En cours au Siège de l'ONU

ECOSOC/6164

LE CONSEIL ÉCONOMIQUE ET SOCIAL EXAMINE LA SUITE DONNÉE À L’EXAMEN TRIENNAL COMPLET DES ACTIVITÉS DE DÉVELOPPEMENT

12/07/2005
Communiqué de presse
ECOSOC/6164


Conseil économique et social

Session de fond de 2005

24e séance – matin


LE CONSEIL ÉCONOMIQUE ET SOCIAL EXAMINE LA SUITE DONNÉE À L’EXAMEN TRIENNAL COMPLET DES ACTIVITÉS DE DÉVELOPPEMENT


Le Conseil économique et social (ECOSOC) a achevé aujourd’hui son débat consacré aux activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies, en examinant, entre autres, le rapport du Secrétaire général* sur l’examen triennal complet des activités de développement (TCPR).  Les délégations ont notamment appelé à une augmentation des ressources de base ainsi qu’à des moyens pour renforcer les capacités des pays à répondre eux-mêmes aux défis du développement. 


En 2004, l’Assemblée générale avait demandé au système des Nations Unies, à ses organismes et à ses structures interinstitutions, de renforcer sa capacité de s’acquitter de son rôle en matière de coopération pour le développement, en encourageant les mesures permettant d’obtenir des résultats concrets.  Les conclusions de cet examen triennal devaient également permettre à l’ECOSOC de remplir sa principale responsabilité en matière de coopération pour le développement, c’est-à-dire d’améliorer la qualité et l’utilité des activités opérationnelles de l’ONU, de promouvoir une approche intégrée et de veiller à ce que les directives énoncées par l’Assemblée générale soient appliquées de manière adéquate. 


M. Patrizio Civili, Sous-Secrétaire général des Nations Unies à la coordination des politiques et aux affaires interinstitutions, a rappelé que la gestion des activités opérationnelles constituait un outil pour que le système des Nations Unies soit au service des pays dans leurs efforts pour réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  Il a insisté sur la nécessité pour l’Organisation des Nations Unies (ONU) de mieux intégrer ses activités aux priorités nationales et de renforcer les capacités des pays à prendre en charge leur propre développement.  Il s’agit de poursuivre les efforts en vue de rendre le système de développement des Nations Unies plus cohérent et efficace tout en assurant un financement adéquat de la coopération en faveur du développement, a-t-il expliqué au sujet du TCPR. 


Lors de la discussion qui a suivi cette présentation, la plupart des délégations se sont ralliées à cette position, soulignant la nécessité pour le système de faire preuve de souplesse afin de répondre aux besoins de développement spécifiques des pays bénéficiaires.  Afin d’améliorer l’efficacité des activités opérationnelles, la représentante de la Jamaïque, intervenant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a notamment demandé que les défis à long terme du développement soient réexaminés en prenant en compte la nécessité de promouvoir la capacité nationale des pays en développement.  Le représentant du Royaume-Uni, qui s’exprimait au nom de l’Union européenne, a rappelé pour sa part que l’ECOSOC, dans le cadre de son débat sur les activités opérationnelles, devrait s’assurer que les mécanismes destinés à appuyer la mise en œuvre du TCPR soient en place.  Comme plusieurs autres représentants, ce dernier a aussi appelé au renforcement du rôle du coordonnateur résident dans le but d’améliorer l’harmonisation et la simplification au sein du système des Nations Unies au niveau des pays. 


Les délégations se sont également intéressées aux formules et modalités de financement des activités opérationnelles des Nations Unies, regrettant pour la plupart le manque de ressources de base.  Les activités de développement ne peuvent uniquement reposer sur des contributions volontaires, a estimé la représentante de la Norvège qui, à l’instar de beaucoup d’intervenants, a demandé un financement adéquat plus prévisible permettant d’élaborer une planification à long terme des projets et programmes de développement.  En revanche, la représentante des États-Unis a, quant à elle, considéré qu’un financement automatique des activités de développement pourrait remettre en cause le processus de réforme et a jugé efficace le système actuel basé sur des contributions volontaires.  C’est la meilleure manière de garantir la transparence et les résultats, a-t-elle assuré.  


Par ailleurs, l’ECOSOC a également entendu une présentation de M. Yiping Zhou, Directeur de l’unité spéciale pour la coopération Sud-Sud, indiquant que cette forme de coopération avait substantiellement augmenté ces deux dernières années.  Il a aussi affirmé que, malgré certains défis, les changements politiques, économiques et technologiques offraient aux pays en développement des occasions supplémentaires d’explorer et d’utiliser cette voie, notamment pour parvenir aux OMD.  


Outre celles déjà citées, les délégations suivantes ont pris la parole: Canada, Chine, Fédération de Russie, Afrique du Sud, Suisse, Inde, Indonésie, Nigéria, Kenya, Équateur et Pakistan.  Un représentant de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) est également intervenu. 


Le Conseil économique et social se réunira demain, mercredi 13 juillet à 10 heures, pour débattre de la transition de la phase des secours à celle de l’aide au développement. 


* Document publié sous la cote E/2005/58


ACTIVITÉS OPÉRATIONNELLES DU SYSTÈME DES NATIONS UNIES AU SERVICE DE LA COOPÉRATION INTERNATIONALE POUR LE DÉVELOPPEMENT


Suite donnée aux recommandations de politique générale de l’Assemblée générale et du Conseil (A/60/74-E/2005/57, A/60/83-E/2005/72, E/2005/58, E/2005/CRP.1 et E/2005/L.16)


