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Conférence de presse

LE CONTRÔLEUR DE L’ONU S’INQUIÈTE DE LA SITUATION FINANCIÈRE DE L’ORGANISATION EN CAS DE NON ADOPTION DU PROJET 2006-2007

29/11/2005
Communiqué de presseConférence de presse
Department of Public Information • News and Media Division • New York

Conférence de presse                                       


LE CONTRÔLEUR DE L’ONU S’INQUIÈTE DE LA SITUATION FINANCIÈRE DE L’ORGANISATION EN CAS DE NON-ADOPTION DU PROJET 2006-2007


M. Warren Sach, Sous-Secrétaire général et Contrôleur des Nations Unies (ONU), a exprimé sa préoccupation cet après-midi, au cours d’une conférence de presse, des conséquences que pourraient avoir sur les capacités opérationnelles des Nations Unies (ONU) l’incapacité des États Membres à s’entendre sur le projet de budget biennal 2006-2007.  Il a reconnu qu’une des options se présentant à l’Organisation pourrait être l’adoption d’un budget pour les trois premiers mois de 2006.  Même si cette option n’est pas envisagée par la Cinquième Commission, il a noté que cette hypothèse avait fait son chemin dans la presse. 


Par rapport à la totalité du budget prévu pour 2006-2007 et estimé à 3,89 milliards de dollars - dont 73,4 millions liés aux incidences de la réforme, un budget arrêté pour le premier quart de 2006 pourrait s’élever de 450 à 500 millions de dollars, alors que l’expérience montre que seulement 170 à 180 millions seraient disponibles, puisque l’ensemble des États Membres ne versent immédiatement que 38% des sommes demandées en moyenne, a-t-il précisé.  Il y aurait donc le risque d’un manque de liquidités de près de 320 millions de dollars pour boucler ce budget trimestriel. 


Le Contrôleur a par ailleurs précisé que l’ONU disposait de plusieurs options afin de combler ce déficit.  Sans l’autorisation accordée par les États Membres à l’Organisation de puiser dans les comptes des opérations de maintien de la paix (OMP), il faudrait réaliser des coupes dans le budget régulier.  À son avis, ces économies pourraient être réalisées par la suspension des achats de matériel et d’équipement, la réduction ou le gel des voyages ou le gel des recrutements.  M. Sach a souligné à ce propos que le recours aux réserves du Fonds de roulement et du compte spécial ou encore aux comptes des OMP clôturées ne serait pas suffisant pour combler un déficit budgétaire potentiel de 320 millions de dollars.  Répondant à une question de journaliste, il a reconnu que cette situation pourrait aussi se traduire par un paiement différé des salaires des employés, notant que 75% du budget ordinaire de l’ONU concernait les émoluments et besoins des employés. 


S’agissant du recours aux comptes des OMP clôturées, il a souligné que le Secrétaire général disposait d’une autorité limitée dans ce domaine et que l'Assemblée générale devrait être consultée.  Il a exprimé l’espoir que, le moment venu, l'Assemblée reviendrait sur sa décision de s’opposer à des emprunts sur des comptes des OMP en activités.


En réponse à une question sur l’état du processus de réforme, Warren Sach a indiqué qu’il était trop tôt pour spéculer alors que les Deuxième (économique et financière), Troisième (sociale, humanitaire et culturelle) et Cinquième (administrative et budgétaire) Commissions travaillaient actuellement sur les créations du Conseil des droits de l’homme, de la Commission de consolidation de la paix et sur tous les autres aspects de la réforme qui figurent dans le Document final du Sommet.

Par ailleurs, il a salué les résultats obtenus par la Cinquième Commission qui s’est déjà entendue sur un montant de 700 millions de dollars en ce qui concerne le fonctionnement des OMP d’Haïti, de la Côte d’Ivoire et du Soudan, alors que 750 autres millions de dollars devraient être confirmés jeudi matin pour le fonctionnement de la MONUC, soit un total de près de 1,5 milliard de dollars. 


Répondant à une question sur la répartition des incidences budgétaires de la réforme, le Contrôleur a indiqué que la moitié des 73,4 millions de dollars prévisionnels concernaient les droits de l’homme. 


En réponse à une question sur l’ampleur de la crise financière qui risque de guetter l’Organisation, M. Sach a indiqué qu’elle serait sans précédent.  Tout en reconnaissant une situation analogue dans les années 1995 ou 1996, il a précisé qu’à l’époque les réserves de l’ONU étaient beaucoup plus importantes, alors que le compte spécial serait cette fois–ci épuisé en décembre 2005 sauf dans l’éventualité de versements immédiats d’importants arriérés.  Décrivant les crises financières passées, il s’est arrêté sur celle des années 1970, lorsqu’un budget avait été adopté sur des bases provisoires en décembre pour n’être confirmé qu’en janvier. 


En réponse à une question d’un journaliste s’interrogeant sur la crédibilité d’une Organisation dépendant, selon lui, des conditions posées par les États-Unis et le Japon cumulant à eux seuls 40% du budget, M. Sach a indiqué que la coopération internationale n’était pas un exercice simple et qu’il fallait travailler avec les États Membres et non contre eux.


Répondant aux questions de journalistes sur les risques de voir ces problèmes financiers limiter les opérations de l’ONU en Iraq, en Palestine, en Syrie et au Liban, le Contrôleur a affirmé que les conséquences étaient difficiles à prévoir.  Notant que 300 millions de dollars du budget régulier allaient à des missions politiques spéciales, M. Sach a déclaré qu’il faudrait le moment venu gérer les finances de manière sélective. 


Enfin, s’agissant des activités de la Cinquième Commission (administrative et budgétaire), le Contrôleur a précisé qu’elle avait entamé son processus de consultations sur le budget le 10 novembre et devrait conclure ses travaux le 23 décembre.  


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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