CONFÉRENCE DE PRESSE DU PRÉSIDENT DU CONSEIL DE SÉCURITÉ POUR LE MOIS DE DÉCEMBRE, EMYR JONES PARRY DU ROYAUME-UNI
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CONFÉRENCE DE PRESSE DU PRÉSIDENT DU CONSEIL DE SÉCURITÉ POUR LE MOIS DE DÉCEMBRE, EMYR JONES PARRY DU ROYAUME-UNI
Le Président du Conseil de sécurité pour le mois de décembre et Représentant permanent du Royaume-Uni auprès des Nations Unies a expliqué aujourd’hui à la presse les « trois aspects » du programme de travail « bien rempli » que l’organe de l’ONU chargé du maintien de la paix et de la sécurité internationales a élaboré pour ces derniers jours de l’année 2005. Sir Emyr Jones Parry a ensuite donné son avis sur la capacité des 191 États Membres de l’ONU à parvenir, d’ici la fin de l’année, à un accord sur le budget de l’Organisation.
Outre le premier aspect qui concerne des questions « routinières », telles que les prorogations des mandats d’opérations ou de missions de maintien de la paix, le programme de travail du Conseil de sécurité comprend un deuxième aspect « d’une importance particulière » pour le Royaume-Uni, a souligné son représentant, en attirant l’attention sur le débat public consacré à la protection des civils dans les conflits armés. Cette année, a-t-il assuré, l’accent sera mis sur la question urgente de la protection des journalistes à la lumière de ce qui se passe, par exemple, en Iraq. Le projet de résolution qui devrait être adopté à l’issue du débat devrait inclure cette question mais aussi faire le point sur les progrès accomplis depuis l’adoption de la première résolution 1296 par le Conseil le 19 avril 2000. Le nouveau texte devrait aussi comprendre des dispositions relatives à la lutte contre l’impunité, entre autres, dans les cas des violences sexuelles faites aux femmes. Il devrait enfin reprendre les recommandations que le Secrétaire général formule dans un rapport « très attendu » qui vient de paraître.
Le troisième aspect du programme de travail concerne « la réaction du Conseil aux évènements », a poursuivi le représentant britannique. Au titre de ces évènements, il a cité les prochaines élections en Iraq, les préparatifs électoraux en Haïti, le référendum constitutionnel en République démocratique du Congo, la poursuite du processus de paix en Côte d’Ivoire qui attend toujours la nomination d’un Premier Ministre et, surtout, la suite à donner au rapport de la Commission indépendante chargée d’enquêter sur l’assassinat de l’ancien Premier Ministre libanais dont le second mandat expire le 15 décembre.
À cet égard, le Président du Conseil a indiqué que le rapport du magistrat allemand, Detlev Mehlis, qui dirige la Commission, sera examiné le 13 décembre au cours d’une réunion d’information publique. Elle devrait être suivie de consultations officieuses au cours desquelles les membres du Conseil examineront la pertinence ou non de proroger le mandat de la Commission en fonction des interrogatoires que Detlev Mehlis aura pu mener d’ici-là. Le représentant britannique s’est d’emblée prononcé en faveur d’une telle prorogation compte tenu du travail « excellent et méticuleux » de l’équipe de Detlev Mehlis. Il a même plaidé pour que cette équipe ne donne pas tout de suite le relais aux autorités libanaises.
Avant d’en venir aux questions du budget, le représentant du Royaume-Uni a expliqué ce que son pays attend de l’après Sommet mondial de septembre. Le Royaume-Uni et l’Union européenne attendent, avant la fin de l’année, des décisions concrètes sur la création du Conseil des droits de l’homme et de la Commission de consolidation de la paix ainsi que sur la réforme de la gestion du Secrétariat des Nations Unies.
Loin d’être un « caprice de quelques États », la réforme de la gestion, a-t-il dit, est dans l’intérêt de tous les 191 États Membres de l’ONU. Mais, a-t-il reconnu, il s’agit d’un défi permanent plutôt que d’un évènement. Le représentant a divisé en trois points les revendications de l’Union européenne. D’abord, nous voulons des « gains immédiats » sur les mesures liées à la protection des témoins, à la commission d’éthique et aux services de contrôle interne. L’Union européenne veut aussi que le Secrétariat prouve dans un rapport consolidé la mise en œuvre et l’efficacité des mesures qu’il a déjà mises en place. Enfin, l’Union européenne souhaite l’introduction d’une meilleure flexibilité dans la budgétisation.
Pressé par les journalistes, il a reconnu qu’il était clair que le Royaume-Uni n’adhérera pas à un budget qui ne tienne pas compte de ces trois points et qui n’identifie pas précisément les mesures à prendre pour 2006. Il ne s’agit nullement de conditionner l’adoption d’un budget à l’inclusion de ces points, a tenté de convaincre le représentant britannique, mais plutôt de traduire dans la réalité une « ferme détermination à voir des progrès ». Le Royaume-Uni est favorable, a-t-il aussi annoncé, à un réexamen du budget qui pourrait augmenter ou diminuer selon les besoins. En effet, a-t-il dit pour illustrer ses propos, la mise en œuvre d’un programme de départs volontaires coûtera de l’argent et les États Membres doivent connaître avec précision le nombre de fonctionnaires concernés et les sommes d’argent nécessaires.
Le représentant a poursuivi en jugeant que l’introduction d’une « culture de modernité » dans la gestion du Secrétariat de l’ONU ainsi que le renforcement des pouvoirs du Secrétaire général ne diminueraient en rien les prérogatives de l’Assemblée générale. C’est toujours elle qui votera les mandats et c’est toujours devant elle que le Secrétariat aura à répondre de l’exécution de ces mandats. Bien au contraire, l’autorité de l’Assemblée générale en sortira renforcée puisque, selon l’entendement de l’Union européenne, il s’agit de rendre le Secrétariat plus responsable de ses actes.
Répondant alors aux spéculations sur la faculté du Secrétariat de disposer d’un budget, d’ici la fin de l’année, le représentant s’est montré clair. L’ONU doit pouvoir continuer à fonctionner dès le 1er janvier, a-t-il dit, en rejetant la proposition des États-Unis de n’adopter qu’un budget partiel pour une période trois mois en attendant l’adoption de toutes les réformes demandées dans le Document final du Sommet de septembre. Compte tenu du nombre important de pays qui ne s’acquittent de leur contribution que tard dans l’année, qu’arriverait-il si les autres États ne payaient que le quart de leur contribution. L’ONU serait paralysée, a prédit le Représentant permanent du Royaume-Uni, en se démarquant de cette « tentative de prise d’otage ». « Tout ce que nous voulons, c’est d’un budget qui reflète ce dont les chefs d’État et de gouvernement ont convenu au Sommet de septembre », a-t-il martelé.
Le représentant britannique a conclu par un commentaire concernant la suite que son pays compte réserver au rapport final de la Commission chargée d’enquêter sur l’administration et la gestion du Programme « pétrole contre nourriture » qui se concentre sur la manière dont les entreprises étrangères ont manipulé ce Programme. Il a assuré que les autorités compétentes de son pays sont entrées en contact avec l’équipe de l’ancien Président de la Banque fédérale américaine, Paul Volcker, pour accéder aux détails techniques des affaires dénoncées. Le Président du Conseil pour le mois de décembre a surtout espéré que les 191 États Membres ont tous bien compris le message central des différents rapports de la Commission Volcker, à savoir « la nécessité pour l’ONU de réformer de manière substantielle son mode de fonctionnement ».
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