Coopération Sud-Sud pour le développement


Débat général


M. PATRIZIO CIVILI, Sous-Secrétaire général des Nations Unies à la coordination des politiques et aux affaires interinstitutions, a rappelé que le Conseil avait déjà discuté des réformes opérationnelles à apporter au système des Nations Unies, ainsi que du financement de la coopération en faveur du développement.  Il a ensuite évoqué trois rapports, en commençant par l’Examen triennal d’ensemble des activités de développement (TCPR), dont il a estimé qu’il constituait un bon exemple du leadership inclusif devant être mis en œuvre par  les processus intergouvernementaux des Nations Unies.  Cependant, les intérêts particuliers obscurcissent nos visions et les politiques énoncées de façon trop générale versent dans la pure rhétorique, a-t-il prévenu.  Ce n’est pourtant pas le cas de la résolution 59/250, dont l’impact sur le système de l’ONU est maximal grâce à son équilibre vis-à-vis de l’ensemble du système où devrait se situer le TCPR, et à son approche de la gestion des activités opérationnelles non en tant que finalité mais en tant qu’outil permettant au système de soutenir les pays dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement.  Le système répond de façon concertée à cette résolution, a-t-il assuré.  Le rapport sur le processus de gestion appropriée pour l’application de la résolution 59/250 sur le TCPR (E/2005/58) a fixé des objectifs et a donné lieu à des consultations de tous les organismes onusiens prenant part à la coopération en faveur du développement au niveau des pays.  Le système de l’ONU doit travailler sur trois points pour mieux répondre aux besoins des pays.  Premièrement, il faudrait mieux intégrer ses activités aux programmes et priorités nationales tout en renforçant la cohérence du système.  Deuxièmement, il faudrait renforcer le partenariat avec les pays récipiendaires et soutenir le renforcement des capacités nationales de développement.  Troisièmement, il faudrait mobiliser toutes les capacités pour faire bénéficier les pays en développement de tous les services et connaissances des organisations onusiennes.  La résolution souligne le besoin de poursuivre les efforts en vue de rendre le système de développement des Nations Unies plus cohérent et efficace, tout en assurant l’adéquation du financement de la coopération en faveur du développement aux Nations Unies.


Évoquant ensuite le rapport sur les formules et modalités de financement des activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies (A/60/83-E/2005/72), M. Civili a fait observer que le rapport met l’accent sur  l’importance des modalités, l’absence de solution rapide et l’urgence de trouver des solutions pour un réel changement, ainsi que sur la volonté politique, à un moment où les pratiques des donateurs évoluent et innovent, tout en restant focalisées sur la coopération bilatérale. Or, les Nations Unies ne font pas preuve de suffisamment d’imagination pour promouvoir le financement de la coopération multilatérale.  Le rapport souligne en outre la nécessité pour le système de ne pas rester passif.  Il doit au contraire s’efforcer de surmonter la fragmentation née de la décentralisation de ses structures afin de convaincre les donateurs de lui fournir un financement plus stable.  M. Civili a également déploré que les contributions volontaires finançant la coopération au service du développement aux Nations Unies soient déterminées après que toutes les obligations juridiques ont été réglées.


Le Sous-Secrétaire général a enfin évoqué le rapport consacré aux données statistiques globales sur les activités opérationnelles au service du développement du système des Nations Unies (A/60/74-E/2005/57).  Il a été présenté sous un nouveau format afin de fournir une perspective pluriannuelle et de mettre en valeur certaines tendances globales, notamment en matière de ressources de base.  Le rapport contient également une analyse comparative des données relatives aux activités opérationnelles au service du développement du système des Nations Unies avec d’autres formes de coopération au service du développement. 


M. YIPING ZHOU, Directeur de l’unité spéciale pour la coopération Sud-Sud, a insisté sur les observations et les conclusions centrales issues de la quatorzième session du Comité de haut niveau sur la coopération Sud-Sud, qui s’est tenue du 31 mai au 3 juin 2005.  Il a expliqué que le Comité de haut niveau avait indiqué que la coopération Sud-Sud avait fortement progressé au cours des deux dernières années.  Malgré certains défis, les changements profonds intervenus dans les domaines technologique, politique et économique dans les pays du Sud ont fourni de nouvelles opportunités pour accélérer la coopération Sud-Sud afin de parvenir aux objectifs de développement internationaux, a-t-il expliqué.  Il a aussi insisté sur la forte volonté politique dont fait preuve actuellement la communauté internationale pour répondre à de nombreuses questions de développement.  De plus, cette volonté est complétée par la création croissante de partenariats plus étendus entre acteurs non traditionnels.  Pour illustrer ces initiatives entre pays du Sud, il a cité l’Initiative Team-Nine de l’Inde pour l’Afrique, le Forum de développement Chine-Afrique ou le Fonds commun contre la pauvreté Inde-Brésil-Afrique du Sud. 


Par ailleurs, M. Zhou a constaté une augmentation des échanges et des flux d’investissements dans le Sud, par le biais d’accords régionaux sur le commerce.  Près de la moitié des exportations des pays en développement sont destinés à d’autres pays en développement, a-t-il noté, soulignant qu’il était important d’explorer davantage cette tendance, notamment pour aider ceux qui sont toujours marginalisés comme les pays les moins avancés (PMA), les pays en développement sans littoral, les petits États insulaires en développement et l’Afrique en général.  Par ailleurs, il s’est félicité de l’appui de pays développés, comme le Canada ou l’Union européenne, à des formes novatrices de coopération Sud-Sud, appelée coopération triangulaire, ainsi que le soutien de toutes les organisations et institutions de l’ONU spécialisées dans ce domaine.  Il a indiqué que le Comité de haut niveau avait insisté sur le potentiel de la coopération Sud-Sud dans les efforts pour éradiquer la pauvreté et souhaité que des approches Sud-Sud soient appliquées aux activités opérationnelles de développement.  Rappelant que le Deuxième Sommet du Sud, qui s’est tenu à Doha le mois dernier, et le Sommet du G-8 à Gleneagles la semaine dernière, avaient aussi reconnu la contribution centrale de la coopération Sud-Sud, il a espéré que le Conseil prendrait en compte ce nouvel élan pour renforcer cette coopération en faveur des activités opérationnelles pour le développement. 


