage d’informations.  Dans ce cadre, nous saluons l’effort du Partenariat visant à faire en sorte que l’information partagée en toute transparence soit également adressée à tous les grands groupes.  En revanche, nous sommes contre l’élargissement du Partenariat aux ONG, la dimension intergouvernementale devant prévaloir dans le cadre de travail du Forum.


Aux fins de traduire rapidement nos engagements en actions, nous soutenons les propositions du Partenariat destinées à permettre la création d’un fonds qui servirait de catalyseur financier au Forum.  S’agissant des initiatives régionales, nous sommes d’avis que des réunions à ce niveau régional devraient être organisées entre les sessions du Forum, en collaboration avec les commissions régionales.  Concernant le rôle du Secrétariat, les États-Unis juge qu’il serait bon de supprimer des tâches au lieu d’en ajouter toujours plus.  Il faudrait également trouver des solutions novatrices visant à appuyer le travail du Secrétariat, notamment en vue de faciliter les interactions entre les membres du Partenariat.


M. NIKOLAY CHULKOV (Fédération de Russie) a affirmé que, du point de vue de la biosphère et en tant que matière première, les forêts russes, qui représentent un quart des ressources de la planète, ont une importance nationale, mais aussi mondiale.  La Russie, qui assuré la présidence du Forum, a fait tout ce qui était en son pouvoir pour renforcer la base du processus du FNUF et lui apporter un nouvel élan, a-t-il déclaré.  Selon lui, la nouvelle session du FNUF revêt un caractère historique, car elle doit ouvrir une nouvelle page dans l’histoire de la coopération forestière sous l’égide des Nations Unies.  Nous devons orienter nos efforts en vue de l’élaboration et de la mise en œuvre de politiques efficaces basées sur les documents finaux de Rio et de Johannesburg, a-t-il assuré.  Il est important de tenir compte des fonctions économiques, écologiques, sociales et culturelles des forêts, a-t-il ajouté.  Le représentant a également estimé que pour parvenir à un développement constructif du processus, il était nécessaire de se fonder sur l’expérience accumulée au sein des Nations Unies, en particulier au sein du FNUF. 


Il est indispensable de maintenir le rôle de coordination du FNUF, de même qu’il est important de renforcer le rôle du secrétariat, un outil essentiel pour promouvoir les forêts dans le cadre de l’ordre du jour des Nations Unies, a-t-il observé.  Le représentant a en outre jugé important que les mécanismes financiers s’occupent de cette question.  Il a enfin mis l’accent sur la nécessité de permettre une gestion écologiquement rationnelle des forêts dans le contexte mondial. 


Mme CUDBY (Nouvelle-Zélande) a estimé que la question forestière était essentielle, en particulier dans le cadre des activités intersectorielles du Partenariat de collaboration sur les forêts.  Nous saluons cette méthode de travail et, de façon générale, la nature volontaire du Partenariat.  Concernant le futur Arrangement international sur les forêts, des suggestions ont été faites par les membres du Partenariat en vue de parvenir à son renforcement.  Le rôle du Partenariat doit se concentrer sur des actions spécifiques.  C’est pourquoi, nous appuyons l’idée d’organiser des réunions permettant des présentations plus vastes, et d’entendre les interventions d’experts chargés d’évaluer les besoins.  Au

niveau communautaire, il convient de rappeler que les forêts sont très souvent considérées comme des ressources naturelles de subsistance essentielle.  Dans ce cadre, une démarche régionale renforcée nécessite des moyens financiers adaptés à la gestion des forêts, le secteur privé devant jouer un rôle privilégié, en particulier pour le transfert des technologies.


M. BARRERA GARAVITO (Guatemala) a souligné la nécessité de renforcer les alliances avant d’envisager d’accroître les effectifs du secrétariat du Forum, c’est-à-dire d’accroître la bureaucratie.  Quant aux tâches dévolues au Forum, il convient de s’interroger sur le fait de savoir s’il ne faut pas demander un renforcement des forums existants.  Ne sommes-nous pas plus efficaces dès lors qu’il faut aider les populations rurales? a-t-il demandé.  Il faut prendre en compte la destruction des forêts de même que l’abattage illégal lié au trafic des stupéfiants, a-t-il en outre estimé. 


M. GONZALEZ VICENTE (Mexique) a souhaité que l’esprit positif de coopération prévale au cours de la cinquième session du Forum sur les forêts des Nations Unies.  À cette fin, il convient de se doter d’un cadre normatif acceptable par tous.  L’issue de nos travaux devra attester, en outre, d’un engagement fort et sans équivoque des membres du Forum à l’égard de tout ce qui doit être mis en œuvre pour réaliser les objectifs de gestion durable des forêts et de développement.  Dans ce contexte, nous sommes d’avis que les initiatives régionales doivent être davantage soutenues, par le biais de réunions régulières et nous soutenons à cet égard l’action des commissions régionales.  Poursuivant, le représentant a plaidé pour moins de bureaucratie, et une adhésion plus franche en faveur des synergies en place.  À cette fin, a-t-il dit, nous comptons sur une augmentation nette des moyens techniques et financiers portés à l’effort d’une gestion durable de tous les types de forêts.


M. FRANZ PEREZ (Suisse) a affirmé que, du fait des interdépendances entre les pays, il était important que la gestion se fasse par le biais de la coopération internationale.  La Suisse est déterminée à mettre en œuvre une action sérieuse sur le terrain, a-t-il souligné, faisant état d’une initiative avec l’Indonésie sur ce plan, qui sera présentée mardi dans le cadre d’un petit séminaire.  La coopération  internationale est à la base d’un régime qui donne de bons résultats, a-t-il estimé.  La Suisse a été déçue par les progrès enregistrés à ce jour, a-t-il ajouté.  Selon le représentant, le FNUF doit fixer à l’avenir un cadre plus efficace de gestion internationale des forêts.  L’avenir des forêts devrait prévoir un cadre normatif efficace permettant de nous donner des objectifs communs pour suivre les progrès, identifier les dangers et les problèmes émergeants.  Un cadre normatif contraignant permettra de mieux mettre en oeuvre les conventions existantes et de relever les défis actuels, a-t-il assuré, observant qu’à ce stade, le consensus n’existait pas.  Il faut revoir les engagements pris en faveur des forêts, a-t-il poursuivi. 


