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Conférence de presse

CONFÉRENCE DE PRESSE DE LA FRANCE, DU BRÉSIL, DU CHILI, DE L'ESPAGNE, DE L'ALLEMAGNE ET DE L'ALGÉRIE SUR L'ACTION CONTRE LA FAIM ET LA PAUVRETÉ

13/09/2005
Communiqué de presse
Conférence de presse

Conférence de presse                                        14 septembre 2005


CONFÉRENCE DE PRESSE DE LA FRANCE, DU BRÉSIL, DU CHILI, DE L’ESPAGNE, DE L’ALLEMAGNE ET DE L’ALGÉRIE SUR L’ACTION CONTRE LA FAIM ET LA PAUVRETÉ


Réunis aujourd’hui en conférence de presse au Siège des Nations Unies, le Président du Brésil, Luiz Inacio Lula da Silva; le Président du Gouvernement espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero; le Président du Chili, Ricardo Lagos; le Premier Ministre de la France, Dominique de Villepin; et le conseiller politique du Chancelier de l’Allemagne, Bernd Muetzelulg, ont présenté un mécanisme innovant de financement qui contribuerait à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  Suite à l’appel lancé en 2004 par M. Lula pour augmenter les financements en faveur du développement, la France a proposé d’instaurer un dispositif pilote qui permettrait à la fois de prouver la faisabilité des mécanismes innovants et de répondre au souhait de son Président Jacques Chirac d’affecter en priorité des ressources à la lutte contre le VIH/sida, le paludisme et la malaria.  Ce mécanisme de prélèvement reposerait sur une contribution de solidarité sur les billets d’avion.


En dépit de ses difficultés occasionnelles, le secteur du transport aérien a augmenté en volume de 7,4% depuis avril 2004 et, selon les prévisions actuelles, il devrait augmenter en volume de 5% chaque année sur le plan mondial dans la décennie à venir.  Dans les pays développés comme dans les pays en développement, les passagers des compagnies aériennes appartiennent rarement aux catégories les plus pauvres de la population.  Une contribution sur les billets d’avion serait par conséquent progressive, et serait substantielle si des taux supérieurs étaient appliqués aux passagers voyageant en classe affaire ou en première classe.  Répondant à une question de la presse, M. de Villepin a ainsi expliqué que la contribution s’ajouterait, comme les autres taxes, au prix final du billet d’avion, au moment de l’embarquement dans un aéroport d’un pays participant.  Rappelant que l’initiative présentée aujourd’hui s’appuyait sur le principe de responsabilité collective, le Premier Ministre français a indiqué à titre d’exemple qu’une contribution d’un montant de cinq euros sur l’ensemble des billets d’avion et une majoration de 20 euros pour la classe affaire et la première classe rapporterait 10 milliards d’euros, soit environ un sixième du total de l’aide publique au développement nécessaire pour atteindre les OMD.  Il a ajouté que seulement trois milliards d’euros permettraient de doubler le budget du Fonds mondial de lutte contre le VIH/sida, la malaria et la tuberculose ou de scolariser tous les enfants d’Afrique subsaharienne.  Une conférence interministérielle est prévue à Paris, en 2006, pour assurer le suivi de cette proposition, soutenue par 66 pays jusqu’à présent.


M. Lagos a affirmé que cette initiative a pour avantage de s’appliquer à l’un des principaux moteurs de la mondialisation, le transport aérien de passagers, et permettrait ainsi aux populations les plus défavorisées de profiter à leur tour d’une dynamique dont elles sont le plus souvent exclues.  Appelant de ses vœux une mondialisation maîtrisée, il a notamment indiqué que dès le 1er janvier 2006, le Chili appliquerait un taux d’un montant de deux dollars à tous les passagers de vols internationaux au départ de son territoire.  D’autres mesures, telle que l’idée de droits de tirage spéciaux du Fonds monétaire international (FMI), sont à l’étude.


Rappelant que l’aide publique au développement (APD) ne saurait suffire, M. Lula a estimé que les pays pauvres pouvaient eux-mêmes contribuer à la recherche de solutions à l’échelle nationale, ce qui encouragera les pays développés à appuyer leurs efforts.  Le Président du Brésil a ensuite déclaré que les 50 milliards de dollars dont la communauté internationale avait besoin pour financer l’APD ne représentaient pas une somme si énorme au regard des flux financiers mondiaux et qu’il était possible de les réunir à travers des solutions innovantes.


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