Mme DIEDRE MILLS (Jamaïque), qui s’exprimait au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a estimé que plusieurs principes importants devaient être à nouveau soulignés dans le cadre du débat sur les activités opérationnelles.  Il convient ainsi de réaffirmer les caractéristiques fondamentales des activités opérationnelles du système des Nations Unies, en particulier sa nature universelle et volontaire, ainsi que les principes de neutralité, d’objectivité et de multilatéralisme qui devraient guider ses opérations.  En outre, le système devrait être en mesure de répondre de manière souple aux besoins de développement spécifiques des pays bénéficiaires.  Selon la représentante, renforcer le rôle et la capacité du système de développement des Nations Unies pour aider les pays à réaliser leurs objectifs de développement exige une amélioration constante de son efficacité, de sa cohérence et de son impact, de même qu’un accroissement significatif de ses ressources.  Elle a ainsi constaté avec inquiétude le fait que les ressources de fond n’aient pas augmenté de manière significative au cours de la période 1996-2003, tandis que l’on a assisté à une augmentation considérable des financement complémentaires.  La baisse continue des ressources non affectées menace la viabilité à long terme des activités opérationnelles pour le développement, ainsi que la façon dont les Nations Unies peuvent répondre efficacement aux nouvelles demandes du XXIe siècle, a-t-elle ajouté.


La représentante s’est également déclarée préoccupée par la perspective d’avenir, notamment par la nécessité de mettre l’accent sur l’amélioration de la sécurité au niveau des pays et par les coûts connexes.  Si l’on demeure conscient du besoin d’assurer la sécurité du personnel de l’ONU, une telle entreprise ne doit pas se faire au détriment des fonds qui devraient être alloués aux objectifs de développement, a-t-elle souligné.  Elle a jugé essentiel que les activités opérationnelles pour le développement, en réexaminant les défis à long terme du développement des pays bénéficiaires, tiennent compte de la nécessité de promouvoir la capacité nationale dans les pays en développement.  Elle a en outre réitéré l’importance qu’il y a à veiller à ce que les pays en développement soient à même de bénéficier de l’expérience accumulée du système dans tous les domaines sociaux et économiques pertinents, ainsi que dans les autres domaines.


Prenant la parole au nom de l’Union européenne, Sir EMYR JONES PARRY (Royaume-Uni) a jugé que le renforcement des Nations Unies leur permettrait de jouer un rôle central au service du développement.  La mise en œuvre de la résolution relative au TCPR est donc très importante, et l’Union européenne veillera à ce qu’elle soit appliquée dans son intégralité, même si le représentant s’est félicité des progrès accomplis au cours des six premiers mois.  L’Union européenne considère que les Nations Unies devraient travailler comme une seule équipe sous la direction du coordonnateur résident, tandis que les équipes des pays devraient assurer l’alignement des programmes des institutions de l’Organisation avec les stratégies de développement national globales reflétant les priorités des pays en développement, ainsi que l’harmonisation avec les donateurs bilatéraux.  Le Cadre d’assistance au développement des Nations Unies devrait être le mécanisme d’alignement de l’Organisation avec les stratégies nationales, la matrice des résultats de l’UNDAF devant fournir le moyen d’évaluer la contribution des Nations Unies à ces stratégies.  Tous les membres du Groupe de développement doivent apporter leur appui à la cohérence du système afin de permettre la réalisation des objectifs de développement et afin d’améliorer la coopération avec les instituions de Bretton Woods.  Par ailleurs, l’Union européenne considère que le TCPR constitue la base des réformes qui doivent être menées, et qu’il n’est donc pas nécessaire de réviser le cadre politique.  Il revient à ce segment du Conseil économique et social de s’assurer que les mécanismes destinés à appuyer la mise en œuvre du TCPR soient en place.


M. Jones Parry a ensuite évoqué les trois rapports du Secrétaire général.  Concernant le rapport sur le processus de gestion appropriée, il a indiqué que l’Union européenne souhaitait évaluer les plans conçus pour faire améliorer l’efficacité et la cohérence du système de développement des Nations Unies.  Elle souhaite par exemple comprendre comment ce système prend en charge le développement des capacités nationales et comment les agences et programmes sont engagés dans les efforts de réformes.  L’Union européenne veut également savoir où reposent les responsabilités en matière d’évaluation du changement.  Ce rapport constitue une première étape très utile, tout comme la matrice, qui montre que les changements impliquent de nombreuses parties du système de développement des Nations Unies.  L’Union souhaite que les responsabilités soient plus clairement établies et que les échéanciers soient mieux définis.  Elle souhaite aussi savoir comment l’apport stratégique fourni par le CCS se répercute ensuite au Groupe de développement et aux agences.  Par ailleurs, le programme de travail du Comité exécutif du Groupe de développement énonce des principes spécifiques en vue de la rationalisation de la présence des Nations Unies dans les pays.  L’Union y attache une grande importance car ils permettront de maximiser l’efficacité des équipes au niveau national.  Elle souhaite donc que ces cibles ambitieuses soient mises ne œuvre dès que possible.


Concernant le rapport consacré aux données statistiques globales, M. Jones Parry a salué l’instauration d’une perspective pluriannuelle sur les recueils de statistiques, et il a encouragé les États Membres à utiliser les analyses fournies.  Évoquant enfin le rapport sur les formules et modalités de financement, le représentant a affirmé que les États membres de l’Union européenne s’étaient engagés à fournir une meilleure assistance au développement.   Il a reconnu que le système des Nations Unies n’avait pas suffisamment bénéficié des augmentations récentes de l’assistance au développement et que sa stabilité était affaiblie par la relative imprévisibilité de son financement.  Pour profiter des nouvelles opportunités offertes par l’évolution de l’environnement, le système des Nations Unies doit chercher à jouer un rôle efficace dans l’architecture de développement au niveau des pays.  Il doit également définir une approche programmatique commune et cohérente pour toutes ses opérations, qui soit coordonnée avec les autres partenaires et basée sur les programmes nationaux.  Enfin, il a estimé que les modalités de financement devraient s’adapter aux changements et qu’à cet égard, le rapport fournissait des pistes intéressantes.  L’Union européenne s’engage à déterminer une manière plus stable et prévisible de financer le système, y compris en augmentant le niveau du financement de base.