La Suisse appuie l’idée qu’il faut arrêter au niveau mondial un nombre limité d’objectifs qui nous imposeraient d’agir au niveau du FNUF, de mieux faire connaître nos engagements et de suivre les progrès accomplis.  Il faudrait davantage tabler sur les procédures régionales, avant d’envisager des procédures internationales, a-t-il estimé.  Un travail supplémentaire est nécessaire pour nous doter des moyens d’agir, a-t-il déclaré.  Cette cinquième session est déterminante, car elle va permettre de viser l’impossible, d’être ambitieux et de trouver des solutions pragmatiques aux difficultés rencontrées dans toutes les forêts du monde, a conclu le représentant.


M. SIGIT WARDONO (Indonésie) a rappelé que son pays demeurait déterminé à réaliser les objectifs de gestion durable des forêts.  Les pays membres de l’ANASE, a-t-il indiqué, sont engagés dans les actions visant à favoriser le développement économique et à assurer la sécurité alimentaire.  Dans ce cadre, notre pays a pris des décisions volontaires destinées à appuyer le développement durable et la croissance économique en engageant ses propres ressources, en collaboration avec les pays et partenaires de la région.  La coopération est efficace pour faciliter les transferts de technologie, encourager le travail d’équipes en impliquant les acteurs de la société civile et du secteur privé.  À cet égard, le renforcement des capacités par l’apport de financements privés en faveur des forêts est indispensable.  Cet apport vise plus largement à la réalisation des Objectifs du Millénaire.


M. TALBOT (Australie) a affirmé que son pays était déterminé à donner suite aux engagements pris en matière de forêts.  Tout en se félicitant des progrès accomplis par le Forum depuis cinq ans, il a estimé nécessaire de prendre davantage d’initiatives pratiques sur le terrain.  Les membres devraient peut-être envisager des alternatives, a-t-il proposé.  Le Forum a été très utile pour favoriser le dialogue, a-t-il dit, mais il doit y avoir désormais un travail pratique sur le terrain.  Il s’agit d’éviter qu’il y ait trop de dialogue au détriment d’actions concrètes sur le terrain, a-t-il observé.  Il a mis l’accent sur la nécessité de souscrire à des partenariats et de renforcer la collaboration pour une meilleure gestion en matière de développement durable. 


Le représentant a également fait état d’une note publiée par son pays dans laquelle elle élabore quelques principes simples dont pourraient s’inspirer les autres délégations.  Il faut simplifier notre action, travailler au niveau régional pour maintenir l’élan pris et augmenter l’engagement au niveau politique, a-t-il ainsi souligné.  Notre responsabilité est de préparer l’avenir, a-t-il assuré, notant la nécessité de souscrire de véritables partenariats. 


M. JAVAD AMIN MANSOUR (République islamique d’Iran) a estimé que le rôle du Partenariat de collaboration sur les forêts avait été déterminant dans la mise en œuvre de décisions clefs en matière de gestion durable des forêts de tous types.  Afin d’assurer le succès de nos efforts, la pérennité des stratégies pertinentes doit être maintenue.  Dans ce cadre, afin de venir en aide aux pays frappés par le déboisement, il est vital de mettre en place les stratégies de reboisement convenues dans le cadre du Forum, et de renforcer à cette fin la coopération entre les parties prenantes, quitte à mettre en place de nouveaux accords.  Le mandat du Partenariat ne doit pas entraver nos responsabilités, notamment dans le domaine de la lutte contre la désertification, a demandé le représentant.


Le représentant du Secrétariat de la Convention sur la biodiversité, a affirmé qu’en 2004, il a été décidé de créer une série d’objectifs liés aux Objectifs du Millénaire pour le développement pour les intégrer au programme de la Convention.  Il est également prévu des interventions techniques et scientifiques lors de la prochaine réunion.  Le représentant a informé le Forum que le Groupe de travail à composition non limité sur la mise en œuvre de la Convention se réunirait en septembre prochain à Montréal.  Il a espéré que le Groupe de travail pourra faciliter une application réelle des textes.  Il s’agira, a-t-il dit, d’une réunion importante pour améliorer la coordination et réduire les doublons entre les conventions multilatérales.  La Convention sur la biodiversité est prête à coopérer avec certains membres du Partenariat de collaboration sur les forêts en vue de l’Arrangement international sur les forêts, a-t-il conclu. 


EXAMEN DES PROGRÈS RÉALISÉS ET DES MESURES À ENVISAGER ET DE L’EFFICACITÉ DU DISPOSITIF INTERNATIONAL CONCERNANT LES FORÊTS


Rapport du Secrétaire général sur l’examen des progrès réalisés et des mesures à envisager (E/CN.18/2005/8)


Ce rapport du Secrétaire général livre une analyse des progrès accomplis en matière de gestion durable des forêts et d’application du plan d’action et du programme de travail pluriannuel du Forum, expliquant en quoi cela favorise la gestion durable des forêts, et décrit les catalyseurs recensés et les obstacles rencontrés.


La notion de « gestion durable des forêts », dont l’usage s’est répandu, tire son origine de la Conférence des Nations Unies sur l’environnement et le développement, tenue à Rio de Janeiro en juin 1992, en particulier la Déclaration de principes, non juridiquement contraignante mais faisant autorité, pour un consensus mondial sur la gestion, la conservation et l’exploitation écologiquement viable de tous les types de forêts (Principes forestiers de Rio) et du chapitre 11 d’Action 21.  Le Groupe intergouvernemental sur les forêts et le Forum intergouvernemental sur les forêts ont déterminé de concert plus de 279 mesures qui permettraient de progresser sur la voie d’une gestion durable des forêts.  En se fondant sur les travaux menés par les mécanismes régionaux de définition des critères et indicateurs de gestion durable des forêts, le Forum a défini, à sa quatrième session, les sept domaines thématiques d’un cadre de référence pour la gestion durable des forêts: étendue des ressources forestières, diversité biologique, santé et vitalité des forêts, fonctions productives des ressources forestières, fonctions de protection des ressources forestières, fonctions socioéconomiques, cadre juridique, politique et institutionnel.


