En cours au Siège de l'ONU

ECOSOC/6145

L’ECOSOC INVITE OFFICIELLEMENT LA CNUCED À PARTICIPER À SA RÉUNION DE HAUT NIVEAU DU 18 AVRIL, AUX CÔTÉS DES INSTITUTIONS DE BRETTON WOODS ET DE L’OMC

01/03/2005
Communiqué de presse
ECOSOC/6145


L’ECOSOC INVITE OFFICIELLEMENT LA CNUCED À PARTICIPER À SA RÉUNION DE HAUT NIVEAU DU 18 AVRIL, AUX CÔTÉS DES INSTITUTIONS DE BRETTON WOODS ET DE L’OMC


Après d’intenses négociations, les 54 membres du Conseil économique et social (ECOSOC) ont décidé, par 36 voix pour et 11 abstentions, d’intituler leur réunion de printemps, prévue pour le 18 avril, « Réunion spéciale de haut niveau du Conseil économique et social avec les institutions de Bretton Woods, l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) »1.  En acceptant ce titre, le Conseil a adopté, par 38 voix pour et 10 abstentions, l’amendement du Groupe des 77 et de la Chine concernant l’inclusion de la CNUCED et a rejeté, par 31 voix contre, 12 voix pour et 6 abstentions, celui du Royaume-Uni visant à ajouter « avec la participation des fonds, programmes et institutions des Nations Unies ».  S’étant abstenu, le représentant de la Fédération de Russie a regretté l’absence de consensus.


Le Conseil économique et social a également adopté, aujourd’hui, une série de textes relatifs à sa session de fond qui se tiendra au Siège de l’ONU à New York, du 29 juin au 27 juillet 2005.  Aussi, a-t-il décidé que le débat de haut niveau aura lieu du 29 juin au 1er juillet alors que le dialogue avec les secrétaires exécutifs des commissions régionales interviendra le 5 juillet.  De cette date au 7 juillet, le débat consacré aux questions de coordination sera organisé, suivi, du 8 au 12 juillet, de celui sur les affaires humanitaires.  Le débat général se tiendra, quant à lui, du 18 au 25 juillet, soit la veille de la clôture des travaux qui se poursuivra jusqu’au 27 juillet2.  La représentante du Luxembourg a, au nom de l’Union européenne, tenu à souligner l’importance qu’elle attache à la question de la transition de la phase des secours à celle du développement.  Elle a estimé que le Conseil économique et social n’y est pas suffisamment impliqué alors qu’il constitue l’instance idoine.  En réponse à cette remarque, le Président du Conseil économique et social, Munir Akram du Pakistan, a annoncé la tenue de consultations sur le format et les modalités de la manifestation prévue sur la question.


Lors de la session de fond, le Conseil a également prévu d’examiner les rapports du Groupe consultatif spécial pour le Burundi et d’organiser un débat sur les travaux du Groupe et sur la réalisation de son mandat3.  Le Groupe a pour mandat de suivre de près la situation humanitaire et les conditions économiques et sociales du pays, et d’examiner la transition entre la phase des secours et celle du développement ainsi que la manière dont la communauté internationale appuie ce processus.  Le Conseil a dit son intention de se livrer au même exercice sur le Groupe consultatif spécial pour la Guinée-Bissau dont le mandat a été prorogé jusqu’à la session de fond.  Le rapport du Groupe doit exposer les tâches qui restent à accomplir, assorties de délais pour leur réalisation, compte tenu de la situation qui règne dans le pays, et contenir une analyse de la mise en œuvre de ces recommandations4.


Le Conseil s’est, en effet, déclaré conscient que le Gouvernement de la Guinée-Bissau devra s’atteler principalement à restaurer la discipline budgétaire, remettre sur pied l’administration publique, et rendre le climat plus favorable aux investissements privés et à la diversification économique.  Pour y parvenir, a précisé le Conseil, il faudra tout à la fois que la paix règne, que les autorités prennent un engagement ferme en faveur de politiques cohérentes, que la gouvernance et la transparence soient renforcées et que la communauté internationale offre son aide sur les plans technique et financier.