M. GILBERT LAURIN (Canada), intervenant également au nom de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande, a rappelé que ces pays appuyaient énergiquement les activités opérationnelles des Nations Unies et fournissaient un financement important au titre des ressources de base et complémentaires aux fonds, programmes et institutions spécialisées du système.  Il a estimé que la mise en œuvre de l’examen triennal d’ensemble des activités opérationnelles contribuerait au règlement de certaines questions de réforme, telles que la cohérence du système et sa capacité à aider les pays à élaborer et appliquer des priorités et plans intégrant les OMD et autres objectifs internationaux de développement.  De plus, il a souligné l’importance d’utiliser le Plan-cadre des Nations Unies pour le développement comme matrice des résultats pour assurer le suivi du rendement du système de l’ONU au niveau du pays, tout en insistant sur le renforcement du système des coordonnateurs résidents.  De leur côté, nous sommes résolus à coordonner notre représentation au sein des organes directeurs et autres processus gouvernementaux, a-t-il expliqué. 


Par ailleurs, le représentant a considéré que la mise en œuvre de l’examen triennal d’ensemble des activités opérationnelles concordait avec les éléments clefs de la Déclaration de Paris sur l’efficacité de l’aide, comme la prise en charge par les pays de leurs stratégies de développement, l’alignement du système des Nations Unies pour appuyer ces stratégies ou encore l’harmonisation par le biais de dispositifs communs et de processus simplifiés.  Il a affirmé que la mise en œuvre constituait désormais la prochaine étape décisive et a souhaité que le Conseil se concentre sur cette question.  Il a ainsi demandé qu’un rapport sur le bilan de cette mise en œuvre soit fourni lors de la session 2006 de l’ECOSOC et contienne une analyse quantitative des progrès accomplis.  Enfin, il a souligné les liens complémentaires entre les efforts en faveur d’une réforme de l’ONU, l’avantage comparatif manifeste de l’Organisation dans le domaine de la coopération pour le développement, les résultats concrets de l’aide aux pays permettant de réduire la pauvreté et de parvenir à un développement durable, et le financement global des fonds et programmes des Nations Unies. 


M. VASSILY NEBENZIA (Fédération de Russie) a affirmé que son pays soutenait les mesures visant à renforcer les capacités nationales présentées dans la résolution 59/250 de l’Assemblée générale et souhaitait que des initiatives concrètes soient prises à cet effet.  La Fédération de Russie soutient également la nécessité qu’il y a à améliorer la qualité des bilans communs de pays (BCP) et du Plan-cadre des Nations Unies pour le développement (UNDAF), a-t-il ajouté, soulignant l’importance de la participation dans ce processus de toutes les entités de l’ONU, y compris les institutions spécialisées et les commissions régionales de l’ECOSOC.  Il a réaffirmé l’hostilité de son pays à toutes mesures visant à transformer l’UNDAF en une espèce de programme de pays commun à toutes les institutions de programme-pays ou à l’établissement de différents types de programmes-pays communs.  Il s’est en outre déclaré favorable à une approche équilibrée et pragmatique du renforcement du système de coordonnateurs résidents.  La Fédération de Russie appuie pleinement la nécessité de faire en sorte que le système de coordonnateur résident fonctionne de façon participative, collégiale et transparente. 


La Fédération de Russie soutient par ailleurs l’alignement des principes de recouvrement des coûts par les agences chargées des activités opérationnelles, a-t-il poursuivi.  S’agissant des ressources régionales, il a pris note des propositions sur l’alignement des structures régionales de soutien techniques et des bureaux régionaux, y compris leur couverture régionale et la localisation des bureaux communs régionaux.  Évoquant le rapport du Secrétaire général sur les options et des modalités de financement des activités opérationnelles, il a estimé que celles-ci ne devaient pas changer la nature volontaire du financement des activités opérationnelles.  Il a ainsi conclu que la Fédération de Russie était un pays donateur de plus en plus actif.


M. HENRI S. RAUBENHEIMER (Afrique du Sud) a estimé que l’examen triennal fournissait des lignes directrices permettant aux Nations Unies d’accroître leur rôle en matière de développement.  Le système de l’ONU  doit continuer à aligner ses activités sur les priorités nationales de développement de chaque pays de façon complète et intégrée, en mettant l’accent sur le développement à long terme et le renforcement des capacités nationales.  Le représentant s’est félicité que le rapport sur le processus de gestion appropriée soit le fruit de consultations menées entre le Secrétariat et le système des Nations Unies.  Il a également apprécié que la matrice destinée à expliquer le rôle du système de coopération au service du développement puisse mesurer les domaines essentiels. M. Raubenheimer a ensuite souligné que l’efficacité du système dépendait directement d’un financement adéquat.  Nous saluons les récentes augmentations de l’assistance au développement mais nous sommes inquiets de constater qu’elles n’ont pas bénéficié outre mesure aux Nations Unies, a-t-il déclaré, alors même que le système s’est vu confier de nouvelles tâches.  Il a mis l’accent sur le danger que représenterait une diminution des ressources de base, et il a appelé à rechercher des sources de financement innovantes.


Le représentant a ensuite souligné la nécessité de renforcer la cohérence du système onusien au niveau des pays, recommandant une meilleure utilisation des outils de planification et un alignement des programmes des différentes organisations.  Il a également souligné l’importance du rôle joué par le système du Coordonnateur résident, appelant à une meilleure formation et à l’instauration de mesures de responsabilisation.  Il a ensuite insisté sur la nécessité de renforcer les capacités nationales et de respecter les expertises des pays dans le cadre du partenariat avec les agences onusiennes, mais aussi avec d’autre pays, la société civile et des ONG.  Une meilleure coordination du système des Nations Unies avec les donateurs bilatéraux et des fonds globaux est donc nécessaire, et le leadership national doit jouer un rôle majeur dans la coordination du partenariat, a-t-il précisé.  M. Raubenheimer a ensuite appelé à donner plus d’importance aux dimensions régionale et sous-régionale de la coopération au service du développement, à promouvoir la collaboration interinstitutions à ces niveaux et à promouvoir la coopération intra et interrégionale. Il a également appelé les Nations Unies à soutenir la coopération Sud-Sud.  Il a conclu en soulignant que le Conseil devait s’assurer de l’amélioration de la qualité et de l’impact des activités opérationnelles.