Le Secrétaire général souligne que bienque le plan d’action et le programme de travail pluriannuel aient contribué, de même que d’autres activités menées aux niveaux mondial, régional et national, à promouvoir la gestion durable des forêts dans le monde entier, le taux élevé de la déforestation et de la dégradation des forêts reste extrêmement préoccupant.  On doit faire en sorte que les questions relatives aux forêts tiennent une plus large place dans les préoccupations internationales et mettre davantage en valeur les liens entre la gestion durable des forêts et le développement socioéconomique des pays et des populations tirant leurs moyens de subsistance des forêts.  L’insuffisance des ressources financières et des capacités nationales et locales continue de freiner la mise en œuvre de mesures concrètes, surtout dans les pays en développement et les pays en transition. 


Lesfutures initiatives de l’arrangement international sur les forêts devraient viser à promouvoir la contribution de la gestion, de la conservation et du développement durable de tous les types de forêts à la réalisation des objectifs de développement convenus sur le plan international, y compris ceux qui figurent dans la Déclaration du Millénaire.  Dans le rapport, sont présentées des suggestionsquant aux priorités, aux nouvelles questions et aux questions déterminantes pour la gestion durable des forêts.  Un objectif mondial sur la gestion durable des forêts contribuerait à attirer davantage l’attention sur le secteur forestier et offrirait un cadre à l’adoption d’objectifs nationaux.  En outre, quelle que soit l’option choisie en ce qui concerne l’arrangement international, il faut prévoir un financement qui permette d’aller jusqu’à la mise en œuvre.


Le Secrétaire général propose des modalités de financement de la gestion durable des forêts et explore diverses approches, y compris la possibilité de créer un fonds pour les forêts mondiales, l’élargissement du champ d’application de la gestion durable des forêts afin qu’elle puisse bénéficier de mécanismes de financement existants, tels que le Fonds pour l’environnement mondial, et l’adoption de politiques qui permettent aux activités liées aux forêts de contribuer à la réalisation d’objectifs politiques plus larges, comme les objectifs de développement convenus sur le plan international considérés comme prioritaires par les donateurs.  Il présente enfin une analyse de l’élaboration du futur arrangement international sur les forêts, tirant largement parti des débats du Groupe spécial d’experts chargé de recommander des éléments principaux à inclure dans un mandat relatif à l’élaboration d’un cadre juridique qui régirait tous les types de forêts et de la rencontre organisée à l’initiative des pays appuyant la mise en place du nouvel arrangement international sur les forêts par le Forum, qui s’est tenue à Guadalajara (Mexique) en janvier 2005.


Rapport du Secrétaire général sur l’examen de l’efficacité de l’arrangement international sur les forêts (E/CN.18/2005/6)


L’arrangement international sur les forêts a été créé par la résolution 2000/35 du Conseil économique et social en date du 18 octobre 2000.  Le principal objectif de cet arrangement était de promouvoir la gestion, la conservation et le développement durable de tous les types de forêts et de renforcer un engagement politique à long terme en ce sens.  En vue de réaliser cet objectif et d’exercer les six principales fonctions décrites dans la résolution, le Conseil a décidé de créer le Forum des Nations Unies sur les forêts, en tant que l’un de ses organes subsidiaires, et d’inviter les chefs de secrétariat des organisations, institutions et instruments compétents à constituer un partenariat sur les forêtsde façon à appuyer les travaux du Forum.  Le Conseil a également décidé que l’arrangement international sur les forêts devrait faciliter et promouvoir l’application des mesures proposées par le Groupe intergouvernemental sur les forêts (GIF)/Forum intergouvernemental sur les forêts (FIF) pour progresser sur la voie d’une gestion durable des forêts que le dispositif devrait être réexaminé dans cinq ans et que l’examen devrait également aborder la question du cadre institutionnel du Forum, y compris la place qu’il occupait dans le système des Nations Unies.


Ce rapport du Secrétaire général contient une synthèse des informations fournies par les États Membres, par les membres du Partenariat de collaboration sur les forêts et par d’autres organisations compétentes dans leurs rapports sur la mise en application des propositions d’action du GIF et du FIF et dans leurs réponses à un questionnaire basé sur les critères spécifiques définis en vue de l’examen de l’efficacité de l’arrangement international sur les forêts.


Dans ses conclusions, le Secrétaire général note que de grands progrès avaient été accomplis dans l’élaboration et l’exécution de programmes forestiers nationaux –ou cadres analogues–, l’augmentation de la participation des intervenants, et la définition de critères et indicateurs pour la gestion durable des forêts.  Dans bon nombre de régions, ajoute-t-il, il subsiste de vastes problèmes à régler, en particulier en ce qui concerne la lutte contre le déboisement ou contre les activités forestières illégales.  En outre, les pays qui cherchent le plus activement à se donner les moyens requis pour la mise en œuvre sont souvent ceux-là mêmes qui, en proie à un enchaînement complexe de problèmes sociaux, économiques et environnementaux, se heurtent aux plus grandes difficultés en matière de gestion durable des forêts.  Il convient aussi de ne pas occulter les répercussions –souvent déterminantes– sur les forêts d’autres politiques et pressions économiques existantes (par exemple celles ayant trait au commerce, à l’agriculture, à l’énergie et aux établissements humains).  L’une des difficultés majeures à l’avenir consistera à faire en sorte que la société accorde aux forêts la valeur qui leur revient, et reconnaisse leur rendement non marchand, de bien public, ainsi que leur rentabilité financière.


Au nombre des autres priorités mentionnées dans les rapports, on trouve la nécessité de mettre au point des cadres institutionnels efficaces, assortis d’une bonne gouvernance; celle de préserver les droits des populations dont les conditions de vie quotidiennes reposent sur les forêts; et celle d’instaurer des liens intersectoriels plus forts avec d’autres composantes des processus politiques nationaux tels que les Documents de stratégie pour la réduction de la pauvreté.


Des réponses au questionnaire, il ressort que l’arrangement international a apporté une contribution des plus utiles, au milieu des nombreuses priorités conflictuelles inscrites à l’ordre du jour international, mais que le potentiel dont l’arrangement international sur les forêts est porteur n’a pas encore été exploité pleinement.  Certains pays ont également évoqué l’avantage que présente un instrument juridiquement contraignant, en termes de rang de priorité réservé aux questions liées aux forêts parmi les objectifs de la communauté internationale. De l’étude, il ressort que la mission confiée initialement à l’arrangement international demeure d’actualité, mais qu’il convient de renforcer le dispositif.


