Conférence de presse

TSUNAMI: CONFÉRENCE DE PRESSE DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL ADJOINT À LA COORDINATION DES AFFAIRES HUMANITAIRES, JAN EGELAND, EN DATE DU 5 JANVIER 2005

5/01/2005
Communiqué de presse
Conférence de presse


Conférence de presse                                       


TSUNAMI: CONFÉRENCE DE PRESSE DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL ADJOINT À LA COORDINATION DES AFFAIRES HUMANITAIRES, JAN EGELAND, EN DATE DU 5 JANVIER 2005


Dix jours après le tsunami, les promesses de contributions se situent désormais entre 3 et 4 milliards de dollars, a annoncé, ce matin, le Secrétaire général adjoint à la coordination des affaires humanitaires lors de sa rencontre quotidienne avec la presse.  « Le monde joint ses efforts d’une manière sans précédent et nous voyons peut-être l’émergence d’un monde meilleur », s’est risqué Jan Egeland pour tenter d’expliquer l’élan de solidarité exceptionnel qu’ont suscité les conséquences d’une catastrophe naturelle qui, sur une zone de 6 000 km, a frappé violemment neuf pays, provoqué la mort de 139 454 personnes, selon les derniers chiffres, et précipité dans le besoin quelque cinq millions d’autres. 


« C’est l’année de la compassion que nous aurions dû connaître depuis longtemps», a ajouté Jan Egeland avant de préciser que demain, jeudi 6 janvier, à Jakarta, le Secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, lancera un appel de fonds pour une somme bien moindre que les montants déjà promis.  Après avoir expliqué que l’appel de fonds vise à financer la phase initiale des secours et les efforts des Nations Unies et de leurs ONG partenaires, le Secrétaire général adjoint a livré le message des partenaires humanitaires aux gouvernements des pays affectés, aux parties aux conflits, aux 50 donateurs, aux agences et même aux Nations Unies.


Félicitant d’abord les gouvernements des pays affectés pour les efforts qu’ils ont déployés en faveur de leurs propres populations, il a affirmé que ces initiatives resteront gravées dans les livres d’histoire comme l’effort d’assistance et de secours le plus efficace jamais vu jusqu’ici tant sur le plan local que sur le plan national.  Jan Egeland a salué la manière dont ces gouvernements ont géré la compassion et les offres internationales.  Il leur a demandé d’assurer des lignes de commandement claires entre les ministères et en particulier, entre les autorités militaires et les autorités civiles, et de mettre en place des points focaux à l’intention des efforts internationaux.


Jan Egeland a, en l’occurrence, rendu hommage au Vice-Président indonésien pour avoir répondu favorablement, hier, à la demande d’installer immédiatement un centre d’opérations pour tous les ministères.  Les militaires et les civils travailleront donc avec nous, a précisé le Secrétaire général adjoint, pour assurer l’efficacité de notre réponse.  Les gouvernements concernés doivent aussi, a-t-il poursuivi, maintenir un accès libre à toutes les régions touchées non seulement maintenant mais aussi à plus long terme.  Le manque d’accès à certaines régions, avant le tsunami, a assurément compromis la faculté de la communauté humanitaire d’y être présente aujourd’hui, a-t-il souligné.


Aux parties aux conflits, Jan Egeland a demandé une trêve et une véritable collaboration.  La paix est instaurée à Aceh et un cessez-le-feu est entré en vigueur dans la région tamoule du Sri Lanka ainsi que dans certaines parties de la Somalie, a-t-il indiqué.  La compassion nationale et internationale sans précédent, a-t-il estimé, doit être saisie comme une mesure d’établissement de la confiance permettant de réaliser une paix durable. 


S’adressant ensuite aux 50 donateurs, le Secrétaire général adjoint a dit « merci pour l’argent, le matériel de secours, les hélicoptères, les avions et pour être aux côtés de la communauté internationale ».  Il a ajouté: « restez avec nous mais en tant que donateurs, reconnaissez et respectez la coordination internationale assurée par les Nations Unies et par la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge ».  Jan Egeland a indiqué que des centres d’opérations sont installés à Banda Aceh, à Medan et à Jakarta ainsi que dans toute autre région où les centres de l’ONU travaillent avec les donateurs, les gouvernements des pays affectés et les chargés de liaison des ONG.