M. OLIVIER CHAVE (Suisse) a apporté son plein soutien à l’examen triennal d’ensemble des activités opérationnelles, affirmant qu’il fournissait entre autres une division claire du travail et des responsabilités entre l’Assemblée générale, l’ECOSOC et les diverses entités opérationnelles du système de l’ONU.  Au sujet de la réforme des activités opérationnelles, il a souligné que le système était hautement fragmenté et que les tentatives de faire des changements de manière simultanée pour toutes les entités opérationnelles de l’ONU menait à l’inaction.  Par pragmatisme et réalisme, la Suisse encourage donc fortement les membres du Comité exécutif du Groupe des Nations Unies pour le développement (GNUD) à montrer la voie et agir promptement dans ce domaine, a-t-il ajouté.  Il a indiqué que le GNUD était jusqu’ici parvenu à des résultats convaincants alors que le Conseil des chefs de secrétariats (CCS), qui a aussi la responsabilité d’améliorer la cohérence du système opérationnel de l’ONU, avait connu moins de succès.  Il a ainsi appelé les chefs de secrétariat à faire preuve d’une unité et d’un engagement renouvelés en faveur de la pertinence du système des Nations Unies.


Par ailleurs, M. Chave a regretté que la résolution 59/250 n’ait pas formalisé le rôle du coordonnateur résident qui aurait pleine autorité sur l’équipe de pays et a demandé que les agences du Comité exécutif du GNUD établissent entre elles cette autorité tout en continuant à promouvoir la coordination de toutes les agences représentées sur le terrain.  De plus, il a aussi déploré l’absence de consensus sur l’importance du financement de base.  Pour ce qui est des fonds et programmes, les ressources de base ne sont pas encore suffisantes pour leur permettre de se doter de personnel compétent sur le plan technique, a-t-il estimé, convaincu que ce personnel garantirait ensuite la cohérence des activités opérationnelles.  Concernant les institutions spécialisées, il a déclaré que les limitations à leur budget les condamnaient à rechercher constamment de nouveaux fonds au niveau central et au niveau du terrain, les exposant à la dispersion et l’inconsistance.  Insistant sur le rôle central du renforcement des capacités et des institutions, le représentant a regretté que ce but ne se limite trop souvent à une simple coopération technique.  Il faut s’interroger sur les manières de fournir cette coopération technique afin de contribuer efficacement au renforcement des capacités et des institutions, a-t-il conclu. 


M. A GOPINATHAN (Inde) a affirmé que son pays soutenait le fait que des efforts constants devaient être entrepris par toutes les organisations du système afin de s’assurer que les opérations conduites au niveau des pays soient entreprises au service des pays bénéficiaires, selon leur requête et leurs propres priorités et politiques de développement.  Le représentant a par ailleurs estimé que l’efficacité du système de développement des Nations Unies ne pouvait être évalué que sur les bases des résultats obtenus dans le cadre de l’aide aux pays en développement pour réaliser leurs objectifs de développement.  Le renforcement du système de coordonnateur résident devrait se traduire par une amélioration de la coordination et de la visibilité générale des Nations Unies au niveau du pays, a-t-il ajouté.  De même, il est nécessaire que les agences individuelles conservent leur flexibilité pour remplir leurs mandats respectifs sans être éclipsées par les plus grandes institutions sur le terrain.


Le représentant a en outre estimé que l’exigence la plus importante pour le renforcement de la capacité du système des Nations Unies résidait dans la prévisibilité, la stabilité à long terme, la fiabilité et la qualité adéquate de son financement.  Le système de développement des Nations Unies peut effectuer une contribution de poids aux efforts entrepris par les pays en développement pour réaliser les objectifs de développement de la Déclaration du Millénaire, a-t-il souligné.  Il est ainsi important que nous renforcions le bras opérationnel des Nations Unies en le dotant d’un flux de ressources stables, viables, adéquates et non liées.  Les pays donateurs doivent se joindre aux efforts des pays en développement dans un esprit de partenariat mondial et de solidarité pour réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement, a-t-il conclu. 


M. ZHANG YISHAN (Chine) a souligné l’importance de l’examen triennal, se félicitant des progrès accomplis au cours des six derniers mois.  Il a souligné l’importance de la coopération Sud-Sud, qui constitue un précieux complément à la coopération Nord-Sud.  Les Nations Unies devraient étudier le moyen de développer cette coopération, qui manque encore de ressources.  Le représentant a espéré que davantage de pays donateurs financeront la coopération triangulaire à l’avenir, et il a souligné que la Chine participait activement à la coopération Sud-Sud et qu’elle était prête à s’y impliquer encore davantage.  Il a constaté avec inquiétude que le système des Nations Unies au service du développement représentait une part de plus en plus réduite de l’assistance au développement.  De même, la part de ses ressources de base est passée des deux tiers à moins d’un tiers de toutes les contributions.  Or, les autres ressources ne peuvent se substituer aux ressources de base, et des ressources stables et prévisibles sont essentielles aux activités opérationnelles de développement.  Il a donc appelé les pays développés à honorer les engagements contractés au Sommet de Monterrey.


M. Zhang a ensuite reconnu le rôle positif du cadre de financement pluriannuel, qui pourrait favoriser une augmentation stable et prévisible des ressources de base.  Il a demandé que des mesures concrètes soient prises pour déterminer la manière d’atteindre les objectifs en la matière.  Cependant, la Chine considère que quelle que soit la modalité de financement retenue, elle ne doit pas accroître la charge financière pesant sur les gouvernements des pays récipiendaires de l’aide, a-t-il conclu.


