CONFÉRENCE DE PRESSE DE JAN ELIASSON (SUÈDE), PRÉSIDENT DE LA SOIXANTIÈME SESSION DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE
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Conférence de presse
CONFÉRENCE DE PRESSE DE JAN ELIASSON (SUÈDE), PRÉSIDENT DE LA SOIXANTIÈME SESSION DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE
Le Président de l’Assemblée générale, Jan Eliasson de la Suède, a déclaré aujourd’hui qu’il souhaitait que les négociations qu’il mène actuellement avec les États Membres sur la mise en œuvre des décisions issus du Sommet mondial de septembre 2005 aboutissent à un « consensus de qualité » sur l’ensemble des questions à l’examen. M. Eliasson présentait ce matin, lors d’une conférence de presse au Siège de l’ONU, les progrès et les difficultés rencontrées au cours de ces consultations, qu’il a qualifiées de « sérieuses, substantielles, et systématiques », portant particulièrement sur la future Commission de consolidation de la paix, le futur Conseil des droits de l’homme et le projet de convention générale sur le terrorisme international. Le Président a souligné qu’il avait été guidé depuis le début de ces consultations, entamées fin septembre, par les délais qui avaient été fixés par le Document final pour ces trois questions. « Les travaux de la Commission de consolidation de la paix devraient débuter au 31 décembre, a-t-il indiqué, précisant que ceux concernant le Conseil des droits de l’homme devraient commencer le plus tôt possible durant la soixantiè,e session de l’Assemblée, ce qu’il a interprété comme étant la fin de cette année. Quant au terrorisme, nos dirigeants nous ont demandé de finaliser une convention générale avant la fin de la présente session, c’est-à-dire avant la mi-septembre 2006, a-t-il rappelé. Le Président a également noté qu’un travail sérieux devait également se faire à la fois dans le domaine du développement, de la réforme du Conseil économique et social (ECOSOC), ainsi que sur la réforme de la gestion. Tout en se félicitant que les États Membres aient reconnu l’importance des différents groupes de travail mis en place pour faciliter les discussions, le Président a expliqué que jusqu’ici, il s’est agi de préparer le terrain. Nous en sommes au point où le cadre a été défini, a-t-il dit. Les États Membres ont fait connaître leurs positions et nous entrons dans une période de négociations plus intenses.
Concernant la Commission de consolidation de la paix, le Président a annoncé qu’un projet de résolution sera soumis aux États Membres demain, au nom des deux coprésidents du Groupe de travail, bien que son Cabinet ait été clairement impliqué dans ce travail. J’espère que nous sommes à la dernière étape des négociations sur cette question, a indiqué M. Eliasson, dans la mesure où les réalités que nous avons à affronter dans des pays comme le Burundi, Haïti, Sierra Leone, Libéria, sont telles qu’il est important que nous travaillions à mobiliser un soutien après des situations de conflit, non seulement pour maintenir la paix, mais aussi pour la reconstruction, la réconciliation et le développement. Les co-présidents –Ellen Margrethe Loj du Danemark et Augustine Mahiga de la République-Unie de Tanzanie- recevront la semaine prochaine les vues des États Membres sur ce projet de résolution et le Président de l’Assemblée les consultera ensuite pour savoir où en est le processus après le week-end du 24 novembre prochain, a-t-il précisé, tout en rappelant que deux principaux problèmes demeuraient: la « filière pour rendre compte », auprès de qui la Commission devrait être responsable (au Conseil de sécurité, à l’Assemblée générale ou à l’ECOSOC?), et la composition de la future Commission.
S’agissant du Conseil des droits de l’homme, le Groupe de travail coprésidé par MM. Ricardo Arias du Panama et Dumisani Kumalo de l’Afrique du Sud, un document présentant différentes options a été distribué aux délégations, a affirmé le Président qui a par ailleurs annoncé qu’il serait, du samedi 19 au mercredi 23 novembre, à Genève pour rencontrer les Ambassadeurs et les experts de l’actuelle Commission des droits de l’homme, ainsi que des représentants d’organisations non gouvernementales afin de tirer des leçons de leurs expériences et de discuter de la question de la transition de cet organe vers le nouveau Conseil. Les modalités d’élection des membres, la taille, la composition, et la transition vers le nouveau Conseil des droits de l’homme constituent les principales difficultés des négociations sur cette question. Selon le Président, c’est déjà un bon signe que les États Membres reconnaissent que ce Conseil ne devra pas traiter des questions relatives aux droits de l’homme seulement pendant six semaines dans l’année. Il a indiqué qu’il y aurait encore des consultations intenses durant le mois de décembre.