Parlant du Groupe consultatif spécial pour le Burundi, la représentante des États-Unis s’est dite préoccupée que le Conseil économique et social cherche à élargir son mandat au domaine de la paix et de la sécurité qui, a-t-elle rappelé, relève exclusivement du Conseil de sécurité.  Elle a souligné l’« inutilité » de textes qui se félicitent ou qui sollicitent l’appui de la communauté internationale aux institutions de l’ONU.  Le règlement intérieur du Conseil économique et social, a-t-elle, en outre, indiqué, stipule que les questions de fond ne doivent être débattues que dans le cadre de la session de fond.  S’écarter de cette tradition en organisant des sessions de fond durant toute l’année finira par éroder la cohésion de l’ordre du jour du Conseil économique et social et représenter un fardeau du point de vue du temps et des ressources financières.  Rien dans les résolutions portant création des deux Groupes consultatifs ne leur prévoyait un statut permanent, a encore souligné la représentante. 


S’il a souscrit aux propos de la représentante des États-Unis concernant la nature temporaire des Groupes consultatifs, le représentant de la Guinée-Bissau a néanmoins rappelé que personne n’a l’intention de rendre permanents les problèmes de son pays.  Il a voulu réitérer avec « insistance » combien le rôle du Groupe consultatif est important pour son pays qui est devenu un instrument indispensable pour attirer l’attention sur la situation du pays et renseigner le monde à partir d’une appréhension correcte de la situation.  Le pays, a–t-il dit, a besoin du Groupe pour l’aider à sortir de la situation actuelle.  Ses propos ont été appuyés par la représentante de la Jamaïque, qui s’exprimait au nom du Groupe des 77 et de la Chine.  Au nom du Groupe africain, le représentant de la République-Unie de Tanzanie en a fait de même avant le représentant du Luxembourg. 


Dans une longue intervention sur la situation en Guinée-Bissau, le représentant luxembourgeois s’est, au nom de l’Union européenne, également dit convaincu que le Groupe consultatif spécial pour la Guinée-Bissau a toujours un rôle majeur à jouer pour aider le pays et a encouragé la communauté à poursuivre son action.  Il s’est, en conséquence, dit favorable à une prorogation du mandat du Groupe.  À sa session de fond, le Conseil devrait alors être en mesure d’examiner s’il est nécessaire que le Groupe poursuive ses activités, en tenant compte de l’évolution réelle de la situation de la Guinée-Bissau.  Le représentant a conclu en indiquant que la Commission européenne, qui examine différents moyens de répondre aux besoins financiers les plus urgents du pays, envisage aussi la possibilité de lui réaffecter tout ou partie des fonds d’appui budgétaire qui n’ont pu être décaissés, à la fin de l’année 2004.  La Commission a besoin, pour étudier cette éventualité, des avis et propositions de la Guinée-Bissau.  En attendant, a encore indiqué le représentant, l’Union européenne a commencé à préparer un autre programme d’appui budgétaire qui pourra être soumis aux instances décisionnelles et devenir opérationnel si le pays redevient éligible à un appui budgétaire à la suite d’un accord avec les institutions de Bretton Woods.


Le Conseil a, par ailleurs, été saisi d’un projet de résolution sur l’administration publique et le développement qui a été présenté par la représentante de la Jamaïque, au nom du Groupe des 77 et de la Chine5.  Le texte, qui est proposé pour négociations, devrait être adopté entre le 4 et le 8 avril, dates de la reprise de la session d’organisation du Conseil. 


1. E/2005/L.1 Décision VIII telle qu’amendée

2. E/2005/L.1 Décision IV

3. E/2005/L.5

4. E/2005/L.6

5. E/2005/L.8

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