M. RENÉ NSEMI (République du Congo) a indiqué que la question des activités opérationnelles était cruciale pour des pays comme le sien qui considèrent que la réalisation des OMD constitue un impératif nécessitant une action collective et coordonnée.  Il a accueilli favorablement les directives et mesures présentées par le Secrétaire général qui vont vers l’alignement des activités sur les priorités nationales et l’amélioration de la cohésion interne de tout le système.  Il a estimé que ces directives permettraient de renforcer les capacités des agences qui fourniraient ainsi les services pertinents dont les pays en développement ont tant besoin.  Il a notamment souligné les réunions des Conseils d’administration conjoints des divers fonds et programmes qui constituent selon lui un forum utile pour une meilleure complémentarité de ces unités.  Rappelant que le Congo avait pris la responsabilité de mettre en œuvre son programme de coopération en tirant un meilleur profit du système de coordonnateur résident, il a expliqué que le Gouvernement avait pu élaborer une stratégie de réduction de la pauvreté concrétisé dans le cadre d’un plan national pour parvenir aux OMD. 


Par ailleurs, le représentant a insisté sur l’importance de garantir la viabilité et la prévisibilité des ressources financières des fonds et programmes des Nations Unies, qui ne sont pas encore assurés de ressources suffisantes sur une base continue.  Ainsi, il a pleinement appuyé les mesures avancées par le Secrétaire général sur le financement des activités opérationnelles, affirmant que sans une augmentation des contributions financières aux organismes des Nations Unies qui s’occupent du développement, la réalisation des objectifs de développement deviendrait de plus en plus problématique. 


Mme ADIYATWIDI ADIWODO ASMADY (Indonésie) a affirmé que face à l’évolution rapide de l’architecture internationale en matière de développement, les Nations Unies étaient confrontées à certains défis ainsi qu’à des opportunités pour leurs activités opérationnelles de contribuer de façon positive au développement, en particulier dans le contexte des objectifs de développement internationalement convenus, y compris les Objectifs du Millénaire pour le développement.  L’Indonésie appuie le renforcement continu des activités opérationnelles des Nations Unies, tout en adhérant aux principes de neutralité, d’objectivité, de multilatéralisme et de capacité à répondre aux besoins des pays en développement, a-t-elle ajouté. 


La représentante a en outre jugé nécessaire de mettre en œuvre pleinement l’examen triennal complet des activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies pour assurer la poursuite des Objectifs du Millénaire pour le développement en 2015.  Elle s’est néanmoins déclarée préoccupée par le fait que les pays donateurs tendent à canaliser leurs contributions vers des ressources supplémentaires et non vers des ressources de base.  Elle a espéré que la communauté des donateurs pourra assurer une prévisibilité et un financement constant à l’avenir.  La représentante a également indiqué qu’en collaboration avec l’Afrique du Sud, son pays avait pu apporter sa propre contribution au processus de renforcement des capacités et de la coopération technique.  En avril 2005, l’Indonésie a organisé le Sommet Asie-Afrique, au cours duquel les dirigeants africains et asiatiques se sont mis d’accord pour établir le Nouveau partenariat stratégique Asie-Afrique, a-t-elle ainsi rappelé.


Mme WADIBIA-ANYANWU (Nigéria) a souligné que le Conseil économique et social se devait de coordonner le système des Nations Unies au niveau des pays, en se basant sur les orientations fournies par l’examen triennal.  Après avoir souligné la nécessité de renforcer les capacités nationales, elle a évoqué les difficultés soulevées par les rencontres organisées entre les dépositaires des pays en développement et le système des Nations Unies.  Ces difficultés sont parfois exploitées pour diminuer le leadership national dans la mise ne œuvre des programmes de développement.  Or, les pays en développement doivent décider de leurs propres stratégies de développement et le système onusien doit donc soutenir le transfert de connaissances et la construction de capacités, a-t-elle affirmé.  De plus, il est nécessaire d’assurer la cohérence des activités de développement.  Le système onusien devrait rester neutre et multilatéral tout en répondant aux besoins exprimés par les pays de façon souple.  Le Nigéria soutient les appels à doter le système du financement adéquat, mais il rappelle que son incapacité à y répondre en raison du fardeau de la dette.  Le pays se félicite donc de la récente décision du G-8 d’annuler les dettes de 18 pays ainsi que de la décision du Club de Paris d’annuler 60% de la dette nigériane.  Mme Wadibia-Anyanwu a souligné que le Conseil devait jouer un rôle non seulement en matière de politique économique mais aussi dans la recherche de solutions à la crise de la dette.


La représentante a ensuite estimé que la structure d’application du Plan-cadre pour le développement (UNFDAF) n’avait pas été mise en œuvre au Nigeria.  Elle a déploré que la couverture des programmes successifs ait été réduite, probablement en raison du manque de financement, et elle a donc jugé impératif de doter les agences d’un financement stable, notamment en ce qui concerne les ressources de base.  Par ailleurs, la préférence doit être donnée à l’expertise locale sur le terrain.  Les Nations Unies doivent également faire en sorte que leurs agences soient rendues responsables pour leurs actions.  Les opérations des équipes de pays ne devraient pas excéder leur mandat législatif.  Enfin, Mme Wadibia-Anyanwu a appelé à une simplification et une harmonisation du système des Nations Unies.