Enfin, pour ce qui est du terrorisme, le Président de l’Assemblée générale a annoncé que, selon le compte rendu qu’il avait reçu du Président de la Sixième Commission (chargée des questions juridiques), Juan Yanez-Barnuevo de l’Espagne, et du Président du Groupe de travail chargé des mesures visant à éliminer le terrorisme international, Rohan Perera du Sri Lanka, il a eu l’impression qu’il serait possible de finaliser le projet de convention générale sur le terrorisme avant la fin de l’année. Nous sommes très proches d’une convention, a-t-il noté, mais je ne veux pas sous-estimer la difficulté des questions en suspens qu’il faut régler. Ces questions sont liées à des aspects fondamentaux du droit international, en particulier le droit à l’autodétermination et le droit de légitime défense contre l’occupation.
Le Président a ensuite annoncé, en guise de bonne nouvelle, l’adoption hier sans vote, par la Sixième Commission, d’un projet de résolution relatif au Protocole facultatif à la Convention sur la sécurité du personnel des Nations Unies et du personnel associé. C’est la première décision prise dans le cadre de la mise en œuvre du Document final qui demandait, en son paragraphe 167, aux États d’« envisager de devenir parties à la Convention sur la sécurité du personnel des Nations Unies et du personnel associé et la nécessité d’achever pendant la soixantième session de l’Assemblée générale les négociations sur un protocole étendant la portée de la protection juridique qui leur est accordée ». Le Président a observé que ce Protocole facultatif serait ouvert à la signature le 16 janvier 2006.
Il a ajouté que les négociations sur la réforme de l’ECOSOC et les questions de développement, dirigées par Johan Verbeke de la Belgique et Cheick Sidi Diarra du Mali, allaient être ouvertes bientôt, sous forme également de consultations plénières. Enfin, sur la réforme de la gestion de l’ONU, il a reconnu qu’en dépit du fait qu’elle prenait différentes perspectives selon les pays, il était important qu’elle garde le même niveau de préoccupation que les autres questions en discussion. Selon lui, contrairement à ce qui se dit, la réforme de la gestion de l’ONU n’attire pas seulement l’attention d’un seul État. De nombreuses autres délégations y attachent aussi de l’importance. Le temps est venu de négocier sérieusement, a-t-il conclu, en recommandant aux États Membres d’éviter de lier les questions entre elles, afin de permettre d’avancer étape par étape. Cependant, a-t-il poursuivi, je comprends qu’il y ait des perspectives différentes sur ce qui est important dans ces négociations. C’est pourquoi, j’accepte qu’on puisse parler de progrès équilibrés concernant les cinq groupes de négociations et en tant que Président de l’Assemblée générale, mon objectif est évidemment de parvenir à un consensus sur toutes les questions, un « consensus de qualité », a-t-il précisé.
Répondant notamment à une question d’un journaliste qui lui demandait s’il ne pensait pas que la réforme du Conseil de sécurité était déjà « morte » pour cette session de l’Assemblée, M. Eliasson a indiqué que son plan de travail était guidé par trois éléments: le Document final, qui demande à l’Assemblée générale de suivre cette question et de faire un bilan des progrès accomplis d’ici à la fin de l’année; le débat en séance plénière du 10 novembre dernier; et le contact avec les États Membres, notamment ceux qui sont particulièrement intéressés par cette question. Il a rappelé qu’il avait décidé de se tenir à l’écoute des États Membres et de prendre la température. Il s’agit d’une question très délicate qui exige beaucoup d’attention pour pouvoir faire ce qu’il faut au bon moment, a-t-il observé.
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