Dans les rapports et réponses au questionnaire, il a été souligné la nécessité d’obtenir un engagement politique, de renforcer les liens intersectoriels entre le secteur de la forêt et les autres secteurs, aux échelons mondial, régional, national et local, de renforcer les liens verticaux entre l’élaboration des politiques forestières et le dialogue aux échelons mondial, régional, national et local, de créer un environnement plus favorable à la mise en œuvre de politiques forestières, de mettre à profit le potentiel du Partenariat de collaboration sur les forêts, d’améliorer le suivi, l’évaluation et l’établissement des rapports grâce à des processus reconnus comme étant valables et adaptés aux besoins des pays.


L’arrangement international sur les forêts ne cesse d’évoluer, et l’étude a montré qu’en en modifiant les méthodes de travail on le rendrait bien plus efficace, estime le Secrétaire général.  Il ressort en outre de l’étude qu’il convient d’envisager d’autres solutions pour renforcer l’arrangement –en étudiant notamment le financement de la gestion durable des forêts–, qui vont bien au-delà de la simple modification des méthodes de travail.  D’autres options en matière de renforcement futur de l’arrangement et de son mandat sont envisagées dans les rapports du Secrétaire général sur l’examen des progrès réalisés et des mesures à envisager et sur les paramètres à prendre en considération dans l’élaboration d’un cadre juridique pour tous les types de forêts.  Cependant, un certain nombre de changements possibles dans les méthodes de travail sont présentés au Forum, pour examen: garantir l’engagement politique en faisant passer un message plus simple sur le bien-fondé de la gestion durable des forêts pour l’action mondiale dans son ensemble; renforcer les liens intersectoriels horizontaux; renforcer les liens verticaux entre élaboration des politiques forestières et dialogue aux échelons mondial, régional, national et local; créer un environnement plus favorable à

l’application des politiques forestières; mettre à profit le potentiel porté par le Partenariat de collaboration sur les forêts; améliorer le suivi, l’évaluation et l’établissement des rapports; et renforcer le secrétariat, au vu des décisions relatives aux futures méthodes de travail et dans la perspective des initiatives à venir, de façon à ce qu’il puisse continuer d’offrir des services efficaces au Forum.


Rapport du Groupe spécial d’experts sur l’examen des éléments d’un mandat en vue de l’élaboration d’un cadre juridique concernant tous les types de forêts (E/CN.18/2005/2)


Le groupe spécial d’experts du Forum des Nations Unies sur les forêts (FNUF) chargé de l’examen des éléments d’un mandat en vue de l’élaboration d’un cadre juridique concernant tous les types de forêts s’est réuni du 7 au 10 septembre 2004, à New York.  À ses travaux, ont participé 68 experts désignés, les représentants de certains États Membres, des membres du Partenariat de collaboration sur les forêts, d’autres organismes internationaux et des associations des grands groupes.


Établi par le FNUF lors de sa troisième session, le Groupe spécial d’experts s’est vu confier par le Conseil économique et social des tâches d’évaluation des instruments et des mécanismes existants régionaux et internationaux à caractère exécutoire ou non, qui concernent les forêts, d’examen des rapports établis par les pays, les organisations membres du Partenariat sur les forêts et le secrétariat du Forum, ainsi que des textes issus des sessions du Forum.  Le Groupe d’experts est également chargé d’examiner les autres conclusions de l’arrangement international sur les forêts, y compris les mesures prises par les pays pour mettre en œuvre les propositions d’action du Groupe intergouvernemental/Forum intergouvernemental sur les forêts, ou des autres groupes d’experts, les initiatives des pays et des organisations, ainsi que les initiatives précédemment prises dans ce domaine et les travaux relatifs aux forêts entrepris par les organisations membres du Partenariat sur les forêts.  Il doit en outre analyser l’expérience acquise dans ce domaine par les organisations ou les partenariats existants sur les questions relatives aux forêts, y compris les accords multilatéraux concernant la protection de l’environnement et les conventions et mécanismes régionaux, en examinant essentiellement les complémentarités, les lacunes et les doubles emplois.  Il est enfin chargé de présenter, pour examen à la cinquième session du Forum, un éventail équilibré des options eu égard à l’examen des éléments d’un mandat en vue de l’élaboration d’un cadre juridique concernant tous les types de forêts.


De nombreux experts ont déterminé plusieurs objectifs prioritaires du futur arrangement sur les forêts.  Ces objectifs seraient communs à toutes les options et pourraient être utilisés pour mieux cibler les politiques forestières internationales.  Il s’agirait notamment de mobiliser un engagement politique de haut niveau, de favoriser le dialogue sur les questions relatives aux forêts et les nouvelles questions urgentes, de fournir les moyens de mise en œuvre nécessaires – ressources financières sûres et prévisibles, renforcement des capacités et accès aux technologies écologiquement rationnelles, de donner aux pays les moyens de parvenir à une gestion durable des forêts, de mettre en place un mécanisme de coordination au niveau international, d’établir des partenariats aux fins d’un aménagement durable des forêts.


Plusieurs experts se sont en outre déclarés en faveur du renforcement de l’arrangement international sur les forêts actuel et ont présenté à ce titre diverses options et mesures à prendre, tandis que d’autres ont émis des réserves quant à l’efficacité des dispositions proposées.  Certains experts ont estimé que l’arrangement en vigueur pouvait être renforcé à partir des résultats obtenus et des enseignements du passé, car il pouvait couvrir dans leur ensemble et de façon logique un large éventail de questions forestières, favoriser les intérêts communs des pays et être axé sur l’action concrète.


Des experts ont par ailleurs proposé d’étudier la solution fondée sur l’adoption d’une convention ou d’un protocole.  Lors du débat sur les options possibles, certains experts ont dit leur préférence pour une convention-cadre, qui aurait l’avantage de régler des questions d’intérêt commun; elle permettrait aussi de conclure des protocoles régionaux adaptés à telle ou telle région et des protocoles sectoriels sur des questions techniques plus restreintes.  Les experts ont souligné que cette solution donnerait une certaine souplesse face à la diversité des problématiques et des situations régionales.  L’autre solution envisagée par les experts était l’adoption d’un protocole additionnel à une convention internationale existante.  Deux instruments internationaux ont été évoqués, la Convention sur la diversité biologique et la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques.  Le protocole envisagé devrait s’inscrire dans le mandat de la convention à laquelle il se rapporterait.