Mme ANN M. LOW (États-Unis) a estimé que l’application de la résolution sur l’examen triennal d’ensemble des activités opérationnelles et son processus de gestion étaient essentiels dans la mise en place de normes pour mesurer les résultats et la performance de ces activités.  L’élaboration de ces normes est aussi utile et pratique pour l’harmonisation et la simplification de la bureaucratie opérationnelle du système des Nations Unies, a-t-elle ajouté.  Toutefois, elle a affirmé que ni l’Assemblée générale, ni l’ECOSOC ne devait entrer dans le détail des instructions à donner pour les activités opérationnelles.  De plus, elle s’est dite préoccupée par la désignation d’un directeur de pays du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), considérant que ceci contredisait son rôle quant à la mobilisation de fonds pour les Nations Unies au niveau du pays.  Quant au financement des activités opérationnelles, elle a salué les suggestions du Secrétaire général qui mettent en lumière certaines tendances dont l’émergence de nouvelles modalités de financement en dehors des Nations Unies.  Nous nous en félicitons, a-t-elle poursuivi exprimant son désaccord avec la recherche de nouvelles modalités de financement destinées à fournir plus de fonds aux Nations Unies.  Il faut plutôt trouver les moyens de renforcer les capacités qui sont susceptibles d’attirer l’appui des donateurs, a-t-elle estimé.


Par ailleurs, elle a souhaité que les prochaines discussions permettent d’analyser l’impact sur le terrain des mécanismes de financement, afin de savoir s’ils contribuaient à l’objectif ultime qui est, selon elle, de mettre un terme à la dépendance de l’aide.  Reconnaissant que l’ONU était un acteur important au sein de la communauté internationale, elle a toutefois considéré que les activités de développement des Nations Unies ne devaient pas bénéficier d’un financement automatique.  Ce dernier doit être volontaire, a-t-elle expliqué, en s’opposant à un barème de contributions indicatif ou à toute autre mesure similaire.  Elle a indiqué que l’expérience montrait que la gestion basée sur les résultats et l’alignement des objectifs résultaient en un accroissement du refinancement.  Le système de financement volontaire actuel fonctionne, a-t-elle conclu, affirmant qu’il constituait la meilleure manière de garantir la transparence et les résultats. 


M.GEORGE OWUOR (Kenya) a affirmé que les principes d’universalité, de neutralité et de flexibilité du système de développement des Nations Unies avaient permis à l’organisation d’être un partenaire impartial et fiable pour les pays en développement.  Selon lui, ces principes et caractéristiques devraient être préservés par un accroissement de la qualité et de la quantité des ressources de fond mises à la disposition du système des Nations Unies.  Il a constaté, comme il est noté dans le rapport du Secrétaire général, que le financement de la coopération demeurait encore faible et tributaire de quelques pays seulement.  Le représentant a estimé que le financement actuel des activités opérationnelles, essentiellement volontaire, s’était avéré instable et imprévisible et ne prenait pas en compte les besoins de planification du développement à long terme.  Il faut adopter un système de financement pluriannuel, tout en soulignant l’importance des ressources de fond, a-t-il souligné, précisant qu’il était urgent de revoir et de chercher des solutions alternatives pour le financement des activités opérationnelles du système de développement des Nations Unies. 


Le représentant s’est par ailleurs félicité des efforts entrepris par le système des Nations Unies pour renforcer sa cohérence, sa coopération et sa coordination.  Il a plaidé en faveur du renforcement du système des coordonnateurs résidents, et de l’utilisation des Maisons des Nations Unies et de Bureaux communs.  Il est regrettable que la plupart des entités des Nations Unies n’aient pas de bureaux de pays et ne peuvent ainsi participer de manière efficace à la coordination des mécanismes au niveau des pays, a-t-il estimé.  Les bilans communs de pays et l’UNDAF devraient être alignés sur les Objectifs du Millénaire pour le développement, ainsi que sur les autres objectifs de développement, a-t-il ajouté. 


M. ASHRAF SHIKHALIYEV (Azerbaïdjan) a jugé que le Conseil économique et social devait garantir une gestion appropriée afin d’améliorer la qualité et l’impact des activités des Nations Unies et de promouvoir une approche intégrée dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  La réforme du système doit donc porter sur son efficacité, sa cohérence, et mettre l’accent sur les résultats obtenus sur le terrain.  Les activités opérationnelles doivent se concentrer sur l’application des stratégies de développement national, la construction de capacités nationales et l’élimination de la pauvreté.  C’est sur la base de ces critères que doit être jugé le travail de l’Organisation.  Or, seule une meilleure coordination interinstitutions permettra d’assurer une participation active de tout le système des Nations Unies au niveau des pays, a précisé le représentant.  Il faut donc renforcer davantage le système du coordonnateur résident.  Il a ensuite estimé que le recours au Document d'évaluation commune de la situation du pays (CCA) et au Plan-cadre des NationsUnies pour l'aide au développement (UNDAF) favorisait une plus grande cohérence.  De même, l’appropriation nationale et la pleine participation au développement de l’UNDAF permettraient de répondre aux plans de développement nationaux et aux stratégies de réduction de la pauvreté.  De leur côté, les pays développés doivent favoriser le transfert de technologie.


Le représentant a ensuite estimé nécessaire de promouvoir davantage l’établissement d’un programme commun aux pays.  Un programme commun entre les agences du UNCT est également nécessaire.  L’Azerbaïdjan soutient le renforcement des activités opérationnelles des Nations Unies, notamment celle du système RC.  Le représentant a rappelé que son pays avait apporté environ deux millions de dollars aux autres ressources.  Un financement stable est vital mais une efficacité accrue des équipes de pays l’est tout autant, a-t-il déclaré, ajoutant que cela ne serait possible que si leurs activités opérationnelles étaient évaluées par les gouvernements et non par les équipes elles-mêmes, comme c’est le cas dans un certain nombre de pays.  Il a ensuite affirmé que la représentation des institutions spécialisées, fonds et programmes de l’ONU dans les pays devait être adaptée pour répondre aux objectifs de développement de ces pays.  Enfin, il a évoqué les efforts fournis par son pays pour réaliser les OMD, détaillant notamment la mise en place de programmes de lutte contre la pauvreté et en faveur du développement durable.