Le Secrétaire général adjoint a aussi adressé ses remerciements aux agences, aux ONG et aux organisations locales, en les encourageant à poursuivre leurs efforts mais aussi à respecter les règles de la coordination, de la collaboration et de la répartition des tâches.  Il a reconnu le travail ingrat que ces entités assument dans des régions bien éloignées des caméras de télévision.  Jan Egeland a exprimé son étonnement devant la manière dont un nombre aussi élevé d’organisations a su se déployer si rapidement dans des territoires aussi vastes.  « Continuons de travailler de manière coordonnée ». 


Le Secrétaire général adjoint a réservé son dernier message aux Nations Unies.  « Nous ne pouvons échouer.  C’est le moment de montrer que nous sommes à la hauteur du mandat que l’on nous a confié », a dit Jan Egeland en souhaitant que dans un an, l’ONU puisse regarder cette période comme celle où elle a montré sa capacité à assurer l’efficacité de l’aide.  À l’heure actuelle, a-t-il assuré, les progrès se multiplient au fil des heures.  Cent hélicoptères ne suffiront pas à toucher les centaines de communautés affectées à Sumatra ou à Aceh, par exemple.  Pour le Secrétaire général adjoint, la priorité doit être de faire en sorte que ce « système compliqué » réunissant des centaines de partenaires et tout autant d’équipements travaillent de la manière la plus optimale possible. 


Le Secrétaire général adjoint a espéré que les centres opérationnels locaux, nationaux ou internationaux permettront d’utiliser de la manière la plus efficace « le moindre centime et le moindre équipement ».  À cet égard, il a signalé l’arrivée des avions militaires cargo C-17 américains et britanniques, les États-Unis ayant exprimé leur intention de déployer 50 hélicoptères, voire plus.  Singapour a fourni des hélicoptères gros porteurs, deux porte-hélicoptères ainsi que des porte-avions.  L’Allemagne et l’Australie à elles seules devraient débloquer plus d’un milliard de dollars.


Pour le moment, a-t-il noté, il est toujours impossible de comptabiliser les annonces de contributions tant elles viennent vite et sont importantes.  Désormais, a indiqué le Secrétaire général adjoint, la priorité est d’établir une matrice pour savoir avec précision à quel moment un tel équipement sera disponible.   


À la fin de son intervention, le Secrétaire général adjoint a été pressé de questions, en particulier sur la manière dont il faut expliquer cette « concurrence de compassion ».  Après avoir reconnu le pouvoir de l’image, et attribué, en partie, cette compassion à la couverture médiatique, et aussi au fait que de nombreux donateurs ont perdu leurs ressortissants, le Secrétaire général adjoint a prévenu que si les donateurs soustraient de leur budget d’aide au développement les sommes débloquées aujourd’hui, ce serait la catastrophe pour les programmes en Afrique.  Au contraire, s’il s’agit de sommes additionnelles comme l’affirment la plupart des donateurs, alors l’Afrique connaîtra aussi davantage de générosité.


Pour les 100 pays dans lesquels des opérations humanitaires sont lancées, une somme de 5,8 milliards de dollars est nécessaire.  Parmi ces pays, 20 sont confrontées à des crises de type post-tsunami.  Si l’on divise les sommes requises par les 50 millions des personnes concernées, il est aisé de relativiser le montant, a démontré le Secrétaire général adjoint en espérant, une nouvelle fois, que cette année, « les choses seront différentes ».  


Le Secrétaire général adjoint a aussi commenté les rumeurs sur les enlèvements d’enfants aux fins d’adoption.  Tout en estimant qu’à ce jour, « personne n’a le temps d’en faire un gros problème », il a néanmoins reconnu que le risque existe comme dans toutes situations de crise importantes où les nombreux orphelins, enfants vulnérables et camps exposés donnent lieu à l’exploitation sexuelle et au trafic de femmes et d’enfants. 


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