Déclarations


M. PEKKA PATOSAARI, Directeur du Secrétariat général du Forum des Nations Unies sur les forêts, a présenté les documents relatifs aux points 4, 5 et 6 de l’ordre du jour portant respectivement sur l’examen des progrès réalisés et des mesures à envisager, l’examen de l’efficacité du dispositif international concernant les forêts, et les paramètres à prendre en considération dans l’élaboration d’un cadre juridique pour tous les types de forêts.  Ces trois points sont présentés ensemble, a-t-il précisé, car ils sont liés et devraient donc être examinés de façon intégrée.  Le rapport du Secrétaire général relatif au point 5 est fondé sur des informations fournies par 58 États Membres.  Il a expliqué les progrès notables réalisés dans la mise en œuvre des 16 points thématiques recensés, et a suggéré que les avancées les plus notables ont été accomplies, entre autres, dans les domaines du développement et de l’accroissement du nombre des parties prenantes.  Toutefois, des progrès restent à faire en ce qui concerne principalement les questions liées à la gouvernance que pose l’existence de nombreuses activités illégales.  Au plan du financement de l’effort de gestion durable des forêts, le rapport recommande le déploiement rapide de moyens pour financer les capacités mais qu’à ce jour, son plein potentiel reste encore à réaliser.  M. Patosaari a estimé qu’il n’était pas nécessaire d’apporter des modifications institutionnelles du Forum.  Pour autant, il a demandé que soit renforcé l’Arrangement en encourageant plus avant les liens transsectoriels à tous les niveaux, l’accent devant être mis sur le financement et les transferts des technologiques.


Le rapport sur l’examen des progrès et des mesures à envisager complète et se fonde sur le rapport sur l’examen de l’efficacité du dispositif international, a indiqué M. Patosaari.  Il a estimé nécessaire de prouver la contribution de toutes les parties prenantes au Forum à la gestion durable des forêts et à la lutte concomitante contre la pauvreté.  Le rapport préconise en outre de catalyser l’action sur le terrain, en établissant un lien clair entre l’effort déployé sur le terrain et les Objectifs du Millénaire pour le développement.  Dans ce cadre, il a encouragé à une participation plus importante des parties prenantes aux processus régionaux en soutenant les initiatives de bonne gouvernance mises en œuvre à cette échelle.  Concernant le cadre juridique à définir en vue de renforcer l’action du Forum sur les forêts, la note relative au point 6 explique que le Forum doit examiner ces questions pendant les cinq années à venir.  Elle fournit dans ce cadre des informations sur un cadre juridique international possible sur les forêts.  Des éléments contraignants et non contraignants devraient être discutés au cours de négociations.


M. FRANK WOLTER (Luxembourg), qui s’exprimait au nom de l’Union européenne, a affirmé que l’Union européenne réservait un accueil favorable aux rapports du Secrétaire général.  La période qui s’est écoulée depuis la quatrième session du FNUF a été très productive, a-t-il souligné.  Malgré les progrès accomplis, la déforestation et la dégradation des forêts se poursuivent à un rythme qui ne peut être tenu, a-t-il observé, jugeant inacceptable de maintenir l’Arrangement international sur les forêts dans sa forme actuelle.  L’AIF n’a pas été en mesure d’inverser la tendance du déclin progressif de l’engagement politique ainsi que des ressources allouées.  L’AIF, a-t-il ajouté, n’est pas parvenu à mettre en œuvre des recommandations issues du dialogue mondial sur les forêts et n’a pas obtenu un niveau satisfaisant de participation de la société civile et du secteur privé.  Il convient de renforcer et d’améliorer le futur AIF de manière significative, a-t-il souligné, plaidant en faveur d’objectifs prioritaires, clairs et ambitieux. 


L’Union européenne partage l’avis du Secrétaire général selon lequel il est nécessaire d’améliorer au niveau international la visibilité politique sur la gestion des forêts, en établissant des liens clairs entre la gestion durable des forêts et l’ordre du jour du développement socioéconomique, en particulier pour les pays en développement et les personnes qui dépendent des forêts.  Les objectifs prioritaires devraient ainsi viser à assurer la gestion durable de tous les types de forêts, à renforcer la contribution des forêts à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement, maintenir les ressources forestières mondiales et la qualité des forêts pour le bien-être économique, social et environnemental à long terme de tous, en particulier de ceux qui dépendent des forêts et des communautés autochtones.  Selon le représentant, la réalisation de ces objectifs ne sera permise qu’au moyen de l’établissement de cibles limitées claires fixées au niveau national et au niveau mondial, lesquelles devraient être liées à des cibles pour le développement durable.  De telles cibles devraient ainsi permettre de doubler la superficie des forêts relevant d’une gestion durable d’ici à 2015 et la réduction de moitié, d’ici à 2015, de la proportion de personnes vivant dans l’extrême pauvreté parmi ceux dont les moyens d’existence dépendent des forêts, et la réduction de moitié du taux de déforestation et de dégradation des forêts d’ici à 2015.  Au cours de cette session, le FNUF devrait décider d’un instrument international sur les forêts et de l’établissement d’une commission internationale de négociation, a-t-il ajouté.


MM. ANDREA ALBAN DURAN (Colombie) et TIM ROLLINSON (Royaume-Uni), représentants du Groupe d’experts ad hoc sur les paramètres à prendre en considération dans l’élaboration d’un cadre juridique pour tous les types de forêts, ont expliqué que chaque instrument avait son propre marquant qui délimite sa portée.  Il existe des éliminations financières dans le cas de la gestion durable des forêts et il convient également de se doter d’un cadre cohérent d’action en la matière. À cette fin, il faut renforcer les processus régionaux en encourageant la participation politique des parties prenantes à ce niveau.  Un éventuel instrument juridique pour les forêts devrait être renforcé au plan de la coopération internationale, de sorte que les pays bénéficiant de soutiens financiers ne restent pas passifs et dépendants de l’aide extérieure.