Mme KJERSTI RODSMOEN (Norvège) a accueilli favorablement l’introduction de cibles et de délais de temps dans le suivi des progrès quant à la cohérence et la coordination de la présence des Nations Unies au niveau des pays.  Soulignant que la responsabilité de rendre les interventions cohérentes appartenait aux États Membres, elle a salué les efforts des fonds, programmes et institutions spécialisées et a demandé que d’autres actions décisives soient entreprises dans ce domaine.  Elle a affirmé qu’il fallait mieux définir à quelles activités de renforcement de capacités l’ONU pouvait contribuer le plus efficacement, comparativement aux autres acteurs.  Si nous souhaitons que l’ONU occupe une place stratégique dans les efforts de renforcement de capacités, nous avons besoin d’un système des Nations Unies plus cohérent au niveau des pays.  Soulignant l’émergence de nouvelles modalités de financement, elle a regretté que plusieurs pays en développement n’aient pas la capacité nécessaire pour les attirer.  Elle a affirmé que la Norvège souhaitait que les Fonds et Programmes des Nations Unies mettent en place des mesures pour les aider à s’acquitter des obligations requises par ces modalités. 


Elle a aussi souligné la nécessité d’établir un système intégré de financement du développement, par le biais d’un cadre unique, pour permettre une meilleure utilisation des ressources.  Par ailleurs, elle a insisté sur le besoin d’assurer une plus grande prévisibilité du financement pour le développement, notamment à travers des contributions pluriannuelles.  Enfin, elle a estimé qu’il fallait créer un environnement favorable à la réforme des Nations Unies, à la fois au Siège et sur le terrain.


À cet égard, elle a insisté sur le rôle des donateurs bilatéraux qui, souvent, suivent leur propre ordre du jour et ne permettent pas une harmonisation des politiques de financement.  Enfin, elle s’est dite convaincue qu’une ONU plus unifiée garantirait des efforts plus efficaces pour la réalisation des OMD ainsi que le renforcement de son rôle d’assistance pour faciliter la réalisation de ces objectifs. 


Mme MARISOL NIETO (Équateur) a affirmé que la fiabilité du financement des activités opérationnelles était basée sur l’efficacité avec laquelle les fonds sont gérés, précisant que cette fiabilité sera jugée à l’aune des résultats obtenus.  Les Nations Unies constituent l’instance appropriée pour appuyer les efforts déployés par les pays en développement pour lutter contre la pauvreté, a-t-elle ajouté, préconisant à cet effet un accroissement des ressources de base.  Le cadre de financement pluriannuel est un instrument très utile tant pour les pays bénéficiaires que pour les pays donateurs, a-t-elle également estimé, soulignant la nécessité de contribuer au renforcement de cette modalité de financement.  L’examen triennal complet des activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies est à ses yeux utile et doit être affiné avec le temps et les circonstances.


La représentante a par ailleurs déclaré que la réforme des Nations Unies devait correspondre au mandat de l’organisation, notamment en ce qui concerne la réalisation des objectifs de développement.  Selon elle, la région représente un point fort qu’il convient de prendre en compte.  Elle suppose une attention plus grande de la part des Nations Unies, a-t-elle ajouté, plaidant en faveur d’un renforcement du système des coordonnateurs résidents pour aider les pays à se doter des instruments nationaux visant à réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement. 


M. ASAD M. KHAN (Pakistan) a affirmé que les activités opérationnelles des Nations Unies jouaient un grand rôle dans la croissance économique durable et le développement durable des pays en développement.  Cependant, ces activités impliquent que les fonds et programmes adaptent leurs activités aux besoins spécifiques et aux priorités des pays récipiendaires, afin de les aider à renforcer leurs capacités institutionnelles et à s’approprier pleinement les programmes de développement.  Les organisations des Nations Unies œuvrant en faveur du développement doivent mener leurs activités conformément à leurs mandats et aux principes d’universalité et de neutralité.  De même, elles doivent s’efforcer de promouvoir une approche intégrée des opérations de développement.  Le représentant a alors souligné que le premier défi auquel était confrontée l’Organisation était la recherche de ressources adéquates.  Il s’est déclaré préoccupé de constater que les ressources de base n’avaient pas augmenté de façon significative entre 1996 et 2003 et qu’elles demeuraient bien inférieures aux besoins.  Ce manque a forcément eu un impact négatif sur les activités opérationnelles.  De plus, l’évolution du comportement des donateurs a conduit les agences à adopter de nouvelles priorités, dotées chacune de fonds spécifiques.  Le Pakistan estime qu’il ne revient pas aux donateurs de déterminer les domaines de coopération et d’assistance sans avoir consulté les pays récipiendaires de l’aide en premier lieu. 


Le représentant a ensuite évoqué l’importance de la construction de capacités nationales.  Le Pakistan est fermement engagé dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement et ses efforts pour intégrer son économie au reste du monde ont été couronnés de succès, puisque le pays est cette année la deuxième économie la plus performante du monde après la Chine.  Il met l’accent sur l’éducation, qui constitue un pilier pour la réduction de la pauvreté.  Des actions sont aussi menées en matière de santé, notamment en ce qui concerne l’immunisation des enfants.  M. Khan a conclu en déclarant que le test ultime ne résidait pas dans la procédure choisie pour la réforme, mais dans l’étendue des résultats tangibles au niveau des pays.


M. PETER MERTENS, Coordonnateur de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) auprès de l’ONU et d’autres organisations intergouvernementales du Département de la gouvernance de l’OMS, a rappelé qu’il soutenait la réforme des activités opérationnelles de l’ONU et comptait y prendre part activement.  Il a indiqué qu’en tant qu’institution spécialisée, la responsabilité première de l’OMS était de répondre aux besoins des États Membres.  Dans ce but, nous travaillons étroitement avec tous les partenaires du système des Nations Unies mais aussi avec l’ensemble des partenaires en développement, des dirigeants nationaux aux utilisateurs, a-t-il expliqué.  Il a affirmé que la réforme des activités opérationnelles ne devait pas se faire sur un modèle à deux vitesses qui pourrait affecter la cohérence du système et devait, au contraire, s’effectuer de manière coordonnée et simultanée.  L’alignement et l’harmonisation, a-t-il déclaré, devaient se faire au niveau de la gestion du sein des Nations Unies et également de manière intégrée.


*   ***   *-

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.