Conférence de presse

TSUNAMI: CONFÉRENCE DE PRESSE DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL ADJOINT AUX AFFAIRES HUMANITAIRES, JAN EGELAND, EN DATE DU 6 JANVIER 2005

06/01/2005
Communiqué de presse
Conférence de presse


Conférence de presse                                        6 janvier 2005


TSUNAMI: CONFÉRENCE DE PRESSE DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL ADJOINT AUX AFFAIRES HUMANITAIRES, JAN EGELAND, EN DATE DU 6 JANVIER 2005


L’issue « très satisfaisante » de la Conférence internationale sur l’assistance aux victimes du tsunami a été annoncée, ce matin, par le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d’urgence lors de son rendez-vous quotidien avec la presse.  Jan Egeland s’est particulièrement félicité du texte final de la Conférence qui s’est tenue à Jakarta, en présence du Secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan.  La Déclaration de Jakarta, s’est réjoui le Secrétaire général adjoint, reconnaît l’importance de l’appropriation nationale des programmes de secours et de reconstruction et celle d’une coordination menée par les Nations Unies.


Survenu le 26 décembre dernier, le tsunami a, sur une zone de 6 000 km, frappé violemment neuf pays et plongé dans le besoin quelque cinq millions de personnes.  Pour le moment, a confié Jan Egeland, dans des endroits comme Aceh ou la province de Sumatra, épicentre de la catastrophe, il est impossible de dénombrer les morts, les disparus, ainsi que ceux qui ont été gravement touchés par la catastrophe.  Le nombre connu de 150 000 morts semble relativement bas par rapport à la réalité, a-t-il souligné en arguant que ce n’est qu’en interrogeant les communautés locales qu’il sera possible d’avancer des chiffres précis.


Les promesses de contributions dépassent désormais les 4 milliards de dollars, a-t-il indiqué en ajoutant qu’il faudra déterminer ce qui se concrétisera en argent liquide, en nature, en aide publique au développement, en prêts ou en dons.  Il faudra aussi connaître la périodicité des affectations des fonds et la capacité des pays touchés à assumer une part des coûts, a-t-il précisé.


Le Secrétaire général adjoint a présenté, à cet égard, le « document impressionnant » de 80 pages qu’est l’appel-éclair de fonds visant à collecter 977 millions de dollars pour les besoins d’urgence couvrant une période de six mois.  Quarante entités de secours, soit toutes les organisations des Nations Unies et toutes les ONG les plus importantes d’Europe, d’Amérique du Nord et d’Asie, en coordination avec la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, ont participé à la rédaction de ce document.


Ce véritable « Plan d’action régional », dont la mise en œuvre sera coordonnée par les Nations Unies, a-t-il expliqué, décrit de manière détaillée les actions à entreprendre en Indonésie, aux Maldives, au Myanmar, aux Seychelles, en Somalie et au Sri Lanka.  Il s’agit, a-t-il précisé, d’un processus d’appel consolidé qui est aussi un processus de planification stratégique devant mener à un plan d’action humanitaire commune.  Il s’agit également d’un outil de mobilisation des ressources, d’application coordonnée des programmes et de contrôle et d’évaluation communs.  L’appel-éclair prévoit, en outre, un mécanisme de présentation des rapports identifiant sans complaisance les succès et les échecs.  


La priorité est que cet appel soit financé immédiatement, a poursuivi le Secrétaire général adjoint en appelant les donateurs, « qui ont fait des promesses généreuses »,  à lire le document et à décider de l’affectation de leurs fonds. Pour la première fois dans l’histoire des appels-éclairs, cela peut se faire en quelques jours, a-t-il estimé avant d’indiquer que, par la suite, en concertation avec la Banque mondiale, la Banque asiatique de développement et la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, un dialogue sera mené avec les donateurs sur les modalités de déblocage des fonds et le choix du canal, bilatéral ou multilatéral.  La dernière fois qu’un appel comparable a été lancé, a rappelé le Secrétaire général adjoint, c’était pour l’ouragan Mitch qui avait frappé le Honduras, le Nicaragua, El Salvador, le Guatemala et le Belize, en novembre 1998.  Cet appel visait la collecte de 153 millions de dollars pour 3 millions de personnes dans le besoin.


Pour faire face aux conséquences du tsunami, deux types d’opérations sont menées.  Un programme plus traditionnel de secours est établi au Sri Lanka, aux Maldives, en Inde, en Somalie, en Thaïlande et ailleurs.  Dans ces pays, ce sont soit les autorités nationales, soit la communauté internationale qui dirigent les efforts.  Des progrès extraordinaires sont enregistrés dans la réponse apportée aux besoins fondamentaux des millions de personnes touchées, a affirmé le Secrétaire général adjoint avant de décrire l’autre type d’opérations comme portant plus particulièrement sur l’épicentre de la catastrophe, à savoir Aceh et la province de Sumatra sur l’île de Sumatra.


Là aussi, Jan Egeland a attiré l’attention sur les progrès « remarquables » qui sont accomplis.  La communauté humanitaire a réussi à acheminer de l’eau, de la nourriture, des vêtements et des soins médicaux à un nombre de plus en plus élevé de personnes.  Les nombreux problèmes qui subsistent sont liés à l’absence de routes et de réseaux de communications.  La priorité, a indiqué le Secrétaire général adjoint, est d’assurer l’accès aux centaines de personnes qui pourraient être touchées. 


La matrice, en cours de finalisation, devrait permettre d’identifier avec précision les ressources civiles, humanitaires et militaires et d’anticiper leur déploiement.  D’ici quelques jours, à l’exception d’Aceh et de Sumatra, presque toutes les personnes concernées recevront des couvertures, des tentes, de la nourriture, de l’eau et des services d’assainissement.  En revanche, il ne sera pas possible, dans un avenir proche, de soigner les plaies psychologiques de personnes qui ont tout perdu; leurs enfants, leurs épouses, leurs communautés, leurs maisons, leurs écoles et leurs moyens de subsistance. 


Ce n’est que lorsque nous leur aurons rendu tout cela, que nous saurons que nous avons accompli notre mission, a conclu le Secrétaire général adjoint après avoir répondu aux questions concernant les rumeurs de trafic de femmes et d’enfants.  Jan Egeland a indiqué que le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) a confirmé quelques cas « horribles » et pour éviter que cela ne devienne un problème grave, des appels à la vigilance ont été lancés aux autorités nationales et locales. 


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