La création du Forum représente une réussite considérable, ont-il poursuivi, et les membres peuvent en outre compter sur la participation des groupes intéressés, ce qui constitue un progrès considérable.  Toutefois, l’application de l’Arrangement international sur les forêts pâtit d’un manque de ressources financières pour mettre en œuvre les différentes propositions qu’ils formulent.  Le nombre très important de propositions, 270 à ce jour, est à la mise en œuvre à l’effort effectif de gestion durable des forêts.  Un consensus dans de telles conditions est en effet très difficile à trouver.  La gestion durable devrait dans ce cadre jouir de davantage d’appui politique.


S’agissant des travaux des experts visant à l’établissement d’un instrument juridique contraignant ou non contraignant, les représentants ont indiqué que ces deux options n’étaient pas exclusives, certains des thèmes débattus apparaissant comme communs aux objectifs généraux du Forum.  Dans ce cadre, un nouvel arrangement devrait fournir les moyens d’un dialogue sur les moyens financiers supplémentaires à trouver pour mettre en œuvre les projets pertinents, pour promouvoir un processus transparent et catalyser les actions sur le terrain en apportant, notamment, un appui aux pays concernés.  À cette fin, il est nécessaire d’appuyer davantage les processus régionaux en cours.  L’adoption d’une convention-cadre et d’un protocole  pour cet éventuel instrument contraignant, obligerait les pays à fournir annuellement des rapports détaillés sur leurs activités forestières, ce qui constituerait un signal de volonté politique.


Mme JAN McALPINE (États-Unis) a affirmé que la création du Forum des Nations Unies sur les forêts a constitué un pas de géant stratégique pour les forêts du monde.  L’Arrangement international sur les forêts a permis d’offrir de nouvelles possibilités pour un dialogue ciblé sur la question des forêts.  Cet Arrangement n’a pourtant pas réalisé tout ce que nous souhaitions, a-t-elle souligné, notant qu’il n’avait pas réussi à sauver les forêts.  Ce dont nous avons besoin, c’est d’une approche stratégique cohérente, d’un ordre du jour plus ciblé et de nous servir de la volonté politique de nos dirigeants, a-t-elle ajouté.  Elle a souligné la nécessité d’avancer pierre après pierre pour faire avancer l’arrangement international.  Le FNUF est au cœur de la promotion de l’Arrangement, a-t-elle dit.  Selon la représentante, il est nécessaire de servir du Forum pour susciter un engagement politique.  


La représentante a notamment proposé l’établissement d’un fonds de démarrage au sein du FNUF, lequel serait ciblé sur le financement catalyseur d’actions véritables sur le terrain.  Elle a en outre plaidé en faveur de réunions régionales et de réunions subsidiaires mettant l’accent sur l’avenir du FNUF, consacrées exclusivement à la mise en œuvre de l’arrangement, l’identification des obstacles à l’application des programmes nationaux des forêts et à la réalisation des objectifs partagés concernant l’avenir de l’AIF.


Mme ROSALIA ARTEAGA, Secrétaire exécutive du Traité d’organisation de la coopération amazonienne, a expliqué que sur les 20 millions de personnes peuplant sa région, un grand nombre était constitué de communautés autochtones dépendantes des ressources naturelles régionales, en particulier les ressources tirées de l’exploitation des forêts.  Les pays amazoniens ont identifié une série de priorités en vue de donner une ligne directrice aux négociations qui vont se tenir dans le cadre du Forum.  Le renforcement du Forum, a-t-elle poursuivi, en tant qu’instrument universel fondamental pour la promotion de la mise en œuvre de mesures concrètes, devrait être considéré comme l’une des options prioritaires

discutées dans le cadre de l’Arrangement international sur les forêts.  S’agissant de l’avenir de l’Arrangement, tous les pays amazoniens sont pleinement engagés dans la réussite de son entreprise et celle du Forum.  Pour autant, nous nous opposons à l’adoption d’un instrument international contraignant pour la conservation et la gestion durable de tous les types de forêts.


Une action globale doit être menée aux fins de promouvoir le développement de politiques et mesures convenues sur la base des propositions d’action visant à élargir le domaine de la gestion durable des forêts à l’échelle mondiale, a encore estimé la représentante.  Dans ce cadre, la coopération internationale et l’implication des communautés locales doivent être renforcées.  De même que la promotion à long terme des engagements politiques, ce qui permettrait aux pays d’adopter des mesures d’action concrètes dans les domaines institutionnel, économique et social en vue d’intégrer la question de la conservation et de la gestion durable des forêts aux politiques nationales.


M. SINGLETON (Canada) a souligné la nécessité d’alléger le fardeau de la présentation de rapports.  Les méthodes de travail et la structure de travail de l’Arrangement international doivent être renforcées, a-t-il souligné.  Le défi n’est pas, selon lui, de créer un nouvel organe mais de renforcer ce qui existe déjà.  Il n’est pas nécessaire de discuter de la question du secrétariat en détail, a-t-il ajouté.  Les forêts continuent à ne pas tenir leur rôle potentiel pour remplir les Objectifs du Millénaire pour le développement, a-t-il également regretté.  Depuis 15 ans que le processus est entamé, il est temps de créer un organe international capable de fournir aux États Membres les indications sur ce qui doit être fait.  Il est de l’intérêt collectif d’avoir un arrangement le plus fort possible, a-t-il déclaré. 


Le représentant a ajouté que l’on devrait développer des objectifs forestiers globaux qui devraient guider nos efforts.  L’établissement d’objectifs forestiers communs permettrait aux États de s’engager sur une base volontaire.  Il faut identifier les enseignements à tirer et les défis à relever et se poser la question des besoins, a-t-il poursuivi.


M. SLETNESN (Norvège) a estimé que les documents disponibles constituaient une bonne base de discussions sur un nouvel arrangement international sur les forêts.  Des améliorations ont été constatées dans l’appréciation du problème que pose la gestion durable des forêts et des outils pour s’y attaquer efficacement.  Des résultats insatisfaisants sur le terrain ont toutefois été signalés, en particulier s’agissant des taux alarmants de déforestation et les questions de gouvernance politique.  L’Arrangement international de 2000 ne paraît plus adapté pour répondre à ces tendances.  C’est pourquoi, nous prônons une approche plus déterminée et plus forte en matière de gestion durable des forêts afin de parvenir à des résultats concrets dans les domaines sensibles de la déforestation et de l’amélioration des conditions d’exploitation des ressources forestières pour ceux qui en dépendent pour ce qui en dépendent.


