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Conférence de presse

CONFÉRENCE DE PRESSE DU REPRÉSENTANT SPÉCIAL DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL EN RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO (RDC), WILLIAM SWING

6/10/2005
Communiqué de presseConférence de presse
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Conférence de presse                                       


CONFÉRENCE DE PRESSE DU REPRÉSENTANT SPÉCIAL DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL EN RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO (RDC), WILLIAM SWING


Le Représentant spécial du Secrétaire général pour la République démocratique du Congo (RDC) a énuméré, aujourd’hui devant la presse, les défis que « l’opération la plus coûteuse que les Nations Unies n’aient jamais déployée dans le monde » doit relever pendant les neuf derniers mois de transition politique en RDC.  William Swing a, dans ce contexte, évoqué la situation en Ituri et dans les deux Kivus où continuent de sévir des milices congolaises et étrangères, ainsi que l’évolution des choses dans la région frontalière entre la RDC et le Soudan qui abrite des éléments de l’Armée de résistance du Seigneur (LRA). 


Parlant d’un pays cinq fois plus grand que la France dont les infrastructures routières sont pratiquement inexistantes, William Swing a cité comme défis immédiats la paix et la sécurité; la réponse aux besoins humanitaires et la restructuration de l’armée et de la police.  Il s’agit, a-t-il dit, d’ancrer le pays dans la stabilité et la légitimité avant et après les élections prévues le 30 juin 2006.  Tous les efforts de la Mission de l’Organisation des Nations Unies en République démocratique du Congo (MONUC), a-t-il assuré, se concentrent actuellement sur l’enregistrement des électeurs, dont 15 millions de personnes sur un total de plus de 20 millions sont déjà inscrites sur les listes électorales. 


En dépit de difficultés techniques et du retard dans les paiements des agents de la Commission électorale indépendante, le Représentant spécial s’est félicité des progrès accomplis.  Il s’en est d’autant plus félicité que le processus ne semble pas souffrir des problèmes de sécurité.  La MONUC s’attaque déjà aux préparatifs du référendum constitutionnel qui doit avoir lieu au mois de décembre 2005.  Quelque 45 000 postes électoraux doivent être mis sur pied et 200 000 personnes formées.  À ce jour, la Mission a formé 39 000 policiers en prévision du référendum.  Neuf brigades de l’armée congolaise doivent également être formées avant le référendum et neuf autres avant les élections.  Le Représentant spécial s’est félicité, à cet égard, de la coopération technique de l’Afrique du Sud. 


En Ituri, a-t-il indiqué, la plupart des milices ont été désarmées et les chefs de celles qui continuent à semer la terreur sont pratiquement tous sous les verrous.  Dans les deux Kivus, la MONUC poursuit ses opérations conjointes avec les Forces armées de la RDC (FARDC) pour traquer les groupes armés étrangers et les convaincre d’adhérer au programme de désarmement, de démobilisation, de réintégration, de rapatriement et de réinstallation (DDRRR).  Mais, a prévenu William Swing, le caractère volontaire du programme a montré ses limites après le retour des 16 000 Burundais, Ougandais et Rwandais dans leur pays d’origine.  S’agissant des 10 000 combattants récalcitrants, principalement des Interhamwe et des ex-membres des Forces armées rwandaises (FAR), le Représentant spécial a promis une « action musclée ».  Il a fait part, à ce propos, de la décision de la Commission tripartite –RDC, Ouganda et Rwanda- d’identifier des sanctions pour les imposer le cas échéant. 


Concernant les éléments de L’Armée de résistance du Seigneur, repliés dans la petite ville d’Aba, au nord de l’Ituri, et dont la présence est unanimement jugée « inacceptable » par la MONUC, la RDC et l’Ouganda, William Swing a indiqué que la MONUC a envoyé une délégation à Kampala pour s’entretenir avec les autorités ougandaises et une autre dans la ville même d’Aba pour convaincre les éléments de la LRA d’intégrer un programme de DDR au risque de subir un rapatriement forcé.  Il a rappelé, dans ce contexte, que la MONUC a transporté deux bataillons de l’armée congolaise dans la région, avant de rappeler également que le Cour pénale internationale (CPI) a lancé des mandats d’arrêt contre cinq chefs de l’Armée de résistance du Seigneur.


Le Représentant spécial a conclu sa conférence de presse en commentant la dernière recommandation que le Secrétaire général a présentée au Conseil de sécurité visant à déployer une brigade supplémentaire de 2 580 hommes au nord et au centre de la région du Katanga.  Notant les réticences des États-Unis qui estiment que dans un aussi grand pays une brigade ne changerait rien, William Swing a répondu: « nous travaillons et continuerons de travailler avec les moyens du bord ».  Il a tout de même insisté sur le fait que les effectifs du personnel militaire autorisé en Sierra Leone est de 17 500 alors que celui de la RDC est de 16 700 militaires dont 80% sont déployés à l’est du pays.  « Lorsqu’un pays assume 10% d’un budget de près d’un milliard de dollars par an, il a le droit d’analyser au plus près toute augmentation des dépenses », a reconnu William Swing qui a dit comprendre la prudence des États-Unis. 


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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