CONFÉRENCE DE PRESSE DU MINISTRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES DU NIGÉRIA, OLUYEMI ADENIJI
Communiqué de presse Conférence de presse |
Conférence de presse 14 juillet 2005
CONFÉRENCE DE PRESSE DU MINISTRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES DU NIGÉRIA, OLUYEMI ADENIJI
Le Ministre des affaires étrangères du Nigéria, dont le pays préside l’Union africaine (UA), a opposé un démenti formel aux informations selon lesquelles la proposition de l’Afrique sur la réforme du Conseil de sécurité était non négociable. Au cours d’une conférence de presse tenue, aujourd’hui, au Siège de l’ONU, Oluyemi Adeniji a souligné que la seule chose à laquelle son continent ne renoncera pas est sa prétention à occuper deux sièges permanents au sein d’un Conseil de sécurité réformé. Il serait insensé, a-t-il reconnu, que les 53 États africains présentent un texte aux autres 138 États souverains de l’ONU, en leur déclarant « c’est à prendre ou à laisser ».
Lors du débat que l’Assemblée générale a tenu, les 11 et 12 juillet, sur la proposition du G-4 –Allemagne, Brésil, Inde et Japon-, le représentant de l’Algérie avait déclaré que l’Afrique qui réclame, outre les deux sièges permanents, cinq sièges non permanents dans un Conseil de 26 membres, ne ferait aucun compromis sur l’octroi du droit de veto à ces futurs membres permanents. « Je ne crois pas que le représentant de Maurice, Président du Groupe des États africains, et, en conséquence, seul habilité à parler, ce jour-là, au nom du continent, se soit montré si catégorique », a fait observer le chef de la diplomatie nigériane.
Sur le droit de veto, s’est-il expliqué, la position de l’Afrique est claire: il s’agit d’un instrument « anachronique, non démocratique et non conforme aux principes de l’ONU sur l’égalité souveraine entre États ». Le Ministre des affaires étrangères a indiqué qu’en revanche, l’Afrique tient à ce que l’on recherche les moyens de contrebalancer ce pouvoir dont les cinq membres actuels continueront de jouir.
La proposition de l’Union africaine a été entérinée dans la Déclaration de Syrte, à l’issue du Sommet que les chefs d’État et de Gouvernement ont tenu dans la ville libyenne les 5 et 6 juillet. La proposition est ouverte à la négociation, a répété le Ministre des affaires étrangères face aux nombreuses questions sur la possibilité de rapprocher la position du continent avec celle du G-4. Dans son Conseil de 25 membres, le G-4 limite à 4 les sièges non permanents de l’Afrique et prône un statu quo de 15 ans pour la question du droit de veto.
Aucune position finale ne sera prise avant des consultations intensives avec les auteurs des textes qui font, en ce moment, l’objet de discussions, a rassuré le Ministre des affaires étrangères, en prenant acte, entre autres, des propositions du Groupe « Unis pour le consensus » et de celles des pays menés par le Liechtenstein et la Suisse. Le Sommet de Syrte a adopté une décision portant création d’un Mécanisme de suivi élargi « pour mener des négociations avec d’autres régions du monde et d’autres parties prenantes et prendre les mesures nécessaires qui permettront de répondre aux aspirations de l’Afrique ».
Quant au choix des pays qui occuperont les deux sièges permanents auquel prétend l’Afrique, le Ministre des affaires étrangères a indiqué qu’il s’agira d’évaluer qui des huit candidats -Afrique du Sud, Angola, Égypte, Gambie, Kenya, Libye, Nigéria, Sénégal- sera en mesure de promouvoir aux mieux les intérêts de l’ensemble du continent. Répondant à l’appel du Secrétaire général, il a déclaré qu’idéalement, un accord devrait être obtenu avant le Sommet mondial au cours duquel, du 14 au 16 septembre, les chefs d’État et de gouvernement se prononceront sur les propositions de réforme contenues dans le rapport du Secrétaire général « Dans une liberté plus grande ». Ils le feront dans l’optique des progrès à accomplir dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).
Le Ministre des affaires étrangères n’a pas échappé à quelques questions sur la région du Darfour au Soudan où une Mission de l’Union africaine est déployée, et sur la situation au Zimbabwe. La coopération de l’Union africaine avec la Cour pénale internationale (CPI) se poursuit de manière satisfaisante, a-t-il affirmé, en précisant que cette coopération porte aussi sur la recherche de solutions alternatives au mécanisme de la Cour qui est saisie de la situation au Darfour depuis le 31 mars 2005.
S’agissant de la situation au Zimbabwe, le Ministre des affaires étrangères a réitéré l’attachement de l’Afrique au principe de non-ingérence dans les affaires intérieures d’un État. Nous parlons au Président Robert Mugabe et nous continuerons à lui parler, a-t-il affirmé en s’étonnant que l’on évoque la question de la « moralité dans les relations internationales » que lorsqu’il s’agit du Zimbabwe.
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