Nous sommes par ailleurs d’avis que les accords sur l’énergie et le changement climatique devraient être abordés dans le cadre d’un Forum sur ces questions, en faisant valoir l’importance que revêt la gestion durable des forêts pour le bien-être des populations.  Les efforts conjoints du Partenariat et du Forum devraient en outre être détaillés dans un rapport soumis à l’Assemblée générale par l’entremise du Conseil économique et social.  Dans ce cadre, les

accords régionaux devront faire partie intégrante des accords futurs.  Les forêts doivent recevoir toute l’attention qu’elle mérite dans les politiques nationales.  Leur gestion doit par ailleurs être en phase avec la mise en œuvre des Objectifs du Millénaire pour le développement, la réaffirmation de ce lien pouvant contribuer à inverser la tendance à la baisse de l’aide publique au développement.


M. FERNANDEZ (Cuba) a indiqué que sa délégation souscrivait à la déclaration faite par le Groupe des 77 et de la Chine.  Cuba, a-t-il ajouté, est désireux d’envisager toutes les options qui sont sur la table, y compris l’existence d’un instrument sur les forêts juridiquement contraignant.  Il a souligné l’importance d’examiner les moyens pratiques et les objectifs permettant aux pays en développement de disposer des moyens dont ils ne disposent pas aujourd’hui d’assurer une gestion durable des forêts.  Il a évoqué en particulier les ressources financières et le transfert des technologies.  Le représentant a en outre espéré que seront obtenues lors de cette cinquième session des décisions historiques.


M. FRANCK PEREZ (Suisse) a déclaré que son pays croyait fermement à la coopération internationale en vue de renforcer le régime mondial des forêts.  Le Forum est une occasion unique de prendre des décisions qui permettront de doter le futur arrangement international visant d’un cadre de travail plus efficace.  À notre avis, le prochain arrangement devra fournir une vision cohérente, complète et efficiente.  C’est pourquoi, la Suisse est d’avis qu’il est nécessaire de mettre en place un cadre juridique international contraignant.  En effet, un tel instrument aurait autorité pour engager de manière plus ferme l’effort commun nécessaire à une gestion durable des forêts efficace et à même de générer des ressources financières supplémentaires.  Nous souhaitons que cette cinquième session du Forum des Nations Unies sur les forêts aboutira à une déclaration commune forte quant aux contributions cruciales de la question des forêts à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement.


M. RHODES (Nouvelle-Zélande) a affirmé que son pays faisait partie de ceux qui sont frustrés par le processus actuel.  Il faut considérer la situation où nous serions si nous n’avions pas eu l’arrangement international, a-t-il néanmoins souligné.  Le représentant s’est félicité des efforts déployés par les pays pour examiner les différentes options présentées aujourd’hui.  Il est important d’identifier les facteurs de réussite que tout arrangement devrait posséder, a-t-il indiqué.  Il a évoqué les obstacles considérables pour élaborer un instrument international juridiquement contraignant.  Si un tel instrument ne recueille pas l’assentiment des pays, la Nouvelle-Zélande est prête à explorer d’autres moyens, a-t-il déclaré.  Il faut renforcer les engagements politiques dans le domaine des forêts, a-t-il ajouté.  Il a souhaité que le Forum mobilise les ressources et l’appui à l’échelle internationale.  Le représentant a estimé que les politiques forestières pourraient faire l’objet de priorités plus importantes.  Il faut nous concentrer sur la mise en œuvre, a-t-il dit.  Il a jugé qu’une plus grande efficacité pourrait être réalisée, notamment par l’identification de priorités.  Il a souhaité que des réunions thématiques régionales et mondiales soient organisées régulièrement.


La représentante du Réseau d’action de la jeunesse mondiale a déclaré, au nom des six groupes principaux, que le processus du Forum s’était enrichi grâce à la participation de ces groupes, qui bénéficient à présent de davantage de ressources financières et d’une reconnaissance accrue.  Les partenariats entre ces groupes ont en outre augmenté, et un nombre croissant de grands groupes participent régulièrement aux activités liées à la gestion durable des forêts au sein des enceintes internationales pertinentes.  Les grands groupes sont pleinement engagés à faire avancer les politiques relatives aux forêts et, à cette fin, nous appelons à un renforcement de la coopération entre les parties prenantes à tous les nivaux.  Les grands groupes sont essentiels pour crédibiliser plus avant l’image du Forum.  Nous souhaitons, dans ce cadre, que s’intensifient les relations entre gouvernements et les groupes principaux afin, notamment, de définir plus précisément les attentes des uns et des autres, trouver les moyens d’élargir la participation des grands groupes dans les délibérations officielles des groupes d’experts.  À cette fin, nous souhaitons que l’information soit davantage partagée entre les parties prenantes et que les besoins financiers soient identifiés en fonction des besoins de chaque grand groupe.


M. TALBOT (Australie) a affirmé que l’Arrangement international sur les forêts n’était pas arrivé à une participation satisfaisante de la société civile.  Il faut établir des processus régionaux en plus des processus internationaux de protection des forêts, a-t-il souligné.  Le représentant a jugé qu’un modèle pour les forums régionaux serait de s’inspirer de la FAO qui joue un rôle important pour la mise en œuvre.  Pour maintenir l’élan et renforcer les capacités, les réunions devraient avoir lieu annuellement, a-t-il déclaré.  Selon lui, le Forum mondial devrait se concentrer sur le dialogue politique et ne devrait pas se réunir plus d’une fois pendant un cycle biannuel, a-t-il ajouté.  L’Arrangement international sur les forêts devrait mettre l’accent sur l’accès aux finances, a-t-il précisé, avant de souligner la nécessité de favoriser l’établissement de partenariats pour la gestion durable des forêts. 


M. CHOI BYEONG (République de Corée) s’est déclaré d’avis qu’il fallait établir une convention-cadre qui contribuerait à la défense de l’environnement mondial.  Le Forum offre l’occasion  unique de débattre en profondeur des questions relatives aux forêts.  La République de Corée a, pour sa part, voté une loi sur la protection de l’environnement montagneux.  Poursuivant, le représentant a estimé qu’un instrument juridique contraignant sur les forêts aiderait à renforcer l’engagement des politiques nationales.  Nous souhaiterions qu’une convention-cadre basée sur la volonté spécifique de se pencher sur la question des feux et de la préservation des espèces.  S’agissant des financements, nous reconnaissons qu’il s’agit là d’un problème majeur qui doit être discuté au cours de la présente session.


M. JAVAD AMIN MANSOUR (République islamique d’Iran) a affirmé que les délibérations lors des sessions du FNUF et les discussions dans d’autres forums régionaux ou nationaux montraient qu’il y avait des options opposées s’agissant des institutions et des moyens de mise en œuvre.  La cinquième session du Forum doit s’acquitter d’une tâche délicate pour élaborer un nouvel arrangement international sur les forêts contraignant, a-t-il déclaré.  Les objectifs généraux qui ont été fixés à Rio en 1992 sont encore valables, a-t-il assuré, notant que tout échec pour réaliser les objectifs mettrait en question les performances de tous les États membres et de tous les partenaires.  Un nouvel arrangement ne devrait pas faire peser un nouveau fardeau sur les pays en développement, a-t-il dit.  Toutes les parties devraient assumer leurs responsabilités, a-t-il ajouté.  Les outils nécessaires doivent être disponibles, a-t-il poursuivi, précisant que cela faisait partie du renforcement des capacités pour la présentation de rapports.  Le renforcement des capacités est important, notamment dans les pays en développement, a-t-il estimé.  Un Forum intergouvernemental renforcé avec couverture universelle est nécessaire, a-t-il ajouté.  Selon lui, le Forum ne pourra pas seul mener toutes les affaires forestières.  Il faut la contribution de

processus régionaux et la participation des États.  Cela aiderait le Forum à s’acquitter de son mandat.  Selon le représentant, un secrétariat du FNUF renforcé serait nécessaire.  Il a plaidé en outre pour une collaboration interinstitutions.  Il s’est dit par ailleurs préoccupé par la faiblesse du niveau d’engagement, notamment des ressources financières disponibles.


Le représentant de la Fondation Teva a réaffirmé que les peuples autochtones entretenaient un lien unique avec les forêts, dont ils dépendent et avec lesquels ils entretiennent des relations très étroites.  Nous soutenons ainsi une compréhension holistique de cet environnement intégré à nos cultures et modes de vie.  Nous avons contribué aux politiques sur les forêts depuis le Sommet de Rio de 1992, a poursuivi le représentant.  Cette session étant la dernière sur les forêts, nous souhaitions apporter notre appui au concept de coopération partagée.  L’expérience des peuples tribaux et autochtones a montré que la majorité des arrangements  étaient mis en œuvre de façon inadéquate avec une faible participation de ces peuples.  Nous nous élevons par ailleurs contre le manque des volontés politiques des États, l’absence de bonne gouvernance et la persistance de lois discriminatoires qui ne reconnaissent pas notre existence.  La promotion de la monoculture et d’une exploitation anarchique des forêts aboutit à la diminution de la biodiversité affectant nos populations.  Tout nouveau texte devra prendre en compte les droits et intérêts des peuples tribaux et autochtones


M. LIU HONGYANG (Chine) a affirmé que grâce aux efforts concertés les dialogues sur les questions des forêts ont permis d’aboutir à certains progrès et à des consensus.  Nous devons poursuivre le dialogue, et ce, dans le cadre de l’ECOSOC, a-t-il déclaré.  Ces dernières années, le domaine forestier chinois s’est développé considérablement, a-t-il expliqué.  Le Gouvernement chinois s’est engagé à un très haut niveau dans le domaine des forêts.  Afin de promouvoir les engagements de tous les pays, il a été suggéré d’élaborer un instrument international juridiquement contraignant.  Il faut pour cela adhérer aux principes d’harmonisation, trouver un juste équilibre entre obligations internationales et souveraineté nationale.  Nous devons suivre le processus d’harmonisation du droit au développement.  Tous les pays, grands ou petits, devraient jouir du même droit au développement, a-t-il poursuivi, notant que tous les pays avaient le droit d’élaborer leur propre plan d’action, et ce, en fonction des conditions économiques qui leurs sont propres.  On devrait suivre le principe de développement commun, a-t-il estimé.  Les pays développés devraient prendre en considération les situations des pays en développement, a-t-il également souligné.  Il a par ailleurs mis l’accent sur la nécessité de suivre des objectifs précis.


M. OLEG A. SHAMANOV (Fédération de Russie) a déclaré que le Forum avait abouti à de nombreux résultats très probants en matière de suivi et d’évaluation des politiques forestières.  Nous devons également tenter, dans le cadre de ce Forum, d’analyser les problèmes régionaux.  Le Forum devra permettre de tourner une nouvelle page dans la mise en œuvre de progrès tangibles en matière de gestion durable et répondre aussi aux attentes des pays membres.  L’Arrangement international sur les forêts doit en ce sens être structuré de sorte qu’il nous permette d’avancer de manière coordonnée.  Nous nous rallions à l’idée d’établir des mesures pertinentes au niveau régional.  Les processus régionaux doivent, à cette fin, être structurés pour que l’ensemble des partenaires pertinents soit réuni.  Notre approche s’inscrit dans les cycles biannuels des activités du Forum, mais nous estimons que c’est lorsque les États Membres ont la possibilité d’agir de manière efficace pour la gestion durable des forêts que nous pouvons avancer effectivement.


Le représentant (Nigéria) a affirmé que la mise en œuvre de l’Arrangement actuel avait rencontré des obstacles dans le renforcement des capacités pour les pays en développement, le transfert des technologies respectueuses de l’environnement, et l’établissement d’un mécanisme pour la gestion durable des forêts.  L’élaboration d’un arrangement juridiquement contraignant est trop prématurée, a-t-il expliqué.  Cela ne ferait qu’ajouter un fardeau supplémentaire aux pays en développement, a-t-il expliqué. 


La représentante du Processus de Montréal a déclaré que son Groupe avait accompli des progrès significatifs dans la mise en œuvre des indicateurs de travail actuellement examinés au niveau international.  Nous devons, à l’occasion de la présente session, déterminer un cadre révisé d’indicateurs.  Notre Groupe de travail espère que le Forum prendra conscience cette année de l’importance de notre action.


*   ***   *

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.